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15/01/2017

amoureux à l'excès d'une fille dont il est l'unique bienfaiteur, meurtrier de la mère, empoisonneur du père, adoré de la fille, exécrable à Statira, odieux à Olympie qui l'aime, pénétré de remords et de désespoir

... Que souhaiter à ce malheureux gaillard ?

-- Un bon avocat ? s'il en est !

-- Une corde pour se pendre ? le désespoir est désespérant !

-- La lecture de tous les programmes/discours de nos politicards ? trop cruel !

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« A Bernard-Louis Chauvelin

Aux Délices 19 janvier 1762

Il faut absolument que Votre Excellence soit du métier, vous ne pouvez en parler si bien sans en avoir tâté un peu . Pourceaugnac, à qui d'ailleurs vous ne ressemblez point, a beau dire qu'il a pris dans les romans qu'il doit être reçu à ses faits justificatifs 1; on voit bien qu'il a étudié le droit . Ce n'est ni en Corse ni à Turin 2 qu'on apprend toutes les finesses de l'art du théâtre . Vous avez mis la main à la pâte : avouez . Tout l'esprit que vous avez ne suffit pas pour entrer dans la profondeur de nos mystères .

Vos réflexions sont une excellente poétique . Soyez persuadé qu'il n'y a point ambassadeur ni de lieutenant général qui en puisse faire autant . Je suis fort aise à présent de ne vous avoir pas envoyé la bonne copie puisque le brouillon m'a valu une si bonne leçon .

Vous avez très grande raison monsieur de vouloir que Cassandre puisse n'avoir rien à se reprocher auprès d'Olympie . En toute tragédie comme en toute affaire il y a un point principal, un centre où toutes les lignes doivent aboutir . Ce centre est ici l'amour de Cassandre et d'Olympie . J'avais été assez heureux pour remplir votre objet ; ce n’est point Cassandre qui a enlevé Olympie à Babylone, c'est Antipatre son père . Antipatre vient de mourir, et le premier devoir dont s'acquitte Cassandre est de restituer à la fille d'Alexandre le royaume de son père dont il se trouve en possession . Il est à la fois innocent devant Dieu, et coupable devant Statira et devant Olympie . Il est vrai qu'il a présenté la coupe empoisonnée à Alexandre, mais il n'était pas dans le secret de la conspiration . Il est vrai qu'il a répandu le sang de Statira mais c'est dans la fureur d'un combat, c'est en défendant son père . Il se trouve enfin dans la situation la plus tragique, amoureux à l'excès d'une fille dont il est l'unique bienfaiteur, meurtrier de la mère, empoisonneur du père, adoré de la fille, exécrable à Statira, odieux à Olympie qui l'aime, pénétré de remords et de désespoir . Il n'y a personne qui ne souhaite ardemment qu'Olympie lui pardonne ; et Olympie n'ose lui pardonner . Voilà le fond, voilà le sujet de la pièce . Elle est bien autrement traitée que dans la malheureuse minute qu'on vous a envoyée par méprise ; je suis tout glorieux d'avoir prévenu presque toutes vos objections .

Il s'en faut bien par exemple que mon grand-prêtre puisse être soupçonné de prendre aucun parti, car lorsque Cassandre lui dit , Du parti d'Antigone êtes-vous contre moi ?, il répond

Me préservent les cieux de passer les limites

Que mon culte paisible à mon zèle a prescrites .

Les intrigues des cours, les cris des factions,

Des humains que je fuis les tristes passions,

Seigneur, ne troublent point nos retraites obscures .

