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Rechercher : Tâchez de vous procurer cet écrit; il n'est pas orthodoxe, mais il est très bien raisonné

Vous meublez très bien nos Délices, Monsieur

Allez, à la va-vite, avant de partir en visite, juste pour la route, un SMS type de Volti...

 

 

 

 

 

 

« A Jean-Robert Tronchin, banquier, Port Saint-Clair à Lyon

 

                            Vous meublez très bien nos Délices, Monsieur, je n’avais point l’idée du mérite de la moquette avant d’avoir reçu celle que vous nous envoyez : cela est beau comme du velours à ramage ; nous en sommes si enchantés que nous lui donnons la préférence sur le velours d’Utrecht. Ainsi, Monsieur, si les vingt-deux aunes de ce velours de Lille surnommé d’Utrecht ne sont pas parties nous vous prions de nous vouloir bien envoyer la même quantité de moquette à grandes fleurs cramoisies qui puisse convenir à une tapisserie de damas cramoisi : cela fera un meuble bien agréable, très bon pour la campagne, et du double moins cher que l’Utrecht. Mais si ledit velours est parti, il sera très bien reçu et nous renoncerons à notre belle moquette.

 

                            Nous ne cessons ici de vous bénir : vous nous meublez, vous nous peignez, vous nous abreuvez, vous nous sucrez, et nous espérons encore que vous nous huilerez, et que dans l’occasion quand vous trouverez un bon petit baril d’huile bien verte et bien sentant l’olive, vous nous en ferez part pour manger les truites et les perches de ce beau lac.

 

                            Je suis si honteux, Monsieur, des peines que je vous donne que je n’oserai plus vous présenter de requêtes. Mme Denis est plus hardie que moi : elle prétend que M. Mallet était l’homme de Genève qui avait le plus de chaises et le moins de fauteuils ; et malgré la quantité de fauteuils qu’elle fait venir de Paris, elle vous supplie de vouloir bien lui dépêcher douze petits fauteuils de canne dont quatre bergères, et douze fauteuils de paille dont quatre autres bergères ; somme totale huit bergères et seize fauteuils . On dit qu’on les fait à Lyon très élégamment. Nous nous apercevons tous les jours qu’il faut les faire venir de chez vous.

 

                            Il ne faut pas manquer de vous remercier de la semence de soie : je l’ai fait placer dans des vases. Vous nous filez des jours d’or et de soie ; le docteur Tronchin me les file de casse et de manne : j’ai de tout hors la santé. Mme Denis me console et vous aussi, Monsieur, dont les bontés me sont bien chères.

 

                            Votre très humble et très obéissant serviteur.

 

 

                            Voltaire

                            Aux Délices près de Genève 6 mai 1755. »

A tout', bloggers ....

 

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Je peux assurer que les ministres sont très bien intentionnés

... Parole de président !

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Mais l'intention vaut-elle l'action ?

 

 

« A Philippe Debrus

[vers le 15 juillet 1762] 1

Je renvoie les lettres en question . Je ne crois pas qu'on réussisse de longtemps par les voies ordinaires . Il n'y a d'autre secret à présent que d'exciter le cri public , et de porter ceci aux oreilles du roi . J'aurai incessamment réponse sur la tentative faite auprès de Mme de Pompadour . Disposons les esprits , et ensuite on verra comment la requête en forme sera présentée .

Je peux assurer que les ministres sont très bien intentionnés . »

1L'édition Lettres inédites place cette lettre en juin 1762 ; lais elle semble un peu postérieure à celle du 14 juillet au même , dans laquelle V* disait croire que Saint-Florentin était « très bien disposé » et penser que Mme de Pompadour « parlera[it] » : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2017/06/04/le-grand-point-est-de-preparer-les-esprits-d-avoir-des-prote-5950962.html

 

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05/06/2017 | Lien permanent

Je suis un vieillard bien vert

... Même en hiver, oui madame !

 

 

« A Charles-Augustin Ferriol, comte d'Argental

11 juillet [1760]1

Mon divin ange, mettez Diderot de l'Académie . C'est leplus beau coup qu'on puisse faire dans la partie que la raison joue contre le fanatisme et la sottise . Je vous promets de venir donner ma voix . Je vous embrasserai et je repartirai pour ma douce retraite après avoir signalé mon zèle en faveur de la bonne cause . J'ai les passions vives . Je me meurs d'envie de vous revoir, et je ne peux trouver un plus beau prétexte que celui de venir donner ma voix à Socrate et des soufflets à Anitus .

