20/06/2012
Je trouve que vous avez raison dans tout ce que j'entends, et je suis sûr que vous auriez raison encore dans les choses que j'entends le moins
... Entendez par là ( non, par ici !) , ce que je comprends , ou non . C'est loin, bien sûr, de ce qui fait mon quotidien, où je ne saisis pas le bien fondé de certaines (énormémént de ) lois pondues par des gouvernants et validées par députés et sénateurs, qui à mon goût sont trop bien payés .
Et pour accompagner Voltaire, que "j'entends", cette oeuvre, que j'écoute, qui fait partie de mes préférées .
http://www.youtube.com/watch?v=Pmj7nCRYNs4&feature=re...
« A M. l'abbé Etienne BONNOT de CONDILLAC 1
à PARIS.
[avril 1756]
Vous serez peut-être étonné, monsieur, que je vous fasse si tard des remerciements que je vous dois depuis si longtemps; plus je les ai différés, et plus ils vous sont dus. Il m'a fallu passer une année entière au milieu des ouvriers et des historiens. Les ajustements de ma campagne, les événements contingents de ce monde, et je ne sais quel Orphelin de la Chine qui s'est venu jeter à la traverse, ne m'avaient pas permis de rentrer dans le labyrinthe de la métaphysique. Enfin j'ai trouvé le temps de vous lire avec l'attention que vous méritez. Je trouve que vous avez raison dans tout ce que j'entends, et je suis sûr que vous auriez raison encore dans les choses que j'entends le moins, et sur lesquelles j'aurais quelques petites difficultés. Il me semble que personne ne pense ni avec tant de profondeur ni avec tant de justesse que vous.
J'ose vous communiquer une idée que je crois utile au genre humain. Je connais de vous trois ouvrages l'Essai sur l'origine des connaissances humaines 2, le Traité des Sensations 3, et celui des Animaux 4. Peut-être, quand vous fîtes le premier, ne songiez- vous pas à faire le second, et, quand vous travaillâtes au second, vous ne songiez pas au troisième. J'imagine que, depuis ce temps-là, il vous est venu quelquefois la pensée de rassembler en un corps les idées qui règnent dans ces trois volumes, et d'en faire un ouvrage méthodique et suivi qui contiendrait tout ce qu'il est permis aux hommes de savoir en métaphysique. Tantôt vous iriez plus loin que Locke, tantôt vous le combattriez, et souvent vous seriez de son avis. Il me semble qu'un tel livre manque à notre nation vous la rendriez vraiment philosophe, elle cherche à l'être, et vous ne pouvez mieux prendre votre temps.
Je crois que la campagne est plus propre pour le recueillement d'esprit que le tumulte de Paris. Je n'ose vous offrir la mienne, je crains que l'éloignement ne vous fasse peur mais, après tout, il n'y a que quatre-vingts lieues en passant par Dijon. Je me chargerais d'arranger votre voyage vous seriez le maître chez moi comme chez vous, je serais votre vieux disciple vous en auriez un plus jeune dans Mme Denis, et nous verrions tous trois ensemble ce que c'est que l'âme. S'il y a quelqu'un capable d'inventer des lunettes pour découvrir cet être imperceptible, c'est assurément vous. Je sais que vous avez, physiquement parlant, les yeux du corps aussi faibles que ceux de votre esprit sont perçants. Vous ne manqueriez point ici de gens qui écriraient sous votre dictée. Nous sommes d'ailleurs près d'une ville où l'on trouve de tout, jusqu'à de bons métaphysiciens. M. Tronchin n'est pas le seul homme rare qui soit dans Genève. Voilà bien des paroles pour un philosophe et pour un malade. Ma faiblesse m'empêche d'avoir l'honneur de vous écrire de ma main, mais elle n'ôte rien aux sentiments que vous m'inspirez. En un mot, si vous pouviez venir travailler dans ma retraite à un ouvrage qui vous immortaliserait, si j'avais l'avantage de vous posséder, j'ajouterais à votre livre un chapitre du bonheur. Je vous suis déjà attaché par la plus haute estime, et j'aurai l'honneur d'être toute ma vie, monsieur, etc. »
1 Étienne Bonnot de Condillac, frère puiné de l'écrivain politique , l'abbé de Mably : http://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89tienne_Bonnot_de_Condillac
2Cet ouvrage parut en 1746; Voir : http://books.google.fr/books?id=fNwUAAAAQAAJ&printsec=frontcover&hl=fr#v=onepage&q&f=false
3 Le Traité des Sensations vit le jour vera novembre 1754, et fut suivi, un an après, du Traité des Animaux.Voir : http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b8626258v/f7.image.r=.langFR
4 Traité des animaux : http://gallica.bnf.fr/VisuSNE?id=oai_numilog.com_9789999999508&r=&lang=FR
15:48 | Lien permanent | Commentaires (0)
19/06/2012
Je n'en serai pas le témoin, mais j'applaudis de loin aux progrès de l'art dont on vous sera redevable.
