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Rechercher : Tâchez de vous procurer cet écrit; il n'est pas orthodoxe, mais il est très bien raisonné

on est entouré alors d’hypocrites qui vous obsèdent pour vous faire penser comme ils ne pensent point, ou d’imbéciles qu

... En un mot des cons .

De ce fait jamais je ne me syndiquerai, ni ne m'encarterai dans quelque parti politique qui soit , riches en ces espèces .

Je préfère rire avec Juliette : https://www.youtube.com/watch?v=5oei50UsSW4

Et m'émouvoir aussi : https://www.youtube.com/watch?v=xgMNT8Dv3lI

 

 

 

« A Marie de Vichy de Chamrond, marquise du Deffand

Aux Délices 9è mai 1764

C’est moi, madame, qui vous demande pardon de n’avoir pas eu l’honneur de vous écrire, et ce n’est pas à vous, s’il vous plaît, à me dire que vous n’avez pas eu l’honneur de m’écrire ; voilà un plaisant honneur . Vraiment il s’agit entre nous de choses plus sérieuses, attendu notre état, notre âge, et notre façon de penser. Je ne connais que Judas dont on ait dit qu’il eût mieux valu pour lui de n’être pas né 1, et encore est-ce l’Évangile qui le dit . Mécène 2 et La Fontaine ont dit tout le contraire :

Mieux vaut souffrir que mourir,

C’est la devise des hommes.3 

Je conviens avec vous que la vie est très courte et assez malheureuse ; mais il faut que je vous dise que j’ai chez moi un parent de vingt-trois ans 4, beau, bien fait, vigoureux ; et voici ce qui lui est arrivé .

Il tombe un jour de cheval à la chasse, il se meurtrit un peu la cuisse, on lui fait une petite incision, et le voilà paralytique pour le reste de ses jours, non pas paralytique d’une partie de son corps, mais paralytique à ne pouvoir se servir d’aucun de ses membres, à ne pouvoir soulever sa tête, avec la certitude entière de ne pouvoir jamais avoir le moindre soulagement : il s’est accoutumé à son état, et il aime la vie comme un fou.

Ce n’est pas que le néant n’ait du bon ; mais je crois qu’il est impossible d’aimer véritablement le néant, malgré ses bonnes qualités.

Quant à la mort, raisonnons un peu, je vous prie : il est très certain qu’on ne la sent point ; ce n’est point un moment douloureux ; elle ressemble au sommeil comme deux gouttes d’eau ; ce n’est que l’idée qu’on ne se réveillera plus qui fait de la peine , c’est l’appareil de la mort qui est horrible, c’est la barbarie de l’extrême-onction, c’est la cruauté qu’on a de nous avertir que tout est fini pour nous. A quoi bon venir nous prononcer notre sentence ? Elle s’exécutera bien sans que le notaire et les prêtres s’en mêlent. Il faut avoir fait ses dispositions de bonne heure, et ensuite n’y plus penser du tout . On dit quelquefois d’un homme , il est mort comme un chien , mais vraiment un chien est très heureux de mourir sans tout cet attirail dont on persécute le dernier moment de notre vie. Si on avait un peu de charité pour nous, on nous laisserait mourir sans nous en rien dire.

Ce qu’il y a de pis encore, c’est qu’on est entouré alors d’hypocrites qui vous obsèdent pour vous faire penser comme ils ne pensent point, ou d’imbéciles qui veulent que vous soyez aussi sot qu’eux ; tout cela est bien dégoûtant. Le seul plaisir de la vie, à Genève, c’est qu’on peut y mourir comme on veut . Beaucoup d’honnêtes gens n’appellent point de prêtres. On se tue, si on veut, sans que personne y trouve à redire, ou l’on attend le moment sans que personne vous importune.

Mme de Pompadour a eu toutes les horreurs de l’appareil, et celle de la certitude de se voir condamnée à quitter la plus agréable situation où une femme puisse être.

Je ne savais pas, madame, que vous fussiez en liaison avec elle 5; mais je devine que Mme de Mirepoix 6 avait contribué à vous en faire une amie ; ainsi vous avez fait une très grande perte, car elle aimait à rendre service. Je crois qu’elle sera regrettée, excepté de ceux à qui elle a été obligée de faire du mal , parce qu’ils voulaient lui en faire 7. Elle était philosophe , je me flatte que votre ami , qui a été malade 8, est philosophe aussi ; il a trop d’esprit, trop de raison, pour ne pas mépriser ce qui est très méprisable. S’il m’en croit, il vivra pour vous et pour lui, sans se donner tant de peines pour d’autres ; je veux qu’il pousse sa carrière aussi loin que Fontenelle, et que dans son agréable vie il soit toujours occupé des consolations de la vôtre.

Vous vous amusez donc, madame, des commentaires sur Corneille. Vous vous faites lire sans doute le texte, sans quoi les notes vous ennuieraient beaucoup. On me reproche d’avoir été trop sévère ; mais j’ai voulu être utile, et j’ai été souvent très discret. Le nombre prodigieux de fautes contre la langue, contre la netteté des idées et des expressions, contre les convenances, enfin contre l’intérêt, m’a si fort épouvanté, que je n’ai pas dit la moitié de ce que j’aurais pu dire. Ce travail est fort ingrat et fort désagréable, mais il a servi à marier deux filles 9 , ce qui n’était arrivé à aucun commentateur, et ce qui n’arrivera plus.

