26/05/2025
qu'il lui donne beaucoup d'argent pour faire une ville d'un village, attendu que nous ne sommes plus dans le temps où on les bâtissait au son de la flûte, et où on les détruisait au son des trompettes
...
« A Louise-Honorine Crozat du Châtel, duchesse de Choiseul
8 décembre 1769 1
Madame,
Nous, frères Cucufin et frère Roch de Pediculis, nous présentons à Votre Grandeur, et à la grandeur de monseigneur votre époux notre fervente gratitude, valant juste six cents livres 2. Que le Dieu de miséricorde, vous les rende dans le ciel le plus tard qu'il pourra .
Nous avons excommunié notre frère indigne François Guillemet qui a eu la brutalité de vous écrire qu'il renonçait à Votre Grandeur et qu'il ne voulait plus avoir affaire qu'à des bourgeoises . Frère François est un pauvre homme qui ne connaît pas le monde comme vous ; il est très repentant de sa faute, mais nous ne lèverons notre excommunication que quand Votre Grandeur lui aura pardonné . Il nous a dit en se frappant la poitrine qu'il vous avait envoyé une paire d’heures pour madame votre petite-fille, et qu'il récite des psaumes à votre intention .
Nous adressons tous les vœux ardents au Seigneur pour la prospérité des armes du grand-papa de votre petite-fille contre les hypocrites . Nous prions Dieu qu'il lui donne beaucoup d'argent pour faire une ville d'un village, attendu que nous ne sommes plus dans le temps où on les bâtissait au son de la flûte, et où on les détruisait au son des trompettes .
Que Dieu vous comble de ses grâces, madame, elles ne vaudront pas les trois qui vous suivront partout . Si vous ne savez pas leur nom en grec demandez-le à M. l'abbé Barthélémy .
Notre cordon salue très humblement votre ceinture et nous sommes très dévotement avec une séraphique reconnaissance et avec le plus profond respect,
madame, de Votre Grandeur,
les très humbles, très obéissants, très obligés et très puants serviteurs
Cucufin et frère Roch de Pediculis
capucins dignes. »
1 Copie par Wyart .
2Wyart explique, en tête du manuscrit : « La d[uchesse] de Choiseul avait obtenu une gratification de 600 livres que M. de Voltaire lui demandait pour un couvent de capucin. »
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25/05/2025
Je ne puis, ni ne veux l'entretenir à mes dépens toute ma vie, lui et les siens . J'ai des parents pauvres qui doivent avoir la préférence
... Propos trumpiens pour excuser le désengagement matériel U.S. et l'aide financière à Zelensky ? Propos d'un Trump qui a force de fréquenter des milliardaires veut être en tête de liste, lui et les siens ?
« A Jean-Baptiste-Jacques Élie de Beaumont
Avocat au Parlement
rue Pavée-Saint-André-des-Arts
à Paris
8è décembre 1769 à Ferney
Vous voilà je crois revenu à Paris, mon très cher Cicéron, plus d'un malheureux va être bien aise . J'ai presque honte au milieu des affaires dont vous êtes surchargé d'abuser de votre temps, mais vous ne serez pas fâché d'apprendre que les juges de Sirven en première instance ont été au désespoir d'être obligés d'avouer qu'ils s'étaient trompés, de lui ouvrir les prisons, et de lui donner main-levée du peu de bien qui lui reste . Comme la sentence ne dit pas qu'il a été injustement condamné, et que même il faut qu'il paie les frais de la contumace, il plaide actuellement au parlement de Toulouse pour obtenir un jugement plus honnête .
Quant à M. Durey, il est malheureux d'une autre façon, c'est par sa faute ; il a fait d'énormes sottises 1 de plus d'une espèce, mais il en est bien puni, et peut-être trop . L'état très étroit où il s'est longtemps trouvé, lui a fait contracter des dettes ; il était mon voisin ; il est frère de Mme de Sauvigny ; j'ai eu pitié de lui ; j'ai payé ses dettes , je l'ai retiré chez moi pendant neuf mois . Pour récompense de ma petite attention, je ne sais quel homme serviable a écrit, ou dit à Mme de Sauvigny et à M. Gerbier que je faisais un mémoire contre Mme de Sauvigny en faveur de son frère . Voici mon mémoire .
Je ne puis, ni ne veux l'entretenir à mes dépens toute ma vie, lui et les siens . J'ai des parents pauvres qui doivent avoir la préférence .