... Dis-je aussi au nouveau ministre de la culture Aurélie Philipetti .
Quel art nouveau pourrrait-il naitre ces proches années ? Jeunes gens, la balle est dans votre camp !
Pour en savoir plus sur cette femme à la mine dynamique (et qui pourrait être ma fille ) :
http://www.gouvernement.fr/gouvernement/aurelie-filippetti
Je fais des voeux pour que les travaux programmés et infiniment retardés au château de Voltaire puissent enfin avoir lieu , comme prévu dorénavant, dès cette année .
Le CMN, et l'administration sont à l'image de ce géant velu sur qui poussent des citrouilles dans le parc du château de Voltaire ( si la nature est farceuse, et je le souhaite, ce géant pourrait bien se retrouver avec une grosse paire de coucougnettes cet automne ; je vous tiens au courant ! )
Mme Isabelle Le Courriel Lemesle a préféré démissionner de son poste de présidente ( je mets "présidente" car je sais qu'elle déteste ça, préférant le titre de "président" ! ) du Centre des Monuments Nationaux, je ne sais pourquoi , avez-vous une idée ?
Qui va devenir calife à la place de la califette ?
De ce changement point de trace sur le site du CMN, qui fidèle à sa routine , n'est jamais totalement à jour !
« A M. Jean BLANCHET.
Aux Délices, près de Genève, 3 avril [1756]
Recevez, monsieur, mes très-sincères remerciements de l'ouvrage 1 ingénieux et profond que vous avez eu la bonté de m'envoyer. Il respire le goût et la connaissance des beaux-arts. Le physicien y conduit toujours le musicien. Un tel ouvrage ne pouvait être fait que dans le plus éclairé des siècles. Je souhaite qu'il forme des artistes dignes de vos leçons. Je n'en serai pas le témoin, mais j'applaudis de loin aux progrès de l'art dont on vous sera redevable.
J'ai l'honneur d'être, avec tous les sentiments d'estime, etc.
1 Jean Blanchet, né à Tournon en 1724, mort à Paris en 1778, avait été jésuite, puis médecin. Il est auteur de l'Art, ou les principes philosophiques du chant, 1755, in-12; nouvelle édition, 1756, in-12 : http://books.google.fr/books?id=l1sGAAAAQAAJ&printsec=frontcover&hl=fr#v=onepage&q&f=false
14:19 | Lien permanent | Commentaires (0)
que faire? comment faire? et à quoi bon travailler pour des ingrats?
... Pourrait bien être l'amère réflexion des députés mis hors circuit dimanche !
Pour certains, à ma grande satisfaction ! pour d'autres tout simplement en disant qu'il est bien temps pour une majorité d'entre eux de reprendre place dans la vie commune de ceux qui ne sont pas dotés d'immunités (archaïques) et privilèges (monarchiques) .
Allez ! au boulot plébéiens !
http://www.lepoint.fr/politique/elections-legislatives/vi...
Et sans aucun rapport, sinon que je suis fan de Glenn Gould et qu'il m'accompagna lors de la rédaction de cette note :
http://www.youtube.com/watch?v=ZII_OWJcUfY&feature=related
« A M. le comte d'ARGENTAL.
