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14/01/2024

il n'en est pas moins sensible à vos attentions obligeantes

... Tel doit être Eric Dupont Moretti envers Emmanuel Macron : https://www.francetvinfo.fr/politique/eric-dupond-moretti...

 

 

 

« A madame Nicolas-Bonaventure Duchesne

Libraire

rue Saint-Jacques au Temple du goût

à Paris

M. de Voltaire, madame, étant toujours très malade, me charge de vous remercier de votre lettre du 29 avril . Il n'a point reçu le paquet de M. d'Audifret 1 ; il n'en est pas moins sensible à vos attentions obligeantes.

J'ai l'honneur d'être, madame, votre très humble et très obéissant serviteur

Wagnière

pour M. de Voltaire.

Au château de Ferney 18è mai 1768. »

13/01/2024

c’est là la véritable politique d’un homme d’État, de faire craindre un meurtre qu’il n’aurait pas même intention de commettre

... Ou comment dégommer Rachida Dati, promue on ne sait pourquoi, en la mettant sous le feu des projecteurs, soupçonnée de corruption passive . M. Attal, vous vous marchez sur le sac ( Vuitton, bien entendu ) si c'est involontaire, et bravo si c'est le but de la manoeuvre .

 

 

« A Michel-Paul-Guy de Chabanon, de

l'Académie des belles-lettres

rue du Doyenné Saint-Louis du Louvre

à Paris

18è mai 1768 à Ferney

Il n’y a pas de milieu, mon cher ami, vous le savez, vous le voyez, vous en convenez ; il faut que l’amour domine ou qu’il soit exclu. Tous les dieux sont jaloux, et surtout celui-là. C’est bien lui qui demande un culte sans partage. Vous pouvez faire d’Eudoxie une tragédie vigoureuse et sublime, en vous contentant honnêtement de peindre la veuve d’un empereur assassiné, une fille qui voit mourir son père, une mère qui tremble pour son fils. Encore une fois, cela est beau, cela est grand, et ceux qui aiment la vénérable Antiquité vous en sauront beaucoup de gré. Mais vous êtes amoureux, mon cher ami, et vous voulez que votre héroïne le soit : vous avez dit : Faciamus Eudoxiam ad imaginem nostram 1. De tendres cœurs vous ont encouragé, vous avez voulu mêler l’amour au plus grand et au plus terrible intérêt. Sancho Pança vous dirait qu’on ne peut pas ménager la chèvre et le chou.

Si vous voulez absolument de l’amour, changez donc une grande partie de la pièce ; mais alors je vous avertis que vous retomberez dans le commun des martyrs, que vous vous privez de tous les beaux détails, de tous les grands tableaux que votre ouvrage comportait.

Je penserai toujours que vous pouvez faire un rôle admirable de l’ambassadeur ; il peut et il doit faire trembler Eudoxie pour son fils ; c’est là la véritable politique d’un homme d’État, de faire craindre un meurtre qu’il n’aurait pas même intention de commettre. Je ne vois pas trop quel intérêt aurait ce Genséric de conserver le fils de Valentinien  mais il a certainement un très grand intérêt de déterminer Eudoxie à se joindre à lui, par la crainte qu’il doit lui inspirer pour la vie de son fils. Rien n’est si naturel, et surtout dans un barbare tel que Genséric : l’histoire en fournit cent exemples. Je ne me souviens plus quelle était la femme qui défendait sa ville contre des assiégeants qui étaient déjà sur la brèche et qui lui montraient son fils prisonnier, prêt à périr si elle ne se rendait pas ; elle troussa bravement sa cotte : « Voilà, dit-elle, qui en fera d’autres. »

Je vous demande en grâce de me faire tenir vos Commentaires sur Pindare 2 quand ils seront imprimés.

A l’égard de la musique d’opéra, mon cher ami, il faut du génie et des acteurs ; ce sont deux choses peu communes. Ne doutez pas que je ne fasse pour le péché originel tout ce que vous croirez convenable. Notre aimable musicien 3 peut m’envoyer tous les canevas qu’il voudra, je les remplirai comme je pourrai, bien persuadé que le pauvre diable de poète doit être l’esclave du musicien comme du public.