La commission qui liquide ses biens lui donne six mille livres par an . Cet arrangement m' a paru honnête .
Sur ces six mille livres, il est obligé de faire une pension de douze cents livres indispensablement . Reste quatre mille huit cents livres . Il n'a pas un meuble, et il serait bien dur à l'âge de cinquante-trois ou cinquante-quatre ans d'aller passer sa vie dans un cabaret en Suisse . Il est, ce me semble, de l'honneur de sa famille qu'il vive décemment . On pourrait avec deux mille écus une fois payés lui faire avoir le pur nécessaire dans le pays de Neuchâtel où il compte se retirer . J'ai fait ce que j'ai pu pour le rendre sage, et pour que jamais sa famille ne rougisse de lui . C'est à elle à faire quelque chose . M. Gerbier peut très bien engager les créanciers à céder deux mille écus qu'ils reprendront bien aisément sur les revenus . Si le tuteur ou M. de Sauvigny veulent s'engager à faire compter deux mille écus dans trois mois, je me chargerai dès à présent à 2 lui faire meubler un appartement à Neuchâtel où il est naturalisé, et où il est assez aimé . La dame chez laquelle il logeait est une femme très sage et très entendue qui ménagerait sa bourse, et il a besoin d'être en de telles mains .
Voilà mes propositions . Vous pouvez, mon cher ami, à votre loisir, faire lire ma lettre à Mme de Sauvigny ou à M. Gerbier. Vous ferez assurément une très belle action, qui jointe à toutes celles que vous avez déjà faites, vous obtiendront un jour une canonisation en forme chez tous les bons cœurs et chez tous les bons philosophes .
Je ne sais si on fera ce que je demande, mais je sais bien qu'on ne peut pas me désapprouver .
Adieu, mon cher Cicéron . Mme Denis vous fait les plus sincères compliments ; elle ressemble à tous ceux qui vous ont connu, elle vous aime autant qu'elle vous estime .
Mille respects à madame de Beaumont.
V. »
1 Sur ces « sottises », voir lettre du 11 septembre 1769 à Mme Denis : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2025/03/25/je-ferai-probablement-comme-tous-les-autres-hommes-je-mourrai-en-ayant-des.html
2 On attend de au lieu de à .
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24/05/2025
faire payer le restant
... Trump, l'enflé US , continue son ratissage et revient à la charge contre l'Europe : https://www.liberation.fr/international/europe/donald-tru...
Qu'il n'oublie pas que l'Europe n'est pas négligeable .
« A Gaspard-Henri Schérer, Banquier
à Lyon
Je vous prie, monsieur, d'ajouter à toutes vos bontés pour moi, celle [de] vouloir bien vous faire payer le restant de la lettre de change ci-jointe 1. Je vous serai très obligé .
J'ai l'honneur d'être, monsieur, votre très humble et très obéissant serviteur
Voltaire.
A Ferney 7è décembre 1769.2 »
1 Probablement la lettre de change destinée à Sirven ; voir lettre du 10 décembre 1769 à Audra : https://www.monsieurdevoltaire.com/2015/10/correspondance-annee-1769-partie-38.html
2 Original signé, cachet »Genève » ; ce manuscrit est endossé « [,,,] reçue le 9 déc[em]bre »
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23/05/2025
Cet inconcevable fou descend en droite ligne du chien de Diogène : vous lui faites bien de l’honneur de prononcer son nom
... Faute de prononcer le nom du chef du Hamas terroriste qu'on ne connait pas, on peut (dans la droite ligne macronienne ) mettre Netanyahou au rang des fous sanguinaires . Il rend toute paix impossible, il ne vit que dans la rancoeur , quelque chose en lui est pourri. En continuant à faire mourir hommes femmes et enfants désarmés , par les bombes et par la famine, il va faire passer Poutine pour un doux conquérant . Sans attendre coupons lui les soutiens financiers et militaires , chaque minute est tachée de sang . Insupportable vision . La Shoa n'a donc rien appris à ces salopards d'extrême droite israélienne pour qu'ils massacrent tant ?
https://www.france24.com/fr/culture/20250509-l-actu-en-de...
« A Joseph-Michel-Antoine Servan 1
A Ferney 6è décembre 1769
Monsieur,
La lettre dont vous m’honorez me ranime. Je suis bien malade, et presque mourant ; mais portez-vous bien et vivez. Soyez très sûr que, malgré votre modestie, le monde a besoin de vous. M. l’abbé de Ravel m’a dit que votre santé était très faible ; je vous conjure d’en avoir grand soin, et surtout de votre poitrine.
