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11/01/2017

le roi veut payer les décorations du théâtre

... Traduction 2017 : le président de la république se paye des futurs alliés/employeurs par distribution de décorations plus ou moins imméritées ( les plus superflues étant les plus rentables ? ); le théâtre politique républicain n'a rien à envier au grand Guignol de mon enfance .

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« A David-Louis Constant de Rebecque, seigneur d'Hermenches

Vous voyez monsieur que le roi veut payer les décorations du théâtre de Ferney . Il est vrai que je ne m'attendais pas à cette galanterie . La façon m'en est bien sensible mais je suis encore plus touché de la bonté que vous avez de venir embellir Ferney avec madame d'Hermenches, et d'en faire tous les plaisirs . Comptez sur le tendre et inviolable et très respectueux attachement de votre très humble et très obéissant serviteur .

V.

Délices 15 [janvier 1762].1 »

1 Date donnée d'après l'allusion à la pension d'historiographe du roi .

 

10/01/2017

Je vous prophétise donc de plus grandes choses qui mettront le comble à la gloire de votre nation, et qui seront une belle réponse à celui qui prétendait que le mot honneur ne se trouvait pas dans votre langue

... Que ces paroles prennent corps sans tarder pour la France !

Quant à celui qui etc. , je ne veux pas en entendre parler , que sa bêtise l'étouffe .

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S'améliorer peut commencer ainsi ...

 

 

« A Ivan Ivanovitch Schouvalov

Aux Délices près de Genève 14 janvier 1762 1

J'ai reçu aujourd'hui à la fois la lettre dont vous m'honorez en date du 27 novembre, et celle du 7 décembre d'un seigneur de votre nom qui paraît animé de votre esprit, et bien digne d'être votre parent . J'ai rendu à M. de Soltikof les lettres dont vous m'avez bien voulu charger pour lui et pour le gentilhomme qui est à Genève . Comme j'ignore les titres de la personne de votre nom qui m'a fait l'honneur de m'écrire souffrez monsieur que je mette ma réponse dans le paquet de Votre Excellence .

Je présume que vous avez reçu le paquet dont j'eus l'honneur de vous donner avis par ma dernière . Je l'adressai à M. le comte de Caunits à Vienne pour plus de sûreté ne sachant pas si M. le comte de Czernishef 2 était encore à Vienne . C'est à M. de Czernishef que j'envoie cette lettre en l'avertissant en même temps de l'envoi que j'ai pris la liberté de faire à M. le comte de Caunits . M. de Czernishef étant votre ami, cette voie sera désormais celle dont je me servirai .

Il me semble monsieur que je vous avais fait mon compliment sur la conquête de Colberg un peu avant que cette place fût prise par vos armes victorieuses 3. Si on me reproche quelques méprises sur les événements passés, vous voyez que je ne prédis pas mal l’avenir, et que mon vrai métier est d’être prophète. Je vous prophétise donc de plus grandes choses qui mettront le comble à la gloire de votre nation, et qui seront une belle réponse à celui qui prétendait que le mot honneur ne se trouvait pas dans votre langue. Il me semble que vous avez l’honneur de la victoire, de la conduite, de la magnanimité, de la probité ; et je doute que celui qui vous a outragés ait un dictionnaire pareil pour son usage. J’ignore quel est cet écrivain ; mais c’est à lui à corriger son livre.

Pour le premier tome de Pierre-le-Grand, soyez sûr, monsieur, qu’il sera conforme à toutes vos vues, après mes petites représentations.

Je n’ai de place que pour vous assurer du tendre respect que je conserverai toute ma vie pour Votre Excellence

V. »

1 L'édition Lettres inédites, 1818, omet la première moitié de la lettre, ainsi que les éditions suivantes (voir : http://www.monsieurdevoltaire.com/article-correspondance-annee-1762-partie-2-122782110.html ) . Les deux lettres auxquelles se réfère V* sont, l'une , de Schouvalov, du 27 novembre 1762 [8 décembre n.s.], l'autre du comte Andreï Petrovitch Schouvalov, du 7 décembre 1762 [18 n.s.] ; toutes deux concernent en particulier la souscription à l'édition du théâtre de Pierre Corneille .

