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02/04/2019

Vraiment, c'est un imbécile . Si ses camarades sont aussi pauvres d'esprit, comme je le présume, ils sont aussi sûrs du paradis dans l'autre monde que des galères dans celui-ci

... Qui donc ? mais notre Fanfoué Hollande bien sûr ! et les rescapés du parti socialistes qui sont encore attachés à ses basques et qui rament pour les élections européennes . Au lieu de casser du sucre sur le dos du président Macron, comme n'importe quel Gilet jaune, qu'a-t-il de constructif à proposer ce niais patenté grassement payé à ne rien faire?

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Modèle unique ? non ! hélas !

 

 

« A Louis Necker , Négociant

à Marseille

5è mars 1764 à Ferney

Je crains bien, monsieur, de ne pas m'élever plus haut que la cheville du pied, et d'être obligé de m'en tenir à la délivrance de ce pauvre cordonnier . Le moment qui était favorable il y a quelques semaines ne l'est pas aujourd'hui 1. Vous qui êtes dans un port de mer vous savez que les vents changent ; mais je vous réponds qu'au premier beau temps je mettrai à la voile pour ces pauvre malheureux . Je ne vous réponds pas de réussir . Il me semble que parmi ces pauvres martyrs de Guillaume Farel et de Jean Calvin, il y a quelques vieillards qu'on pourra faire jouir du bénéfice de l'âge, mais les autres qui peuvent travailler dans les chantiers sont regardés comme des gens utiles à qui on donne rarement la dignité de galériens honoraires .

J'ai vu votre cordonnier . Vraiment, c'est un imbécile . Si ses camarades sont aussi pauvres d'esprit, comme je le présume, ils sont aussi sûrs du paradis dans l'autre monde que des galères dans celui-ci . Votre très humble et très obéissant serviteur .

V. »

01/04/2019

in quantum possum, et in quantum indigent / Autant que je puis et autant qu'ils en ont besoin

... Telle devrait être la réponse de tout candidat à quelque élection lorsqu'on lui demande ce qu'il a l'intention de faire pour les citoyens défavorisés .

 

 

« A Charles-Augustin Ferriol, comte d'Argental

et à

Jeanne-Grâce Bosc du Bouchet, comtesse d'Argental

5è mars 1764, aux Délices 1

Je reçois la lettre du 27 Février, dont mes anges m’honorent. Je suppose qu’ils ont reçu l’épître aux auteurs de la Gazette littéraire . Je suppose aussi qu’ils ont reçu celle que j’ai pris la liberté de leur adresser pour M. de Cideville 2, qui probablement a quelquefois le bonheur de les voir, et qui demeure rue Saint-Pierre.

Je suppose encore qu’ils ont la lettre de M. le premier président de Dijon, qui est tout à fait encourageante, conciliante, qui tranche toute difficulté, qui met tout le monde à son aise.

Je suppose de plus , qu'ils me diront si M. le duc de Praslin veut que je fasse venir des livres d'Italie, attendu qu'étant à la porte je serai servi plus vite, et je servirai mieux : j'entends que je servirai en cas que je ne devienne pas aveugle .

Autre supposition, c'est que mes anges auront daigné faire lire à mon frère Damilaville Les Trois Manières, car mon frère mérite cette bonté de leur part, et cette attention de la mienne .

Mes anges m’ordonnent d’envoyer aux comédiens ordinaires du roi la disposition de mes rôles ; je l’envoie in quantum possum, et in quantum indigent 3. Si mes anges ne trouvent pas que ma lettre pour M. le duc de Duras suffise, il faudra bien en écrire une directement, car j’aime à obéir à mes anges ; leur joug est doux et léger.

Non, pardieu ! il n’est pas si doux ; ils voudraient que d’ici au 12 du mois, qu’on doit jouer cette Olympie, je leur fisse un cinquième acte. Je le voudrais bien aussi ; ce n’est pas la mort de Statira au 4 qui me fait de la peine, c’est la scène des deux amants au 5 . C’est une situation assez forcée, assez peu vraisemblable, que deux amants viennent presser mademoiselle de faire un choix, dans le temps même qu’on brûle madame sa mère ; mais je voulais me donner le plaisir d’un bûcher ; et si Olympie ne se jette pas dans le bûcher aux yeux de ses deux amants, le grand tragique est manqué. La pièce est faite de façon qu’il faut qu’elle réussisse ou qu’elle tombe telle qu’elle est. Ne croyez pas que je suis paresseux, je suis impuissant : et puis d’ailleurs comment voulez-vous que je fasse à présent des vers ? Savez-vous bien que je suis entouré de quatre pieds de neige ? j’entends quatre pieds en hauteur, car j’en ai quarante lieues en longueur ; et, au bout de cet horizon, j’ai l’agrément de voir cinquante à soixante montagnes de glace en pain de sucre. Vous m’avouerez que cela ne ressemble pas au mont Parnasse : les Muses couchent à l’air, mais non pas sur la neige. Mon pays est fort au-dessus du paradis terrestre pendant l’été ; mais pendant l’hiver il l’emporte de beaucoup sur la Sibérie, si je faisais actuellement des vers, ils seraient à la glace.

On dit qu’on tolérera un peu la Tolérance ; Dieu soit béni ! D’ailleurs je ne conçois rien à tout ce qu’on me mande de chez vous . Il semble que ce soit un rêve . Je souhaite qu’il soit heureux. Mes anges le seront toujours, quelque train que prennent les affaires ; ainsi je trouve tout bon.

Avez-vous lu le mandement de votre archevêque ? Je sais que la pièce est sifflée ; mais ne pourriez-vous pas avoir la bonté de me la faire lire ? Certes ce que vous avez vu depuis quelques années est curieux.

Respect et tendresse.

V.

Après cette lettre écrite et cachetée, des remords me sont venus au coin du feu. La scène d’Olympie entre ses deux amants, au 5è acte, m’a paru devoir commencer autrement. Voici une manière nouvelle ; je la soumets à mes anges , ils la jetteront dans le feu, si elle leur déplaît. »

1 Lettre amputée du 3è et du 4è paragraphe dans l'édition de Kehl et suivantes .

3 Autant que je puis et autant qu'ils en ont besoin .