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05/01/2023

votre voyage à Paris fera du bien au petit troupeau des fidèles

... Ce qu'il en reste en tout cas : https://www.marianne.net/politique/le-coup-de-com-pantin-...

 

 

« A François-Henri-Louis Leriche

19è Juin 1767 1

Un solitaire, monsieur, chez qui vous avez bien voulu accepter pour trop peu de temps une petite cellule, et qui a été bien affligé de votre prompt départ, prie le Seigneur continuellement pour votre salut, et pour celui de vos frères qui souffrent persécution en ce monde. Il se flatte que votre voyage à Paris fera du bien au petit troupeau des fidèles.

On a dû vous remercier de la bonté que vous avez eue de vous charger d’un paquet que vous avez fait rendre à son adresse. Si, à votre retour, vous passez par Lyon, songez que nous sommes sur votre route, et n’oubliez pas les bons moines qui vous sont essentiellement dévoués. Comptez surtout que vous avez en moi un serviteur attaché pour jamais. »

1 Voir page 136 de Christophe Paillard - Société des études voltairiennes

http://voltaire-lire.msh-lse.fr › pdf › RV_11_1_7_CPaillard

Voltaire à François Louis Henri Leriche, 19 juin 1767 (D14231).

04/01/2023

il profite de ses offres obligeantes

... Père Noël , intermittant du spectacle , auras-tu le même soutien en 2023 ?

https://www.20minutes.fr/insolite/4015180-20221216-nord-maire-prend-arrete-municipal-aider-pere-noel-tournee

Illustration cadeaux de Noël.

 

 

« A François-Gabriel Le Fournier, chevalier de Wargemont 1

Le solitaire pour qui M. le comte de Wargemont a eu tant de bonté le remercie très humblement ; il profite de ses offres obligeantes. Il prend la liberté de lui envoyer ce paquet 2. Il lui présente son respect et sa reconnaissance.

[A3] Ferney, 18è juin 1767. »

2 Voir le début de la lettre du 19 juin 1767 à d'Alembert : 6916 de https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k411361p/texteBrut

3 Le bord de la feuille du manuscrit a été coupée, mais l'accent reste visible .

03/01/2023

le temps n'est pas propre

... Et il n'est pas ici question de la météo . Trop d'assassins sont encore à la tête d'Etats, c'est irrespirable, il est temps qu'ils disparaissent : c'est un de mes voeux !

 

 

« A Jacques Lacombe, Libraire

Quai de Conti

à Paris

12è juin 1767 à Ferney

Vous avez raison, monsieur, la multiplicité des éditions faites en province et chez l'étranger ne permet pas que vous en fassiez une nouvelle, et d'ailleurs, le temps n'est pas propre . Si vous jugez à propos de faire le petit recueil que vous projetez, je pense avec vous que cette entreprise sera convenable à la fin de l’automne . Il est vrai que MM. Cramer vous ont prévenu . Ils ont imprimé un recueil de mélanges qui contient Les Scythes, Le Triumvirat, l'Avis au public sur les Calas et les Sirven, Le Philosophe ignorant, sous le titre de Questions d'un homme qui ne sait rien 1; le Commentaire sur les délits et les peines, etc.

Vous me feriez plaisir, monsieur, de m'apprendre si le petit livre intitulé Supplément à la Philosophie de l'histoire se débite, et s'il fait quelque sensation .

Est-il vrai que la Sorbonne a abandonné le projet de censurer Bélisaire ?

Je vous embrasse de tout mon cœur, et je vous prie de me continuer votre amitié .

V. »

1 Les Questions d'un homme qui ne sait rien ne sont qu'une section du volume IV des Nouveaux mélanges, 1767 . Mais il est possible que cette section ait été publiée séparément.

Voir : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k2055624/texteBrut

et XXI de https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k4113177/texteBrut

02/01/2023

Au reste nous espérons que nos affaires finiront bientôt

... Premier voeu pour 2023, tant le passif 2022 est lourd en tous domaines .

Numérique – Page 2 – binaire

 

 

 

« A Etienne-Noël Damilaville

12 juin 1767 , à Genève 1

J'ai vu M. de Voltaire, monsieur, comme vous me l'avez ordonné par votre lettre du 2è juin. Sa santé décline toujours, et ses sentiments pour vous ne s'affaiblissent pas.