Adieu, madame ; supportons la vie, qui n’est pas grand-chose ; ne craignons pas la mort, qui n’est rien du tout ; et soyez bien persuadée que mon seul chagrin est de ne pouvoir m’entretenir avec vous, et vous assurer, dans votre couvent 10, de mon très tendre et très sincère respect, et de mon inviolable attachement. »

 

1 Évangile selon Marc : , XIV, 21 : https://www.aelf.org/bible/Mc/14

Mme du Deffand a écrit le 2 mai 1764 : « […] il n'y a à le bien prendre qu'un seul malheur dans la vie, qui est celui d'être né . Il n'y a aucun état tel qu'il puise être qui me paraisse préférable au néant […] malgré tous [les] avantages, il vaudrait mieux n'être pas né, par la raison qu'il faut mourir, qu'on en a la certitude, et que la nature y répugne si fort que tous les hommes sont comme le bûcheron .»

3 La Fontaine, I, XVI, 19-20 : La mort et le bûcheron, qui s'appuie sur l'autorité du précédent : «  Mécène était galant homme. » ; Voir : https://poesie.webnet.fr/lesgrandsclassiques/Poemes/jean_de_la_fontaine/la_mort_et_le_bucheron

4 Un de ses neveux Daumard .

5Walpole a noté sur la copie Wyart de cette lettre : « Elle ne l'était point ; mais elle s’intéressait fort à M. de Choiseul ». Effectivement, Mme Du Deffand craignait que la mort de Mme de Pompadour ne compromît la position de Choiseul .

6 Seule l'initiale du nom apparaît dans les éditions . Anne-Marguerite-Gabrielle de Beauveau-Craon, duchesse de Mirepoix, la « petite maréchale » était l'amie intime des deux femmes ; mais Mme Du Deffand n'en était pas devenue pour autant l'intime ou l'amie de Mme de Pompadour, ainsi qu'elle le fera remarquer elle-même en répondant à V*.

7 Les jésuites .

8 Le président Hénault .

9 Mlle Marie-Françoise Corneille et sa belle-sœur Dupuits .

10 La communauté de Saint-Joseph .

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11/06/2019 | Lien permanent

Les Français n’ont encore jamais osé dire la vérité toute entière. Nous sommes de jolis oiseaux à qui on a rogné les ail

...

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Pas encore !

 

 

« A Marie de Vichy de Chamrond, marquise du Deffand

L’aveugle voltaire a l’aveugle marquise du Deffand.

Les gens de notre espèce, madame, devraient se parler au lieu de s’écrire, et nous devrions nous donner rendez-vous aux Quinze-Vingts, d’autant plus qu’ils sont dans le voisinage de M. le président Hénault. On m’a mandé qu’il avait été dangereusement malade ces jours passés, mais qu’il se porte mieux. Je m’intéresse bien vivement à votre santé et à la sienne . Car enfin il faut que ce qui reste à Paris de gens aimables vive longtemps, quand ce ne serait que pour l’honneur du pays.

Etes-vous de l’avis de Mécène, qui disait : Que je sois goutteux, sourd, et aveugle, pourvu que je vive, tout va bien ?1 Pour moi, je ne suis pas tout à fait de son opinion, et j’estime qu’il vaut mieux n’être pas que d’être si horriblement mal ; mais, quand on n’a que deux yeux et une oreille de moins, on peut encore soutenir son existence tout doucement.

J’ai eu une grande dispute avec M. le président Hénault, au sujet de François II 2, et je vous en fais juge. Je voudrais que, quand il se portera bien, et qu’il n’aura rien à faire, il remaniât un peu cet ouvrage, qu’il pressât le dialogue, qu’il y jetât plus de terreur et de pitié, et même qu’il se donnât le plaisir de le faire en vers blancs, c’est-à-dire en vers non rimés. Je suis persuadé que cette pièce vaudrait mieux que toutes les pièces historiques de Shakespeare, et qu’on pourrait traiter les principaux événements de notre histoire dans ce goût . Mais il faudrait pour cela un peu de cette liberté anglaise qui nous manque. Les Français n’ont encore jamais osé dire la vérité toute entière. Nous sommes de jolis oiseaux à qui on a rogné les ailes. Nous voletons, mais nous ne volons pas.

Je vous supplie, madame, de lui dire combien je lui suis attaché. Je le supplie de vous en dire autant quand j'ai l'honneur de lui écrire .

Adieu, madame ; je ne sais si nous avons jamais bien joui de la vie, mais tâchons de la supporter. Je m’amuse à entendre, sauter, courir, déraisonner mademoiselle Corneille, son petit mari, sa petite sœur, dans mon petit château, pendant que je dicte des commentaires sur Agésilas et Attila . Et vous, madame, à quoi vous amusez-vous ? Je vous présente mon très tendre respect.

V.

