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Rechercher : Tâchez de vous procurer cet écrit; il n'est pas orthodoxe, mais il est très bien raisonné

Nous ne demandons qu’à voir notre liste honorée par ces noms qui encouragent le public

... De l'extrême gauche à l'extrême droite on peut entendre ce genre de racolage en temps d'élections . Avec les résultats qu'on connait . Les mauvais restent des mauvais, avec ou sans soutien remarquable et on peut impunément rire d'eux : à ce propos, voir le dernier paragraphe de l'article "Rire" http://www.monsieurdevoltaire.com/2021/09/dictionnaire-ph...

Merci Mam'zelle Wagnière , vous arrivez à pic .

 

 

 

« A Marie-Thérèse Geoffrin

à Varsovie

5 juillet 1766 1

Vous êtes, madame, avec un roi 2 qui seul de tous les rois doit sa couronne à son mérite. Votre voyage vous fait honneur à tous deux. Si j’avais eu de la santé, je me serais présenté sur votre route, et j’aurais voulu paraître à votre suite. Je ne peux mieux faire ma cour à Sa Majesté et à vous, madame, qu’en vous proposant une bonne action : daignez lire, et faire lire au roi, le petit écrit ci-joint 3. Ceux qui secourent les Sirven, et qui prennent en main leur cause, ont besoin d’être appuyés par des noms respectés et chéris. Nous ne demandons qu’à voir notre liste honorée par ces noms qui encouragent le public. L’aide la plus légère nous suffira. La gloire de protéger l’innocence vaut le centuple de ce qu’on donne. L’affaire dont il s’agit intéresse le genre humain, et c’est en son nom qu’on s’adresse à vous, madame. Nous vous devrons l’honneur et le plaisir de voir un bon et grand roi secourir la vertu contre un juge de village, et contribuer à extirper la plus horrible superstition. J’ai l’honneur d’être, etc. »

1 Copie contemporaine ; et édition Épîtres, satires, contes, odes et pièces fugitives du poète philosophe, 1771.

Elle répond le 25 juillet 1766 : htps://fr.wikisource.org/wiki/Correspondance_de_Voltaire/1766/Lettre_6429

3 Ce qu’il appelle Petit Discours dans les lettres du 12 mars, 24 mars, 23 juin 1766 à Damilaville .

Voltaire, dans sa lettre du 4 février 1766 à Damilaville, parle d’un certificat de sa façon. Il s’agit ici d’un petit discours. Je ne connais rien sous ces titres, et probablement c’était ce qu’il fit imprimer plus tard sous le titre de Avis au public sur les parricides imputés aux Calas et aux Sirven (voir : https://fr.wikisource.org/wiki/Avis_au_public/%C3%89dition_Garnier ) ou une première ébauche. (Beuchot.)  ; voir lettre du 4 février 1766 à Damilaville : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2021/05/24/je-veux-soulever-l-europe-ma-foi-les-coquins-en-auront-dans-le-cul.html

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29/09/2021 | Lien permanent

J'ai cru devoir m’adresser à un secrétaire d’État de la République

... Hélas je suis tombé sur des "personnalités" de gauche animées d'une colère opportuniste pour dénoncer l'interdiction de manifester pour la Palestine = contre Israël, dont Gnaffron Ier-dit-Mélenchon-la République-c-moi est la marionnette principale . Ces mêmes imbéciles qui s'insurgent contre les voleurs de bicyclettes trouvent tout à fait normal qu'on sème la violence et l'irrespect de la loi . Et que dire des organisateurs de cette manifestation : dé-lin-quants ! De ceux qui ont manifesté : moutons mal faisant ! Rien d'étonnant à l'heure où une palanquée de zozos m'as-tu-vu sur le net ont le glorieux titre d'influenceurs.ceuses . Que ne ferait-on pas pour se faire voir ?

https://www.nouvelobs.com/monde/20210514.OBS44019/decisio...