Il est très vrai que j’ai souvent sur ma cheminée et sous mes yeux le peu d’écrits publics qu’on a de vous ; mais je vous ai donné mon cœur . Je m’intéresse à votre vie encore plus, s’il est possible, qu’à votre gloire . Qu’il y ait trois ou quatre hommes comme vous en France, et la France en vaudra mieux.
Vous ai-je jamais dit combien de larmes interrompirent la lecture que je faisais à douze ou quinze personnes de ce discours 2 dans lequel vous vengiez les droits de l’humanité contre un lâche qui s’était fait catholique, apostolique, romain, pour trahir sa femme et la réduire à l’aumône ? On m’a dit que tout l’auditoire avait éclaté en sanglots comme nous. M. d’Aguesseau, dont on a imprimé dix volumes 3, n’a jamais fait répandre une larme. Je ne veux pas vous en dire davantage ; mais je ne suis point ébloui des noms.
Je me flatte que vous n’avez pas oublié votre beau projet sur la jurisprudence. Peut-être l’article des « Mœurs » 4, dont vous voulez bien me parler, entre-t-il dans cet ouvrage. Permettez-moi de vous confier qu’une très petite société de gens, qui ont du moins le mérite de penser comme vous, travaille à un supplément de l’Encyclopédie 5, dont on va bientôt imprimer le premier volume. Si vous étiez assez bon pour envoyer ce que vous avez daigné écrire sur les Spectacles qui peuvent contribuer aux bonnes mœurs, ce serait un morceau bien précieux, dont nous ferions usage à l’article « Dramatique » ; et cela vaudrait mieux que la Conversation de l’intendant des menus avec l’abbé Grisel 6.
Il est bien plaisant, monsieur, que Jean-Jacques ait écrit contre les spectacles en faisant une mauvaise comédie, et contre les romans en faisant un mauvais roman. Mais qu’attendre d’un polisson qui dit, dans je ne sais quel Émile, que M. le dauphin pourrait faire un bon mariage en épousant la fille du bourreau 7? Cet inconcevable fou descend en droite ligne du chien de Diogène : vous lui faites bien de l’honneur de prononcer son nom.
Si vous poussiez la générosité jusqu’à nous envoyer ce qui regarde les spectacles, vous pouvez être sûr du plus profond secret. Vous n’auriez qu’à faire adresser le paquet à M. Vasselier, premier commis des bureaux des postes à Lyon. Je ne mérite pas cette bonté de votre part ; mais accordez-la au public, et agréez l’extrême vénération et l’attachement très respectueux du pauvre vieillard des montagnes.
V. »
2 Discours dans la cause d’une femme protestante, 1767, in-12 : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5612702k.texteImage
Servan en avait envoyé un exemplaire à V* deux ans auparavant ; voir lettre du 13 janvier 1768 : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2023/08/12/il-a-parle-avec-courage-contre-la-finance-la-pretraille-et-l-6456433.html
3 Effectivement V* possède les dix volumes d'Oeuvres de M. le chancelier d'Aguesseau, 1763-1765. Ses plaidoiries étaient célèbres .
4 Discours sur les mœurs, prononcé au parlement de Grenoble, en 1769, 1770. Voir : https://archive.org/details/pitremservanavoc00unse
5 Il s’agit des Questions sur l’Encyclopédie, dont le premier volume parut en 1770, et qui ont été refondues dans le Dictionnaire philosophique.
6Voir : https://fr.wikisource.org/wiki/Page:Voltaire_-_%C5%92uvres_compl%C3%A8tes_Garnier_tome24.djvu/249
Voir lettre du 26 décembre 1760 à Mme d'Épinay: http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2015/12/27/quand-il-s-agit-d-argent-tout-le-monde-est-de-la-meme-religi-5737486.html
7 Allusion renouvelée à l'ouvrage de J.-J. Rousseau, au chapitre V : https://fr.wikisource.org/wiki/%C3%89mile,_ou_De_l%E2%80%99%C3%A9ducation/%C3%89dition_1852/Livre_V
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22/05/2025
On pourrait même, dans ce programme, donner quelque échantillon, comme par exemple l’article Femme , afin d’amorcer vos chalands
... Les publicitaires n'ont rien inventé lorsqu'ils utilisent l'image de la Femme pour idéaliser et vendre tout produit de consommation, le Patriarche savait déjà que la Femme est attirante , même si c'est seulement pour racoler des lecteurs d'encyclopédies et textes philosophiques . Que les féministes n'en prennent pas ombrage .
