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Rechercher : Tâchez de vous procurer cet écrit; il n'est pas orthodoxe, mais il est très bien raisonné

il aurait lieu d’être mécontent

... Frédéric Miterrand qui vient déjà de quitter un monde qu'il a embelli : https://www.francetvinfo.fr/politique/un-immense-personna...

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On va tâcher de le faire ... dans un monde où il reste tant d'imbéciles glorieux

 

 

« A Joseph-Augustin-Prosper de La Motte-Geffrard 1

Je suis, monsieur, dans un état si triste, j’éprouve de si longues et de si cruelles maladies, qui sont la suite de ma vieillesse, que je n’ai pu répondre plus tôt à la lettre dont vous m’avez honoré 2. C’est une grande grâce sans doute, accordée par un grand roi, de permettre qu’on lui érige une statue.

Je trouve l’inscription de M. le comte de Muy 3 fort bonne et fort convenable. Je crois que si je m’avisais d’en faire une 4, il aurait lieu d’être mécontent. Les inscriptions d’ailleurs réussissent rarement dans notre langue. Permettez-moi de vous conseiller d’employer celle de M. de Muy. Vous savez que le mieux est l’ennemi du bien, et de plus il me serait bien difficile de faire ce mieux. Les bons vers sont des coups de hasard, et à mon âge on n’est pas heureux à ce jeu-là.

Comptez que ni ma vieillesse, ni mes maux, ne diminuent rien de l’estime respectueuse avec laquelle j’ai l’honneur d’être,monsieur, votre très humble et très obéissant serviteur

Voltaire. 

3 septembre 1768 au château de Ferney.»

2 Edition Lucher . Le copiste du manuscrit y a porté la mention suivante : « Cette lettre en réponse à celle par laquelle M. de La Motte demandait à M. de Voltaire une inscription pour la statue pédestre que feu M. le bailli d'Auten, gouverneur de l'île de Ré, érigea dans cette île au feu roi. » Lucher reproduit cette note mais en imprimant bailli d'Aular au lieu de bailli d'Auten . En fait, ce personnage qui commanda l'île de Ré de 1759 à 1771, s'appelait Henri de Suarès d'Aulan.

Voir : https://fr.wikipedia.org/wiki/Henri_de_Suarez

4 La Motte. Geffrard avait demandé à Voltaire une inscription pour la statue pédestre que le bailli d’Aulan, gouverneur de l’île de Ré, avait érigée à Louis XV dans cette île. (Beuchot.)

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22/03/2024 | Lien permanent

J'ai désavoué et je désavouerai à jamais cette imposture

... -et je ne suis pas le seul,- celle du pseudo-philosophe BHL (Bellâtre Hableur Loquedu )

http://www.monde-diplomatique.fr/dossier/BHL

 bhl imposteur.jpg

 Quel métier ? Journaliste autoproclamé ? Philosophe de boite de nuit ? Valet de nuit pour liquettes blanches ?

 

« A Frédéric II, roi de Prusse

[vers le 1er mars 1759]1

[Suppose que Frédéric est sur le point d'entreprendre un siège ; lui envoie les modifications apportées à l'ode sur Wilhelmine de Bayreuth, demande la permission d'imprimer et d'y ajouter de la prose ; lui dit que l'Histoire de Brandebourg a été attribuée à l'auteur .]

J'ai désavoué et je désavouerai à jamais cette imposture .

[Informe Frédéric qu'on publie des libelles contre lui .]

