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Rechercher : Tâchez de vous procurer cet écrit; il n'est pas orthodoxe, mais il est très bien raisonné

Il serait bon que cet écrit fut signé

...

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« A Jean-Louis Labat, baron de Grandcour

[mars 1759 ?]

Je supplie notre cher baron de vouloir bien me faire tenir un double du compte de M. Bontemps, et d'avoir la bonté d'ajouter ce qu'il doit en coûter pour l'intérêt du retardement de la cour palatine . Il serait bon que cet écrit fut signé de M. Bontemps afin que je l'envoie au sérénissime électoral .

Je serai très obligé à mon cher baron . »

 

 

 

« A Jean-Louis Labat, baron de Grandcour

[mars 1759 ?]

Monsieur le baron de Grandcour est très instamment supplié de vouloir bien ne pas oublier le petit compte de M. Bontemps . Si je l'avais eu aujourd’hui, je l'aurais envoyé à la cour de Manheim. »

 

 

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28/04/2014 | Lien permanent

Ce n'est pas dans cet esprit que le marché a été fait

... Ce n'est pas l'esprit de lucre qui a guidé et guide encore tous ceux qui participent à la lutte contre Covid-19, comme par exemple les Makers for life, qui démontrent que nous sommes bien en dessous de tout quand nous confions notre survie à l'étranger pour de misérables motifs financiers , alors que https://www.a3dm-magazine.fr/news/medical/respirateur-mak...

respirateur-makair-fabrication-additive-covid-19

 

 

 

« A François Tronchin Conseiller d’État

rue des Chaudronniers

à Genève

3è février 1765 à Ferney

Mon cher ami, Mme Denis a été un peu piquée contre M. Labat qui après avoir accepté l'arbitrage de l'ingénieur architecte du roi, commissaire départi pour les ponts et chaussées 1, ne s'est prêté à aucun arrangement . J'ai pris le parti d'envoyer un mémoire que MM. Delorme et Vasserot de Châteauvieux vous communiqueront 2. Il vous sera aisé de juger par vous-même après avoir conféré avec eux . Mme Denis que cette affaire regarde n' a pas été contente que M. Labat ait dit à notre arbitre, que si nous avons changé des cheminées de plâtre en cheminées de marbre nous devons payer le plâtre . Ce n'est pas dans cet esprit que le marché a été fait . Pour moi je n'ai besoin que de vos ordres pour terminer tout à votre satisfaction . L'état de mes affaires m'a forcé de renoncer aux Délices mais ne me fera jamais renoncer à l'envie de vous plaire et de mériter votre estime et votre amitié dont je fais plus de cas que des plus belles campagnes du monde .

V. »

2 Voir l'Appendice, de Besterman, relatif aux améliorations apportées aux Délices, sur lesquelles les parties discutent au moment où V* veut se débarrasser de cette propriété .

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25/04/2020 | Lien permanent

Ce n’est que pour les autres que je vis avec opulence





« A Nicolas-Claude Thiriot

A Montriond 27 mai [1756]

Je crois, mon ancien ami, que le braiement de l’âne de Montmartre est aux Délices.[#1] Je verrai ce que c’est à mon retour dans cet ermitage. Ma nièce de Fontaine y arrive incessamment. J’aurais bien voulu qu’elle vous eût amené ; et que vous aimassiez la campagne comme moi. Il y en a de plus belles que la mienne. Mais il n’y en a guère d’aussi agréables. Je suis redevenu sybarite et je me suis fait un séjour délicieux, mais je vivrais aussi aisément comme Diogène que comme Aristippe.[ #2] Je préfère un ami à des rois. Mais en préférant une très jolie maison à une chaumière je serais très bien dans la chaumière. Ce n’est que pour les autres que je vis avec opulence. Ainsi je défie la fortune et je jouis d’un état très doux et très libre que je ne dois qu’à moi. Quand j’ai parlé en vers des malheurs des humains mes confrères, c’est par pure générosité. Car à la faiblesse de ma santé près, je suis si heureux que j’en ai honte. Je vous aimerais bien mieux encore compagnon de ma retraite qu’éditeur de mes rêveries.

Les faquins qui poursuivent la mémoire de Bayle méritent le mépris et le silence. Je vous remercie de supprimer la petite remarque qui leur donne sur les oreilles. [ #3] Tout le reste aura son passeport chez les honnêtes gens. Il est vrai que cette seconde édition parait bien tard, et qu’on a donné trop de temps aux sots pour répandre leurs préjugés sur la première. Celle-ci est aussi forte mais elle est mesurée et accompagnée de correctifs qui ferment la bouche à la superstition tandis qu’ils laissent triompher la philosophie.