Sirven, que vous protégez, est parti avec une lettre pour vous 2. Nous nous flattons que vous le présenterez à M. Cassen, avocat au Conseil, et qu'il obtiendra le rapport de son affaire, Je n'ai encore aucune nouvelle sur celle de M. et de Mme de Beaumont. Il serait fort triste que notre ami succombât. Pourriez-vous m'envoyer le dernier factum de sa partie adverse ? Voulez-vous bien avoir la bonté de faire donner cinquante-trois livres au sieur Briasson 3?

La Seconde Lettre de M. de Lemberta 4 se débite à Genève, mais elle n'est point encore à Lyon. Je ne sais comment je pourrai faire pour la lui envoyer, car il est très sévèrement défendu de faire passer des imprimés du pays étranger à Paris, quoiqu'il soit permis d'en envoyer de Paris chez l'étranger. La raison m'en paraît plausible . Les livres imprimés hors de France n'ont ni approbation ni privilège, et peuvent être suspects; mais les moindres brochures imprimées en France étant imprimées avec permission, et munies de l'approbation des hommes les plus sages, elles portent leur passeport avec elles. Ainsi j'ai reçu sans difficulté l'excellent Supplément à la Philosophie de l'Histoire 5, et l'Examen de Bélisaire 6, composés au collège Mazarin mais je ne crois pas qu'on puisse avoir les réponses à Paris. Il est d'ailleurs très difficile de répondre à ces ouvrages supérieurs, qui confondent la raison humaine.

On a fait en Hollande une sixième édition du Dictionnaire philosophique 7. Apparemment que ce livre n'est pas aussi dangereux qu'on l'avait présumé d'abord. On y a ajouté plusieurs articles de divers auteurs. J'en ai acheté un exemplaire. Je vous avoue que j'ai été très content d'y voir partout l'immortalité de l'âme et l'adoration d'un Dieu. Au reste, il est ridicule d'avoir attribué ce livre à M. de Voltaire, votre ami . C'est évidemment un choix fait avec assez d'art de plus de vingt auteurs différents.

On me mande aussi qu'on imprime à Amsterdam un ouvrage curieux de feu milord Bolingbroke. Mais il faut plus de trois mois pour que les livres de Hollande parviennent ici par l'Allemagne. Je crois que toutes ces nouveautés vous intéressent moins que les deux vingtièmes. Nous sommes gens de calcul à Genève 8, et nous jugeons que la continuation de cet impôt est indispensable, parce que l'État doit payer les dettes de l'État.

Au reste nous espérons que nos affaires finiront bientôt, grâce aux bontés de Sa Majesté, qui est aussi aimée et aussi révérée à Genève qu'en France.

J'ai l'honneur d'être, monsieur, etc.

Boursier. ».

1 Copie par Wagnière . L'édition de Kehl suivant la copie Beaumarchais est incomplète et peu soignée . Ici, édition Beuchot .

3 Phrase restituée par Beuchot .

5 Sur ce Supplément à la philosophie de l'Histoire, voir lettre du 7 juin 1767 à Damilaville .

6 F.-M. Coger, Examen du Bélisaire de M. Marmontel, 1767 : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k9796v.image

7 Sur cette « sixième édition » du Dictionnaire philosophique, voir lettre du 5 avril 1766 à Lacombe : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2021/07/09/je-voudrais-vous-donner-bien-des-causes-a-soutenir-6326213.html

8 Vers de La Guerre civile de Genève I, 21: «  Noble cité, riche-, fière et sournoise; On y calcule, et jamais on n'y rit. »  https://fr.wikisource.org/wiki/Page:Voltaire_-_%C5%92uvres_compl%C3%A8tes_Garnier_tome9.djvu/526

01/01/2023

Si le parlement trouve le secret de libérer l'État sans contributions, il me paraîtra fort habile

... Le 49.3 au galop "Hello happy taxpayers ! On a besoin de super-héros : https://www.dailymotion.com/video/x84kx9r

Droopy - (Collectif) [BDNET.COM]

 BONNE ANNEE 2023

 

 