1 Le résumé qui a été donné ici de la lettre est basé sur la réponse du 21 mars 1759 de Frédéric . La citation textuelle vient de Catt : «  Il me parut que le roi ne fut pas si indifférent à ce que M. de Voltaire lui mandait sur l'Histoire de Brandebourg et au bulletin joint à la lettre ; on disait dans ce bulletin que l'on savait de science certaine que M. de Voltaire et non le roi, avait fait cette histoire, et que sa Majesté n'y était entrée que pour avoir fourni les matériaux tirés des archives . Voltaire se récriait fort sur l'insolence de ce bulletin et assurait plus fortement encore qu'il avait bien rembarré ceux à lui très connus qui avaient écrit cette impertinence : « J'ai désavoué et je désavouerai à jamais cette imposture », voilà ce qu'il disait dans une feuille à part de la lettre . »

Voir : http://books.google.fr/books?id=87JBAAAAcAAJ&pg=PA9&lpg=PA9&dq=histoire+de+brandebourg+fr%C3%A9d%C3%A9ric+II&source=bl&ots=akn_qDdmSM&sig=vz5TcwV3uXX6LfRhF7e0XaD0WnM&hl=fr&sa=X&ei=h55CU9HQKK3s0gXfzoB4&ved=0CE0Q6AEwCQ#v=onepage&q=histoire%20de%20brandebourg%20fr%C3%A9d%C3%A9ric%20II&f=false

et : http://books.google.fr/books?id=0WQPAAAAQAAJ&pg=PR20&dq=histoire+de+brandebourg+voltaire&hl=fr&sa=X&ei=d59CU-7dA7Da0QX9qIC4CA&ved=0CDQQ6AEwAA#v=onepage&q=histoire%20de%20brandebourg%20voltaire&f=false

 

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07/04/2014 | Lien permanent

Vous vous ferez des amis nouveaux et c'est un agrément de plus dans votre vie

... Pour autant que vous laissiez tomber Fesse de bouc pour parler plutôt à vos voisins . Je suis d'ailleurs assez heureux de lire  que des chercheurs ont constaté que les accros du réseau dit social sont moins bien dans leur peau que le reste de la population qui sait encore parler (et non pas seulement écrire des fadaises ) . 

 nouveaux amis.gif

 

 

« A Jean-Louis Labat, baron de Grandcour,

Genève

A Schwessingen près de Manheim [17 juillet 1758]

Je n'arrivai qu'hier, mon cher baron, chez son Altesse Électorale . J'y trouvai des lettres de Gotha , on doit vous avoir écrit le 4 juillet 1, et je suis persuadé que vous avez mis dans cette affaire toutes les facilités et la promptitude qui vous sont naturelles . Vous vous ferez des amis nouveaux et c'est un agrément de plus dans votre vie . Je vous supplie de m'instruire de ce que vous aurez fait, vous n'aurez qu'à m'écrire à Manheim . On dit que M. de Contades 2 cherche à donner bataille dans l'inter-règne pour être maréchal de France . On marche de tous côtés et de tous côtés il y aura des malheureux . Ne m'oubliez pas je vous en prie auprès du gr[and] docteur et de ses ouailles Mme d'Epinay et Mme d'Albertas 3, et surtout présentez mes obéissances à toute votre famille, et nommément à l'appétissante 4

V. le contraire d'appétissant »

2 Le duc de Clermont avait été renvoyé et remplacé, après son grave échec à Crefeld , par Louis-Georges Érasme de Contades . Voir : http://fr.wikipedia.org/wiki/Bataille_de_Krefeld

et : http://fr.wikipedia.org/wiki/Louis_Georges_%C3%89rasme_de_Contades

3 Parmi les dévotes (on appelait ainsi les nombreuses clientes du docteur) du docteur Théodore Tronchin, il faut citer madame d'AIbertas, femme du président de la Grand'Chambre d'Aix en Provence, qui passa plusieurs saisons à Genève. Voir pages 151-152 : http://www.archive.org/stream/lavieintimedevol00pereuoft/lavieintimedevol00pereuoft_djvu.txt

 

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18/09/2013 | Lien permanent

Je ne sais s'il y a dans ce tableau beaucoup de traits plus honteux pour l'humanité que de voir deux nations éclairées

... On n'en est pas encore à l'égorgement, mais les mutilations sont déjà à l'ordre du jour et c'est pourquoi, pensant à Volti qui fût un malheureux édenté, je choisis un tableau du Caravage, que Volti n'a sans doute pas vu, mais qui aurait accru sa mélancolie sans aucun doute .

