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Rechercher : Tâchez de vous procurer cet écrit; il n'est pas orthodoxe, mais il est très bien raisonné

Je ne désavoue jamais ce que je dis ou ce que j'écris, parce que j'espère ne rien dire de malhonnête

... Additif à la note III de la lettre du 26 janvier de Voltaire à la duchesse de Saxe-Gotha, publiée le 26 janvier 2011 : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2011/01/26/j-aurai-toujours-beaucoup-de-respect-pour-les-belles-et-tout.html

 politesse.jpg

Voltaire fait allusion à une indiscrétion de Frédéric II qui avait transmis à Pitt une lettre de Choiseul . Choiseul s'en était plaint à V* par une lettre du 14 janvier 1760 :   

« Ce 14 janvier [1760]

 Luc sans généraux, sans vertus, sans conduite, cèdera tôt ou tard à la toque bénite, et quand cela sera fait qui le relèvera ? Ce ne sera pas la France, encore moins l'Angleterre . Il faut que Luc soit fol à mettre aux petites maisons de Vienne, s'il ne fait pas l'impossible pour engager l'Angleterre à faire la paix cet hiver ; car sans cette paix, qu'arrivera-t-il ? Que la France  fera la guerre, que, la faisant avec désavantage sur mer, elle tâchera de s'en dédommager par des efforts sur terre, qu'elle sera forcée de se lier plus fortement pour cet objet avec la Russie et Vienne, que Luc sera anéanti parce que sa puissance n'est pas une puissance de circonstance, que nous ne ferons pas toujours les mêmes fautes et que, Luc terrassé, chacun cherchera à s'accommoder et pensera à se mettre en système sans songer à l'acteur que l'on aura ôté de la scène . Je pense en l'honneur et en vérité ce que je vous mande ; mais je vous prie de ne le lui pas écrire ; il m’a joué le tour d'envoyer en Angleterre la lettre que je vous ai écrite en été ; de là elle a fait plus de chemin, car la nouvelle m'est venue par Petersbourg . J'aurais quelques petits reproches à vous faire de confier des lettres que je vous écris d'amitié et sans trop faire d'attention à ce qu'elles contiennent, et de les montrer à qui ? à quelqu'un qui mésuse de la liberté qui doit régner dans ces sortes de lettres au point de les envoyer en Angleterre et en Russie . Je ne désavoue jamais ce que je dis ou ce que j'écris, parce que j'espère ne rien dire de malhonnête ; mais cependant je ne connais pas assez l'impératrice de Russie pour avoir la confiance que l'on lui communique toutes les lettres d'amitié que je peux vous écrire . Cette aventure m'a dégoûté absolument ; elle est déplaisante, elle ne produira rien à Luc, mais elle me donne une leçon vis-à-vis de lui dont je me souviendrai . Cet homme ne sait peut-être pas que j'ai la réputation d'avoir eu de l'ambition et que je n'en ai pas l'ombre, que je hais les affaires à mort, que j'aime mon plaisir comme si j'avais 20 ans, que je m’embarrasse fort peu de l'argent et que la fortune la plus médiocre qui me ferait vivre me serait suffisante, que je crois, sûrement par sottise et par hauteur, qu'hors de mon maître, quand j'ai fait la révérence à un souverain, je lui ai rendu tout ce que je lui dois ; que je ne suis point étourdi ni par la gloire ni par la chute des rois, et qu'enfin j'aime plus que tout la société, la bonne foi et la douceur ; et quand on m'a manqué une fois, Luc serait-il cent fois plus grand qu'il n'est et qu'il ne sera, on manquera peut-être au roi mon maître, mais on n'attrapera plus son ministre . La Russie n'a pas manqué de nous faire passer les soupçons obligeants que l'on lui avait donnés contre nous ; l’éclaircissement a été aussi un peu prompt, car nous ne sommes pas en guerre contre le roi de Prusse et par conséquent nous ne pouvons pas traiter avec lui d'une paix particulière . Ce sont ses ennemis ou ses alliés qui peuvent faire sa paix, mais ce n'est pas nous, et, à moins qu'il n'ait un acharnement décidé contre la France, il a grand tort de chercher à nuire à notre réputation en semant des soupçons .

 A bon entendeur salut . Si vous vous servez de quelques phrases de cette lettre, vous les copierez et les ajouterez, mais surtout en disant que je vous ai grondé et que je suis de mauvaise humeur, de ce qui est arrivé en Russie ; ce qui effectivement est vilain en pure perte .

