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23/12/2017

Je me flatte qu'ils seront tous deux heureux chez moi , leur bonheur fera le mien

... un de ces jours !  Merci . J'aimerais tant que Voltaire puisse le dire à propos de Mam'zelle Wagnière et moi dès la réouverture de son château . 

[One of these days] ! https://www.youtube.com/watch?v=nXaXKfyI7tQ

 Dédicace pour Mam'zelle Wagnière : Wish you where here : https://www.youtube.com/watch?v=5W7zzzvD7kU

et : Coming back to life : https://www.youtube.com/watch?v=Ihwg3gmM6Bg

 Pensée chinoise

Ce barbichu parle bien mieux que le barbu à bonnet rouge .

 

 

 

« A François de Chennevières, Premier commis

des bureaux de la guerre etc.

à Versailles

28è janvier 1763

Je vous donne avis, mon cher ami, que je marie Mlle Corneille ; je deviens aveugle, mais ce ne sera pas moi qui jouerai dans cette affaire le rôle de l'amour ; c'est un jeune gentilhomme de mon voisinage, dont les terres touchent les miennes ; il a environ huit mille livres de rente ; il est sage et doux, fort aimable, fort amoureux et fort aimé . Je me flatte qu'ils seront tous deux heureux chez moi , leur bonheur fera le mien ; je finis ma vie en vrai patriarche . Que dites-vous de la destinée de Mlle Corneille ? ne la trouvez-vous pas singulière ? Une nouvelle singularité, c'est que l'on joue Dupuis à la Comédie Française, et que mon gendre s'appelle Dupuits . Je crois que vous et la sœur du pot 1 vous vous intéressez à cette nouvelle ; voilà l'occasion de faire de ces jolis vers dont vous me favorisez quelquefois . Pour moi, je peux faire des mariages, mais je ne puis plus faire d'épithalames 2. Je vous embrasse du meilleur de mon cœur .

V. »

1 Mme la duchesse d'Aiguillon .

22/12/2017

la prochaine conclusion du mariage

... entre la carpe et le lapin, Marine Le Pen et Mélenchon, Balkany et l'honnêteté, ne sera jamais actualisée, pas même dans l'heroïc fantasy .

 

 Image associée

S'ils font des petits, gardez m'en un !

 

 

« Au baron Heinrich Anton von Beckers

[28 janvier 1763] 1

[L'informe de la prochaine conclusion du mariage de Mlle Corneille ; regrette de n'avoir pas encore reçu l'annuité échue 2 , et le prie de transmettre ses respects à l’Électeur Palatin .]

1 Cette lettre n'est connue que par la réponse de Beckers, de Mannheim, le 5 février 1763 .

21/12/2017

On est tenté de se faire débaptiser quand on lit les Saint-Barthélémy, les massacres d'Irlande, et l'histoire des Calas

... Tu as raison mon cher Voltaire, et ta liste n'a fait que s'allonger, les baptisés n'étant pas les derniers à faire aussi mal que les athées d'ailleurs .

 

 

« A Paul-Claude Moultou

[27 janvier 1763 ?]1

Voici, monsieur, un mémoire qu'on m'envoie 2; il avait été fait à Toulouse, il y a très longtemps . Je suis bien fâché que les avocats de Paris ne l'aient pas connu ; il y a des choses bien essentielles dont ils auraient fait usage . Votre indignation et votre pitié redoubleront, s'il se peut, à la lecture de ce mémoire . On est tenté de se faire débaptiser quand on lit les Saint-Barthélémy, les 3 massacres d'Irlande, et l'histoire des Calas . On aurait du moins grande raison de se décatholiciser 4.

Je vous renvoie la lettre de votre ami, qui me paraît faire peu de cas de l'arithmétique .

Je vous supplie, monsieur, de vouloir bien envoyer le mémoire Calas à M. Debrus, quand vous l'aurez lu . Vous savez que l'affaire ne sera rapportée que le 8 février . Je ne dormirai point la nuit du 7 au 8 . Mon Dieu que d'abominations !

Je prends la liberté de vous embrasser de tout mon cœur . »

1 L'édition Gaberel date « 9 janvier 1763» d'après une mention sur le manuscrit, d'une main contemporaine ; ce qui est manifestement impossible .

