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Rechercher : Tâchez de vous procurer cet écrit; il n'est pas orthodoxe, mais il est très bien raisonné

les Parisiens font payer, quand ils ont de bons contrats, les Normands, malgré la clameur de haro

... C'est bien connu, les Parisiens ne sont pas généreux quand ils achètent et sont des rapaces quand ils vendent, mais les Normands ne sont pas être en reste à ce sujet , bizness, bizness toujours .

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« A Alexandre-Marie-François de Paule de Dompierre d'Hornoy

Mon cher plénipotentiaire, je vous envoie ma procuration pour les affaires dont vous voulez bien vous charger . Votre secours m'est nécessaire . Je me trouverai dans une situation très embarrassante, si les neveux du cardinal de Richelieu et du duc de Guise le balafré ne me paient point , nous aurons moins de peine avec M. de Lezeau qui n'est que marquis . Il est vrai qu'il est marquis normand mais les Parisiens font payer, quand ils ont de bons contrats, les Normands, malgré la clameur de haro . Ne me renvoyez point votre pancarte virtembourgeoise ; il faut que vous la gardiez , puisque c'est votre titre, et je n'en ai que faire . Vous avez d'ailleurs une bonne délégation des fermiers de Franche-Comté qui paieront régulièrement . J'embrasse de tout mon cœur votre cher ennemi le Turc conseiller au grand Divan . Je me porte fort mal . Le maréchal duc de Richelieu n'aura pas longtemps à me payer des rentes . Je suis bien fâché que ces rentes ne soient pas sur votre grosse et bonne tête : mais elles étaient établies avant que vous fussiez au monde 1. On ne peut vous aimer plus tendrement que le fait votre vieil oncle .

V.

1er février 1768 à Ferney. »

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07/09/2023 | Lien permanent

quelquefois la persécution suit de près la calomnie

... Les malheureux Ukrainiens en font l'atroce expérience .

 

 

« A Etienne-Noël Damilaville

19 décembre 1766 

Dites, je vous prie, mon cher ami, à M. de Beaumont, que j’ai reçu de M. Chardon une lettre charmante, dans laquelle il prend fort à cœur l’affaire concernant Canon 1, et celle des Sirven.

A l’égard des Sirven, j’ai pris mon parti. J’ai trouvé le public le premier des juges, et les suffrages de l’Europe me suffisent. Tant de difficultés me rebutent, et pour peu qu’on en fasse encore, que M. de Beaumont m’envoie son mémoire, je ne veux pas autre chose . Je le ferai imprimer ; les Sirven gagneront leur cause dans l’esprit des honnêtes gens : c’est à eux seuls que je veux plaire dans tous les genres.

Pour vous prouver que c’est aux honnêtes gens seuls que je veux plaire, je vous envoie une scène de la tragédie des Scythes 2. Montrez-la à Platon et à vos amis, et mandez-moi ce que vous en pensez. Il me semble qu’une tragédie dans ce goût a du moins le mérite de la nouveauté. Ce n’est pas la peine d’être imitateur, il faut se taire en tout genre quand on n’a rien de nouveau à dire. Donnez-en, je vous prie, une copie à Thieriot : cela nourrira sa correspondance 3.

Je cultiverai, mon cher ami, les belles-lettres jusqu’au dernier moment de ma vie, malgré tout le mal qu’elles m’ont fait. Je sais que, dès qu’on a donné un ouvrage passable, la canaille de la littérature jette les hauts cris ; elle ne peut rien contre l’ouvrage, mais elle calomnie l’auteur. S’il réussit, on ne manque pas de l’appeler déiste, ou athée, ou même encyclopédiste . S’il paraît un mauvais livre, on ne manque pas de l’en accuser, et il en paraît tous les jours. L’imposture frappe à toutes les portes. Tantôt le vinaigrier Chaumeix, convulsionnaire crucifié ; tantôt l’abbé d’Estrées, auteur de l’Année merveilleuse 4, et associé de Fréron ; tantôt un ex-jésuite, crie au scandale jusqu’à ce qu’il ait persuadé quelque pédant accrédité ; et quelquefois la persécution suit de près la calomnie. On a beau faire du bien, on aurait beau même en faire à ces malheureux, ils n’en chercheraient pas moins à vous opprimer. Il faut combattre toute sa vie, et finir par s’enfuir, si les méchants l’emportent.

Adieu, mon cher ami 5, je suis bien aise de vous dire que M. le duc de Choiseul est très content de la pièce dont je vous envoie une scène 6 . M. d'Argental n'en a encore qu'une esquisse assez informe .

Que j’avais bien raison de vous dire autrefois à la fin de mes lettres, en parlant de la calomnie : Écrasons l’infâme ! Mais il est plus aisé de le dire que de le faire. »

3 Cette phrase, omise dans la copie Darmstadt B. fait allusion à la correspondance littéraire de Thiriot adressée à Frédéric II.