A Ferney 19è august 1763 car il est trop barbare d'écrire aoust et de prononcer ou.3 »

2 Hénault a écrit le 29 juin 1763 à V* : « […] Je dois vous faire part du succès d'un ouvrage qui vous doit en partie sa réputation, et que vous avez eu le courage d'adopter des premiers . Il a été traduit en italien, en allemand, on dit en chinois , et enfin il vient de paraitre en anglais [A new chronological abridgment of the history of France …] […] il me reste encore une chose à désirer ce serait que la pièce de François II fût traduite en anglais . Si j'ai mérité quelque réputation, il me semble que c'est pour un ouvrage qui n'est pas assez connu […]. » . François II est une tragédie en cinq actes et en prose .

3 Intéressante précision sur la prononciation de ce type de mots (saoul, août ) à l'époque .

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13/08/2018 | Lien permanent

je sais que les lois, le conseil d’État, la France et l’Europe entière le condamnent

... l'autoproclamé reis Erdogan , indigne Turc détestable . L'Europe, qui fort heureusement ne veut pas de lui dans l'UE , envisage enfin quelques mesures de rétorsion : https://www.20minutes.fr/politique/2913711-20201121-union...

Envisager, soit, premier point ; agir , second et dernier point ; point de jérémiades , sinon ...

Brandir un dessin de Chappatte est mal vu dans la Turquie d'Erdogan -  rts.ch - Monde

 

 

 

« A François Achard Joumard Tison, marquis d'Argence

Je me hâte, monsieur, de répondre à votre lettre du 5 de Juillet. Non sans doute le parlement de Toulouse ne peut rien contre l’arrêt d’un tribunal suprême nommé par le roi pour juger en dernier ressort, et jugeant au nom du roi même. Je crois l’arrêt des maîtres des requêtes affiché actuellement dans Toulouse par un huissier de la chaîne 1. Toute la famille Calas doit rentrer dans ses biens, dans son état, dans sa bonne renommée ; la mémoire de Jean de Calas est réhabilitée, et il ne manque à cette famille que le pardon que les huit juges fanatiques doivent lui demander à genoux, l’argent à la main. Je ne sais pas ce que fera ce parlement, mais je sais que les lois, le conseil d’État, la France et l’Europe entière le condamnent. On est occupé à présent à tirer du greffe la sentence qui a condamné les Sirven . Si on y parvient, nous aurons bientôt deux grands monuments du fanatisme de province et de l’équité de Versailles.

L’impératrice de Russie a écrit une lettre charmante 2, pleine de raison et d’esprit, au neveu de l’abbé Bazin. On pense dans le Nord comme auprès d’Angoulême.

La nièce a pour vous, monsieur, les mêmes sentiments que moi. Continuez à aimer le bien et à le faire.

Vous savez que ce n’est point à moi d’écrire la lettre que vous voulez bien demander, puisque je n’ai point vu la sottise à laquelle vous croyez qu’il faut répondre . On ne peut écrire au hasard. Je ne peux rien ajouter à ce que j’ai eu l’honneur de vous mander (1)3 à ce sujet.

Adieu, monsieur ; permettez-moi de vous embrasser très tendrement.

16 juillet [1765]4 »

1 L'huissier de la chaîne ou à la chaîne est un officier du Conseil du roi, ainsi nommé parce qu'il porte une chaîne d'or aux armes du roi ; voir : https://sites.google.com/site/doctojuris/_/rsrc/1298762550237/Home/pages-professionnelles/etudie/huissiers-de-justice/ici/03bis/P%20Vente%201775.jpg

2 Lettre non datée, possiblement de mai ou juin 1765 :

« L'impératrice de Russie est très obligée au neveu de l'abbé Bazin de ce qu'il lui a bien voulu dédier l'ouvrage de son oncle qui assurément n'a rien de commun avec Abraham Chaumeix, maître d'école à Moscou où il enseigne l'abc à des petits enfants . Elle a lu ce beau livre d'un bout à l'autre avec beaucoup de plaisir, et ne s'est point trouvée supérieure à ce qu'elle a lu parce qu'elle fait partie de ce genre humain si rempli, et si enclin à goûter les absurdités les plus étranges . Elle est persuadée que ce livre ne manquera pas d'en éprouver sa part, il sera infailliblement purifié par le feu, à Paris, ce qui lui donnera un lustre de plus .

Comme le neveu de l'abbé Bazin a gardé un profond silence sur le lieu de sa résidence, on adresse cette réponse à monsieur de Voltaire, si reconnu pour protéger et favoriser les jeunes gens dont les talents font espérer qu'ils seront un jour utiles au genre humain ; cet illustre auteur est prié de faire parvenir à sa destination ses peu de lignes . Il ne saurait trouver mauvais, en cas qu'il ne connaisse point le neveu de l'abbé Bazin, qu'on lui indique ce jeune homme de mérite, ce qui sera l'excuse de cette démarche. »

4 Date complétée par d'Argence .

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22/11/2020 | Lien permanent

Votre pédant en points et virgules, et votre disciple en philosophie et en morale, a profité de vos leçons

 Point et virgule : http://www.deezer.com/listen-845481

Et une Virgule qui sonne comme des points de suspension : http://www.deezer.com/listen-2845649, ça peut (dé)plaire , ...