Sa formule de politesse prouve qu'il est loin d'être insensible au charme féminin, c'est adorable de candeur .
Femme et savante, grand amour de Voltaire, ne l'oublions pas
« A Charles-Joseph Panckoucke
6 de décembre [1769] 1
Vous savez, monsieur, que je vous regarde comme un homme de lettres 2 et comme mon ami ; c’est à ces titres que je vous écris.
On a besoin sans doute d’un supplément à l’Encyclopédie ; on me l’a proposé ; j’y ai travaillé avec ardeur ; j’ai fait servir tous les articles que j’avais déjà insérés dans le grand dictionnaire ; je les ai étendus et fortifiés autant qu’il était en moi ; j’ai actuellement plus de cent articles de prêts 3. Je les crois sages ; mais s’ils paraissent un peu hardis, sans être téméraires, on pourrait trouver des censeurs qui feraient de mauvaises difficultés, et qui ôteraient tout le piquant pour y mettre l’insipide. Je vous réponds bien que tous ceux qui sont a la tête de la librairie ne mettront aucun obstacle à l’introduction de cet ouvrage en France ; et je vous réponds d’ailleurs qu’il sera vendu dans l’Europe, parce que, tout sage qu’il est, il pourra amuser les oisifs de Moscou aussi bien que les oisifs de Berlin. Puisque vous avez été assez hardi pour vous charger de mes sottises in-quarto 4, il faut que cette sottise-ci soit de la même parure.
Il ne serait pas mal, à mon avis, de faire un petit programme par lequel on avertirait Paris, Moscou, Madrid, Lisbonne et Quimper-Corentin, qu’une société de gens de lettres, tous Parisiens et point Suisses, va, pour prévenir les jaloux, donner un supplément à l’Encyclopédie. On pourrait même, dans ce programme, donner quelque échantillon, comme par exemple l’article Femme 5, afin d’amorcer vos chalands.
Au reste, je pense qu’il faut se presser, parce qu’il se pourrait bien faire qu’étant âgé de soixante-seize ans je fusse placé incessamment dans un cimetière, à côté de mon ivrogne de curé 6, qui prétendait m’enterrer, et qui a été tout étonné que je l’enterrasse.
Encore un mot, monsieur ; avant que vous vous fussiez lancé dans les grandes entreprises, vous aviez, ce semble, ouvert une souscription pour les malsemaines de Martin Fréron. Je me suis aperçu, à mon article Critique 7, que je dois dévouer à l’horreur de la postérité les gueux qui, pour de l’argent, ont voulu décrier l’Encyclopédie et tous les bons ouvrages de ce siècle, et que c’est une chose aussi amusante qu’utile de rassembler les principales impertinences de tous ces polissons. Envoyez-moi tout ce que vous avez, jusqu’à ce jour, des imbéciles méchancetés de Martin, afin que je le fasse pendre avec les cordes qu’il a filées.
Je vous embrasse de tout mon cœur, sans cérémonie, et je vous prie de vouloir bien faire mes compliments à madame votre femme, dont j’ai toujours l’idée dans la tête depuis que je l’ai vue a Ferney. »
1 Voir lettre du 29 septembre 1769 : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2025/04/16/j-ose-meme-esperer-qu-a-la-fin-on-donnera-en-france-quelques-6543931.html
2 Sur la réputation de Panckoucke, voir Georges B. Watts « Charles-Joseph Panckoucke, l'Atlas de la librairie française », Studies on Voltaire, 1969 , et Suzanne Tucoo-Chala, « La diffusion des Lumières dans la seconde moitié du XVIIIè siècle » : CH.-J. Panckoucke, un libraire éclairé », Dix-huitième siècle, 1974.
3 Ils ont sans doute été imprimés dans les Questions sur l’Encyclopédie, VI :
Voir : https://artflsrv03.uchicago.edu/philologic4/toutvoltaire/navigate/938/table-of-contents/
et : https://artflsrv03.uchicago.edu/philologic4/toutvoltaire/navigate/939/table-of-contents/
et : https://artflsrv03.uchicago.edu/philologic4/toutvoltaire/navigate/940/table-of-contents/
et : https://artflsrv03.uchicago.edu/philologic4/toutvoltaire/navigate/941/table-of-contents/
4 L’édition in-4° avait été commencée par Cramer. Les Questions sur l’Encyclopédie en forment les tomes XXI à XXIV, et sont de 1774.