Voir : https://fr.wikipedia.org/wiki/Andre%C3%AF_Petrovitch_Chouvalov

 

09/01/2017

Je me trouve entre la France, l'Allemagne et l'Italie, à portée d'être instruit le premier de toutes les sottises qu'on fait en Europe

... C'est vous dire que les nouvelles quotidiennes ne manquent pas, à prendre ou à laisser, à laisser d'ailleurs le plus souvent .

Voici un illustre inconnu ,-- Martin Schultz, président du parlement européen --,à qui vous pouvez posez moult questions, et vous risquez (je dis bien risquez ) d'avoir quelques réponses après moult réunions de commissions parlementaires et faramineux  gaspillage de temps et papier , la montagne européenne accouchant souvent d'une souris quand elle ne fait pas de fausse-couche .

 Martin Schulz en 2014.

 

 

« A Etienne de Champflour 1

14è janvier 1762, par Genève, aux Délices

Je ne regarde point du tout votre lettre 2, monsieur, comme un compliment du jour de l'an ; elle m'est précieuse ; vous me serez toujours cher, et je désirerai toujours infiniment de vous revoir . Je ne manque jamais de m'informer de vous à tous ceux qui viennent d’Auvergne ; ils savent combien je m'intéresse à vous, à votre fortune, à tout ce qui peut vous intéresser . Je m'imagine qu'on peut être très heureux au pied des montagnes d'Auvergne, car je vous assure que je le suis beaucoup au pied des Alpes . Je passe mes hivers auprès de Genève, et les autres saisons dans des terres assez agréables sur la frontière . On ne peut avoir une position plus convenable à mon goût . Je me trouve entre la France, l'Allemagne et l'Italie, à portée d'être instruit le premier de toutes les sottises qu'on fait en Europe . Je vous demande pardon de vous en dire tant, mais les vieillards aiment à parler . Ce que j'aime bien davantage, c'est de vous assurer des sentiments inviolables avec lesquels je serai toute ma vie, monsieur, votre très humble et très obéissant serviteur .

Voltaire. »

2 Cette lettre ne nous est pas parvenue .

 

Mon cher président, je ne suis point paresseux mais j’ai été accablé

... par vos déclarations/déclamations qui me coupent les bras et ne me laissent point de jambes , homme tronc devenu, malheureusement, je ne suis pas de bois et ne possède aucune fente susceptible de laisser introduire la moindre piécette dans ledit tronc , tout au contraire, pour vous alimenter vous m'avez raclé l'écorce (comme dit mon percepteur " on ne peut plus tondre un oeuf"), ça suffit .

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« A Germain-Gilles-Richard de Ruffey

à Dijon

Mon cher président, je ne suis point paresseux mais j’ai été accablé de vers et de prose . Perrin Dandin avait moins de sacs 1. Mon cœur vous a écrit mille fois mais sa main n'a pu encore faire un mot de lettre . Pardonnez-moi je vous en prie .

J'ai été très sensible à la mort de Mme de Brosses 2. Elle était fille d'un homme que j'avais aimé depuis l'âge de sept ans et qui ne m'eût jamais fait un procès pour six voies de bois . J'aurais même écrit au veuf, si le veuf pouvait recevoir mes compliments sans rechigner . J'ai été très fâché contre lui mais je n'ai point de rancune . Je n'en aurai pas même contre ce président Lefranc de Pompignan s'il veut promettre de ne plus ennuyer le public .

Le parlement ne doit plus songer à son procès contre les États 3. Il s'unira avec eux pour donner au roi un beau vaisseau . Je me flatte que mon petit pays de Gex y contribuera pour un cordage . Mais j'aime encore mieux un bon carrosse pour aller vous voir si Corneille m'en laisse le temps , et si je peux avoir la consolation de vous embrasser .

V.

