09/11/2016
Ils l'ont fait !
...Ken et Barbie à la Maison Blanche
Ah quel "beau" couple ! Mignon tout plein !...
4 ans d'angoisse à venir .
Merci aux inconscients électeurs US, beaufs de première grandeur, difficile de faire pire
Je suis curieux de connaitre les messages de "félicitations" des dirigeants mondiaux
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Je ne crains point les fétiches, et les fétiches doivent me craindre
...
M'en vais te clouer le bec, incroyant du diable !
« Marie-Louise Denis
et
Voltaire
à Germain-Gilles-Richard de Ruffey etc.
à Dijon
Ferney 4 novembre 1761
Si mon oncle pouvait soupçonner monsieur que j'eusse payé trente pistoles à son insu au président De Brosses je ne doute pas qu'il n'en eût été offensé . Non seulement je n'ai pas voulu le risquer , mais je lui ai montré votre lettre 1. Il sent le motif qui vous l'a fait écrire, et en est aussi reconnaissant que moi .
Mais ce n'est point mon oncle qui fait un procès au président De Brosses, c'est le président qui lui fait un procès pour douze moules de bois .
Je n'entre point ici dans le fond de l'affaire . Je sais seulement que mon oncle après avoir été assigné, lui a offert de ne point plaider, et de prendre pour arbitres monsieur le premier président, monsieur le procureur général, et M. Le Bault, conseiller, ce que le président De Brosses a refusé . Il me semble cependant que des arbitres de cette importance méritaient bien la confiance de M. le président De Brosses, pour une affaire de 20 ou 30 pistoles . Mon oncle lui dit : Si vous avez vendu votre bois avant la signature du contrat de l'acquisition de Tournay, montrez-moi cet acte de vente, et je vous paie celui que j'ai pris . S'il n'y a point d'acte de vente, tout le bois de la forêt m'appartient du jour que j'ai acquis, par les conventions du contrat . Que peut-on répondre à cela ? Je l'ignore . Je déteste les procès, et je souhaiterais fort que le président De Brosses fût plus traitable . Tout le monde ne pense pas comme vous, monsieur, et personne n'a l'honneur de vous être plus inviolablement attaché que votre très humble et très obéissante servante
Denis.
Permettez-moi de faire mille tendres compliments à madame la présidente de Ruffey .
J'ajoute mes remerciements à ceux de Mme Denis . Je ne crains point les fétiches, et les fétiches doivent me craindre . Il est clair que le fétiche en question a fait une vente simulée, et un magistrat m'a dit qu'un homme coupable de cette infamie ne resterait pas dans le corps dont est ce magistrat . Je ne présume pas que le parlement de Dijon pense autrement .
Y a-t-il rien de plus simple que mon procédé ? Si vous avez fait une vente réelle, je paie . Si vous avez fait une vente simulée, soyez couvert d'opprobre .
Adieu, monsieur, votre belle âme doit être indignée , la mienne est à vous pour jamais .
V.
N.B. – Il n'y a qu'une voix sur le fétiche . »
1 Cette lettre n'est pas conservée mais doit avoir été écrite en même temps qu'un mot de Ruffey à V* vers le 28 octobre 1761, recommandant la conciliation et la philosophie (« même en vous défendant, vous prostituez à la chicane la plus belle plume de l'univers . » ; voir page 167 : https://books.google.fr/books?id=5sdCAAAAcAAJ&pg=PA167&lpg=PA167&dq=m%C3%AAme+en+vous+d%C3%A9fendant,+vous+prostituez+%C3%A0+la+chicane+la+plus+belle+plume+de+l%27univers&source=bl&ots=LS9nq3-r3u&sig=XEdj0_M1GVkCWERFKYIVBGu6j7I&hl=fr&sa=X&ved=0ahUKEwjm_sqe8pbQAhWHPBoKHfqNBf4Q6AEIJjAA#v=onepage&q=m%C3%AAme%20en%20vous%20d%C3%A9fendant%2C%20vous%20prostituez%20%C3%A0%20la%20chicane%20la%20plus%20belle%20plume%20de%20l%27univers&f=false)
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08/11/2016
j'ai l'honneur de vous demander trois tonneaux de vin, deux de bon vin ordinaire et un d'excellent, le tout en bouteilles ; bien potable, bien gardable ; et surtout très peu cher
... Le jour des primeurs s'approche, aussi faut-il anticiper quand on est disciple de Bacchus . Je crains cependant que le "très peu cher" ne soit pas de mise, les vignerons n'étant pas philanthropes , plutôt souvent soucieux d'écouler tout, jusqu'à la dernière goutte , au prix fort .