Au dieu que nous servons nous devons des mains pures :

Les débats des grands rois prompts à se diviser,

Ne sont connus de nous que pour les apaiser ;

Et nous ignorerions leurs grandeurs passagères,

Sans le fatal besoin qu'ils ont de nos prières .3

Enfin il n'y a de compte fait que quatre cents vers dans la pièce qui la changent entièrement, et que vous ne connaissez pas . Encore une fois, j'en bénis Dieu puisque le quiproquo m'a valu vos bontés et vos lumières . Vous m'enchantez et vous m'éclairez . Venez donc voir jouer la pièce, madame l'ambassadrice embellissez donc Olympie . Je vais tâcher de rendre son rôle plus touchant pour le rendre moins indigne de vous 4. Je suis un bon diable d’hiérophante pénétré, reconnaissant, attaché pour ma pauvre vie à Vos Excellences etc. »

1 Monsieur de Pourceaugnac, II, 12 . ; de Molière .

2 Chauvelin a été ministre plénipotentiaire à Gênes (dont dépendait alors Corse) de décembre 1748 à mai 1753 .

3 Olympie, III, 2 .

4 Une lettre de Du Pan à Freudenreich du 19 janvier 1762 précise les projets de V* : « Voltaire ne sait pas encore comment et par qui il a eu sa pension, aucun de ses amis de Paris ne lui en a écrit, il a reçu sa patente du bureau de M. de Saint-Florentin et rien de plus . Il a encore retouché sa nouvelle tragédie qu'il regarde comme une de ses plus belles pièces, il veut la faire jouer à Ferney avant que de la donner au théâtre de Paris . »

 

14/01/2017

ceux à qui on avait promis quelques rétributions pour leurs peines auront aussi la mine fort allongée

... Je paierais cher (locution proverbiale, vue de l'esprit , rien de concret ne me concernant ici , je me contenterai, au plus, de payer ma redevance audio-visuelle ) pour voir la tête des candidats recalés au soir du premier tour de la primaire de gauche .

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Avant

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Après !

camenbert !

à chacun son pourcentage (de voix , pas de monnaie, quoi que ...)

 

 

 

« A Etienne-Noël Damilaville

et à

Nicolas-Claude Thieriot

Aux Délices 18 janvier 1762 1

Vraiment, mes chers frères, j'apprends de belles nouvelles ! Frère Thieriot reste indolemment au coin de son feu et on va jouer Le Droit du seigneur tout mutilé, tout altéré, et ce qui était plaisant ne le sera plus , et la pièce sera froide, et elle sera sifflée, et frère Thieriot en sera pour sa mine de fève, et ceux à qui on avait promis quelques rétributions pour leurs peines auront aussi la mine fort allongée .

Un autre inconvénient qui n'est pas moins à craindre, c'est qu'on ne prenne votre frère pour le sieur Picardin, de l'académie de Dijon . Alors il n'y aurait plus d'espérance, tout serait perdu sans ressource . Je demande eux choses très importantes . La première, c'est qu'on m'envoie la pièce telle qu'on la jouera . La seconde, qu'on jure à tort et à travers que je n'ai nulle part à cet ouvrage . Mon nom est trop dangereux, il réveille les cabales . Il n'y en a point encore de formée contre M. Picardin, et M. Picardin doit répondre de tout .

Mes chers frères, interim estote fortes in Lucrecio et in philosophia 2. »

1 Copie ancienne qui a été suivie , voir lettre du 9 janvier 1762 aux mêmes : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2017/01/05/2-5894703.html

2 Entre temps soyez forts dans Lucrèce et dans la philosophie, phrase adaptée du fameux fortes in fide (lettre de Saint Pierre, I, v, 9) .

 

le malin public n'aime pas à voir toujours la même personne sur le trottoir . Je suis un vieux routier, et je sais comme le monde est fait

... Paroles de Juppé ? ça aurait pu l'être . Il va falloir faire avec les zozos qui restent en lice . Dur ! dur !

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« A Charles-Augustin Ferriol, comte d'Argental

et à

Jeanne-Grâce Bosc du Bouchet, comtesse d'Argental

Aux Délices 18 janvier 1762 1

Mes anges sont terriblement importunés de leur créature . Leur créature considère qu'il faut toujours plus de six semaines pour rapetasser ce qu'on a fait en six jours (comme on l'a déjà confessé ).

