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11/08/2025

Je le prie très instamment de trouver bon que je touche toujours les mille écus

... Mais, nom de Zeus, monsieur le banquier/madame la banquière, où vais-je pouvoir les toucher alors que les agences bancaires disparaissent de plus en plus : https://www.franceinfo.fr/economie/entreprises/on-est-cen...

 

 

« A Guillaume-Claude de Laleu

Je remercie monsieur de Laleu de toutes ses bontés . J'ai tiré sur lui deux mille écus pour M. Durey . Je le prie très instamment de trouver bon que je touche toujours les mille écus que M. de Laborde me fait fournir tous les mois, sans quoi il me serait impossible de soutenir ma maison, n’étant pas encore pleinement arrangé avec M. le duc de Virtemberg . Je lui serai infiniment obligé . Son très humble et très obéissant serviteur

Voltaire.

A Ferney 26è février 1770. »

Vous connaissez assurément mieux que personne le peu d’affection qu’on a dans Genève pour la France, très compatible avec l’amour extrême qu’on y porte aux louis d’or de France

... Que ce soit au XVIIIè siècle ou au XXIè, c'est toujours vrai à quelques nuances près seulement . Ce sont les hectares de terrain , hors de cette Helvétie-confetti, qui sont les objets de l'amour des Suisses, en général, et des Genevois, en particulier , car les prix sont plus accessibles . Money-money-money good fellow !

 

 

« A Pierre-Michel Hennin

Vous savez, monsieur, qu’hier cinquante émigrants ont écrit à M. le duc de Choiseul qu’ils n’étaient persécutés que pour avoir fait, il y a plus d’un an, leur soumission d’aller habiter Versoix à ses ordres. Rien n’est plus vrai, et nous en avons tous ici des preuves indubitables.

Vous savez que tous les jours, pour les empêcher de s’établir en France, on leur disait que M. le duc de Choiseul était déplacé.

Vous connaissez assurément mieux que personne le peu d’affection qu’on a dans Genève pour la France, très compatible avec l’amour extrême qu’on y porte aux louis d’or de France.

Vous êtes instruit qu’on refuse de payer ce qu’on doit aux émigrants. Si on persiste dans ce refus, il se pourrait très bien faire que M. le duc de Choiseul les fît payer sur les quatre millions cinq cent mille livres que les Genevois tirent tous les ans de ce pays, qu’ils haïssent si fort.

Sapienti pauca 1.

26è février 1770 2

1 Peu de mots [suffisent] pour l'homme sage . Allusion au proverbe intelligentibus pauca qui a le même sens .

2 Original ; éd. Correspondance inédite, 1823 . Le m^me jour, Dupan écrit : « Voltaire fait quelquefois de semblables peurs au père Adam, il l'envoie réveiller en sursaut, le fait venir en hâte dans sa chambre. C'est pour lui chercher un mot grec dont il a besoin pour son Encyclopédie que M. Cramer commence à imprimer [...] » ; voir lettre du 19 février 1770 à Cramer : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2025/07/30/ne-vous-affligez-pas-tout-ira-bien-je-vous-en-reponds.html

10/08/2025

auriez-vous l'honneur d'être bâtard d'un saint ?

... Répondez :"OUI !" . Statistiquement, nous devons l'être . Tout autant que descendant de Charlemagne , et même plus encore tant le nombre des saints est grand quand on écoute toutes les religions qui en revendiquent . Nous sommes innombrables et point saints du tout, sains , à la rigueur, dans le meilleur des cas si les dieux et le père Noël le permettent . 

J'ai donc posé la question à Chat GPT : https://chatgpt.com/c/68983eb8-7c00-8326-bb93-538086cf8e1f

Nous sommes copains, il me tutoie . A vous de jouer !

 

 

« A Alexandre-Marie-François de Paule de Dompierre d'Hornoy

25è février 1770

Mon cher conseiller, envoyez-nous donc quelque bonne tête de votre parlement pour ajuster celles des Genevois . Vous les avez vus doux et tranquilles. Ils sont devenus furieux ; ils assassinent de pauvres habitants en robe de chambre , des vieillards de quatre-vingt ans ; ils battent les femmes grosses qui meurent . Tout est en combustion ; les Bourgeois sont sous les armes depuis quinze jours. Soixante familles sont venues se réfugier dans notre voisinage 1 et quelques-unes à Ferney . Ce fut mon bon ange qui me fit quitter les Délices . Mon devoir, en qualité de capucin, est de les exhorter à la paix, mais ils n'ont pas assez de foi au cordon de saint François . Vous qui êtes parent de saint François de Paule vous y seriez bien embarrassé, quoique je vous regarde comme une très bonne tête . Mais comment êtes-vous parent de cet imbécile minime ? fit-il un enfant à une de vos grands-mères ? auriez-vous l'honneur d'être bâtard d'un saint ? sa sœur ou sa nièce épousa-t-elle quelqu'un de vos antécédents ?