Aux Délices 13 janvier [1762] »

1 Allusion qui vaut autant pour le Perrin Dandin des Plaideurs, de Racine, que celui de Rabelais .

3 Le parlement de Bourgogne avait intenté une procédure contre l'ancien secrétaire du parlement Varenne de Béost , qui avait appelé directement au conseil des finances dans une affaire de taxation que le parlement considérait comme de son ressort . Voir : http://data.bnf.fr/13190639/jacques_varenne_de_beost/

 

Quoique monsieur François soit un ingrat, quoiqu'il ait abandonné

... au moins deux compagnes, sa pétillante Julie pourra-t-elle lui rester attachée ? J'ai comme un doute ; autant que pour la pérennité du mariage de Carla et Nicolas  ( qui cependant pourrait être sauvé par l'âge et les revenus confortables du susdit retraité  Nicolas ).

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François a goûté au fruit de la connaissance , tenté par le P[etit]S[erpent]. Allez, ouste, hors du paradis élyséen .

 

 

 

« A François Tronchin, Conseiller d’État

à Genève

Quoique monsieur François soit un ingrat, quoiqu'il ait abandonné les Délices, on lui fait pourtant les plus tendres compliments . On partage sa joie 1. On l'embrasse de tout son cœur .

Lundi [11 janvier 1762] »

1 Deux documents restituent assez bien l'effet que produisit la nomination de Jean-Robert Tronchin comme fermier général . Le 14 janvier 1762 il écrivait de Lyon au Conseil de Genève : « Magnifiques et très honorés Seigneurs, j'appris vendredi dernier par une lettre de monsieur le contrôleur général qu'il avait demandé et obtenu pour moi l'agrément du roi à une place de fermier général . Je manquerais à mes devoirs et à mes sentiments les plus chers si je ne venais demander très humblement celui de Vos Seigneuries ; c'est par là que cette faveur également inattendue, et distinguée me deviendrait plus précieuse . Je les supplie de croire que les engagements du citoyen seront toujours pour moi les premiers et que mon plus grand désir serait de trouver dans cette place les occasions d'être utile à ma patrie, et d emarquer le zèle et l'attachement respectueux […]. »

Le Conseil demanda qu'on répondit à Tronchin (le 16 janvier 1762 ) « pour lui témoigner la part qu'il a pris [sic] et qu'il prendra à tout ce qu'il pourra lui arriver de satisfaisant et d'heureux et qu'on lui accorde avec plaisir l'agrément qu'il demande »

D'autre part , le 16 janvier, Théodore Tronchin écrivit à son fils : « […] il est sans exemple qu'un protestant et un étranger ait reçu pareille marque de sitinction, bien moins encore qu'il ait obtenu une place aussi lucrative. »

Tronchin remplaçait d'Epinay ; au même moment, La Popelinière disparaissait de la liste des fermiers généraux ne date du 17 janvier 1762 .

 

 

08/01/2017

M. de V. vous donnera volontiers la permission que vous demandez

... A savoir la permission de passer une bonne année en compagnie de Voltaire : http://www.monsieurdevoltaire.com/

Heureux nous sommes de vous revoir en ligne Mam'zelle Wagnière .

 

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« A Pierre Guy

[vers le 10 janvier 1762] 1

[…] M. de V. vous donnera volontiers la permission que vous demandez ; mais il croit qu'il faudrait y ajouter quelques morceaux de littérature etc. [...] »

1 Ce fragment est cité dans la lettre du 1er février aux d'Argental : voir : http://www.monsieurdevoltaire.com/article-correspondance-annee-1762-partie-5-122829498.html

Sur Guy, fondé de pouvoir ou associé de Duchesne, voir lettre du 8 janvier 1762 aux d'ArgentaI : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2017/01/04/gardez-vous-d-avoir-jamais-affaire-aux-russes-5894630.html

 

07/01/2017

La manière me touche mille fois plus que le bienfait

...

Et comme je ne vous veux que du bien, je vous conseille ceci : http://www.dailymotion.com/video/x4xejhq_etre-zen-dans-sa...