En toute tragédie comme en toute affaire, il y a un point principal, d'où dépend le succès, et auquel on doit être subordonné . Ce point principal, dans l'affaire de Cassandre, est qu'il ne soit pas odieux au public, et qu'il le soit horriblement à Statira . Il faut que son amour intéresse, et pour qu'il intéresse, il ne faut pas qu'on ait le plus léger soupçon que ce soit un lâche qui ait empoisonné Alexandre . Quelque soin que j'aie pris d'écarter cette idée, je vois qu'elle se loge dans beaucoup de têtes . Mes anges verront le soin que j'ai pris pour prévenir cette fausse opinion, par les deux scènes ci-jointes . Il me semble que ces deux scènes écartent toutes les objections qu'on pourrait faire au rôle de Cassandre . Il n'y a plus de reproches à faire qu'à Antipatre son père , c'est lui qui fit périr son maître, c'est lui qui emmena Olympie en esclavage, et Cassandre a élevé avec des soins paternels la prisonnière de son père . Rien ne peut plus s'opposer à l'intérêt qu'on doit prendre à lui . Il a tout réparé, il a tout fait pour mériter Olympie, et c'est à mon sens un coup de l'art singulier, que l'empoisonneur du père d’Olympie et le meurtrier de sa mère mérite d'être aimé de la fille .

Je supplie mes anges de faire coudre les deux scènes nouvelles à la nouvelle copie qu'ils ont reçue, et de vouloir bien m’en dire leur avis . Lekain m'a envoyé ses réflexions, je les reçus hier ; c'est un bonhomme ; il n'a point de débit, mais il a encore moins d'intelligence du théâtre, il m' a proposé tout ce qu'on peut imaginer de plus plat, et de plus insipide . C'est à Mme Denis qu'il s'est adressé 2; elle lui mandera qu'elle n' a pas osé me communiquer ses rêveries .

Je demande en grâce à mes anges qu'ils empêchent qu'on imprime Zulime . Ce serait un très mince bénéfice pour Clairon et Lekain ; il faut attendre quelque temps ; on me ferait une très grande peine si on la donnait comme aujourd'hui .

On parle de jouer à présent Le Droit du seigneur 3, mais si on fait des coupures dans les premiers actes, comme on le dit, si on substitue des choses insipides à des plaisanteries assez naïves et assez bonnes, tout est perdu . Si on sait qu'elle est de moi, tout est perdu encore, car le malin public n'aime pas à voir toujours la même personne sur le trottoir . Je suis un vieux routier, et je sais comme le monde est fait .

Oserais-je supplier mes anges de me faire avoir un exemplaire de la façon dont on jouera Le Droit du seigneur ? ce serait une grande grâce qu'ils feraient à leur créature .

Voici une autre affaire, bien importante et bien délicate . Lekain se plaint amèrement de ce qu'un nommé Brisard veut appeler Marc Tulle Cicéron ; Lekain prétend que c'est lui qui doit être Cicéron mais il ne lui ressemble point du tout . Ce Cicéron avait un grand cou, un grand nez, des yeux perçants, une voix sonore, pleine, harmonieuse, toutes ses phrases avaient quatre parties, dont la dernière était la plus longue ; il se faisait entendre du haut de la tribune, jusque dans les derniers rangs des marmitons romains ; ce n'est point là du tout le caractère de mon ami Lekain ; mais où sont les gens qui se rendent justice ? Ce singe de La Noue ne me déclara-t-il pas une haine mortelle, parce que je lui avais dit que Du Fresne avait une face plus propre que la sienne à représenter Orosmane !

Je ne puis donc flatter Lekain dans son goût cicéronien ; je m'en remets à la décision de mes anges ; c'est aux premiers gentilshommes de la chambre à donner les rôles ; un pauvre auteur ne doit jamais se mêler de rien que d'être sifflé .

Autre requête à mes anges, concernant Le Droit du seigneur . On dit qu’on a tout mutilé, tout bouleversé . La pièce sera huée . Je vous en avertis . J'écris à frère Damilaville, je le prie de m'envoyer la pièce telle qu'on la doit jouer . Ce qu'il y a encore de très important, c'est qu'il faut jurer toujours qu'on ne connait point l'auteur . Le public cherche à me deviner pour se moquer de moi ; je vois cela de cent lieues .