 

 

 

« A Frédéric II, roi de Prusse

 

A Potsdam, 5 septembre [1752]

Sire,

 

Votre pédant en points et virgules, et votre disciple en philosophie et en morale, a profité de vos leçons, et met à vos pieds La Religion naturelle [i], la seule digne d'un être pensant. Vous trouverez l'ouvrage plus fort, et plus selon vos vues [ii]. J'ai suivi vos conseils, il en faut à quiconque écrit. Heureux qui peut en avoir de tels que les vôtres.

 

Si vos bataillons et vos escadrons vous laissent quelque loisir, je supplie Votre Majesté de daigner lire avec attention cet ouvrage qui est en partie l'exposition de vos idées, et en partie celle des exemples que vous donnez au monde. Il serait à souhaiter que ces opinions se répandissent de plus en plus sur la terre. Mais combien d'hommes ne méritent pas d'être éclairés !

 

Je joins à ce paquet ce qu'on vient d'imprimer en Hollande [iii]. Votre Majesté sera peut-être bien aise de relire l'Éloge de La Mettrie. Cet éloge est plus philosophique que tout ce que ce fou de philosophe avait jamais écrit [iv]. Les grâces et la légèreté du style de cet éloge y parent continuellement la raison. Il n'en est pas de même de la pesante lettre de Haller, qui a la sottise de prendre sérieusement une plaisanterie. La réponse grave de Maupertuis n'était pas ce qu'il fallait [v]. C'était bien le cas d'imiter Suift, qui persuadait à l'astrologue Partrige qu'il était mort [vi]. Persuader à un vieux médecin qu'il avait fait des leçons au bordel eût été une plaisanterie à faire mourir de rire.

 

Nous attendrons tranquillement Votre Majesté à Potsdam . Qu'irais-je faire à Berlin ? Ce n'est pas pour Berlin que je suis venu quoique ce soit une fort jolie ville, c'est uniquement pour vous. Je souffre mes maux aussi gaiement que je peux. D'Argens s'amuse et engraisse. Arius de Prades est un très aimable hérésiarque [vii]. Nous vivons ensemble en louant Dieu et Votre Majesté, et en sifflant la Sorbonne . Nous avons de beaux projets pour l'avancement de la raison humaine [viii]. Mais un plus beau projet, c'est Gustave Vaza [ix]. Il n'y a pas moyen d'y penser en Silésie, mais je me flatte qu'à Potsdam vous ne résisterez pas à la grâce efficace qui vous a inspiré ce bon mouvement. Ce sujet est admirable et digne de votre génie unique et universel.

 

Je me mets à vos pieds.

 

 

V. »

i V* l'envoie aussi à la margravine qui fera des observations. L'ouvrage ne sera publié qu'en 1756.

ii Ce poème avait paru trop dévot à Frédéric et V* s'en défendit . Le matérialisme cynique de La Mettrie plaisait davantage au roi et il fit son Éloge .

iii V* avait demandé à la comtesse de Bentinck le 11 et le 25 août de lui faire avoir « l'éloge de La Mettrie avec des remarques et quelques autres pièces curieuses » qu'on a imprimé en Hollande. C'est L'Éloge du sieur de La Mettrie ... avec le catalogue de ses ouvrages et deux lettres . L'Éloge est de Frédéric, les deux lettres sont de Haller à Maupertuis du 10 novembre 1751 qui répond le 25 novembre.

iv La Mettrie a publié, entre autres, L'Homme machine en 1748, L'Anti-Sénèque ou le souverain bien en 1750, L'Art de jouir en 1751, Le Petit Homme à grande queue en 1751.

v La Mettrie, sceptique, avait dédié en termes amicaux son Homme machine au pieux Haller qui avait protesté courtoisement en disant qu'il ne le connaissait pas. Alors, dans l'Art de jouir et dans Le Petit homme, La Mettrie avait parlé de prétendues grivoiseries du sérieux Haller, qui adressa une très digne lettre de protestation à Maupertuis . Celui-ci répondit que ces « plaisanteries » n'avaient pu nuire à Haller.

vi Swift écrivit en 1709 l'Account of the death of mr Partidge the almanach-maker.

vii Cf. lettre à d'Alembert du 9 septembre.

Hérésiarque, hérésie : http://fr.wikipedia.org/wiki/H%C3%A9r%C3%A9siarque

viii Début du Dictionnaire philosophique ? L'article Abraham sera envoyé au roi vers octobre.

ix Au cours d'un souper, Frédéric aurait conté « l'histoire de Gustave Vasa avec une éloquence si animée » que V* lui demanda de la conter en vers.

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05/09/2010 | Lien permanent

si les dépenses immenses d'une guerre juste, mais ruineuse, absorbent les revenus de l'État, ni M. de Silhouette, ni Pop

...  The End : https://www.youtube.com/watch?v=ayo75QnDnss

Michel Sapin n'est pas un Silhouette, et Jim Morrison n'est pas Pope (pas pope du tout, même ! ), et de nos jours les mêmes causes -les guerres-, donnent les mêmes effets qu'au XVIIIè siècle, des ruines .