4 L’année merveilleuse ou les Hommes-femmes , 1748, et son Supplément sont de l’abbé Coyer, où Mme Du Châtelet se trouve attaquée . Voir : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k62145302.texteImage

5 La copie arrête ici cet avant dernier paragraphe .

6 Ainsi qu'il l'écrit à V* dans une lettre du 10 décembre 1766 .

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19/03/2022 | Lien permanent

L’infâme superstition, Qu’un vulgaire hébété contemple, Monte toujours sur ses tréteaux. Elle nous vend son mithridat

... Et pan ! sur le bec comme dit le Canard ! Religieux de tous ordres et toutes confessions, mîtrés, calottés, rasés ou hirsutes, et fidèles décervelés, reprenez contact avec la réalité, que diable !*

* Locution proverbiale invoquant une entité créée pour mettre le trouillomètre à zéro  au vulgum pecus en quête d'immortalité et de paradis .

 

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 Infâme, ça pour sûr ! Alien ne date pas d'aujourd'hui !

 

 

« A Bernard-Joseph Saurin

Au château de Ferney par Genève 28è novembre 1762

Je vous sais très bon gré, mon cher confrère, d’avoir fait un Saurin, et je vous remercie tendrement de me l’avoir appris dans une si jolie lettre 1. Je suis de votre avis ; c’était un garçon qu’il vous fallait.

J’aime le sexe assurément,

Je l’estime, je sais qu’il brille

Par les grâces, par l’enjouement,

Que souvent d’esprit il pétille,

Qu’en ses défauts il est charmant :

Mais j’aime mieux garçon que fille.

Cela ne veut pas dire que je sois du goût de Socrate ou des jésuites ; j’entends seulement que je vous souhaitais un garçon.

Nous avons besoin de Saurins

Qui vengent la philosophie

De ces fanatiques gredins

Ergotant en théologie.

En vain depuis peu la raison

Vient d’ouvrir en secret son temple ;

L’infâme superstition,

Qu’un vulgaire hébété contemple,

Monte toujours sur ses tréteaux.

Elle nous vend son mithridate :

Chaumeix la suit, Omer la flatte,

Et des fripons et des cagots

En violet, en écarlate,

Sont ses gilles et ses bedeaux.

Votre enfant, mon cher confrère, apprendra de vous à penser. Je fais mes compliments à la mère de donner à son fils ses beaux tétons : c’est encore là une sorte de philosophie qui n’est pas à la mode 2. Vous devriez bien, avant que je meure, passer quelque temps à Ferney avec la mère et le fils. Les philosophes sont trop dispersés, et les ennemis de la raison trop réunis.

C’est une bonne acquisition que celle de l’abbé de Voisenon 3, tant qu’il se portera bien ; mais c’est un saint dès qu’il est malade.

J’ai ouï dire en effet beaucoup de bien d’une tragédie d’Éponine 4. Il faut au moins que la France brille par le théâtre ; c’est toute la supériorité qui lui reste.

Je crois que vous avez assisté aux assemblées 5 où l’on a lu le Jules César de Gille-Shakespear. J’enverrai incessamment l’Héraclius de Scaramouche-Calderon . Cela vous amusera.

Je vous embrasse mon cher confrère de tout mon cœur.

V. »



1Lettre de Saurin du 11 novembre 1762 commençant par des vers :  « Je vous apprends, mon cher confrère,

Qu'aujourd'hui le ciel m'a fait père

D'un joli petit enfançon,

Qui, contre l'usage ordinaire,

D'une nourrice mercenaire

Ne pressera point le téton,

Mais du lait de sa propre mère

Nourri sur son tendre giron

Humera ce franc caractère,

Cet enjouement, cette raison

Qui rendant ma chaine légère

Me font trouver dans ma maison

Un bonheur qu'on ne trouve guère . »

Plus loin il écrit : « La raison nous fait préférer un garçon à une fille, c'est que nous croyons que la condition du premier est la meilleure, nous pensons que la vie lui a été vendue moins cher, qu'au physique et au moral il est moins dépendant, que pour peu qu'il vaille il se tire d'affaire, et qu'avec une fortune aussi médiocre que la nôtre il n’est pas aisé de pourvoir une fille . »

2 Cette « mode » le deviendra sous l'influence de J.-J. Rousseau .

3 Voisenon est à l'Académie française le 4 décembre 1762 pour remplacer Crébillon . Voir : http://www.academie-francaise.fr/les-immortels/claude-henri-de-fusee-de-voisenon

4 Jouée le 6 décembre 1762 . Sur Éponine ou plutôt Éponime, voir lettre du 6 septembre 1762 aux d'ArgentaI : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2017/08/03/malheur-aux-compliments-quand-ils-sont-longs-5968453.html

5 Séances de l'Académie française .

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10/10/2017 | Lien permanent

ne pouvant vous avoir, j'ai pris un jésuite qui me coûte beaucoup moins ; aussi ne prêche-t-il point, il se contente de

... Citation que je dédie spécialement à A2 pour toutes ces émissions religieuses du dimanche matin qui démontrent que la superstition a encore de beaux jours devant elle . Magnifique fonds de commerce décidément inépuisable .