Plantu: "Les gesticulations de Mélenchon sont une caricature" - L'Express

 

 

 

« A François Tronchin

[25 janvier 1766] 1

Mon cher ami, il me semble très important de détruire les idées aussi absurdes que calomnieuses que Jean-Jacques s’est efforcé de mettre dans la tête de Mgr le prince de Conti et de Mme la maréchale de Luxembourg . Je me flatte que le docteur confondra de telles impostures et fera connaître le misérable qui les a débitées . J'ai cru devoir m’adresser à un secrétaire d’État de la République . Sa déclaration en aura d’autant plus d'authenticité . Je vous adresse la lettre 2. Je me flatte que vous et vos amis vous me seconderez dans une chose si juste . Vous savez d'ailleurs qu’elle vous regarde personnellement . Je sais que vous n'avez pas besoin de cette considération, mais il s'agit de la vérité, et vous l’aimez . Mille tendres respects .

V. »

1 D'après l'édition Bernard Gagnebin « Voltaire a-t-il provoqué l'expulsion de Rousseau de l'île saint-Pierre ? », Annales de la Société Jean-Jacques Rousseau, 1943-1945 .

Le 26 janvier 1766, Hennin écrit à Praslin que V* « prend le chemin de se brouiller avec tous les partis, car il les caresse et les égratigne tour à tour, et ils ne sont pas dans une disposition favorable pour entendre la plaisanterie »

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Ma foi, monsieur, les beaux esprits se rencontrent

... Alors que les mauvais esprits, eux, divergent , chacun campant sur sa mauvaise foi et ses idées tordues .

PLANTU Officiel Twitterissä: "Le cardinal Barbarin chez le Pape François.  Le dessin du Monde de ce mercredi 20 mars.… "

Ô vous qui déclarez que le secret de la confession est sacré et au-dessus des lois nationales , oserez-vous vous défendre avec la même ferveur la charia islamique ?

 

 

« A Pierre-Michel Hennin, Résident

de France

à Genève

Jeudi matin [17 juillet 1766] 1

Ma foi, monsieur, les beaux esprits se rencontrent. Vous ne me dites point que messieurs les plénipotentiaires avaient employé la même formule que moi chétif, quand je vous montrai mon édit émané contre le col tord ou tors 2. Si on lui donne une attestation de vie et de mœurs, il sera de ces gens qu’on pend avec leur grâce au cou 3. Avez-vous le gendre du roi d’Angleterre aujourd’hui 4? avez-vous le grand kan des Cosaques ? Comment me tirerai-je d’un hetman 5 et d’un prince héréditaire ? Si vous ne venez à mon secours avec M. le chevalier de Taulès, qui est de la taille du grand kan, je suis perdu 6. Mettez-moi toujours aux pieds de Son Excellence, et ayez pitié du pauvre vieillard qui vous aime de tout son cœur. »

2 Voir lettre du 26 juin 1766 de d'Alembert : https://fr.m.wikisource.org/wiki/Correspondance_de_Voltaire/1766/Lettre_6374

D’Alembert, fait allusion à une note plaisante de la Lettre curieuse ; voir : https://fr.m.wikisource.org/wiki/Page:Voltaire_-_%C5%92uvres_compl%C3%A8tes_Garnier_tome25.djvu/504

3 V* fait allusion à ses démêlés avec Vernet à propos notamment de la Lettre curieuse de Robert Covelle , documents cités par Besterman .

4 Plus exactement la princesse Augusta, femme du prince, petite-fille du feu roi George II, et sœur de George III : https://fr.wikipedia.org/wiki/Augusta-Charlotte_de_Hanovre

5 V* écrit hitman .

6 Trois mots ajoutés au-dessus de la ligne .

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13/10/2021 | Lien permanent

Nous ne sommes pas trop dignes actuellement de vous coucher , mais si quelque vieille emporte votre lit, daignez venir d

... Je ne nommerai personne cette fois-ci .

Amazon.fr : Personnes âgées - Caricatures et dessins humoristiques

 

 

« A Pierre-Michel Hennin

27è décembre 1765 à Ferney

Je suis très-persuadé, monsieur, qu’il y a plusieurs dames à Genève qui aimeraient mieux partager votre lit jonquille 1 que de vous le disputer. Nous ne sommes pas trop dignes actuellement de vous coucher , mais si quelque vieille emporte votre lit, daignez venir dormir chez nous.