Il me semble que Diddrot doit compter sur la pluralité des suffrages, et si après son élection les Anitus et les Melitus font quelques démarches contre lui auprès du roi, il sera très aisé à Socrate de détruire leurs batteries en désavouant ce qu'on lui impute et en protestant qu'il est aussi bon chrétien que moi .

M. le duc de Choiseul dit que vous ne l'aimez plus . Vous l'avez donc bien grondé . Imposez-lui pour la pénitence de faire entrer Diderot à l'Académie . Il faudrait qu'il daignât en être lui-même et introduire Diderot . Ce serait Périclès qui menerait Socrate .

Il me reste encore un Russe . Je vous l'envoie, mais pourquoi n'imprime-t-on pas à Paris ces choses honnêtes tandis qu'on imprime des fréronades et des pompignades ?2

Je fais des voeux pour qu'on écrase Luc et qu'on ait cent vaisseaux de ligne ? C'est encore là une de mes passions . Je suis un vieillard bien vert .

V.

Voulez-vous avoir la bonté de donner l'incluse à l'ambassadeur de Francfort ?3 Il est ambassadeur d'une fichue ville . Je le barrerai dans ses négociations, mais ce ne sera pas dans celle de faire recevoir Diderot chez les quarante . »

1 Date complétée par d'Argental

2 Voir lettre du 23 juin 1760 à d'Argental : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2015/06/29/i...

3 Melchior Grimm ; il s'agit certainement de la lettre du même jour , 11 juillet à celui-ci :

 

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09/07/2015 | Lien permanent

Il est bien étrange que cette pièce ait été ignorée

... par Monsanto qui a volontairement dissimulé le pouvoir cancérigène connu de son Roundup/glyphosate, d'où la juste condamnation qui vient de tomber . Qui casse paye !

http://www.lefigaro.fr/flash-actu/proces-roundup-monsanto...

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« A Louis-Gaspard Fabry, Maire

subdélégué etc.

à Gex

2è mars 1764 à Ferney

On ne peut être, monsieur, plus sensible que nous le sommes Mme Denis et moi, à toutes vos bontés . Il est bien étrange que cette pièce ait été ignorée par M. Duval dans le temps qu'il plaidait contre un curé de Ferney, et qu'elle n'ait jamais été citée même par M. de Montréal . Cela redouble encore les obligations que nous vous avons .

J'ai l'honneur d'être avec toute la reconnaissance possible, monsieur, votre très humble et très obéissant serviteur

V. »

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28/03/2019 | Lien permanent

Vous vous y prenez bien tard, madame

... Sandrine Rousseau ? Est-il encore temps qu'on vous écoute ? Est-il bon qu'on vous écoute ?https://www.lefigaro.fr/politique/merci-d-etre-la-lance-sandrine-rousseau-aux-activistes-qui-bloquent-l-assemblee-generale-de-totalenergie-20230526

 

 

« A Louise-Suzanne Gallatin Vaudenet 1

à Prégny

Vous vous y prenez bien tard, madame, on dit qu'on a déjà publié dimanche à la messe de la paroisse les bans de la vendange . J'apprends que mon fermier lui-même a fait publier ces bans de concert avec le curé et qu’on s'est même arrangé pour l'ordre qu'on doit tenir dans les quartiers des vignes . Comme j'avais laissé au fermier tous ces détails, il arriverait si je donnais à présent des ordres contraires que l'on serait en droit de s'y opposer . Vous pouvez consulter sur cela le sieur Balleidier procureur fiscal de la terre, et Nicod le châtelain . S'ils disent que je puis donner l'ordre contraire aux arrangements de mon fermier, je suis prêt à le signer .

Vous êtes bien persuadée, madame, qu'il n'y a rien que je ne fasse pour vous prouver les sentiments avec lesquels j'ai l’honneur d'être, madame, votre très humble et très obéissant serviteur

Voltaire.

