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Rechercher : Tâchez de vous procurer cet écrit; il n'est pas orthodoxe, mais il est très bien raisonné

Êtes-vous bien lasse de cette malheureuse inutilité dans laquelle on passe sa vie, de ces visites insipides, et du vide

... Par exemple : «Ça va bien, je suis dans mon lit.... La bête est solide», a assuré Jean-Marie Le Pen ce jeudi 16 avril 2015 . Certes, la bête est prétendument solide , mais sa bêtise l'est encore davantage, ce qui n'est pas peu dire .

Qu'enfin ce Jean-Marie casse sa pipe  ! ça ne sera qu'un « détail de l'histoire », une chiure de mouche dans les encyclopédies, un motif de plaisanterie renouvelé sans F(I)N .

 Et je chanterai : Quand on a une gueule comme ça ...

le pen gueule comme ça.jpg



 



 

« A Marie-Elisabeth de Dompierre de FONTAINE,
A Paris.
Aux Délices, 19 avril 1760.
Partez-vous bientôt, ma chère nièce, pour votre royaume d'Hornoy, et abandonnez-vous cette ville de Paris, qui n'est bonne que pour messieurs du parlement, les filles de joie, et l'Opéra-Comique ? Êtes-vous bien lasse de cette malheureuse inutilité dans laquelle on passe sa vie, de ces visites insipides, et du vide qu'on sent dans son âme après avoir passé sa journée à faire des riens et à entendre des sottises? Comptez que vous aurez beaucoup plus de plaisir à gouverner votre Hornoy et à l'embellir qu'à courir après les fantômes de Paris. Tout ce que j'apprends de ce pays-là fait aimer la retraite.

Mandez-moi, je vous prie, les extravagances qui se débitent sur les choses dont je vous ai parlé . Je vous jure que ce n'est pas simple curiosité . Le pauvre plaisir de savoir ce qu'on dit ne me touche guère , mais je m'intéresse vivement aux personnes dont on parle, et cela pour des raisons très essentielles .
Luc m'écrit toujours,1 mais il ne m'écrit que pour me montrer qu'il a de l'esprit, et pour me dire qu'il ne craint rien. Il prétend que nous n'aurons jamais ni honneur ni profit dans la belle guerre que nous faisons; j'ai grand'peur qu'il n'ait raison. J'embrasse tendrement M. de Florian et monsieur votre fils, etc. »

 

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16/04/2015 | Lien permanent

Je voudrais vous donner bien des causes à soutenir

... Comme les 30km/h à Paris qui est un modèle de fausse bonne idée, les chauffeurs , les yeux rivés sur leurs compteurs, vont devenir des escargots la tête dans la coquille . Mme Hidalgo , écologiste inconséquente, vous vous tirez une balle dans le pied, adieu la présidence , heureusement .

Au fait, en êtes vous, vous et le président en exercice, pour la cause des sans-logis ?  L'hiver n'a jamais été si près, savez-vous ? "La misère est moins pénible au soleil" comme chantait le défunt exilé fiscal ; "moins", sans doute , mais "pénible" quand même . Bougez vous les fesses et sortez de vos bureaux climatisés, ça urge !

Coup de froid: un hiver "dramatique" pour l'hébergement des SDF - L'Express

La construction de stades est-elle plus prioritaire que celle de logements ?

Et le feu d'artifices du 14 juillet ?

 

 

« A Jacques Lacombe

Pour vous dédommager, monsieur, du recueil que vous avez bien voulu faire de tout ce qu’une certaine personne a écrit sur la poésie, on vous propose de faire un recueil plus piquant de tous les chapitres un peu philosophiques répandus dans les ouvrages du même auteur 1, en mettant le tout par ordre alphabétique, et en puisant même dans un certain dictionnaire où l’on pourrait trouver, avec discrétion, quelques morceaux curieux.

Vous n’avez point changé de profession : vous serez l’avocat de la philosophie. Je voudrais vous donner bien des causes à soutenir ; mais je suis si vieux qu’il ne m’appartient plus d’avoir de procès.

Comptez, je vous en supplie, sur l’estime et l’amitié de votre très humble et très obéissant serviteur.

V.