 Si vous croyez pouvoir mander à Luc que vous m'avez envoyé sa lettre ostensible du 18, mandez-lui que je vous réponds affirmativement qu'il n'est pas plus question des Pays-bas pour l'infant don Philippe que de la Champagne pour le Mogol ; il a les nouvelles des anciens rêves s'il pense que l'on songe encore à ces déplacements ridicules . La France est raisonnable vis-à-vis de l'Angleterre qui ne doit pas prendre un ton si peu modéré ; car malgré ses victoires, nous soutiendrons la guerre encore plus longtemps qu'elle ; il est vrai que ce serait avec le malheur de ne pas faire le carême commodément, mais notre saint-Père le pape nous en dispensera . Quand à l'Allemagne, le roi de Prusse peut être sûr que la France ne veut ni n'espère aucun dédommagement et qu'elle abandonne toute vue dans ce genre à l'espoir de voir la tranquillité établie . Autrefois nous nous sommes emportés, mais j'ai suivi depuis un système très modéré, il ne changera pas ; mais je vous assure qu'en même temps j'aimerais mieux mourir que de ne pas soutenir cette modération avec la plus grande hauteur . Je ne parle pas des injures que le roi de Prusse et les Anglais disent et impriment de nous ; le plus profond mépris est le seul dédommagement de pareilles insultes . Adieu , etc. Vous serez toujours dans mon cœur un ami tendre et estimable, et sur le dessus de lettre un gentilhomme ordinaire du roi .

Je vous envoie votre mémoire apostillé . »

 

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31/01/2015 | Lien permanent

une affaire qui regarde le bon ordre, et qui demande une justice un peu expéditive.

Lorsque j'entends "justice expéditive", mon inconscient me souffle tout de suite "tailler dans le vif"  !

Quoi de mieux qu'un couteau ( A Knife ) pour le faire .

Ma misérable mémoire me rappelle que Genesis a joué ce morceau que je vous livre :

http://www.youtube.com/watch?v=5XhDHJNuyXw

Rétro mais encore écoutable !!

 

Par contre à ne pas écouter, à moins que vous soyez fan de mensonges et d'hypocrisie ...

rachida-dati.jpg

 

 

Voulez-vous voir un exemple de menteuse de la plus parfaite hypocrisie ?

 

http://www.youtube.com/watch?v=tgoFlqY8OiA

Et ce n’est qu’une goutte dans l’océan de la vie de celle qui croit qu’avec un sourire carnassier ultra-brite on peut bluffer continuellement !

Souriez, madame !

Continuez à vivre dans le mensonge et l’agressivité !

Prise en photo la main dans mon pot de confiture, je suis prêt à parier que vous trouveriez encore l’aplomb de dire que le procédé est « déloyal, minable, lamentable  etc », enfin des arguments assénés du haut de votre suffisance !

 

«On ne me pardonnera rien, on ne m’a jamais rien pardonné, ce n’est pas aujourd’hui que ça va commencer» 

Arrêtez ! je vais pleurer !

 

Le masque est fissuré, il tombe et ce que vous montrez ne donne pas envie de l'imiter !

Que le diable continue de vous accompagner ! Avez-vous toujours le même couturier (que lui ) ?  

 

 

 

 

« A Jean-Frédéric Phélypeaux, comte de Maurepas

 

A Paris le 17 décembre 1742

 

                                      Monseigneur,

 

                            J’ai recours à vos bontés pour une affaire qui regarde le bon ordre, et qui demande une justice un peu expéditive.

 

                            On a imprimé sous le titre de mes œuvres prétendues [Œuvres de M. de Voltaire, Amsterdam (Paris ?) 1741-1742, contenant des libelles contre V*, Mme du Châtelet, Maupertuis, Thiriot, Le Pelletier des Forts anciens ministre, …] deux mille exemplaires de libelles diffamatoires contre les ministres, contre Mme la marquise du Châtelet et d’autres personnes respectables, toutes désignées par leurs noms et par les notes les plus scandaleuses. Je sais à n’en pouvoir douter que les  mêmes libraires doivent faire un recueil de toutes les chansons infâmes et de toutes les plates satires qu’on a  faites en dernier lieu.