Résultat de recherche d'images pour "émissions religieuses antenne 2"

 Joli sourire enjôleur pour  présenter des barbons confits en religion , ne pas s'y laisser prendre, ennui garanti .

 

 

« A François-Louis Allamand 1

à Bex

par Vevey

8è janvier 1764

Si vous avez lu, monsieur, le Traité sur la tolérance, vous n'y avez certainement pas vu mon nom . Je ne sais quel est l'auteur de ce livre ; mais je m'imagine que le genre humain doit signer au bas, qu'il est de son avis . Puisque vous me choisissez pour vous en faire avoir un exemplaire, j'en chercherai un , et je vous l'enverrai . On m'a dit que les premières personnes de France, c'est-à-dire, celles qui ont le plus de crédit, approuvaient cet ouvrage, et que cependant il n'aura pas tout l'effet qu'on s'en était promis . Il pourra servir à relâcher un peu, et à rendre plus légers , les fers dont [on] accable cinq ou six cent mille malheureux, qui n'ont d'autre crime que d'être un peu opiniâtres .

Vous dîtes qu'il y a un peu de malice dans ce livre , j'y vois au contraire trop de respect pour la malice de ceux qui imposent un joug impertinent à l'esprit humain , et trop de complaisance pour les imbéciles qui se soumettent aux fripons . Tous les honnêtes gens s'éclairent de plus en plus, et il n'y a guère de jour où l'on ne coupe une des têtes de l'hydre . Il ne s'agit, monsieur, dans ce pauvre monde où nous sommes, que de manger son pain paisiblement à l'ombre de son figuier ; tout le reste est une sottise ou une fureur . Je vous souhaite le degré de bonheur que la nature comporte, dans vos horribles montagnes . Si j'avais les cent mille livres de rente que vous me donnez si libéralement, je vous en proposerais dix mille pour venir prêcher chez moi au lieu de prêcher à Bex ; mais ne pouvant vous avoir, j'ai pris un jésuite qui me coûte beaucoup moins ; aussi ne prêche-t-il point, il se contente de dire la messe , et moi de ne la point entendre ; ainsi tout va bien dans mes terres, je vous en souhaite autant dans les vôtres, supposé que vos rochers et vos précipices méritent le nom de terre .

Vos lettres me font grand plaisir ; et quand il vous passera par la tête quelque idée que vous ne vouliez pas communiquer à votre consistoire, adressez-la moi hardiment, je ne vous excommunierai pas .

Pour des formules et des signatures de lettres passez-vous-en , s'il vous plait . »

1Dans une longue lettre du 5 janvier 1764 relative au Traité sur la tolérance, Allamand écrit : « Oh ! Monsieur, la belle, la bonne et l'excellente chose que ce Traité sur la tolérance ! Je viens de le lire, grâces à quelqu'un qui sait bien ce qu'il me faut , qui me l’envoya samedi sous le sceau du secret, et à qui il a fallu le renvoyer lundi . […] il y a si longtemps que ce pauvre, ce disgracié curé de Bex n'avait rien de cette plume d'or qui ne devrait plus écrire que pour la religion et l'humanité […] Ce n'est pas qu'il n'y ait bien des malices là-dedans, et par-ci par-là, quelques injustices […] Mais je pardonne tout au feu sacré de l'humanité qui vous dévore . Ce n'est pas non plus qu'un gros Suisse n'eût dogmatisé la matière plus pesamment . […] Mais quel ennui, et quelle glace que toute cette ergoterie, en comparaison du moindre des XXV chapitres ! Ils disent tout, sans le dire, car ils font penser […] De grâce, monsieur, envoyez-les moi avant qu'ils soient mis en lumière […] Je voudrais seulement que vous fussiez aussi bon chrétien que vous méritez de l'être […] Je ne sais comment finir par la formule ordinaire, elle est si misérable pour dire ce que je sens pour vous ! »

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13/01/2019 | Lien permanent

Il n’y a jamais eu que les grands hommes qui aient fait fleurir les arts. L’impératrice sera regardée comme un grand hom

... En sera-t-il de même de notre épouse présidentielle ?

 En tout cas, Voltaire a vu juste en prévoyant la qualité de Catherine II.

Ne pourrait-on pas, un jour prochain, dire d'un homme de qualité : "il est/fut une grande femme "? 