2 Mémoire envoyé par Lavaysse, ce qui aide à dater la présente .

3 Saint-Barthélémy, les ajouté à la fin d'une ligne et au début de la suivante .

4 Ce néologisme n'a pas été enregistré par Littré . Il est du même ordre que les mots décatholiqué et descatholizé attestés en 1578 (Huguet ) . Pour le fond on notera que Moultou en recevant cette lettre écrivit à un correspondant ; « Voltaire m'écrit que quand on lit les horreurs que le fanatisme a produites, on serait tenté de se débaptiser ; je lui réponds qu'il serait bien mieux de se déshumaniser, car les livres des fondateurs [de l'église chrétienne] ne respirent que charité, et c'est à l'homme plus qu'au chrétien qu'il faut reprocher les maux dont la religion ne fut jamais que le prétexte . »

20/12/2017

je ne dirai pas, Dieu qui fait tout pour le mieux M'a fait une grande grâce

... Je ne le dirai ni même ne le penserai un seul instant, si bref soit il ; il vit sa vie -enfin, pour ceux qui croient en lui- , et moi la mienne, jusqu'au divorce de mon cerveau d'avec ma carcasse . Et ensuite si tout va bien, mes atomes pourront se recycler dans quelque chose d'utile à mes survivants , sans demander davantage, sans mendier un paradis auprès de VRP mitrés maniant plus facilement le baton qu'offrant la carotte .

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Hello E. T. ! What's new ?

 

« A Henri-Louis Lekain

A Ferney 27è janvier 1763 1

En attendant, mon grand acteur, que j'érige un monument à Corneille, Racine et Molière, je fais une œuvre plus plaisante ; je marie la nièce de Corneille, et ce qu'il y a de bon, c'est que tandis qu'on joue Dupuis à la comédie, je la marie à un Dupuits . Ce n'est pas le vieux Dupuis, c'est un jeune gentilhomme, officier de dragons, dont les terres touchent précisément les miennes . Je garde chez moi futur et future, et quand vous viendrez nous voir, nous jouerons tous la comédie ; je ferai l'aveugle à merveille, car je le suis ; mais je ne dirai pas,

Dieu qui fait tout pour le mieux

M'a fait une grande grâce,

De m'avoir crevé les yeux,

Et réduit à la besace 2.

V.

Je vous embrasse de tout mon cœur. »

1 Bien qu'il existe une copie Beaumarchais-Kehl, cette lettre ne figure pas dans l'édition de Kehl .

2 À la mendicité .

19/12/2017

Le sacrement du baptême est peu de chose en comparaison de celui du mariage

... Et à mes yeux, ils sont tous deux également surévalués, comme tous les prétendus sacrements de toutes les religions, sacré nom d'une pipe !

 Image associée

Pas de sacrement hindouiste , mais des momeries débiles : pas prêt à me convertir, je vous l'assure !

 

 

« A Charles-Augustin Ferriol, comte d'Argental

et à

Jeanne-Grâce Bosc du Bouchet, comtesse d'Argental

On n’a eu la lettre, pour père et mère, qu’après avoir fermé le gros paquet, mes anges auront donc toute l’endosse, personne ne sait ici où demeure le cousin, issu de germain, des Horaces et de Cinna. Mes anges ont du crédit ; ils protègent Marie, et ils feront trouver père et mère ; ils remettront entre les mains de nos anges l’extrait baptistaire demandé, supposé qu’il y en ait un , s’il n’y en a point, nous nous en passerons très bien. Le sacrement du baptême est peu de chose en comparaison de celui du mariage1»

1 La fin de la lettre a été arrachée et le texte fait défaut ; pour le passage présent, voir lettre du même jour aux mêmes : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2017/12/17/n-b-qu-on-pourrait-confier-cet-argent-a-la-mere-qui-le-ferait-durer.html

18/12/2017

L’avez-vous vue ? la connaissez-vous ? C’est une enfant gaie, sensible, honnête, douce, le meilleur petit caractère du monde

... Une Miss France, pour tout dire ! ou peu s'en faut, non ? Une rousse ( même teintée ) élue à Château-roux , c'était tout à fait à propos, ou comme dit Voltaire, "comme de cire" .

 

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Maëva Coucke  sera, à n'en pas douter, plus connue que 90% de nos ministres .

 

« A Pierre-Robert Le Cornier de Cideville, ancien conseiller au parlement de Rouen

Rue Saint-Pierre près du rempart

à Paris

26 janvier 1763 , à Ferney 1

Mon ancien ami, votre jolie relation du mariage du jeune Dupuis nous vient comme de cire 2; car figurez-vous que nous marions mademoiselle Corneille, dans quelques jours, à un jeune Dupuits d’environ vingt-trois ans et demi, cornette de dragons, possédant environ huit mille livres de rente en fonds de terre, à la porte de notre château, d’une figure très agréable, de mœurs charmantes qui n’ont rien du dragon. La différence entre ce Dupuits et celui de la comédie, c’est que le nôtre n’a point de père qui fasse des niches à ses enfants ; c’est un orphelin. Nous logeons chez nous l’orphelin et l’orpheline. Ils s’aiment passionnément ; cela me ragaillardit, et n’empêche pourtant pas que je n’aie une grosse fluxion sur les yeux, et que je ne sois menacé de perdre la vue comme La Mothe.