Qui est la France, l'Allemagne, l'Angleterre, l'Espagne, l'Italie, la Grèce, ...?

Qui arrache ?

Qui souffre ?

Qui est au spectacle ?

caravageToothpuller.jpg

 

 

 

« A M. THIERIOT.

A Monrion, 29 février [1756]

Je reçois, mon ancien ami, votre lettre du 21. Vous devez avoir à présent, par Mme de Fontaine, le sermon que prêche le père Liébaut 1, tel que je l'ai fait, et qui est fort différent de celui qu'on débite. Vous êtes mon plus ancien paroissien, et c'est pour vous que la parole de vie 2 est faite. Je n'ai guère à présent le loisir de penser à Mme Jeanne, et je suis trop malade pour rire. Le tableau 3 des sottises du genre humain, depuis Charlemagne jusqu'à nos jours, est ce qui m'occupe, et je trempe mon pinceau dans la palette du Caravage 4 quand je suis mélancolique. Je ne sais s'il y a dans ce tableau beaucoup de traits plus honteux pour l'humanité que de voir deux nations éclairées 5 se couper la gorge, en Europe, pour quelques arpents de glace et de neige dans l'Amérique.
Je vous prie, mon ancien ami, de m'instruire de la demeure de ce petit Patu 6 qui est si aimable. Il m'a écrit une très-jolie lettre; je ne sais où lui adresser ma réponse; dites-moi où il demeure. Je vous embrasse bien tendrement. »

 



 

 

 



 

1 Le Poème sur le désastre de Lisbonne. : Voltaire disait que c'était un sermon du père Liébaut ou Liébaud ; voir lettre du 29 janvier 1756 à de Gauffecourt : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2009/01/29/a...

 

2 Jean, VI, 69 ; et Luc, Actes des apôtres, v. 20

 

3 L'Essai sur l'Histoire générale. Voir : http://www.mediterranee-antique.info/00Pdf/Voltaire/Moeur...

 

 

5 La France et l'Angleterre; voyez tome XV, page 336 : http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k411331n/f339.image....

 

6 Voir lettre du 8 novembre 1755 à Thieriot : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2012/04/15/j...

 

 

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04/06/2012 | Lien permanent

Maman est affligée d'un rhumatisse et ne peut faire aucun exercisme

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Exercices, pour Mme Denis avant la barre (une autre  barre que les pochtrons connaissent bien ! après force verres, en ne faisant travailler que le coude et le gosier) : http://www.deezer.com/listen-6913713

Maintenant, plus fort : à la barre : pliés http://www.deezer.com/listen-6913717, développés http://www.deezer.com/listen-6913726 , souplesse http://www.deezer.com/listen-6913730

 

 

 

« A Pierre-Michel Hennin

 

[vers octobre 1766]

 

Notre hôpital, Monsieur, est très sensible à votre charité. Maman [1] est affligée d'un rhumatisse et ne peut faire aucun exercisme [2]. Pâté [3] est accouchée d'un faux germe comme certaine Julie du sieur Jean-Jacques ; mais elle n'en est que plus belle. Cornélie-chiffon [4] est garde-malade. Je suis en bonnet de nuit . Père Adam trotte. Nous sommes tous également pénétrés de vos bontés. Mettez mon cadavre et ce qui me reste d'âme aux pieds de M. l'ambassadeur [5]. Mille tendres et respectueux remerciements. »

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

1 Mme Denis est appelée « maman » par Marie-Françoise Corneille.

2 V* écrit « rhumatisse » et « exercisme » sur le manuscrit .

3 Mme Pajot de Vaux , soeur de M. Dupuits qui a épousé M-F. Corneille.

Page 39: http://books.google.fr/books?id=BiBfgKE_Tf8C&pg=PA39&... 