Je vous embrasse tendrement vous et tous les vôtres, soit Turcs, soit chrétiens. 

V. »

1 Il existe une de ces lettres d'habitation, signée de Caire (datée de Versoix, 25 mars 1770, en faveur d'un nommé Antoine Bourceaux, dont voici le début : « Sa Majesté voulant bien prendre sous sa puissante protection et accorder un asile dans son royaume aux artisans commerçants et autres habitants de la ville de Genève[...] »

J’ai actuellement plusieurs familles à Ferney.

... Et pas qu'un peu ! Vive les vacances ! Mais , petit bémol, si vous avez besoin d'être hospitalisé, direction St Julien, ou si grosse urgence l'hôpital cantonal de Genève . Si vous pouvez attendre, en 2030 , il serait possible d'être soigné à l'hôpital de Ferney : https://www.ledauphine.com/societe/2025/07/18/futur-centr...

Mais oui, mais oui, ça fait à peine quarante ans qu'on en parle ! Tout arrive, même la queue du chat .

 

 

« A Pierre-Michel Hennin

24è février 1770

J’ai encore écrit aujourd’hui, monsieur, à Mme la duchesse de Choiseul ; mais un mot de votre main à monsieur le duc fera plus que toutes mes lettres. J’ai actuellement plusieurs familles à Ferney.

Je ne sais pas trop ce que je ferai du chartreux que vous m’envoyez ; mais, en qualité de capucin, il faut bien que je l’héberge pendant quelque temps, et j’aurai pour lui tous les égards que je dois à un homme recommandé par vous.

Il court une lettre charmante de l’empereur 1. La voici ; elle pourra entrer dans vos recueils . Quand vous l’aurez fait copier , ayez la bonté de me la renvoyer.

Mme Denis vous fait ses compliments. Recevez les bénédictions du frère François, capucin indigne.

 Je rengaine la lettre de l’empereur, car je la trouve dans la gazette. »

1«  Lettre de l'empereur Joseph II au comte Nicolas Papini » du 1er janvier 1770, qui parut dans le Supplément aux Nouvelles de divers endroits, 21 février 1770 ( Gazette de Berne ) : https://www.e-newspaperarchives.ch/?a=d&d=GDB17700221-01.2.8&e=-------en-20--1--img-txIN--------0-----

Voir : https://fr.wikipedia.org/wiki/Joseph_II_(empereur_du_Sain...)

09/08/2025

Il ne s’est pas assurément rendu indigne de votre protection

...On peut le dire de Volodymyr Zelensky pourtant écarté des négociations Trump-Poutine . En attendant Trump fait des plans sur la comète et Poutine tue encore à tours de bras : https://www.lemonde.fr/international/live/2025/08/09/en-d...

 

 

" A Louise-Honorine Crozat du Châtel, duchesse de Choiseul

A Ferney 24 février 1770 1

Madame,

Tout l’ordre des capucins n’a pas assez de bénédictions pour vous. Je n’osais ni espérer ni demander ce que vous avez daigné faire pour ce pauvre canonnier Fabry 2. Nous avons bien des saintes en paradis, mais il n’y en a pas une qui soit aussi bienfaisante que vous l’êtes. Je suis à vos pieds, non pas à ces pieds de quatorze pouces dont vous m’avez envoyé les souliers, mais à ces pieds de quatre pouces et demi 3 tout au plus, qui portent un corps aussi aimable, dit-on, que votre âme.

La dernière lettre 4 que j’eus l’honneur de vous écrire était au sujet du brigandage de Genève, et des meurtres qui se sont commis dans cette abominable ville. On ne tue plus à présent, mais on pille. M. le duc de Choiseul, mon bienfaiteur, est instruit par M. le résident Hennin de toutes les horreurs qui s’y passent.