Vous êtes trop heureux d’avoir vu Covelle le fornicateur, cela est d’un très-bon augure ; c’est le premier des hommes, car il fait des enfants à tout ce qu’il y a de plus laid dans Genève, et boit du plus mauvais vin comme si c’était du Champ-Bertin 2, d’ailleurs grand politique, et n’ayant pas le sens commun.

Comment voulez-vous, monsieur, que les citoyens élisent des magistrats ? on vend des échaudés à la nouvelle élection, et des biscuits au pouvoir négatif. Ces deux branches de commerce doivent être respectées. Vous vous amuserez doucement et gaiement à arranger cette petite fourmilière où l’on se dispute un fétu, et je m’imagine encore que vous en viendrez à bout.

Si vous avez envie, monsieur, d’avoir une maison de campagne, il y en a une auprès de Ferney, qu’un architecte a bâtie, et qu’il doit peindre à fresque ; tous les plafonds sont en voûtes plates de briques . Il y a du terrain pour entourer toute la maison de jardins . On a déjà bâti une petite écurie ; on peut faire vis-à-vis de cette écurie un logement pour des domestiques. Je crois que tout cela serait à bon marché, et sûrement à meilleur marché qu’auprès de Genève.

Vous voyez, monsieur, que je cherche mon intérêt. Vous sentez combien il me serait doux de vous avoir l’été dans notre voisinage. Ajoutez à ces raisons que, dans tout le territoire de la parvulissime république, on est épié de la tête aux pieds, et qu’on est l’éternel objet de la curiosité publique.

Recevez mes tendres respects.

V.

Quand vous aurez, monsieur, quelques ordres à me donner, ayez la bonté de me les envoyer le soir, ou avant les dix heures du matin, chez M. Souchay, marchand, aux Rues-Basses, près du Lion d’or, je les recevrai toujours. »

1 Hennin a écrit à V* le 25 décembre 1765 qu'il «était « obligé d'habiter encore l’alcôve jonquille de Mme de Montpéroux », https://fr.wikisource.org/wiki/Correspondance_de_Voltaire/1765/Lettre_6199

2 Correcte étymologie du Chambertin .

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17/04/2021 | Lien permanent

Les fous atrabilaires, les furieux, sont plus remarqués dans notre nation que dans toute autre

... Je ne sais si c'est tout à fait vrai, mais notre histoire française actuelle est riche en furieux, les anti-ceci-cela, démolisseurs forcenés . Il est à souhaiter que la sélection naturelle nous en débarrasse au plus tôt .

Pour me dépolluer de cette ambiance détestable j'écoute Leny Esccudero, un grand , digne de Brassens et Brel : https://www.bing.com/videos/search?q=Leny+Escudero&do...

A écouter attentivement : https://www.bing.com/videos/search?q=Leny+Escudero&&a...

Cartoons - Dessins - Université d'été du MEDEF - Partie 14

 

 

 

« A Jean Le Rond d'Alembert

15 octobre [1766]

Mon vrai philosophe, Jean-Jacques est un maître fou, et aussi fou que vous êtes sage. La lettre de M. Hume 1 me prouve que les Anglais ne sont point du tout hospitaliers, puisqu’ils n’ont pas donné une place dans Bedlam à Jean-Jacques. Ce petit bonhomme aurait été enchanté d’y être logé, pourvu qu’on eût mis son nom sur la porte, et que les gazettes en eussent parlé. Au moins les folies de cette espèce ne font pas grand mal ; mais nous en avons eu à Toulouse et à Paris d’une espèce plus dangereuse. Les fous atrabilaires, les furieux, sont plus remarqués dans notre nation que dans toute autre. Je m’imagine que mon ancien disciple 2 vous a écrit ce qu’il en pensait . Il est admirable sur ce chapitre. Je le crois enfin devenu tout à fait philosophe. Je me trompe fort, ou plus il vieillira, plus il sera humain et sage. Je voudrais savoir si vous écrivez toujours à une certaine dame qui donne des carrousels 3 ; elle donne quelque chose de mieux ; elle a minuté de sa main un édit sur la tolérance universelle. L’Église grecque n’était pas plus accoutumée que la latine à ce dogme divin. Si elle continue sur ce ton, elle aura plus de réputation que Pierre le Grand.

