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25/07/2013

tout m'est égal pourvu que je ne dérange pas vos plaisirs et que je sois le témoin de vos talents

... Il est difficile d'etre plus conciliant !

C'est aussi , je l'espère sans toutefois trop y croire, ce que souhaite François Hollande aux membres de son gouvernement en les envoyant en vacances .

A tous ceux qui prennent leurs RTT (Remets Tes Tongs ) : amusez-vous bien  !

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« A David-Louis Constant de Rebecque, seigneur d'Hermenches

26 mars [1758] aux Délices

Vos sujets sont toujours prêts à revenir dans le palais d'Orosmane, de Polifonte, de Zamore . Nous arrivons huit jours après Pâques, c'est je crois le dimanche appelé Quasimodo dans l’Église romaine, et je pense que c'est le 1er avril . Nous savons nos rôles, Mme Denis est prête pour Mérope dont on était convenu . Elle sait la marquise et la baronne dans Nanine . Je suis à vos ordres pour tous les rôles de vieux bonhomme . Lusignan, Philippe Humbert 1, tout m'est égal pourvu que je ne dérange pas vos plaisirs et que je sois le témoin de vos talents . Les nouvelles de Bordeaux et de La Rochelle sont plus que suspectes . Je ne compte sur rien que sur le plaisir de venir dans huit jours vous renouveler mon tendre et respectueux attachement à vous, monsieur, et à toute votre famille .

Le bonhomme

ALVARÈS V. »

 

24/07/2013

Dans mon tombeau fort à mon aise De nos vivants je plains le sort .

... Also sprach  "Voltaire l'indigné" comme le titre si bien Le Nouvel Observateur du 18 juillet 2013 . Il plaindrait encore une foule de vivants actuels victimes d'intolérance, d'injustice, de superstition religieuse ou non . Il est grand temps de retrouver un peu de lucidité .

 Idées neuves vs Infâmes

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 http://tempsreel.nouvelobs.com/le-dossier-de-l-obs/20130716.OBS9681/contre-tous-les-fanatismes-voltaire-nous-manque.html


« A Jean Le Rond d'ALEMBERT

[vers le 25 mars 1758]

Vous m'apprenez que je suis mort,

Je le crois, et j'en suis bien 1 aise

Dans mon tombeau fort à mon aise

De nos vivants je plains le sort .

Loin du séjour de la folie,

Des rois sagement séquestré

J'apprends à jouir de la vie

Du jour que je fus enterré .

Me voilà revenu à mes Délices . Je ne peux pas ôter de la tête des prêtres l'idée que j'ai été votre complice . Je me recommande contre eux à Dieu le père . Car pour le fils vous savez qu'il a aussi peu de crédit que sa mère à Genève . Au reste on peut fort bien n'être pas l'intime ami de ces messieurs et vivre tout doucement . Je suis très fâché que vous ne veniez pas voir vos sociniens en allant en Italie, très fâché que vous ayez abandonné l'Encyclopédie et encore plus fâché que Diderot et consorts ne l'aient pas abandonnée avec vous . Si vous vous étiez tenu unis vous donneriez des lois . Tous les kakouacs devraient composer une meute, mais ils se séparent et le loup les mange . J'ai reçu depuis peu une lettre du kakouac roi de Prusse mais j'ai renoncé à lui comme à Paris et je m'en trouve à merveille . Allez voir le pape et tâchez de repasser par les Délices . J'en ai fait un séjour qui mérite le nom qu'elles portent . Je ne crois pas qu'il y ait sur la terre un être plus libre que moi . Voilà comment vous devriez vivre . Vous avez déjà la plus grande réputation que mortel puisse avoir, mais le roi de Prusse en a aussi et n'en est pas plus heureux . Je prie Dieu qu'il n'en soit pas ainsi de vous . Mon grand philosophe soyez à jamais libre et heureux ; je vous aime autant que je vous estime .

