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Rechercher : Tâchez de vous procurer cet écrit; il n'est pas orthodoxe, mais il est très bien raisonné

Lisez, jugez, arrangez-vous , et voyez ce qu'il faut que je réponde

... Eric Dupond-Moretti a-t-il consulté ainsi quelqu'un avant de rendre réponse à une offre de poste ministériel ? J'en doute, compte tenu de l'orgueil du bestiau ( ours mâtiné de pitbull , selon moi  ), grande gueule par nature et par profession .

https://www.francetvinfo.fr/politique/jean-castex/gouvernement-de-jean-castex/video-je-n-accepterai-jamais-un-truc-pareil-ca-n-est-pas-mon-metier-quand-eric-dupond-moretti-refusait-de-s-imaginer-ministre-de-la-justice_4038197.html

L'imposant ténor du barreau : Eric Dupond-Moretti ! - Dessins Miss ...

 

 

 

« A Théodore Tronchin

[mars-avril 1765]1

Je vous envoie, mon très cher Esculape, la lettre de M. le duc de La Vallière . Lisez, jugez, arrangez-vous , et voyez ce qu'il faut que je réponde . Je ne sais s'il convient à monsieur Tronchin le conseiller d’État de louer les Délices pour quelques mois .

J'ai toujours sur le cœur l'honneur que nous a fait Mme de Gourgue 2 de venir à Ferney . Mme Denis et moi nous étions très malades, et nous ne pûmes peut-être répondre comme nous le voulions aux bontés de Mme de Gourgue . Vous pouvez compter mon cher ami, que je ne passe pas un seul jour sans souffrir . Je ne peux opposer à mes maux qu'une entière résignation ; mais cette résignation ne suffit pas pour bien faire les honneurs de sa maison .

Je vous demande en grâce de vouloir bien faire ma cour à Mme de Gourgue dont je connais tout le mérite, et à la santé de laquelle je m'intéresse infiniment .

Je sais que le bâtard du chien de Diogène n'a pas dit des choses agréables de vous et de moi à Mme de Luxembourg . Esculape était peint avec un serpent à ses pieds . C'était apparemment quelque Jean-Jacques qui voulait lui mordre le talon . Il faut avouer que ce malheureux est un monstre, et cependant, s'il avait besoin de vos secours vous lui en donneriez . Quelle différence, grand Dieu, d'un Tronchin à un Jean-Jacques.

V.

Tâchez, je vous prie, de me rendre une réponse prompte chez M. Souchay, afin que je puisse satisfaire l'impatience de M. le duc de La Vallière . »

1 L'édition Cayrol place la lettre en mars 1765 ; mais le duc ne pouvait alors savoir que V* quittait les Délices . Par ailleurs , le 3 septembre 1766, V* dit à Théodore Tronchin qu'il n'a pas écrit à La Vallière depuis plus d'un an .

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08/07/2020 | Lien permanent

un peu de souvenir je vous prie

... Comme chantait Johnny

 http://www.youtube.com/watch?v=C_uOBS9kbhI

Ce ne sont pas des paroles impérissables, mais bon, ça donne la pêche !

J'espère que le "Raymond" et le "Pingouin" de miss Carla seront des flops de première grandeur ; gratteuse de guitare, OK, parolière peu inspirée, on pense peu le ventre et le coffre-fort trop pleins .

 

DSCF6751 un peu de souvenir.jpg


Je préfère cette autre brune autrement plus vivante :

http://www.youtube.com/watch?v=pBU7VvCYZIY

 

 

« A Jean-Louis LABAT, baron de GRANDCOUR

à Genève

A Lausanne 12 [janvier 1758]

Vous m'abandonnez, mon cher baron . Ne soyez pas si cruel . Tâchez je vous en supplie que le précepteur de monsieur votre fils me rende à votre recommandation le petit service que je demande 1. C'est pour un article de l'Encyclopédie qui presse . Vous ne vous en souciez guère, mais si vous me refusez, sachez qu'à l'article Indes 2, compagnie des Indes, je ne dirai pas un mot de vous . Adieu, un peu de souvenir je vous prie . Mme Denis vous embrasse .

Mille respects à Mme Labat .

V. »

2 Finalement V* n'écrivit pas cet article .

 

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19/03/2013 | Lien permanent

Toutes les affaires sont longues, surtout quand il s’agit de rendre.

Cassandra, de Woody Allen ...

http://www.allocine.fr/video/player_gen_cmedia=18749333&a...

http://www.allocine.fr/video/player_gen_cmedia=18749337&a...

http://www.allocine.fr/video/player_gen_cmedia=18749342&a...

http://www.allocine.fr/video/player_gen_cmedia=18749344&a...