Je vous ai déjà mandé que je ne suis pas partisan de ce vers : tandis que de la grâce etc., mais que j’aime mieux un vers hasardé qu’un vers plat. [à Thiriot, le 8 mai : « Je sais bien que De la grâce ardent à se toucher est une expression un peu hardie, mais elle est plus supportable que le vers qu’on a mis à la place. Le vers de substitution fut maintenu!]

Je ne sais pas ce qu’on veut dire par les prétendues dissensions des Cramer. Il n’y en a jamais eu l’ombre. Ce sont des gens d’une très bonne famille de Genève qui ont de l’éducation et beaucoup d’esprit. Ils sont pénétrés de mes bienfaits tout minces qu’ils sont, et ont fait un magnifique présent à mon secrétaire. Ce secrétaire par parenthèse est un florentin très aimable, très bien né, et qui mérite mieux que moi d’être de l’Académie de la Crusca. [Collini quittera V* le 12 juin, mais ils resteront en correspondance]

Vous voilà donc moine de Saint-Victor [le 28 novembre, V* félicitera Thiriot de quitter ce monastère]. Je l’ai été de Senones, j’ai travaillé avec dom Calmet pendant un mois. [un peu moins en juin-juillet 1754 ; à Mme Denis, il avait écrit : « je ‘passerai deux jours à Senones …» et y restera près de trois semaines] Je travaille actuellement avec des calvinistes, et je m’en trouve bien, excommunication à part. Mandez-moi où il faut vous écrire.

Interea vale et me ama.

V.»

 

 

#1 Les Pensées philosophiques d’un citoyen de Montmartre, 1756, de Pierre Sennemaud qu’il a demandées à Thiriot le 8 mai. Le 4 juin, après les avoir parcourues, il prétendra « savoir par une voie très sûre que Fréron et La Beaumelle ont composé ce … libelle »


#2 Cette double comparaison figure dans le portrait de V* qui a circulé en 1735, dont il parle à Thiriot le 15 juillet 1735 et qui reparait en juin 1756, notamment dans les journaux anglais.


#3 Le Parlement a condamné le 9 avril 1756 l’Analyse raisonnée de Bayle, ou abrégé méthodique de ses ouvrages, de François-Marie de Maray (1756), à la demande d’Omer Joly de Fleury. V* a demandé à Thiriot le 30 avril d’édulcorer dans l’édition de Lambert à Paris du Poème sur Lisbonne un passage d’une note concernant Bayle, et en particulier, une phrase où ceux qui critiquent Bayle étaient traités d’inconséquent et d’injustes, ce qui était « une prophétie ». Ces corrections ne sont que dans l’édition parisienne.

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27/05/2010 | Lien permanent

J'avoue qu'on ne peut attaquer l'infâme tous les huit jours par des écrits raisonnés . Mais on peut aller per domos seme

... Mais surtout que ça n'empêche pas Charlie Hebdo et Le Canard Enchaîné de paraître .

 

Mis en ligne le 12/11/2020 pour le 18/7/2015

 

 

« A Nicolas-Claude Thieriot

18 juillet 1760 1

Notre cher correspondant, notre ancien ami, est prié de vouloir bien faire parvenir au sieur Corbie , la lettre ci-jointe , de Gabriel Cramer 2. Il parait qu'il est de l'avantage des Cramer et des Corbie de s'entendre, et de faire conjointement une belle édition qui leur sera utile au lieu d'en faire deux et de s’exposer à en être pour leurs frais .

Si j'avais le noble orgueil de M. Lefranc de Pompignan , mon amour-propre trouverait son compte à voir deux libraires disputer à qui fera la plus belle édition de mes sottises en vers et en prose ; mais je ne veux pas hasarder de leur faire tort pour jouir du vain plaisir de me voir orné de vignettes et de culs-de-lampes avec une grande marge .

Je crois que vous pouvez, mon cher ami, concilier Cramer et Corbie . Il est bon de mettre la paix entre les libraires, puisqu'on ne peut la mettre entre les auteurs .

Il ne vient de Paris que des bêtises . Lefranc de Pompignan et Fréron se sont imaginés que je suis l'auteur des si,et des pourquoi ; et vous savez qu'ils se trompent . On s'imagine encore que l'auteur de La Henriade ne peut pas revenir voir Henri IV sur le Pont Neuf, 3 et rien n'est plus faux ; mais il préfère ses terres au Pont-Neuf, et à tous les ouvrages du Pont-Neuf dont Paris est inondé .

Ayez la charité de dire à Protagoras 4 ce qui suit .