V. »

1 V* avait d'abord écrit , puis biffé « fort »

 

23/07/2013

nous vous demandons toutes nos nécessités, des bouteilles de vin pour la bouche et des bidets pour le derrière

... Il va de soi que je n'oserai jamais, au grand jamais,  vous dire que Volti fait ici un remarquable tête à queue, et que, de surcroît, il en rit le bougre (et moi aussi ) .

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« A Ami Camp

Aux Délices 22 mars [1758]

Voici, monsieur, un petit billet pour votre correspondant de Paris 1 que je vous prie de mettre dans votre paquet car j'ai oublié sa demeure dont j'ai la note à Lausanne .

J'attends cent bouteilles de vin potable qu'il me fit espérer en partant 2.

De huit tonneaux de Lyon de l'avant dernière vendange six se sont gâtés . Les deux autres sont bien durs et je meurs de soif .

J'attends aussi certains tapis de Turquie pris aux Anglais .

Puis-je encore vous prier de m'envoyer deux milliers de clous dorés pour clouer du drap vert à des rayons de bibliothèque ?

Voici une autre requête . M. Tronchin nous envoya l'an passé de ces lave-culs nommés bidets 3 avec lesquels une dame peut se donner un lavement sans montrer son derrière à personne .

Il nous en faudrait deux pour Lausanne . Vous voyez que nous vous demandons toutes nos nécessités, des bouteilles de vin pour la bouche et des bidets pour le derrière . Je vous embrasse de tout mon cœur .

V.

Vous avez dû recevoir, monsieur, un petit ballot de livres de M . Cramer pour M. le chevalier de Quinsonas 4 à Malte, qui doit être adressé à M. le chevalier, receveur de Malte à Marseille 5. Je vous prie de payer tous les ports pour mon compte . »

2 V* en accusera réception le 22 avril 1758 .

3 Voir lettre du 19 juin 1756 à Jean-Robert Tronchin . Mme de Fontaine, nièce de V* s'écria aux Délices : « Point de bidet, ô ciel ! » et V* en commanda alors trois « bien garnis » .

4 Ce chevalier déjà rencontré en 1746, avait été un des collaborateurs du Spectateur littéraire , voir lettre à Vauvenargue du 9 mai 1746 : http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k411352q.swf.f31.langFR

5 Ce chevalier devait donc être le correspondant de l'Ordre de Malte à Marseille . Voir : http://dictionnaire-journalistes.gazettes18e.fr/journaliste/657-francois-de-pourroy-de-quinsonas

 

 

22/07/2013

Vous ne trahirez votre conscience ni la mienne

 ... En lisant et aimant Voltaire , je vous l'assure .

Lui-même a été et est encore trahi dans ses pensées et actes sans vergogne par une foule de sectaires et extrémistes de tous bords . Pauvre Voltaire dont on saucissonne et contorsionne les écrits à l'appui de méprisables intentions . Voir : http://tempsreel.nouvelobs.com/le-dossier-de-l-obs/20130717.OBS9885/quand-l-extreme-droite-recupere-l-heritage-de-voltaire.html

 

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« A Jean-Robert Tronchin

à Paris

Aux Délices 22 mars [1758]

Vous êtes un charmant correspondant, monsieur, un homme bien attentif, un ami dont je connais le prix . Vous devez n'avoir pas un moment à vous et vous en trouvez pour m'écrire . Paris ne vous a point gâté et ne vous gâtera point . Toute la négociation dont je prendrai la liberté de vous charger auprès de M. de Laleu sera une lettre de change de 25 mille livres pour la fin d'avril . Si vous êtes encore à Paris dans ce temps-là je vous supplierais de vouloir bien mettre dans votre portefeuille un petit compte que M. de Laleu pourra avoir achevé alors . Si par hasard vous avez quelque occasion de voir M. l'abbé de Bernis, vous êtes bien homme à lui dire qu'il a en moi le plus zélé de ses partisans et le plus attaché de ses serviteurs . Vous ne trahirez votre conscience ni la mienne . J'espère beaucoup des ressources de son esprit . Toute notre destinée est entre les mains de deux abbés 1. Dieu bénira nos armes et nos négociations .