Keep cool !

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« A Jean-Robert Tronchin

Aux Délices le 10 janvier 1762

Vous me demandez, mon cher monsieur, combien je vous demanderai de contribution au mois de février et de mars . Cela pourra monter en tout à près de douze mille livres et je crois que je vous prierai de plus de m'envoyer une accolade de deux cents louis . Je pense très sérieusement à l'abus extrême que nous faisons ma nièce et moi de vos bontés et de celles de M. Camp . Quelques indulgents que vous soyez cela doit vous fatiguer à la longue . Il faut que Mme Denis et Mlle Corneille aient quelques amusements . Ils sont bien dus à la bonté qu'elles ont d'habiter le pays de Gex neuf mois de l'année . Je voudrais mettre un peu d'ordre dans les plaisirs et dans les affaires de Mme Denis . J'ai compté qu'ayant payé toutes les dettes de la maison, ayant fait des provisions considérables de toute espèce et lui abandonnant le revenu de la terre de Ferney elle pouvait avec cent louis par mois subvenir à toutes les dépenses en comptant les bagatelles qu'elle ferait venir de Lyon .

Voyez, mon cher monsieur, si vous pourriez pousser la bonté jusqu'à daigner entrer dans cet arrangement à commencer au 1er février . Il faudrait alors faire un compte nouveau et nous résoudre à ne prendre dorénavant sur nos fonds de Lyon que douze cents louis par an qui seraient distraits de la masse . Je compte que je les pourrai rembourser au bout de l'année . Par cet arrangement je mettrais un ordre certain et invariable dans ma petite fortune .

Vous m'enverriez à bon compte deux cents louis à votre loisir dans la quinzaine présente et ce serait le seul argent que je vous demanderai pour moi dans toute l'année .

Quant à M. Camp s'il pousse la galanterie jusqu'à vouloir bien se donner la peine d'acheter tous les chiffons dont Mme Denis l'importune 1 il faut bien endurer sa bonté, mais si cela le fatigue il peut ordonner à quelqu'un en qui il aura confiance de se charger de cet importun détail et ce qu'elle aura acheté pendant le mois sera imputé sur les cent louis d'or . Approuvez-vous mes idées ? Il me semble qu'elles sont conformes aux vôtres . Par cette opération de finance nous n'aurons jamais de dettes criardes . Vous me pardonnez sans doute toutes ces petites libertés que je prends avec vous mais elles sont dictées par la confiance que vos bontés me donnent .

Vous serez peut-être aussi surpris que moi de cette pancarte du roi que je vous envoie . Je l'ai reçue avec une lettre de M. de Saint-Florentin et j'en ai été tout stupéfait . Je croyais cette pension morte avec ma place d'historiographe . Il y a un temps infini que je n'y pensais plus et je ne sais pourquoi on me paye l'année 1758 . La manière me touche mille fois plus que le bienfait . J'ai encore recours à vous pour ce bienfait même . Il me semble que votre ami M. Duverger peut me faire payer . Voici ma quittance 2. Je vous donne toujours quelque peine nouvelle . Ma lettre est bien longue, je vous ennuie mais il faut que je vous dise encore combien je vous aime .

Briasson m'avait annoncé une caisse de livres . Elle ne vient point . »

1 Voir un extrait de la lettre de Mme Denis à Ami Camp , en note dans la lettre du 4 janvier 1762 à Mme de Fontaine : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2017/01/03/j-ai-cru-d-ailleurs-m-apercevoir-que-les-remords-et-la-relig-5894355.html

2 Cette phrase prouve que Wagnière fait tort à V* quand il écrit à Longchamps : « Dès que M. le duc de Choiseul [en fait le comte de Choiseul] fut entré dans le ministère, il fit, à l'insu de M. de Voltaire, qu'il ne connaissait pas personnellement, renouveler le brevet de cette pension du roi, et le lui envoya ; mais M. de Voltaire n'a jamais voulu la toucher . »