Je vous remercie tendrement de votre acharnement pour Pandore, mais ayez-en cent fois plus pour Eudoxie ; ne l’oubliez que deux mois pour la reprendre avec fureur ; soyez terrible et sublime autant que vous êtes aimable.

Je vous envoie une fadaise 4 à l’adresse que vous m’indiquez. Je vous envoie cette lettre en droiture, afin que vous soyez averti 5. »

1 Adapté de la Genèse, I, 26 ; Faisons Eudoxie à notre image .

2 Discours sur Pindare et sur la poésie lyrique, avec la traduction de quelques odes, 1769 . (Georges .Avenel.)

Voir : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k96333217/texteBrut

3 La Borde

4 Probablement La Guerre civile de Genève .

5 On trouve dans le Dictionnaire philosophique, à l’article ANA, et sous l’adresse de Damilaville, une lettre adressée à Thieriot le 7 Mai 1768. (G.A.)

12/01/2024

Nardi parvus onix eliciet cadum / Un petit onyx plein de nard fera sortir une jarre 

... Un petit jeune, premier ministre plein d'assurance, fera sortir un gouvernement.

Mais, sacré nom de Zeus pourquoi a-t-il fait revenir Rachida Dati, qui plus est en délicatesse avec la justice ? Vous me direz, on n'en est plus à un ministre près qui soit plus ou moins en dehors des clous . Dati ! à la Culture ! les marques de luxe ont désormais leur ministre , la culture restera Stéphane Bern .

https://www.liberation.fr/politique/en-direct-remaniement-et-gouvernement-attal-suivez-la-nomination-des-nouveaux-ministres-20240111_HTQD6D5ST5GFVAH3NIDMWKHTAY/

 

 

 

« A George Keate, Esqr
Nandos Coffee-house

à Londres

A Ferney 17è mai 1768 1

Enfin, monsieur, je viens de recevoir et de lire les beaux vers dont vous m'honorez ; je sais encore assez d'anglais2 pour sentir tous les charmes de votre ouvrage . Vous ne pouviez mieux me consoler de votre absence . Il me semble que vos vers sont assez dans le goût de Thompson, mais je vous trouve fort supérieur à lui par l'aménité que vous répandez sur tout ce que vous écrivez . Vous êtes à présent presque le seul qui souteniez en Angleterre l'honneur des muses 3 .

Je ne manquerai pas de vous envoyer sans délai la collection très mal imprimée qui ne mérite pas la place que vous voulez lui donner dans votre bibliothèque

Nardi parvus onix eliciet cadum 4 ,

mais mon cadus ne vaut pas votre nardus 5.

Je suis honteux d'avoir fait tant de vers, et Dieu merci, je suis dans un âge où l'on renonce aux passions dangereuses .

Versus et cœtera ludicra pono 6,

mais moins je fais de vers français, plus j'aime vos vers anglais .

Croyez que je suis aussi très sensible à certaines beautés naturelles et fortes de Shakespeare . Si ses tragédies ne sont pas de notre goût, il y a des détails qui me charment . Il en est ainsi de Lopez de Vega en Espagne . S'il y avait plus de chaleur et d'intérêt dans le Caton d'Addison 7, cette pièce serait à mon gré la première de l'Europe .

Adieu mon très cher confrère, recevez avec bonté les tendres embrassements d'un vieux solitaire malade

V. »

1 Original, initiale autographe, mention « franco Engen ».

3Effectivement seuls Thomas Gray et Christopher Smart écrivaient encore des vers de quelque valeur à cette époque

4 Un petit onyx plein de nard fera sortir une jarre : Horace, Odes, IV, xii, 17 ; https://fr.wikisource.org/wiki/Odes_(Horace,_Leconte_de_Lisle)/IV/12

Une petite coquille de nard fera paraître le tonneau qui est couché dans les celliers de Sulpicius abondant en espérances nouvelles et très-efficace contre les soucis amers.

5 Cadus = chaudron . Nardus = nard .

6Horace, Épîtres, I, i, 10 ; j'abandonne les vers et les autres divertissements .