5è avril 1766. »

1 Il ne s'agit pas ici des Pensées philosophiques qui sont déjà sous presse ainsi qu'en témoigne la lettre du 11 février 1766 à Contant d'Orville : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2021/05/29/chaque-siecle-a-ses-vices-dominants-je-crois-que-la-calomnie-6318794.html

Mais la suggestion de V*, quoique apparemment négligée par Lacombe, peut avoir conduit à la sixième édition, corrigée et augmentée de 34 articles par l'auteur du Dictionnaire philosophique, 1767 , laquelle effectivement reprend à peu près la moitié de ces « trente-quatre articles » dans les éditions de 1765 .

Voir : https://fr.wikisource.org/wiki/Dictionnaire_philosophique/portatif_-_6e_ed._-_Londres_(1767)/Avertissement_et_pr%C3%A9face

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09/07/2021 | Lien permanent

Voilà bien des affaires, vous faites la guerre de tous côtés

... Telle sera l'introduction des propositions de "désescalade" à Poutine par notre président : https://www.lefigaro.fr/international/ukraine-macron-va-p...

Pourvu que ça marche !

Vadot (Belgique / Belgium), L’Écho

https://www.cartooningforpeace.org/editos/ukraine-russie-...

 

 

« A Jean-Baptiste-Jacques Élie de Beaumont

Avocat en Parlement

à Paris

28 octobre [1766] 1

Non , mon cher défenseur de l'innocence des autres, et des droits de madame votre femme ; non mon cher Cicéron, ne m'envoyez point votre factum pour les Sirven ; ce serait perdre un temps précieux, je m'en rapporte à vous . Je ne veux voir votre mémoire qu'imprimé . Vous n’avez pas besoin de mes faibles conseils, et les malheureux Sirven ont besoin que leur mémoire paraisse incessamment, signé de plusieurs avocats . Je vais écrire à M. Chardon puisque vous l'ordonnez, mais il me semble qu’aucun maître des requêtes ne demande jamais d'être rapporteur d'une affaire . Ils attendent tous que monsieur le vice-chancelier les nomme . J'aurai du moins le plaisir de dire à M. Chardon tout ce que je pense de vous .

M. de La Borde, premier valet de chambre du roi, en revenant de Ferney , rencontra monsieur le vice-chancelier dans la chambre de Sa Majesté . Il lui dit que M. le duc de Choiseul devait lui demander M. de Chardon pour rapporteur dans l’affaire des Sirven . Monsieur le vice-chancelier répondit qu'il le nommerait de tout son cœur ; je n'attends donc que votre mémoire pour faire parler M. le duc de Choiseul qui aura cette bonté .

Quand vous serez à Paris pourrez-vous m'envoyer par M. Damilaville vos mémoires contre Mme de Roncherolles 2? tout ce qui vous concerne m'intéresse . Ne doutez pas que M. d'Argental ne parle et ne fasse parler M. le duc de Praslin à M. de Chardon . J'aurai même l'insolence de demander la protection de M. le duc de Choiseul . Il a déjà eu la bonté de m'écrire qu'il est depuis longtemps l'ami de M. de Chardon, et qu'il l'avait envoyé dans une île toute pleine de serpents 3, de laquelle il était revenu le plus tôt qu'il avait pu .

Vous avez donc trouvé d’autres serpents en Normandie ? M. du Cellier siffle donc toujours contre vous et tâche de vous mordre au talon 4 ? mais il paraît que vous lui écraserez la tête .

Voilà bien des affaires, vous faites la guerre de tous côtés, mais la grande guerre, celle qui m'intéresse le plus, est celle de qui dépend la fortune de Mme de Beaumont . Je vous ai déjà dit que j’ai lu avec beaucoup d'attention vos factums . Je vois que vous demandez à rentrer dans une terre de sa famille vendue à vil prix ; je vois que la raison et les lois sont pour vous . Je veux voir absolument le factum de votre adverse partie . Je sais qu'elle a soulevé contre vous beaucoup de protestants ; je puis en ramener quelques-uns qui ne laissent pas d'avoir du crédit . Ce que je vous dis est plus essentiel que vous ne pensez . Je vous demande en grâce de m'envoyer ce mémoire de votre adversaire avec celui des Sirven . Depuis votre triomphe dans l'aventure des Calas, toutes vos affaires sont devenues les miennes . Adieu, mon cher Cicéron, mille respects à Mme Terentia 5.