J’achève mes jours dans un bien triste voisinage ; j’ai de quoi fournir à notre patriarche saint François plus d’un million de femmes de neige 5. C’est ainsi qu’il les aimait, tant il avait de feu ; mais pour moi, pauvre moine, trente lieues de neige dont je suis entouré, et des assassinats à ma porte, ne sont pas une perspective agréable. Vos extrêmes bontés, madame, font ma consolation.

Je ne crois pas que ce soit en abuser que de vous présenter les respects et la reconnaissance de mon gendre Dupuits, et d’oser même vous supplier de daigner le recommander en général à M. de Bourcet 6. Mon gendre est votre ouvrage ; c’est vous, madame, qui l’avez placé. Il ne s’est pas assurément rendu indigne de votre protection. Il sert bien, il est actif, sage, intelligent, et de la meilleure volonté du monde. M. de Bourcet en paraît fort content. Mon gendre ne demande qu’un mot de votre bouche qui témoigne que vous l’êtes aussi. Toute ma famille ainsi que notre couvent se regardent comme vos créatures.

Agréez, madame, notre attachement respectueux et inviolable ; j’y ajoute mes ferventes prières et ma bénédiction.

Frère François, capucin indigne.

P.S. – Dans le moment, madame, les circonstances présentes exigent que je prenne la liberté d'écrire à Mgr le duc de Choiseul cette lettre 7  que je mets sous votre protection .»

1 Copie par Wyart ; éd. Kehl qui omet le P.S.

6 Pierre-Joseph Bourcet qui a commandé en Corse comme lieutenant-général à partir de Mars 1766 .

7 Lettre inconnue .

Je suis la mouche du coche

... Aveu de Trump ? Sa modestie proverbiale l'en empêchera toujours ( sans compter aussi sur son ignorance crasse de la littérature classique ).

Une paix prochaine et durable entre Russie et Ukraine pourrait bien être auto-attribuée à ce grand hâbleur , les efforts européens et français passant alors à la trappe pour le guignol MAGA sans vergogne .

 

 

« A François de Caire, Chevalier de Saint-Louis, Ingénieur

en chef

à Versoix

Je n'ai que le temps, monsieur, avant de me coucher, de vous dire que je viens d'obéir à vos ordres avec la plus grande joie . Je mets ma lettre 1 dans celle de Mme la duchesse de Choiseul 2, afin qu'elle la lui donne elle-même et qu'elle l'appuie . Je suis la mouche du coche ; mais je vous obéis avec le plus tendre et le plus respectueux sentiment .

Mille respects à madame l'accouchée .

V.

Vendredi au soir 23è février [1770].

N.B. – Il serait bien à propos qu'Auzière fit sur-le-champ un mémoire succinct dans lequel il déclare que lui et ses compagnons n'ont été persécutés, et plusieurs d'entre eux assassinés, que parce qu'ils voulaient venir s’établir à Versoix . Cela est très vrai, et les Dufour qui sont à Ferney l'attestent . Ce mémoire important signé de tous les émigrants serait aussitôt envoyé à M. le duc de Choiseul .

Il faut observer qu'on répandait tous les jours à Genève le bruit que M. le duc de Choiseul était hors de place, pour dégoûter les émigrants . C'est un fait dont je suis témoin et qu'on fera valoir . »

1 Lettre inconnue .

08/08/2025

douze mille cinq cents livres, je vous prie d'avoir la bonté de les joindre aux fonds que vous avez à moi, à quatre pour cent

... Ah que j'aimerais en dire autant qu'au temps voltairien et faire des placements à quatre pour cent, juste quand on vient de passer la première semaine de réduction drastique des intérêts sur la Caisse d'Epargne !

 

 

« A Gaspard-Henry Schérer, Banquier

à Lyon

A Ferney 21è février 1770 1

Je vous prie, monsieur, de vouloir bien envoyer sur-le-champ cette lettre de change de six mille livres sur M. de Laleu 2 .

J'y ajoute une autre lettre de six mille cinq cents du trésorier de l’Électeur palatin, sur M.M. Tourton et Baur qu'on pourrait fort bien prendre à Lyon dans la circonstance présente .

Quand vous aurez reçu ces douze mille cinq cents livres, je vous prie d'avoir la bonté de les joindre aux fonds que vous avez à moi, à quatre pour cent . J'ai l'honneur d'être, monsieur, votre très humble et très obéissant serviteur

Voltaire.

Je suppose que la lettre de change Boissier 3 de 2488 livres 8 sols est payée . »

1 Original signé, cachet « Genève » ; endos « Reçue le 22 février ».