Protagoras fait ou laisse imprimer dans le Journal encyclopédique des fragments de l'épître du roi de Prusse à Protagoras 5, et il dit dans sa lettre aux auteurs du journal qu'il n'a jamais donné de copie de cette épître du Salomon du Nord . Cependant Protagoras avait envoyé copie des vers du Salomon du nord à Hippophagique Bourgelat 6 à Lyon . Il est très bon que les vers du Salomon du nord soient connus, et qu'on voie combien un roi éclairé protège les sciences, quand Me Joly de Fleury les persécute avec autant de fureur que de mauvaise foi .

Le roi de Prusse qui m'a envoyé cette épître, ne manquera pas de croire que c’est moi qui l'ait fait courir dans le monde . Je ne l'ai pourtant lue à personne ; je ne vous en ai pas envoyé même un seul vers à vous le grand confident ; je suis innocent, mais je veux bien faire anathème pour Protagoras pourvu que la bonne cause y gagne .

Je souhaite que Jean-Jacques Rousseau obtienne de Mme la maréchale de Luxembourg la grâce de l'abbé More let ; mais on est persuadé que l'envoi de cette malheureuse Vision a avancé les jours de Mme la princesse de Robecq en lui apprenant son danger que ses amis lui cachaient . Cette cruelle affaire est venue après celle de Marmontel 7. On veut bien que nous autres barbouilleurs de papier , nous nous donnions mutuellement cent ridicules, parce que c'est l'état du métier 8, mais on ne veut pas que nous mêlions dans nos caquets les dames et les seigneurs de la cour qui n'y ont que faire ; la cour ne se soucie pas plus de Fréron et de Palissot, que les chiens qui aboient dans la rue, ou de nous qui aboyons avec ces chiens . Tout cela est parfaitement égal aux yeux du roi, qui est je crois beaucoup plus occupé de ces chiens d'Anglais qui nous désolent, que des écrivains en prose et en vers de son royaume . Je voudrais que nous eussions cent vaisseaux de ligne, dussions-nous nous passer des Fréron et des Pompignan .

Vous vouliez la réponse de Charles Palissot . La voici 9 . Vous la montrerez sans doute à Protagoras qui en sera édifié . Il verra que je me fais tout à tous 10 pour le bien commun .

J'avoue qu'on ne peut attaquer l'infâme tous les huit jours par des écrits raisonnés . Mais on peut aller per domos 11 semer le bon grain .

Je suis encore tout stupéfait qu'on puisse m'attribuer les quand, les Vadé, les Alétof, etc.

Quelle apparence je vous prie qu'au milieu des Alpes quand on fait ses moissons, on aille songer à ces misères ?

Interim ride, vale et quandam veni .12

Mlle Vadé veut absolument mettre un Pauvre Diable dans mon paquet afin que si quelque bonne âme veut le mettre en lumière, il soit imprimé plus correctement . »

1 A la suite de Beaumarchais , l'édition de Kehl omet le dernier paragraphe .

3 Fameuse statue équestre de Henri IV, par Dupré et Boulogne, donnée à Catherine de Médicis par son parent Cosimo II de Toscane et détruite en 1792 .

4 D'Alembert .

5 « Fragments d'une épître du roi de Prusse à M. d'Alembert contre les ennemis de la philosophie . », Journal encyclopédique du 15 avril 1760, III, ii, 141-144 .

6 Claude Bourgelat, auteur d'ouvrages consacrés à l'art hippique, dont deux avaient paru : Le Nouveau Newcastle, Lausanne, etc. 1744 ; et les Éléments d'hippiatrique, Lyon, 1750-1753 .

7 Il avait été embastillé pour une quinzaine de jours et avait perdu son privilège du Mercure en décembre 1759 ; voir lettre du 4 janvier 1760 à Thieriot : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2011/04/05/est-ce-l-infame-amour-propre-dont-on-ne-se-defait-jamais-bie.html

Voir aussi ses Mémoires, ed. Tourneux, Paris 1891, T. II, 122-140.

8 Proverbe populaire qu'on trouve par exemple dans les Agréables conférences de deux paysans de Saint-Ouen et de Montmorency, 1649-1651 .

10 Ière épître aux Corinthiens, IX, 21 ; Nouveau testament .

11 De maison en maison .

12 En attendant ris, porte toi bien et quelque jour vient .

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18/07/2015 | Lien permanent

Tâchez donc enfin que ce mémoire paraisse avant que les parties soient mortes de vieillesse

... Question affaires judiciaires en cours ou en suspens, ou jugées, c'est un véritable inventaire à la Prévert puissance dix , de Accident de Millas  à Karim Zéribi en passant par Sarkozy et Balkany : https://fr.wikipedia.org/wiki/Cat%C3%A9gorie:Affaire_judi...