Je vous laisse libres du choix des séquences, mais celle qui me plait le plus est la quatrième . Mesdames et mesdamoiselles, je vous salue très respectueusement !...

http://www.insecula.com/oeuvre/photo_ME0000012381.html

Je ne veux pas jouer les Cassandre en mettant ce titre qui est terriblement d'actualité : Mesdames les compagnies d'assurance, je vous prie de faire mentir cet en-tête !!

 

 

 

 

 

«  A Jean Le Rond d’Alembert

 

5 mars [1774]

 

             Oui, vraiment, monsieur Bertrand, ce que vous dites là m’amuserait fort[f1]  . Mais croyez-vous que j’aie encore des pattes ? pensez-vous que ces marrons puissent se tirer gaiement[f2]  ? Si on n’amuse pas les Welches, on ne tient rien. Voyez ce Beaumarchais. Il a fait rire dans une affaire sérieuse, et il a eu tout le monde pour lui. Je suis d’ailleurs pieusement occupé d’un ouvrage plus universel[f3]  . Vous ne me proposez que de battre un parti de houzards, quand il faut combattre des armées entières. N’importe. Il n’y a rien que le pauvre Raton ne fasse pour son cher Bertrand. Je m’arrête, je songe ; et après avoir rêvé je crois que ce n’est pas ici le domaine du comique et du ridicule ; tout welches que sont les Welches, il y a parmi eux des gens raisonnables, et c’est à eux qu’il faut parler sans plaisanterie, et sans humeur. Je vais voir quelle tournure on peut donner à cette affaire, et je vous en rendrai compte. Il faudra s’il vous plait que vous m’aidiez un peu, nihil sine Theseo.

 

             Vous n’aurez qu’à envoyer vos instructions chez M. Bacon, substitut de M. le procureur général, place Royale. Elles me parviendront sûrement. Il serait plus convenable que nous nous vissions, mais il est plus plaisant que Jean-Jacques soit chez moi, et que je sois chez lui[f4]  .

 

             Je me sers aujourd’hui de mon ancienne adresse. Ayez la bonté de me dire si vous avez reçu le fatras de L’Inde[f5]  que j’envoie par le même canal avec cette lettre.

 

             On me mande de Rome que M. Tanucci[f6]  n’a point encore rendu Bénévent à st Pierre, et je n’entends point dire qu’il soit en possession d’Avignon. Toutes les affaires sont longues, surtout quand il s’agit de rendre.

 

             Catau n’est point du tout embarrassée du nouveau mari qui se présente dans la province d’Orembour. Elle m’a écrit une lettre assez plaisante sur cette apparition[f7] . Elle passe sa vie avec Diderot, elle en est enchantée. Je crois pourtant qu’il va revenir[f8] , et que vous avez très bien fait de ne point passer dix ans dans un climat si dur, avec votre santé délicate[f9] . Je vous aime mieux à Paris que partout ailleurs. Adieu mon très cher maître, ne m’oubliez pas auprès de votre ami M. de Condorcet.

 

             Encore un mot. Je ne suis point surpris de ce que vous me mandez d’un archevêque qui a fait mourir de chagrin ce pauvre abbé Audra[f10] .

 

             Encore un autre mot. Voici l’esquisse de la Lettre[f11]  que vous me demandez. Tâchez de me la renvoyer contresignée et voyez si on peut en faire quelque chose.

 

             Et puis un autre mot. Vous n’aurez pont L’Inde[f12]  cet ordinaire.

 

             Pour dernier mot écrivez-moi par M. Bacon.

 

 

 

 

 

 

 

 


 [f1]Le 26 janvier, d’Alembert a signalé qu’il y avait « un projet de rétablir (les jésuites) en France sous un autre nom » et conclut « Voilà … un sujet bien intéressant, et qui mériterait bien autant d’exercer votre plume que les Morangiès et les La Beaumelle. Vous allez dire que je fais encore le Bertrand, et que j’ai toujours recours à Raton ; mais songez donc que Bertrand a les ongles coupés. Ce que je désire et que j’attends de vous  serait l’ouvrage d’un bon citoyen, et d’un bon Français, attaché au roi et à l’Etat. Vous pouvez répandre à pleines mains sur ce projet l’odieux et le ridicule dont vous savez si bien faire usage. Vous pouvez faire voir qu’il est dangereux pour l’Etat, pour l’Eglise, pour le pape et pour le roi, que les jésuites regarderont toujours comme leurs ennemis, et traiteront comme tels, s’ils le peuvent… »

 

 [f2]Cf. lettres des 1er et 4 janvier 1773 à d’Alembert.

