Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

08/12/2016

Mon cher correspondant est très humblement remercié de son chocolat

... Merci encore St Nicolas, bien que je ne vous invoque guère, bien que je ne vous invoque pas du tout en fait , pas plus que ce fichu Père Noël qui est un sommet dans le monde des mensonges ; et après ça on voudrait que les enfants ne mentent jamais !

https://s-media-cache-ak0.pinimg.com/originals/16/b8/71/16b87100ca472ae9fceb498bcb952e11.jpg

... à la fois !... La force a ses limites quand même .

 

 

 

« A Jean-Robert Tronchin

[Aux Délices 9è décembre 1761] 1

Mon cher correspondant est très humblement remercié de son chocolat . Je prends la liberté de lui adresser le petit rafraichissement ci-joint .

Les Délices vous saluent .

V. »

1 Date complétée par Tronchin .

 

soit dit sans vous déplaire, tous les raisonnements des hommes ne valent pas un sentiment d'une femme

... Que ce soit amour ou détestation , tous sentiments de femme échappent à notre raison, à juste titre souvent, je n'ose pas dire toujours, pour rester au plus près du monde cartésien . Mon cher Voltaire, vous soignez votre part féminine, vous savez le coeur des femmes , et ce n'est pas Mam'zelle Wagnière qui dira le contraire :-) 

 bonnejourne73.gif

Joyeuse et belle fête des lumières/Lumières à ma Lyonnaise préférée !

 

 

 

 

« A Bernard-Louis Chauvelin

A Ferney 6 décembre 1761 partira quand pourra .

Disposez, ordonnez ; je pars avec douleur de Ferney où j'ai bâti un très joli théâtre, pour aller sur le territoire damné de Genève qui a déclaré la guerre aux théâtres . Ne trouvez-vous pas qu'il faudrait brûler cette ville ? En attendant que Dieu fasse justice de ces hérétiques, ennemis de Corneille et du pape, je ferai transcrire l’œuvre des six jours tel qu'il est . Je n'y veux rien changer . Je veux devoir les changements à vos conseils, et surtout à l'impression que cela fera sur le cœur de madame Chauvelin car soit dit sans vous déplaire, tous les raisonnements des hommes ne valent pas un sentiment d'une femme . Je ne dis pas cela pour vous dénigrer, mais je prétends que si vous approuvez, et que si madame Chauvelin est émue, la pièce est bonne ou du moins touchante ce qui est encore mieux . En un mot, vous l'aurez et je vous remercie de me l'avoir demandée .

Je me mets aux pieds de votre belle actrice . Quand verrai-je le jour où elle jouera la fille, et Mme Denis la mère, et moi le bonhomme ! Je persiste fermement dans l'opinion où je suis que Dieu nous a créés et mis au monde pour nous amuser . Que tout le reste est plat ou horrible . Je supplie Votre Excellence de vouloir bien dire à M. Gastaldi, combien je l'estime, j'ose dire même combien je l'aime .

Recevez mes tendres respects .

V. »

 

07/12/2016

Est-ce du vieux ? est-ce du nouveau ? Est-ce du bon ?

... Que ce soit du vin ou des ministres, seule compte la qualité .

M. Cazeneuve me semble adéquat pour son nouveau poste, Bruno Le Roux n'affiche pas encore la couleur, Valls a un passé d'intolérance qui le rattrape, et vive la France ...

Afficher l'image d'origine

Comprenne qui peut !

 

 

« A Etienne-Noël Damilaville

Le 6 décembre [1761] 1

Je souhaite la bonne année 1762 aux frères . Je m'y prends de bonne heure, car j'ai hâte .

Quelles nouvelle du Parnasse et du théâtre, et même des affaires profanes ?

Frère Helvétius est-il revenu à Paris ?

Frère Thieriot augmentera-t-il de paresse ?

À quand l'Encyclopédie ? l'aurons-nous en 1762 ?2

Que dit-on de la santé de Clairon et de la vive Dangeville ?

Le Journal de Trévoux continue-t-il toujours ?3

Berthier est-il ressuscité ?4

Crevier est-il mort ?5

Qu'est-ce donc que ce livre De la nature ?6 est-ce un abrégé de Lucrèce ? Est-ce du vieux ? est-ce du nouveau ? Est-ce du bon ? S'il y a mica salis 7, envoyez-le à votre frère du désert .

Est-il vrai que le gouvernement emprunte quarante millions ? et à qui, bon Dieu ? Où trouvera-t-on ces quarante millions ? Il y a des gens qui les ont gagnés, mais ceux-là ne les prêteront pas . Interim valete fratres .