V. »

1 La lettre a toujours été placée en 1767 [lettre 7055 de https://fr.wikisource.org/wiki/Livre:Voltaire_-_%C5%92uvres_compl%C3%A8tes_Garnier_tome45.djvu

Mais la référence à l'affaire Sirven la date de 1766, comme signalé par Galland, note page 304], edition Supplémént au recueil .

2 Françoise-Louise-Gabrielle Ruault, femme de Charles-François de Roncherolles, comte de Planquery ; aucun des mémoires en sa faveur n'est signé par Elie de Beaumont .

3 Ste Lucie, au sud de la Martinique .

4 Il a signé plusieurs mémorandums dans la même procédure .

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25/01/2022 | Lien permanent

je ne suis ni mandarin ni jésuite, et je peux très bien être ridicule

Je vais faire en sorte de mériter toutes les louanges qu'une belle lyonnaise voltairienne m'adresse .

 

Venez nombreux au Château de Voltaire, aujourd'hui et tous les jours (sauf lundi ).

 

Aujourd'hui est un beau jour pour se distraire .

 

Le maillot jaune est ici, le maillot jaune de la liberté et de la tolérance.

 

Allez Volti, tu es le meilleur ...http://www.youtube.com/watch?v=VDt1poFpWmM ...coureur ?

Il fut un temps ....

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

« A Charles –Augustin Ferriol, comte d’Argental ,

Conseiller d’honneur du Parlement, à Plombières, et s’il n’est plus à Plombières, renvoyez rue de la Sourdière à Paris

et Jeanne –Grâce Bosc du Bouchet, comtesse d’Argental

 

 

 

 

                    Anges,

 

                    Je ne peux me consoler de vous avoir quittés qu’en vous écrivant. Je suis parti de Plombières pour la Chine.[L’orphelin de la Chine, commencé en Prusse] Voyez tout ce que vous me faites entreprendre. O Grecs que de peines pour vous plaire ! Eh bien ! me voila Chinois puisque vous l’avez voulu. Mais je ne suis ni mandarin ni jésuite, et je peux très bien être ridicule. Anges, scellez la bouche de tous ceux qui peuvent être instruits de ce voyage de long cours. Car si on me sait embarqué, tous les vents se déchaineront contre moi. Mon voyage à Colmar était plus nécessaire, et n’est pas si agréable. Il n’y a de plaisir qu’à vous obéir, à faire quelque chose qui pourra vous amuser. J’y vais mettre tous mes soins, et je ne vous écris que ce petit billet parce que je suis assidu auprès du berceau de l’orphelin. Il m’appelle et je vais à lui, en faisant la pagode. J’ignore si ce billet vous trouvera à Plombières. Il n’y a pas que le président qui puisse y faire de vers [le président Ruffey qui écrivit une Histoire lyrique des eaux de Plombières pour l’année 1754 ; V* transmet à la comtesse Bentinck la vie de Plombières :  « Toute la cour de France y était. On se crevait de bonne chère, on jouait, cela s’appelle prendre les eaux. »]. Moi je n’en  fais que dans la plus profonde retraite. Et quand c’est vous qui m’inspirez. Dieu vous donne la santé, et que le King-Tien [=adorez le ciel] me donne de l’enthousiasme, et point de ridicule. Sur ce je baise le bout de vos ailes.

 

 

 

                    V.

                    A Colmar 26 juillet 1754. »

 

 

 

 

 

 

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Bilan de la journée que nous espérions de forte affluence :

"mais où sont passés les touristes ?",

"quels chemins ont -ils pris ?",

"n'y aurait -il plus que les étrangers qui s'intéressent à Volti ?"

"pourquoi le CMN traine-t-il pour nous fournir les documents d'appel pour que nous ayions un minimum de publicité ?"

"pourquoi tant de haine ?" : je me sens l'âme de Calimero ce soir...

Demain sera plus gai ...

 

 

 

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Ceux qui ont des yeux en France voient des choses bien funestes

... Et les cadeaux reçus par François Fillon en font-ils partie ? Franchement, non, et qui peut encore s'étonner que l'argent aille à l'argent ? La race des courtisans n'est pas morte et celle des profiteurs pas prête à s'éteindre, nicht wahr Fanfoué II ? On s'est fichu de la tête de Sarko et de ses mirifiques amis fortunés tellement désintéressés, son ex-premier ministre en a bien pris de la graine, que vaudrait-il à la tête de la nation ? pour l'instant, avant qu'il prenne une veste, laissons le briller dans ses costars de croque-mort .

