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19/01/2024

je m'en remets entièrement à vous, sur tout ce que vous voudrez faire et dire

... Blanc-seing du président à son premier ministre ? ça m'étonnerait fort, compte tenu du tempérament d'Emmanuel Macron .

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« A Marie-Louise Denis

27 mai 1768

On m'a dit, ma chère nièce, que M. le duc de Choiseul est devenu l'homme du monde le plus invisible , que vous lui avez demandé une audience et qu'il n'a pas même eu le temps de vous faire réponse . S'il est ainsi, je ne crois pas que vous deviez faire un voyage à Versailles, surtout n'ayant rien à lui dire de particulier . Mais comme il y a cent lieues d'ici à Versailles et que mon télescope ne porte pas jusque là, je m'en remets entièrement à vous, sur tout ce que vous voudrez faire et dire .

Je n'écrirai à mon gros petit neveu que quand il sera de retour à Paris . Rien ne presse ni pour nos affaires communes, ni pour aucun autre objet . Si vous voyez quelque homme de lettres qui connaisse Panckoucke, il ne serait pas mal de lui faire insinuer qu'il vend peut-être un peut trop cher la grande édition des Cramer, et que son empressement à envoyer des avertissements de maison en maison porte avec soi une espèce de ridicule qui pourrait lui faire tort .

D'ailleurs Cramer, dans le cours de son édition, ne m'a pas assez consulté ; il a imprimé bien des choses que j'aurais rendues moins indignes du public, si, après les avoir rassemblées de tous côtés, il me les avait confiées et s'il m'avait donné le temps de les corriger . Voilà la seconde fois que j'ai à me plaindre de lui à cet égard . Il m'a envoyé ces jours passés deux exemplaires brochés dont apparemment il y en a un pour vous ; à peine ai-je eu encore le temps de les parcourir .

Je ne quitterai point ce petit article de littérature sans vous parler de votre frère le Turc . On vient d'imprimer un abrégé de l'histoire ottomane 1, dans le goût du président Hénault, mais beaucoup plus détaillé, précédé d'un petit vocabulaire des noms turcs employés dans l'histoire, et d'une introduction qui est assez curieuse . Cet ouvrage est dans un ordre très commode pour le lecteur . On y trouve une notice abrégée des pays qui ont fait la guerre à ces barbares . En un mot le livre a la réputation d'être bien fait et bien écrit . C'est à votre frère à voir s'il veut continuer une entreprise dans laquelle il a été prévenu, ou s'il veut exercer son talent sur quelque autre sujet .

Il est bien heureux, on ne lui impute point les livres qu'il n'a pas faits, son vieil oncle ne jouit point d'une pareille tranquillité . Il y a dans la provinces une fraction furieuse comme à Paris ; l'affaire de Fantet dont vous avez tant entendu parler, en est une bonne preuve . L'effet de cet acharnement peut aller très loin . J’ai toujours pensé que les jansénistes étaient encore plus dangereux et plus méchants que les jésuites . Les fanatiques seront toujours à craindre, il faut comme le roi de Prusse cent cinquante mille hommes pour écraser les fanatiques . Je n'ai à peu près que cent cinquante mille vers 2 à leur opposer ; mais ce sont de fort mauvaises troupes . Les antifanatiques écrivent de tous côtés ; ils ont pour eux les honnêtes gens , mais ces honnêtes gens ne combattront point en leur faveur ; les philosophes, ou ceux qui se disent tels, écrivent d'assez bonnes choses ; mais ils se cachent, ils mettent tout sur mon compte, et en voulant que je leur serve de bouclier ils m'exposent à tous les traits des ennemis . On a la cruauté de m'imputer la Relation de la mort du chevalier de La Barre dont on a fait deux éditions 3. Il serait aisé de confondre cette calomnie auprès des gens raisonnables, car comment pourrais-je être instruit des pièces de ce procès ? Il est évident que c'est un homme du barreau qui a fait cet ouvrage . Vous pourrez en dire un mot dans l'occasion à M. d'Argental et à l'abbé de Chauvelin si vous les voyez . Je ne veux pas augmenter le nombre des martyrs .

