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13/05/2025

on souhaite qu’il ne soit point ennuyé

... ce fils qui a aidé son père à s'en aller, et aussi le médecin qui l'a soulagé : https://www.francetvinfo.fr/replay-radio/le-grand-temoin/temoignage-on-etait-vraiment-ensemble-comme-il-le-voulait-ce-fils-raconte-comment-il-a-aide-illegalement-son-pere-a-mourir_7228419.html

 

 

 

« À Pierre-Michel Hennin

21 novembre 1769

On a l’honneur de renvoyer à M. Hennin la très belle et très sage lettre du roi.

On lui envoie un paquet qu’on a reçu pour lui. On se doute de ce que c’est, et on souhaite qu’il ne soit point ennuyé. »

 

12/05/2025

les sollicitations sont très inutiles auprès de lui

... Valable pour Poutine, Netanyahou, Trump, Xi jin Pin , Erdogan, Rajnath Singh, Narendra Modi, Asif Ali Zardari, et tous les va-t-en-guerre qui pourrissent la planète et dont la liste s'allonge chaque jour .

 

 

« À Madame *** 1

Au château de Ferney, 19 novembre [1769]

Madame, il est vrai que si je n’avais cru que mes sentiments respectueux pour votre personne et ma sensibilité pour votre triste état, j’aurais écrit à M. l’avocat général du sénat de Chambéry ; mais, étant partie dans cette affaire, je n’ai pas osé prendre cette liberté. Il m’a paru qu’un étranger ne devait qu’attendre le jugement et s’y soumettre. D’ailleurs, tout ce qu’on m’a dit de M. l’avocat général me fait croire que les sollicitations sont très inutiles auprès de lui. Je sais qu’il est beaucoup mieux informé de votre affaire que je ne puis l’être. On m’assure de tous côtés qu’il est aussi bienfaisant qu’éclairé. Votre cruelle situation l’a sans doute attendri. Je vous conseille de faire comme moi, madame, d’attendre son rapport, et de vous conformer à ce qui sera décidé. Je ne puis croire que la grâce que le roi vous a faite vous devienne jamais inutile.

J’ai l’honneur d’être avec respect, madame, votre très humble et très obéissant serviteur . »

1 Éditeurs, de Cayrol et François.

11/05/2025

Je voudrais bien avoir des compliments à vous faire sur l’accomplissement des promesses qu’on vous a faites

... Cesser-le-feu en Ukraine ! on a promis de s'en occuper côté européen, mais c'est ne pas compter sur un Poutine qui fait trainer les négociations pour grignoter encore du terrain ; c'est vraiment un pourri quand il s'agit de faire couler le sang des autres :https://actu.orange.fr/monde/guerre-en-ukraine-vladimir-p...

 

 

 

« Au chevalier Jacques de Rochefort d'Ally

18 novembre 1769

Je suis devenu plus paresseux que jamais, monsieur, parce que je suis devenu plus faible et plus misérable. Il m’aurait été impossible de faire le voyage de Paris : je peux à peine faire celui de mon jardin. Mme Denis a rapporté une belle lunette, mais il faut avoir des yeux. On perd tout petit à petit, excepté les sentiments qui m’attachent à vous et à Mme de Rochefort.

Je voudrais bien avoir des compliments à vous faire sur l’accomplissement des promesses qu’on vous a faites. C’est là ce qui m’intéresse véritablement : car, en vérité, j’ai beaucoup d’indifférence pour tout le reste. J’espère que M. le duc de Choiseul fera les choses que vous désirez. C’est la plus belle âme que je connaisse ; il est généreux comme Aboul-Cassem, brillant comme le chevalier de Grammont, et travailleur comme M. de Louvois. Il aime à faire plaisir ; vous serez trop heureux d’être son obligé.

Je compte qu’au printemps vous serez un père de famille. Mme de Rochefort accouchera d’un brave philosophe ; il en faut de cette espèce.

Je voudrais bien vous envoyer une nouvelle édition d’une pièce 1 qui commence ainsi :

Je suis las de servir. Souffrirons-nous, mon frère,
Cet avilissement du grade militaire ?

mais je ne sais comment m’y prendre. Il est beaucoup plus aisé d’envoyer des lunettes que des livres.

L’oncle et la nièce disent tout ce qu’ils peuvent de plus tendre à M. et à Mme de Rochefort. »

10/05/2025

Ma foi, votre pape paraît une bonne tête. Comment donc ! depuis qu’il règne il n’a fait aucune sottise

... Léon XIV , grand honneur, obtient un satisfecit voltairien ; qu'il le reçoive en toute modestie .

