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Rechercher : Tâchez de vous procurer cet écrit; il n'est pas orthodoxe, mais il est très bien raisonné

Voudriez-vous ravir aux particuliers le droit de se défendre?

 

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Et la vérité dans tout ça ?

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Vérité d'ici, vérité d'ailleurs :

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Vérité, mais d'où viens-tu?

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Qui es-tu ?

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"Trop petit pour ne pas me défendre " : c'est vrai , à appliquer chaque jour .

 

« A Louise-Dorothée von Meiningen, duchesse de Saxe-Gotha


14è auguste 1767, à Ferney


Madame,


Je suis pénétré jusqu'au fond du cœur des lettres dont votre Altesse Sérénissime m'honore. Vos bontés devraient sans doute bannir de mon esprit toute idée d'un La Beaumelle [i]. S'il n'était question que de moi, je n'y penserais pas, mais daignez songer, Madame, que je dois répondre au tribunal de l'Europe des vérités que j'ai dites dans le Siècle de Louis XIV, siècle heureux où toute la branche Ernestine dont vous êtes aujourd'hui l'ornement était la meilleure alliée de la France. Je trahirais lâchement mon devoir si je laissais subsister les calomnies que La Beaumelle réimprime contre presque tous ceux qui ont illustré ce beau siècle. Je sais que Votre Altesse Sérénissime est trop instruite et trop juste pour se laisser séduire par ces impostures, mais combien de lecteurs, Madame, ne sont ni justes ni éclairés! Considérez, Madame, qu'il n'y a pas une seule cour qui ne s'empresse de réfuter dans les papiers publics les mensonges des gazettes. Ces combats durent quelquefois des mois entiers. Voudriez-vous ravir aux particuliers le droit de se défendre? Non, sans doute, et ce n'est pas même comme simple particulier que je dois agir, mais comme un homme qui a été chargé de la cause publique. Je dirais plus encore. Votre Altesse Sérénissime sait avec quelle insolence La Beaumelle a parlé de votre auguste maison [ii]. Voudriez-vous que je l'oubliasse, parce que vous lui pardonnez ? Je ne le puis, Madame. La vérité ne pardonne point, mais elle ne punit qu'en se montrant. C'est par sa lumière qu'elle confond ceux qui veulent l'obscurcir. Les princes auxquels ce misérable a jeté de la boue feront ce que leur grandeur et leur clémence pourront leur dicter, mais pour moi, je suis trop petit pour ne pas me défendre.



La reconnaissance que je dois à toutes vos bontés, Madame, est le sentiment le plus profond qui m'occupe. Vous êtes ma protectrice et ma consolation. Je suis également dévoué à la vérité et à Votre Altesse Sérénissime avec le plus profond respect, et la plus vive reconnaissance.



Votre vieux suisse. »


iLe 24 juillet, après « avoir prié et conjuré (V* qui a pris à témoin le duc et la duchesse) les mains jointes … qu'il ne soit plus question du duc et d'(elle) dans toute cette affaire », le 10 août la duchesse le « conjurait » « d'abandonner et l'affaire et le procès et le pauvre aventurier à leur triste sort », de ne plus se « chamailler avec un extravagant ...»


ii Dans Mes Pensées ; cf. lettre du 3 août à Lavaysse.



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pour une heure de vérité, il faut se remuer le popotin et les méninges ! Non ?

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14/08/2010 | Lien permanent

il ne sied pas à un dévot comme moi de songer encore aux vanités de ce monde,

Un style de tango que j'aime : http://www.youtube.com/watch?v=as59Id4eHhc&feature=re...