 

 

« A Etienne-Noël Damilaville

9è février 1767 1

Vous avez dû recevoir une lettre2 pour M. de Lemberta , et vous devez être informé du petit malheur arrivé à la géométrie. Cela est bien désagréable ; mais actuellement personne ne sait ce qu’il fait dans Genève.

Voici une lettre pour notre ami M. de Beaumont. J’exécute fidèlement ce que vous m’avez prescrit. Tâchez donc enfin que ce mémoire paraisse avant que les parties soient mortes de vieillesse.

Je crois vous avoir mandé que le roi de Danemark venait de se mettre dans le rang de nos bienfaiteurs. J’ai brelan de roi quatrième 3; mais il faut que je gagne la partie. N’admirez-vous pas comme cette vie est mêlée de haut et de bas, de blanc et de noir ? et n’êtes-vous pas fâché que, parmi mes quatre rois 4, il n’y en ait pas un du Midi 5?

Un hasard singulier m’a fait connaître ce Lacombe, d’abord comme un homme de lettres, ensuite comme libraire. Chose promise, chose due. Je tâcherai de réparer tout cela. Je vous quitte ; il faut que j’écrive 6 aux maîtres des requêtes qui n’ont pas été de l’avis de M. d’Aguesseau. On dit que ce pauvre Leclerc 7 est un homme d’esprit et fort honnête homme. Ne trouvera-t-il point de protecteurs ? É.. L. »

1Copie par Wagnière ; copie contemporaine Darmstadt B. ; l'édition de Kehl joint un extrait de cette lettre à celle du 17 février 1767 .

3 Au brelan, une carte est retournée . Si un des joueurs a dans sa main trois cartes de même figure, son brelan devient quatrième ou carré . Coup gagnant, surtout avec les rois .

4 Les rois de Danemark, de Pologne, de Prusse, et l’impératrice de Russie.

5 Cet alinéa se retrouve quelquefois dans la lettre du 17 février. (Beuchot.)

6 Ces lettres manquent.

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18/06/2022 | Lien permanent

Tâchez de vous dérober un moment à des tracasseries qui sont bien moins dangereuses qu'on ne croit

... Asseyons-nous et causons ! In petto, bien sûr car la fréquentation d'autrui est désormais prohibée . Seule la contamination intra-familiale est autorisée  !

Alors faute de mieux faisons fi du virus , et aussi des chacal(e)s parisien(ne)s qui se disputent un  trône prestigieux .

Nouvelle rassurante pour tous ceux qui ont trouvé vide les rayons de PQ : compte tenu de l'abstention prévue aujourd'hui, il restera suffisamment de bulletins pour en faire l'usage nécessaire par intérim, manière simple et rapide d'uniformiser les couleurs politiques .

Résultat de recherche d'images pour "«Une dernière pinte avant la fin du monde»"

A votre santé !!

 

 

« A Gabriel Cramer

à Genève

[9 janvier 1765] 1

M. d'Alembert me charge, mon cher Caro, de vous demander des nouvelles de la Destruction . Ce n'est pas de la destruction de votre république que je veux parler, j'espère qu'elle résistera aux petits assauts qu'on lui donne . Il ne s'agit que de la destruction des jésuites . M. d’Alembert espérait qu'il entendrait parler de vous . L'Académie attendait aussi son exemplaire de Corneille . Envoyez-moi, je vous prie , les premières feuilles du manuscrit que vous imprimez . M. d'Alembert veut que je les revoie ; je ne doute pas que vous n’ayez déjà commencé l’impression, et que vous n'ayez choisi un caractère dans le goût de celui du texte de Corneille . Faites porter, je vous prie, les premières feuilles chez M. Souchay . Tâchez de vous dérober un moment à des tracasseries qui sont bien moins dangereuses qu'on ne croit et venez causer avec votre ami, qui vous aime comme s'il était votre concitoyen. »

1 La lettre est datée par la précédente à d'Alembert ; sur le manuscrit original, V* a porté son initiale puis l'a biffée .

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15/03/2020 | Lien permanent

Elle n'est pas tout à fait en état

... Mais croit l'être, la Corse des nationalistes épris d'autonomie ! Ceux-ci, évidemment veulent la coppa, l'argent de la coppa et la main de la charcutière . La "reconnaissance du peuple corse" est un pas de plus dans la division des Français , version Clochemerle , mais avec des furieux armés . Mr le président, n'oubliez pas qu'il n'y a pas que les ânes qui soient têtus en Corse : https://www.francetvinfo.fr/france/corse/corse/emmanuel-m... 

