21/07/2024
J'attends de vous mes étrennes
... Votre amitié en tint lieu chère Mamz'elle Wagnière - LoveVoltaire, vous qui avez quitté ce monde il y a ce jour deux ans . Triste anniversaire . Je renouvelle ici mes remerciements à vos enfants qui permettent l'édition et la consultation de son blog voltairien http://www.monsieurdevoltaire.com/, oeuvre d'une passionnée comme il y en a peu , et qui me stimule pour la mise en ligne de mon "blogounet" comme je le lui avais promis .
Votre oeuvre préférée , à juste titre, et que vous m'avez appris à aimer autant
« A Charles-Henri-Chrétien Rosé 1
11è janvier 1769 à Ferney
J'attends de vous mes étrennes, monsieur. J'avais pris l’exploitation de vos mines à la lettre, sachant que Mgr le duc de Virtemberg avait eu autrefois des mines en Alsace et croyant qu'il en avait encore .
Si vous voulez m'envoyer un petit rouleau par le coche de Bâle, Berne à Genève, je vous serai très obligé .
J'ai l'honneur d'être, monsieur, votre très humble et très obéissant serviteur
Voltaire. »
1Original signé ; édition Mossmann . Le manuscrit est endossé « Reçue le 21è ». Voir : https://searchworks.stanford.edu/view/9713138
19:34 | Lien permanent | Commentaires (0)
Il n’a jamais daigné mettre la générosité au nombre de ses vertus
... Donald Trump , son don pour le mensonge et l'auto-satisfaction d'élu du dieu US, le dispense de toute qualité commune, y compris la générosité si tant est qu'il ait jamais eu une quelconque vertu . Il incarne atrocement le dicton : "Générosité bien ordonnée commence par soi-même !"
C'est fait !
« A Antoine-Jean-Gabriel Le Bault
11 janvier 1769 à Ferney
Monsieur,
À la réception de votre lettre, j’envoie une lettre de change à M. François Tronchin 1. J’étais si malade que je ne pus pas même lui écrire. Il faut que je sois désespéré, puisque votre bon vin ne m’a pas encore guéri. Cependant je compte sur vous jusqu’à la fin de ma vie. Je ne veux boire que par vos bienfaits. Je ne puis plus souffrir d’autre vin que le vôtre. Apparemment que tant vaut l’homme, tant vaut son vin. M. De Brosses a fait enfin à peu près ce que je désirais. Ce n’a pas été sans peine. Il n’a jamais daigné mettre la générosité au nombre de ses vertus.
Mille respects à madame Le Bault ; j’ai l’honneur d’être avec les mêmes sentiments,
monsieur,
votre très humble et très obéissant serviteur.
Voltaire. »
1 Lapsus de V* ou de l'éditeur car il s'agit de Robert Tronchin banquier à Lyon .
18:02 | Lien permanent | Commentaires (0)
ses ennemis se démènent beaucoup. Tant pis s’ils réussissent. C’est un des plus grands malheurs qui puisse arriver à feu ma patrie
... Propos d'après course à propos de Tadej Pogačar , ex-Slovène et présentement riche résident monégasque ?
Ou plutôt un commentaire d'un proche d'Emmanuel Macron en voyant ce qui se passe à l'Assemblée nationale ?
Ou même un propos résigné, en ravalant sa bile, dans le clan de Marine Le Pen ?
« A Pierre-Michel Hennin
11 Janvier 1769 A Ferney
Pardon, pardon, mon très cher et très aimable Résident. Il y a huit jours que j’aurais dû vous prévenir. Si vous aviez malheureusement mon âge, vous trouveriez les choses encore bien plus changées qu’elles ne vous l’ont paru. J’ai bu autrefois la lie d’un vin qui était encore assez bon. Le tonneau nouvellement percé est de Brie 1. Votre principal 2 est presque le seul homme qui soutienne l’honneur du pays, et qui joigne la grandeur d’âme à l’esprit et à la gaieté. On me mande que ses ennemis se démènent beaucoup. Tant pis s’ils réussissent. C’est un des plus grands malheurs qui puisse arriver à feu ma patrie.
Vraiment il est vrai que madame sa femme s’est donné les airs de prétendre être mal à ma cour. Mais j’ai de quoi rabattre son caquet, car je serais homme à lui signifier combien je respecte la vertu douce et sans faste, combien j’aime l’esprit naturel et vrai dans un temps où il y a tant d’esprits faux. Enfin, si je m’y mettais, je la ferais rougir jusqu’au blanc des yeux. Qu’elle ne se joue pas à moi 3.