 

En attendant cet heureux et juste  jour ... les hommes sont encore bien bêtes http://buzzly.fr/portraits-de-femme-qui-ont-fait-change-l...

 

 

« A Ivan Ivanovitch Schouvalov

A Ferney 25 septembre [1762]

Monsieur, j’ai reçu votre lettre 1 à table, et nous avons tous pris la liberté de boire à la santé de Sa Majesté Impériale, et de lui souhaiter une vie aussi longue et aussi heureuse qu’elle le mérite. M. le duc de Villars, fils de l’illustre maréchal dont le nom a pénétré sans doute dans votre cour, était à la tête de nos buveurs. Nous avions quelques philosophes qui s’intéressent à l’Encyclopédie. Nous avons tous senti les transports que la magnanimité de votre auguste souveraine doit inspirer. Nous vous avons béni, monsieur ; et, sans manquer au respect que nous avons pour Sa Majesté, nous avons joint votre nom au sien, comme on joignait autrefois celui de Mécène à celui d’Auguste.

Je doute que les savants qui ont entrepris l’Encyclopédie puissent profiter des bontés de Sa Majesté Impériale , attendu les engagements qu’ils ont pris en France . Mais sûrement l’offre que Votre Excellence leur fait sera regardée par eux comme la plus digne récompense de leurs travaux, et votre nom sera célébré par eux comme il doit l’être.

Il faut avouer qu’il y a beaucoup d’articles, dans ce dictionnaire utile, qui ne sont pas dignes de MM. d’Alembert et Diderot, parce qu’ils ne sont pas de leur main. Il faudra absolument les refondre dans une seconde édition, et mon avis serait que cette seconde édition se fît dans votre empire. Rien ne serait plus honorable aux lettres , et j’ose dire que la gloire de votre illustre souveraine n’en serait pas diminuée. Il n’y a jamais eu que les grands hommes qui aient fait fleurir les arts. L’impératrice sera regardée comme un grand homme. J’écris fortement à M. Diderot 2 pour lui persuader, s’il est possible, d’achever la première édition sous vos auspices. Votre Excellence a dû recevoir, par la poste de Strasbourg, ma réponse 3 aux nouvelles heureuses dont vous m’avez honoré. Je vous réitère mes hommages, ma reconnaissance, et tous les sentiments que je vous dois. On commencera l’Histoire de Pierre-le-Grand dans peu de mois , on fait fondre de nouveaux caractères.

Il y a déjà six volumes imprimés du Corneille, et il n’est pas possible d’imprimer à la fois deux ouvrages, dont chacun demande la plus grande attention.

Puisse bientôt la paix, rendue à l’Europe, laisser aux esprits la liberté de cultiver les arts, et de vous imiter .

J’ai écrit à M. Boris de Soltikof 4. Je serais bien fâché qu’un homme de son mérite, et d’un mérite formé par vous, ne conservât pas pour moi un peu d’amitié.

Agréez le tendre respect avec lequel je serai toute ma vie, monsieur, de Votre Excellence le très humble et très obéissant serviteur

Voltaire. »

1 Lettre du 20 août 1762 : « Sa Majesté Impériale […] a pensé depuis longtemps aux moyens propres à encourager l'Encyclopédie […] . Elle vient de m’ordonner […] de vous écrire pour savoir de vous, monsieur, si l'on ne pourrait pas en levant tout obstacle le faire imprimer en Russie, soit à Riga, soit dans quelque autre ville de cet empire . Nous ferons venir un libraire de Hollande ou de tel autre endroit que vous jugerez à propos [...] . J'attends votre réponse avec impatience […] . Je viens d’écrire à MM. d'Alembert et Diderot, comme étant chargés principalement de l’exécution de cet ouvrage ; mais je prends toujours recours à vous monsieur en toutes choses […]. »

3 Si V* songe ici à une réponse à la lettre précédente de Schouvalov, du 20 juillet 1762, annonçant la montée de Catherine II sur le trône, cette lettre ne nous est pas parvenue .

4 Cette lettre n'atteignit pas Saltnikov, et par conséquent ne nous est pas parvenue ; Saltnikov annonce à V*  le 30 novembre 1762 qu'il n'a reçu « pas une de [ses] lettres jusqu'à présent ».

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24/08/2017 | Lien permanent

je ne sais pas quelle place on peut lui accorder , ni ce qu’on peut faire pour lui dans un pays où probablement on ne se

...

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« A Anne-Robert-Jacques Turgot 1

19è mars 1764 à Ferney

Monsieur,

Dieu a permis que je fusse chargé, je ne sais comment, de deux affaires qui regardent M. le chevalier Turgot 2, et qui sont de votre département comme du sien, puisqu’il s'agit de faire du bien aux hommes et de servir l’État .