 

 

 

 

 

 

« A Louis-François-Armand du Plessis, duc de Richelieu

 

3è décembre 1769

 

                            Enfin, Monseigneur, voici les Souvenirs de Mme de Caylus que j’attendais depuis si longtemps ; ils sont détestablement imprimés. C’est dommage que Mme de Caylus ait si peu de mémoire. Mais enfin, comme elle parle de tout ce que vous avez connu dans votre première jeunesse, et surtout de Mme la duchesse de Richelieu votre mère, et de M. le duc de Richelieu qui est votre père quoi qu’on die [sous cette forme, formule qui peut correspondre à celle des Femmes savantes ], je suis persuadé que ces souvenirs vous en rappellerons mille autres, et par là vous feront un grand plaisir. Je me flatte que le paquet vous parviendra, quoique un peu gros. Permettez-moi de vous faire souvenir des Scythes pour le dernier mois de votre règne des Menus [Menus plaisirs = spectacles, et en particulier ceux de la Comédie Française ; poste occupé en tant que premier gentilhomme de la chambre « de quartier » ]. On dit qu’ il ne sied pas à un dévot comme moi de songer encore aux vanités de ce monde, mais ce n’est pas vanité, c’est justice. Je vous supplie d’être assez bon pour me dire si les Souvenirs de Mme de Caylus vous ont amusé.

 

                            Recevez avec votre bonté ordinaire mon très tendre respect.

 

 

                            V. »

 

 

Madame_de_Caylus_Hyacinthe_Rigaud.jpg

 

 

 

 

Quelques renseignements sur les Caylus :

 Le comte de Caylus, fils de Mme de Caylus , auteur des Souvenirs ::

http://www.freres-goncourt.fr/caylusbis/caylusabsm.htm

 

http://fr.wikipedia.org/wiki/Marthe-Marguerite_Le_Valois_...

 

 

 

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03/12/2009 | Lien permanent

Toutes ces misères là sont anéanties au bout de quinze jours . Mon secret est de ne pas les lire

... C'est un domaine où je suis parfaitement d'accord avec Voltaire . Trop d'âneries viennent polluer le monde de l'information, comme cette carne de canassons qu'on baptise boeuf pour en  faire des lasagnes et des canellonis insipides .

Pour moi, hormis la tromperie sur la marchandise, je me dis que tant qu'il n'y a pas de risque pour la santé, ça reste une affaire de gros sous et que ça va encore donner du boulot à la justice et accessoires . J'espère que la demande des banques alimentaires sera satisfaite afin de pouvoir distribuer les lots Findus retirés à la vente .

Messieurs les Anglais, vous qui chouchoutez vos bagnoles et vos plus nobles stupides conquètes de l'homme, je vous laisse vos vaches folles .

Choisissez votre morceau

 canasson.png

 

 

« A Monsieur le professeur Théodore Tronchin

[9 décembre 1757]

Ne viendrez-vous pas mon grand homme avec la véritable philosophe 1 dans mon ermitage dimanche ?

Je ne connais point l'article Genève de l'Encyclopédie 2 . Je sais seulement qu'il y a quelques tracasseries particulières entre M. d’Alembert et un jeune homme d'esprit de cette ville reçu ministre 3.

Je peux vous assurer que je ne me mêlerai pas plus de ces fadaises que je ne me suis mêlé de toutes les sottises qu'on a imprimées dans des mercures suisses et germaniques . Toutes ces misères là sont anéanties au bout de quinze jours . Mon secret est de ne pas les lire . Il est vrai que je n'ai pas toujours été si sage . Mais il aurait fallu être impassible pour voir de sang froid Le Siècle de Louis XIV imprimé avec des notes scandaleuses débité dans toute l'Europe .

Je ne sais pas s’il est dit dans l'Encyclopédie que vos prêtres ne croient qu'un seul Dieu . Auront-ils la lâcheté de répondre qu'on les calomnie ? C'est leur affaire . Ce n'est pas sûrement la mienne . Il suffit que Breslau soit pris . Tuus addictssimum .4 

V.»