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« A Gabriel Cramer

[Vers février 1768] 1

J'ai envoyé hier à monsieur Cramer de quoi continuer l'édition de son troisième volume .

Quant à l'in-quarto , je le prie de me faire savoir s'il a commencé l'Histoire de Charles XII . Il y a un morceau intéressant qu'il faut y ajouter 2 ; il conviendrait que cette pièce fût mise au-devant de l'histoire, mais si l'ouvrage est commencé, on la placera à la fin . Elle n'est pas tout à fait en état, mais cela ne demande qu'un jour de travail .

Je l'avais prié de me faire avoir un Grégoire de Tours 3 de ma bibliothèque. »

1 Comme Charles XII se trouve dans le volume VII de l'édition quarto, dont les volumes I-VII parurent au printemps de 1768 , et que V* ne sait pas encore si l'impression a commencé, la date de la lettre peut être fixée en février, avec une certaine marge d'incertitude .

2 Il s'agit probablement d'un avis ajouté par V* à l'édition de 1759 de l'Histoire de l'empire de Russie sous Pierre le Grand, précédant une lettre de La Vergne, comte de Tressan, attestant que Stanislas, roi de Pologne, avait trouvé très véridique tout ce que V* avait dit des affaires de la Pologne dans cet ouvrage;avis et lettre figurent dans les éditions ultérieures .

Voir : https://www.google.com/url?sa=t&rct=j&q=&esrc=s&source=web&cd=&ved=2ahUKEwj_koKmlcqBAxXQVqQEHaG6BZcQFnoECDkQAQ&url=https%3A%2F%2Fc18.net%2F18img%2Fcv17-specimen.pdf&usg=AOvVaw2TwjVRBW0EnrlkMjdwKfU7&opi=89978449

« Lettre de Louis-Élisabeth de La Vergne, comte de Tressan, à Voltaire
Commercy, 11 juillet 1759. P.a.s., avec note autographe de Voltaire au verso, 2 p. in-4o. Best.7669,
D8390 (les deux d’après l’imprimé cité ci-dessous)
Certificat du roi Stanislas sur l’Histoire de Charles XII, reproduit dans l’Histoire de l’empire de Russie. Au
dos de ce document, Voltaire a écrit de sa main: «certificat du Roy de Pologne Stanislas sur l'histoire
de Charles 12».
et : https://fr.wikisource.org/wiki/Page:Voltaire_-_%C5%92uvres_compl%C3%A8tes_Garnier_tome16.djvu/152

3Sans doute l'Historia Francorum de saint Grégoire de Tours : https://fr.wikipedia.org/wiki/Gr%C3%A9goire_de_Tours

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27/09/2023 | Lien permanent

ce n’est pas une impiété que dire la vérité

Aujourd'hui, journée mondiale sur la maladie de Parkinson !

 

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Les Italiens ont mis le paquet, chez eux, même la terre a tremblé : trop fort ces latins !!

Dans le domaine : "il y a de l'énergie qui se perd" : les émeutiers de Moldavie ! Qu'on les envoie vite dégager les victimes prisonnières des ruines des villages dévastés ! J'aimerais savoir s'ils auraient autant de coeur à l'ouvrage pour aider que pour détruire ; ça me rassurerait.  Suis-je un optimiste ? oui, mais réaliste . Alors oublions ma proposition . Peut-être plus tard, beaucoup plus tard ...

 

 

 

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Un réaliste : Volti : "privé de la capacité de travailler, seule ressource d’un homme qui pense"

 

 

 

 

« A Marie-Louise Denis

 

                            Vous voyez l’état où je suis, qui me fait un tourment d’écrire de ma main, qu’il faudrait que je fusse fou, pour me flatter de l’espérance incertaine d’un établissement à Paris dans quatre ou cinq années. Je ne dois songer qu’à un établissement dans la postérité ; c’est pour cela que je vous ai envoyé mes quatre volumes corrigés [pour édition chez Lambert ?] ; c’est pour cela que j’ai retravaillé à mon Histoire universelle, dès l’instant que j’ai reçu de Mgr l’Électeur palatin et de vous mes véritables manuscrits. Il est bien étrange qu’on s’obstine en France à me croire l’auteur de l’édition de Jean Néaulme, dans le temps que le roi de Prusse lui-même m’écrit pour me justifier [Frederic a écrit qu’il a encore le manuscrit et qu’on ne lui a pas pris pour édition].