Voici une lettre pour l'abbé Irail, 8 auteur de belles querelles . Mais où demeure-t-il ce M. Blin de Sainmore qui a fait de très jolis vers pour moi, et qui a tant fait parler la belle Gabrielle ?9 »

1 L'édition de Kehl et toutes celles qui suivent mêle à cette lettre des extraits de celle du 13 novembre 1761 à Damilaville .

3 Les Mémoires de Trévoux survécurent jusqu'à la suppression des jésuites en 1762 . Voir : http://dictionnaire-journaux.gazettes18e.fr/journal/0889-memoires-de-trevoux-1

4 Le père Berthier, directeur des Mémoires de Trévoux depuis 1745, survécut jusqu'au 13 décembre 1782, ce qui le « vengea » de l'opuscule de V* annonçant sa prétendue mort .

5 Jean-Baptiste-Louis Crevier mourut en 1765 ; V* avait dû avoir l'attention attirée sur lui du fait de la publication de son Histoire de l'université de Paris depuis son origine jusqu'en l'année 1600, 1761 . Voir : http://data.bnf.fr/11898164/jean-baptiste-louis_crevier/

et : https://fr.wikipedia.org/wiki/Jean-Baptiste-Louis_Crevier

et : http://onlinebooks.library.upenn.edu/webbin/book/lookupname?key=Crevier%2C%20Jean-Baptiste-Louis

6 Il s'agit de l'ouvrage, paru sous l'anonymat, de Jean-Baptiste-René Robinet, De la nature, 1761 ; ce passage montre que V* écrivait Les Chevaux et les Ânes ou Étrennes aux Sots, qui , quoique datés du 1er janvier 1762 étaient imprimés dès le 15 décembre 1761 environ . Il y fait mention du « lourd Crevier, pédant, crasseux et vain . », voir page 412 : https://books.google.fr/books?id=3NhIAQAAMAAJ&pg=PA122&lpg=PA122&dq=lourd+Crevier,+p%C3%A9dant,+crasseux+et+vain&source=bl&ots=yWR5lljoch&sig=r1SoCRajH-GoEk2ExfTWZEbtTTQ&hl=fr&sa=X&ved=0ahUKEwiaotTMj-DQAhVFvBoKHQO-CDwQ6AEIHDAA#v=onepage&q=lourd%20Crevier%2C%20p%C3%A9dant%2C%20crasseux%20et%20vain&f=false

et lettre du 9 juin 1763 à La Chalotais : https://books.google.fr/books?id=3NhIAQAAMAAJ&pg=PA122&lpg=PA122&dq=lourd+Crevier,+p%C3%A9dant,+crasseux+et+vain&source=bl&ots=yWR5lljoch&sig=r1SoCRajH-GoEk2ExfTWZEbtTTQ&hl=fr&sa=X&ved=0ahUKEwiaotTMj-DQAhVFvBoKHQO-CDwQ6AEIHDAA#v=onepage&q=lourd%20Crevier%2C%20p%C3%A9dant%2C%20crasseux%20et%20vain&f=false

 

06/12/2016

Vous me paraissez si honnête homme monsieur que je me confierai à vous, quoique vous autres ministres, en général, ne valiez pas grand chose

... En général, et bien souvent aussi en particulier .

Que vaut Valls (veaux, vaches, cochons, couvées )? Oserai-je lui confier la direction de la nation ? et par conséquent d'une part de mon quotidien ? A priori, non !

L'opération séduction commence, le plus difficile étant de convaincre ceux de son propre parti . On n'a pas fini de rigoler . PS = Primaires Sanglantes .

En attendant, qui va être le/la premier(e) ministre qui en moins de six mois va avoir le droit de toucher une retraite qu'un ouvrier ne peut avoir après 35 ans de travail ?

 Afficher l'image d'origine

 

 

 

« A Bernard-Louis Chauvelin

A Ferney 6 décembre [1761]

Tout ce qui me fâche à présent dans ce monde, je l'avoue à Vos aimables Excellences, c'est qu'il y ait deux rôles de femme dans la plupart des pièces, car où trouver le pendant de Mme Chauvelin ? Je sais quel est son singulier talent ; mais si elle daigne jouer Andromaque, que devient Hermione ? Et si elle fait Hermione, il faut jeter Andromaque par la fenêtre . Elle est comme l'Arioste, se sto , chi va, se vo, chi sta ?1