Et vous, buveurs d'eau, grenouilles de bénitier, lachez-moi la grappe !
« A Antoine-Jean-Gabriel Le Bault
A Ferney pays de Gex par Genève
4 novembre 1761 1
Monsieur, j'ai l'honneur de vous demander trois tonneaux de vin, deux de bon vin ordinaire et un d'excellent, le tout en bouteilles ; bien potable, bien gardable 2; et surtout très peu cher, attendu que M. le président De Brosses m'a ruiné, et qu'il faut que le premier conseiller du parlement répare les torts d'un 3 président .
Ayez la bonté de lire ma lettre à M. De Brosses 4, et jugez sur votre honneur et sur votre conscience .
C'est en honneur et en conscience que je serai toute ma vie, monsieur, avec les sentiments les plus respectueux votre très humble et très obéissant serviteur
Voltaire. »
1 V* avait d'abord daté 1751, puis corrigé .
2 Gardable est un néologisme, tout naturel en parlant de vin de Bourgogne .
3 Du premier remplacé sur le manuscrit par d'un .
4 Selon le premier éditeur, une copie de la lettre du 20 octobre 1761 à De Brosses était jointe à la présente . De son côté Foisset remarque en note : « M. Le Bault n'ayant pas répondu à la lettre [de V* du 30 septembre 1761 : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2016/09/11/pour-vous-amuser-pendant-les-vendanges-souffrez-que-je-vous-5846554.html ] , Voltaire essaierait-il de se le rendre favorable par une demande de vins ? » . Voir lettre du 12 novembre à Le Bault : « Je ne vous demande du vin monsieur, qu'en cas que vous en ayez de semblable à celui que vous m'avez envoyé les premières années . »
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07/11/2016
j'aime la vérité comme un fou
... Mais je me soigne ! Car elle n'est pas toujours belle .
Auteur anglais -nul n'est parfait- avec lequel j'ai fait mes premiers pas dans l'humour et l'auto-dérision (Trois hommes dans un bateau)
« A Charles-Jean-François Hénault
A Ferney , 4 novembre 1761
Ah, mon cher et respectable confrère, illustre et exact auteur de ce qu'il faut savoir de l'histoire de France , j'en appelle à votre exactitude . Confrontez les dates . Vous verrez que ma lettre au chancelier d'Olivet était écrite avant la vôtre . Il vous est arrivé la même chose qu'à l'impératrice de toutes les Russies . Elle a envoyé aux libraires Cramer l'argent de deux cents souscriptions , mais après ma lettre . Ainsi je n'ai pu m'en vanter à notre chancelier . Dieu m'est témoin que je ne lui avais pas écrit pour que ma lettre fût publique . C'est lui qui l'a voulu . J'en appelle à son témoignage per deos immortales 1. Laissez faire, tout sera bien réparé .
Mais qu'est devenu un paquet que j'avais envoyé à Mme Du Deffand !2 Un paquet qui devait l'amuser, et vous amuser vous même ; un paquet d'histoire, un Ezour Vedam, une chose unique, et qu'il me fallait me renvoyer . Je vous demande en grâce d'insister qu'on me le renvoie chez M. d'Argental .