Ne pourriez-vous point me dire ce que produira, dans trente ans, la révolution qui se fait dans les esprits, depuis Naples jusqu’à Moscou ? Je n’entends pas les esprits de la Sorbonne ou de la halle, j’entends les honnêtes esprits.

Je suis trop vieux pour espérer de voir quelque chose, mais je vous recommande le siècle qui se forme.

Adieu, je me console en vous écrivant, et vous me rendrez heureux quand vous m’écrirez. »

1 V* a certainement en vue la publication A Concise and Genuine Account of the Dispute between Mr Hume and Mr Rousseau, traduit par J.-B. Suard sous le titre Exposé succinct de la contestation qui s'est élevée entre M. Hume et M. Rousseau .

Voir : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k718136.texteImage

2 Frédéric II.

3 Catherine II .

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12/01/2022 | Lien permanent

On dit que les Français ont encore été frottés en Corse

... Fake news du XVIIIè siècle , mais pas si loin de l'actualité du XXIè.

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« A Charles Bordes

18è novembre 1768 1

Il y a mille ans que je ne vous ai écrit, mon cher ami ; voici un petit livre qui m’est tombé entre les mains[ 2 ; je vous prie de m’en dire votre avis 3.

Vous avez reçu sans doute le Lion et les Trois Empereurs. On dit que les Français ont encore été frottés en Corse le 2 du mois 4. Que diable allaient-ils faire dans cette galère !5

La révolution s’opère sensiblement dans les esprits, malgré les cris du fanatisme. La lumière vient par cent trous qu’il sera impossible de boucher. Je vous embrasse mille fois. »

1 Original ; édition Kehl, voir lettre du 16 septembre 1768 à Bordes : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2024/04/03/on-ne-fait-pas-toujours-tout-ce-dont-on-serait-capable-6492490.html

Voir note de l'édition de Cayrol et François. — Ce billet, presque entier, faisait jusqu’alors partie de la lettre à Bordes du 17 décembre. (Georges Avenel.) [http://www.monsieurdevoltaire.com/2015/08/correspondance-...]

2 L’A, B, C.

3 Dans la lettre du 17, on lisait ici : « Je ne vous ai point envoyé les Siècles parce qu’ils sont pleins de fautes typographiques : mon sort est d’être ridiculement imprimé. »

4 Nouvelle largement répandue d'une défaite française, mais fausse .

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31/05/2024 | Lien permanent

sûrement il n’ira point se baigner à Aix-la-Chapelle, cette année

... Non, Emmanuel Macron ne le fera pas; pas plus qu'il qu'il ne se baignera dans la Seine contrairement à sa promesse :

https://www.dailymotion.com/video/x92ipea

Faut-il lui fournir un jet-ski ?

 

 

 

« A François-Gabriel Le Fournier, chevalier de Wargemont

1er mars 1769 1

Une maladie épidémique a régné si longtemps dans mon pays barbare, celui qui écrit d’ordinaire pour moi 2 a été si longtemps malade et moi aussi, j’ai été enfin dans un état si triste, que je ne sais plus si j’ai répondu à la lettre dont vous m’honorâtes, il y a environ un mois 3. Si je ne me suis pas acquitté de ce devoir, je vous en demande pardon, quoique je n’aie pas tort. Si je l’ai rempli, cette lettre-ci ne sera qu’un duplicata de mes sentiments pour vous et de ma reconnaissance.