Cette guerre qui pourrait être juste, contre les djihadistes , pour tenter de sauver leurs victimes, est au fond aussi bâtarde que tous les autres conflits, on va en être réduit à fournir des armes, -US et autres-, à des Kurdes pour lutter contre ceux qui possèdent déjà cet arsenal sophistiqué fourni involontairement par les mêmes marchands . Je tiens le pari (triste pari) que ces "braves Kurdes", une fois éliminés les djihadistes, retourneront les armes contre le pouvoir irakien pour faire valoir leurs droits , avoir leur part (la plus grosse possible) du gâteau territorial . On n'est pas près de quitter le regard sur cette poudrière .

 "En cas de guerre, voici ce qui vous resterait ! "

 michel-sapin.jpg

 

« A Pierre-Robert Le Cornier de CIDEVILLE.
Aux Délices, 29 juin [1759].
Eh bien ! mon cher ami, vous êtes donc revenu à vos moutons 1; mais vous les quittez tous les ans, et je n'abandonne jamais les miens, quoiqu'ils ne soient pas si gras que les vôtres.
Vous êtes enthousiasmé, avec raison, de notre ministre des finances, et de Mlle Dubois 2; on dit grand bien de l'un et de l'autre.
Je suis bien aise de voir un homme de lettres contrôleur général. Il a traduit un Warburton 3 qui vous démontre net que jamais les lois de Moïse n'ont laissé seulement soupçonner l'immortalité de l'âme. Il a traduit le Tout est bien 4, mais quand dirons-nous : Tout n'est pas mal ? Le génie de M. de Silhouette est anglais, calculateur, et courageux; mais, si on nous prend des Guadeloupe 5, si ces maudits Anglais ont plus de vaisseaux que nous, et meilleurs; si les frais de la visite qu'on veut leur rendre sont perdus : si les dépenses immenses d'une guerre juste, mais ruineuse, absorbent les revenus de l'État, ni M. de Silhouette, ni Pope, n'y pourront suffire.
J'ai pris le parti de mettre une partie de ma fortune en terres; le roi de Prusse ne les saccagera pas, et elles porteront toujours quelques grains. Les biens en papier dépendent de la fortune, ceux de la terre ne dépendent que de Dieu. Si vous gouvernez votre Launai, vous savez que cette occupation emporte un peu de temps ; mais avouez qu'on en perd à Paris bien davantage. Je conduis tout le détail de trois terres presque contiguës à mon ermitage des Délices ; j'ai l'insolence de bâtir un château dans le goût italien, nel gran gusto 6; cela n'empêchera pas, mon ancien ami, que vous n'ayez votre Pierre le Grand, et une tragédie d'un goût un peu nouveau.
Puisque Gresset a renoncé à embellir la scène, il faut bien que je la gâte. Je me damne, il est vrai ; cela est honteux à mon âge; mais j'aime passionnément à me damner. Vous connaissez sans doute l'épigramme de Piron sur ce fanatique orgueilleux de Gresset.7 Qu'elle est jolie ! qu'elle est bien faite ! que l'insolent ex-jésuite est bien puni! Et que dites-vous du révérend père Poignardini-Malagrida 8, qu'on prétend avoir été loyalement brûlé à Lisbonne? Malheureusement ces nouvelles viennent des jansénistes. Qu'on les brûle ou qu'on les canonise, peu m'importe, à moi patriarche, qui ne connais plus que mes troupeaux, et qui ne suis point de leurs ouailles.
Savez-vous que le roi m'a donné de belles lettres patentes, par lesquelles mes terres sont conservées dans leurs anciens privilèges ? Et ces privilèges sont de ne rien payer du tout, d'être parfaitement libre. Y a-t-il un état plus heureux ? Je me trouve entre la France et la Suisse, sans dépendre ni de l'une ni de l'autre. La grâce du roi est pour Mme Denis et pour moi. Tout cela serait bon si on digérait. Vous digérez, mon cher ami ; mon estomac est déplorable ; spiritus quidem promptus est, caro autem infirma 9. Mon cœur est toujours à vous.

V. »

1 Cette lettre répond à celle de juin 1759 où Cideville dit : « Je pars mardi pour ma province … J'écrirai de mon village à Mme Denis ... »

2. Mlle Dubois, née vers 1741, débuta le 30 mai 1759, fut reçue en 1760, se retira en 1773, et mourut de la petite vérole en 1779, laissant, dit-on, vingt ou vingt-cinq mille livres de rente.

« J'aurais dû vous dire que Mlle Dubois, fille de l'acteur, grande, bien faite, avec la plus belle voix du monde, et dix-sept ans, est une copie de Mlle Clairon, et fait espérer à son début qu'elle égalera bientôt sa maîtresse . »(ibid)

Une partie de la lettre de Cideville développe des points d'actualité, auxquels répond ici V* , en J'aurai dû […] et J'aurai pu […] , pour expliquer enfin : « Je ne vous ai point fait part de toutes ces belles choses, 1° parce que je sais que d'Argental et Thieriot vous en instruisent toutes les semaines, 2° parce que j'hésite toujours à faire perdre en lisant et en répondant à mes lettres un temps que vous employez bien mieux pour votre gloire, la nôtre et nos plaisirs ; il est contre l'intérêt du bien public […] d'interrompre l'auteur admirable de la vie du czar, du Siècle de Louis XIV, de la Mort de Socrate [...] » Cette lettre répond manifestement à la suggestion de Mme Denis, dans sa lettre du 8 juin 1759, dont on a donné le texte à propos de la lettre du 3 juin 1759 à de Bussy :http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2014/07/24/sa-parole-d-honneur-ce-qui-est-comme-vous-savez-en-fait-de-traite-un-pacte.html

4 Essai sur l'Homme, par Pope, traduit de l'anglais en français, 1736, in-12. Voir lettre du 11 mars 1759 citée ci dessus .