 

                            Si je n’étais pas malade, j’aurais déjà parlé à M. de Marville. Je suis en état de lui indiquer le nom des libraires, le nombre des associés [V* nommera François Didot et Marie-Jacques Barrois qui tiennent « les pièces scandaleuses » d’un « nommé Savoye » et d’un « nommé Henri » ; Feydeau de Marville fera arrêter Didot et Barrois le 27 décembre ], celui des exemplaires qui leur restent, leur magasin, et je ne doute pas qu’il n’en fasse une prompte justice. Je vous supplie, Monseigneur, de lui recommander fortement cette affaire qui intéresse tout le monde. J’irai le trouver  dès que vous aurez écrit tout malade que je suis. Permettez que j’aie l’honneur de vous souhaiter la bonne année, et de vous renouveler les sentiments du profond respect, et du profond attachement avec lequel je serai toute ma vie, Monseigneur etc.

 

                            Voltaire. »

 

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17/12/2009 | Lien permanent

on va faire de si grands efforts cette année qu'il faudra tout l'esprit de M. le contrôleur général pour trouver, l'anné

... Remplacez "royal" ( et par la même occasion , si le coeur vous en dit remplacez Royal ! ) par "public", et vous voyez, que la France soit en guerre armée (XVIIIè siècle et suivants, et précédents )  ou en guerre économique (XIXè, XXè, XXIè siècle), le résultat est identique : il faut trouver des sous, du pèze, du flouze, des picaillons, de l'oseille par tous les moyens et pas question de perdre du temps à rechigner, ça ne fait qu'empirer la dette .

 Vous voulez des espèces sonnantes et trébuchantes ? des clous !

 DSCF0757 des clous.png

 

« A Jean-Robert Tronchin

[6è avril 1759]

Vous verrez, monsieur, par cette lettre pour M. le baron de Beckers 1, envoyé extraordinaire de Son Altesse Sérénissime Électorale palatine, et son premier ministre d’État, de quoi il s'agit . Je vous supplie de souffrir en paix la manière dont j'y parle de vous , et de vouloir bien avoir la bonté d'accompagner ma dépêche d'un petit mot de certificat, conforme à ce que j'écris à M. le baron de Beckers . Je vous supplie de vouloir bien cacheter le tout et de le lui faire tenir à Paris . J'ai oublié sa demeure, mais les lettres aux ministres étrangers sont rendues aussi exactement qu'elles sont ouvertes .

Je viens encore de faire quelques petites acquisitions à Ferney . Quand l’Électeur palatin, le duc de Virtemberg et le roi me payeraient aussi mal qu'on fait à Cadix, nous aurons toujours le lait de nos vaches Mme Denis et moi pour nous nourrir ; il n'y a que cela de bien sûr dans ce monde . On peut mourir de faim avec des rois, mais jamais avec des terres . Il me paraît qu'on va faire de si grands efforts cette année qu'il faudra tout l'esprit de M. le contrôleur général pour trouver, l'année qui vient, de l'argent au trésor royal .

J'embrasse tendrement mon cher correspondant .

V. »

1 Cette lettre n'est pas connue ; elle ne fut sans doute pas transmise, car en en accusant la réception le 9 avril, Jean6robert Tronchin fit des objections, fondées sans doute, aux réclamations que V* présentait à Beckers . Voir lettre du 11 avril 1759 à Jean-Robert Tronchin : « … J'ai donné sur le champ avis au baron de Beckers de la générosité avec laquelle l’Électeur palatin en a usé et je remercie même M. de Beckers qui n'y a contribué en rien . Ainsi vous avez très bien fait de ne lui point envoyer ma lettre, qui n'est plus de saison . »

Voir aussi lettre du 16 mars 1759 au baron von Beckers : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2014/05/01/vous-verrez-que-le-temps-se-consume-en-frais-et-que-chaque-moment-accumule.html

 

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30/05/2014 | Lien permanent

la France est un bon corps qui s'est toujours guéri de toutes ses maladies et elle en a essuyé de plus violentes

... Et si Voltaire affichait un tel optimisme en pleine Guerre de Sept Ans, c'est qu'il connaissait bien l'Histoire . Dirait-il encore la même chose de nos jours ? Peut-être pas dans notre pays où la grande question reste celle du lieu de vacances pour pouvoir épater la galerie en rentrant, avec, en deuxième plan, l'âge de la retraite qui doit bien évidemment être le plus jeune possible .

 Mais je peux me tromper en affichant un certain pessimisme . Les Froggies indisciplinés se noient avec une constance remarquable alors que nous avons par ailleurs des nageurs bien davantage remarquables .