1 Surnom de Mme d'Epinay .

2 V* recevra le volume VII le 24 décembre . Voir lettre du 24 décembre 1757 à Jacob Vernes : et la lettre du 27 décembre à Elie Bertrand : page 337 : http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k411355v/f340.image

4 Ton très dévoué serviteur .

 

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14/02/2013 | Lien permanent

Quiconque est d'une secte semble afficher l'erreur ....[ce sont ] des aveugles qui marchent sous la bannière d'un borgne

... Ce ne sont pas les "borgnes" qui manquent , erreurs de la nature , maléfiques meneurs d'aveugles dévoués et abusés .

 

borgnes.jpg

 

« A Jean-Joseph Rossignol 1

Aux Délices 6 novembre 1757

Depuis le prince de La Mirandole, monsieur, on n'a jamais soutenu de thèses si universelles . Je vous suis aussi obligé de la bonté de m'en faire part, que je suis étonné de votre immense savoir . Vous qui enseignez tout et votre jeune homme qui apprend tout, vous êtes des prodiges 2. De tels progrès sont non seulement le fruit du génie, mais celui des méthodes qui se sont multipliées dans ces derniers temps . Plus il y a de carrières à parcourir et plus on a eu de secours . On n'en avait aucun du temps de Pic de La Mirandole . Aussi ses thèses ne contenaient aucune vérité . L'immensité de son savoir était dans des mots au lieu que le vôtre est dans les choses .

Ce qui me surprend autant que votre entreprise, c'est ce que vous m'apprenez, qu'il y a encore des péripatéticiens et qu'il subsiste des reste de barbarie dans la seconde ville de France 3. Je croyais qu'à peine il restait des cartésiens . Quiconque est d'une secte semble afficher l'erreur . On dit un platonicien, un épicurien, un péripatéticien, un cartésien pour caractériser des aveugles qui marchent sous la bannière d'un borgne . On ne dit point un euclidien, un archimédien parce que la vérité n'est pas une secte . Aussi en Angleterre et parmi les philosophes comme vous on n'appelle point neutonien un homme qui se sert du calcul intégral ou qui répète les expériences sur la lumière .

Ainsi je suis persuadé que quand vous parlez page 11 de l'explication des phénomènes de l'arc-en-ciel, et de l'aimant, vous ne prétendez pas sans doute de mettre de niveau les démonstrations de Neuton sur les réfractions et la réfrangibilité des rayons dans les gouttes d'eau, avec les systèmes hasardés sur l'aimant , et surement, quand vous vous proposez de défendre en détail le traité d'optique de Neuton vous ne vous proposez que d'expliquer les vérités sensibles qu'il a démontrées aux yeux .

Votre dernière question est certainement aussi embarrassante que curieuse . Nous ne pouvons avoir autant de connaissance sur l'acoustique que sur l'optique . Les sons ne donnent pas autant de prise à la géométrie que la lumière . Cependant il me paraît qu'il y a sur la lumière la même difficulté que vous faites sur le son . Comment notre oreille entend-elle à la fois les quatre parties ? Et comment notre œil voit-il à la fois les points dont les rayons se croisent nécessairement avant de frapper la rétine ? Comment les rayons sonores portent-ils en même temps à cent mille hommes la basse et le dessus ? et comment les rayons visuels apportent-ils en même temps à cent mille hommes ce point rouge et ce point bleu qui doivent s'intercepter cent mille fois ?

Dès qu'il s'agit d'expliquer nos sensations les mathématiciens deviennent impuissants ; et c'est là que nous demeurons dans notre première ignorance après avoir mesuré les cieux et découvert la gravitation de tous les globes . Si quelqu'un monsieur, peut servir à nous éclairer dans cette nuit profonde, c'est vous . J'ai l'honneur d'être avec les sentiments que je vous dois

Monsieur

vôtre …

Voltaire

gentilhomme ordinaire du roi . »

2 Encore un parallèle avec Pangloss et Candide .

3 Lyon .

 

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24/01/2013 | Lien permanent

un programme dont je n'aime point l'étalage

... C'est exactement ce que je me dis en lisant les déclarations des deux principaux candidats à la présidentielle parues dans Le Point . C'est tellement vague que j'en ai le mal de mer, tellement flou que j'en change de lunettes, tellement banal que je crois lire une rédaction de sixième sur "Racontez vos vacances" . Et par pure charité (non, pas chrétienne ! ) je m'abstiens de m'infliger le supplice de lire les déblatérations de la meute des autres postulants .