« A François Achard Joumard Tison, marquis d'Argence

11è juin 1767

Mon cher marquis, j'allais vous écrire quand j'ai reçu votre lettre. Je n'ai pas, depuis quelque temps, une destinée fort heureuse. J'ai été bien consolé quand vous m'avez appris que vous viendriez passer quelque temps dans votre ancien ermitage, et accepter une cellule dans l'abbaye de Ferney . Mais voici une nouvelle contradiction qui me survient. Je ne sais si vous êtes instruit que j'ai la plus grande partie de mon bien chez M. le duc de Virtemberg. On propose un arrangement, et je me trouve dans la nécessité d'aller à Montbéliard. Ce voyage me déplaît fort, mais il m'est indispensable. Je vous prie de m'instruire au juste du temps auquel vous pourrez venir, afin que je règle ma marche. Je présume qu'on commencera le procès des Sirven au Conseil pendant votre séjour à Paris. Il me paraît presque impossible qu'on ne leur rende pas la même justice qu'aux Calas.

Vous allez voir des remontrances sur les deux vingtièmes . C'est fort bien de remontrer, mais il faut payer ses dettes. Si le parlement trouve le secret de libérer l'État sans contributions, il me paraîtra fort habile. Messieurs vos fils seront sans doute du camp de Compiègne. N'irez-vous pas à ce spectacle? il est plus beau que ceux dont vous me parlez. Voulez-vous bien me mettre aux pieds de Mme la princesse de Ligne ? Je la crois très favorable à la bonne cause. Adieu; je vous embrasse de tout mon cœur.

V. »

31/12/2022

Mettez votre gloire à faire réussir ce que vous avez approuvé

...Et assumez-en les conséquences !

 

 

« A Charles-Augustin Ferriol, comte d'Argental, Envoyé

de Parme, etc.

Quai d'Orsay

à Paris

et à

Henri-Louis Lekain

10 juin [1767]

Si vous vous portez bien, mon cher ange, j'en suis bien aise . Pour moi, je me porte mal . C'est ainsi qu'écrivait Cicéron, et je ne vois pas trop pourquoi on nous a conservé ces niaiseries . M. de Thibouville me mande que votre santé est meilleure et que vous n'êtes point au lait . Il dit grand bien de votre régime . Jouissez, mes anges, d'une bonne santé sans laquelle il n'y a rien . M. de Thibouville m'écrit une lettre peu déchiffrable, mais dans laquelle j'ai entrevu que Mlle Durancy a passé de Scythie au Canada 1 , qu'elle s'est perfectionnée dans les mœurs sauvages et qu'au lieu de se sacrifier pour son amant elle le tue par mégarde . C'est là sans doute un beau coup de théâtre, et digne du parterre velche . Voici ce que je dois répondre à M. de Thibouville sur Les Scythes et ce que je vous prie de lui communiquer .

Puisque vous renoncez à votre diabolique monologue, je vous aimerai toujours et il n'y aura rien que je ne fasse pour vous plaire . Je serai de votre avis sur tous les petits détails dont vous me parlez , du moins sur une bonne partie .

J'attendrai surtout Fontainebleau pour envoyer à peu près tout ce que vous désirez . Je me flatte toujours que la naïveté singulière des Scythes les sauvera à la fin, car la naïveté est un mérite tout neuf ; et il faut du neuf aux Velches . Mettez votre gloire à faire réussir ce que vous avez approuvé, et ne vous laissez jamais séduire par ces Velches 2 capricieux.

 

À vous , M. Lekain

Continuez, combattez pour la bonne cause, ne vous laissez point abattre par les cabales et par le mauvais goût . J'aimerai toujours vos talents et votre personne et, s'il me restait des forces, c'est pour vous que je les emploierais.

 

Voilà, mon cher ange, tous mes sentiments que je dépose entre vos mains, et que je vous supplie de faire valoir avec votre bonté ordinaire . Mais surtout ayez soin d'une santé si chère à tous ceux qui ont ou qui ont eu le bonheur de vivre avec vous . »

1 Allusion à Hirza ou les Illinois ; voir lettre du 16 mai 1767 à Argental : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2022/12/02/nul-monarque-avant-moi-sur-le-trone-affermi-n-a-quitte-ses-e-6415043.html

Thibouville avait induit Voltaire en erreur. Le seul rôle de femme qu'il y ait dans la tragédie Hirza ou les Illinois n'était pas joué par M"' Durancy, mais par M"° Dubois.