5 Les Anglais venaient de s'emparer de la Guadeloupe qu'ils garderont jusqu'en 1763 .Voir : http://fr.wikipedia.org/wiki/Invasion_de_la_Guadeloupe_%281759%29

6 Dans le grand genre .

7Voir : http://www.cubra.nl/PM/Gresset/Gresset_Lenel_Voltaire/1889_Lenel_Voltaire-et-Gresset_HPM.pdf

En France, on fait , par un plaisant moyen,

Taire un auteur qui d'écrits nous assomme;

Dans un fauteuil d'académicien,

Lui quarantième, on fait asseoir mon homme:

Lors il s'endort et ne fait plus qu'un somme;

Plus n'en avez prose ni madrigal;

Au bel esprit ce fauteuil est , en somme,

Ce qu'à l'amour est le lit conjugal.

8 Voir tome XV, page 397 : http://fr.wikisource.org/wiki/Page:Voltaire_-_%C5%92uvres_compl%C3%A8tes_Garnier_tome15.djvu/407

Jeu de mot sur le nom de Malagrida que V* semble enfin connaître exactement ; voir lettre de février 1759 à François Tronchin : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2014/03/20/tachez-de-nous-honorer-dimanche-de-votre-presence-reelle-5327905.html

9 L'esprit est prompt, mais la chair est faible ; Matthieu, XXVI, 41 .

 

 

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11/08/2014 | Lien permanent

Quel est le père qui voulût qu’on coupât les pieds de son fils ?

-Et si je pétais un peu les plombs ?

-Non, pas ce soir, pas devant tout le monde quand même !

-OK ! alors braillez avec moi : http://www.youtube.com/watch?v=HesqzeopgEg&feature=re... et vous verrez que ça va mieux après (et même pendant ). Il n y a pas de raison que je sois le seul à avoir cette chanson qui trotte (ou plutôt galope ) dans la tête .

Et comme je suis encore un adepte de la galette de vinyl , en voici quelques uns qui m'en ont mis plein les yeux : http://www.koreus.com/video/vinyle-freestyle.html

 

 

 

 

 

crash-of-the-titans.jpg

 

 

 

 

Tout ça n 'a rien à voir avec Volti me dites-vous !

Exactement ! fichtrement exact, mais je ne suis qu'un homme ... qui rêve d'une femme ...

 

 

 

 

 

 

 

 

« A Charles-Augustin Ferriol, comte d'Argental

et

 à Jeanne -Grâce Bosc du Bouchet, comtesse d'Argental

 

 

         Je réponds, ô mes anges gardiens, à votre bénéfique lettre dont Roscius [Lekain] a été le scribe, et je vous envoie la façon dont nous jouons toujours Zulime. Je peux vous répondre que cette fin est déchirante et que si on suit notre leçon on ne s’en trouvera pas mal.[Zulime sera reprise le 2 octobre à la Comédie française ; la dernière scène avait été écourtée lors des représentations de décembre 1761- janvier 1762 à la Comédie française ; on avait entre autres supprimé le : « J’en suis indigne. » dont V* était très fier.]

 

Ce n’est pas que j’aie jamais regardé Zulime comme une tragédie de premier ordre. Vous savez combien j’ai résisté à ceux qui avaient le malheur de la préférer à Tancrède qui est à mon gré un  ouvrage très théâtral, un véritable spectacle, et qui a en plus le mérite de l’invention et de la singularité, mérite que n’a point Zulime.[V* signale que Zulime ressemble à d’autres pièces : à Bajazet en particulier, à l’Ariane de Thomas Corneille , à l’Ines de Houdar de La motte, à la Callirhoé  de Pierre-Charles Roy ( et dans la version de 1739-1740, au Cid)].

 

Je vous supplie très instamment de vous opposer à cette fureur d’écourter toutes les fins de pièces. Il vaut bien mieux ne les point jouer. Quel est le père qui voulût qu’on coupât les pieds de son fils ?

 

Lekain m’a envoyé la façon dont il dit qu’on joue Zaïre ! [reprise le 6 février 1762] Cela est abominable. Pourquoi estropier ma pièce au bout de vingt ans ? Il me semble qu’il se prépare un siècle d’un goût bien dépravé. Je n’ai pas mal fait de renoncer au monde. Je ne regrette que vous dans Paris.