11/01/2024

il faut mettre un frein aux demandes injustes qui viennent fondre de tous côtés

... Bientôt le résultat du chamboule-tout à Matignon : https://www.tf1info.fr/politique/en-direct-remaniement-ga...

Mélenchon et Marine en sont verts .

 

 

« A Marie-Louise Denis

16 mai [1768] 1

Je vous envoie, ma chère nièce, la copie d'une lettre d'un de nos amis à une dame que vous connaissez . Enfin donc je suis hors d'inquiétude, vous êtes payée en partie de M. de Richelieu et de M. de Lézeau . Je bonifie Ferney et je l'embellis autant que je le puis au lieu de le vendre . Des créanciers nouveaux sortent tous les jours de dessous terre . Un sieur Delvert de Saint-Claude exige, entre autres, le paiement de 81 mesures d'avoine qui manquaient à la délivrance qu'il fit à Mme Fay le 31 mai 1767 . Il devait délivrer 350 mesures et Mme Fay n'en trouva que 249 . Il en manquait donc 81 . Il faudrait que Mme Fay m'envoyât un certificat de ce déchet . C'est une bagatelle . Mais il faut mettre un frein aux demandes injustes qui viennent fondre de tous côtés .

Quand vous mettrez-vous en possession de votre maison de la rue Bergère ? Soyez sûre que vous y mènerez une vie plus agréable qu'à Ferney . Nous avons ici quatorze officiers, mais quand même leur société pourrait vous convenir, ce ne sont que des oiseaux de passage ; il vous faut des amis sur lesquels vous puissiez compter, des amis qui pensent comme vous, et que vous retrouviez tous les jours . La campagne n'est tolérable que pour une personne qui aime passionnément la solitude et l'agriculture . Je préfère beaucoup mes vaches, mes moutons et mes livres à des hommes que je ne verrais qu'en passant, et qui viendraient chez moi pour se gêner et pour me gêner .

On a tué la pauvre Atalante 2. Elle devenait enragée . Daumart se soutient toujours dans son état horrible . La Fanchon a été quatre mois entiers entre la vie et la mort . Voilà toutes les nouvelles de Ferney . On n'a point encore travaillé à Versoix . M. Dupuits y va quelquefois . Il attend M. Debourcet . La maison de Racle ne trouve point d'acheteurs . Il a fait comme moi un très mauvais marché . Bonsoir ma chère nièce . Voilà bien une lettre de vieux campagnard . Mille compliments à toute la famille .

V. »

1 L'année a été portée par Mme Denis pour compléter la date .

2 De quel animal s'agit-il ? Une jument ?

Il s'élève une espèce d'inquisition en France

... Pas seulement en France, mais c'est elle qui m'intéresse le plus .

"[...] l'Inquisition, qui terrorise, brûle, torture au nom de la foi. Tout ça, on le vit encore aujourd'hui, sous d'autres dogmes et de nouvelles idéologies. C'est un grand sujet d'inquiétude pour mes amis scénaristes et réalisateurs, les menaces sur la liberté d'expression et le formatage des idées qui en résulte. Ajoutez à cela la dictature d'Internet qui est devenu un juge terrible…" Jean-Jacques Annaud 24/10/2023

 

 

« Au chevalier Jacques de Rochefort d'Ally

[mai 1768] 1

Je ne pourrai vous présenter sitôt Le Siècle de Louis XV et de Louis XV . C'est un ouvrage aussi difficile qu’immense . Il y a deux ans que j'y travaille ; mais il sera fini bientôt .