 

 [f3]L’Histoire de l’établissement du christianisme ou La Bible enfin expliquée.

 

 [f4] Rousseau en France, et V* près de Genève.

 

 [f5]Les Fragments historiques sur l’Inde

 

 [f6]Premier ministre de Naples. Le roi de Naples s’était emparé de Bénévent et le roi de France d’Avignon en 1768, en représailles de l’excommunication prononcée contre le duc de Parme, un Bourbon comme eux.

 

 [f7]Le 19/:30 janvier, elle écrivit : « Je m’attends à y voir (à Silistrie) les oisifs fort occupés d’un voleur de grand chemin qui pille le gouvernement d’Orembourg, et qui tantôt pour effrayer les paysans prend le nom de Pierre III et tantôt celui de son employé. » (Pougatchev)

 

 [f8]Elle écrit le 7 /18 janvier : « … Diderot dont la santé est encore chancelante restera avec nous jusqu’au mois de février qu’il retournera dans sa patrie. »

 

 [f9]Catherine lui avait proposé d’être le précepteur de son fils.

 

 [f10]D’Alembert écrivait : « … j’ai appris avec douleur que kl’archvêque de Toulouse, qui, comme je le lui ai cent fois entendu dire à lui-même, n’aime ni n’estime ces marauds, … est à la tête de ce beau projet (de rétablissement des jésuites), parce qu’il en espère  apparemment ou le cordon bleu, ou le chapeau, ou la feuille des bénéfices, ou l’archevêché de Paris. » Audra utilisait l’Histoire de V* dans son enseignement et en avait fait un manuel .  V* le 23 novembre 1770 avait déjà dit :de l’archevêque : «… Il a fait un mandement cruel contre lui, et a sollicité sa destitution de sa place de professeur en histoire… Cette aventure a donné la fièvre et le transport au pauvre abbé, et il est mort au bout de quatre jours . » 

 

 [f11]La Lettre d’un ecclésiastique sur le prétendu rétablissement des jésuites dans Paris, datée du 20 mars 1774.

 

 [f12]La deuxième partie de ses Fragments sur l’Inde

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05/03/2010 | Lien permanent

les suffrages d’un public toujours inconstant qui se plait à élever des idoles pour les détruire

Dédicace à celle qui ...

http://www.youtube.com/watch?v=cdje1bpjbgc

... et qui ...

http://www.youtube.com/watch?v=2kylDMPYFE8&NR=1

... ou inversement ?

samson.jpg

 Rameau, "tête à double croches" et Volti librettiste ... Je n'ai pas trouvé d'illustration musicale pour Samson, mais profitez de celle-ci quand même : "Règne Amour" (cri du coeur !!) extrait de Zoroastre : http://www.youtube.com/watch?v=gpDkWDQzN38

 

 

 

 

« A Berger

 

A Cirey [vers le 2] février 1736

 

                            Le succès de mes Américains  [Alzire ou les Américains , jouée la première fois le 27 janvier 1736, 20 fois à la Comédie française et 2 fois à la cour] est d’autant plus flatteur pour moi, mon cher Monsieur, qu’il justifie votre amitié pour ma personne et votre goût pour mes ouvrages. J’ose vous dire que les sentiments vertueux qui sont dans cette pièce sont dans mon cœur, et c’est ce qui fait que je compte beaucoup plus sur l’amitié d’une personne comme vous dont je suis connu, que sur les suffrages d’un public toujours inconstant qui se plait à élever des idoles pour les détruire, et qui depuis longtemps passe la moitié de l’année à me louer et l’autre à me calomnier. Je souhaiterai que l’indulgence avec laquelle cet ouvrage vient d’être reçu pût encourager notre grand musicien Rameau à reprendre en moi quelque confiance et à achever son opéra de Samson sur le plan que je me suis toujours proposé [V* l’a commencé à l’automne 1733]. J’avais travaillé uniquement pour lui. Je ne m’étais écarté de la route ordinaire dans le poème que parce qu’il s’en écarte dans la musique. J’ai cru qu’il était temps d’ouvrir une carrière nouvelle à l’opéra comme sur la scène tragique les beautés de Quinault et de Lully sont devenues des lieux communs, il y aura peu de gens assez hardis pour conseiller à M. Rameau de faire de la musique pour un opéra dont les deux premiers actes sont sans amour ; mais il doit être assez hardi pour se mettre au dessus du préjugé . Il doit m’en croire et s’en croire lui-même. Il peut compter que le rôle de Samson, joué par Chassé, fera autant d’effet au moins que celui de Zamore [dans Alzire], joué par Dufresne. Tâchez de persuader cela à cette tête à double croches. Que son intérêt et sa gloire l’encouragent ; qu’il me promette d’être entièrement de concert avec moi ; surtout qu’il n’use pas sa musique en la faisant jouer de maison en maison ; qu’il orne de beautés nouvelles les morceaux que je lui ai faits. Je lui enverrai la pièce quand il le voudra, M. de Fontenelle en sera l’examinateur. Je me flatte que M. le prince de Carignan [Victor-Amédée de Savoie, prince de Carignan, directeur de l’Opéra] la protègera et qu’enfin ce sera de tous les ouvrages de ce grand musicien celui qui, sans contredit, lui fera le plus d’honneur.