Il y a vingt-quatre protestants aux galères à Marseille ; j'avais eu l'impudence , il y a quelques mois, de demander à M. le duc de Choiseul la grâce d'un imbécile qui était au nombre de ces martyrs, je l’obtins sur le champ . Cela me donna une grande réputation sur les bancs des galères . Les 24 martyrs s'imaginèrent que j'avais tout pouvoir sur la Méditerranée ; ils me firent écrire qu'ils pourraient donner quinze ou vingt mille francs pour obtenir leur délivrance . J'ai conclu de là qu'il pourraient très bien employer cet argent à s'établir à la Guyane , et qu'ils pourraient même engager plusieurs familles à cette émigration . J'ai conçu que les gens qui aimaient mieux rester aux galères que de changer de religion étaient la meilleure acquisition que M. le chevalier Turgot pourrait jamais faire . J'en ai écrit à M. le duc de Choiseul, qui daigne approuver mon idée, et je crois que M. le chevalier Turgot pourra faire un bon coup de filet ; il augmentera sa colonie de plusieurs personnes actives, industrieuses, et qui ne coûteront rien à l’État . Je compte envoyer incessamment les propositions des martyrs et confesseurs, et en cas que ces propositions soient raisonnables, je vous demanderai votre protection et celle de monsieur votre frère .

La seconde grâce dont j'ai à vous parler, monsieur, est encore au sujet de la colonie . Je quitterai volontiers mon pays de neiges, pour aller vivre sous un beau soleil, et sous un gouverneur philosophe , mais étant trop vieux et trop malade pour me transplanter, j'ai offert à ma place un jeune homme qui se porte bien , qui a servi dans l'Inde six ans sous l'Irlandais Lally, sans avoir été payé, qui a fait dix-huit mois les fonctions de major, il s'appelle de Sireday . Il est fils d'un avocat général de la chambre des comptes de Dijon, il a perdu son père , il n'est pas riche, mais sa mère pourra faire un effort pour lui. M. le duc de Choiseul me fait l'honneur de me mander qu'il a recommandé cet officier à M. le chevalier Turgot ; je ne sais pas quelle place on peut lui accorder , ni ce qu’on peut faire pour lui dans un pays où probablement on ne se battra contre personne ; mais à tout hasard , je prends la liberté de demander votre protection .

Je n'ai pas encore de nouvelles positives de l'affaire des protestants de France, mais il me paraît qu'ils seraient tout propres à peupler la Guyane ; ils sont accoutumés aux pays chauds, et détonneraient très bien les psaumes de Marot dans la pays d'Eldorado, c'est le pays dont Candide a été si content, et où il aurait dû rester .

Il se peut faire que de mes deux propositions aucune ne réussisse, c'est une chose à laquelle je suis très accoutumé, mais elles m'auront du moins procuré l'une et l'autre une nouvelle occasion de vous assurer du très tendre respect de l’habitant des neiges du mont Jura ; pardonnez-lui s'il n'a pas l'honneur de vous écrire de sa main, ses yeux ne valent pas mieux que le reste de sa machine . »

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23/04/2019 | Lien permanent

Plus il est occupé des affaires de l'État, plus je sens ce que je dois à l'attention dont il honore l'affaire d'un parti

... Aurait pu dire ce cher Nanard, roi du bagou et des bonnes affaires . Ah ! qu'il est doux d'être riche, s'offrir de bons avocats et d'avoir des relations haut placées .

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Tout le monde ne peut en dire autant , dans quatre jours recommencent les expulsions , dans quatre jours des milliers de gens vont se retrouver à la rue , ça m'indigne toujours . Ceux qui s'occupent des affaires de l'Etat n'en ont rien à cirer, ils attendent le remaniement ministériel qui va toucher leurs petites personnes, leurs petits conforts de bourgeois nantis .

 

 

 