Disons à présent un petit mot de nos affaires domestiques . J'espère que je recevrai bientôt les deux petits certificats, l'un de vous, l'autre de Maron . Wagnière est encore assez malade ; ma santé est toujours bien faible ; mon cœur est à vous plus que jamais . J'embrasse tendrement toute la famille et l'enfant .

Ne serait-il pas assez à propos que l'enfant se fit écrire à la porte de M. de Laborde ? Il est invisible comme M. de Choiseul, il sera fort aise de retrouver une carte par laquelle Mme Dupuits sera censée être venue lui témoigner sa reconnaissance . »

2 Approximativement exact en comptant les pièces de théâtre .

18/01/2024

je ne crois pas qu'on vienne à bout de perdre un homme si estimable

... Je vous laisse le choix qui dépend de votre vécu .

Et j'écoute avec plaisir Ladaniva : https://www.youtube.com/watch?v=eHix_DnO6lQ&ab_channel=ARM-MUSICTHEBEST

 

 

« A Charles-Frédéric-Gabriel Christin

Avocat au Parlement

à Saint-Claude

Franche-Comté

27 mai 1768 1

Mon cher ami, mon cher philosophe,

En défendant la cause de la veuve et de l'orphelin, vous n'oubliez pas sans doute celle de la raison, et vous cultivez la vigne du Seigneur avec quelques succès dans un canton où il n'y avait point de vin avant vous et où tout le monde presque sans exception , buvait de l'eau croupie . Vous savez qu'on veut persécuter notre ami d'Orgelet 2 pour de très bon sel qu'on prétend qu'il débite gratis à ceux qui veulent saler leur pot . Mais je ne crois pas qu'on vienne à bout de perdre un homme si estimable . S'il y a quelque chose de nouveau, je vous prie de m'en informer . Mon cher Wagnière est malade, c’est ce qui fait que je vous écris d'une autre main 3 . Je me flatte que vous n'abandonnerez pas entièrement votre retraite philosophique . Je vous embrasse de tout mon cœur. »

1 Original ( B. N. ); Édition de Kehl qui mêle des fragments de cette lettre , de celle du 6 juin et celle du 25 juin 1768, pour en faire une datée du 6 juin 1768 . Voir : http://www.monsieurdevoltaire.com/2015/07/correspondance-annee-1768-partie-19.html

3 Celle de Bigex . Voir : https://fr.wikipedia.org/wiki/Simon_Bigex

et : https://www.giquelloetassocies.fr/lot/26074/6023553-bigex-simon-loracle-des-anciens-fideles-pour-servir-de-suite

et : https://www.decitre.fr/livres/simon-bigex-le-philosophe-heurs-et-malheurs-d-un-secretaire-de-voltaire-9782901102250.html

Mme Denis ne l'aimait pas et écrira à Wagnière le 22 juin 1768 : « N'ayez point d'inquiétude de Bigex, c'est un imbécile, et quand même il aurait du crédit sur le patron, cela ne pourrait pas être long. Portez-vous bien et soyez sûr de mon amitié [...] »

17/01/2024

celle qui juge si bien de tout sera toujours mal servie

... C'est ce qui attend la ministre Oudéa Castéra , elle a oublié qu'on ne plaisante pas avec la sensibilité et la fierté des enseignants ; en quelques mots (mensongers dans ce cas personnel ) elle a mis le feu aux poudres ; ça n'augure rien de bon pour elle , les profs ont déjà trop de motifs de colère ( justifiés et non justifiés ), et un esprit de corps remarquable, y rajouter des âneries montre une énorme incompétence . Comme s'ils n'avaient pas assez de motifs de grèves ! 

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https://blogs.mediapart.fr/fredgrimaud/blog/140124/le-pro...

 

 

 

« A Louise-Honorine Crozat du Châtel, duchesse de Choiseul

Ferney 27 mai 1768

Votre vieux bibliothécaire, madame, vous sert bien mal, et quelque livre qu'on puisse vous envoyer, celle qui juge si bien de tout sera toujours mal servie . Dès qu'il paraîtra dans les pays étrangers quelque nouveauté qui semblera mériter un peu de vos regards, je ne manquerai pas de me la procurer pour vous la faire parvenir .