J’ai trouvé toute ma façon de penser et de voir les choses dans ce que vous avez eu la bonté de m’écrire. Cela m’a donné une confiance extrême. Voici bientôt le temps où vous partirez pour la Corse. Je vous y souhaite tous les succès que votre valeur et votre prudence méritent. Il y a quelque apparence que les troubles de Pologne et la guerre des Turcs dureront plus que la petite guerre des Corses. Je ne sais guère que des nouvelles de l’Orient et du Nord. Moustapha s’étant fait apporter des lettres qui n’étaient pas écrites en turc, et qu’on avait interceptées, fit venir ses drogmans pour les traduire. Ces lettres étaient en chiffres ; les interprètes répondirent qu’ils ne pouvaient pas faire leur traduction. Moustapha les menaça de les faire étrangler. Le vizir ayant demandé grâce pour eux, il lui dit qu’il était un fou et qu’il le déposait. Les provisions de la place données au successeur portent que son devancier a été déposé parce qu’il était fou, et que Sa Hautesse ordonnait au présent vizir d’aller sur-le-champ châtier les Russes pour n’avoir pas obéi aux ordres exprès que lui, Moustapha, leur avait donnés de vider sans délai la Podolie. Il faut avouer qu’on ne peut avoir ni plus d’esprit, ni plus de modestie que Moustapha.

Vous savez que l’électeur palatin a envoyé trois mille de ses soldats prendre les eaux à Aix-la-Chapelle. Le pauvre malade n’en sait pas davantage, et sûrement il n’ira point se baigner à Aix-la-Chapelle, cette année. En quelque état qu’il soit, il vous sera toujours attaché, monsieur, avec les sentiments les plus tendres et les plus respectueux.

V. »

1 Original ; éd. Cayrol / le second feuillet du manuscrit a été réparé avec un papier provenant d’une autre lettre .

2 Wagnière. Cette lettre est de la main de Bigex, mais celle du même jour à Thieriot est de celle de Wagnière .

3 Lettre non connue .

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04/09/2024 | Lien permanent

je n’avais point d’idée du mérite de la moquette





« Jean-Robert Tronchin
Banquier
Port Saint-Clair à Lyon

Aux Délices près de Genève
[6 ou] 7 mai 1755



Vous meublez très bien nos Délices, Monsieur, je n’avais point d’idée du mérite de la moquette avant d’avoir reçue celle que vous nous envoyez : cela est beau comme du velours à ramage ; nous en sommes si enchantés que nous lui donnons la préférence sur le velours d’’Utrecht. Ainsi, Monsieur, si les vingt-deux aunes de ce velours de Lille surnommé d’Utrecht, ne sont pas parties, nous vous prions de nous vouloir bien envoyer la même quantité de moquette à grandes fleurs cramoisies qui puisse convenir à une tapisserie de damas cramoisi : cela me fera un meuble très agréable, très bon pour la campagne et du double moins cher que l’Utrecht. Mais si ledit velours est parti,[le même jour, Mme Denis demande à JR Tronchin de répondre à V* que le velours est parti car elle préfère celui d’Utrecht !] il sera très bien reçu, et nous renoncerons à notre belle moquette.

Nous ne cessons ici de vous bénir : vous nous meublez, vous nous peignez, vous nous abreuvez, vous nous sucrez, et nous espérons encore que vous nous huilerez, et que dans l’occasion quand vous trouverez un bon petit baril d’huile bien verte, et bien sentant l’olive, vous nous en ferez part pour manger les truites et les perches de ce beau lac.

Je suis si honteux, Monsieur, des peines que je vous donne, que je n’oserai plus vous présenter de requêtes. Mme Denis est plus hardie que moi : elle prétend que M. Mallet [ancien propriétaire des Délices] était l’homme de Genève qui avait le plus de chaises et le moins de fauteuils ; et malgré la quantité de fauteuils qu’elle fait venir de Paris, elle vous supplie de vouloir bien lui dépêcher douze petits fauteuils de canne dont  quatre bergères, et douze fauteuils de paille dont quatre autres bergères ; somme totale huit bergères et seize fauteuils. On dit qu’on les fait à Lyon très élégamment. Nous nous apercevons tous les jours qu’il faut tout faire venir de chez vous.