« A Elie BERTRAND.
A Tournay, par Genève, 20 février [1759]. 1
Mon amitié est enchantée de tous les témoignages de la vôtre ; je les sens, mon cher ami, du fond de mon cœur. Le plus grand service que vous me puissiez rendre est d'entretenir souvent M. le banneret de Freudenreich de ma tendre reconnaissance.
Il daigne entrer avec moi dans des détails qui me font voir à quel point je lui ai obligation. Plus il est occupé des affaires de l'État, plus je sens ce que je dois à l'attention dont il honore l'affaire d'un particulier. Je lui avoue que feu le ministre Saurin a mérité la corde; mais son fils 2, mon ami, le plus honnête homme du monde, avocat estimé, homme de lettres considéré, secrétaire de monseigneur le prince de Conti , mais ses sœurs et leurs enfants, enveloppés dans cet opprobre, ne méritent-ils pas un peu de pitié ? Saurin, le fils infortuné d'un homme qui fit une grande faute, m'écrit des lettres qu'il trempe de ses larmes, et qui vous en feraient verser. Je suis persuadé que son état toucherait les seigneurs curateurs. D'ailleurs plusieurs personnes sont outragées dans ce libelle ; j'y suis traité en vingt endroits de déiste et d'athée. Les pièces qu'on m'y impute sont supposées. Le libelle est anonyme, sans nom de ville, sans date. Il est imprimé furtivement malgré les lois. Une balle que Grasset avait envoyée à Genève y a été saisie par ordre du magistrat ; on en a usé de même à Lyon, et le lieutenant civil de Paris a averti le nommé Tilliard, correspondant de Grasset, qu'il serait puni s'il en recevait, et s'il en débitait un seul exemplaire. Ce concert unanime de tant de magistrats pour supprimer un libelle diffamatoire ne me laisse pas douter que je n'aie la même obligation aux seigneurs curateurs ; et de toutes les bontés dont on m'honore en tant d'endroits, les leurs me seront les plus sensibles. D'Arnay joue un bien indigne rôle dans cette affaire. Comment s'est-il associé avec un laquais des Cramer, décrété de prise de corps, à Genève, pour avoir volé ses maîtres ?
Tout ceci n'est qu'une tracasserie infâme ; mais que dire des jésuites ! Ils assassinent le roi qu'ils ont confessé ; ils font servir tous les mystères de la religion au plus grand des crimes. Nous verrons quelles suites aura cette étrange aventure. Je vous remercie et vous embrasse tendrement.

V.

1 Date portée par Bertrand sur le manuscrit .

2Bernard-Joseph Saurin , connu comme auteur dramatique . Voir : http://fr.wikipedia.org/wiki/Bernard-Joseph_Saurin

 

 

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28/03/2014 | Lien permanent

La paix soit sur eux !

... Les habitants de Kaboul dans une misère noire, déjà après moins de deux mois de régime taliban : https://www.francetvinfo.fr/monde/afghanistan/en-afghanis...

Des Afghans à la frontière avec le Pakistan, samedi 25 septembre 2021.  (BULENT KILIC / AFP)

 

 

 

«  A Etienne-Noël Damilaville

4 juillet 1766 1

C’est un grand hasard, mon cher frère, quand je peux écrire un mot de ma main. J’ai plus de plaisir à vous écrire mes pensées qu’à les dicter ; il me semble qu’alors le commerce en est plus intime. Je vous recommande plus que jamais la cause de ces infortunés Sirven, qui ont le malheur d’être venus trop tard pour exciter le zèle du public, mais qui enfin seront secourus et justifiés. Nous voici dans ce mois de juillet où vous m’avez fait espérer le mémoire du prophète Élie. Il n’a point à travailler à présent au triste procès de M. de La Luzerne 2 . C’est une affaire d’enquête et d’interrogatoire: du moins on m’a dit qu’à présent le ministère d’un avocat était inutile. Si cela est vrai, je vous conjure de plaider la cause de Sirven devant Élie.

Je vous prie d’envoyer à frère Grimm ce petit billet 3.

Je vous [ai] déjà dit que j’avais vu frère Bergier et plusieurs autres frères. La paix soit sur eux ! Avez-vous vu la préface du roi de Prusse ? C’est dommage qu’il débute par la plus lourde bévue 4.

L’enchanteur Merlin peut-il corriger la sienne ? Cet enchanteur n’entend pas le latin.

Je vous prie, mon cher frère, de pardonner à un vieux malade s’il n’écrit ni plus ni mieux. »

1 Copie contemporaine Darmstadt B. L'édition C. L. n'identifie pas le destinataire .

3 Si ce billet est adressé à Grimm lui-même, il n'est pas connu ; au reste cette phrase ne figure pas dans le manuscrit .

4 Voir lettre du 18 juillet 1766 à d'Alembert : https://fr.wikisource.org/wiki/Correspondance_de_Voltaire...

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28/09/2021 | Lien permanent

Il faut que vous me fassiez un plaisir essentiel ; je veux finir ma vie par le supplice que demandait Arlequin ; il voul

... Malheureusement, ami Voltaire tu ne seras pas exaucé !