Avec une bonne longueur d'avance

 DSCF3603 froggy en avance.png


 

 

« A Jean -Robert Tronchin

Aux Délices , 7 avril [1758]

Mon cher ami, vous voyez tout avec de bons yeux et je ne veux voir que par les vôtres . Je suis avec vous pour mes affaires comme avec le docteur Tronchin pour ma santé . Quand vous trouverez les effets publics mauvais et que vous vendez les vôtres, je vous prierai de vendre aussi les miens . Nous les avons achetés dans un temps où tout prospérait mais rien n'est encore désespéré . On ne dit pas de bien de nos affaires il est vrai , ni sur terre ni sur mer . Cependant la France est un bon corps qui s'est toujours guéri de toutes ses maladies et elle en a essuyé de plus violentes . Je n'enverrai le mandat de 25 mille livres qu'à la fin du mois, et je vous prierai de ne rien dire des affaires qui sont entre vous et moi à la personne qui doit payer les 25 mille livres .

J'ai envoyé à M. Camp un petit billet de change de 600 livres de Cadix . C'est tout ce que j'ai reçu de MM. Gilly 1 depuis 4 mois . Si ces messieurs traitaient leurs affaires comme les miennes, ils feraient bientôt banqueroute . On dit qu'il y en a beaucoup en France depuis quelque temps . Voilà le fruit de la guerre . C'est un fléau dont tout le monde se ressent . je ne songe qu'à cultiver en paix vos jardins . Je souhaite que vous ayez quelque fleuriste, quelque amateur de potager pour ami à Paris qui vous donne toutes les graines possibles . Quand pourrai-je vous voir à nos petites Délices ? Je viens d'y planter des noyers pour vos arrière-neveux . Mme Denis et moi nous vous embrassons de tout notre cœur .

V. »

 

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29/07/2013 | Lien permanent

aller de maison en maison faire montre de son caquet, est un métier très-messéant à un homme d'honneur

... Et c'est pourtant ce que font actuellement les candidats à la présidence de l'UMP , hommes et femme d'honneur selon eux, à la chasse à un poste qui doit être diablement rentable pour qu'ils vendent leurs âmes pour ça . Ou alors hommes et femme sans honneur, avides du superflu, dignes successeurs de mister Bling Bling ! ... Lequel doit bien se marrer en les voyant ...

Pour moi , UMP = Un Mauvais Président !

Persiste et signe .

Voici ce que pensent Copé et Fillon à propos de NKM (sponsorisés, eux,  par NTM ? )

rabattre son caquet.jpg


Ce n'est pas chez ces politiques là que l'on trouvera des hommes de la qualité de d'Alembert et de Voltaire . Dommage . Ou tant pis .

 

 

 

« DE M. D'ALEMBERT.

A Lyon, ce 28 juillet [1756]

Puisque la montagne ne veut pas venir à Mahomet, il faudra donc, mon cher et illustre confrère, que Mahomet aille trouver la montagne. Oui, j'aurai dans quinze jours le plaisir de vous embrasser et de vous renouveler l'assurance de tous les sentiments d'admiration que vous m'inspirez. Je compte être à Genève au plus tard le 10 du mois prochain, et y passer le reste du mois. Je vous y porterai les vœux de tous vos compatriotes, et leur regret de vous voir si éloigné d'eux. Je m'arrête ici quelques jours pour y voir un très-petit nombre d'amis qui veulent bien me montrer ce qu'il y a de remarquable dans la ville, et surtout ce qu'il peut être utile de connaître pour le bien de notre Encyclopédie. Je me refuse à toute autre société, parce que je pense avec Montaigne 1 que d'aller de maison en maison faire montre de son caquet, est un métier très-messéant à un homme d'honneur . Nous avons ici une comédie détestable et d'excellente musique italienne médiocrement exécutée. Le bruit a couru ici que vous deviez venir entendre Mlle Clairon, dans la nouvelle salle, et voir jouer ce rôle d'Idamé qui a fait tourner la tête à tout Paris. Je craignais fort que vous ne vinssiez à Lyon pendant que j'irais à Genève, et que nous ne jouassions aux barres; mais on me rassure en m'apprenant que vous restez à Genève. La nouvelle salle est très-belle et digne de Soufflot 2, qui l'a

 

fait construire. C'est la première que nous ayons en France, et je serais d'avis d'y mettre pour inscription
longo post tempore venit. 3
(VIRGILE., ecl. l, v. 30.)

