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26/10/2025

je suis peu au fait des nouveaux édits je vous prie, monsieur, d'avoir la bonté de m'informer si l'emprunt de 160 millions à quatre pour cent n'est pas en rente perpétuelle

... Telle est la question que je pose à Mme Le Pen et à M. Bardella qui jonglent avec les milliards et en trouvent plus qu'un magicien ne sort de lapins de son chapeau . Il est vrai qu'au RN ils/elles sont  champion.ne.s pour trouver l'argent des autres ; et en profiter illégalement sans boiter .

 

 

« A Gaspard-Henri Schérer

Banquier

à Lyon

21è mai 1770 à Ferney 1

Je vous suis très obligé, monsieur, de me donner la préférence sur les marchands de Genève . Je vous assure que mous les valons bien , et que le ministère de la France ne vous saura pas mauvais gré de votre empressement à vouloir bien fournir d'or 2 notre manufacture de Ferney . Je recevrai tout ce que vous m'enverrez .

Voici une lettre de change de 2670 livres que vous aurez la bonté de passer à mon compte .

Comme je suis peu au fait des nouveaux édits je vous prie, monsieur, d'avoir la bonté de m'informer si l'emprunt de 160 millions à quatre pour cent n'est pas en rente perpétuelle .

J'ai l'honneur d'être bien véritablement, monsieur, votre très humble et très obéissant serviteur

Voltaire.

P.-S. – Pourriez-vous, monsieur, pousser la bonté jusqu'à trouver à Lyon quelque homme de confiance qui pût se charger d vendre nos montres, et pourriez-vous en faire passer à Milan ? M. le duc de Choiseul nous donnerait toutes les facilités possibles pour les envoyer par la poste .

J'ai reçu les deux groups de pistoles d'Espagne pour la somme de 10 477£ 11s 6d .

Voudriez-vous bien avoir la bonté de me faire avoir encore une livre d'aventurine 3 blanche bien fine . M. Vassselier pourrait me la faire parvenir par la poste .

Je vous prie d'attendre une nouvelle demande pour m'envoyer de l'or . »

1 Original signé, cacher « Vers[oix] ». Le manuscrit est endossé : « … reçue le 22 mai ».

2 La pénurie d'or, sensible depuis quelque temps à Genève est devenue aiguë ( voir Eugène Demole, Histoire monétaire de Genève, 1887, p . 112 et suiv. ) ; voir archives d’État . Du reste l'or d'Espagne que V* cherchait à se procurer était d'un titre inférieur et par conséquent moins cher .

25/10/2025

mon visage ; mais, madame, il faudrait que j’eusse un visage , on en devinerait à peine la place. Mes yeux sont enfoncés de trois pouces, mes joues sont du vieux parchemin mal collé sur des os qui ne tiennent à rien. Le peu de dents que j’avais est parti

... Le trait est un peu forcé mais jugez-en . Côté dents, voir la thèse du Dr Lucien Choudin, chirurgien-dentiste de qualité et voltairien fidèle émérite : https://www.persee.fr/doc/dhs_0070-6760_1985_num_17_1_157...

pigalle-voltaire-nuf.jpg

https://histoire-image.org/etudes/voltaire-nu-vieillard-i...

 

 

« A Suzanne Necker

Ma juste modestie, madame, et ma raison me faisaient croire d’abord que l’idée d’une statue était une bonne plaisanterie ; mais, puisque la chose est sérieuse, souffrez que je vous parle sérieusement.

J’ai soixante-seize ans, et je sors à peine d’une grande maladie qui a traité fort mal mon corps et mon âme pendant six semaines. M. Pigalle doit, dit-on, venir modeler mon visage ; mais, madame, il faudrait que j’eusse un visage , on en devinerait à peine la place. Mes yeux sont enfoncés de trois pouces, mes joues sont du vieux parchemin mal collé sur des os qui ne tiennent à rien. Le peu de dents que j’avais est parti. Ce que je vous dis là n’est point coquetterie c’est la pure vérité. On n’a jamais sculpté un pauvre homme dans cet état ; M. Pigalle croirait qu’on s’est moqué de lui ; et, pour moi, j’ai tant d’amour-propre que je n’oserais jamais paraître en sa présence. Je lui conseillerais, s’il veut mettre fin à cette étrange aventure, de prendre à peu près son modèle sur la petite figure en porcelaine de Sèvres 1. Qu’importe, après tout, à la postérité, qu’un bloc de marbre ressemble à un tel homme ou à un autre ? Je me tiens très philosophe sur cette affaire. Mais, comme je suis encore plus reconnaissant que philosophe, je vous donne, sur ce qui me reste de corps, le même pouvoir que vous avez sur ce qui me reste d’âme. L’un et l’autre sont fort en désordre ; mais mon cœur est à vous, madame, comme si j’avais vingt-cinq ans, et le tout avec un très sincère respect.