 Résultat de recherche d'images pour "fillon prendre une veste aux élections humour"

 

 

« A Marie-Ursule de Klinglin, comtesse de Lutzelbourg

Ferney 5è avril 1762

Comme monsieur votre fils, madame, n'avait servi ni sous César ni sous auguste, il ne faut pas d'épitaphe latine . C'est une pédanterie ridicule . Il faut pour un Français une épitaphe française, d'autant plus que les Romains n'ayant point dans leurs armées de grades qui répondent précisément aux nôtres, il est impossible en ce cas d'exprimer ce qu'on veut dire . Il est d'ailleurs de l'honneur de la langue française qu'on l’emploie dans les monuments . Elle est entendue plus généralement que la latine . Je suis fâché, madame, de vous parler d'une chose qui renouvelle vos douleurs, mais aussi c'est une consolation que vous vous donnez, et que je me donne à moi-même . Sans autre occupation qui me tiendra ici une année entière je viendrais pleurer avec vous .

On ne m'a rien mandé de l’œil de Mme de Pompadour, ni des deux de M. d'Argenson . Je les plains l'un et l'autre, mais je suis obligé de plaindre M. d'Argenson au double . Ceux qui ont des yeux en France voient des choses bien funestes 1. Adieu, madame, conservez les vôtres . Ni vous ni moi ne portons encore de lunettes . Remercions la nature . Mille tendres respects .

V. »

1 Cette phrase est supprimée dans les éditions, et la suivante modifiée en conséquence .

 

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13/03/2017 | Lien permanent

je veux des gens qui labourent vite et qui se portent bien.

... Valls serait-il , lui aussi, vif , voltairien de caractère (faute d'en avoir toutes les qualités) , ce qui expliquerait son recours au fumeux fameux article 49-3 pour faire avancer la machine à lois plus rapidement, et d'autre part , en sous main, peut être soutenir le projet limitant à 70 ans   l'âge de ceux qui tiennent les rênes du pouvoir législatif ? point de boeufs malades aux Assemblées ! encore moins de vieux  chevaux de retour , d'ailleurs !

 http://slideplayer.fr/slide/1747622/

 laboureur.jpg

 

« A François Guillet, baron de Monthoux 1

à Annemasse

recommmandé à M. Mirabaud

à Genève
20 juin 1760
Monsieur, puisque vous me mettez des Monsieur en sentinelle, je vous en mettrai aussi ; mais je vous dirai que j'ai plus besoin d'avoine que de traducteurs. J'obéirai à vos ordres, et les Cramer ne manqueront pas de vous adresser un exemplaire de l'Histoire de Pierre le Grand dès qu'elle sera prête à paraître ; ces détails les regardent uniquement. Je leur ai abandonné sans réserve tout le profit de mes ouvrages : ils font mon amusement; je souhaite qu'ils fassent l'avantage de ceux à qui j'en fais présent. Je leur recommanderai de prendre, pour la traduction, les arrangements que vous ou vos amis, monsieur, vous voudrez bien prescrire ; je ne sais si j'engraisse mes libraires, mais mes chevaux sont bien maigres ; et comme j'ai beaucoup plus de chevaux que d'imprimeurs, je vous demande instamment votre protection pour une vingtaine de coupes d'avoine, en attendant que vos belles récoltes passent dans mes greniers. Si Dieu me prête vie, vous ne débourserez pas un sou pour me payer mes douze mille francs 2. Je me suis brouillé avec les bœufs; ils marchent trop lentement; cela ne convient point à ma vivacité. Ils sont toujours malades ; je veux des gens qui labourent vite et qui se portent bien.
Mille respects à Mme la baronne de Monthoux. Habitez-vous actuellement votre château d'Annemasse ?

J'ai l'honneur d'être avec les sentiments que je vous dois

monsieur

votre très humble et très obéissant serviteur

Voltaire . »

1 Pour les éditeurs, Cayrol et François, le destinataire est le baron de Montrons  : «  N'est-ce pas Montyon qu'il faut lire ? » notera Georges Avenel . 

 

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26/06/2015 | Lien permanent

il est bien juste que sa vie et ses ouvrages soient des contradictions perpétuelles

... Le dire et le faire peuvent en effet être opposés . Que dire d'un pape qui vit comme un roi, un despote deus ex machina et qui prône la sainteté dans la pauvreté ? c'est la fonction qui l'oblige me direz-vous , et bien ça m'agace . Je parle du pape, mais il n'est pas le seul à bien dire et mal faire , le contraire étant difficile à concevoir, quoique possible, volontairement ou non chez quelques politiciens .