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« A Pierre-Joseph Thoulier d'Olivet, de

l'Académie française

à Paris

[seconde adresse de la main d'Olivet estampillée « 4° L[vée] et D sur 4° : ] A Monsieur / monsieur Thieriot, chez monsieur / Baron médecin / Rue Culture Sainte- Catherine

14è septembre 1761, Ferney

Je fais réflexion, mon cher maître, que si l'on imprime la lettre en question, il y faut ajouter des choses essentielles à notre entreprise ; que cela peut tenir lieu d'un programme dont je n'aime point l'étalage ; que c'est une occasion de rendre adroitement justice à ceux qui les premiers ont favorisé un projet honorable à la nation ; que vous vous signaleriez vous-même en m'écrivant en réponse, une petite lettre laquelle ferait encore plus d'effet que la mienne .

C'est une nouvelle occasion pour vous de donner un modèle de l'éloquence convenable aux gens de lettres qui s'écrivent avec une familiarité noble sur les matières de leur ressort . Je vais écrire en conformité à frère Thieriot qui supprimera ma lettre jusqu'à nouvel ordre, en cas que vous la lui ayez déjà donnée, et si elle n'est pas sortie de vos mains il faut qu'elle y reste jusqu'à ce qu'elle soit digne de vous et du public 1. »

1 En dessous de la lettre, d'Olivet a porté ces mots : « N'imprimez donc point . Je vous dirai ce qui rend impossible, quand à présent, ce que notre ami voudrait de moi, et ce que j'en voudrais moi-même, 19 septembre. » Il est toujours question de la lettre du 20 août 1761 à d'Olivet : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2016/07/25/490b8d596f02afd3eb06f6b8d6215222-5829833.html

 

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22/08/2016 | Lien permanent

Son vaisseau pour les verres est malheureusement le plus beau vaisseau qui soit en France.

... Il était amarré ce soir au PC du Benoît Hamon et c'était, non pas sa tournée -car évidemment rien ne sort de sa poche dans ce genre d'évènement heureux-, mais celle de ses fans prêts à payer de leurs personnes et de leurs poches .

 Hamon qui es-tu , ô emplumé paré des plumes du paon ?

Représentation d'Amon.

 H-Amon : Son nom   : « le Caché » ou « l’Inconnaissable », traduit l’impossibilité de connaître sa « vraie » forme, car il se révèle sous de nombreux aspects. Est-ce que 3 mois et demi suffiront pour révéler le vrai Hamon ?

 

 

« A Charles-Augustin Ferriol, comte d'Argental

et à

Jeanne-Grâce Bosc du Bouchet, comtesse d'Argental

8 février [1762] 1

Non, mes anges, non, jamais M. l’ambassadeur Chauvelin ne réussira dans sa négociation auprès du roi Cassandre mon maître. Il veut que Cassandre ignore qui est Olympie. Alors ressemblance avec Zaïre, alors plus de ce mélange heureux et terrible de remords et d’amour, alors le coup de théâtre du mariage est affaibli, etc., etc. Je ne proposerai jamais ce traité au roi mon maître . Il me répondrait qu’on le prendrait pour un imbécile s’il ignorait la naissance de sa captive, tandis qu’un étranger en est informé. M. l’ambassadeur doit savoir qu’il n’en est pas de sa cour comme de la mienne, que nous serrons nos filles, que les étrangers les aperçoivent rarement, et que ce n’est qu’en qualité d’ami de la maison qu’Antigone a pu se douter de quelque chose.

N.B. – Quiconque lit Cassandre frémit et pleure.

Mais, quand je la lis, je transporte, je fais fondre.