NDLR : "nièce de Voltaire" par ricochet, je crois . A vérifier.

4 M.-F. Corneille.

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13/10/2010 | Lien permanent

Pascal ? Il y a déjà longtemps que j'ai envie de combattre ce géant

Pour renouer avec les joies du Net et du blog après un sevrage sévère (plus d'ordi)...

 

 

« A Jean-Baptiste-Nicolas Formont

[Vers le 1er juin 1733]

Rempli de goût, libre d'affaire,
Formont, vous savez sagement
Suivre en paix le sentier charmant
De Chapelle et de Sablière ;
Car vous m'envoyez galamment
Des vers écris facilement,
Dont le plaisir seul est le père,
Et quoiqu'ils soient faits doctement,
C'est pour vous un amusement.
Vous rimez pour vous satisfaire,
Tandis que le pauvre Voltaire
Esclave maudit du parterre,
Fait sa besogne tristement.

Il barbote dans l'élément
Du vieux Danchet et de La Serre.
[censeurs royaux et auteurs]
Il rimaille éternellement,
Corrige, efface assidument,
Et le tout, Messieurs, pour vous plaire
.

Je vous soupçonne de philosopher à Canteleu ave mon cher, aimable et tendre Cideville. Vous savez combien j'ai toujours souhaité d'apporter mes folies dans le séjour de votre sagesse.

Atque utinam ex vobis unus, vestrique fuissem
Aut custos gredis, aut maturae vinitor uvae !
Hic gelidi fontes, hic mollia prata, Lycori,
Hic nemus, hic ipso tecum consumerer aevo.
[Ah ! Si j'avais été l'un de vous , ou gardien de votre troupeau ou vendangeur de votre raisin mûr ! Ici il y a des sources fraiches, ici, il y a de moelleuses prairies, Lycoris, ici avec toi, c'est l'âge même qui me consumerait]

Mais je suis entre Adélaïde du Guesclin, le seigneur Osiris [personnage de son opéra Tanis et Zélide] et Newton. Je viens de relire ces Lettres anglaises moitié frivoles, moitié scientifiques [cf. lettres à Formont du 6 décembre 1732 et du 27 janvier 1733, à Thiriot du 1er avril 1733 et à Cideville du 21 avril 1733]. En vérité, ce qu'il y a de plus passable dans ce petit ouvrage, est ce qui regarde la philosophie ; et c'est, je crois, ce qui sera le moins lu. On a beau dire : le siècle est philosophe. On n'a pourtant pas vendu deux cents exemplaires du petit livre de M. de Maupertuis, où il est plus question de l'attraction,[Discours sur les différentes figures des astres ... avec une exposition abrégée des systèmes de M. Descartes et de M. Newton, 1732] et si on montre si peu d'empressement pour un ouvrage écrit de main de maître, qu'arrivera-t-il aux faibles essais d'un écolier comme moi ? Heureusement j'ai tâché d'égayer la sécheresse de ces matières et de les assaisonner au goût de la nation. Me conseilleriez-vous  d'y ajouter quelques petites réflexions détachées sur les Pensées de Pascal ? Il y a déjà longtemps que j'ai envie de combattre ce géant. Il n'y a guerrier si bien armé qu'on ne puisse percer au défaut de la cuirasse ; et je vous avoue que si, malgré ma faiblesse, je pouvais porter quelques coups à ce vainqueur de tant d'esprits, et secouer le joug dont il les a affublés, j'oserais presque dire avec Lucrèce :


Quare superstitio pedibus subjecta vicissim
Obturateur, nos exaequat victoria coelo.