Adieu, mon cher et illustre confrère rien n'est égal au désir que j'ai de vous embrasser, de vous remercier de toutes vos bontés pour nous, et de vous en demander de nouvelles. Permettez-moi d'assurer mesdames vos nièces de mes sentiments. Vale, vale. »

 

 

 

 

 

 

1 Montaigne Les Essais Livre III, chapitre viii :

 

2 Salle du théâtre qui sera ouverte en août . Voir note de la lettre du 17 mars 1756 à Mme de Fontaine : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2012/06/12/ce-mal-ne-fait-le-bien-de-personne-a-moins-qu-on-ne-dise-que.html

 

3 Est venu après un certain temps .

 

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Les hommes sont plus prompts à croire le crime qu'à le commettre.

 ... Et heureusement !

Malheureusement, comme en tout temps, qu'on soit au Siècle des Lumières ou au XXIè siècle,  il en est qui sont pour la folie destructrice, soit en groupe : http://www.francetv.fr/info/cent-morts-dans-un-massacre-d...

soit individuellement : http://www.leparisien.fr/faits-divers/luka-magnotta-suspe...

Commettre le crime a tant de mauvaises raisons que certains n'hésitent pas .

Pourvu qu'une majorité sensée survive !

L'abomination dévorante

l abomination dévorante6517.JPG


 

 

 

 

 

« A madame la duchesse de SAXE-GOTHA

Aux Délices, près de Genève, 9 mars 1756.

Madame, le tout est bien recevrait un terrible soufflet si les nouvelles qui se débitent touchant une cour de votre voisinage avaient la moindre vraisemblance. Le mal moral serait bien au-dessus du mal physique, et ce serait bien pis qu'un tremblement de terre; mais il n'est pas possible de croire de pareilles horreurs. Les hommes sont plus prompts à croire le crime qu'à le commettre.
Si la Thuringe a eu sa petite part de la secousse de la terre, ce n'est qu'un léger mouvement, une faible éclaboussure qui est venue d'Afrique dans les États de Votre Altesse sérénissime. Tout le mal vient de messieurs de la Barbarie , c'est à Tétuan, à Méquinez, que les grands coups ont été portés. Les mahométans ont été plus maltraités que les chrétiens.
Le roi de Prusse me fait savoir qu'il fait jouer le 27 de ce mois son opéra de Mérope. Il ne tient qu'à moi d'aller entendre à Berlin de la musique italien ne. J'aimerais bien mieux venir entendre Votre Altesse sérénissime à Gotha, jouir des charmes de sa conversation, lui renouveler mes sincères hommages. Que n'ai-je pu vivre à ses pieds ! Me voici de retour dans cette retraite que monseigneur le prince votre fils honora une année de sa présence. Je l'ai embellie, afin qu'elle fût moins indigne un jour de recevoir un des princes, vos enfants, s'ils voyageaient devers nos Alpes. Mais qu'il me serait plus doux de me mettre encore aux pieds de leur adorable mère ! Gotha est toujours dans mon cœur.
Recevez, madame, les profonds respects d'un homme éternellement dévoué à Votre Altesse sérénissime. »

 

 

 

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07/06/2012 | Lien permanent

l’ouvrage pourrait se relever. On ne risque rien à hasarder la révision

... Qu'on se le dise, au gouvernement comme ailleurs, revoir sa copie n'est pas un défaut, en particulier concernant les "nouveaux boulots" .

https://www.franceinter.fr/emissions/interception/interce...

 

 

« A Charles-Augustin Ferriol, comte d'Argental

et à

Jeanne-Grâce Bosc du Bouchet, comtesse d'Argental

12 juillet [1764]

Mes divins anges, je suis plus affligé des rhumatismes dont vous me parlez que de la petite disgrâce de l’ex-jésuite 1. Est-il possible que l’un de mes anges souffre ? cela est bien injuste.

