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24/02/2023

Il ne vous reste qu'à vous repentir.

... On le dira très bientôt quand le bordel demandé par le malfaisant Mélenchon et l'hypocrite Marine, les syndicalistes débordés, bloquera en vain l'activité du pays, juste pour la gloire d'avoir râlé, tout ça sans aucune marche arrière sur la loi adoptée .

S'il était besoin d'une preuve sur la nullité des Français en mathématiques, en élémentaire arithmétique, il n'est qu'à constater la vacuité des motifs d'opposition à la loi sur les retraites , oubliant totalement les problèmes de financement ; par quel miracle pourra-t-on multiplier les parts de gâteau sans multiplier les produits de base ?

 

 

« A François-Marie Coger

27 juillet 1767

Vous êtes bien à plaindre, monsieur, de vous acharner à calomnier des citoyens et des académiciens que vous ne pouvez connaître 1.

Vous m'imputez, dans votre critique de Bélisaire, à la gloire duquel vous travaillez, vous m'imputez, dis-je, un poème sur la religion naturelle. Je n'ai jamais fait de poème sous ce titre. J'en ai fait un, il y a environ trente ans, sur la loi naturelle 2, ce qui est très différent.

Vous m'imputez un Dictionnaire philosophique, ouvrage d'une société de gens de lettres, imprimé sous ce titre, pour la sixième fois, à Amsterdam, qui est une collection de plus de vingt auteurs, et auquel je n'ai pas la plus légère part 3.

Vous osez profaner le nom sacré du roi ( page 96 4 ), en disant que Sa Majesté en a marqué la plus vive indignation à M. le président Hénault et à M. Capperonnier. J'ai en main la lettre de M. le président Hénault qui m'assure que ce bruit odieux est faux. Quant à M. Capperonnier, j'atteste sa véracité sur votre imposture 5. Vous avez voulu outrager et perdre un vieillard de soixante et quatorze ans, qui ne fait que du bien dans sa retraite . Il ne vous reste qu'à vous repentir.

Signé Voltaire. »

1 Allusion à une « nouvelle édition » de l'Examen du Bélisaire de M. Marmontel, de Coger, édité vers le milieu de juillet . Voir : https://books.google.fr/books?id=PpZZAAAAcAAJ&printsec=frontcover&hl=fr&source=gbs_ge_summary_r&cad=0#v=onepage&q&f=false

3 On peut aussi entendre par là « auquel la part que j'ai prise n'est pas la plus légère », donc essentielle .

4 Référence ajoutée par Wagnière ne bas de page .

5 On ne connaît pas cette lettre de Hénault, ni de celle de Capperonnier à laquelle V* semble se référer par avance . Cependant, dans une lettre du 4 août suivant, d’Alembert écrira à V* : « […] à votre place je me serais contenté d'avoir le désaveu du président Hénault […], de Capperonnier et de Le Bault, et j'aurais ensuite donné publiquement à Coger un démenti bien formel, supposé encore que la chose en veille la peine […]. »

23/02/2023

la Sorbonne, entraînée par un zèle louable, mais très peu éclairé, et qui fait peu d'honneur à la nation

... Aux dernières nouvelles, il semblerait bien que la Sorbonne se soit améliorée : http://www.konnexion-jeunesse.fr/index.php/2020/05/18/jet...

Mais elle ne sera jamais parfaite : trop  politique !

 

 

« A Jean Le Rond d'Alembert

[25 juillet 1767] 1

Pendant que la Sorbonne, entraînée par un zèle louable, mais très peu éclairé, et qui fait peu d'honneur à la nation, veut censurer Bélisaire, il est traduit dans presque toutes les langues de l'Europe ; l'impératrice de Russie mande de Casan , en Asie, qu'on y imprime actuellement la traduction russe. M. d'Alembert est prié de faire passer ce petit billet à M. Marmontel, en quelque lieu qu'il puisse être. »

1 L'édition Lettre de M. de Voltaire à M. Marmontel date simplement ce billet de juillet 1767 .

22/02/2023

« Sur les vrais intérêts d'un souverain »

... Charles III les dévoilera-t-il ?