 

                            A l’égard de M. de Marivaux, je serais très fâché de compter parmi mes ennemis un homme de son caractère et dont j’estime l’esprit et la probité. Il a surtout dans ses ouvrages un caractère  de philosophie, d’humanité et d’indépendance dans lequel j’ai trouvé, avec plaisir, mes propres sentiments. Il est vrai que je lui souhaite quelquefois un style moins recherché et des sujets plus nobles. Mais je suis bien loin de l’avoir voulu désigner en parlant des comédies métaphysiques [pourtant si, dans les lettres à Formont d’avril 1732 et à Moncrif en avril 1733]. Je n’entends par ce terme que ces comédies [par exemple Le Triomphe de Plutus de Marivaux, 1730 ] où l’on introduit des personnages qui ne sont point dans la nature, des personnages allégoriques propres tout au plus pour le poème épique, mais très déplacés sur la scène, où tout doit être peint d’après nature. Ce n’est pas, ce me semble, le défaut de M. de Marivaux. Je lui reprocherai au contraire de trop détailler les passions et de manquer parfois le chemin du cœur, en prenant des routes un peu trop détournées. J’aime d’autant plus son esprit que je le prierais de le moins prodiguer ! [V* écrit à Formont le 29 mai 1732 : « Nous aurons aussi les Serments indiscrets de Marivaux, où j’espère que je n’entendrai rien. »] Il ne faut point qu’un personnage de comédie songe à être spirituel, il faut qu’il soit plaisant malgré lui et sans croire l’être. C’est la différence qui doit être entre la comédie et le simple dialogue. Voilà mon avis, mon cher Monsieur ; je le soumets au vôtre.

 

                            J’avais prêté quelque argent à feu M. de La Clède, mais sans billet. Je voudrais en avoir perdu dix fois davantage et qu’il fût en vie. Je vous supplie de m’écrire tout ce que vous apprendrez au sujet de mes Américains. Je vous embrasse tendrement.

 

                            Qu’est devenu l’abbé Desfontaines ? [condamné par la chambre de l’Arsenal pour avoir fait un libelle contre l’Académie.] Dans quelle loge a-t-on mis ce chien qui mordait ses maîtres ? Hélas ! je lui donnerais encore du pain, tout enragé qu’il est. Je ne vous écris point de ma main, parce que je suis un peu malade. Adieu.

 

                            Voltaire. »

Esprit peu contrariant, comme vous diront mes meilleurs amis, je place en conclusion une ouverture : http://www.youtube.com/watch?v=Uh4O6bGBQNo&NR=1

 

 

 

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02/02/2010 | Lien permanent

Je m'imagine qu'il est occupé de son triomphe

... Nintendo ! pour la sortie de « The Legend of Zelda : Tears of the Kingdom » : https://www.lemonde.fr/pixels/video/2023/05/07/comment-ze...

The Legend of Zelda: Tears of the Kingdom | Jeux Nintendo Switch | Jeux |  Nintendo

Pour oublier le présent

 

 

« A Etienne-Noël Damilaville

9 octobre 1767 1

Mon cher ami, je n'ai point encore de nouvelles de Marmontel. Je m'imagine qu'il est occupé de son triomphe 2; mais le pauvre Bret 3, son approbateur, reste toujours interdit. On commença donc par en croire les Riballier et les Coger, et on finit par bafouer la Sorbonne et les marauds du collège Mazarin, sans pourtant rendre justice ni à M. Marmontel ni à l'approbateur. Ainsi les gens de lettres sont toujours écrasés, soit qu'ils aient tort, soit qu'ils aient raison. Tachez de faire courir la lettre à Coger et de lui en faire tenir des premiers.