Il faut se donner le plaisir de faire jouer trois pièces nouvelles en trois mois.

Mme de Fontaine a un exemplaire conforme au vôtre . Cependant il sera bon qu'elle confronte 2.

Vraiment madame Scaliger ne borne pas son goût au théâtre . Son vaisseau pour les verres 3 est malheureusement le plus beau vaisseau qui soit en France.

Les Espagnols ne se pressent pas, à ce que je vois. Ah ! quels lambins !

Je baise le bout de vos ailes.»

1 Date complétée par d'Argental .

2 Ce petit paragraphe est omis par l'édition de Kehl et suivantes .

3 Ce « vaisseau » est une sorte de cabaret , comme on le verra plus loin dans la correspondance ; c'était un présent destiné à Jean-Robert Tronchin . Pourquoi « malheureusement » ? Sans doute parce que les « vaisseaux » de guerre promis par les villes et les provinces n'avançaient pas .

 

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29/01/2017 | Lien permanent

La vie est courte . Il n'y a pas un moment à perdre à l'âge où je suis . La vie des talents est encore plus courte

... Et dire qu'on se prive des talents de milliers de jeunes en gardant de vieux croutons au pouvoir ! Gâchi !

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 https://www.youtube.com/watch?v=VLJWAWOR3e8

Un chant qui me touche toujours : Voici : https://www.youtube.com/watch?v=XsvZ-vokO7k

 

 

 

« A Charles-Augustin Ferriol, comte d'Argental

et à

Jeanne-Grâce Bosc du Bouchet, comtesse d'Argental

20 janvier [1762]

Divins anges, ce n'est pas tout . Renvoyez-moi je vous prie tous mes chiffons sitôt la présente reçue . C'est-à-dire les deux leçons de cette œuvre des six jours que je mets plus de six fois six autres jours à reprendre en sous-œuvre . Ou je suis un sot, ou cela sera déchirant ; et vous en viendrez à votre honneur . Vous pouvez être sûrs que si je reçois le matin votre paquet, un autre partira le soir pour aller se mettre à l'ombre de vos ailes . Ah que vous m'avez fait aimer le tripot ! Je relisais tout à l'heure une première scène d'un drame commencé et abandonné 1. Cette première scène me réchauffe , je reprendrai ce drame . Mais il faut songer sérieusement à Pierre le premier de nos apôtres .

Je désire toujours ardemment de voir Le Droit du seigneur tel qu'il sera donné corrigé ou défiguré 2. La vie est courte . Il n'y a pas un moment à perdre à l'âge où je suis . La vie des talents est encore plus courte . Travaillons tandis que nous avons encore du feu dans les veines . Je suis content de l'Espagne . Il vaut mieux tard que jamais .

Il y a longtemps que je dis : gare à vous Joseph 3 – je dis aussi : gare à vous Luc .

Aux pieds des anges .

V. »

1 Don Pèdre .

2 Thibouville écrivait la veille à V* : « […] je veux vous parler de la comédie d'hier, qu'on nomme L’Écueil du sage . Elle eut les plus grands applaudissements, et elle les mérite . C'est un composé de la plus agréable plaisanterie, de la plus belle morale , des plus grands sentiments . Cela est plein de choses ; de pensées fines, neuves ; de vers, comme vous les feriez ; en un mot, cela est charmant . Je ne vous dirai pas le nom de l'auteur ; il ne s'est pas déclaré ; mais on dit qu'il habite dans vos cantons ; si vous pouvez le deviner faites-lui nos compliments . »

3 Le roi du Portugal : https://fr.wikipedia.org/wiki/Joseph_Ier_(roi_de_Portugal; le 4 janvier l'Espagne a déclaré la guerre au Portugal .

 

 

 

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16/01/2017 | Lien permanent

il n'y a pas ici de milieu entre la réparation éclatante qu'on leur doit s'ils sont innocents, et l’effroyable justice q

... Dédicace - un peu emphatique il est vrai -- à tous les mis en examen politiques de tous bords d'aujourd'hui et de demain !