Je me trouve entre trois Pierre, Pierre le Grand, le grand Pierre Corneille, et Pierre le Cruel . Je ne sais auquel entendre .
J'ai envie de vous envoyer et de vous soumettre le chapitre de la mort de ce pauvre Alexis , fils de Pierre le Grand . Vous prendrez peut-être alors mon Russe pour Pierre le Cruel . Ce chapitre est embarrassant, car quoique j'aime fort l'impératrice de toutes les Russies, j'aime la vérité comme un fou .
Adieu, monsieur ; mille tendres respects à Mme Du Deffand, comme à vous . »
1 Au nom des dieux immortels .
2 Lettre du 16 septembre 1761 : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2016/08/27/il-ne-coutera-que-deux-louis-parce-que-je-veux-que-les-pauvr-5840494.html
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06/11/2016
vous avez réveillé mon ancienne passion pour vous, et vous ne me laisserez pas là après m'avoir tourné la tête
... Dit Valérie Pécresse à Alain Juppé ! Et traduction en sous titre , in petto : "pense à moi pour un ministère important" .
Je t'aime, moi non plus !
« A Claude-Philippe Fyot de La Marche
4 novembre [1761] 1
Mon corps est malade, monsieur ; mon âme se porte bien, car elle est pleine de vous . Je ne sais où vous êtes, et j'ignore si mademoiselle votre fille est auprès de vous .
Je suis en peine d'un gros paquet que je vous ai adressé concernant les fétiches . Mais comptez que le grand Corneille m'est encore plus précieux que le petit président De Brosses .
Je vous avais supplié de me faire savoir si votre graveur pouvait entreprendre une douzaine d'estampes ; la moitié du monument serait érigée sous vos auspices . Je vous demande en grâce de me dire si vous avez approuvé ma témérité .
Il ne faut pas que vous vous contentiez de m'être apparu dans ma retraite ; vous avez réveillé mon ancienne passion pour vous, et vous ne me laisserez pas là après m'avoir tourné la tête . Quelque part que vous soyez, daignez me donner vos ordres, et agréez le tendre respect du malade .
Voltaire . »
1 Fyot de La Marche appuyait Voltaire dans l'affaire des moules de bois dont De Brosses exigeait le paiement [voir lettre du 20 octobre 1761 à De Brosses : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2016/10/07/v... ] . Ce dernier en écrit au baron de Gémeaux le 1er novembre 1761 : « A ce que vous me marquez, touchant l'affaire de Voltaire, je reconnais le style de votre ami M. de La Marche qui ne peut se défaire de l'ancien mal talent qu'il a conçu contre moi, malgré les avances obligeantes qu'il m'avait faites en signe de réunion , malgré le cadeau qu'il m'a forcé d'accepter, et quoique assurément il ne me reste contre lui pas le moindre levain de mauvaise volonté . Il m'est revenu qu'il épousait contre moi le parti de Voltaire . Cela ne m'a pas empêché de sacrifier mon juste ressentiment contre ce drôle-là, à la considération que je me suis faite pour l'amitié dont M. de La Marche l'honore . Il s'est avisé, après cinq mois de silence, de m'écrire la semaine passée une lettre de la dernière impertinence . Dans la chaleur je lui ai fait une réponse atterrante . Vous verrez un jour sa lettre et ma réponse, car, après m'être ainsi satisfait dans le premier moment, j'ai repris de sens froid le parti de la supprimer, pour ne faire de peine ni à son ami, ni à sa nièce que je serais fâché de désobliger , jugeant aussi d'ailleurs qu'il y aurait encore plus de hauteur et de dignité à dédaigner un fol, et à ne lui faire aucune réponse . Mais, sur ces entrefaites, Mme de Neuilly [belle-sœur de La Marche] étant venue chez moi jeudi dernier, je lui fis voir la lettre que je venais de recevoir , et qu'elle trouva d''une insolence extrême . Je la priai d'en dire deux mots à monsieur son beau-frère . Je fis même plus, car je lui remis en main pour M. de La Marche un petit billet, au moyen duquel Voltaire demeure le maître de finir l'affaire, car je consens à lui faire présent de cette commission de trente pistoles, qu'il m'avait donnée et qu'il ne veut pas payer, pourvu qu'il déclare par écrit que je lui en ai fait présent et qu'il m'en remercie . C'est justement ce qu'il désire, car il prétend qu'il me l'avait demandée comme présent . »
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05/11/2016
Mon avis est qu'on donne la moitié de son bien pour conserver l'autre, et pour mériter l'estime des Anglais
... Mais ces fichus partisans du Brexit qui ont remporté une victoire à la Pyrrhus (selon moi ), méritent-ils que les citoyens français fassent quelque sacrifice financier que ce soit ?