Au reste, je m'y prendrai avec précaution, et je ne critiquerai que les endroits qui ne seront point tellement liés avec notre sainte religion qu'on ne puisse déchirer la peau de Pascal sans faire saigner le christianisme. Adieu. Mandez-moi ce que vous pensez des lettres imprimées et du projet sur Pascal. En attendant je retourne à Osiris. J'oubliais de vous dire que le paresseux Linant échafaude son Sabinus. »

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01/06/2010 | Lien permanent

Il n'y a pas grand mal à être oublié ; c'est même souvent un bonheur ; le mal est d'être persécuté

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« A Jean-François Marmontel

 

A Ferney 29è septembre 1772

 

On m'a instruit, mon cher ami, du beau tour que vous m'avez joué [i]. Il m'est impossible de vous remercier dignement, et d'autant plus impossible que je suis assez malade. Il ne faut pas vous témoigner ma reconnaissance en mauvais vers ; cela ne serait pas juste . Mais je dois vous dire ce que je pense en prose très sérieuse. C'est qu'une telle bonté de votre part et de celle de mademoiselle Clairon, une telle marque d'amitié, est la plus belle réponse qu'on puise faire aux cris de la canaille qui se mêle d'être envieuse. C'est une plus belle réponse encore aux Riballier et aux Cogé [ii]. Soyez très certain que je suis plus honoré de votre petite cérémonie de la rue des mardis [iii] que je ne le serais de toutes les faveurs de la cour. Je n'en fais nulle comparaison. Il y a sans doute bien de la grandeur d'âme à témoigner ainsi publiquement son estime et sa considération en France à un Suisse presque oublié, qui achève sa carrière entre le mont Jura et les Alpes.

 

Il n'y a pas grand mal à être oublié ; c'est même souvent un bonheur ; le mal est d'être persécuté, et vous savez combien nous l'avons été, et par qui ? par des cuistres dignes du XIIIè siècle [iv].

 

S'il faut détester les cabales, il faut respecter l'union des véritables gens de lettres, c'est l'unique moyen de leur donner la considération qui leur est nécessaire.

 

Je vous remercie donc pour moi, mon cher ami, et pour la gloire de la littérature que vous avez daigné honorer dans moi.

 

Voici mon action de grâces à mademoiselle Clairon [v]. Je vous en dois une plus travaillée. Mais vous savez qu'un long ouvrage en vers demande du temps et de la santé.

 

Je vous embrasse tendrement, mon cher ami. Mon seul chagrin est de mourir sans vous revoir.

 

Je vous prie de présenter à Mlle Clairon ma petite épître écourtée.

 

V. »

 

 

i Il s'agit de l'Ode à la louange de Voltaire, prononcée par Mlle Clairon au pied de sa statue en 1772, poème composé par Marmontel, déclamé par Mlle Clairon dans son salon après avoir placé une couronne de laurier sur le buste de V*.

ii V* écrit Cogé pour faire référence à la plaisanterie des philosophes sur le nom de Coger : Coge pecus.

iii Mlle Clairon recevait le mardi, rue du Bac . La lettre manuscrite porte la correction des mardis en : du Bacq.

iv En particulier ceux qui comme Riballier et Coger, cités déjà, ont fait condamner le Bélisaire de Marmontel.

v Épître A Mlle Clairon : « Les talents, l'esprit, le génie ... »

http://www.monsieurdevoltaire.com/article-poesie-a-mademo...

 

 

 

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29/09/2010 | Lien permanent

C'est parce qu'on est frivole, que la plupart des gens ne se pendent pas

 Pendus à contrecoeur : http://www.youtube.com/watch?v=XQThin6haxo&feature=re...

 Pendus de bon coeur : http://www.deezer.com/listen-6255245

 

 

« A Marie de Vichy de Chamrond, marquise du Deffand

 

12 septembre 1760, aux Délices

 

Vous êtes un grand et aimable enfant, Madame. Comment n'avez-vous pas senti que je pense comme vous ? Mais songez que je suis d'un parti, et d'un parti persécuté, qui tout persécuté qu'il est, a pourtant obtenu à la fin le plus grand avantage qu'on puisse avoir sur ses ennemis, celui de les rendre à la fois ridicules et odieux. Vous sentez donc ce qu'on doit aux gens de son parti [i]. M. le duc d'Orléans disait qu'il fallait avoir la foi des bohèmes.