Mme Denis et moi nous vous embrassons tendrement .

V.

Si vous trouviez à Paris quelques bonnes graines pour vos Délices, si vous pouviez nous faire avoir tout ce qu'on peut planter, tout ce qu'on peut semer, tout ce qu’on peut emporter dans la saison où vous partirez, si cela se peut, si cela ne vous gène pas, n'oubliez pas votre jardinier .

V. »

 

21/07/2013

Il y a de grands fous dans le monde : heureusement cette pauvre espèce là n'est pas fort dangereuse

... Ni très fréquentable !

Je me vois très mal serrer la main ou applaudir un dirigeant de secte évangéliste tel qu'il en existe de plus en plus dans ce monde de pauvres, aussi pauvres en esprit comme si la misère matérielle ne leur suffisait pas .

 

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« A Louis-Elisabeth de La Vergne, comte de Tressan

Aux Délices , 22 mars 1758

Mon adorable gouverneur, je suis toujours très fâché que les auteurs de l'Encyclopédie n'aient pas formé une société de frères , qu'ils ne se soient pas rendus libres, qu'ils travaillent comme on rame aux galères, qu'un livre qui devrait être l'instruction des hommes devienne un ramas de déclamations puériles qui tient la moitié des volumes . Tout cela fait saigner le cœur ; mais depuis cinquante ans c'est le sort de la France d'avoir des livres où il y a de bonnes choses, et pas un bon livre . Nous sommes dans la décadence des talents dans ce temps où l'esprit s'est perfectionné .

Au reste s'il y a de l'esprit en France ce n'est pas parmi les gredins qui ont osé abuser de votre nom et qui m'ont écrit sous le nom d'un petit séminariste de Toul 1. Ces misérables sont encore plus méchants et plus brouillons qu'ils ne sont bêtes . Cette première lettre qu'ils m'avaient écrite était datée de Toul, et ce fut à Toul qu'on la renvoya comme vous le savez . Il est clair que le maître de la poste est du complot puisque le petit séminariste n'a point reçu le paquet renvoyé et que je viens de recevoir une seconde lettre relative à toute cette aventure dont l'enveloppe est précisément de la même main qui avait écrit la première .

Cette seconde que je reçois est d'une main contrefaite. Rien n'est plus bas et plus misérable que le style et les choses qu'elle contient . On y parle de vous d'une manière indécente ; il y a des vers dignes du cocher de M. de Vertamont . On m'y dit des injures atroces qui me choquent moins que la manière insolente dont on y parle de vous ; elle est signée Roquentin . Tout cela est un ouvrage de canaille . J'ai jeté la lettre au feu, mais je vous envoie l'enveloppe . Vous pourrez savoir du maître de poste de quel endroit la lettre est venue . Le timbre, que je ne connais pas , peut servir d'indice . Il y a certainement dans toute cette aventure un manège qui doit être découvert et réprimé . Il y a de grands fous dans le monde : heureusement cette pauvre espèce là n'est pas fort dangereuse .

Celle qui inonde l'Allemagne de sang et qui met tant de familles à la mendicité est un peu plus à craindre .

Si vous vous mettez à voyager autour de votre province, mon cher gouverneur, tâchez de prendre le temps où nous jouons des comédies à Lausanne ; nous vous en donnerons de nouvelles , recreati presentia 2.

Vous vous imaginez donc que j'ai un château près de Lausanne ? Vous me faites trop d'honneur ; j'ai une maison commode et bien bâtie dans un faubourg . Elle sera château quand vous y serez . Je fais actuellement le métier de jardinier dans ma petite retraite des Délices qui seraient encore plus délices si on avait le bonheur de vous y posséder .

Conservez vos bontés au Suisse

V. »

2 Ranimés par votre présence .

 

20/07/2013

c'est le repos qui est aujourd'hui mon point fixe . Je le goûte avec volupté et je ne veux le perdre pour aucun roi du monde

... Ce qui pourrait être, avec un tantinet de franchise, le préambule ou la conclusion du discours que tiendra ce noble-père indigne-roi des Belges, Albert, demain ex-roi, mais toujours amant dégonflé .