 

 

« A Gabriel Cramer

[vers le 8 mars 1764] 1

Je suis persuadé que monsieur Cramer a été aussi ébouriffé que moi de voir un vers de trois pieds pour un vers de cinq etc. etc.

Je le prie instamment de me faire renvoyer les feuilles remaniées, et surtout celles du Discours aux Welches, dans lesquelles il y a quelques lignes importantes à corriger .

Je remercie bien le sieur Jean-Jacques de jouer la comédie avec ses montagnons 2, il est bien juste que sa vie et ses ouvrages soient des contradictions perpétuelles .

Si monsieur Cramer veut me faire avoir les derniers vomissements de J.-J. contre le théâtre 3, il me fera grand plaisir . Il sait sans doute que les jésuites sont renvoyés de Versailles, qu'il y a quelques frères à Pierre-Encise et quelques autres à la Bastille . On ne me parle point du pilori du cher abbé de Caveyrac 4. »

1 L'édition Gagnebin place la lettre en décembre 1764 en identifiant les derniers remaniements aux Lettres de la montagne . La date de la présente lettre est fixée par le fait que V* vient de lire l'essai de Rousseau « De l'imitation théâtrale, Essai tiré des Dialogues de Platon, 1764 . »

2 Voir « Les provincialismes […] de J.-J. Rousseau » de A. François, 1907 : page 1 : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k161257/f22.image

3 De l'imitation théâtrale. Essai tiré des Dialogues de Platon, 1764 : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k10400824

4 L'abbé de Caveyrac vient d'être condamné le 23 février pour son Appel à la raison en faveur des jésuites : https://numelyo.bm-lyon.fr/f_view/BML:BML_00GOO0100137001...# ;

voir lettre du 28 janvier 1763 à Damilaville : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2017/12/23/nous-sommes-dans-un-etrange-temps-ou-il-faut-craindre-qu-un-6010865.html

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05/04/2019 | Lien permanent

Voyez, décidez ; vous sentez bien que je suis à bout ...

... Appel de Volodymyr Zelensky ... Il serait bon que la France ne fournisse pas d'armes, ce serait mettre de l'huile sur le feu face à ce Poutine infect qui ne sait appliquer que le régime du meurtre et du mensonge . Tuer des civils ? il s'en fout , l'école stalinienne n'est pas oubliée .

https://www.leparisien.fr/

 

 

 

« A Charles-Augustin Ferriol , comte d'Argental

et à

Jeanne-Grâce Bosc du Bouchet, comtesse d'Argental

24è novembre 1766

J’ai encore fatigué aujourd’hui mes anges, et ma lettre est partie adressée à M. Marin, le tout après avoir dépêché depuis cinq jours trois paquets à M. le duc de Praslin.

Pourquoi donc, direz-vous, nous assommer encore de cette lettre, vieillard indiscret du mont Jura ? Pourquoi ? c’est que j’aime bien ces vers-ci :

Il est des maux, Sulma, que nous fait la fortune.
Il en est de plus grands dont le poison cruel
Par nous-même apprêté, nous porte un coup mortel.
Mais lors que, sans secours, à mon âge, on rassemble
Dans un exil affreux, tant de malheurs ensemble,
Lorsque tous leurs assauts viennent se réunir.
Un cœur, un faible cœur, les peut-il soutenir ?
1

Il me semble que cette leçon vaut mieux que les autres, surtout si la voix éclate avec attendrissement sur faible cœur.

Voyez, décidez ; vous sentez bien que je suis à bout, que je n’ai plus d’huile dans ma lampe, que je vous ai envoyé ma dernière goutte, et que le succès ou la chute de l’ouvrage sont dans le sujet et non dans les vers ; que tout dépend à présent des acteurs ; que les situations et l’art du comédien font tout aux premières représentations.

Ainsi donc, nous vous conjurons, maman et moi, de faire jouer la pièce telle qu’elle est . C’est ma dernière prière, c’est mon testament ; puis je mourrai en riant aux anges . »

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26/02/2022 | Lien permanent

Je suis bien sûr que vous approuverez qu’on estime ou qu’on méprise, qu’on aime ou qu’on haïsse très indépendamment des

... Entendez-vous ô ministres, présidents, évêques, papes, popes, imams, généraux, gradés de toutes sortes, docteurs es, chevaliers de, pdg, père Noël and Co ?