V.

Mes obéissances, je vous en supplie, à M. Necker.

21è mai 1770 à Ferney. »

1 Le buste en porcelaine de Sèvres date de 1767 .

Tous ceux qui ont lu ce factum ont la même indignation que nous

...

 

Voltaire et Jean-Louis Wagnière

à «  Charles-Frédéric-Gabriel Christin

[21 mai 1770] 1

Mon cher petit philosophe saura que M. le duc de Praslin, l’un des juges, a été très content du mémoire 2, et qu’il est disposé comme nous désirons qu’il le soit. Nous avons tout lieu d’espérer que les autres juges penseront de même. Tous ceux qui ont lu ce factum ont la même indignation que nous contre les chanoines. Toutes les vraisemblances sont que mon cher petit philosophe gagnera sa cause et sera regardé comme le défenseur de la liberté publique. On lui fait mille tendres compliments.

W. remercie tendrement pour sa femme de la jolie tabatière, les figures sont admirables . Le patron vous répond sur la mainmorte.

Je vous ferai parvenir de l'encre quand je saurai combien il coûte. Mille tendres embrassements. »

1 Original, le début de la main de V* ; éd. Cayrol . Le message de Wagnière est écrit au verso du manuscrit .

24/10/2025

Mais, si on fait une sottise dans Paris, tout aussitôt on me l’attribue. Je ne doute pas que votre amitié et votre zèle pour la vérité ne s’opposent à ce torrent de calomnies

... Avis à la population : Anne Hidalgo cherche soutien(s), désintéressé(s) (qualité qui est absolument inconnue dans le monde politique ), pour finir son mandat en beauté . Chercher un ami qui aime la vérité , peine perdue . Qu'elle continue à chercher du côté de l'ONU, on y travaille comme "Les Municipaux" ( Les Chevaliers du Fiel , bien sûr ). Au fait, Enrico Macias n'est plus disponible, il s'est rallié à Rachida Dati powpowpow .

 

 

« A Charles-Augustin Ferriol, comte d'Argental

21è mai 1770

Mon cher ange, les bonnes actions ne sont jamais sans récompense, car Dieu est juste. On ne peut vous donner un prix qui soit plus suivant votre goût qu’une tragédie : en voici une qui m’est tombée entre les mains, et dont je viens de corriger moi-même toutes les fautes typographiques. C’est à vous à juger si M. Lantin 1 était aussi bon réparateur de Sophonisbe 2 que M. Marmontel l’a été de Wenceslas 3. Il y aura des malins qui diront que M. Lantin se moque du monde, et qu’il n’y a pas un mot dans Sophonisbe qui ressemble à celle de Mairet ; mais il faut laisser dire ces gens-là, et ne pas s’en embarrasser.

Au reste, je serais au désespoir qu’on pût m’accuser d’avoir la moindre correspondance avec les héritiers de M. Lantin. M. Marin, qui a fait imprimer cette pièce, dont l’original est chez M. le duc de La Vallière, peut me rendre la justice qui m’est due . Mais, si on fait une sottise dans Paris, tout aussitôt on me l’attribue. Je ne doute pas que votre amitié et votre zèle pour la vérité ne s’opposent à ce torrent de calomnies.

On a bien eu la cruauté de m’imputer Le Dépositaire. Il faut que ce soit l’abbé Grizel qui ait débité cette imposture, et c’est ce qui m’empêche de donner la pièce. Je ferai écrouer l’abbé Grizel comme calomniateur impudent. Il avait volé cinquante mille francs à Mme d’Egmont 4, fille de M. le duc de Villars, lorsqu’il la convertit. Je ne sais pas au juste ce qu’il a volé depuis, pour la plus grande gloire de Dieu ; mais je le tiens pour damné s’il dit que Le Dépositaire est de moi.

Voici un tarif très honnête des montres que M. le duc de Praslin a bien voulu demander 5. On ne peut mieux faire que de s’adresser à nous, nous sommes bons ouvriers et très fidèles. Si quelqu’un de vos ministres étrangers veut des montres à bon marché, qu’il s’adresse à Ferney. Secourez notre entreprise, mes chers anges ; nous avons vingt familles à nourrir.