Mandez-moi des nouvelles de Charlot, et surtout,songez bien que ce n'est pas moi qui ai donné Charlot à l'enchanteur Merlin ; la Sorbonne ne manquerait pas de dire que Charlot est déiste .

Va-t-on entamer l'affaire des Sirven à Fontainebleau ? Puis-je en être sûr ? car je ne voudrais pas fatiguer M. Chardon d'une lettre inutile. Ma santé va toujours en empirant, et je suis bien inquiet de la vôtre .

Adieu, mon cher ami nous savons tous deux combien la vie est peu de chose, et combien les hommes sont méchants.

Voulez-vous bien avoir la bonté d'envoyer ce paquet à M. de Laleu et cet autre à M. Pinon Ducoudrai  4? »

1 Copie contemporaine Darmstadt B. la plus complète a été suivie ; B. H. ; l'édition de Kehl y insère trois paragraphes venant de la lettre du 4 octobre 1767 et y omet, suivie de toutes les éditions, les passages Tâchez de faire courir […] que Charlot est déiste, et Voulez-vous […] Ducoudrai ?

2 La Sorbonne est embarrassée car le chapitre de l'Examen de Bélisaire relatif à la tolérance soulève des objections de la part du pouvoir civil . C'est ce que d'Alembert a annoncé à V* dans une lettre du 22 septembre 1767 : http://www.monsieurdevoltaire.com/2015/03/correspondance-avec-d-alembert-partie-47.html

Note de l'édition Garnier : Le gouvernement venait d'arrêter la censure de la Sorbonne et le mandement de l'archevêque de Paris contre Bélisaire.

3 Ms. 2 et toutes éditions : Lebret.

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16/05/2023 | Lien permanent

il faut qu’il soit dévot , il ne m’a point répondu

...Quelle idée aussi ai-je eue de clamer " Dieu est mort et je m'en fiche !" et d'ajouter "Bébel est immortel et nous l'aimons tous ! " . Chers dévots "allez vous faire foutre ! "

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« A Philippe-Charles-François-Joseph de Pavée, marquis de Villevielle

14è juin 1766

Il est vrai, monsieur, que je n’ai point reçu les six exemplaires 1 dont vous m’avez gratifié, par la voie du premier secrétaire de l’intendance de Besançon ; il se nomme M. Éthis 2; j’ai écrit à cet Éthis ; il faut qu’il soit dévot , il ne m’a point répondu. Mais d’honnêtes gens, qui ne sont point dévots, m’ont apporté quatre exemplaires; c’est assurément le plus beau présent que vous puissiez me faire, je suis pénétré de reconnaissance.

Je vois par l’excès de vos bontés que vous vous intéressez à l’auteur et à l’ouvrage ; cet ouvrage me paraît excellent. On n’a jamais ni cité avec plus de fidélité, ni raisonné avec plus de justesse. J’aime passionnément l’auteur, quel qu’il soit. Je voudrais être assez heureux pour vous tenir avec lui dans mon ermitage. Je sais bien que l’auteur n’est pas prêtre ; mais je voudrais le prendre pour mon confesseur. Je n’ai pas longtemps à vivre . Je trouverais fort doux d’être assisté à la mort par un pareil chrétien. J’ai lu le livre deux fois, je le relirai une troisième, et je vous remercierai toute ma vie.

V.

Je rouvre ma lettre aussi proprement que je le puis pour vous supplier, monsieur, de vouloir bien dire s’il est vrai que le roi ait ordonné que l’on conservât les jésuites en Lorraine. Le livre que vous m’avez envoyé m’apprend à douter de tout ; mais je croirai ce que vous me direz. »

1 De l'Examen critique […] .

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07/09/2021 | Lien permanent

Vous aurez le plaisir de faire succéder un homme d'un vrai mérite à un de vos plus médiocres confrères

... C'est à ce jour ce qu'un ami du RN pourrait dire à Marine Le Pen, avocate diplômée, suite à la défection d'une de ses branches pourries , Gilbert Collard, avocat déplorable . Eric Zemmour , lui, se plait à parer des plumes du paon toutes les volailles déplumées qui viennent lui faire leur (basse) cour . Le renard les attend au coin de l'isoloir  .