 

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« A Henri Cathala

[vers le 13 juillet 1762] 1

L'affaire concernant les Calas devenant de jour en jour plus intéressante, par l'attention qu'on y fait dans une grande partie de l'Europe, et la révision du procès paraissant essuyer quelques difficultés, ne serrait-il pas à propos que la mère signât la requête ci-jointe, sans en parler au sieur Gobert Lavaysse ? Ce jeune homme a ordre de son père de ne se point mêler de cette affaire , quoiqu'il y soit un témoin nécessaire ; et qu'ayant été lui-même accusé, il soit intéressé à détruire les soupçons qu'on jette encore sur lui dans tout le Languedoc .

Lavaysse le père regardé comme le premier avocat de Toulouse, et vivant du produit de sa professions, craint de choquer le parlement, et d'être ruiné, s'il se joint à la famille des Calas pour demander justice .

Mais comme les juges ont répandu dans le public que ce n'est qu'en considération de Lavaysse le père qu'on n'a pas fait mourir toute la famille des Calas, comme on est persuadé dans le Languedoc que Lavaysse le fils devrait être roué avec toute la famille, comme on affecte de dire encore que ce jeune Lavaysse avait été choisi dans une assemblée de protestants pour être le bourreau du parti, il paraît que la veuve Calas ne peut se dispenser de nommer au roi le jeune Lavaysse comme un sujet dont il faut s'assurer pour pénétrer dans la vérité d'une affaire qui intéresse l’État, la religion, et l'honneur de la France . Une telle situation n’admet aucuns ménagements . Il faut que la veuve Calas s'expose, elle, son fils Pierre, et Lavaysse aux extrémités les plus terribles, parce qu'il n'y a pas ici de milieu entre la réparation éclatante qu'on leur doit s'ils sont innocents, et l’effroyable justice qu'on doit faire d'eux tous s'ils sont coupables .

Mais étant persuadé que leur innocence est aussi claire que le jour, je ne balance pas à proposer le modèle de requête ci-joint . Mon avis est qu'on l'envoie par la poste à monsieur le chancelier et à tous les ministres, signée de la main de la veuve Calas, et qu'elle indique la demeure du jeune Lavaysse qui est caché à Paris, sans lui dire qu'elle a présenté cette requête . »

1 D'après une copie par Wagnière qui l'a intitulée « Mémoire ».

 

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04/06/2017 | Lien permanent

Je n'abandonnerait cette affaire qu'en mourant

... Combien de nos 577 futurs députés de tout poil ( et surtout les grandes gueules de l'opposition)  auront le dixième du courage de Voltaire qui fut, lui,  capable de joindre les actes à la parole ?

Je ne sais .

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 Dieu seul le sait, quand il arrête de jouer avec nous ... yohh man !

 

 

« A Philippe Debrus

[6 juillet 1762]

J'obtiendrai aussi aisément un ordre du conseil sur la requête du fils que sur celle de la mère .

C'est le seul parti qu'il y ait à prendre . On conduira la pauvre veuve à Paris comme on voudra, on attendra vainement des procédures inutiles .

Ce n'est point à Mme Calas à faire venir ces procédures, c'est au roi à les demander .

La mère et le fils doivent supplier le roi de se les faire représenter en vertu de la contradiction évidente des deux arrêts de Toulouse .

Je prie monsieur Debrus de faire signer à Donat Calas la requête ci-jointe, du 6 juillet 1762, à Châtelaine 1.

Je l'enverrai demain à l'avocat au conseil qui seul est en droit de la signer et de la présenter, ce ministère n'étant point du tout du ressort des avocats du parlement .
J'enverrai copie de la requête à tous les amis du chancelier .