 

Je n’aurai M. le maréchal de Richelieu que dans quelques jours.[le 1er octobre]. Notre tripot ne laisse pas de nous donner de la peine. Ce n’est pas toujours une chose aisée de rassembler une quinzaine d’acteurs au pied du mont Jura, et il est encore plus difficile de conserver ses yeux et ses oreilles à soixante et huit ans passés avec un corps des plus minces et des plus frêles.

 

Je vous ai écrit sur les Calas. Je vous ai adressé mon petit compliment à M. le comte de Choiseul [le 6 septembre V* avait félicité Choiseul de vouloir faire la paix : « les voix de beaucoup d’étrangers … disent qu’on doit vous bénir si vous faites la paix à quelque prix que ce soit. Permettez-moi donc … de vous faire mon compliment. Je suis comme le public, j’aime beaucoup mieux la paix que le Canada, et je crois que la France peut être heureuse  sans Québec. Vous nous donnez précisément ce dont nous avons besoin. ». Des préliminaires de paix franco-anglo-espagnols vont être signés en octobre. La paix en Allemagne ne se fera qu’en février 1763.]. Vous ne m’avez point dit s’il en est bien mécontent.

 

Je vous ai adressé un petit mémoire très politique qui ne me regarde pas.[le 23 septembre V* fait proposer par les d’Argental au comte de Choiseul l’entremise d’un membre de la famille Tronchin (dont il répond), beau-frère du secrétaire de l’ambassade anglaise qui « est … l’âme unique de cette négociation » qui « peut avoir quelques épines ».]

 

Je suis un peu en peine de mon impératrice Catherine. Vous savez qu’elle m’a engagé à obtenir des encyclopédistes persécutés par cet Omer de venir  imprimer leur dictionnaire chez elle [à Diderot le 25 septembre , il écrit : « M. de Shouvalov me charge d’obtenir de vous que la Russie soit honorée de l’impression de votre Encyclopédie… Je doute que vos engagements pris à Paris vous permettent de faire à Riga la faveur qu’on demande ; mais goûtez la consolation et l’honneur d’être recherché par une héroïne tandis que des Chaumeix, de Berthier et des Omer osent vous persécuter. »]. Ce soufflet donné aux sots et aux fripons du fond de la Scythie était pour moi une grande consolation, et devait vous plaire. Mais je crains bien qu’Ivan ne détrône notre bienfaitrice [Ivan, petit neveu de l’impératrice Anne qui l’avait déclaré son successeur ; il fut emprisonné par Elisabeth, et à nouveau par Catherine.], et que ce jeune Russe élevé en russe, chez des moines russes, ne soit point du tout philosophe.

 

Je vous conjure, mes divins anges, de me dire ce que vous savez de ma Catherine.

 

Je baise le bout de vos ailes plus que jamais.

 

 

V.

28 septembre 1762. »

http://www.youtube.com/watch?v=OGWfLiEoG98&NR=1

Qui ne l'a jamais chanté ?

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29/09/2009 | Lien permanent

Quand tout le parterre crierait que c’est moi, il faut dire qu’il n’en est rien.

Quinault_by_Pirodon_after_Quentin_de_La_Tour.jpg
Pour ceux qui suivent un peu mes élucubrations, ne voyez dans cette illustration que le goût pour la vérité historique toute nue, -ou un peu, il faut bien garder un peu de mystère, n'est-ce pas mesdames- et le souci de la présentation d'une damoiselle qui fit de l'effet sur Volti.:
"Charmante Thalie,"
persiste et signe ...

« A Jeanne-Françoise Quinault

 

Charmante Thalie, j’ai bien peur que l’Enfant prod[igue] ne soit bientôt enterré avec la chienne noire, mais il n’y a ni ouvrage ni chien qui puisse durer    autant que ma tendre reconnaissance et mon attachement pour vous .

 

                            Vous pourriez engager M. de Ponde [M. de Pont de Veyle ; M. d’Argental] ou M. Dar, à m’envoyer par la poste le pièce telle qu’on la joue [la première avait eu lieu le 10 octobre]. Ils sont à portée de faire contresigner le paquet, et on a le plaisir d’avoir son enfant au bout de deux jours. Sinon je vous supplierais de l’envoyer à  cet avocat Robert qui va toujours partir pour Cirey . Il faudrait avoir la bonté de mettre l’adresse à Mme la marquise du Châtelet.

 

                            Je ne connais point du tout Mlles Fessard . Je n’ai point écrit à Mme la duchesse de Saint-P. [De Saint-Pierre . Mlles Fessard et la duchesse de Saint-Pierre disent que son Enfant prodigue est de lui .] depuis mon départ. Je n’ai dit mon secret à personne [ La pièce avait été jouée anonymement et sans être annoncée ; c’est Britannicus qui était inscrit au programme ( il n’avait pu être joué suite à la maladie d’un acteur)]. Niez toujours fort et ferme, quand tout le parterre crierait que c’est moi, il faut dire qu’il n’en est rien.

 

                            Si la pièce n’est ni digne de tant de bontés de votre part, ni utile aux comédiens, ni flatteuse pour son auteur, du moins j’en aurai tiré un avantage, qui m’est plus cher que les plus grands succès, j’aurai connu tout ce que vous valez dans le commerce de la vie, et combien vous êtes au dessus de tous les rôles que vous embellissez, et de tous les auteurs que vous faites valoir.