 

                            Je compte que vous avez eu la bonté de donner à Lambert les trois volumes en question [Œuvres mêlées, en attendant le 4ème volume à corriger]. Je ne pourrai faire partir le second tome des Annales de l’empire qu’après les fêtes de Pâques ; mon libraire a obtenu un privilège impérial, ainsi il n’appartient pas aux petits critiques ignorants, dont la France fourmille, de trouver mauvais ce que l’Empire trouve bon ; c’est à lui à juger dans sa propre cause. Pour finir cet article de littérature, je vous dirai que j’ai oublié dans ma dernière lettre de vous parler de l’ode au pape, parce que je  ne sais ce que c’est que cette antienne au Saint-Père. Ce pourrait bien être une ode de l’abbé de Bernis [ce n’est sans doute pas de celui-ci] : en ce cas il y aura de belles choses. Je ne suis d’ailleurs pas si mal avec les dévots d’Italie qu’avec les bigots de France. J’ai reçu des lettres de quelques cardinaux qui connaissent les lois de l’histoire, et qui savent qu’il y a eu de très méchants papes, comme il y en a eu de très bons, et que ce n’est pas une impiété que dire la vérité .

 

                            C’est assez vous ennuyer de mes ouvrages, permettez-moi de vous dire un petit mot de ma personne. Je ne pouvais mieux faire que de prévenir Mme de Pompadour du dessein et de la nécessité où je suis de voyager, en cas que ma santé me le permette ; et je n’ai pu mieux faire que de ne prendre aucun engagement avec personne. Voici ce que m’écrit Mme la duchesse de Gotha [30 mars 1754] : Pourquoi me frustrer de ma plus chère espérance, du plaisir charmant de vous revoir ? Faut-il donc absolument que nul plaisir puisse exister sans être accompagné et mêlé d’amertume ? et pourquoi faut-il que j’ignore les raisons qui vous empêchent de revenir ici ? Eh ! de grâce, mon cher ami, dites-les moi, ne me les cachez point : peut-être pourrais-je lever les obstacles, surmonter les difficultés ; vous êtes bien cruel pour être aussi aimable. Le mot de mon cher ami dont se sert Mme la duchesse de Saxe-Gotha est quelquefois dangereux dans les pays du Nord [allusion à Frederic II], comme vous le savez ; mais ce n’est pas dans la bouche d’une princesse aussi vertueuse, et aussi pleine de raison  et de véritable esprit. Je proteste ici contre les louanges qu’elle me donne, et je ne vous envoie l’extrait de sa lettre que pour vous faire voir que je n’ai voulu m’engager à rien. Tout ce que je peux vous assurer, c’est que tous les pays me sont ouverts,[propositions de l’Electorat palatin, Bayreuth, Lausanne, etc…] excepté le mien. Je vous prierai donc toujours de vendre mes meubles et mes gros livres, comme vous le pourrez, en prenant un homme qui vous épargne cette fatigue. Vous aurez depuis Pâques jusqu’à la Saint Jean pour cette besogne sur laquelle vous donnerez vos ordres, comme vous jugerez à propos.

 

                            J’ai dicté cette lettre, mais mon cœur ne s’accommode pas d’une main étrangère quand il faut vous expliquer mes sentiments. Ma seule consolation est de vous aimer. Accablé de maladies et de persécutions, craignant à tout moment de me voir privé de la capacité de travailler, seule ressource d’un homme qui pense, il faudra me borner à sentir, et puis-je rien sentir plus vivement que votre privation ? Je vous embrasse tendrement.

 

 

                            V.

                            Il faut s’attendre à tout de la part des hommes. Voici Jean Néaulme qui fait mettre dans les gazettes un galimatias absurde pour se justifier. Voici ma réponse. Je vous prie de la faire mettre dans le Mercure. Allons courage.

 

                            Je suis curieux de savoir ce que vous a dit M. Bourgeois sur Laubé [ peut-être Béat de la Tour-Châtillon, baron de Zurlauben, officier auteur d’une Histoire militaire des Suisses au service de la France]. Ce n’est pas avec Ericard [= Louis XV] qu’on doive espérer de faire une bonne affaire. C’est un homme d’un bien petit esprit et bien intraitable à ce qu’on me mande.

 

                            J’espère que M. de Laleu vous fera payer de votre rente sur la succession de M. Bernard attendu que ce n’est pas un objet considérable. Je suis dans le même cas avec beaucoup de personnes.

 

                            Du 8 avril 1754. »

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Sauvons le monde , disent-ils !!

 

 

Mon Dieu, pardonnez leur ! 

Tête blanche ou tête repeinte, esprit es-tu là ? Si oui, frappe deux coups !!