22è octobre 1767 à Ferney . »

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26/05/2023 | Lien permanent

Il est bien étrange qu’un si malhonnête homme, un fripon avéré, surprenne des protections si respectables

... Si jamais j'estimais que Nicolas Sarkozy est respectable, la précédente déclaration conviendrait tout à fait à Balkany, à ceci près que la protection de l'ex-président n'est pas fortuite . Un malhonnête protégeant son alter ego, quoi d'étonnant dans ce monde de nantis .

 

 

« A Cosimo Alessandro Collini

15è septembre 1764

Mon cher ami voilà la lettre pour votre sérénissime, et amabilissime maître . Ce n'est point du tout une lettre ostensible . Si Son Altesse Électorale veut en effet me faire l'honneur dont vous me parlez, elle agira sans consulter personne . Je vous prie de me mander ce que fait maître Aliboron dit Fréron . Il est bien étrange qu’un si malhonnête homme, un fripon avéré, surprenne des protections si respectables .

Vale . »

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02/11/2019 | Lien permanent

la lettre est à son adresse, et je suis bien sûr qu'elle n’arrivera pas sans avoir été ouverte

... Sur papier ou sur le Net, même sort pour tout ce qui est écrit . Big brother et dirty hacker , même but .

 

 

« A Etienne-Noël Damilaville

27è mai 1765 à Genève 1

J'ai écrit à mon cher frère aujourd'hui, la lettre est à son adresse, et je suis bien sûr qu'elle n’arrivera pas sans avoir été ouverte . Il y a dans le paquet une lettre à M. d'Alembert pour les curieux, mais je suis très en peine de savoir si un petit paquet de Hollande adressé il y a quinze jours à M. Gaudet est arrivé à bon port, et si une lettre sous l'enveloppe dudit M. Gaudet, dans laquelle on s'expliquait avec confiance, a été reçue . J'attends, non sans inquiétude, que mon frère m'éclaircisse de tout cela, et qu'il m'écrive par la voie de Lyon . Je l'embrasse avec la plus grande tendresse . Écr l'inf .

J'adresse ce billet à M. Héron . »

1 Le post scriptum est pris de la copie de Darmstadt .

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25/09/2020 | Lien permanent

C'est le sort de bien des talents de ne recueillir que des traverses au lieu de récompenses

... Vient de me souffler Karabatic !

Plus fort sur un terrain de hand que dans le domaine de l'arnaque, il faut l'avouer . Trop nul ! mais, bon, il est loin de toucher les salaires de dingue de footeux achetés par des Qataris qui restent fidèles au trafic d'esclaves ancestral . Seuls les prix changent !

" La prince il parle pas à toi !! "

qataris auréoles.png

Ce sont tous des saints auréolés doublement, -on ne saurait être trop prudent ni trop modeste en matière de sainteté-, signe d'une évidente supériorité sur les saints chrétiens . Juste une petite remarque : leurs nimbes me semblent directement tirés d'une mare de pétrole . Me trompè-je ?

 

 

“A M. Charles Palissot de Montenoy.

A Monrion, 16 février [1757].

Ce que vous me mandez, monsieur, du grand acteur Lekain, m'afflige et ne me surprend pas. C'est le sort de bien des talents de ne recueillir que des traverses au lieu de récompenses. Si vous le voyez, je vous prie de lui dire que j'ai écrit à M. le maréchal de Richelieu, pour lui faire obtenir un congé à Pâques. Mais on m'a répondu qu'il n'était pas possible de lui donner ce congé cette année, puisqu'il en avait pris un de lui-même l'année passée. J'aimerais bien mieux qu'on augmentât sa part que de lui donner un congé. J'écrirai, j'insisterai; mais la recommandation d'un Suisse n'a pas grand pouvoir à Versailles.
Je ne sais où est actuellement votre ami M. Patu, que je possédai huit jours dans mon ermitage, avant qu'il allât en Italie. J'avais chez moi alors une de mes nièces 1 qui commençait à être bien malade, et qui peut-être n'eut pas pour lui toutes les attentions qu'elle aurait eues si elle avait moins souffert. J'ai peur que ce petit contre-temps ne lui ait déplu. J'en serais très-faché je l'aime beaucoup, et je sens tout son mérite. Si vous lui écrivez, je vous prie de l'assurer de tous mes sentiments.
Vous me feriez beaucoup de plaisir, monsieur, de présenter mes respects à M. le duc d'Ayen, et à Mme la comtesse de La Marck 2. Ce sont leurs suffrages qui font ma consolation dans les maux qui m'affligent. Je ne vis plus pour les sensations agréables, mais le plaisir de leur plaire me tiendra lieu de tous les autres.
Comptez, monsieur, sur le sentiment d'une amitié véritable de ma part.”