 Après la surprise offerte par Philippe à son royal paternel ce soir, je serais ravi qu'il soit capable d'en offrir une seconde en tant que roi demain, et mon choix de républicain serait qu'il  présente officiellement sa (demi)-soeur,  Delphine, soeur dite illégitime  mais honorable . Mais bon, ce  monde aristocratique est bien trop hypocrite, pour tout dire faux-cul, pour que ce genre d'évènement survienne . Dommage . Les histoires belges ne sont plus ce qu'elles étaient .

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« A Nicolas-Claude Thieriot

 Aux Délices 22 mars [1758]

 Votre lettre du 14 mars, mon cher et ancien ami m'a fait un grand plaisir ,mais il y a un article qui me fait bien de la peine . Je vois avec douleur que le marquis d'Adhémar fait courir les lettres qu'on lui écrit 1. Je suis en peine de celle dont vous me parlez . Je ne sais pas ce que c'est . J'écris d'abondance de cœur et de plume, et quand on écrit à un ami on ne croit point parler au public . D'ailleurs d'Adhémar est grand maître de la maison de Mme la margrave de Bareith . Je peux avoir écrit des choses flatteuses pour le roi son frère qui seront mal reçues en France . Envoyez-moi je vous prie copie de cette lettre qui court et mettez moi en repos , car c'est le repos qui est aujourd'hui mon point fixe . Je le goûte avec volupté et je ne veux le perdre pour aucun roi du monde . Bonsoir . Je vous embrasse . Qu'est-ce que c'est que l'abbé Aubert 2? Qu'est devenu le procès de ce Corneille 3 qui est parent de Pertharite et non pas de Cinna ? »

 1 Au moins celle de février 1758 , voir : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2013/06/13/je-regarde-avec-pitie-les-traites-frauduleux-la-sourde-inimi1.html

Thieriot répond le 30 mars : « Voici une copie griffonnée de cette épître à M. Adhémar . Calmez votre inquiétude . Elle ne dit rien de plus du roi de Prusse que ce qu'on en dit lorsqu'on lui rend justice sur ses grands talents . »

 2 Cette phrase est rayée sur le manuscrit, d'une autre main et tardivement . Pour l'abbé Aubert, voir lettre du 22 mars 1758 à Aubert (voir : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2013/07/18/j... ), et la réponse de Thiériot : « Le fabuliste Aubert est un abbé étayé d'un petit bénéfice de simple tonsure, philosophe obscur et modéré, sans autre ambition que de se maintenir dans sa médiocrité pour cultiver en paix les belles lettres qu’il connait très bien . Il est fils d'Aubert , musicien agréable attaché à Mme de Prie et à M. le duc de Bourbon-Condé . … Il m'est venu voir plein de reconnaissance de ce que vous lui avez écrit d'obligeant ...»

 3 Réponse de Thieriot : « Les Corneille que vous voulez connaître et qui ont voulu faire casser le testament de M. de Fontenelle sont l'un mercier à Paris, l'autre fourrier aux Andelys . M. de Fontenelle m'en avait parlé de lui-même en me disant qu'ils étaient ses parents descendants du grand Corneille et qu'il ne les connaissait point . Leur fortune était pitoyable et ridicule ... » . Fontenelle neveu du grand Corneille, avait légué ses biens à quatre légataires dont deux étaient les petites filles de Thomas Corneille ; sur quoi Jean-François Corneille et ses sœurs, petits enfant de Pierre Corneille, cousin du poète, tentèrent sans succès de faire annuler le testament . Ce Jean-François était le père de Marie-Françoise que V* adoptera quelques années plus tard .

 

19/07/2013

Si tous ceux à qui il fait peur avaient la cuisse enflée, il faudrait élargir bien des chausses

... Peur de qui, peur de quoi , aujourd'hui ?