Autre affaire . Un M. Cromelin doit solliciter mes anges pour faire obtenir qu'on reconnaisse en France une noblesse suisse ; je veux bien que M. Cromelin sache que j'en ai parlé à mes anges, mais je veux que mes anges sachent que je ne les fatigue pas . Si ces messieurs sont nobles, ils n'ont besoin de personne, s'ils ne le sont pas, pourquoi veulent-ils l'être ? Mes anges feront ce qu'ils voudront . Je voudrais bien que Mme de Fontaine la critique ne vit Cassandre qu'avec les deux ajoutoirs 4. Mille respects bien tendres . »

1 L'édition de Kehl fond des fragments de cette lettre et de la lettre du 20 janvier 1762 : voir : http://www.monsieurdevoltaire.com/article-correspondance-annee-1762-partie-2-122782110.html

2 Lettre probablement en réponse à la lettre que lui avait écrite Mme Denis le 30 décembre 1761 où elle disait notamment : « Je sais que vous avez lu Cassandre, il me semble que c'est un sujet superbe rendu d'une façon sublime . N'êtes-vous pas bien content du rôle de Cassandre ? Encore a-t-il été bien embelli depuis que vous ne l'avez vu . […] M. le marquis de Ximènes m'a dit , que vous comptiez venir nous voir ce printemps . J'en meurs d'envie, mandez moi sans perdre de temps combien vous pourrez nous donner, si vous ne comptez pas chemin faisant jouer quelque part , à qui il faudra s'adresser pour demander un congé . […] Mon dessein est de vous prier de jouer Cassandre, Gengis, Tancrède, et Ninias, dans Sémiramis, je saurai tous mes rôles à votre arrivée et les quatre pièces seront prêtes . J'ai grand besoin de vos conseils, imaginez qu'il y a près de huit ans que je n'ai vu de bons modèles, et quel plaisir j'aurai de vous entendre et de prendre de vos leçons . […] On parle d'une comédie intitulée Le Droit du seigneur qu'on dit être très agréable . Comme voilà Zulime et Cassandre qu'on jouera cet hiver, on devrait jouer Le Droit du seigneur immédiatement après Pâques, cela vous donnerait la facilité de rester quelque temps avec nous . »

3 C'est ce même 18 janvier 1762 que fut représentée la pièce sous le titre L’Écueil du sage ; elle eut huit représentations .

4 Ajoutoir, comme ajoutage, est un terme d' « arts mécaniques » curieusement employé ici par V* .

 

13/01/2017

Il vaque dans Toulon Par cette perte un emploi d'importance

... Sarko et Juppé vaquèrent tous deux dans Toulon,  tous deux y ayant fait meetings politiques avec le succès électoral que l'on sait . Est-ce une raison pour que les candidats de gauche évitent ce port comme on évite de passer sous une échelle ? Peut-être pas ; ils sont sûrement ignorants des écrits moqueurs de Voltaire qui pourraient les toucher à juste titre .

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« A Ponce-Denis Ecouchard Le Brun, Secrétaire

des Commandements de Son Altesse Sérénissime Mgr

le prince de Conti

au Temple

à Paris

[janvier 1762] 1

Mme Denis, Mlle Corneille et moi, monsieur, nous sommes infiniment sensibles à votre souvenir . Mlle Corneille est plus aimable que jamais, tout le monde aime son caractère gai, doux et égal . Elle joue très joliment la comédie . Sa petite fortune est déjà en bon train . Elle a environ quinze cents livres de rente , dans les rentes viagères que le roi vient de créer . Les souscriptions lui feront un fonds considérable . Vous verrez qu’elle finira par tenir une bonne maison .

Je suis fâché de ne pas voir le nom de Mgr le prince de Conti dans la liste des souscripteurs .

Voici ce qu'on m'écrit de Marseille . L'abbé de La Coste est mort à Toulon 2 et laisse une place vacante . On ajoute :

La Coste est mort . Il vaque dans Toulon

Par cette perte un emploi d'importance .

Le bénéfice exige résidence,

Et tout Paris vient d'y nommer Fréron .

Permettez que je vous embrasse sans cérémonie .

V. »

1 L'édition Mémoires secrets (27 janvier 1762) ne donne que les vers datés du 27 janvier 1762 . Oeuvres de ponce-Denis [Ecouchard] Le Brun, 1811, place la lettre en mai 1761, suivie des principales éditions . Une note de Louis Bois dans Clogenson, dit que La Coste mourut le 2 juillet 1762 . S'il en est ainsi, l'épigramme était d'un goût douteux à la date de sa composition .