Aux Délices, 1er avril [1756]
Je reçois votre lettre du 24 mars , mon divin ange que de choses j'ai à vous dire, Mme d'Argental a toujours mal au pied et le messie Tronchin est à Paris . I1 dit que je suis sage et que je me porte bien ah ! n'en croyez rien. Mon procureur dit qu'il m'avait envoyé une procuration , c'est ce qu'un procureur doit envoyer mais il n'en était rien avant vos bontés et avant que M. l'abbé de Chauvelin eût daigné employer auprès de lui son éloquence. J'écris 1 à M. l'abbé de Chauvelin pour le remercier; je ne sais point sa demeure , je lui écris à Paris.
Vous me parlez d'une Mlle Guéant 2; voilà ce que c'est que d'écrire trop tard! les Bonneau 3 sont plus alertes. Un Bonneau m'a écrit, il y a un mois, pour Mlle Hus 4, et mon respect pour le métier ne m'a pas permis de refuser. J'ai signé; j'ai donné Nanine à cette Hus ce n'est pas ma faute je ne suis qu'un pauvre Suisse mal instruit.
On me défigure à Paris, mon Petit Carême 5 est imprimé d'une manière scandaleuse. La jérémiade sur Lisbonne et la Loi naturelle sont deux pièces dignes de la primitive Église, Satan en a fait les éditions. A qui dois-je m'adresser pour vous faire tenir mes sermons avec les notes ? Parlez donc, écrivez donc un petit mot. Quand vous n'auriez pas eu la bonté de mettre à la raison mon procureur, je ne laisserais pas de songer pour vous à quelque drame bien extraordinaire, bien tendre, bien touchant, si Dieu m'en donne la force et la grâce. Mais que faire? comment faire? et à quoi bon travailler pour des ingrats? Moi Suisse, moi fournir la cour et la ville! Je prêche Dieu, et on dit au roi que je suis athée. Je prêche Confucius, et on lui dit que je ne vaux pas Crébillon. Le roi de Prusse ne m'a pas traité avec reconnaissance, et on imprime une Religion naturelle où je le loue 6 à tour de bras .
Comment soutenir tous ces contrastes? Heureusement j'ai une jolie maison et de beaux jardins, je suis libre, indépendant mais je ne digère point, et je suis loin de vous, et je mourrai probablement sans vous revoir.
On me mande que les Anglais sont à Port-Mahon. On me mande que nos affaires de Cadix 7 sont désespérées, et vous ne me dites pas comment va votre petit fait; vous me ferez prendre les tragédies en horreur. Mme Denis vous fait des compliments sans fin, et moi des remerciements et des reproches. Je vous embrasse. Je vous aime de tout mon cœur. »
1 Cette lettre nous est inconnue. (CL.)
2 Mlle Guéant était une jeune actrice d'une figure charmante, dit Grimm dans sa Correspondance littéraire du 1er octobre 1758. Née vers la fin de 1734, elle fut reçue le 12 décembre 1754 au Théâtre-Français, où elle avait paru, dès l'âge de trois et de six ans, dans des rôles d'enfants. Elle mourut, le 12 octobre 1758, de la petite vérole. (CL.) Voir page 247 : http://books.google.fr/books?id=GUoOAAAAIAAJ&pg=PA247&lpg=PA247&dq=mlle+gu%C3%A9ant&source=bl&ots=vsW1HmelK5&sig=7zAvZAHIFaqAAsY6cN8RDjebjxc&hl=fr&sa=X&ei=HqPfT-S7G4a50QX0mZT7CQ&ved=0CEEQ6AEwAA#v=onepage&q=mlle%20gu%C3%A9ant&f=false
3 Voir la Pucelle, chant I, vers 54 et 60. Page 3 : http://www.inlibroveritas.net/lire/oeuvre957.html#page_3
4 Mlle Hus : page 250 : http://books.google.fr/books?id=GUoOAAAAIAAJ&pg=PA247&lpg=PA247&dq=mlle+gu%C3%A9ant&source=bl&ots=vsW1HmelK5&sig=7zAvZAHIFaqAAsY6cN8RDjebjxc&hl=fr&sa=X&ei=HqPfT-S7G4a50QX0mZT7CQ&ved=0CEEQ6AEwAA#v=onepage&q=mlle%20hus&f=false
6 La Harpe prétend que Voltaire, après ses brouilleries avec Frédéric, passa quelque temps chez la margrave de Baireuth c'est une erreur; il confond cette princesse avec la duchesse de Saxe-Gotha. Si Voltaire fût allé chez Wilhelmine après sa sortie de Potsdam, il n'eût pas dit à Frédéric, dans la lettre d'avril 1753 « Je suis au désespoir de n'être point allé à Baireuth. »
7 D'une part suite au tremblement de terre de Lisbonne et d'autre part par les actions de piratage des Anglais qui ont ouvert les hostilités sur mer bien avant que la guerre de Sept ans ne soit déclarée .