 Je suppose que si l'on veut donner le maximum de travail aux couturiers et cousettes, le sujet de peur qui offre le meilleur marché est celui de l'intégrisme religieux et du terrorisme qui s'en réclame .

 

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Selon le dicton "plus le pantalon est large, plus l'homme est fort !", d'accord, mais  je dois ici rappeler que Volti parle seulement  de "cuisse enflée" . En tout état de cause, comme bien souvent, c'est l'épouse qui tient les cordons de la bourse !

 

« A Françoise-Paule d'Issembourg d'Happoncourt Huguet de Graffigny

Aux Délices, le 22 mars [1758]

Dieu conserve votre santé madame ! Je vous tiens ce propos parce que je suis revenu malade à ma retraite des Délices et je sens que sans la santé on n'a ni plaisir ni philosophie ni idées .

Si j'étais capable de regretter Paris , je regretterais surtout de ne me pas trouver à la naissance de La Fille d'Aristide 1 et de ne pas faire ma cour à madame sa mère . Melpomène et Thalie sont donc logées dans la même maison ! Vous dites que M. de La Touche 2 connait les livres et très peu le monde, mais c'est le connaître très bien que de vivre avec vous . Vous lui apprendrez comme le monde est fait et il verra en vous ce que le monde a de meilleur . Vous le peindrez tous deux : vous , madame, avec le pinceau de Ménandre 3, et lui avec ceux d'Euripide, car vous voilà tous deux grecs .

Vous avez voulu mettre un homme juste sur le théâtre, il a fallu chercher dans l'ancienne Grèce . Nous n'avons eu que Louis XIII qui ait eu ce beau surnom . Dieu sait comme il le méritait . Ce titre de juste fut la définition d'Aristide, et le sobriquet de Louis XIII .

Quant au très estimable et très brillant petit-neveu du ministre plus grand que juste de Louis le juste 4, je vous félicite tous deux de ce qu'il vient oublier avec vous les tracasseries de la cour et de l'armée . Je ne puis pas me vanter à vous de recevoir de ses lettres comme vous vous vantez de jouir des charmes de sa conversation . Il m'a abandonné : c'est depuis qu'il est allé guerroyer chez les Cimbres. Il m’avait donné rendez-vous à Strasbourg, mais précisément dans ce temps là une des cuisses de ma nièce s'avisa de devenir aussi grosse que son corps 5. Elle avait déjà été à la mort de cette maladie ; c'était une suite de la belle peur que le roi de Prusse lui avait faite à Francfort . Si tous ceux à qui il fait peur avaient la cuisse enflée, il faudrait élargir bien des chausses . Je ne sais pas si M. le maréchal de Richelieu m'a trouvé un oncle trop tendre de ne lui pas sacrifier une cuisse pour le voyage de Strasbourg, mais depuis ce temps-là il a eu la barbarie de ne me plus écrire .

Je me suis dépiqué avec le roi de Prusse qui est beaucoup plus régulier que lui . Mais je sens cependant que je ferais plus volontiers un voyage pour revoir mon héros français que mon héros prussien .

Je voudrais bien, madame, me trouver entre vous deux ; ma destinée ne le veut pas, elle m'a fait Suisse et jardinier . Je m’accommode très bien de ces deux qualités . Heureux qui sait vivre dans la retraite ! Cela n'est pas aisé aux grands de ce monde mais cela est très facile pour les petits .

Je me trouve fort bien et je suis toujours, madame, votre très fidèle Suisse .

Voltaire. »

1 Cette comédie en cinq actes, en prose, de Mme de Graffigny, fut jouée la première fois le 29 avril 1758 .Voir : http://fr.wikipedia.org/wiki/Fran%C3%A7oise_de_Graffigny

et : http://books.google.fr/books?id=hFhbAAAAQAAJ&printsec...

2 Auteur d'Iphigénie en Tauride ; voir lettre du 5 janvier 1758 à Thieriot : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2013/03/13/ils-me-donnent-quelquefois-des-articles-peu-interessants-a-f.html

4 Richelieu .