Il faut absolument tirer la vérité du puits du parlement toulousain . Il faut soulever l'Europe entière, et que ses cris tonnent aux oreilles des juges . Je n'abandonnerait cette affaire qu'en mourant . »

1 La Requête au roi en son conseil est signée de « Donat Calas, Châtelaine, 7 juillet 1762 » . Elle était accompagnée d'un feuillet signé de la même façon, À monseigneur le chancelier ; les deux documents avaient été composés par Voltaire . Voir : http://data.bnf.fr/10234053/donat_calas/#allmanifs

et : https://books.google.fr/books?id=0nnxGEXYcR0C&pg=PA486&lpg=PA486&dq=Donat+Calas,+Ch%C3%A2telaine,+7+juillet+1762%C2%A0&source=bl&ots=KPVQCnK-3W&sig=gkkFcav-Gk2WHflvhUb75ItAf_0&hl=fr&sa=X&ved=0ahUKEwjppcXt74zUAhXJBcAKHVAKBs4Q6AEIMjAB#v=onepage&q=Donat%20Calas%2C%20Ch%C3%A2telaine%2C%207%20juillet%201762%C2%A0&f=false

et : http://sweet.ua.pt/fmart/calas.htm

 

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26/05/2017 | Lien permanent

les princesses portaient des bas ; pour les autres dames, j'ai peur que bientôt elles ne portent point de chemise, si la

... Et c'est ainsi qu'on les retrouve , dans un monde sans paix,

révolutionnaires du XIXè siècle

sans chemise la liberté le euple.jpg

et femen du XXIè, 

Femen France.PNG

 même combat !

 

« A Louise-Dorothée von Meiningen, duchesse de SAXE-GOTHA
Au château de Tournay, 19 février [1760], partira le 22 ou le 23.
Madame, je n'ai rien de nouveau touchant le mariage de la coquette. Il est plaisant que Votre Altesse sérénissime ait pris un moment cette belle épithète de coquette pour elle ; non, madame, vous n'avez de votre sexe que la beauté. Je m'imagine que la charmante et respectable Alzire, de Thuringe, vous ressemble.
Ah ! madame, qu'elle mette des bas de soie ou des bottines, ou qu'elle soit nu-jambes si elle veut, tout sera bon si elle tient de sa mère, comme je le crois. Je n'aime point les bottines ; j'ai vu tout le monde botté à Berlin, mais les princesses portaient des bas ; pour les autres dames, j'ai peur que bientôt elles ne portent point de chemise, si la guerre dure encore un an.
Le Brandebourg doit être dans un état pitoyable par la cessation du commerce, par le nombre énorme de recrues, par la dévastation des pays voisins. Voilà, madame, à la longue, tout le fruit de la guerre, et les suites en peuvent être encore cent fois plus affreuses. Il est désagréable qu'un livre de poésies du roi de Prusse paraisse dans ce temps-ci. La police en a fait saisir les exemplaires à Paris. Il me semble que le nom d'un homme tel que le roi de Prusse devrait être respecté partout. C'est étrangement le profaner que de voir ses ouvrages un gibier de police. On ne s'accoutume point à voir un héros traité comme Fréron et comme les autres gredins de Paris. Le meilleur ouvrage qu'il
pourrait faire serait un traité de paix, car bientôt on n'aura pas plus de chemises à Paris qu'à Berlin. On nous fait vendre les nôtres avec notre vaisselle pour faire la campagne. On dit que nous renonçons à la marine pour porter le ravage sur terre.
J'ignore si votre nouveau voisin, le landgrave catholique 1, est toujours prisonnier gouverneur à Magdebourg. C'est encore là un nouveau sujet de noise. Mais, madame, ce n'est pas à moi de me mêler des affaires de vous autres princes ; je ne dois penser qu'à Mlle Pertriset et à son mariage. J'eus l'honneur de lui écrire, il y a huit ou dix jours 2, et je lui demandai sa protection auprès de Votre Altesse sérénissime. 

 

V.»

 

1 Frédéric de Hesse-Cassel qui converti au catholicisme venait de succéder à Guillaume VIII .

 

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21/02/2015 | Lien permanent

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