J’ai mérité si peu vos bontés que c'est un peu en tremblant que je vous demande une grâce . J'aurais quelque besoin, madame, de la protection de M. le cardinal de Choiseul 1 dans une affaire pour laquelle je prends un vif intérêt ; elle ne me regarde qu’indirectement, mais l’amitié me la rend personnelle . Oserais-je prendre la liberté de vous demander, madame, une lettre de recommandation en ma faveur pour Son Éminence 2 ? La signature de M. le duc de Choiseul est inutile après la vôtre ; mais elle ne gâterait rien ; et comme il s'agit d'une affaire, cela ferait voir que vous êtes autorisée de votre mari à me protéger, ce qui est valable en droit civil et en droit canon . Si je pousse trop loin la liberté, refusez-moi tout net .

Votre protégé Dupuits chante avec moi vos louanges du soir au matin . Je le soupçonne pourtant d'un peu d'ingratitude, car il parle vingt fois de votre mérite contre une où il s'étend sur vos bienfaits . Je vois que votre destinée est de vous attirer plus d’adorations de de reconnaissance . Pour moi, madame, je suis avec les deux sentiments et un profond respect, madame, votre très humble et très obéissant serviteur

Voltaire. »

1 Claude-Antoine-Cleriardus de Choiseul-Beaupré : https://fr.wikipedia.org/wiki/Antoine-Cl%C3%A9riade_de_Choiseul-Beaupr%C3%A9

Sur l'affaire, voir lettre du 31 mai 1768 à Mme Denis :  « Toutes les fadaises qu'on débite sous mon nom pour les mieux vendre font un effet cruel. Les évêques de Saint-Claude et d'Annecy ont crié et il fallait leur fermer la bouche.. Le cardinal de Choiseul, archevêque de Besançon, s'est plaint […]. »

2 Cette lettre fut effectivement envoyée mais ne nous est pas parvenue.

en secret ils se servent eux-mêmes de notre sel, et n’en disent mot

...

 

« A François-Louis-Henri Le Riche

Inspecteur général des Domaines

à Orgelet, en Franche-Comté

26 Mai 1768

Monsieur, j’ai reçu votre lettre du 20 de mai, par laquelle vous avez bien voulu me faire part de ce que vous ont écrit messieurs les fermiers-généraux, touchant les salines de Franche-Comté et le sel qui peut venir en fraude de Genève. Je vois qu’il y a des gens très puissants et très riches qui, tout dessalés qu’ils sont, ne veulent pas que de pauvres citoyens salent leur soupe à leur fantaisie. Ces messieurs regardent comme un crime énorme qu’on ne leur demande pas humblement de leur sel. Ils prétendent que notre sel, quoique le plus ancien de tous et le moins mêlé de matières étrangères, ne vaut pas le diable. Ils disent que notre sel leur brûle les entrailles, quoique en effet il fasse beaucoup de bien à quantité d’honnêtes gens, et qu’il réussisse de plus en plus chez tous les grands cuisiniers de l’Europe, qui ne veulent plus en mettre d’autre dans leurs sauces. Je suis persuadé que les fermiers-généraux eux-mêmes ne mettent point d’autre sel sur leur table à leur petit couvert ; il y a même plusieurs ministres d’État qui en sont extrêmement friands.

Nous avons eu depuis peu deux grands d’Espagne 1 et un ambassadeur qui allaient à Madrid. Ils apportaient avec eux plus de vingt livres de ce sel, que le premier ministre d’Espagne aime passionnément. On n’en sert plus d’autre aujourd’hui chez les princes du Nord, et la contrebande en est même prodigieuse en Italie.

