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11/07/2022

J’espère qu’il ne m’arrivera plus ce qui m’arriva

... avec UBER " dit Emmanuel Macron , qui vient de se faire coincer, ou quand business is business  : https://www.bfmtv.com/economie/tout-comprendre-uber-files-les-methodes-brutales-de-l-entreprise-et-ses-liens-avec-macron-reveles_AN-202207110024.html

 

 

« A Henri-Louis Lekain

17 février 1767

Mon cher ami, si vous n’avez pas le dernier exemplaire des Scythes, que j’ai envoyé pour vous à M. d’Argental, j’en adresse un à M. Marin pour vous le remettre. Je me flatte qu’il aura cette bonté ; et si la multiplicité de ses affaires l’empêche de vous le rendre aussitôt que je le voudrais, je vous prie de le lui demander.

J’espère qu’il ne m’arrivera plus ce qui m’arriva dans Tancrède, où Mlle Clairon faillit à faire tomber la pièce, en y insérant ou en y faisant insérer des vers ridicules, tels que ceux-ci :

Voyant tomber leur chef, les Maures furieux
L’ont accablé de traits, dans leur rage
cruelle. 1

Je sais bien qu’au théâtre on ne se soucie guère du style ; mais le théâtre devient barbare, et ce n’est pas à moi de fomenter la barbarie.

L’exemplaire que j’envoie est chargé de notes pour l’intelligence des rôles ; mais il n’y en a point pour Athamare, parce que vous le jouez : c’est à vous, au reste, à disposer de ces rôles ; je vous prie de faire mes très-tendres compliments à Mlle Durancy, et de dire à M. Molé combien je m’intéresse à son rétablissement.

Je vous embrasse de tout mon cœur.

V. »

10/07/2022

C’est un chef-d’œuvre de raison, d’éloquence, et de sentiment

... Pour tout dire ce n'est ni le coran, ni l'ancien testament, ni la thora, ni la bhagavad gita, etc., ni aucun des livres qui fondent des religions et arment tant de mains animés par des cervelles abruties . La peste soit de l'infâme !

Reste valable Le Traité sur la Tolérance .

 

 

« A Etienne-Noël Damilaville

17 février 1767 1

Sur votre lettre, mon cher ami, qui nous a paru un peu équivoque, nous avons cru ne pouvoir mieux faire que de faire signer le mémoire par les Sirven, et de l’envoyer à M. de Courteilles, pour le rendre à M. de Beaumont. Nous avons jugé, Mme Denis et moi, que c’était le seul moyen de faire paraître cet excellent ouvrage tel qu’il est, signé par les intéressés. J’estime trop M. de Beaumont pour croire qu’il veuille rien changer à un mémoire si touchant et si victorieux. C’est un chef-d’œuvre de raison, d’éloquence, et de sentiment. Faites l’impossible pour qu’il paraisse tel que je le renvoie. Je mande à M. de Courteilles qu’il peut vous le remettre ; et je n’écrirai à M. de Beaumont qu’en conformité de ce que vous m’aurez mandé. Dites-moi, je vous prie, comment réussit le Bélisaire, dans lequel il y a un si beau morceau sur la tolérance. É l'inf. »

09/07/2022

Mes respects à la noble troupe

... Extrait du discours présidentiel du 14 juillet courant .

 

 

« A Davis-Louis Constant baron de Rebecque, seigneur d'Hermenches, etc., etc.

à Lausanne

17è février 1767 à Ferney

Vous désarmerez les Aristides 1 par l'esprit et par les grâces . À l'égard des Scythes, Mme d'Aubonne n'a qu'à tigrer 2 de la toile . Mme d'Hermenches n'a qu'à mettre quelques fleurs sur une robe blanche, et tout le monde sera bien vêtu ; pour Athamare, je m'en rapporte à lui, il sera bien mis .

Voilà mon cher colonel tout ce que je pourrais vous dire quand je serais le premier tailleur de l'Europe . Vous embellirez le rôle, et j'ose encore espérer, malgré mes fluxions et malgré les Aristides, que j'aurai le bonheur de vous entendre . Mes respects à la noble troupe .

V. »

2 Ce qui signifie « orner de taches pareilles aux mouchetures ou aux bandes du poil de tigre » Littré (qui ne propose aucun exemple d''écrivain.)

08/07/2022

Il est actif, sa gloire est intéressée au succès

... Poutine ? !

 

 

« A Etienne-Noël Damilaville

16è février 1767 1

L’article de votre lettre du 10, concernant un intendant, m’étonne autant qu’il m’afflige. Je crois qu’il sera bon, dans l’occasion, de lui faire parler fortement en votre faveur, sans paraître instruit de ce que vous me mandez. Il m’était venu voir à Ferney, et j’en avais été très content. Je me flatte encore qu’il ne sera pas difficile de le ramener.