 

12/01/2017

faites le moins de fautes que vous pourrez

... Est-ce trop vous demander, chers -hors de prix- candidats à la présidentielle ?

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Peut-être !

 

 

« A Gabriel Cramer

[janvier 1762] 1

Cicéron dit qu'il ne faut pas tant de beurre pour faire un quarteron . En vertu de cette belle maxime, il n'y a qu'à commencer tout à l'heure Pierre Corneille .

Monsieur Gabriel va redoubler d'activité , M. Philibert en aura, François V. continuera à griffonner, il n'y aura qu'à mettre quelqu'un auprès du gros Suisse, qui lui dira, Suisse, à chaque vers de la pièce qui est commenté, mettez une lettre, en commençant par A, en finissant par Z, et puis en recommençant, et portez le commentaire au bas de la page avec la même lettre .

Plus, Suisse, ne mettez jamais de grandes lettres qu'aux noms propres . Plus, point de maudits fleurons . Plus, faites le moins de fautes que vous pourrez ; et Dieu vous ait en sa sainte garde . »

1 La date est fixée approximativement par la mention , le 30 janvier, dans la lettre suivante , que « l'édition est commencée d'aujourd'hui » : voir lettre à Pinot Duclos : http://www.monsieurdevoltaire.com/article-correspondance-annee-1762-partie-4-122811448.html

 

11/01/2017

comme une petite fille qui ânonne sa leçon ?

... Où comme une ministre qui pète les plombs ?

http://www.lepoint.fr/editos-du-point/sophie-coignard/coi...

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« A Marie-Elisabeth de Dompierre de Fontaine

[vers le 15 janvier 1762] 1

Est-il vrai que la Dubois récite le rôle d'Atide 2 comme une petite fille qui ânonne sa leçon ?

Les Étrennes du chevalier de Molmire 3 ne paraissent pas vous être dédiées . Ne montrez le sermon du bon rabbin Akib qu'à d'honnêtes gens dignes d'entendre la parole de Dieu . Savez-vous que j'avais autrefois une pension que je perdis en perdant la place d'historiographe ? Le roi vient de m'en donner une autre sans qu'assurément j'aie osé la demander ; et M. le comte de Saint-Florentin m'envoie l'ordonnance pour être payé la première année . La façon est infiniment agréable . Je soupçonne que c'est un tour de Mme de Pompadour et de M. le duc de Choiseul . »

1 L'édition de Kehl nous donne ici sans doute un fragment (voir : http://www.monsieurdevoltaire.com/article-correspondance-annee-1762-partie-3-122795461.html ); les deux paragraphes donnés ici avaient été incorporés par les éditeurs de Kehl à la lettre du 1er avril 1761 à Mme de Fontaine : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2016/03/20/voyant-que-son-roman-ne-reussissait-pas-s-est-avise-de-faire-5776958.html

2 Dans Zulime .

 

Ces Étrennes à ce que je vois, ne vous sont pas adressées

... Trop tard ! Trop peu !

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 Vingt sous !

 

 

« A Jean Le Rond d'Alembert

[vers le 15 janvier 1762] 1

Je vous renvoie mon cher et grand philosophe Les Étrennes de M. le chevalier de Molmire 2. Elles m'ont assez amusé . S'il y a quelque chose de nouveau dans ce goût-là, je vous supplie de vouloir bien m'en faire part . Ces Étrennes à ce que je vois, ne vous sont pas adressées mais quelquefois vous rencontrerez dans votre chemin des gens à qui elles appartiennent de droit . Je vous recommande toujours ces messieurs, et je compte sur votre amitié . »

1 Manuscrit olographe ; mention d'éditeur « comm. de janv[i]er 1762 », changé en « 1761 » , non publiée.

2 Les Chevaux et les Ânes ou les Etrennes aux sots, 1761, voir lettre de novembre-décembre 1761 à Cramer : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2016/12/02/songez-aux-etrennes-pour-les-sots-5882033.html