Il ne faut pas manquer de vous remercier de la semence de soie : je l’ai fait placer dans des vases. Vous nous filez des jours d’or et de soie ; le docteur Tronchin me les file de casse et de manne : j’ai de tout hors la santé. Mme Denis me console et vous aussi, Monsieur, dont les bontés me sont bien chères.

Votre très humble et très obéissant serviteur.

V. »

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06/05/2010 | Lien permanent

on ne laisse pas de trouver dans ce siècle-ci de la protection contre la sainte Église, mais qu'il y a toujours de grand

... Et si seulement on n'avait que la dite sainte Eglise (catholique,  über alles ! ) à redouter ! mais il faut aussi compter avec les prérogatives que s'octroient toutes les religions, mono ou poly-théistes ; les représentants (au sens commercial du terme) du dieu unique ou des dieux à la queue leu-leu ne tiennent pas du tout à lâcher le chaland crédule qui les nourrit . Enfer et paradis sont de momeries qui ont encore le vent en poupe et valent leur pesant de cacahuètes .

 

 

« A Etienne-Noël Damilaville

17è octobre 1763 1

Mon cher frère, vous savez que je m'adresse à vous pour le spirituel et pour le temporel . Voici une lettre pour M. Mariette qui regarde l'un et l'autre . Je vous supplie de lire le paquet ; vous y verrez qu'on ne laisse pas de trouver dans ce siècle-ci de la protection contre la sainte Église, mais qu'il y a toujours de grandes précautions à prendre contre elle, malgré cette protection même .

Plusieurs personnes me parlent du mandement du sieur évêque du Puy, frère du célèbre Pompignan . Voudriez-vous bien avoir la bonté de me le faire tenir ? Il faut bien lire quelque chose d’édifiant . Saurin a-t-il fait imprimer sa tragédie ?2

Buvez à ma santé, je vous prie, avec le frère Thieriot et ne m’oubliez pas auprès des autres frères, mais surtout conservez-moi une amitié qui me console de n'être pas à portée de m'entretenir avec vous .

Écr l'inf . »

1 On a ici la première des copies des lettres de V* à Damilaville conservées à Darmstadt . Cette série semble avoir été constituée en même temps que celle des copies Beaumarchais-Kehl ; elle donne souvent des textes corrompus et incomplets .

2Blanche et Guiscard, tragédie jouée le 29 Septembre.

 

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14/10/2018 | Lien permanent

le peuple ne se mêle de rien, que de brailler de mauvais latin qu'il n'entend pas

... Tout comme nos catholiques intégristes contemporains qui braillaient dans les "Manif' pour tous ! " .

 

 

« A Pierre Mariette, Avocat au

Conseil

Rue Simon-Lefranc

à Paris

Ne jugez point, monsieur, de notre petit pays par le vôtre, ni de notre âge d'or par votre siècle de fer . Nous n'avons ni marguillier, ni œuvre, ni communauté qui se mêle de notre paroisse . Le seigneur fait toutes les dépenses, le peuple ne se mêle de rien, que de brailler de mauvais latin qu'il n'entend pas . Nous avons fait notre accord avec le curé . Sans aucune discussion, tout est dans les plus grandes règles selon nos usages . Nous sommes de bons Suisses à qui il ne faut pas tant de cérémonies . Nous croyons que les lettres patentes du Conseil les plus courtes , sont les meilleures . Nous ne demandons même ces lettres patentes que par une précaution surabondante . Quand vous aurez fini l'affaire des Calas, rendez-moi, je vous prie, ce petit service . Je suis sûr que cette affaire des Calas vous fera infiniment d'honneur . Il est bien triste qu'on soit réduit à craindre la falsification des procédures . Cela est aussi humiliant pour les huit juges de Toulouse, que leur arrêt est abominable . On ne pourrait que plaindre la France, si on laissait subsister un pareil arrêt .

J'ai l’honneur d'être, monsieur, avec bien de l'estime et de l'attachement, votre très humble et très obéissant serviteur .

Voltaire."

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26/01/2018 | Lien permanent

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