 

 

« Au cardinal François-Joachim de Pierre de Bernis

À Ferney, le 13 novembre 1769

Votre Éminence veut s’amuser à Rome de quelques vers français : eh bien ! en voilà 1Ma, per tutti i santi 2, oubliez que vous êtes archevêque et cardinal. Souvenez-vous seulement que vous êtes le plus aimable des hommes, l’académicien le plus éclairé, et que vous avez du génie. J’ajouterai encore : Souvenez-vous que vous avez de la bonté pour moi ; et dites-moi, je vous en prie, si vous êtes de l’avis de milord Cornsbury 3.

Vous ne montrerez pas les Guèbres au cardinal Torregiani 4, n’est-il pas vrai ? Ma foi, votre pape paraît une bonne tête. Comment donc ! depuis qu’il règne il n’a fait aucune sottise. »

2 Mais , pour l'amour de tous les saints .

3 Personnage inventé par V* . « Voltaire ne cessait de représenter Racine comme le plus grand des tragiques .Un jour , il s’aperçoit qu’il a poussé trop loin l’enthousiasme. La gloire de Racine finira par éclipser la sienne . Qu’ imagine -t- i l ? Il publie les Guèbres avec une préface où il invente une conversation avec un milord Cornsbury, comme il avait inventé une correspondance avec un M. de la Lindelle . Son milord Cornsbury a pour mission de calmer son admiration et de blâmer son indulgence . Il attaque de front Athalie. Il daube sur Joad [...]

Et après avoir passé sa bile sur Racine , sans courage, sans pudeur , peu s’en faut qu’il ne risque une comparaison entre Athalie et les Guèbres. 

Nous voilà fixés sur la conscience littéraire de Voltaire . » : https://www.google.com/url?sa=t&source=web&rct=j&opi=89978449&url=https://www.forgottenbooks.com/en/download/LuvreShakespearienneSonHistoire16161910_10593053.pdf&ved=2ahUKEwjp78Sc15aNAxXcRaQEHYHaCBkQFnoECCcQAQ&usg=AOvVaw3mT4leAEuZBJaD0yBjzwhu

4 Louis-Marie Torregiani, Florentin, né le 18 octobre 1697 : https://fr.wikipedia.org/wiki/Luigi_Maria_Torregiani

09/05/2025

reconnaissance et d’admiration pour le zèle de M. de La Croix. Le style de ses lettres me fait juger du succès qu’aura son mémoire en faveur de l’innocence, si cruellement opprimée

... Que sera-t-il possible de faire maintenant depuis le Vatican ?

Un nouveau pape est appelé à régner . Araignée ? quel drôle de nom, pourquoi pas libellule ou papillon !...

Election élair, Léon a la cote , XIV comme notre célèbre royal Louis français , tiendra-t-il aussi longtemps ?

Pourquoi le nouveau pape Robert Francis Prevost a choisi le prénom de Léon ?

Rigolons un peu avec un autre Léon : https://www.youtube.com/watch?v=sxzlkQnG-No&ab_channel=Chansons%2CFolkloreetVari%C3%A9t%C3%A9

 

Site-EC-illustrations-de-texte-Cardinaux-francais-papabile-conclave2-1024x853.png

https://eglise.catholique.fr/vatican/conclave-qui-est-le-...

 

 

« À Joseph Audra

13 novembre 1769

J’ai été plus près, mon cher philosophe, de faire le voyage de l’autre monde que celui de Toulouse. Mme Denis est revenue de Paris prendre soin de mon triste état. Je vous recommande ce pauvre Sirven ; achevez votre ouvrage. La faiblesse de mon corps ne s’étend point sur mes sentiments. Je suis pénétré de reconnaissance et d’admiration pour le zèle de M. de La Croix. Le style de ses lettres me fait juger du succès qu’aura son mémoire en faveur de l’innocence, si cruellement opprimée. Je le prie de regarder cette lettre comme écrite à vous et à lui. Pardonnez-moi tous deux une lettre si courte ; mon état est mon excuse.

Si le pauvre Sirven a besoin d’argent, il n’a qu’à parler ; je vous prie de le lui faire dire. »

08/05/2025

qui peut savoir où il sera et ce qu’il fera ?... la destinée n’est à personne ; elle se moque de nous tous

... Propos fumeux de cardinal bouclé à la Sixtine ?

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Le torchon brûle au conclave

 

 

« À Louis-François-Armand du Plessis, duc de Richelieu

8 novembre 1769

J’attends ces jours-ci, monseigneur, les Souvenirs de madame de Caylus. En attendant, j’ai l’honneur de vous envoyer cette nouvelle édition des Guèbres, dont on dit que la préface est curieuse. Comme vous êtes actuellement le souverain des spectacles, j’ai cru que cela pourrait vous amuser un moment dans votre royaume.

Je ne vous envoie jamais aucun des petits livrets peu orthodoxes qu’on imprime en Hollande et en Suisse. J’ai toujours pensé qu’il m’appartenait moins qu’à personne d’oser me charger de pareils ouvrages, et surtout de les envoyer par la poste. Je n’ai été que trop calomnié ; je me flatte que vous approuvez ma conduite.