Vous ne reviendrez 4 sans doute qu’au printemps, mais j’ai bien peur que vous ne trouviez un printemps fort vilain. Nous avons un hiver si doux qu’il en devient fade. Il faut avoir sa dose de bise chaque année. Nous l’aurons malheureusement au mois de mai. Vous gèlerez de froid dans le jardin que vous avez si joliment planté. Je me suis promené aujourd’hui dans le mien pendant une heure, et j’avais chaud. Nous serons en fourrure à la Pentecôte.
On dit que Catau a déjà battu les infidèles ; cela leur apprendra à renfermer les femmes. Ces marauds-là ne sont bons qu’à être renvoyés au-delà de l’Oxus, dont ils viennent. Je ne m’accoutume point à voir la Grèce gouvernée par des gens qui ne savent ni lire, ni écrire, ni danser, ni chanter. Si la Grèce était libre, j’irais mourir à Corinthe, quoiqu’il ne soit pas permis à tout le monde d’y aller. Je déteste également les Turcs et la bise. Pour votre Pologne, je la plains 5; c’est pis que jamais.
Adieu ; soyez heureux autant que vous méritez de l’être, et conservez-moi vos bontés.
V.»
1 Le vin vieux est sans doute Mme de Pompadour ; le vin nouveau Mme Du Barry . On s'est étonné que l'on appelle le second « de Brie » Mme Du Barry étant de Vaucouleurs qui est au-delà des limites de la Brie . Mais le vin de Brie est connu pour un vin médiocre, d'où le choix de cette province .
2 Le duc de Choiseul. (Georges Avenel.)
3 Curieuse menace contre la duchesse de Choiseul .
4 Hennin était allé à la cour. (G.A.)
5 Avant d'être résident à Genève, Hennin l'a été en Pologne et s'intéressait au sort de ce pays . Or, sous les prétextes que l'on sait, les Russes occupaient une partie de la Pologne, y compris Cracovie . La russophilie de V* aurait été mise à l’épreuve s'il n'avait été aussi convaincu de la justesse de la cos e de Catherine .
08:37 | Lien permanent | Commentaires (0)
20/07/2024
je ne vois pas pourquoi on exclurait d’un discours de réception des idées vraies et profondes, qui sont elles-mêmes la source cachée de l’éloquence
... A cette aune là je pense qu'aucun discours de réception aux différends postes à l'Assemblée Nationale n'est un exemple d'éloquence, car pour y trouver des idées " vraies et profondes" : bernicle ! Sinon ça se saurait .
Idées vraies et profondes, comme tu y vas mon cher Patriarche ; en cette année 2024 ça fait partie des raretés , particulièrement chez les politicien.ne.s qui n'ont de vrai que le désir de s'installer, et de profond que l'ignorance de la gestion d'une nation et leur fauteuil .
« A Charles Bordes
À Ferney 10 janvier 1769
Je trouve, mon cher ami, beaucoup de philosophie dans le discours de M. l’abbé de Condillac1. On dira peut-être que ce mérite n’est pas à sa place, dans une compagnie consacrée uniquement à l’éloquence et à la poésie : mais je ne vois pas pourquoi on exclurait d’un discours de réception des idées vraies et profondes, qui sont elles-mêmes la source cachée de l’éloquence.
Il y a dans le discours de M. Le Bault 2 des anecdotes sur mon ancien préfet l’abbé d’Olivet, dont je connais parfaitement la fausseté . Mais la satire ment sur les gens de lettres pendant leur vie, et l’éloge ment après leur mort.
Il serait à désirer que les lettres 3 concernant Nonotte eussent été imprimées 4 à Lyon, puisque les injures de ce maraud y ont été audacieusement imprimées . C’est d’ailleurs un factum dans une espèce de procès criminel. Il n’y a point de petit ennemi, quand il s’agit de superstition. Les fanatiques lisent Nonotte, et pensent qu’il a raison. Je crois que les Pères de l’Oratoire en seraient très aises, et qu’il y a bien d’honnêtes gens qui seraient charmés de voir l’insolente absurdité d’un ex-jésuite confondue. Voyez ce que vous pouvez faire pour la bonne cause. L’ouvrage d’ailleurs est très respectueux pour la religion, en écrasant le fanatisme.