 

Je ne sais si vous avez vu une lettre de moi au roi de Pologne Stanislas. Elle court le monde. C'est pour le remercier d'un livre qu'il a fait de moitié avec le cher frère Menoux intitulé L'Incrédulité combattue par le simple ... bon sens [ii]. Si vous ne l'avez point je vous l'enverrai et je chercherai d'ailleurs, Madame, tout ce qui pourra vous amuser. Car c'est à l'amusement qu'il faut toujours revenir, et sans ce point-là l'existence serait à charge. C'est ce qui fait que les cartes emploient le loisir de la prétendue bonne compagnie d'un bout de l'Europe à l'autre, c'est ce qui fait vendre tant de romans. On ne peut guère rester sérieusement avec soi-même. Si la nature ne nous avait faits un peu frivoles, nous serions très malheureux. C'est parce qu'on est frivole, que la plupart des gens ne se pendent pas [iii].

 

Je vous adresserai dans quelque temps un exemplaire de l'Empire de toutes les Russies [iv]. Il y a une préface à faire pouffer de rire [v] qui vous consolera de l'ennui du livre. Adieu Madame. Je suis malade, portez vous bien, soyez aussi gaie que votre état le permet et ne boudez plus votre ancien ami qui vous est tendrement attaché pour toujours.

 

V. »

 

i Le 5 septembre, la marquise écrit à V* qu'elle trouve « fort ennuyeux et fort orgueilleux » « nombre d'auteurs qu'(il)honore de (sa) protection ». Les philosophes reprochaient à Mme du Deffand d'avoir été favorable à la pièce de Palissot Les Philosophes.

ii Cf. lettre du 8 septembre.

iii Dans les Nouveaux mélanges philosophiques, historiques, critiques etc. 1765, il y aura un article « De la frivolité »

iv Premier tome de l'Histoire de l'Empire de Russie.

v V* s'y moque en particulier de de Guignes ; cf. lettre à Mairan du 9 août.

 

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12/09/2010 | Lien permanent

quelle idée, quel contraste, quel mot

... Mais quel imbécile, quel crétin fieffé que ce Mélenchon qui insulte Mme Angela Merkel . Ce tout en gueule , aux propos creux, serait juste capable d'être roi dans un bac à sable . Vraiment bas de plafond, le Mélenchon , le Front de Gauche est à ras les pâquerettes (en hiver , c'est en dessous de tout ) .

 Enflure costumée ! on t'a reconnu Jean-Luc !

 

enflure.jpg

 

« A Frédéric II, roi de Prusse

[4 décembre 1759]

[Lettre relative aux négociations de paix] 1

/Le rat-aspic : quelle idée, quel contraste, quel mot [ ...]

1 Cette lettre fut envoyée à la duchesse de Saxe-Gotha le 4 et lui parvint le 11 décembre 1759, ainsi qu'elle l'écrit le lendemain ; ( voir lettre du 8 décembre 1759 à la duchesse : page 252 : http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6514333b/f264.image )

V* répond à une lettre du 19 novembre de Frédéric II qui commençait par ces mots : «  Je viens de recevoir la lettre du rat ou de l'aspic, du 6 novembre ... » ; voir lettre du 30 novembre 1759 à Choiseul : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2014/12/05/je-les-ai-fort-assures-que-j-avais-trouve-le-pupitre-qu-il-ne-restait-plus.html