Nous sommes très certains, monsieur, que les fermiers-généraux ne vous sauront point mauvais gré d’en avoir mangé un peu à votre déjeuner avec du beurre de serico 2. Nous nous flattons que les partisans du gros sel ont beau faire, ils ne pourront nous nuire. Ils crient comme des diables . Si notre sel s’évanouit, avec quoi salera-t-on ?3  Mais en secret ils se servent eux-mêmes de notre sel, et n’en disent mot. Vous ne sauriez croire, monsieur, combien nous nous intéressons à votre tranquillité et à votre bonheur, indépendamment de toutes les salines et de toutes les salaisons de ce monde. Vous nous ferez un très sensible plaisir de nous informer du succès qu’aura eu votre réponse à messieurs des fermes générales 4. Toute la famille vous fait les plus tendres compliments ; personne, monsieur, ne vous est plus véritablement attaché que

votre très humble et très obéissant serviteur

Francsalé. »

1 Le marquis de Mora et le duc de Villa-Hermosa. (G.Avenel.)

2 Le manuscrit portait Jerico, corrigé par l'éditeur en serico dont on ne voit pas le sens . La difficulté vient du fait qu'au sens « obvie *» de la lettre s'en ajoute un autre sur le plan des livres (et des idées ) prohibés.

* https://www.cnrtl.fr/definition/obvie

3 Évangile selon Matthieu, V, 13: https://www.aelf.org/bible/Mt/5

si vous êtes à Paris, si vous avez un moment de loisir, voulez-vous avoir la bonté de jeter les yeux sur ce mémoire

... Petite prière d'Emmanuel Macron à ses ministres pour qu'ils se mettent à l'oeuvre au plus tôt pour réaliser ses projets exposés dans sa conférence de presse : https://www.lemonde.fr/

Qu'il se rassure, Rachida Dati s'est mise au travail , pour son propre avenir en tout cas : elle annonce sa candidature à la mairie de Paris ; ça c'est un beau projet culturel ou je ne m'y connais pas ! Plus c'est gros, plus ça marche, technique Trump , ou "comment enfumer le public "!

 

 

 

« A Jean-Baptiste-Jacques Élie de Beaumont

26 mai 1768

Mon cher Cicéron, si vous n’êtes point à Canon, si vous êtes à Paris, si vous avez un moment de loisir, voulez-vous avoir la bonté de jeter les yeux sur ce mémoire ? On ne demande que deux mots, savoir si le procédé de B. est loyal, et si A. 1 serait du moins fondé à demander en justice la suppression de la dernière clause.

Je respecte trop d’ailleurs vos occupations, et je m’intéresse trop à votre affaire de Canon pour vous demander autre chose que deux lignes signées de vous, et d’un ou deux confrères vos amis. Supposé que ce paquet vous trouve à Paris, je vous supplie d’envoyer ce mémoire, avec votre avis au bas, à M. Damilaville. Mes respects à madame de Canon, à cette respectable dame, à qui je suis attaché comme à vous, et à qui je regrette bien fort de ne point faire ma cour.

V. »

1 De Brosses et Arouet de Voltaire. Le philosophe, songeant à vendre Ferney et à se retirer à Tournay, voulait faire annuler la clause du contrat passé avec de Brosses, par laquelle de Brosses devenait propriétaire de tous les meubles se trouvant à Tournay lors de la mort de Voltaire. (G. Avenel.)

16/01/2024

rien ne presse, mais vous ferez ce qui vous paraîtra convenable

... Paroles d'Alexis Kohler au président avant l'intervention de 20H 15 ce soir ?

Mais qui sont ces béquilles présidentielles : https://fr.wikipedia.org/wiki/Cabinet_du_pr%C3%A9sident_d...

 

 

 

« A Marie-Louise Denis chez

M. d'Hornoy Conseiller au

Parlement rue d'Anjou au

Marais

à Paris

25 mai 1768 1

Il serait bien étrange, ma chère nièce, que vous n'eussiez point reçu ma lettre qui est partie le 11, et qui a dû arriver le 17 au plus tard 2 . Elle était adressée à Mme Denis, rue d'Anjou au Marais , à Paris . La lettre et l'adresse étaient de la main de Bigex . Outre cette lettre, je vous ai écrit depuis un petit billet 3 par lequel je vous priais de m'envoyer une déclaration de Mme Fay , qui certifiât qu'il manquait 81 mesures à l'avoine dont on me demande le paiement ; c'est un nommé Delvert, de Saint-Claude, qui demande cet argent d'une denrée qu'il na pas fournie .