À l’égard des humeurs scorbutiques, je plains bien Mme d’Argental si son état approche de mon état. Portez-vous bien tous deux, jouissez d’une vie douce, conservez-nous vos bontés, protégez nos manufactures ; mais protégez aussi celle de feu M. Lantin. Nous vous présentons nos cœurs, Mme Denis et moi.

V. »

2 A partir de cette lettre, on entendra souvent parler de la version modernisée de la Sophonisbe de Mairet par ce « Lantin » qui n’est que V* lui-même . La pièce est présentée sous le titre :  « Sophonisbe, tragédie de Mairet, réparée à neuf » ; l'approbation est du 10 avril 1770.

3 Sur ce rajeunissement du « Venceslas » de Rotrou par Marmontel , peut avoir donné à V* l'idée de rajeunir la Sophonisbe ; voir lettre du lettre à Marmontel 13 janvier 1768 : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2023/08/08/le-nonce-s-est-enfui-la-queue-entre-les-jambes-pour-l-aller-6455926.html

5 On a une liste de ce genre, reproduite par Th. Besterman, app. D329 ; voir lettre du 4 juin 1770 à d'Argental : https://www.monsieurdevoltaire.com/2015/12/correspondance-annee-1770-partie-16.html

23/10/2025

De pareils excès arriveront fréquemment si on n’y met pas ordre

... Voir par exemple ce qui est relaté ici : https://www.courrierinternational.com/reveil/2025-10-23#a...

On est loin du long fleuve tranquille !

 

 

« A Pierre-Michel Hennin

Je suis fâché de troubler vos fêtes 1 par des plaintes 2. Le sieur Pierre Dufour Vincent, domicilié à Ferney, sous la protection du roi, allant aujourd’hui à Genève pour les affaires de son commerce, a été insulté assez près de la porte, et battu outrageusement par le nommé La Lime fils, dit Vernion, à la tête de quelques séditieux ; il n’a pu pénétrer chez vous, craignant d’être massacré dans la rue.

De pareils excès arriveront fréquemment si on n’y met pas ordre. Les sujets du roi sont tous les jours insultés dans Genève, tandis que les Genevois sont reçus avec la plus grande honnêteté dans tout le pays de Gex.

Je vous supplie d’envoyer ma lettre au ministère, m’en rapportant d’ailleurs à votre prudence et à votre zèle.

J’ai l’honneur d’être avec les sentiments les plus respectueux,

monsieur,

votre très humble et très obéissant serviteur.

Voltaire. 

À Ferney 19è mai 1770.»

1 Fêtes données par le résident à l’occasion du mariage du dauphin .

2L'incident au cours duquel un « Natif », Dufour-Vincent avait été insulté par des « Bourgeois » ; voir Best., app. D325 ( Genève ARC, CCLXXI, 346).

Voir réponse de Hennin du 20 mai : https://fr.wikisource.org/wiki/Correspondance_de_Voltaire/1770/Lettre_7887

22/10/2025

les nouvelles qu’on répand aujourd’hui m’accablent d’affliction. On parle de vicissitudes, et je n’en voulais pas

... Entre l'entrée en prison de Nicolas Sarkozy et l'exhumation des dépouilles d'otages israeliens, devinez ce qui fait le beurre des quotidiens ! Le crétinisme vit de beaux jours . Au fait, qui pense à ces deux malheureux fonctionnaires qui sont eux aussi entrés en prison pour assurer la sécurité du blingbling Sarko ? il est mieux protégé que le Louvre . 

Revenons à une actualité plus essentielle, n'en déplaise à tous les admirateurs du délinquant sus-nommé : https://www.franceinfo.fr/monde/proche-orient/israel-palestine/temoignage-le-probleme-du-desarmement-du-hamas-est-bien-trop-exagere-le-negociateur-entre-israel-et-le-hamas-estime-que-le-cessez-le-feu-a-gaza-va-tenir_7564873.html

 

 

« A Catherine II, impératrice de Russie

À Ferney, 18 mai 1770

Madame,

Les glaces de mon âge me laissent encore quelque feu ; il s’allume pour votre cause. On est un peu Moustapha à Rome et en France . Je suis catherin 1, et je mourrai catherin. La lettre dont votre Majesté impériale daigna m’honorer, du 31 mars, me comblait de joie ; les nouvelles qu’on répand aujourd’hui m’accablent d’affliction. On parle de vicissitudes, et je n’en voulais pas . On dit que les Turcs ont repassé le Danube en force, et qu’ils ont repris la Valachie . Il faudra donc les battre encore . Mais c’était dans les plaines d’Andrinople que je voulais une victoire . Ils envoient, dit-on, une flotte dans la Morée ; on ajoute que les Lacédémoniens sont en petit nombre ; enfin on me donne mille inquiétudes. Pour toute réponse, je maudis Moustapha, et je prie la sainte Vierge de secourir les fidèles. Je suis sûr que vos mesures sont bien prises en Grèce, que l’on a donné des armes aux Spartiates, que les Monténégrins se joignent à eux, que la haine contre la tyrannie turque les anime, que vos troupes marchant à leur tête les rendront invincibles.