 

Mis en ligne le 16/11/2020 pour le 13/8/2015

 

 

« A Jean La Rond d'Alembert

À Ferney , 13 d'auguste [1760]

Vous êtes assurément, mon divin Protagoras, un des plus salés philosophes que je connaisse ; vous devriez bien honorer de quelques pincées de votre sel cette troupe de polissons hypocrites, qui veut tantôt être sérieuse et tantôt plaisante, et qui n'est jamais que ridicule . Si on ne peut avoir l'aréopage de son côté, il faut avoir les rieurs, et il me parait qu'ils sont pour nous .
Sans doute , il faut se réunir avec Duclos, et même avec Mairan, quoiqu'il se soit plaint autrefois amèrement d'être contrefait par vous en perfection ; il faut qu'on puisse couvrir tous les philosophes d'un manteau ; marchez, je vous en conjure, en bataillon serré . Je suis enivré de l'idée de mettre Diderot à l'Académie ; ou je me trompe, ou vous avez une belle ouverture . L'Académie travaille à son dictionnaire, et y fait passer tous les termes des arts . On dira au roi qu'on ne peut achever ce dictionnaire sans Diderot ; cela pourra exciter une petite guerre civile ; et à votre avis, la guerre civile n'est-elle pas fort amusante ? Après avoir fait entrer Diderot, je prétends qu'on fasse entrer l'abbé Mords-les . Il ne se passait pas de jour de poste que je n'écrivisse pour cet abbé, que je n'ai pas l'honneur de connaitre ; mais j'aime passionnément mes frères en Belzébuth . Je crois , entre nous, que M. d'Argental a fait déterminer le temps de sa captivité en Babylone, et qu'il a beaucoup plus servi que Jean-Jacques à délivrer notre frère .

J'ai lu mon Commercium epistolicum 1 que Charles Palissot a fait imprimer . Je ne sais pas si un bon chrétien comme lui, qui se respecte et qui observe toutes les bienséances, est en droit d'imprimer les lettres qu'on lui écrit . Il a poussé la délicatesse jusqu'à altérer le texte en plusieurs endroits ; mais il en reste encore assez pour que le public ait quelques reproches à lui faire sur sa conduite et sur ses œuvres . Il me semble qu'il s'est fait son procès lui-même : le pis de la chose, c'est qu'il croit sa pièce bonne, parce qu'elle n'est pas absolument mal écrite ; il ne sait pas encore qu'il faut être ou plaisant ou intéressant .

On m'a parlé d'une lettre au vieux Stentor-Astruc 2, qu'on dit qui fait crever de rire ; j'espère que le fidèle Thieriot me l'enverra . Adieu, mon grand et charmant philosophe ; quoique j'aie dit à Palissot que vous m'écrivez quelquefois des lettres de Lacédémonien 3, je voudrais que vous fussiez avec moi le plus diffus de tous les hommes .

Il faut que vous me fassiez un plaisir essentiel ; je veux finir ma vie par le supplice que demandait Arlequin 4; il voulait mourir de rire . Engagez l'ami Thieriot ou le prêtre de Baal, Mord-les, à me donner les éclaircissements suivants que je demande.
Quelques anecdotes vraies sur Gauchat et Chaumeix, quels sont leurs ouvrages, le nom de leurs libraires ; le catalogue des œuvres de l'évêque du Puy Pompignan, en recommandant à l'ami Thieriot de m'envoyer la Réconciliation de la pitié et de l'esprit 5, le nom de la m[ère] nommée par l'archevêque 6 pour directrice de l’hôpital, le nom du magistrat qui a le plus protégé en dernier lieu les convulsionnaires, le nom du révérend père jésuite du collège Louis le Grand, qui passe pour aimer le plus tendrement la jeunesse . J'attends ces utiles mémoires pour mettre au net une Dunciade ; cela m'amuse plus que Pierre le Grand . J'aime mieux les ridicules que les héros . Le Conte du Tonneau 7 a fait plus de mal à l’Église romaine que Henri VIII.

Luc périra . C'est bien dommage que Luc ait voulu faire le roi ; il ne devait faire que le philosophe .8

Je viens de lire le passage d'un jacobin ; le voici : « Le prêtre qui célèbre fait beaucoup plus que Dieu n'a fait ; car celui-ci travailla pendant sept jours à faire des ouvrages de boue ; l'autre engendre Dieu même, la cause des causes ,etc. » Ce passage est de frère Alain de La Roche, in Tractu de dignitate sacerdotum 9. L'abbé Mords-les devrait bien déférer ce jacobin à nos seigneurs de la classe du parlement . »

 

1 Ces mots désignent un commerce épistolaire, mais V* a remplacé l'adjectif attendu, epistolaris, ou à la rigueur epistolarius, par epistolicus, cration plaisante obtenue par contamination entre les précédents et apostolique, apostolique . Il s'agit des lettres échangées avec Palissot .

2 Cette lettre à Astruc, l'un des anciens « sept sages » de Mme de Tencin, n'est pas connue . S'il s'agit d'une œuvre de V*, aurait-elle un rapport avec le « Kouranskoy » de la lettre du 6 juillet 1760 à d'Argental ?  : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2015/12/05/il-faut-qu-ils-sachent-que-je-suis-heureux-et-qu-ils-crevent-5732403.html

4 La plaisanterie était traditionnelle ; on la trouve notamment dans Arlequin empereur de la lune, de Remy et Chaillot, d'après Arlequin Grapignan, de Fatouville , 1684 .