Vous me paraissez si honnête homme monsieur que je me confierai à vous, quoique vous autres ministres, en général, ne valiez pas grand chose . Un certain Tancrède fut confié à M. le duc de Choiseul, et ce Tancrède encore tout en maillot courut Versailles, Paris et l'armée . Vous voulez mon œuvre des six jours . Je pourrai bien me repentir de mon œuvre comme Dieu 2, mais je ne me repentirai pas de l'avoir soumis ou soumise à vos lumières et à vos bontés . Reste à savoir comment je vous le dépêcherai, et comment vous me le redépêcherez . N'y a-t-il pas un courrier de Rome qui passe toutes les semaines par Lyon et par Turin ? Ne pourriez-vous pas faire écrire à M. Taboureau, directeur de la poste de Lyon, de vous faire tenir un paquet cacheté qui viendra de Genève, contenant environ seize cents vers qui ne valent pas le port ? »

1 Si je reste, qui va ? Si je vais , qui reste ?

 

05/12/2016

Puisqu'il faut vous dire la vérité, monsieur, l'un de vos tonneaux a tourné entièrement . Je garde l'autre ; et j'attends le mois de mai pour le boire

... Dites vous que c'est là le début d'une fable, où les tonneaux sont des hommes politiques dont je vous laisse toute liberté de trouver le plus imbuvable, et lequel on peut garder pour le mois de mai . Je n'en dis pas plus, pour l'instant .

 Afficher l'image d'origine

Piquette ? Oui ! On est loin d'avoir là un vin de garde .

 

 

« A Antoine-Jean-Gabriel Le Bault

A Ferney 5 décembre 1761 1

Puisqu'il faut vous dire la vérité, monsieur, l'un de vos tonneaux a tourné entièrement . Je garde l'autre ; et j'attends le mois de mai pour le boire . J'accepte avec foi et espérance le vin du cru de madame Le Bault ; il doit être agréable sans fadeur, fort sans trop de vivacité, bien coloré sans être trop foncé ni trop clair . Il doit plaire à tous les goûts, du moins c'est ce que j'imagine pour peu qu'il tienne de la propriétaire . Il est vrai que je suis bien pauvre , 1° grâce à la guerre, 2° grâce à une église que j'ai fait bâtir et pour laquelle on voulait me pendre, 3° grâce à un théâtre où je joue passablement les vieillards, mais qui est trop beau pour le pays de Gex, 4° grâce à M. De Brosses qui me coûte près de soixante mille livres pour un trou à vie que j'afferme douze cents livres . J'avoue qu'après avoir ainsi perdu 60 000 livres je le suis révolté contre lui pour deux cents francs . Son procédé m'a choqué, parce que j'y ai entrevu trop de mépris pour ma faiblesse . Je veux bien qu'on me ruine, mais je ne veux pas qu'on se moque de moi . Et si M. le président De Brosses m’avait donné son amitié pour mon argent, je ne me serais pas tant plaint du marché . Je vous avais fait très sérieusement, monsieur, juge du procédé et du procès . Il n'a point voulu d'arbitres ; et je commence à croire qu'il ne voudra point de juges, et qu'il abandonnera noblement cette importante affaire, où il s'agit du foin que peut manger une poule en un jour 2.

Vous faites très bien monsieur d’hériter de bons vignobles, et de ne point acheter comme moi très chèrement des terres qui ne donnent que du vin de Brie . Vous faites encore très bien de tailler en automne, vous en ferez plus tôt vendange . Je présente mes respects à madame Le Bault en attendant son vin . Je vous supplie de me conserver vos bontés et celles de monsieur le premier président et de monsieur le procureur général, vos coarbitres dans la grande affaire des fagots de Tournay .

J'ai l'honneur d'être sérieusement, et avec respect, monsieur,

votre très humble et très obéissant serviteur

Voltaire. »

2 Allusion aux Plaideurs ,I, 7 , de Racine ; Chicanneau, vers 218 : http://www.theatre-classique.fr/pages/pdf/RACINE_PLAIDEURS.pdf

 

J'espère trouver dans cette tragédie le style et la morale de Télémaque

... A savoir: «N'oubliez jamais que les rois ne règnent point pour leur propre gloire mais pour le bien de leurs peuples.».

Et pour cela, rien de mieux qu'un engagement de chaque citoyen pour le bien de tous,  y compris le sien . C'est, ce me semble, ce qui motive l'engagement d'Alexandre Jardin . Plus sérieux que celui de Coluche, mais dû aux mêmes causes, l'insatisfaction devant l'impuissance peureuse des politiques et l'envie de redonner le pouvoir à ceux qui savent faire .