Avouez, mon ancien ami, que la destinée de ce chiffon d’enfant 3 est singulière. Je voudrais que le bonhomme Pierre revînt au monde pour être témoin de tout cela, et qu’il vît le bonhomme Voltaire menant à l’église la seule personne qui reste de son nom. Je commente l’oncle, je marie la nièce ; ce mariage est venu tout à propos pour me consoler de n’avoir plus à travailler sur des Cid, des Horace, des Cinna, des Pompée, des Polyeucte . J’en suis à Pertharite, ne vous déplaise, la commission est triste, et ce qui suit n’est pas trop ragoûtant ; il fallait que Pierre eût le diable au corps pour faire imprimer tous ces détestables fatras. Mlle Corneille, avec sa petite mine, a deux yeux noirs qui valent cent fois mieux que les douze dernières pièces de l’oncle Pierre. L’avez-vous vue ? la connaissez-vous ? C’est une enfant gaie, sensible, honnête, douce, le meilleur petit caractère du monde. Il est vrai qu’elle n’est pas encore parvenue à lire les pièces de son oncle, mais elle a déjà lu quelques romans ; et puis vous savez comment l’esprit vient aux filles 4.

Adieu, mon cher et ancien ami ; je vous embrasse le plus tendrement du monde.

V. »

1 Cideville avait dans une lettre du 17 janvier 1763 fait le compte-rendu de la comédie de Collé : Dupuis et Desronais ; voir lettre du 12 janvier 1763 à d'Argental : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2017/11/27/pour-les-comedies-ou-il-n-y-pas-le-mot-pour-rire-c-est-une-i-6003258.html

3 Marie-Françoise Corneille que V* nommait affectueusement Cornélie-chiffon .

4 Selon le titre d'un conte de La Fontaine : http://www.lafontaine.net/lesContes/afficheConte.php?id=47

une étoile bien singulière, si tant est qu’on ait une étoile

... Dédicace spéciale à tous les superstitieux  , gardons un peu les pieds sur terre, et utilisons la seule étoile qui vaille la peine, notre soleil, qui est capable tout à la fois de nous faire la peau et de nous nourrir .

 

 

« Voltaire

et Marie-Françoise Corneille

à Ponce-Denis Ecouchard Le Brun

A Ferney 26 janvier 1763

Puisque à la réception de ma lettre, monsieur, vous ne m’avez pas envoyé un parent de Racine pour épouser mademoiselle Corneille, nous avons pris un jeune cornette de dragons, de vingt-trois ans, d’une très jolie figure, de mœurs charmantes, bon gentilhomme, mon voisin, possédant à ma porte environ 10 mille livres de rentes en terres. J’arrange ses affaires, je donne une dot honnête, je garde chez moi les mariés. Il est juste que vous ayez la première nouvelle de cet arrangement, puisque c’est à vous que je dois mademoiselle Corneille. Il faut que votre nom soit au bas du contrat. Envoyez-moi un ordre par lequel vous me commettrez pour signer en votre nom.

Je ne sais pas où Mlles Félis et de Vilgenou demeurent. Je leur dois la même attention ; je vous supplie de leur faire rendre mes lettres, et de vouloir bien envoyer le paquet contenant leur réponse et la vôtre à M. Damilaville, premier commis du vingtième, quai Saint-Bernard. Je quitte la plume pour la donner à une main plus agréable que la mienne.



Vous êtes, monsieur, le premier auteur de mon bonheur, il m’en est plus précieux. Je me joins à M. de Voltaire pour vous dire que je serai toute ma vie avec la plus sensible reconnaissance, monsieur, votre très humble et très obéissante servante.

Corneille.

Je présente mes obéissances à madame votre femme, que je n’oublierai jamais.



Je ne sais où prendre M. Du Molard . Si vous le voyez, monsieur, je vous prie de vouloir bien l’assurer de mes sentiments pour lui .

Soyez surtout persuadé de ceux que je vous ai voués bien sincèrement.

Il est plaisant que le nom de notre mari soit Dupuits, tandis qu’on donne le mariage de M. Dupuis à la Comédie. Cela est d’un bon augure : on dit que la pièce est très jolie . Notre Dupuits l’est aussi.

Avouez, monsieur, que Mlle Corneille a eu une étoile bien singulière, si tant est qu’on ait une étoile.

De tout mon cœur, votre très humble et très obéissant serviteur.

V.

Mes respects à madame Le Brun. »