Sirven et une de ses filles sont tout prêts à faire le voyage à Paris dès qu'on les mandera . Il sera très convenable qu'ils soient logés modestement à portée de leur avocat au Conseil. Je ne connais point M. Cassen 2; j’étais fort content de M. Mariette, et je vous prie instamment de le lui dire ; mais il faut laisser faire M. de Beaumont, et ne le pas décourager. Il est actif, sa gloire est intéressée au succès ; il est ami de M. Cassen ; il fait encore travailler M. Target, qui est, dit-on, un excellent avocat, et qui doit donner un factum en faveur des filles de Sirven.

Je vous demande deux grâces, mon cher ami : c’est de voir Mariette pour le consoler, et Target et Cassen pour les remercier. J’ai très bonne opinion du procès. Je suis persuadé que les maîtres des requêtes mettront ce dernier fleuron à leur couronne civique. M. de Beaumont croit m’apprendre qu’il a obtenu pour rapporteur M. Chardon ; et il y a près d’un mois que M. Chardon m’a mandé qu’il était rapporteur. Il paraît prendre l’affaire des Sirven à cœur autant que nous-mêmes. Il m’a fait l’honneur de m’envoyer un mémoire 3 sur l’île de Sainte-Lucie, dont il a été intendant : ce mémoire m’a paru un chef-d’œuvre. J’ai été d’autant plus touché de cette marque de confiance qu’elle me fait espérer qu’il aura quelque envie de s’attirer, dans l’affaire des Sirven, les applaudissements des âmes qui sont sensibles au mérite.

Nous avons reçu, maman Denis et moi, le Bélisaire. Nous nous sommes jetés par un heureux instinct sur le chapitre de la tolérance, qui est le chapitre XV. Il nous a enlevés. Si tout le reste est de cette force, l’ouvrage aura le succès le plus durable. Vous me ferez plaisir d’acheter pour moi un exemplaire de mes sottises chez Merlin, de le faire relier, et de le faire présenter de ma part à M. de Marmontel. Voici un petit mot pour lui 4, et l’autre pour M. de Beaumont 5. Pardon, mon très-cher ami, de toutes les peines que je vous donne. E[crasez] L['infâme]. »

1 Copie par Wagnière ; copie contemporaine Darmstadt B. ; édition de Kehl qui suivant la copie Beaumarchais,et suivie par les éditions, omet plusieurs passages sur le logement des Sirven, le règlement de ce qui est dû à Merlin et sur les Scythes .

2 Pierre Cassen, avocat au conseil du roi, est mort à Paris le 23 décembre 1767, âgé de quarante ans. C’est sous son nom que Voltaire fit, en 1768, imprimer sa Relation de la mort du chevalier de La Barre ; voir : https://fr.wikisource.org/wiki/Page:Voltaire_-_%C5%92uvres_compl%C3%A8tes_Garnier_tome25.djvu/513

07/07/2022

comme il essuyait une espèce de petite persécution , il a cru devoir imiter Alcibiade, qui fit couper la queue à son chien pour détourner les caquets

... C'est bien ce que font ces politiciens accusés de violences sexuelles .

Pour mémoire : https://information.tv5monde.com/terriennes/violences-sex...

 

 

« A Jean-François Marmontel, de

l'Académie française, etc.

à Paris

16è février. 1767

Bélisaire arrive ; nous nous jetons dessus, maman et moi, comme des gourmands. Nous tombons sur le chapitre XV ; c’est le chapitre de la tolérance 1, le catéchisme des rois ; c’est la liberté de penser soutenue avec autant de courage que d’adresse ; rien n’est plus sage, rien n’est plus hardi.

Je me hâte de vous dire combien vous nous avez fait de plaisir. Nous nous attendons bien que tout le reste sera de la même force, car vous ne pouvez penser qu’avec votre esprit, et écrire que de votre style. Je vous en dirai davantage quand j’aurai tout lu.

Je vous demande votre indulgence pour la tragédie des Scythes. Elle est d’un jeune homme qui ne devait pas faire de pièce de théâtre à son âge ; mais comme il essuyait une espèce de petite persécution 2, il a cru devoir imiter Alcibiade, qui fit couper la queue à son chien pour détourner les caquets.

Grand merci, encore une fois, de votre beau chapitre ; vous venez de rendre service au genre humain. Dieu vous préserve des regards malins !

V.

Je vous quitte pour entendre la lecture du reste. Bonsoir, mon très cher confrère. »

2 Dans l’affaire Le Jeune.

06/07/2022

Il n’y a certainement pas un instant à perdre

... pour remettre en place les mesures de protection anti-virales , vacances ou pas vacances, ça urge , crême solaire, OK, masque encore plus OK . Déjà trop de morts .