Pour les Vénitiens, ils joueront votre jeu, mais quand vous aurez gagné la partie.

Si l’Égypte a secoué le joug de Moustapha, je ne doute pas que Votre Majesté n’ait quelque part à cette révolution . Celle qui a pu faire venir des flottes de la Néva dans le Péloponèse aura bien envoyé un habile négociateur dans le pays des Pyramides. La mer Noire doit être couverte de vos saïques ; ainsi Stamboul peut ne recevoir de vivres ni de l’Égypte, ni de la Grèce, ni du fond du Cara Denghis 2. Vous assaillez ce vaste empire depuis Colchos jusqu’à Memphis.

Voilà mes idées ; elles sont moins grandes que ce que Votre Majesté a fait jusqu’ici. Le revers annoncé de la Valachie m’ôte le sommeil, sans m’ôter l’espérance .

Le roman des chars de Cyrus me plaît toujours dans un terrain sec comme les plaines d’Andrinople et le voisinage de Stamboul.

Je ne trouve point que les tableaux genevois soient trop chers, je trouve seulement Votre Majesté impériale trop généreuse . Mais j’oserais désirer cent capitaines de plus, au lieu de cent tableaux. Je voudrais que tout fût employé à vous faire triompher, et que vous achevassiez votre code, plus beau que celui de Justinien, dans la ville où il le signa.

Si Votre Majesté veut me rendre la santé et prolonger ma vie, je la conjure de vouloir bien me faire parvenir quelque bonne nouvelle qui ne plaira pas à frère Ganganelli, mais qui réjouira beaucoup le capucin de Ferney, tout prêt à étrangler les Turcs avec son cordon.

Je redouble mes vœux . Mon âme est aux pieds de Votre Majesté impériale.

V. »

2 Le manuscrit porte du Son Cara Denghis, et l'édition de Kehl du Voncara d'Enghis . Le texte donné ici a été proposé par Charrot, XX, 179, qui signale que dans La Défense de mon oncle, XIII ( page 43 : https://archive.org/details/ladefensedemonon00volt/page/4... ), V* nomme la Mer Noire de son nom turc de Cara-Denguis ; voir aussi l'édition de ce texte par J.-M. Moureaux (Slatkine, Genève, Champion, Paris, 1978 ).

21/10/2025

he can see and converse with no body

... No, no , no, dont cry ! it's not Nicolas Sarkozy

https://www.rtl.fr/actu/politique/nicolas-sarkozy-recu-a-...

Disgusting ! 

M. Macron : lâcheté ou idiotie, ou les deux, ou manoeuvre politique pour se garder les sympathies des sarkozystes qui pèsent sur la survie du gouvernement ?

Le délinquant, à cette heure, après avoir abusé du bling bling doré sur tranche se retrouve justement en tôle : https://www.franceinfo.fr/politique/nicolas-sarkozy/direct-incarceration-de-nicolas-sarkozy-l-ancien-president-de-la-republique-attendu-dans-la-matinee-a-la-prison-de-la-sante_7565842.html

 

 

« A William Jones

[16 mai 1770] 1

The worst of French Poets and Philosophers is almost dying : Age and Sickness have brought him to his last day ; he can see and converse with no body ; he desires Mr Jones to excuse and to pity him ; he makes him most humble respect 2. »

1 Copie par Henri Penruddocke ( Bibliothèque de l'université de Harvard, papiers Dodington) ; copie par Constable (Bodleian library Oxford ) ; éd. John Shore, Ier baron Teignmouth, Memoirs of sir W. Jones , 1806, I, 176.

2 Le pire des poètes et des philosophes français est presque mourant . L'âge et la maladie l'ont mis à son dernier jour ; il ne peut voir ni converser avec personne . Il prie monsieur Jones de l'excuser et d'avoir pitié de lui . Il lui présente ses très humbles respects .

Le manuscrit est précédé d'une remarque de Wyndham : « Mr Jones, maintenant sir William Jones, de passage à Genève, avait envoyé à Voltaire une épître pompeuse en latin ou en français pour lui signifier que lui Mr. Jones, homme de lettres,voudrait présenter ses respects au premier des poètes et philosophes français. »

La présente lettre constitue la réponse à cette requête.