Bonsoir, mon très cher confrère ; j’attends de Bâle un petit livre sur l’histoire naturelle 5, où il y a, dit-on, des choses curieuses . Je ne manquerai pas de vous l’envoyer. »
1 Pour sa réception à l’Académie française à la place de l’abbé d’Olivet, le 22 décembre 1768.
Voir les Discours prononcés dans l'Académie française le jeudi 22 décembre 1768 à la réception de M. l'abbé de Condillac, 1768 : https://www.academie-francaise.fr/discours-de-reception-de-labbe-de-condillac
2 L'édition Kehl corrige ce texte du manuscrit en M. Batteux . C'est effectivement l'abbé Batteux, directeur de l'Académie qui a reçu Condillac .
3 Nous ne connaissons de lettre concernant Nonotte, et dont Voltaire puisse parler ici, que celle qui est page 569 : https://fr.wikisource.org/wiki/Page:Voltaire_-_%C5%92uvres_compl%C3%A8tes_Garnier_tome26.djvu/579
La Lettre anonyme, etc., qui est page 401 : https://fr.wikisource.org/wiki/Page:Voltaire_-_%C5%92uvres_compl%C3%A8tes_Garnier_tome27.djvu/409
est postérieure au 10 janvier.
Mais Voltaire a peut-être aussi voulu parler des Éclaircissements historiques, qui sont tome XXIV, page 183 : https://fr.wikisource.org/wiki/Page:Voltaire_-_%C5%92uvres_compl%C3%A8tes_Garnier_tome24.djvu/193
[note Moland édition Garnier ]
4 Texte de l'édition de Kehl : Il serait à désirer que les lettres concernant Nonnotte fussent réimprimées […]. Ces « Lettres » sont les Lettres […] sur Rabelais ; voir lettre du 4 octobre 1767 à Damilaville : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2010/10/05/il-ne-faut-point-railler-les-scelerats-il-faut-les-pendre.html
5 Des Singularités de la nature, page 125 : https://fr.wikisource.org/wiki/Page:Voltaire_-_%C5%92uvres_compl%C3%A8tes_Garnier_tome27.djvu/133
Voir lettre du 5 janvier 1769 à Touraille : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2024/07/16/la-sottise-la-calomnie-et-la-renommee-leur-tres-humble-serva-6507264.html
00:05 | Lien permanent | Commentaires (0)
19/07/2024
J’ai l’honneur d’être
... à nouveau présidente de l'Assemblée nationale" dit Yaël Braun-Pivet, vainqueur à la barbe du RN et du NFP, confirmant par ailleurs à André Chassaigne que 13 porte bien malheur . La chasse aux accessits et hochets est ouverte pour les vaincus de ce premier round . A peine constituée, cette assemblée nous fait craindre le pire, tant chacun tire à hue et à dia . Il en est même qui posent leurs jalons pour la prochaine dissolution dans un an . Il ne reste plus pour se réjouir qu'à suivre le Tour de France et les J.O. où il n'y a pas de combines .
ça va être dur, ... très dur !
« A Jacob Bouthillier de Beaumont, etc. 1
Banquier
à Genève
Pouvez-vous, monsieur, vous charger de douze mille livres pour six mois ? Cette somme vous sera comptée au moment que vous le voudrez. J’ai l’honneur d’être,
monsieur,
votre très humble et très obéissant serviteur
Voltaire.
Au château de Ferney, 10 janvier 1769. »
08:33 | Lien permanent | Commentaires (0)
18/07/2024
si elle répond qu’il n’y a nul danger
... Croyez-la ! Mme Hidalgo a tenu parole, même si son style n'est pas celui de Laure Manaudou , on peut se baigner dans la Seine dans le délai prévu .
Par contre, Rachida Dati qui convoite sa place en est elle capable ? Je ne crois pas, son maquillage de poupée Barbie risque trop de la lâcher, elle qui est beaucoup plus à l'aise pour nager en eaux troubles , coupable de "corruption passive par personne investie d’un mandat électif public au sein d’une organisation internationale », « recel d’abus de pouvoir » et « trafic d’influence passif », excusez du peu . Il est bon qu'elle rende son maroquin de la Culture immédiatement . Voir : https://www.lemonde.fr/societe/article/2024/07/02/affaire...