Les quelques mots conservés sont pris de Sander dans les Hinterlassene Werke Friedrichs II, 1789 . D'autre part, le 18 décembre 1759, Frédéric II écrivit à son ambassadeur à Londres, le baron de Knyphausen : «  Je ne vous fais ma présente lettre que pour dire , pour votre direction seule et sous le sceau du secret , que je viens de recevoir une lettre de très bon lieu et de main confidente, sur laquelle je crois pouvoir compter d'autant que jusqu'à présent les nouvelles de celui qui me l'a faite, ne m'ont pas encore failli . En conséquence l'on m'avertit en date du 4 de ce mois que la cour de Versailles, vu le dérangement de ses affaires, avait envie de céder bien à l'Angleterre la Canada, ou comme sont proprement les termes de la lettre, les pays de la morue et des castors, pourvu que la France retirât quelques avantages dans les Pays-Bas . Que de cette façon-là elle ferait sa paix et retirerait d’abord tout ce qu'elle avait de troupes dans l’Allemagne, enfin, selon que je dois présumer par cette lettre, que la cour de France serait capable, moyennant ces conditions , d'abandonner la reine-impératrice et se autres alliés présents . » Il n'y a guère de doute que la « main confidente » est celle de V*, dont on reconnaît l'influence sur le ministère jusque dans la teneur des propositions consistant à abandonner le Canada .

 

 

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12/12/2014 | Lien permanent

Je prends une plus grande liberté . Je me soumets à votre arbitrage

... L'arbitrage du peuple . Si j'en crois les derniers chiffres de sondages, plus de 60% d'électeurs se disent prêts à participer aux élections des primaires ! Ha !  la belle affaire !

Français vous êtes vraiment inconséquents . Voter pour des primaires , vous le pouvez et puis pfutt ! plus personne pour la suite, comme si vous aviez achevé les travaux d'Hercule simplement  avec vos petits doigts sur vos IPhones (bouffeurs de temps et de cervelles, qui engraissent des multinationales).  

Petit rappel :

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En savoir plus , et pourquoi pas : https://www.youtube.com/watch?v=u6PfBfDIUEI

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« A Jean-Philippe Fyot de La Marche

A Ferney, par Genève, 28 septembre 1761

Monsieur, je crois rendre ce que je dois à votre probité et en même temps montrer mon respect pour vous et pour le parlement en vous instruisant du procès et du procédé de M. le président De Brosses 1. Je ne sais quel fétiche le possède 2. Mais j'ose vous supplier, monsieur, de lire ma réponse à l'assignation qu'il m'a donnée . Je prends une plus grande liberté . Je me soumets à votre arbitrage . Monsieur votre père, qui m'a fait l'honneur de passer quelques jours dans ma cabane, est instruit de toute cette affaire . Elle est exactement telle que le mémoire ci-joint la présente . Je n'ai altéré aucune circonstance . Jugez s'il est convenable à un homme qui a l'honneur d'être de votre respectable corps de s'exposer à de telles vérités . Sa conduite me fait autant de peine pour lui que pour moi-même et je demande votre pitié pour lui et pour moi . Il est dur de plaider contre lui et il est triste qu'il plaide . Il ne doit qu'apaiser les différends et non en avoir . Celui-ci est d'une nature bien étrange ; je crois lui rendre un très grand service en prenant la liberté de m'adresser à vous . Et s'il veut s'en remettre à votre jugement, je m'y soumets comme je le dois .

Je suis avec beaucoup de respect,

monsieur,

votre très humble et très obéissant serviteur

Voltaire . »

1 Le procès de V* avec De Brosses au sujet du paiement du bois qu'il s'était fait livrer le premier avait été déféré le 24 septembre devant le bailliage de Gex . Voir : https://archive.org/stream/laquerelleduprs01cunigoog/laquerelleduprs01cunigoog_djvu.txt

2 De Brosses avait écrit un ouvrage sur les « dieux fétiches » ; voir lettre du 12 décembre 1759 à De Brosses : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2014/12/21/et-parcus-victus-cum-deficiente-crumena-et-une-vie-frugale-e-5517378.html

 

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11/09/2016 | Lien permanent

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