 

 

« A Jean-François Marmontel

[25 juillet 1767] 1

[…] Dans le long voyage que Sa Majesté l'impératrice de Russie vient de faire dans l'intérieur de ses États, elle a daigné s'amuser, dans ses loisirs, à traduire Bélisaire en langue russe. Les seigneurs de sa suite ont eu chacun leur chapitre. Le neuvième « Sur les vrais intérêts d'un souverain », est tombé en partage à Sa Majesté. Il ne pouvait être en de meilleures mains ; aussi dit-on qu'il est traduit dans la plus grande perfection. Sa Majesté a pris la peine de rédiger elle-même tout l'ouvrage. Elle le fait imprimer actuellement et comme il a été commencé dans la ville de Tvere, c'est à l'archevêque de Tvere que l'impératrice l'a dédié [...]. »

1 L'édition de Kehl donne cette lettre comme le « petit billet » inclus dans la lettre du 25 juillet 1767 à d'Alembert .

21/02/2023

je suis hors de combat, mais j'encourage les combattants

...

 

« A Philippe-Antoine de Claris, marquis de Florian

et à

Marie-Elisabeth de Dompierre de Fontaine, marquise de Florian

24è juillet 1767 1

Mes chers patrons d'Hornoy, je suis toujours prêt à aller trouver le duc de Virtemberg, et je ne pars point. Mauvaise santé, travaux nécessaires, affaires qui m'ont traversé, tout s'est opposé jusqu'à présent à mon voyage.

Il est vrai que Mme Denis a donné de belles fêtes, mais je suis trop vieux et trop malade pour en faire les honneurs. Je crois que l'affaire des Sirven sera jugée à Compiègne à la fin du mois, et nous espérons qu'elle le sera favorablement. Ce sera une seconde tête de l'hydre du fanatisme abattue.

Je profite de l'adresse que vous m'avez donnée pour vous envoyer un petit mémoire qui regarde un peu votre pays de Languedoc. Il a déjà eu son effet. M. de Gudanes, commandant au pays de Foix, a menacé le sieur La Beaumelle de le mettre pour le reste de sa vie dans un cachot s'il continuait à vomir ses calomnies.

Je ne sais point encore de nouvelles du procès de M. de Beaumont ; son affaire est bien épineuse, et il est triste qu'il réclame en sa faveur la sévérité des mêmes lois contre lesquelles il a paru s'élever, avec l'applaudissement du public, dans le procès des Calas et des Sirven.

MM. de Chabanon et de La Harpe sont toujours à Ferney; cela vous vaudra deux tragédies nouvelles pour votre hiver. Pour moi, je suis hors de combat, mais j'encourage les combattants.

Aimez-moi toujours un peu, et soyez sûrs de ma tendre amitié. 

V.»

1 L'édition de Kehl amalgame cette lettre avec celle du 9 juin 1767 .

20/02/2023

j’aime mieux mes enfants tortus et bossus, que les beaux bâtards que l’on me donne

... Paroles du président à qui l'on demande de liquider son gouvernement ?

 

 

« A Louis-François-Armand du Plessis, duc de Richelieu

A Ferney, 22è Juillet 1767.

Je me flatte, monseigneur, que c’est par votre ordre que M. de Gudanes, commandant au pays de Foix, a fait de justes menaces à La Beaumelle ; mais ces menaces ne l’empêchent pas de faire secrètement réimprimer dans Avignon les calomnies affreuses qu’il a vomies contre la maison royale, et contre tout ce que nous avons de plus respectable en France . Après le crime de Damiens, je n’en connais guère de plus grand que celui d’accuser Louis XIV d’avoir été un empoisonneur, et de vomir des impostures non moins exécrables contre tous les princes. J’ignore si vous êtes actuellement à Paris ou à Bordeaux ; mais, en quelque endroit que vous soyez, vos bontés me sont bien chères, et j’espère qu’elles feront toujours la plus grande douceur de ma retraite. Je compte sur votre protection pour les Scythes à Fontainebleau ; j’aurai l’honneur de vous envoyer la nouvelle édition qu’on fait à Lyon ; je vous demanderai qu’il ne soit pas permis aux comédiens de mutiler mes pièces. Vous savez qu’il y a des gens qui croient en savoir beaucoup plus que moi, et qui substituent leurs vers aux miens. Je ne fais pas grand cas de mes vers ; mais enfin j’aime mieux mes enfants tortus et bossus, que les beaux bâtards que l’on me donne.