Je pose ceci au sommet du sapin à la place de l'étoile sensée guider les rois mages, Voltaire mérite cette place .

zadig-voltaire - audiolude

 

 

 

« A Jean Le Rond d'Alembert

28 auguste [1765]1

Mon très cher et vrai philosophe, je m’intéresse pour le moins autant à votre bien-être qu’à votre gloire ; car, après tout, le vivre dans l’idée d’autrui ne vaut pas le vivre à l’aise. Je me flatte qu’on vous a enfin restitué votre pension, qui est de droit . C’était vous voler que de ne vous pas la donner. Il y a des injustices dont on rougit bientôt . Celle qu’on faisait à la famille des Calas, de s’opposer au débit de son estampe, était encore un vol manifeste. Une telle démarche a bien surpris les pays étrangers. Je voudrais que tout homme public, quand il est près de faire une grosse sottise, se dît toujours à lui-même : l’Europe te regarde.

Mlle Clairon a été reçue chez nous comme si Rousseau n’avait pas écrit contre les spectacles. Les excommunications de ce Père de l’Église n’ont eu aucune influence à Ferney. Il eût été à désirer pour l’honneur de ce saint homme si honnête et si conséquent, qu’il n’eût pas déclaré, écrit et signé par devant un nommé Montmolin, son curé huguenot,  qu’il ne demandait la communion que dans le ferme dessein d’écrire contre le livre abominable d’Helvétius 2.  Vous voyez bien que ce n’est pas assez pour Jean-Jacques de se repentir ; il poussa la vertu jusqu’à dénoncer ses complices et à poursuivre ses bienfaiteurs ; car s’il avait renvoyé quelques louis à M. le duc d’Orléans il en avait reçu plusieurs d’Helvétius. C’est assurément le comble de la vertu chrétienne de se déshonorer et d’être un coquin pour faire son salut.

Ce sont de tels philosophes qui ont rendu la philosophie odieuse et méprisable à la cour. C’est parce que Jean-Jacques a encore des partisans que les véritables philosophes ont des ennemis. On est indigné de voir dans le Dictionnaire encyclopédique une apostrophe à ce misérable 3 comme on en ferait une à un Marc-Antonin . Ce ridicule suffit, avec l’article Femme 4, pour décrier un livre, fût-il en vingt volumes in-folio. Comptez que je ne me suis pas trompé en mandant, il y a longtemps, que Rousseau ferait tort aux gens de bien.

Quand on a donné des éloges à ce polisson, c’était alors qu’on offrait réellement une chandelle au diable.

Croyez, mon cher philosophe que je ne donnerai jamais à aucun grand seigneur les éloges que j’ai prodigués à mademoiselle Clairon. Le mérite et la persécution sont mes cordons bleus ; mais aussi vous êtes trop juste pour exiger que je rompe en visière à des personnes à qui j’ai les plus grandes obligations. Faut-il manquer à un homme qui nous a fait du bien, parce qu’il est grand seigneur ? Je suis bien sûr que vous approuverez qu’on estime ou qu’on méprise, qu’on aime ou qu’on haïsse très indépendamment des titres. Je vous aimerais, je vous louerais, fussiez-vous pape ; et, tel que vous êtes, je vous préfère à tous les papes, ce qui n’est pas coucher gros 5; mais je vous aime et vous révère plus que personne au monde. »

2 Voir lettre du 9 septembre 1762 à Damilaville : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2010/09/08/cela-est-tout-a-fait-jesuitique-c-est-un-tissu-de-sottises-e.html

On n'a pas ici les termes exacts de J-J. Rousseau mais ils représentent le fond de sa pensée telle qu'exprimée à Montmolin qui la rapporte dans une lettre du 23 septembre 1762 disant que Rousseau entreprit « de s'élever, non pas précisément directement, mais pourtant assez clairement contre l'ouvrage infernal De l'Esprit » et « de foudroyer plusieurs de nos nouveaux philosophes qui, vains et présomptueux, sapent les fondements et la religion naturelle et la religion révélée ».Voir la Réfutation de la Lettre à M. *** relative à M. Rousseau, 1765, publiée par Montmolin : https://numelyo.bm-lyon.fr/f_view/BML:BML_00GOO0100137001...=#

Selon Georges Avenel, Rousseau déclara verbalement à Montmolin qu’il avait eu en vue dans son Émile de s’élever contre le livre d’Helvétius. Il ne s’agissait donc pas d’un livre à faire.