« A Marie de Vichy de Chamrond, marquise Du Deffand
6è janvier 1769
Madame,
Voilà encore un thème ; j’écris donc. Par une lettre d’un mercredi, c’est-à-dire il y a neuf jours 1, vous me demandez le commencement de l’alphabet 2; mais savez-vous bien qu’il sera brûlé, et peut-être l’auteur aussi ? Le traducteur est un La Bastide de Chiniac, avocat de son métier. Il sera brûlé, vous dis-je, comme Chausson 3. C’est avec une peine extrême que je fais venir ces abominations de Hollande. Vous voulez que je fasse un gros paquet à votre petite mère ou grand-mère . Vous ne me dites point si elle paie des ports de lettres, et s’il faut adresser le paquet sous l’enveloppe de son mari, qui ne sera point du tout content de l’ouvrage. L’A, B, C est trop l’éloge du gouvernement anglais. On sait combien je hais la liberté, et que je suis incapable d’en avoir fait le fondement des droits des hommes ; mais si j’envoie cet ouvrage, on pourra m’en croire l’auteur ; il ne faut qu’un mot pour me perdre.
Voyez, madame, si on peut s’adresser directement à votre petite mère ; et, si elle répond qu’il n’y a nul danger . Alors on vous en dépêchera tant que vous voudrez.
Je puis vous faire tenir directement par la poste de Lyon, à très peu de frais. Les Droits des hommes et les Usurpations des autres 4,
L’Épître aux Romains 5.
Si vous n’avez pas l’Examen important 6 de milord Bolingbroke, on vous le fera tenir par votre grand-mère .7
On n’a pas un seul exemplaire du Supplément 8. Elle le demande comme vous ; il faut qu’elle fasse écrire par Corey à Marc-Michel Rey, libraire d’Amsterdam, et qu’il lui ordonne d’en envoyer deux par la poste.
Vous me parlez d’un buste, madame . Comment avez-vous pu penser que je fusse assez impertinent pour me faire dresser un buste ? Cela est bon pour Jean-Jacques, qui imprime ingénument que l’Europe lui doit une statue 9.
Pour les deux Siècles, dont l’un est celui du goût et l’autre celui du dégoût, le libraire a eu ordre de vous les présenter, et doit s’être acquitté de son devoir. Mme de Luxembourg y verra 10 une belle réponse du maréchal de Luxembourg quand on l’interrogea à la Bastille 11. C’est une anecdote dont elle est sans doute instruite.
Le procès de cet infortuné Lally est quelque chose de bien extraordinaire ; mais vous n’aimez l’histoire que très médiocrement. Vous ne vous souciez pas de La Bourdonnais, enfermé trois ans à la Bastille pour avoir pris Madras ; mais vous souciez-vous des cabales affreuses qu’on fait contre le mari de votre grand-mère ? Je l’aimerai, je le respecterai, je le vanterai, fût-il traité comme La Bourdonnais. Il a une grande âme, avec beaucoup d’esprit. S’il lui arrive le moindre malheur, je le mettrai aux nues. Je n’y mets pas tout le monde, il s’en faut beaucoup.
Adieu, madame : quand vous me donnerez des thèmes, je vous dirai toujours ce que j’ai sur le cœur. Comptez que ce cœur est plein de vous. »
1 Aucune lettre de cette date n'est connue ; la dernière connue est celle du 13 décembre 1768. elle y réclame déjà L'A.B.C.
2 L’A, B, C : voir page 311 : https://fr.wikisource.org/wiki/Page:Voltaire_-_%C5%92uvres_compl%C3%A8tes_Garnier_tome27.djvu/319
3 Il a déjà été question de Chausson dans une lettre du 30 juillet 1749 à l'abbé Raynal : http://www.monsieurdevoltaire.com/article-correspondance-annee-1749-partie-5-107235961.html
et lettre de 1939 à l'abbé d'Olivet : https://fr.wikisource.org/wiki/Correspondance_de_Voltaire/1739/Lettre_1102#cite_ref-3
Chausson n'a pas fait l'objet d'un article dans les biographies françaises . Il s'agit d'un Jacques Chausson inculpé de tentative d'assassinat et condamné à mort pour sodomie en 1669, qui dit « qu'il n'y avait point d'âme à l'épreuve du feu » ; voir Robert Challe, Journal de voyage aux Indes orientales, éd. F. Deloffre et M. Menemencioglu, Mercure de France, 1979, et les Difficultés sur la religion, du même.