J’ai communiqué au petit défroqué l’histoire de son infortune . Il m’a demandé le secret. Il craint que, s’il était connu, cela ne l’empêchât d’avoir un bénéfice . Mais surtout il vous supplie de recommander le secret à M. de Chauvelin. Il vous demande une grâce, c’est de revenir en requête civile, et de hasarder deux ou trois représentations , car ce pauvre Poinsinet 2 ayant protesté que le délit n’a pas été commis par lui, il se pourra que le public soit moins barbare. Un acteur pourrait annoncer que la pièce n’est point de celui à qui on l’attribuait, et qu’un jeune homme docile en étant l’auteur, et ayant fait quelques changements, on compte sur un peu d’indulgence. Je pense qu’alors l’ouvrage pourrait se relever. On ne risque rien à hasarder la révision. Voyez ce qui est arrivé à Oreste, et même à Zaïre. Vous pourriez, mes anges, en venir à votre honneur , car enfin, si vous croyez la pièce passable, il faut bien qu’elle le soit.

On ne pourra refuser à Lekain, qui a proposé la pièce, de la rejouer . Mais enfin, si la chose était impraticable, en ce cas, je vous supplierais de redemander à Lekain l’exemplaire, et de vouloir bien me le renvoyer pour ce pauvre ex-jésuite.

J’attends tous les jours des livres d’Italie . Je ne perds pas assurément de vue la Gazette littéraire.

N.B.  – Mes anges, ne vous découragez pas sur le drame de l’ex-jésuite, à moins que vous n’y ayez senti du froid, car à cette maladie point de remède. »

1 Octave (Le Triumvirat ), du prétendu  « ex-jésuite », v* lui-même bien sûr, a été représenté le 5 juillet 1764 et c'est le premier échec total de V* à la scène . La pièce est retirée après la cinquième représentation et ne sera pas reprise .

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01/09/2019 | Lien permanent

des prix donnés à des recherches utiles sont un véritable encouragement pour l’esprit humain

... Entendez-vous ô ministres qui ne savez quoi mettre à vos budgets ?

Et si vous manquez d'inspiration , les  IgNobel ne sont pas superflus : https://zestedesavoir.com/articles/4027/un-peu-de-science...

https://www.sciencesetavenir.fr/assets/img/2020/09/18/cover-r4x3w1000-5f64f211411d1-ignobel.jpg

Ne manquez pas de prendre connaissance de ces recherches .

 

 

« Au président Germain-Gilles-Richard de Ruffey, etc.

à Dijon

A Ferney 8è auguste 1766

Votre vigne et votre laurier 1 sont très ingénieux, mon cher président. Votre académie devient de jour en jour plus brillante . Il faut espérer que ces établissements feront beaucoup de bien aux provinces ; ils accoutumeront les hommes à penser, et à sacrifier les préjugés aux vérités. Les jeux floraux n’ont guère contribué qu’à perpétuer dans Toulouse le mauvais goût ; mais des prix donnés à des recherches utiles sont un véritable encouragement pour l’esprit humain.

Il y a, dans le recueil de l’Académie des belles-lettres de Paris, des mémoires qu’on cite dans toute l’Europe ; mais tous les compliments faits à l’Académie française sont oubliés, et c’est bien tout ce qui peut leur arriver de plus heureux.

Mon triste état augmente tous les jours ; et ce n’est pas seulement parce que j’ai bientôt soixante-treize ans, c’est parce que je suis né extrêmement faible, ipse fecit nos, et non ipse nos 2. Mme Denis, qui se porte bien, fera les honneurs à M. le marquis de La Tour du Pin, et je serai aussi sensible à ses bontés que si j’étais dans la force de l’âge. Je n’ai point entendu parler de mon contemporain M. de La Marche 3.

Je vous supplie de vouloir bien présenter mes respects à M. Legouz 4. Conservez-moi surtout vos bontés. »

1Selon la note de Foisset dans la Correspondance inédite, 1836, « Il s’agissait du dessin qui encadrait les diplômes de l’Académie de Dijon. « 

2 C'est lui qui nous a faits, et ce n'est pas lui .

3 Le président Fyot de La Marche était né le 12 août 1694, la même année que Voltaire.

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04/11/2021 | Lien permanent

Votre livre est dicté par la saine raison; Partez vite, et quittez la France

... 70 109 titres en 2011, 72 139 titres édités en 2012, donc environ 74 000 en 2013 si j'ose espèrer une telle croissance, tout ceci devrait donc correspondre à une émigration massive pour autant que ces livres et brochures soient dictés « par la saine raison » .

Faut-il en conclure que toutes les reconduites à la frontière sont la conséquence de livres trop raisonnables dont les auteurs, in-compris deviennent illico in-désirables ?

Non, pas encore .

Sur les 70 000 titres, combien sont sains et raisonnables ? Citez m'en cinquante et je vous donne mon poids en cacahuètes, et je veux bien les lire en pénitence ( les livres, pas les cacahuètes ! ).