00:33 | Lien permanent | Commentaires (0)
18/06/2012
avec vérité j'ai abhorré les abus, les querelles et les crimes mais toujours avec la vénération due aux choses sacrées, que les hommes ont si souvent fait servir de prétexte à ces querelles, à ces abus et à ces crimes
... A tous les défenseurs des choses "sacrées" ou sacrées choses, je dédie le : Bonhomme bleu marine ! Saurez-vous donner un nom , sans vous tromper à ce bonhomme ?
Vous donnez votre langue au chat ( qui n'est toujours pas végétarien ! ) ?
Vous avez trop d'idées après cette merveilleuse période électorale qui enfin va laisser un peu de temps pour se consacrer aux vraies valeurs , celles du foot, du cyclisme et enfin de l'olympisme à l'anglaise ?
Alors écoutez :
http://www.deezer.com/music/track/7007623
http://www.wattpad.com/17596-trait%C3%A9-du-pouvoir-du-ma...
[mars 1756]
Je ne peux que vous remercier, messieurs, de l'honneur que vous me faites d'imprimer mes ouvrages; mais je n'en ai pas moins de regret de les avoir faits. Plus on avance en âge et en connaissances, plus on doit se repentir d'avoir écrit. Il n'y a presque aucun de mes ouvrages dont je sois content, et il y en a quelques-uns que je voudrais n'avoir jamais faits. Toutes les pièces fugitives que vous avez recueillies étaient des amusements de société qui ne méritaient pas d'être imprimés. J'ai toujours eu d'ailleurs un si grand respect pour le public que, quand j'ai fait imprimer la Henriade et mes tragédies, je n'y ai jamais mis mon nom; je dois, à plus forte raison, n'être point responsable de toutes ces pièces fugitives qui échappent à l'imagination, qui sont consacrées à l'amitié, et qui devaient rester dans les porte-feuilles de ceux pour qui elles ont été faites.
A l'égard de quelques écrits plus sérieux, tout ce que j'ai à vous dire, c'est que je suis né Français et catholique et c'est principalement dans un pays protestant que je dois vous marquer mon zèle pour ma patrie, et mon profond respect pour la religion dans laquelle je suis né, et pour ceux qui sont à la tête de cette religion. Je ne crois pas que dans aucun de mes ouvrages il y ait un seul mot qui démente ces sentiments. J'ai écrit l'histoire avec vérité j'ai abhorré les abus, les querelles et les crimes mais toujours avec la vénération due aux choses sacrées, que les hommes ont si souvent fait servir de prétexte à ces querelles, à ces abus et à ces crimes. Je n'ai jamais écrit en théologien je n'ai été qu'un citoyen zélé, et plus encore un citoyen de l'univers. L'humanité, la candeur, la vérité, m'ont toujours conduit dans la morale et dans l'histoire. S'il se trouvait dans ces écrits quelques expressions répréhensibles, je serais le premier à les condamner et à les réformer.