 

« A Jean Le Rond d'Alembert

27 octobre 1766

Je viens de lire le procès d'un philosophe bienveillant contre un charlatan ingrat . Voilà une affaire aussi ridicule que Jean- Jacques lui-même . Je me trouve, mon cher philosophe , fourré dans cette noise comme un homme qui assiste à un souper auquel il n'est point prié . Ce polisson de Jean-Jacques se plaint que je lui aie écrit une lettre dans laquelle je me moque de lui . Il est très sûr que je m'en moque ; mais il est très faux que je lui aie écrit ; c'est apparemment quelque Walpole qui s'est égayé à lui donner des croquignoles sous mon nom . Je vous prie d'assurer vos amis que Jean-Jacques a menti sur mon compte comme sur le vôtre .

N'allez-vous pas nommer M. Thomas à la place de M. Hardion ? Vous aurez le plaisir de faire succéder un homme d'un vrai mérite à un de vos plus médiocres confrères . Tâchez d'occuper longtemps la place que vous y avez : vous me nommerez bientôt un successeur, car je m'en vais mon grand train . En attendant, aimez-moi comme je vous aime . »

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22/01/2022 | Lien permanent

un étranger qui demeurerait trois mois chez moi ne s'apercevrait pas qu'il y a deux religions différentes

kiosque_7288 express 28 juillet 2010.jpg

Jetez-vous sans retenue sur cette revue qui vous rappelle (vous fait découvrir ? ) Volti !

Si vous lisez un peu les lettres que j'ai déjà mises en ligne, si vous lisez le blog de LoveVoltaire, c'est-à-dire monsieurdevoltaire dont le lien est ici, à côté, vous vous rendrez compte que les titres de couverture sont fondés.

 

Aujourd'hui, une lettre qui expose la validité de la tolérance .

"...dans le siècle éclairé où nous vivons, cette tolérance ne peut avoir aucun effet dangereux."

Siècle éclairé ?

Oui! nous pouvons dire que nous avons des lumières pour nous gouverner ! Dommage que ce soient des feux follets, des clignotants, des feux d'artifice ( = discours, écrits brillants, mais qui n'ont pas de fond ! ), des quinquets de taverne (comme disait Aragon par la voix de Jean Ferrat), des lanternes-sourdes ... Eclat bling-bling ! De phares, point!

Quelques lueurs d'espoir, Gandhi, l'abbé Pierre, Théodore Monod, Voltaire, voici ceux que je mets au premier plan . Vous pourrez y ajouter tous ceux qui ont joint le geste à la parole pour améliorer la coexistence humaine .

A l'heure où les juristes ne savent plus où donner de la tête pour pondre de nouveaux textes répressifs (-je m'aperçois que ce n'est pas avec la tête qu'habituellement pond un oiseau, mais plutôt avec le c.. !-), à l'heure où des cervelles obtuses croient faire plaisir à Dieu en imposant leurs rites, lâches qui veulent acheter leur paradis et imposent leur religion, ennemis de la liberté et de la tolérance, à cette heure, vous êtes en retard sur la vie, la vraie vie . Vous êtes petits, minuscules, microscopiques dans cet univers et vous disparaitrez en laissant un goût de fiel .

 


Allez, je me console, il y a de belles choses encore :

http://www.youtube.com/watch?v=-CA2L_LQLmM

 


 


 

« A Pierre-Samuel Dupont de Nemours

Ferney ce 16 juillet 1770



M. Bérenger m'a fait le plaisir, Monsieur, de m'apporter votre ouvrage, qui est véritablement d'un citoyen [Éphémérides du citoyen , 1768-1772]. Bérenger l'est aussi, et c'est ce qui fait qu'il est hors de sa patrie. Je crois que c'est lui qui a rectifié un peu les première idées qu'on avait données d'abord sur Genève [@]. Pour moi qui suis citoyen du monde, j'ai reçu chez moi une vingtaine de familles genevoises, sans m'informer ni de quel parti, ni de quelle religion elles étaient. Je leur ai bâti des maisons, j'ai encouragé une manufacture assez considérable [manufacture de montres], et le ministère et le roi lui-même m'ont approuvé. C'est un essai de tolérance, et une preuve évidente que dans le siècle éclairé où nous vivons, cette tolérance ne peut avoir aucun effet dangereux ; car un étranger qui demeurerait trois mois chez moi ne s'apercevrait pas qu'il y a deux religions différentes. Liberté de commerce et liberté de conscience, Monsieur, voilà les deux pivots de l'opulence d'un État petit ou grand.



Je prouve par les faits dans mon hameau ce que vous et M. l'abbé Roubaud [Pierre-Joseph Roubaud auteur de Représentations aux magistrats, contenant l'exposition raisonnée des faits relatifs à la liberté du commerce des grains , 1769] vous prouvez éloquemment par vos ouvrages.