1 Mme Marie-Elisabeth de Fontaine, soeur de Mme Denis .

 

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02/10/2012 | Lien permanent

on voit les choses de loin sous des points de vue si différents qu’il est bien difficile de se concilier

... COP26 : suite ... : https://www.francetvinfo.fr/monde/environnement/cop26/cop...

La militante suédoise Greta Thunberg prend la parole devant des milliers de jeunes manifestants à Glasgow, le 5 novembre 2021.  Ewan Bootman / NurPhoto / NurPhoto via AFP

Le malheur est qu'elle dit vrai .

https://www.courrierinternational.com/article/climat-pour-greta-thunberg-la-cop26-est-deja-un-echec

 

 

« A Etienne-Noël Damilaville

11 auguste 1766

J’ai reçu, mon cher ami, votre lettre du 5. Je vous envoie les principaux extraits des lettres de Jean-Jacques 1, dont l’original est au dépôt des Affaires Étrangères. Vous y verrez que Jean-Jacques, domestique du comte de Montaigu, était bien éloigné d’être secrétaire d’ambassade : il ne parlait pas alors avec tant de dignité qu’aujourd’hui.

Vous trouverez dans la Gazette de France, n° 249, la justice que lui rendirent les médiateurs de Genève, en le traitant de calomniateur atroce. Tant de témoignages joints au tour qu’il a joué à MM. Diderot, Tronchin, Hume, d’Alembert, et tant d’autres : sa piété lorsqu’il eut le bonheur de communier de la main d’un Montmolin, sa noble promesse d’écrire contre M. Helvetius 2 ; toutes ces actions honnêtes lui assurent sans doute une réputation digne de lui.

Le bruit qui a couru si ridiculement que je voulais me transplanter, à mon âge 3, n’est fondé que sur les cinq cents livres que le roi de Prusse m’a envoyées pour les Sirven 4, et sur l’offre qu’il leur a faite de leur donner un asile dans ses États. Pour moi, je ne vois pas pourquoi je quitterais mes retraites suisses, dont je me trouve si bien depuis douze années.

M. Boursier, votre ami, nous est venu voir aux eaux, où nous sommes toujours . Il s’en retourne à Genève, et il nous prie de lui adresser dans cette ville, en droiture, et à son propre nom, les instructions que vous voudrez bien lui faire parvenir touchant sa manufacture. On ne lui a rien mandé louchant M. Tonpla, et il doute fort que ce Hollandais veuille s’intéresser dans ce nouveau commerce. Il y aurait pourtant de très-grands avantages ; mais on voit les choses de loin sous des points de vue si différents qu’il est bien difficile de se concilier.

Au reste, je m’entends si peu à ces sortes d’affaires que je n’entre dans aucun détail, de peur de dire des sottises. Il faut que chacun s’en tienne à son métier . Le mien est de cultiver en paix les belles-lettres et l’amitié : ce sont les seules consolations de ma vieillesse et de mes maladies.

J’ai lu le mémoire de l’homme éloquent 5 dont on plaint le malheur. Il ne parait pas qu’il ait voulu adoucir ses ennemis. S’il y a quelque chose de nouveau sur cette affaire, vous me ferez un extrême plaisir de m’en instruire.

Vous m’avez mis du baume dans le sang, en me disant que M. de Beaumont travaillait pour les Sirven. Puisse mon baume ne point s’aigrir !

Adieu ; mon âme embrasse la vôtre. »

4 Voir lettre du 25 juillet 1766 à Damilaville : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2021/10/22/les-grandes-choses-sont-souvent-plus-faciles-qu-on-ne-pense.html

Les éditions changent cent écus en cinq cents livres .

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06/11/2021 | Lien permanent

Il y a de la destinée en tout : la vôtre est de faire du bien, et même de réparer le mal que la négligence des autres a

... Qui sera celui/celle qui assumera cette destinée ?