Non ! On se passe fort bien de leur estime . Et je ne donnerai pas la moitié de mon pantalon, et de mon caleçon, pas plus qu'une manche de veste à l'outre-Manche .
Adressez vous à St Martin
« A François de Chennevières
A Ferney du 4 novembre 1761
Que je suis honteux, mon cher monsieur, je vous remercie toujours très tard de votre prose aimable et de vos jolis vers 1. On a beau être tout entier aux grands vers alexandrins de Corneille, on doit de l'attention aux vôtres ; quoiqu'ils aient deux pieds de moins . Mais quand en ferez vous sur la paix ? Ce ne sera pas je crois sitôt . J'ai lu le Mémoire historique de M. le duc de Choiseul avec les yeux d'un citoyen . Mon avis est qu'on donne la moitié de son bien pour conserver l'autre, et pour mériter l'estime des Anglais . L'oncle et la nièce vous embrassent . »
1 On n'a pas cette lettre de Chennevières .
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vous demandez le secret aux cloches
... et la vérité aux politiciens en période électorale !
Soyez un moment réalistes !
Les cloches résonnent, les politicards raisonnent, à moins que ce soit l'inverse , et tout le monde sort sourd , sinon sceptique , sans dessus-dessous (phrase à répéter 10 fois sans s'essouffler ) .
Schtroupf ! na !!
« A Charles-Augustin Ferriol, comte d'Argental
4 novembre [1761] 1
Du secret ! du secret ! vous en parlez bien à votre aise mes adorables anges, vous qui avez toutes les vertus . Mais vous demandez le secret aux cloches . M. le duc de Villars m'a vu faire mon œuvre des six jours . On l'a lu acte par acte, et on l'a mandé à M. de Thibouville . Mes anges que la pièce soit bonne, qu'elle vous plaise et cela suffit ; mais pour votre Cassander, rayez s'il vous plait cela de vos papiers, à moins que je n'appelle Alexandre, Alexander et le fleuve Scamandre, Scamander . À l'égard de Dieu, vous savez que toute l'antiquité dit également Dieu et les dieux, comme nous Dieu et les saints . Mais une autre fois j'aurai l'honneur de vous en dire davantage . Permettez-vous que je vous adresse mes réponses à mes confrères d'Olivet et Saurin, qui je crois me sont venues 2 par vous ?
Chantez donc la musette de Rameau 3. »
1 Daté par l'éditeur de 1762, changé en 1763, suivi par la copie Beaumarchais-Kehl qui supprime quelques lignes de la fin et les remplace par la seconde partie d'une lettre du 9 novembre 1763, donnant la date du tout . Au moment de l'impression (copie préparée) les éditeurs de Kehl finalement écartèrent cette lettre et joignirent le fragment de 1763 à une lettre du 4 décembre de cette même année, placée , sans date, dans la première moitié de novembre 1763 .
2 Tournure elliptique .
3 Cuthbert Girdlestone, dans son Jean-Philippe Rameau, 1757, estime que l'attribution de La Musette à Rameau est douteuse . Alors peut-être de Rameau : https://www.youtube.com/watch?v=jMLewEB1l7g
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