 

 

« A Jean-Baptiste-Jacques Élie de Beaumont

Avocat en Parlement

à Paris

16è février 1767

Mon cher Cicéron, vous venez de faire pleurer le bonhomme Sirven de tendresse et de reconnaissance. Recevez mes nouveaux remerciements ; ajoutez à toutes vos bontés celle de dire à M. Target 1, votre ami, combien je suis touché de ce qu’il veut élever sa voix en faveur des filles de Sirven. Je vous réponds que ce bon homme ne s’adressera pas à d’autres qu’à vous. Les Calas étaient conduits par cinq ou six protestants du Languedoc, et Sirven n’a d’appui que moi ; il ne peut ni ne doit se conduire que par mes conseils et par vos ordres. Vous savez avec quelle impatience j’attends votre mémoire imprimé. Il n’y a certainement pas un instant à perdre. M. Chardon m’a mandé qu’il serait bientôt prêt, malgré l’affaire de la Cayenne 2, qui lui prend tout son temps ; il est humain, il est philosophe et bon juge ; je compte sur lui comme sur vous. Vous aurez la gloire d’écraser deux fois le fanatisme ; et les protestants, éclairés d’ailleurs par votre excellent mémoire contre M. de La Roque, ne seront plus fâchés contre Mme de Canon 3, à qui je présente mes très tendres respects.

N. B. -- Vous ferez très bien d’avertir, par une note, que ces longs délais ne doivent être imputés ni aux Sirven ni à vous. La note est nécessaire, et je vous en remercie. Je vous suis aussi tendrement attaché que si j’avais vécu avec vous.

V. »

1 Gui Jean-Baptiste Target, avocat, né le 17 décembre 1733, mort le 7 septembre 1807. Il a été membre de l’Assemblée constituante.

2 L'enquête concernant l'échec de l'entreprise en Guyane est toujours en cours . On se souvient que l'initiative de cette opération est de Choiseul, qui en a entretenu V* dans une lettre du 27 novembre 1763

Voltaire reparle de cette affaire dans la lettre du 6 décembre 1763 à d'Argental : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2018/11/29/ce-prince-reste-la-pendant-cinq-actes-comme-un-grand-nigaud-6109034.html

3 La dispute concernant les biens de Mme de Beaumont est relative à la propriété de Canon .

05/07/2022

Te crois-tu juste, au moins ?

... https://www.20minutes.fr/politique/3320535-20220705-indep...

 

 

 

« A Charles-Augustin Ferriol, comte d'Argental

et à

Jeanne-Grâce Bosc du Bouchet, comtesse d'Argental

16è février 1767

Mes chers anges sauront donc que dans cette nouvelle édition de la tragédie des Scythes, envoyée par le dernier ordinaire à M. le duc de Praslin, il m’a paru manquer bien des choses, et que dès que je vous eus écrit que je n’y pouvais rien ajouter, j’y ajoutai sur-le-champ quatre vers. Voici à quelle occasion : dans la scène du quatrième acte, entre Athamare et Indatire, ce Scythe dit au prince :

Apprends à mieux juger de ce peuple équitable,
Égal à toi sans doute et non moins respectable.


Athamare ne répond rien à cela ; il est vrai qu’il est pressé de parler de sa demoiselle, mais il me paraît nécessaire de confondre d’abord cette bravade. Je le fais donc répondre ainsi :

Élève ta patrie et cherche à la vanter ;
C’est le recours du faible, on peut le supporter.
Ma fierté, que permet la grandeur souveraine,
Ne daigne pas ici lutter contre la tienne.
Te crois-tu juste, au moins ?

 

Indatire.

Oui, je puis m’en flatter…1 etc.

Il y a encore un mot qui m’a paru trop rude, au deuxième acte. Hermodan, en voyant le repentir d’Athamare, dit :

Je me sens attendri d’un spectacle si rare.


Sozame répond :

Tu ne m’attendris point, malheureux Athamare !


Cela n’est pas juste, cela n’est pas honnête ; il doit lui dire :

Tu ne me séduis point, malheureux Athamare 2 .

Je recommande donc ces deux corrections à vos bontés angéliques ; je vous prie de les faire porter sur l’exemplaire de Lekain et sur les autres. Il n’en coûte que la peine de coller quelques petits pains.

Après cette importunité, je vous demande une autre grâce : c’est d’envoyer un exemplaire bien corrigé à Mme de Florian, qui n’en fera pas un mauvais usage, et qui ne le laissera pas courir. Il ne serait pas mal qu’elle vît une répétition ; elle s’y connaît, elle dit son mot net et court. Plus j’y pense, plus j’aime les Scythes. Je prie Dieu qu’ainsi soit de vous. Le sujet est heureux, ou je suis bien trompé, et le sujet fait tout.

Mille tendres respects.

V. »

1 Les Scythes, Ac. IV, sc. 2 : https://théâtre-documentation.com/content/les-scythes-voltaire#Scene_II-10

2 Ibid, Ac. II, sc. 4 : https://théâtre-documentation.com/content/les-scythes-voltaire#Scene_IV-3