Au reste, puisque vous avez rassemblé mes ouvrages, c'est- à-dire les fautes que j'ai pu faire, je vous déclare que je n'ai point commis d'autres fautes ; que toutes les pièces qui ne seront point dans votre édition sont supposées, et que c'est à cette seule édition que ceux qui me veulent du mal ou du bien doivent ajouter foi. S'il y a dans ce recueil quelques pièces pour lesquelles le public ait de l'indulgence, je voudrais avoir mérité encore plus cette indulgence par un plus grand travail. S'il y a des choses que le public désapprouve, je les désapprouve encore davantage.
Si quelque chose peut me faire penser que mes faibles ouvrages ne sont pas indignes d'être lus des honnêtes gens, c'est que vous en êtes les éditeurs. L'estime que s'est acquise depuis longtemps votre famille dans une république où règnent l'esprit, la philosophie, et les mœurs, celle dont vous jouissez personnellement, les soins que vous prenez, et votre amitié pour moi, combattent la défiance que j'ai de moi-même. Je suis, etc. »
1 Cette lettre est imprimée dans le premier volume des Œuvres de Voltaire, 1756. Elle doit être antérieure au 12 avril, jour où Voltaire écrivait à Thieriot que l'édition était finie depuis quelques jours. (Beuchot)
16:33 | Lien permanent | Commentaires (0)
Vous direz, mon cher monsieur, que je suis un étourdi, et vous aurez raison
... Diantrement raison . Où sont donc mes clés ? mon permis ? ma tête ? mon portable ?
Ah ! oui , mon portable que j'ai sans doute enterré en plantant deux pommiers le 30 mars , de profundis toshibus kaput !
Mes clés qui naviguent semble-t-il d'un manière autonome de poches en poches, et que j'ai du mal à suivre .
Mon permis, qui a tout prendre et tout bien réfléchi m'est moins indispensable pour rouler qu'un bon plein d'essence .
Ma tête ! oublions ce détail de mon anatomie !
Têtes de linottes
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« A M. BERTRAND
à Berne
Aux Délices, 30 mars [1756]
Vous direz, mon cher monsieur, que je suis un étourdi, et vous aurez raison. J'envoyai cette lettre à M. de Seigneux de Correvon 1, magistrat de Lausanne. Je mis son adresse au lieu de la vôtre. J'étais si malade que je ne savais ce que je faisais. M. de Seigneux m'a renvoyé la lettre, sans savoir pour qui elle est. Je vous rends votre bien, c'est-à-dire mes hommages et mon cœur, qui sont certainement à vous de droit.
Vous me mandez, que Mme de Giez 2 vous a montré ce dessus de lettre; c'est pur zèle de sa part. Le cachet était surmonté d'un H: on disait à Lausanne que H voulait dire Haller; mais ce n'est pas le style d'un homme si respectable. On disait qu'il y a d'autres Haller. Tant mieux pour eux, s'ils ressemblent un peu à ce grand homme 3. Mais que ne dit-on pas à Lausanne ?
Je n'entre point dans les tracasseries; je ne suis point de la paroisse. Je vis dans la retraite, je souffre mes maux patiemment. Je reçois de mon mieux ceux qui me font l'honneur de me venir voir. Je vous aime à jamais, et voilà tout.
V. »
1 Gabriel Seigneux, seigneur de Correvon, né à Lausanne vers la fin du XVIIe siècle; auteur de quelques ouvrages utiles, mort en 1776, dans sa ville natale. http://dictionnaire-journalistes.gazettes18e.fr/journaliste/745-gabriel-seigneux-de-correvon
3 Dans la bibliothèque cantonale de Berne, ville natale d'Albert de Haller, est un buste avec cette inscription Le grand Haller. (CL.) Voir : http://fr.wikipedia.org/wiki/Albrecht_von_Haller
15:05 | Lien permanent | Commentaires (0)
16/06/2012
Vraiment vous avez bien autre chose à faire qu'à lire mes rêveries; mais quand vous aurez quelque insomnie, elles sont bien à votre service.
... C'est possiblement l'effet de mes propres élucubrations , malheureux lecteurs !