Voir la note de Voltaire page 519. https://fr.wikisource.org/wiki/Page:Voltaire_-_%C5%92uvres_compl%C3%A8tes_Garnier_tome9.djvu/529
4 Voir page 193. https://fr.wikisource.org/wiki/Page:Voltaire_-_%C5%92uvres_compl%C3%A8tes_Garnier_tome27.djvu/201
Voir lettre du 24 juin 1768 à Mme Denis : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2024/02/07/il-s-imagine-que-c-est-moi-qui-ai-souleve-tous-les-esprits.html
5 Voir page 83. https://fr.wikisource.org/wiki/Page:Voltaire_-_%C5%92uvres_compl%C3%A8tes_Garnier_tome27.djvu/91
Voir lettre du 24 juin 1768 à Mme Denis : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2024/02/07/il-s-imagine-que-c-est-moi-qui-ai-souleve-tous-les-esprits.html
6 Voir page 195. https://fr.wikisource.org/wiki/Page:Voltaire_-_%C5%92uvres_compl%C3%A8tes_Garnier_tome26.djvu/205
Voiir lettre du 25 aoüt 1766 à Frédéric II de Hesse-Cassel : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2021/11/18/eclaire-et-bienfaisant-que-de-princes-ne-sont-ni-l-un-ni-l-a-6349903.html
7 Mme de Choiseul, qui est aussi désignée plus haut sous le nom de petite mère.
8 Le Suppléent au Dictionnaire philosophique, réclamé par mme Du Deffand dans la lettre de ce jour .
Je ne vois pas quel peut être l’ouvrage dont parle ici Voltaire. Le Supplément du Discours aux Welches est de 1764 ; le Supplément aux causes célèbres n’est, je crois, que de juillet 1769, ou, tout au plus, de juin. (note de Beuchot.)
Voir : page 249 : https://fr.wikisource.org/wiki/Page:Voltaire_-_%C5%92uvres_compl%C3%A8tes_Garnier_tome25.djvu/259
et voir page 77 : https://fr.wikisource.org/wiki/Page:Voltaire_-_%C5%92uvres_compl%C3%A8tes_Garnier_tome28.djvu/87
9 Dans sa lettre intitulée J.-J. Rousseau à Christophe de Beaumont : https://www.rousseauonline.ch/Text/lettre-a-christophe-de-beaumont.php
Sur ce mot de Rousseau, voir lettre du 13 avril 1763 à d'Argental , note 6 : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2018/04/09/nous-avons-le-ridicule-de-demander-la-sante-a-un-malade-il-n-6042049.html
10 Voir page 459. https://fr.wikisource.org/wiki/Page:Voltaire_-_%C5%92uvres_compl%C3%A8tes_Garnier_tome14.djvu/569
11 Sur cette réponse du maréchal de Luxembourg, voir Le Siècle de Louis XIV, chapitre XXVI page 459 : https://fr.wikisource.org/wiki/Le_Si%C3%A8cle_de_Louis_XIV/%C3%89dition_Garnier/Chapitre_26
08:58 | Lien permanent | Commentaires (0)
17/07/2024
Il est vrai qu’il s’y trouve plus qu’ailleurs des hommes durs et opiniâtres, incapables de se prêter un seul moment à la raison ; mais leur nombre diminue chaque jour
... Heureux Voltaire, tu n'as pas connu le Nouveau Front Populaire ! La guéguerre y règne, les égos sont survoltés, et le bien public ignoré en vue d'une place qui rapporte pouvoir et pseudo-gloire : https://france3-regions.francetvinfo.fr/occitanie/herault...
Le RN se marre, bien content de n'avoir pas eu à trouver des ministres compétents , n'ayant que la peine de mettre en avant Bardella , lequel va pouvoir continuer à critiquer et jeter des anathèmes , travail de feignasse .
« A François-Alexandre Gaubert Lavaysse 1
Du 5 janvier 1769 2
J’étais, monsieur, rempli d’estime pour feu monsieur votre père3 : je sais qu’il était aussi sage que vertueux. J’aurais voulu en pouvoir dire autant de votre beau-frère La Beaumelle 4.