Voir : https://fr.wikipedia.org/wiki/Alexandre_Jardin

 Telemachus_and_Mentor

Présentation de la mode mai 2017 . Messieurs, finissons-en avec la frilosité !

 

 

« A Philibert-Charles-Marie Varenne de Fénille , Commis de

Mgr le Contrôleur général

4 décembre 1761 , Ferney

J'ai reçu, monsieur, la tragédie dont M. de Fénelon a bien voulu enrichir notre théâtre 1 . Si c'est vous qui me l'envoyez, recevez mes remerciements ; si c'est M. de Fénelon qui me fait ce présent, je vous supplie de vouloir bien avoir la bonté de l'en remercier de ma part . Je ne doute pas que le petit-neveu du grand archevêque de Cambray , ne soit digne en vers de la prose de son grand-oncle . J'espère trouver dans cette tragédie le style et la morale de Télémaque, et que la lecture que je vais en faire augmentera l'obligation que j'ai à l'auteur de l'attention dont il m'a honoré .

J'ai l'honneur d'être bien véritablement, monsieur, votre très humble et très obéissant serviteur

Voltaire. »

 

04/12/2016

Je me suis avisé de devenir citoyen après avoir été longtemps rimailleur et mauvais plaisant

... Dit en substance Alexandre Jardin qui ajoute une rubrique (à brac) à ses talents(?) en se portant candidat à la présidentielle . Alex, pour Les Citoyens, c'est très méritoire de vouloir faire partager sa bonne volonté, mais manque le nerf de la guerre -money money- que possèdent les gros partis, qui pour se renflouer font payer le vote lors de primaires (suivez mon regard ) .

 alex jardin.png

https://www.actualitte.com/article/monde-edition/alexandr...

 

 

 

« A l'abbé Augustin-Simon Irail 1 etc.

chez Mme de Fontaine maîtresse des

Comptes

rue Saint-Antoine près de la rue de Fourcy

à Paris .

Au château de Ferney 4è décembre 1761

Vous serez étonné monsieur, de recevoir par la petite poste de Paris les remerciements d'un homme qui demeure au pied des Alpes . Mais j'ai éprouvé tant de contretemps et d'embarras par la poste ordinaire, que je suis obligé de prendre ce parti .

J'avais envoyé il y a plusieurs mois à Mme de Fontaine deux paquets, l'un pour elle, l'autre pour M. l'abbé Mignot, qui devaient être contresignés, et que probablement ils n'ont pas reçus ; car depuis ce temps-là, je n'ai entendu parler ni de madame, ni de monsieur l'abbé .

Vous vous occupez paisiblement, monsieur, des querelles des gens de lettres , pendant que les querelles des rois font un peu plus de tort à nos campagnes que toutes les disputes littéraires n'en ont fait au Parnasse . Il faut être continuellement en guerre dans quelque état qu'on se trouve . Je combats aujourd'hui contre les fermiers généraux, au nom de notre petite province . Il ne tiendra qu'à vous d'ajouter mes mémoires sur le blé, le tabac et le sel, à toutes mes autres sottises .

Je me suis avisé de devenir citoyen après avoir été longtemps rimailleur et mauvais plaisant . J'ennuie le conseil de Sa Majesté au lieu d'ennuyer le public . Il me semble que vous dites un petit mot du roi de Prusse dans l'Histoire des querelles 2. J'avais remis mes intérêts à trois ou quatre cent mille hommes qui ne m'ont pas si bien servi que vous . Les Russes mêmes, qui sont mes plus fidèles alliés, m'ont manqué de parole au siège de Colberg . Je dois vous regarder comme un de mes alliés le plus fidèle . Mme Denis et moi, nous vous prions, monsieur, de faire mille compliments à toute notre famille . Nous ne savons point encore les marches de Mme de Fontaine et de M. d'Hornoy ; nous nous 3 flattons d'en être instruits quand elle sera à Paris en bonne santé .

J'ai l'honneur d'être avec tous les sentiments qui vous sont dus, monsieur, votre très humble et très obéissant serviteur .

Le Suisse V. »

2 Querelles littéraires ou Mémoires pour servir à l'histoire des révolutions de la république des lettres, passage exposant les tenants et aboutissants de la querelle de V* avec Maupertuis .Voir pages 72 et suiv. :https://books.google.fr/books?id=ArMOAAAAQAAJ&printsec=frontcover&hl=fr&source=gbs_ge_summary_r&cad=0#v=onepage&q=maupertuis&f=false

3 nous ajouté par V* au-dessus de la ligne .