J'ai lu avec l'attention que mes maladies me permettent encore tout ce que vous dites de curieux sur la Compagnie des Indes et sur le système [Dupont a écrit Du commerce et de la Compagnie des Indes, 1769]. Tout cela n'est ni à l'honneur de la nation ni à celui du Régent. Vous m'avouerez au moins que cet extravagant système n'aurait pas été adopté du temps de Louis XIV, et que Jean-Baptiste Colbert avait plus de bon sens que Jean Law.



A l'égard de la Compagnie des Indes je doute fort que ce commerce puisse jamais être florissant entre les mains de particuliers. J'ai bien peur qu'il n'essuie autant d'avanies que de pertes, et que la Compagnie anglaise ne regarde nos négociants comme de petits interlopes qui viennent se glisser entre ses jambes. Les vraies richesses sont chez nous ; elles sont dans notre industrie. Je vois cela de mes yeux. Mon blé nourrit tous mes domestiques ; mon mauvais vin qui n'est point malfaisant les abreuve ; mes vers à soie me donnent des bas ; mes abeilles me fournissent d'excellent miel et de la cire ; mon chanvre et mon lin me fournissent du linge. On appelle cette vie patriarcale, mais jamais patriarche n'a eu de grange telle que la mienne ; et je doute que les poulets d'Abraham fussent meilleurs que les miens. Mon petit pays que vous n'avez vu qu'un moment est entièrement changé en très peu de temps.



Vous avez bien raison, Monsieur, la terre et le travail sont la source de tout, et il n'y a point de pays qu'on ne puisse bonifier. Continuez à inspirer le goût de la culture, et puisse le gouvernement seconder vos vues patriotiques.



Mettez-moi, je vous prie aux pieds de M. le duc de Saint-Mégrin [auteur du Portrait de Mgr le dauphin, 1766, fort admiré, qui vint voir V* à l'automne 1768,V* qui lui envoya ensuite le 4 novembre une lettre flatteuse] qui m'a paru fait pour rendre un jour de véritables services à sa patrie, et dont j'ai conçu les plus grandes espérances [effectivement il deviendra ministre des Affaires étrangères de Louis XVI].



J'ai l'honneur d'être avec la plus haute estime et tous les autres sentiments que je vous dois, Monsieur, votre très humble et très obéissant serviteur



Voltaire.



P.-S. Voulez-vous bien, Monsieur, faire mes tendres compliments à M. l'abbé Morellet, quand vous le verrez ? »



@J.-P. Était un des Natifs de Genève bannis par l'édit du 22 février 1770. il avait écrit la Lettre circulaire des natifs de Genève sur la dernière révolution de cette république. Il devait encore publier un Mémoire justificatif pour les citoyens de Genève connus sous le nom de Natifs.

Pour les idées données sur les natifs : cf. lettre du 4 juin1770 à d'Argental ; et au sujet des violences qui ont provoqué cette émigration, cf. lettres depuis le 16 février.

 


Après lecture, que dites-vous des pensées et actions de Volti ?

Qu'attend- on pour y adhérer encore ?

 

PS . Petit rajout du 31 juillet : Voltaire menant à tout et l'actualité présidentielle sarkozienne menant à l'impasse (remplaçant le cul-de-sac que V* n'aimait pas ), un article de 2007 qui montre que ce n'est pas d'hier que couvaient le malaise et la violence qui l'accompagne :

Communautarismes
01/01/2007 - 105

Laïcité : un héritage en péril

Au pays de Voltaire, il est désormais interdit de ne pas croire. Tel est le credo des religieux fondamentalistes qui veulent imposer leurs propres règles à une République aux valeurs mises à mal.

http://www.historia.fr/content/recherche/article?id=16433

 


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vos registres valent toutes les signatures

... C'est ce que les élus corses aimeraient qu'on leur dise autour d'une table bien mise à l'invitation de Gérald Darmanin : https://france3-regions.francetvinfo.fr/corse/autonomie-d...

et : https://france3-regions.francetvinfo.fr/corse/corse-du-su...

Voltaire a connu le rattachement de la Corse à la France, que dirait-il en voyant sa population demander une autonomie qui a pour prétexte des motifs culturels et en réalité obéit à des volontés de cheffaillons qui veulent leur part de gâteau désormais sans contrôle métropolitain .  Bella mansa di culi falsi .