2 Curieusement, V* a d'abord écrit sous ce mot squelettes.

30/12/2022

Le seul secret pour faire contribuer sans murmure est de montrer le bon usage qu'on a fait des contributions ...quand on avait le malheur de ne pouvoir plus être catin, il fallait être maquerelle

... Mais il me semble bien que nos gouvernants aient pris une option sensiblement différente, et ce rôle de maquereau se fait en toute légalité :" quand on avait le malheur de ne pouvoir plus être catin, il fallait être maquerelle " disent-ils pour toute défense . Où est le plaisir ?

 

 

« A Philippe-Antoine de Claris, marquis de Florian

9 juin 1767 1

Seigneurs châtelains, nous vous rendons grâces du pied des Alpes, d'avoir pensé à nous dans les plaines de Picardie. Il n'y a que trois jours que nous avons du beau temps. J'ai été bien près d'aller m'établir auprès de Lyon, tant j'étais las des tracasseries genevoises, qui ne finiront pas de sitôt. Le diable est à Neuchâtel, comme il est à Genève; mais il est principalement dans le corps de Jean.-Jacques , qui s'est brouillé en Angleterre avec tout le canton où il demeurait. Il s'est enfui au plus vite, après avoir laissé sur sa table une lettre 2 dans laquelle il chantait pouille à ses hôtes et à ses voisins. Ensuite il écrivit une lettre au grand chancelier 3 pour le prier de lui donner un messager d'État qui le conduisît au premier port en sûreté. Le chancelier lui fit dire que tout le monde en Angleterre était sous la protection des lois. Enfin Rousseau est parti avec sa Vachine4 4, et il est allé maudire le genre humain ailleurs.

Lasciamolo andare che fara buon viaggio 5 . Pour moi je ne ferai d'autre voyage que celui de Montbéliard si j'en ai la force . Les gens de M. le duc de Virtemberg se moquent de moi ; il faut absolument que je les mette à la raison .

J'ai reçu une lettre pleine d'esprit et de bon sens du jeune Morival, compagnon de l'infortuné chevalier de La Barre 6, enseigne de la colonelle de son régiment. S'il vient jamais assiéger Abbeville, soyez sûrs qu'il vous donnera des sauvegardes mais il n'en donnera pas à tout le monde.

J'attends avec impatience l'état des finances, que l'on dit imprimé au Louvre. Je trouve cette confiance et cette franchise très nobles. C'est ainsi qu'en usa M. Desmarets 7, et cette méthode fut très applaudie. Le seul secret pour faire contribuer sans murmure est de montrer le bon usage qu'on a fait des contributions. Personne n'en fera moins mauvaise chère pour payer les deux vingtièmes. Cet impôt d'ailleurs n'étant point arbitraire n'est sujet à aucune malversation, et cela console le peuple, c'est à l'État que l'on paye, et non pas aux fermiers généraux.

J'ai oublié l’adresse que vous m'avez donnée pour vous faire passer des paquets un peu gros ; vous me donnerez cette adresse quand j'aurai le bonheur de recevoir de vos nouvelles . Il y a longtemps que je n'en ai eu des deux conseillers . La Harpe est toujours chez nous; mais point de tragédies. M. de Chabanon en fait une, encore y a-t-il bien de la peine. Pour moi, je suis hors de combat. Je me console en formant des jeunes gens. Mme de Fontaine-Martel disait que quand on avait le malheur de ne pouvoir plus être catin, il fallait être maquerelle.

Sur ce, je vous embrasse le plus cordialement et le plus sensiblement du monde.

9è juin 1767. »

1 L'édition de Kehl omet le second paragraphe, ainsi que le début de l'avant-dernier (jusqu'à … La Harpe est toujours chez nous , compris) ce dernier étant remplacé par des extraits de la lettre du 24 juillet : 6951 : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k411361p/texteBrut

2 Ce doit être la lettre de J.-J. Rousseau à Davenport, du 30 avril 1767

3 Cette lettre n'est pas dans les œuvres de Rousseau.

4 C'est du nom de Vachine que Voltaire appelle Thérèse Levasseur dans le chant III de sa Guerre civile de Genève; voir tome IX. : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k411325t/texteBrut

5 Laissons-le aller, et bon voyage.

6 Cette apposition au nom de Morival est ajouté de la main de V* en marge .