Au fait, aux dernières nouvelles, il y a environ 200 000 émigrants qui quittent notre mère patrie annuellement, sont-ce tous de possibles bons auteurs en veine de bons écrits ? Too bad !

Bonne année à ceux qui restent, good luck à ceux qui partent .

 DSCF1637 partez vite.png

 

 

 

« A Claude -Adrien HELVÉTIUS.

A Ferney pays de Gex

17 décembre [1758] 1

Vos vers semblent écrits par la main d'Apollon;

Vous n'en aurez pour fruit que ma reconnaissance.

Votre livre est dicté par la saine raison;

Partez vite, et quittez la France.

J'aurais pourtant, monsieur, quelques petits reproches à vous faire mais le plus sensible, et qu'on vous a déjà fait sans doute, c'est d'avoir mis l'amitié parmi les vilaines passions 2; elle n'était pas faite pour si mauvaise compagnie. Je suis plus affligé qu'un autre de votre tort. L'amitié, qui m'a accompagné au pied des Alpes, fait tout mon bonheur, et je désire passionnément la vôtre. Je vous avoue que le sort de votre livre dégoûte d'en faire. Je m'en tiens actuellement à être seigneur de paroisse, laboureur, maçon, et jardinier cela ne fait point d'ennemis. Les poèmes épiques, les tragédies, et les livres philosophiques, rendent trop malheureux. Je vous embrasse je vous estime infiniment je vous aime de même, et je présente mes respects à la digne épouse d'un philosophe aimable . »

1 La première copie Beaumarchais est datée du 13 décembre mais à cette date V* est aux Délices ; l'éditeur hésite sur l'année, 1760 sur une copie, 1761 sur l'autre, toutes deux changées en 1758 d'après la mention de Condorcet : « Reporter en 1758 [bien qu'ayant d’abord noté 1757 ou 1759] année où le livre De l'Esprit a paru. »

2 L'avarice, l'ambition, l'orgueil, le despotisme. Voir De l'Esprit, III,xiv ( http://www.corpus-philo.fr/helvetius-de-l-esprit.html ) : http://pedagogie.ac-toulouse.fr/philosophie/textes/helvetiusesprit.htm

 

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01/01/2014 | Lien permanent

Tout faible qu'on est, on peut corriger des épreuves et préparer de la besogne

... Tel est le credo d'Alexei Navalny, et il ne serait pas mauvais, pour autant que je sache, qu'il garde le droit à la parole et reste libre de ses actes . Vlad Poutine, tu n'es pas bien grand en taille, mais en malfaisance tu bats des records , n'oublie pas que tu tomberas de ton trône et qu'on rira de toi ( on rit déjà de toi ), de tes guignoleries de lutteur de fête foraine, et ton charisme de moule .

http://www.lemonde.fr/europe/article/2017/03/27/l-opposant-alexei-navalny-defie-vladimir-poutine_5101142_3214.html

 Alexei Navalny, a prominent Russian opposition leader, taking a selfie with supporters after an unknown assailant doused him with green liquid in Barnaul, Russia.

http://www.francetvinfo.fr/monde/russie/russie-alexei-nav...

 

 

« A Gabriel et Philibert Cramer

[avril-mai 1762] 1

Tout faible qu'on est, on peut corriger des épreuves et préparer de la besogne ; ainsi monsieur Cramer est supplié d'envoyer la dernière épreuve avec une nouvelle .

A-t-il écrit Perdulix, et pour faire corriger les fautes d'impression dans la nouvelle édition qu'on veut faire de Jeanne à Paris ?

Quand pourra-t-on avoir un Dion Cassius ? Il faut absolument un Lucain latin pour Pompée 2 que nous allons imprimer .

Si on pouvait trouver aussi un Claudien, il y aurait beaucoup de choses à citer . Je prie monsieur Gabriel et monsieur Philibert de se mettre en campagne pour me déterrer un Lucain et un Claudien . J'embrasse bien tendrement toute la famille . »

1L'édition Gagnebin place cette lettre en juin 1762 . Pour la date, allusion au troisième volume de Corneille dans la lettre du 17 mai 1762 à Cramer . Quant à La Pucelle, Cramer écrit à Ami Camp le 31 mai 1762 qu'elle se vend publiquement à Paris .

 

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28/03/2017 | Lien permanent

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