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ça ne sera pas trop ...

 

 

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08/04/2009 | Lien permanent

ce qui est neuf n'est pas toujours vrai

... Ce qui est dix/dit non plus, d'ailleurs !

 "Faire du neuf avec du vieux ne nous approche pas plus de la vérité que l'approche d'un tas de foin ne nous coupe la soif " dit maître Aliboron ( ou Ali Boron) .

 

quoi de neuf.jpg

What's up doctor ?

 

« A Nicolas-Claude Thieriot

Au château de Tournay par Genève

7 février [1759]

J'ai reçu, mon ancien ami, les cartes géographiques . Ma nièce de Fontaine vous paiera à son retour tous vos petits déboursés et vous présentera mes remerciements . Je vous prie instamment de dire à MM. Le Roy et Gravelot, combien je suis touché de leur attention 1.

On peut, dans une séance académique, reprocher à l'auteur du livre intitulé de l'Esprit, que l'ouvrage ne répond point au titre; que des chapitres sur le despotisme sont étrangers au sujet 2; qu'on prouve avec emphase quelquefois des vérités rebattues, et que ce qui est neuf n'est pas toujours vrai ; que c'est outrager l'humanité de mettre sur la même ligne l'orgueil, l'ambition, l'avarice, et l'amitié 3; qu'il y a beaucoup de citations fausses, trop de contes puérils, un mélange de style poétique et boursouflé avec le langage de la philosophie, peu d'ordre, beaucoup de confusion, une affectation révoltante de louer de mauvais ouvrages, un air de décision plus révoltant encore, etc., etc. On devrait aussi, dans la même séance, avouer que le livre est plein de morceaux excellents.
Mais on ne peut voir sans indignation qu'on persécute, avec cet acharnement continu, un livre que cette persécution seule peut rendre dangereux, en faisant rechercher au lecteur le venin caché qu'on y suppose. On dit que cette vexation odieuse est le fruit de l'intrigue des jésuites 4, qui ont voulu aller par Hélvétius à Diderot. J'estime beaucoup ces deux hommes, et les indignités qu'ils éprouvent me les rendent infiniment chers.
Je vous prie de me dire quel est le conseiller ou président géomètre, métaphysicien, mécanicien, théologien, poète, grammairien, médecin, apothicaire, musicien, comédien, qui est à la tête des juges de l'Encyclopédie 5. Il me semble que je vois l'Inquisition condamner Galilée. L'esprit de vertige est bien répandu dans votre pauvre ville de Paris.
Quelle pitié de fourrer dans leurs caquets un poème sur la Religion naturelle!6 Les gens un peu instruits savent qu'il y a un poème sur la loi naturelle, dans un recueil d'ouvrages assez connus 7, et que le poème tronqué de la Religion naturelle est une mauvaise brochure dans laquelle l'auteur est estropié. Mais l'auteur ne s'en soucie guère, et sait ce qu'il doit penser des sots et des fous. Il y a longtemps que j'ai mis entre eux et moi un fil long de plus d'une brasse.
Quand vous serez démontmorenciè 8, vous feriez bien de venir philosopher, avant ma mort, dans mes retraites. Il vaut mieux vivre avec ses amis que d'aller, jusqu'au tombeau, de gîte en gîte, et de protection en protection. Je vous embrasse de tout mon cœur. »

1 Le 25 janvier 1759 Thieriot écrit à V* : « L’atlas que je vous ai envoyé, mon très illustre ami, a té fait avec les bons offices de deux des plus habiles gens dans la géographie, ce sont MM. Danville et l'abbé Huguin […] Nous avons jugé tous trois qu'il valait mieux vous envoyer toutes ces cartes pour les faire relier comme il vous conviendrait, parce qu'il y a dit-on à Genève de très bons relieurs et qu'il vous en coûterait beaucoup moins qu'ici . […] M. Gravelot m'a remis pour vous donner des marques de son estime et de son attachement, un exemplaire de ses étrennes de l’École militaire dont les dessins et les vers sont de sa façon . M. Leroi, horlogeur, m'a prié d'y joindre son petit almanach chronologique qui est fort instructif et bien exposé pour la connaissance du temps . »

2 Dans le livre III, chapitre xvii-xxi ; ces chapitres ne sont pas aussi étrangers à l'argumentation d'Helvétius que V* veut le dire ; il est vrai cependant qu'ils sont développés d'une façon excessive par rapport au propos de l'ouvrage .Voir page 380 et suivantes : http://pedagogie.ac-toulouse.fr/philosophie/textes/helvetiusesprit.htm

4 Louis, dauphin (père des rois Louis XVI, Louis XVIII et Charles X), partisan déclaré des jésuites, donna le premier signal de la persécution excitée contre Helvétius, en montrant à la reine les belles choses que faisait imprimer le maître- d'hôtel de cette princesse. (Clogenson.) . Pour « l'ancien chambrier », voir note 7 suivante .