Comment Wole Soyinka, prix Nobel de littérature voit notre actualité guerrière :

https://www.lepoint.fr/livres/wole-soyinka-poutine-donne-dans-l-esclavage-de-masse-14-03-2022-2468139_37.php

Ne pas oublier qu'un autre homme de lettres remarquable, Voltaire, est pro-ukrainien : https://www.lepoint.fr/culture/quand-voltaire-exaltait-l-ame-ukrainienne-14-03-2022-2468151_3.php

Le devoir individuel de santé : simple cygne noir ou véritable changement  de paradigme en droit de la santé ? - Actu-Juridique

 

 

 

« A Etienne-Noël Damilaville

15 Décembre [1766] 1

J’ai reçu à la fois, mon cher ami, vos lettres du 6 et du 8 de décembre. Il y a de la destinée en tout : la vôtre est de faire du bien, et même de réparer le mal que la négligence des autres a pu causer. Il est très certain que si M. de Beaumont n’avait pas abandonné pendant dix-huit mois la cause des Sirven, qu’il avait entreprise, nous ne serions pas aujourd’hui dans la peine où nous sommes. Il ne lui fallait que quinze jours de travail pour achever son mémoire : il me l’avait promis. Ce mémoire lui aurait fait autant d’honneur que celui de M. de La Luzerne a pu lui donner 2. Ce fut dans l’espérance de voir paraître incessamment le factum des Sirven que l’on composa l’Avis au Public. C’est cet Avis au Public qui a valu aux Sirven les deux cent cinquante ducats que vous avez entre les mains, les cent écus du roi de Prusse, et quelques autres petits présents qui aideront cette famille infortunée. J’ai empêché, autant que je l’ai pu, que le petit avis entrât en France, et surtout à Paris ; mais plusieurs voyageurs y en ont apporté des exemplaires ; ainsi ce qui nous a servi d’un côté nous a extrêmement nui de l’autre.

Voilà le triste effet de la négligence de M. de Beaumont. Je vous prie de lui bien exposer le fait, et surtout de lui dire, ainsi qu’aux autres avocats, que s’il y a dans ce petit imprimé quelques traits contre la superstition de Toulouse, il n’y a rien contre la religion. L’auteur tout protestant qu’il est, ne s’est moqué que des reliques ridicules portées en procession par les Visigoths . Il n’a dit que ce que tous les gens sensés disent dans notre communion. Si ce petit ouvrage, fait pour les princes d’Allemagne, et non pour les bourgeois de Paris, révolte quelques avocats, ou si plutôt il leur fournit un prétexte de ne point signer la consultation de M. de Beaumont, c’est assurément un très grand malheur. Il n’y a que vous qui puissiez le réparer en leur faisant entendre raison, et les faisant rougir du dégoût qu’ils donnent à leurs confrères. Vous mettez le comble à toutes vos bonnes actions, en suivant avec chaleur cette affaire, qui sans vous échouerait entièrement. Ce dernier trait de votre vertu courageuse m’attache à vous plus que jamais.

Je voudrais bien savoir le nom de l'auteur du petit ouvrage sur les commissions 3, on dit qu'il est de M. Lambert, conseiller du Parlement, mais c'est ce dont je doute beaucoup 4

Adieu, mon cher ami ; il ne reste que la place de vous dire à quel point je vous chéris. »

1 Copie Beaumarchais-Kehl , suivie par l'édition de Kehl . Copie du XIXè siècle conforme à l'édition Correspondance littéraire . Le premier texte a été expurgé, le second semble complet et il est suivi ici ; voir lettre du 11 décembre 1766 : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2022/03/11/on-fera-une-partie-de-ce-qu-il-desire-c-est-a-dire-qu-on-exe-6370785.html

2 A la suite de la copie Beaumarchais-Kehl, l'édition Besterman omet et assurément qu'il aurait eu un honoraire plus fort que celui de M. de La Luzerne a pu lui donner . Il faut donc bien le restituer ici .

3Des commissions extraordinaires en matière criminelle, 1766, de Pierre-Louis Chaillou : https://books.google.fr/books?id=LW-F42e8rUsC&printsec=frontcover&hl=fr&source=gbs_ge_summary_r&cad=0#v=onepage&q&f=false

4 Paragraphe omis dans l'édition de Kehl .

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15/03/2022 | Lien permanent

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