Je ne sais pas encore quelles sont vos résolutions sur Gallien ; il y a longtemps que je ne l’ai vu ; il est presque toujours à Genève. Si j’avais cru que vous le destinassiez à être votre secrétaire, je l’aurais engagé à former sa main ; mais comme vous ne m’avez jamais répondu sur cet article, et que je n’ai point d’autorité sur lui, je me suis borné à le traiter comme un homme qui vous appartient, sans prendre sur moi de lui rien prescrire. Je souhaite toujours qu’il se rende digne de vos bontés.

Je n’ai que des nouvelles fort vagues touchant le curé de Sainte-Foy et les protestants qui sont en prison. Cette affaire m’intéresse, parce qu’elle peut beaucoup nuire à celle des Sirven qui se jugera à Compiègne.

Je vous supplie de conserver vos bontés au plus ancien serviteur que vous ayez, et au plus respectueusement attaché.

V. »

 

 

 

 

 

 

Je vous prie d'excuser un vieillard malade, qui a presque perdu la vue

... Honneur et bon anniversaire à ce grand homme , né, selon lui-même le 20 février 1694 (ce que je veux bien croire, car qui peut être davantage concerné que lui-même ?) .

VIVE   VOLTAIRE

329è ANNIVERSAIRE

 

 

« Au ch[evalier] CH. du C. 1

Du château de Ferney, près Genève, 24 juillet 1767

L'honneur que vous m'avez fait, monsieur, de me choisir pour m'apprendre qu'il y a à Andely une maison où a logé quelque temps le grand oncle de Mlle Corneille , que j'ai le bonheur d'avoir chez moi, et qui est très bien mariée, exigeait de moi une réponse plus prompte 2. Je vous prie d'excuser un vieillard malade, qui a presque perdu la vue . Je n'en suis pas moins sensible à votre attention .

J'ai l'honneur d'être, etc..

Voltaire

gentilhomme ordinaire

de la chambre du roi . »

1 Édition « Réponse de M. de Voltaire [etc.] », Mercure de France, septembre 1767 .

2 Le chevalier du C., gouverneur d'Andely (apparemment il s'agit à l'époque de Pierre Rémon, seigneur de Farceaux ) a écrit à V* le 24 juin 1767 pour lui dire à quel point la mémoire de Corneille est vénérée à Andely.

19/02/2023

Il est difficile de comprendre comment un corps entier s’obstine à se rendre ridicule

... Il est actuellement difficile de donner la palme, soit aux députés de l'opposition, soit au gouvernement, les uns semeurs de discorde et de haine, les autres incapables de donner un texte de loi qui soit juste et parfaitement nécessaire .

On dépasse, il est vrai le qualificatif de ridicule pour arriver à l'incompréhensible .

 

 

« A Etienne-Noël Damilaville

22 juillet 1767 1

Je ne puis que vous répéter, mon cher ami, que je suis très fâché que Lavaysse soit le beau-frère de La Beaumelle, mais que ce n’est pas une raison pour que je me laisse accabler par les calomnies de ce malheureux. Mon mémoire présenté aux ministres a eu déjà une partie de l’effet que je désirais. Le commandant du pays de Foix a envoyé chercher La Beaumelle, et l’a menacé des plus grands châtiments ; mais cela ne détruit pas l’effet de la calomnie. Le devoir des ministres est de la punir ; le mien est de la confondre. Je ne sais ni pardonner aux pervers, ni abandonner les malheureux. J’enverrai de l’argent à Sirven : il n’a qu’à parler.

M. Marin a dû vous faire tenir un paquet ; c’est la seule voie dont je puisse me servir.

Vous savez que j’ai écrit à M. Daguesseau. L'affaire de M. de Beaumont ne sera-t-elle pas rapportée au Conseil avant celle des Sirven ? C'est ce que j'ignore .

On m’assure que la Sorbonne lâchera toujours son décret contre Bélisaire. Il est difficile de comprendre comment un corps entier s’obstine à se rendre ridicule.

Je vous embrasse en courant, mais très tendrement. »

1 Copie contemporaine Darmstadt B. ; copie contemporaine B. H. ; édition de Kehl qui ; d'après la copie Beaumarchais, amalgame à la présente lettre une version déformée de la lettre du 27 juillet 1767, où manquent les mots « J'en ai encore à lui » et le troisième paragraphe réduit à J'ai écrit à M. d'Aguesseau . Voir : http://www.monsieurdevoltaire.com/2015/06/correspondance-annee-1767-partie-41.html