La raison fait beaucoup plus de progrès que vous ne pensez . Voici ce qu’un homme constitué en dignité m’écrit de Toulouse : Vous ne sauriez croire combien augmente dans cette ville le zèle des gens de bien et leur amour et leur respect pour…5. Quant au parlement et à l’ordre des avocats, presque tous ceux qui sont au-dessous de trente-cinq ans sont pleins de zèle et de lumières, et il ne manque pas de gens instruits parmi les personnes de condition… Il est vrai qu’il s’y trouve plus qu’ailleurs des hommes durs et opiniâtres, incapables de se prêter un seul moment à la raison ; mais leur nombre diminue chaque jour, et non-seulement toute la jeunesse du parlement, mais une grande partie du centre et plusieurs hommes de la tête vous sont entièrement dévoués. Vous ne sauriez croire combien tout a changé depuis la malheureuse aventure de l’innocent Calas. On va jusqu’à se reprocher l’arrêt contre M. Rochette et les trois gentilshommes : on regarde le premier comme injuste, et le second comme trop sévère. 6»
Montrez, monsieur, ce petit extrait à Mme Calas et à Mme Duvoisin 7, et ayez la bonté de leur faire mes plus tendres compliments.
Je ne mangerai pas des fruits de l’arbre de la tolérance que j’ai planté ; je suis trop vieux, je n’ai plus de dents ; mais vous en mangerez un jour, soyez-en sûr.
J’apprends que vous demeurez chez M. Bouffé . C’est lui qui paye la pension des ex-jésuites . J’en ai un auprès de moi, aussi bien que les Sirven : car il faut faire du bien aux malheureux, et même aux jésuites . Je vous prie de vouloir bien me mander dans quel temps à peu près il pourra payer la pension de l’ex-jésuite Adam et de l’ex-jésuite Philibert, à chacun desquels on doit deux cents livres au premier septembre, si je ne me trompe. Les certificats de vie ont été remis à M. Bouffé par M. Leblanc, qui demeure chez M. Necker.
J’ai l’honneur d’être très-sincèrement et du fond de mon cœur, sans compliments, monsieur, votre.
N. B. – Je vous prie aussi de vouloir bien me marquer ce qu’on retient pour les droits de banque. »
2 L'édition Cayrol et François , par erreur, donne comme destinataire un frère de François-Alexandre : Etienne de Lavaysse Vidon ; voir : https://gw.geneanet.org/hparey?lang=fr&pz=julien+francois&nz=revault+d+allonnes&p=etienne&n=de+lavaysse+de+vidon
3 David Lavaysse est mort le 9 novembre 1768 .
David Lavaysse, père du jeune Alexandre Gaubert-Lavaysse, qui fut impliqué fortuitement dans tous les malheurs des Calas, pour avoir soupé avec eux le jour où Marc-Antoine se tua, était un homme faible et intéressé. Pendant la première procédure, on réussit à le tromper ; on lui persuada que le crime des Calas était prouvé et l’on ménagea une entrevue entre lui et son fils prisonnier, en présence de M. de Senaux, président au parlement, un des magistrats les plus fanatiques de Toulouse. Lavaysse, devant M. de Senaux, conjura son fils d’éviter la torture et la mort en avouant que les Calas avaient étranglé Marc-Antoine.
Plus tard il fallut que Voltaire gourmandât vigoureusement la faiblesse de Lavaysse pour qu’il se décidât à braver le parlement et à agir de nouveau en faveur de son fils.
Cette faiblesse trop connue de sa famille, et le fait que ce jeune homme n’avait aucun lien de parenté avec les autres accusés, expliquent les obsessions auxquelles il fut exposé à diverses reprises .
Voir : https://gw.geneanet.org/pyl?lang=fr&p=francois+alexandre+gaubert&n=lavaysse
4 Par sa sœur Rose-Victoire : https://gw.geneanet.org/hparey?lang=fr&pz=julien+francois&nz=revault+d+allonnes&p=rose+victoire&n=de+lavaysse
5 V* omet ici, par modestie, les mots « le patriarche de la tolérance et de la vertu » qu'il cite seuelement dans une lettre à d'Argental du 23 janvier 1769 : http://www.monsieurdevoltaire.com/2015/08/correspondance-annee-1769-partie-3.html
6 On reconnaît la lettre de Joseph Audra fréquemment citée par V* ; voir lettre du 5 janvier 1769 au marquis de Bélestat : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2024/07/15/que-le-parlement-commence-a-ouvrir-les-yeux-que-plusieurs-jeunes-conseiller.html
7 Anne Calas dite Nanette, épouse de Jean-Jacques Duvoisin, voir page 408 : https://www.persee.fr/doc/anami_0003-4398_1962_num_74_60_4076
18:36 | Lien permanent | Commentaires (1)