5 La Dévotion réconciliée avec l'esprit, de Pompignan ; voir lettre du 17 septembre 1759 à Thieriot : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2014/10/10/quand-on-se-trouve-en-etat-de-faire-du-bien-a-une-demi-lieue-de-pays-cela-e.html

6 Voir la Lettre de M. l'archevêque de Lyon [Antoine de Malvin de Montazet] primat de France, à M. l'archevêque de Paris, 1760 . Cette brochure traite de l'affaire des religieuses hospitalières du faubourg Saint-Martin-d’Hères, dont on reparlera  .

7The Tale of a Tub, de Swift .

8 Ces deux phrases ont été ajoutée par Renouard, LXII, 127 .

9 Alanus de Rupe est un dominicain du XVè siècle, cofondateur de la confrérie du Rosaire . Ce Traité de la dignité des prêtres dont parle V* n'est pas connu .

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13/08/2015 | Lien permanent

sur quoi donc me fait-on accroire que j'ai le beau droit de payer les sottises qu'on fait en cette partie du monde

... Comme celle-ci :

 sottise fonctionnaires.jpg

 

 

« A Charles de BROSSES, baron de Montfalcon
10 mars 1760, à Tournay.
Monsieur Jalabert 1, monsieur, m'a donné les Fétiches ; je l'avais déjà des mains des Cramer, mais alors je n'en soupçonnais pas l'auteur 2. J'ignore quel est cet honnête homme. mais il a raison, quel qu'il soit. Tout est fétiches, jusqu'à du pain. Les uns les prennent dans leur jardin, les autres au four.
Je crois que mon fétiche, à présent, est M. Tronchin, car je n'en peux plus.
Je suis pourtant toujours occupé des choses terrestres ; je ne saurais digérer la pancarte par laquelle on m'ordonne incivilement de payer, sous peine de saisie, environ 600 livres tournois pour un Suisse dont je ne donnerais pas deux écus. Je ne conçois pas pourquoi on veut toujours que je sois le haut-justicier malgré lui. Il me semble que la Perrière ne produit ni honneur ni profit. Il y a quatre mois que je cherche un exemple de jugement rendu en ce lieu au nom du haut-justicier, et je n'en vois
point. Il n'est point question dans vos aveux et dénombrement de justice étendue jusqu'à la Perrière; sur quoi donc me fait-on accroire que j'ai le beau droit de payer les sottises qu'on fait en cette partie du monde, et les noix qu'on y vole ? Sur un bruit vague, lequel, jusqu'ici, n'a pas le plus léger fondement.
Si vous le pouvez, monsieur, transeat a me calix iste !3 Cependant que votre volonté soit faite. J'ai écrit au procureur que vous avez eu la bonté, monsieur, de m'indiquer ; je crois mes raisons bonnes, et crois avec cela que je perdrai ma cause si vous ne prenez mon parti. Or je maintiens qu'un brave antifétichier comme vous doit prendre le parti d'un petit antifétichier comme moi; je trouve que les antifétichiers devraient être unis, comme l'étaient autrefois les initiés ; mais ils se mangent les uns les autres, témoin l'antifétichier de Berlin qui m'a joué d'un tour.
Je crois avoir eu l'honneur de vous mander que j'avais écrit à monseigneur le comte de La Marche, et que je l'ai supplié de fixer une somme modique et honnête pour les lods et ventes de Tournay, afin que je n'eusse pas à essuyer les très-désagréables discussions que j'essuie encore pour les lods et ventes de Ferney.
Vous m'avez promis encore, monsieur, que vous auriez la bonté de me faire part des aveux et dénombrement, et de l'érection de la terre.
Hoc erat in votis : modus agri non ita magnus,4 etc.
Le modus agri devient magnus, mais le revenu est parvus.5
Le 3e vingtième est donc arrangé?6 Il faut bien se ruiner pour se défendre, puisque les Anglais se ruinent pour nous écraser.
Je crois que monsieur l'intendant de Bourgogne aura bien de la peine avec les fermiers généraux, et peut-être l'unique parti qui restera pour ce pauvre pays de Gex sera de donner de l'argent comptant au roi, et de contraindre les fermiers généraux à déguerpir.

Mille respects.

V. »

1 Savant physicien de Genève, fort lié avec le président de Brosses. Voir : http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rhs_0048-7996_1953_num_6_3_3057

3Que ce calice s'éloigne de moi ; évangile de Matthieu, XXIV, 39 .

4 Voici en quoi consistent mes vœux : un domaine d'une taille pas trop grande ; Horace, Satires, II,vi,I .

5 La taille du domaine devient grande, mais le revenu est petit .

 

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09/03/2015 | Lien permanent

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