 

 

 

« A Guillaume-Claude de Laleu

J’eus l'honneur, monsieur, de vous écrire il y a un mois une longue lettre sur mes affaires 1 dans lesquelles vous avez la bonté de me rendre tant de bons offices . Ayant mis cette lettre avec d’autres dans un paquet dont un Genevois se chargea pour Mme Denis, j'ai lieu de craindre que ce paquet que ma nièce n'a point encore reçu, n'ait été perdu irréparablement . Dans cette crise, je suis obligé de vous répéter qu’ayant promis à ma nièce une pension de vingt mille francs, à commencer au mois de mars de cette année, elle a déjà touché environ vingt-cinq mille livres . Ainsi comme elle m'a laissé pour quinze mille livres de dettes pressantes à payer pour les dépenses journalières de la maison que nous tenions, et que de mon côté j'en dois tout autant, je suis obligé de continuer jusqu'en mars 1769, en cas que je vive, à prendre les trois mille livres par mois que vous avez de rembourser à M. de Laborde .

Je vous marquais, et je vous redis que la générosité de M. de Laborde consiste à m'épargner les frais du change et de la commission qui sont très considérables à Genève, et que vous et M. de Laborde vous êtes les deux hommes de Paris à qui j'ai le plus d'obligation .

On m'a mandé d'Anjou que ce n'est point M. de Maulevrier le père qui me doit la rente que j'avais sur M. d'Estaing, mais que c'est M. de Maulevrier le fils, que les biens du père sont en direction , mais que les biens du fils n'y sont pas . J'ignore combien d'années M. de Maulevrier le fils me doit . Si vous vouliez bien me le mander, monsieur, vous me tireriez d'un grand embarras . Et selon ce qu'on me mande d'Anjou je pourrais être payé . Un mot de vous me mettra au fait .

Il faut encore que je vous dise que ce n'est qu'au mois de mars 1769 que je dois être payé de M. le duc de Virtemberg . Cet arrangement est très solide, tant pour moi que pour ma famille . J'ai fait à la fois son avantage et le mien . Mais en attendant, permettez-moi de vous demander si je pourrais tirer sur vous seulement trois mille livres, une fois payées, indépendamment des mille écus que je reçois par mois des correspondants de M. de Laborde . En ce cas, je tirerais sur vous une lettre de change vers le 1er septembre ; mais ne vous gênez point, et mandez-moi si ces mille écus vous dérangeraient .

Quand à la bonté que vous avez de vouloir terminer un compte, je le tiens tout terminé puisque ce compte est fait par vous, et que vos registres valent toutes les signatures . Mais si vous voulez absolument que M. d'Hornoy le signe, mandez-moi seulement s'il faut que je lui donne une procuration en forme, ou que je lui fasse une simple prière par écrit . Cela me parait fort égal . Tout ceci n'est qu'un arrangement d 'amis .

J'ajoute que je vous envoie un certificat de vie, et que je ne vous en fournirai pas longtemps de pareils .

J'ai l'honneur d'être avec la plus sensible reconnaissance, monsieur votre très humble et très obéissant serviteur

Voltaire.

Au château de Ferney, par Versoix et Lyon, 20è juillet 1768. »

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27/02/2024 | Lien permanent

Je suis forcé de tout désavouer

... Dixit la France : "La France a pris connaissance de la déclaration du Comité pour l’élimination de la discrimination raciale (CERD) sur la situation en France. La France conteste des propos qu’elle juge excessifs et déplore l’oubli des violences injustifiables commises ces derniers jours contre les forces de l’ordre, les élus, les services publics, les commissariats, des écoles, des centres sociaux et de soins ou encore les mairies ainsi que de nombreux biens.[...]" https://www.diplomatie.gouv.fr/fr/politique-etrangere-de-...

 

 

 

« A Gabriel Cramer

Je vous prie, mon cher ami, de m'envoyer le plus que vous pourrez trouver d'éclaircissements sur l'histoire .

Monpitan me fait une triste affaire 1. Vous savez que sur ce que je vous avais écrit que vous pouviez le forcer par les voies juridiques à ne pas endommager les chemins . Balleidier s'avisa sans m'en avertir de l'assigner à mon nom non pas pour la réparation des chemins, mais pour la jouissance de sa carrière .

Les maçons qui ont bâti Ferney 2 et à qui j'avais donné cette carrière pour récompense pendant ma vie l'ont cédée à Monpitan ; il jouit d'un droit incontestable, et il se trouve que sans le savoir je plaide contre ma signature .

Je suis forcé de tout désavouer . C'est une affaire très désagréable . Il est nécessaire que je vous parle . Tâchez de venir, je vous en prie, le plus tôt que vous pourrez .

V.

Jeudi au soir [17 décembre 1767] 3»

3 Datée d'après la lettre suivante à Mme Gallatin .

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09/07/2023 | Lien permanent

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