5 Voir : https://fr.wikisource.org/wiki/Page:Voltaire_-_%C5%92uvres_compl%C3%A8tes_Garnier_tome19.djvu/105
6 Pierre Gros (dont on peut voir dans la chapelle du château de Ferney le bénitier qu'il a donné) , qui a été remplacé par Pierre Hugonet .
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21/05/2025
m’envoyer cent bouteilles de votre vin rouge et cent bouteilles du joli petit vin blanc ... Ayez pitié d’un pauvre malade
... Ces vins de Bourgogne ne sont pas pour rien dans la longévité du "pauvre malade" Voltaire qui sans entendre les slogans de "boire avec modération" a su user sans abuser. Je ne connais pas à l'heure actuelle une quelconque description du Patriarche pompette, et le projet de replanter une vigne sur ses terres de Ferney est tout à fait sympathique . Ce sera un plaisir et un honneur d'y faire les vendanges, j'en suis impatient .
En attendant, petit détour sympa chez François Vibert (autrefois Pierre Vibert), proche voisin du château: https://www.bottin.fr/fiche-locale/beebhdhfjeabjjicicfc--...
In vino veritas
« A Antoine-Jean-Gabriel Le Bault
À Ferney, 6 décembre 1769 1
Monsieur,
Vous êtes charitable, je bois du vinaigre, j’ai recours à vos bontés ; je vous supplie de m’envoyer cent bouteilles de votre vin rouge et cent bouteilles du joli petit vin blanc de madame Le Bault. Ayez pitié d’un pauvre malade qui vous est bien véritablement attaché.
J’ai l’honneur d’être, avec bien du respect, de M.et de Mme Le Bault le très humble et très obéissant serviteur
Voltaire. »
1 Ed. Mandat-Grancey.
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20/05/2025
Nos grandes nouvelles ce sont les affaires publiques, et dans ces moments de crise on rougirait presque de s’occuper sérieusement de nouvelles littéraires
... dixit Suzanne Necker, femme d'un esprit digne de Voltaire, paroles d'actualité . Comment penser à lire pour se distraire dans un temps de guerres.
« A Louis-François-Armand du Plessis, duc de Richelieu
3è décembre 1769 1
Enfin, monseigneur, voici les Souvenirs de Mme de Caylus 2, que j’attendais depuis si longtemps ; ils sont détestablement imprimés. C’est dommage que Mme de Caylus ait eu si peu de mémoire. Mais enfin, comme elle parle de tout ce que vous avez connu dans votre première jeunesse, et surtout de Mme la duchesse de Richelieu votre mère, et de M. le duc de Richelieu, qui est votre père , quoi qu’on die ; je suis persuadé que ces souvenirs vous en rappelleront mille autres, et par là vous feront un grand plaisir. Je me flatte que le paquet vous parviendra, quoique un peu gros. Permettez-moi de vous faire souvenir des Scythes, pour le dernier mois de votre règne des Menus. On dit qu’il ne sied pas à un dévot comme moi de songer encore aux vanités de ce monde ; mais ce n’est point vanité, c’est justice. Je vous supplie d’être assez bon pour me dire si les souvenirs de Mme de Caylus vous ont amusé.
Recevez, avec votre bonté ordinaire, mon très tendre respect.
V. »
1 Original ; éd. Kehl . Le 2 décembre, Mme Suzanne Necker (épouse de Jacques Necker ) écrit à Clavel de Brenles de Paris : « Nos grandes nouvelles ce sont les affaires publiques, et dans ces moments de crise on rougirait presque de s’occuper sérieusement de nouvelles littéraires ; dans ce genre M. de Voltaire fournit seul des aliments à la curiosité ; et en attendant l'heure du spectacle où l'on joue ses pièces, on lit ses brochures nouvelles . La musique de Grétry tourne aussi toutes les têtes [...] »
2 Sur cet ouvrage, voir lettre du 10 octobre 1769 : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2025/04/22/je-commence-a-croire-que-nous-devenons-trop-anglais-et-qu-il-6544621.html
et voir les préface et notes de Voltaire sur ces Souvenirs, dont il donna la première édition : https://fr.wikisource.org/wiki/Page:Voltaire_-_%C5%92uvres_compl%C3%A8tes_Garnier_tome28.djvu/295
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