Pendant que je fais mes efforts pour élever ce monument à la gloire du roi et de ma patrie, la calomnie prend des pierres pour écraser l'auteur ; le jansénisme hurle, les dévots cabalent ; on ne cesse de m'imputer des brochures contre des choses que je respecte et dont on ne parle jamais . Les assassins du chevalier de La Barre voudraient une seconde victime ; vous ne sauriez croire jusqu'où va la fureur de ces ennemis de l'humanité . La solitude, les maladies, rien ne les désarme, rien ne les apaise . Il s'élève une espèce d'inquisition en France, tandis que celle d’Espagne pleure d'avoir les griffes coupées et ses ongles arrachés . Ceux mêmes qui méprisent et qui affligent le plus le chef prétendu de l’Église se font une gloire barbare de paraître les vengeurs de la religion, tandis qu'ils humilient le pape. Ils deviennent persécuteurs pour avoir l'air d'être chrétiens. On immole tout, jusqu'à la raison, à une fausse politique . Adieu, monsieur, j'en dirais trop, je m'arrête . Donnez-moi votre adresse quand vous serez à Paris, et un moyen sûr de vous faire parvenir ce que je pourrai attraper de nouveau et de digne d'être lu par vous . Il faut faire un choix dans la multitude des brochures qui viennent de Hollande .

Adieu, couple aimable, je vous souhaite à tous deux un bon voyage . Agréez mes respectueux sentiments .

Le vieil ermite. »

1 Copie ancienne ; édition Vie privée . À la tête du manuscrit se trouve ajoutée une lettre ultérieure de juin 1768, sans compter un fragment d'une lettre encore plus tardive du 12 octobre 1770 : http://www.monsieurdevoltaire.com/2016/01/correspondance-... . L’éditeur reproduit ce texte falsifié.

10/01/2024

En attendant on le prie d'envoyer les quatre volumes des Nouveaux mélanges qu'il a promis

... "Pas d'impatience mon président unique et préféré, j'y travaille nuit et jour " dixit Gabriel Attal, qui tente de trier le bon grain de l'ivraie pour la nouvelle fournée .

 

 

« A Gabriel Cramer

[mai 1768]

Maman a pris Le Royaume en interdit 1, elle ne l'aura lu préalablement qu'en cinq jours puisqu'elle a cinq actes . On aura soin de la rendre à monsieur Gabriel . En attendant on le prie d'envoyer les quatre volumes des Nouveaux mélanges qu'il a promis . »

1 Lothaire et Valrade ou le royaume mis en interdit de Paul Philippe Gudin de La Brenellerie, 1768 . Cette tragédie ne fut jamais représentée . Voir lettre de V* à Formey du 26 août 1771 : http://www.monsieurdevoltaire.com/2016/02/correspondance-annee-1771-partie-19.html

et celle du 6 juin 1768 à Gudin de La Brenellerie : http://www.monsieurdevoltaire.com/2015/07/correspondance-annee-1768-partie-20.html

Voir : https://data.bnf.fr/fr/11906110/paul-philippe_gudin_de_la_brenellerie/

et : https://books.openedition.org/aaccademia/2250?lang=fr

Tous les billets que je vous ai écrits sur cette affaire, reçus ou non reçus de vous, ne valent que pour un seul

... De Gabriel Attal à Emmanuel Macron et vice-versa , jusqu'aux nominations qui plaisent aux deux ( ou trois si Stéphane Séjourné a encore quelque influence auprès du président ).

 

 

« A Jacob Bouthillier de Beaumont

Dimanche au soir [15 mai 1768] à 10 heures

Je ne sais comment il s'est pu faire, monsieur, que vous n'ayez pas reçu le billet que je vous écrivis il y a deux jours 1 pour vous prier de donner cent cinquante louis d'or à l’ordre de M. Boissier, lieutenant-colonel au service des états généraux .

Ces cent cinquante louis d'or sont pour M. de Rosimond . Je viens de donner à M. de Rosimond un nouveau billet pour toucher cet argent chez vous, et ce billet est conçu à peu près dans les mêmes termes que le premier . Il se peut faire que ce premier billet ait été porté à votre maison de Genève . Mais, quoi qu'il en soit, je vous prie encore de donner cet argent à M. de Rosimond . Tous les billets que je vous ai écrits sur cette affaire, reçus ou non reçus de vous, ne valent que pour un seul .

Ainsi supposé que vous n'ayez donné à personne ces dits cent cinquante louis d'or, je vous prie de les donner à M. de Rosimond qui vous présentera demain le mandat nouveau que je viens de mettre entre ses mains . J'ai l'honneur d'être, monsieur, votre très humble et très obéissant serviteur

Voltaire. »