Mais je suis absolument sûr que les lettres de Volti piqueront votre curiosité et votre intérêt . Ce ne sont pas des mouches tsé-tsé .
http://www.deezer.com/music/track/1108022
http://www.passeportsante.net/fr/Maux/Problemes/Fiche.asp...
http://www.deezer.com/music/track/8240123
« A M. le maréchal duc de RICHELIEU.
Aux Délices, 28 mars [1756]
Si je n'avais pas une nièce, mon héros, vous m'auriez vu à Lyon. Je vous aurais suivi à Toulon, à Minorque. Vous auriez eu votre historien avec vous, comme Louis XIV. Que les vents et la
fortune vous accompagnent ! Je ne peux répondre d'eux, mais je réponds que vous ferez tout ce que vous pourrez faire. Si jamais vous pouvez avoir la bonté de me faire parvenir un petit journal de votre expédition, je tâcherai d'en enchâsser les particularités les plus intéressantes pour le public, et les plus glorieuses pour vous, dans une espèce d'Histoire générale qui va depuis Charlemagne
jusqu'à nos jours. Je voudrais que mon greffe fût celui de l'immortalité. Vous m'aiderez à l'empêcher de périr. Il est venu à mon ermitage des Délices des Anglais qui ont vu votre statue à Gênes 1, ils disent qu'elle est belle et ressemblante. Je leur ai dit qu'il y avait dans Minorque un sculpteur bien supérieur. Réussissez, monseigneur; votre gloire sera sur le marbre et dans tous les cœurs. Le mien en est rempli ; il vous est attaché avec la plus vive tendresse et le plus profond respect.
Je me flatte que vous serez bien content de M. le duc de Fronsac 2. On dit qu'il sera digne de vous; il commence de bonne heure.
Oserai-je vous demander une grâce ? Ce serait de daigner vous souvenir de moi, avec M. le prince de Wurtemberg, qui sert, je crois, sous vos ordres 3, et qui m'honore des bontés les plus constantes.
Vous m'avez parlé de certaines rapsodies sur Lisbonne et sur la Religion naturelle. Vraiment vous avez bien autre chose à faire qu'à lire mes rêveries; mais quand vous aurez quelque insomnie, elles sont bien à votre service. »
1 V* écrivit un poème à propos de cette statue érigée par le sénat de Gènes: voir page 289 : http://books.google.fr/books?id=USQHAAAAQAAJ&pg=PA289&lpg=PA289&dq=statue+du+mar%C3%A9chal+de+richelieu+%C3%A0+g%C3%A8nes&source=bl&ots=z6Qn5j7rHJ&sig=Jk2gdVzu45MiYrNxdBlJhVVNjt0&hl=fr&sa=X&ei=NoTcT6aoGOqf0QXrtdXrCg&sqi=2&ved=0CEAQ6AEwAQ#v=onepage&q=statue%20du%20mar%C3%A9chal%20de%20richelieu%20%C3%A0%20g%C3%A8nes&f=false
et page 355 : http://books.google.fr/books?id=tcVCAAAAYAAJ&pg=PA430...
3 Il participe à la bataille de Minorque : http://fr.wikipedia.org/wiki/Bataille_de_Minorque_(1756)
18:59 | Lien permanent | Commentaires (0)
Vous me tournez la tête encore plus que vous ne la coiffez
... Voir aussi : http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6149062f/f354
« A mademoiselle Charlotte PICTET
Quand vos yeux séduisent les cœurs,
Vos mains daignent coiffer les têtes
Je ne chantais que vos conquêtes,
Et je vais chanter vos faveurs.
Voilà ce que c'est, ma belle voisine, de faire des galanteries à des jeunes gens comme moi 1. Ils vont s'en vanter partout. Vous me tournez la tête encore plus que vous ne la coiffez, mais vous en tournerez bien d'autres.
Mille tendres respects à père et mère, etc. »
1 MIle Charlotte Pictet, fille de Pierre Pictet avait fait présent à Voltaire d'un bonnet qu'elle avait peint de sa main. Elle devint la femme de Samuel Constant de Rebecque. (Beuchot.)
06:37 | Lien permanent | Commentaires (0)