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12/02/2014

après avoir racheté par des succès mineurs sa défaite

... Nick aux dents longues et tics en pagaille espère encore se voir propulsé à la tête d'un état qu'il a bien mal mené . Qu'il savoure les applaudissements et les courbettes de ses fans, il finira aussi bêtement que les 2B3 , roi du play back , champion des singeries (dans ce domaine , les 2B3 ne sont pas concernés ). Quand je pense à quoi il sert et combien il nous coûte, j'enrage !

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Additif 1 à la note 1 (mise à jour ) de la lettre du 20 janvier 1759 à Collini : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2011/01/20/faites-presenter-la-requete-au-venerable-foutu-conseil-il-la.html

1 Cette phrase est caractéristique des sentiments qu'avait conservés V* à propos de l'affaire de Francfort et qui devaient finalement lui inspirer Les Lettres d'Amabed .

Il faut savoir que Charles de Rohan , prince de Soubise, après avoir racheté par des succès mineurs sa défaite de Rossbach, nommé maréchal de France le 19 octobre 1758, s'était emparé par ruse de Francfort-sur-le Main le 2 janvier 1759 , quoique ce fût une ville impériale théoriquement libre ( mais en fait inféodée à Frédéric II) . C'est vers cette époque que se place l'épisode raconté par Collini dans les termes suivants :

« En 1759, pendant la guerre de Sept ans, il [Voltaire] m'écrivit à Strasbourg où j'étais alors, pour me faire savoir que le prince de Soubise qui commandait l'armée française en Allemagne, dirigeait sa marche sur Francfort et qu'il fallait saisir le moment où ce général occuperait la ville pour lui présenter dans un mémoire le détail exact de cette affaire et lui demander sa protection pour obtenir du magistrat la punition des coupables et la restitution de ce qu'on m'avait volé . Je fis le mémoire et le lui envoyai pour avoir son avis ; il n'en fût pas satisfait et m'adressa , courrier par courrier, un autre mémoire de sa façon, et en même temps la minute d'une lettre qu'il désirait que j'écrivisse au prince de Soubise […] Je ne fis aucun usage des pièces qu'il m'avait envoyées, et je renonçai à toutes poursuites . »

L'abandon de l'affaire par Collini peut s'expliquer par le retour de Soubise en France, où il devait être nommé ministre d’État le 18 février 1759 .

Voici d'abord la lettre d'accompagnement pour Soubise, préparée par V* : « A Son Altesse monseigneur le prince de Soubise, maréchal de France .

Monseigneur, permettez qu'un sujet de Sa majesté impériale dont votre altesse défend la cause implore votre protection dans la plus juste demande contre le brigandage le plus horrible . Peut-être un mot de votre bouche peut obliger le Conseil de Francfort à me rendre justice, peut-être son attachement à nos ennemis, sa haine contre la France et contre tous les bons sujets de Sa Majesté impériale lui feront soutenir les iniquités du nommé Shmitt qui se dit conseiller du roi de Prusse .Mais je suis dans la nécessité d'implorer votre protection pour obtenir une sentence prompte, favorable ou injuste, afin que je puisse me pourvoir au Conseil Aulique . C'est cette sentence expéditive que je demande par la protection de Votre Altesse . Elle est faite pour secourir les opprimés .

Permettez que je mette à vos pieds ma requête au Conseil de Francfort.

Je suis avec le plus profond respect, Monseigneur, de Votre Altesse Sérénissime . »

Ci-dessous le texte du mémoire proposé, corrigé et complété de la main de Voltaire : « Requête du sieur Cosimo Collini, citoyen de Florence , contre le sieur Shmitt, marchand de Francfort, en réparation de violence et de vol ;

Au Vénérable Magistrat de la ville de Francfort-sur-le-Main : Le sieur Cosimo Collini expose qu'au mois de juin de l'année 1753, passant par Francfort pour ses affaires particulières en la compagnie d'un gentilhomme ordinaire de la chambre de Sa Majesté Très Chrétienne, fut surpris d'être arrêté par des soldats le 20è du mois de juin sans aucune formalité, et conduit dans la maison de Shmitt, lequel fouilla dans ses poches et lui prit tout l'argent qu'il avait sur lui, avec une cassette, dans laquelle il y avait cent cinquante quatre louis d'or neufs de France ; quarante six carolins, vingt-quatre pistoles d'Espagne ; un petit diamant de la valeur d'environ cinq cents florins, et une tabatière valant à peu près cent florins ; que le dit Shmitt ne fit aucun inventaire des effets de cette cassette, qu'il la rendit au bout de trois jours dans la prison où il avait fait conduire le sieur Collini, lequel en ouvrant la cassette la trouva presque vide .

Que le sieur Collini n'en put porter plainte juridique sur-le-champ parce qu'il était en prison à l'auberge nommée la Corne de Bouc, gardé par quatre soldats la baïonnette au bout du fusil, sans avoir jamais pu savoir par quelle raison , et par quelle autorité le marchand Shmitt exerçait cette violence inouïe.

Que dès qu'il fut en liberté il protesta juridiquement chez Boehem, notaire impérial qui doit avoir encor la minute de sa protestation .

Que depuis, on lui fit entendre que ledit Shmitt était protégé par un grand prince ; mais qu'enfin ayant été mieux informé il sait que ce grand prince est très éloigné de protéger les attentas et les vols de ce Shmitt .

Qu'il demande justice et qu'il l'attend avec d'autant plus de confiance que ce Shmitt est déjà connu depuis longtemps par ses brigandages et qu'il a été condamné à soixante mille florins d'amende, pour fausse monnaie par la commission impériale, à la tête de laquelle était Son Excellence M. le maréchal de Bretlach.

Si les personnes en la compagnie desquelles était le sieur Cosimo Collini furent volées comme lui, et ont différé d'en demander justice, sur des raisons qu'il ignore, il ne peut différer plus longtemps ayant été réduit à la plus extrême pauvreté par la vol dont il demande la restitution, et par le temps qu'une détention aussi injuste et aussi criminelle lui fit perdre . Il demande la restitution de tous ses effets et une indemnité de vingt mille écus de l'empire, pour les violences exercées contre lui, sans aucune formalité, et sans aucun prétexte .

N'ayant d'ailleurs aucune autre chose à alléguer pour le présent ; et demandant au Vénérable Conseil une justice d'autant plus prompte qu'elle a été plus tardive . »

Le même dossier comporte un autre mémoire de la main de Collini ; c'est suivant toute apparence le document préparé par Collini et que V* n'avait pas approuvé . Citons seulement le passage concernant Mme Denis : « On nous y emprisonna dans des chambres séparées et on nous mit à chacun quatre soldats au-dedans de la chambre . Les horreurs qu'on commit envers Mme Denis, nièce de M. de Voltaire, qui était venue de Paris à Francfort au devant de son oncle, font frémir . »

 

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