Wagnière vient de se coucher pour un grand mal de tête, l'ami Bigex continuera . Il vous dira que la chose très décente que j'ai faite, laquelle fait rire ceux qui rient de tout, était absolument nécessaire pour faire taire deux dogues mitrés 4 qui aboyaient dans ce pays-ci . C'est ce que vous pouvez dire au Mécène de Versailles 5 en cas que vous puissiez le voir . Mais le danger où est la reine pourra fort bien vous empêcher d'aller à Versailles ; rien ne presse, mais vous ferez ce qui vous paraîtra convenable .

Panckoucke se moque du monde . On lui a déjà lavé la tête dans le petit prologue de La Guerre de Genève, on la lui relavera encore . Il se conduit ridiculement . J'attendrai que le gros Turc soit à Paris et que votre gros neveu ait quitté la robe à manteau pour la robe noire 6, on sera toujours assez à temps de signer le compte de Laleu .

Vous ne commencerez pas probablement sitôt vos arrangements pour votre maison de votre rue Bergère, et moi pendant ce temps-là je ferai vos foins et votre moisson .

Le président De Brosses jure toujours qu'il vous a envoyé une explication de son infâme contrat ; plus il jure, moins je le crois . Je vous demande en grâce de m'envoyer un petit mot, un petit billet déparé qui contiendra deux ou trois lignes par lesquelles vous certifierez que jamais vous n'avez reçu de la part de M. De Brosses un seul mot qui regardât le contrat qu'il a fait avec moi . Je finis par vous dire, ma chère nièce, que si vous n'avez pas reçu mes deux dernières lettres, elles seront probablement restées au grand bureau, parce que le nom de la maison où vous demeurez n’était pas sur l'adresse, et que peut-être le facteur ne se sera pas assez bien informé .

M. Dupuits attend de jour en jou[r M.] Borcet qui ne vient point et qui est attendu ici depuis un mois . J'embrasse sa petite femme, comptez que je vous aime autant que je vous ai jamais aimée. »

1 Le premier paragraphe de la main de Wagnière, le reste,ainsi que la date de celle de Bigex . Le papier est endommagé en quelques points d'où les restitutions .

4 Les évêques d'Annecy et de Saint-Claude .

5 Choiseul.

6 On se souvient que Mignot est à la fois abbé (robe à manteau) et avocat (robe noire).

les gens qui parlent de tout sans rien savoir, gens qui sont en fort grand nombre, ont fait de beaux commentaires sur le voyage

... Gabriel Attal ne tient pas en place et communique son virus à quelques-uns de ses ministres, ce qui déplait à beaucoup, mais plait à tous ces Français qui se sentent flattés chaque fois qu'une "huile" est à portée de main et de voix, à la stupide ère du selfie et de la gloire du "vu à la TV" .

Qui sont-ce ? https://www.gouvernement.fr/composition-du-gouvernement

 

 

« A François de Chennevières

25 Mai 1768

Il me semble, mon cher ami, qu’on a peu d’attention à la poste pour vos paquets. Non seulement je vous avais envoyé quarante écus pour votre M. de Mesnard, mais je vous avais envoyé encore quarante écus pour madame Denis, avec une lettre. Rien de tout cela n’est arrivé à bon port. Vous voyez qu’il y a des gens qui courent après les sommes les plus modiques. Je ne hasarde point de vous envoyer la Guerre, que vous demandez ; on l’imprime à Paris.

Je sais, mon cher ami, que les gens qui parlent de tout sans rien savoir, gens qui sont en fort grand nombre, ont fait de beaux commentaires sur le voyage de ma nièce ; mais, puisque vous avez eu l’occasion de lui parler de moi, vous savez sans doute qu’il n’y a pas un mot de vrai dans tout ce qu’on a dit. Elle est allée à Paris pour raccommoder nos affaires, qu’une absence de quinze ans avait beaucoup délabrées ; malgré ce délabrement, je lui donne vingt mille francs de pension, et environ dix tant au reste de la famille qu’à madame Dupuits. Un vieillard comme moi a peu de besoins ; il faut qu’il ne vive que pour la retraite et pour la sobriété ; je suis honteux même du beau château que j’occupe ; j’espère bientôt le vendre pour madame Denis, et me retirer dans un ermitage plus convenable à mon âge et à mon humeur. Je vous confie ma situation. Je compte sur votre amitié et sur celle de madame de Chevennièvres. »