Mme Denis m’a assuré que vous me conservez les bontés dont vous m’honorez depuis cinquante ans. J’ai toujours désiré de ne point mourir sans vous faire ma cour pendant quelques jours ; mais il faudra que je me réduise à consigner cette envie dans mon testament, à moins que vous n’alliez faire un tour à Bordeaux l’été prochain, et que je n’aille aux eaux de Barèges ; mais qui peut savoir où il sera et ce qu’il fera ? Mon cœur est à vous, mais la destinée n’est à personne ; elle se moque de nous tous.

Daignez agréer mon tendre respect.

V.

Oserais-je vous supplier, monseigneur, d’ordonner qu’on joue à Paris Les Scythes ? Je n’y ai d’autre intérêt que celui de la justice. Les comédiens ont tiré dix-huit cents francs de la dernière représentation. Je ne demande que l’observation des règles. Pardonnez cette petite délicatesse 1. »

1 On a signalé, à la date du 8 novembre 1769, une lettre de Voltaire à M. Imbert, secrétaire général du lieutenant de police M. de Sartines. Dans cette lettre, datée de Genève, le vieillard se plaint de ses soixante-quinze ans et des infirmités nombreuses qui viennent l’assaillir. Je m’en vais en détail, ajoute-t-il mélancoliquement ; puis, sa philosophie railleuse reparaît, et il prend bravement son parti de ce qu’il ne peut empêcher…. Ce qu’il regrette le plus, c’est sa vue, qui se perd complètement ; et il attribue à la neige cet affaiblissement des yeux.

Sur Imbert, voir lettre du 20 mai 1761 : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2016/04/20/ceux-qui-sont-a-la-tete-de-la-police-savent-assez-combien-le-5791361.html

et voir le journal le XIXe siècle du 10 janvier 1878 : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k7558985p/f3.vertical.r=8%20novembre%201769

07/05/2025

vous courez, vous soupez, vous conversez, et surtout vous pensez. Ainsi, madame, vivez 

... Quelques-unes , sinon toutes, les femmes suivantes correspondent à ce constat voltairien et méritent le voeu qu'il émet : https://www.forbes.fr/50-over-50-2025-palmares/

Longue et belle vie à elles .

 

 

« A Marie de Vichy de Chamrond , marquise Du Deffand

Ferney, 1er novembre 1769

Si je suis en vie au printemps, madame, je compte venir passer dix ou douze jours auprès de vous avec Mme Denis. J’aurais besoin d’une opération aux yeux, que je n’ose hasarder au commencement de l’hiver. Vous me direz que je suis bien insolent de vouloir encore avoir des yeux à mon âge, quand vous n’en avez plus depuis si longtemps.

Mme Denis dit que vous êtes accoutumée à cette privation ; je ne me sens pas le même courage. Ma consolation est dans la lecture, dans la vue des arbres que j’ai plantés, et du blé que j’ai semé. Si cela m’échappe, il sera temps de finir ma vie, qui a été assez longue.

J’ai ouï parler d’un jeune homme fort aimable, d’une jolie figure, ayant de l’esprit, des connaissances, un bien honnête, qui, après avoir fait un calcul du bien et du mal, s’est tué à Paris d’un coup de pistolet. Il avait tort, puisqu’il était jeune, et que par conséquent la boîte de Pandore lui appartenait de droit. Un prédicant de Genève, qui n’avait que quarante-cinq ans, vient d’en faire autant : c’était une maladie de famille ; son grand-père, son père, et son frère, lui avaient tous donné cet exemple. Cela est unique, et mérite une grande considération. Gardez-vous bien d’en faire jamais autant : car vous courez, vous soupez, vous conversez, et surtout vous pensez. Ainsi, madame, vivez : je vous enverrai bientôt quelque chose d’honnête 1, ainsi qu’à votre grand’maman. Je n’ai guère le temps d’écrire des lettres, car je passe ma vie à tâcher de faire quelque chose qui puisse vous plaire à toutes deux ; j’en ai pour l’hiver.

J’aime passionnément le mari de votre grand’maman 2; c’est une belle âme. Croyez-moi, il vaut mieux que tout le reste : il se ruinera ; mais il n’y a pas grand mal, il n’a point d’enfants. Mais surtout qu’il ne haïsse point les philosophes parce qu’il a plus d’esprit qu’eux tous ; c’est une fort mauvaise raison pour haïr les gens.

Je vois qu’on me regarde comme un homme mort : les uns s’emparent de mes sottises ; les autres m’attribuent les leurs. Dieu soit béni !

Comment se porte le président Hénault ? je m’intéresse toujours bien tendrement à lui. Il a vécu quatre-vingt-deux ans ; ce n’est qu’un jour. On aime la vie, mais le néant ne laisse pas d’avoir du bon.

Adieu, madame ; je suis à vous jusqu’au premier moment du néant. Mme Denis vous en dit autant. »

2 Le duc de Choiseul.