3 Voir lettre du 31 décembre 1764 à Damilaville : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2020/03/06/cela-peut-etre-adroit-mais-cela-n-est-pas-honnete-6217858.html

L’apostrophe « O Rousseau ! » dans l’article ENCYCLOPÉDIE de Diderot. (Georges Avenel ). Voir aussi : https://lesconferencesdemathilde.com/index.php/siecle-des-lumieres/rousseau-diderot-les-freres-ennemis

5 Miser gros, prendre un grand risque .

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24/12/2020 | Lien permanent

Il se pourrait bien faire que dans quelque temps je vous priasse de m'aider

... Comme disent les Ecritures, "demandez et vous recevrez", mais Dieu et tous les saints et anges entendent-ils bien l'imparfait du subjonctif ?

 DSCF5140 que je vous priasse.png

 

 

« A Jean-Robert Tronchin

Aux Délices 7 octobre [1758]

Je vous enverrai incessamment, mon cher correspondant, la réponse à la lettre qu'une belle dame vous a remise pour moi . Cette personne pensait comme feu votre ami le teneur de conciles 1.

Quant à M. Pesselier 2, il est vrai que j'ai trouvé un rouleau à Lausanne contenant un tableau de finance . Cela est dans ma petite bibliothèque de Lausanne . Il n'y avait point de lettre, et ce n'est que par vous que j'apprends aujourd'hui que c'est à M. Pesselier à qui j'en ai l'obligation . Je vous prie, mon aimable correspondant de lui marquer combien je l'estime . Je le regarde comme un des meilleurs esprits que nous ayons en France, et je suis extrêmement flatté de son souvenir . Je ne sais point sa demeure et d'ailleurs je ne pourrai voir ce qu'il a eu la bonté de m'envoyer que quand je serai à Lausanne . Je m'en remets actuellement à vous pour lui faire mes excuses et pour l'assurer de tous les sentiments que j'ai pour lui .

Il se pourrait bien faire que dans quelque temps je vous priasse de m'aider à faire l'acquisition d'une petite terre dans notre voisinage 3 d'environ cent et quelques mille livres. C'est un assez bon effet, et qui mettrait plus d’abondance dans nos Délices . Cette terre servirait à procurer très bonne chère à la bonne compagnie de Genève qui vient quelque fois dans votre maison . Que n'y êtes- vous? Mais vous faites fort bien d'acquérir à Lyon de quoi venir un jour vivre dans notre ermitage encore plus agréablement que moi .

Les Russes ont beau dire en se retirant qu'ils ont gagné la bataille du 25 septembre, les lettres que j'ai reçues du roi de Prusse n'ont point du tout l'air d'un homme battu . On assure que les Anglais en veulent à Québec . Dieu garde [de] mal 4 Pontichéri . Votre très humble valet y perdrait moitié de son avoir .

Quand billets de loterie et annuités seront au pair, je vous supplie d'en signaler un mot à l'ermite qui vous aime .

P.S.- Révérence parler, je viens d'acheter une terre 5. N'en dites mot et gardez moi 130 mille livres pour la payer .

Voici la réponse 6 à la lettre qu'une belle dame vous a donnée pour moi . Il n'y a qu'à la faire mettre tout uniment à la poste . Vale .

V. »

1 Le cardinal de Tencin . Par contre, la « belle dame » nous est inconnue , on pense à Mme d'Epinay, ou mieux à Mme de Pompadour .

2 Charles-Etienne Pesselier avait envoyé à V* un prospectus pour les Œuvres de M. de Pesselier ; voir lettre du 30 octobre 1758 à celui-ci : page 525 : http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k411355v/f528.image

. Voir : http://fr.wikipedia.org/wiki/Charles-%C3%89tienne_Pesselier

3 Ferney .

4 Il faut certainement lire « garde de mal » qui est la formule habituelle et qui donne un sens ; la faute sur le manuscrit s'explique par un saut du même au même .

5 L'affaire vient donc d'être conclue pour Ferney .

6 Cette réponse est aussi inconnue que la « belle dame ».

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16/11/2013 | Lien permanent

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