6 L'interdiction du 23 janvier 1759, suivie le 6 février de la condamnation, portait sur toute une liste d'ouvrages au nombre desquels figuraient De l'Esprit, l'Encyclopédie, le Pyrrhonisme du sage, la Philosophie du bon sens et la dernière œuvre de Gabriel-François Coyer, Lettre au révérend père Berthier , sur le matérialisme ; voir l'Arrêt de la cour du Parlement portant condamnation de plusieurs livres et autres ouvrages imprimés […] du 23 janvier 1759, Joly de Fleury . Il est à noter que l'Encyclopédie n’était pas condamnée à être brûlée en public . Le Poème sur la loi naturelle faisait partie des œuvres condamnées ; Thieriot dira le 23 février 1759 à V* : « M. d'Argental a dû vous écrire qu'on avait réclamé en faveur du Poème sur la loi naturelle, et je puis vous certifier qu'un ancien chambrier de plus de quatre-vingts ans rapportant à deux évêques dans un dîner de quinze personnes dont j'étais combien il était ridicule d'avoir proscrit cet ouvrage dit qu'il l'avait toujours sur sa table et qu'il ne passait pas une semaine sans le lire avec transport et édification . »

L'abbé Coyer, voir : http://oll.libertyfund.org/index.php?option=com_staticxt&... et pour ses œuvres voir : http://www.idref.fr/026804360

7 Les éditions des Ouvres de Voltaire, en 17 volumes , publiées par les Cramer; voir lettre du 11 février 1758 au comte de Tressan : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2013/06/12/j-ai-pris-l-enorme-liberte-monsieur-de-vous-envoyer-une-bibl.html

8 Thieriot qui logeait alors chez le duc de Montmorency, rue Saint- Honoré, était sur le point de le quitter pour aller demeurer chez le marquis de Paulmy, à l'Arsenal.

 

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26/02/2014 | Lien permanent

tâchez de nous honorer dimanche de votre présence réelle

... Telle est la prière aux électeurs  de tous les candidats au poste de maire en cette France bringueballante, mais toujours en marche, reconnaissons-le .

Et en écho, les électeurs font la même prière pour que les maires -élus cumulards ne les laissent pas tomber , ni dimanche (ce qui ne serait pas trop gènant, au fond), ni plus tard (ce qui aurait de plus néfastes conséquences ).

 Cette prière est multitâche, car elle peut très bien être prononcée aussi par un  catholique en veine de miracle afin que Dieu vienne lui faire un petit coucou à la messe , et plus si affinité .

 Dur , dur en ce monde du virtuel, Fesse -bouc & C°, d'avoir quelque chose de réel .

 

compte a rebour.jpg

 Compte à rebour

 

 

« A François Tronchin 1

conseiller d’État

[février 1759]

Un M. Tuilier m'a dit, mon cher ami, que vous venez dîner aujourd'hui mercredi aux Délices . Gardez-vous-en bien, mais tâchez de nous honorer dimanche de votre présence réelle . Les révérends pères Merégridi, Jeronimo, Emmanuel, Alexandre, Matos, etc.2 font leurs compliments à MM. Pignatel 3. Je voudrais que vous jugeassiez les uns et les autres .

V. »

1 Manuscrit olographe sur une carte à jouer .

2 Ce sont quelques uns des jésuites arrêtés à l'occasion de l'attentat contre le roi du Portugal . Le cas de Gabriel Malagrida est complexe . Quoiqu'il ne fût probablement pas mêlé au complot contre José Ier, il fut successivement banni, arrêté et déféré à l'Inquisition qui le condamna finalement à mort ; il fut exécuté le 21 septembre 1761 . on lui reprochait semble-t-il, des positions théologiques qui lors du tremblement de terre de Lisbonne, avaient fait obstacle aux vues du ministre-dictateur Pombal ; voir The Lisbon earthquake, 1956 de T.D. Kendrick qui fait le point sur cette question .

3 Ou Pignateli .V* assimile les jésuites à des criminels de droit commun ; voir lettre du 31 décembre 1758 à François Tronchin : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2014/01/19/j-apprends-que-m-tronchin-est-bien-empeche-avec-les-voleurs-5275932.html

 

 

 

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20/03/2014 | Lien permanent

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