 

                            Quoi ! aimable Thalie, une chienne noire vient accoucher chez vous ! Voilà la plus belle nouvelle du monde. Je vous conjure de me retenir un chien et une chienne. J’espère que le père fera un jour dans Cirey beaucoup d’enfants à la sœur , et que dans peu d’années , nous aurons d’inceste en inceste une meute de petits noirs. Voilà la fable du pot au lait , et tout est pot au lait. L’Enfant prodigue est un de ces pots là. Votre amitié, vos bontés pour moi seront quelque chose de plus réel.

 

                            Adieu, divinité que j’ai habillée de crotte . Je vous jure de ne vous donner jamais de Croupillac [Personnage de la pièce . V* écrivait le 7 septembre : « Je vous demande bien pardon pour la Croupillac. Cette bégueule-là gâte à mon gré un ouvrage qui pourrait réussir. »] de ma vie.

 

                            Encore un petit mot . Le public est donc bien raffiné. Il trouve mauvais qu’il y ait du plaisant dans l’Enfant prod[igue] et s’il n’y en avait point eu il aurait dit : c’est une tragédie.

 

                            Encore un mot . Ce Rousseau est donc un grand faquin de vouloir bannir l’intérêt [Jean-Baptiste Rousseau a écrit une épître sur la comédie]. Le fat ! confondez le et continuez-moi vos bontés.

 

 

                            Voltaire

                            A Cirey ce 19 octobre 1736. »

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19/10/2009 | Lien permanent

Que peut la calomnie contre l’innocence ? La faire brûler quelquefois

J'ai choisi un titre (extrait de la lettre suivante) qui ne sera pas sans évoquer une actualité parfois révoltante . Il n'y a malheureusement que l'embarras du choix pour trouver des motifs légitimes  d' "élever la voix".

Je persiste et signe : "Volti je t'approuve".

Je termine à peine d'écrire ces mots que je me rends compte que je suis bien niais et en train ce prendre la grosse tête : approuver Volti, comme on pouvait trouver des arguments contre les siens dans le domaine de la recherche de la justice... Je me sens un peu ridicule. Passons...

Dimanche...

 Bonne et belle journée, animée par des visiteurs agréables.

Cette modeste page, commencée ce matin, n' a pu être achevée que maintenant que le château a rerouvé le calme et moi un peu ma voix.

Pour la première fois de la saison, j'ai apprécié la fraicheur des salles, je ne suis pas encore entrainé (et ma gentille collègue non plus) aux chaleurs estivales.

 

 

 

 

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« A Jean Le Rond d’Alembert

 

 

 

                            Il y a longtemps que le vieux solitaire n’a écrit à son grand et très cher philosophe. On lui a mandé que vous vous chargiez d’embellir une nouvelle édition de l’Encyclopédie [chez Panckoucke] : voilà un travail de trois ou quatre ans. Carpent ea poma nepotes [ce sont les petits enfants qui cueilleront les fruits].

                           

                            Il est bon, mon aimable sage, que vous sachiez qu’un M. de la Bastide, l’un des enfants perdus de la philosophie, a fait à Genève le petit livre ci-joint [les Réflexions philosophiques sur la marche de nos idées], dans lequel il y a une lettre à vous adressée [Lettre d’un avocat genevois à M. d’Alembert , de Paul-Henri Mallet], lettre qui n’est pas peut-être un chef-d’œuvre d’éloquence, mais qui est un monument de liberté. On débite hardiment ce livre dans Genève, et les prêtres de Baal n’osent parler. Il n’en est pas ainsi des prêtres savoyards. Le petit fils  de mon maçon, devenu évêque d’Annecy [Jean-Pierre Biord], n’a pas, comme vous savez, le mortier liant : c’est un drôle qui joint aux fureurs du fanatisme une friponnerie consommée, avec l’imbécillité d’un théologien né pour faire des cheminées ou pour les ramoner. Il a été porte-Dieu à Paris, décrété de prise de corps , ensuite vicaire, puis évêque. Ce scélérat a mis dans sa tête de faire de moi un martyr. Vous savez qu’il écrivit contre moi au roi, l’année passée [à propos du sermon fait par V* dans l’église de Ferney à Pâques 1768] ; mais ce que vous ne savez pas, c’est qu’il écrivit au Pantalon-Rezzonico [Pape Clément XIII ],Clement_XIII.jpg

 et qu’il employa en même temps la plume d’un ex-jésuite nommé Nonnotte [Nonnotte l’avait accusé auprès du pape d’avoir menti  en soutenant que Charlemagne n’avait jamais donné Ravenne à la Papauté ]. Il y eu un bref du pape dans lequel je suis très clairement désigné [V* y est désigné et déclaré porteur de plus d’une maladie incurable et menacé de mort subite], de sorte que je fus à la fois exposé à une lettre de cachet et à une excommunication majeure ; mais que peut la calomnie contre l’innocence ? La faire brûler quelquefois, me direz-vous ; oui, il y en a des exemples dans notre sainte et raisonnable religion ; mais n’ayant pas la vocation de martyre, j’ai pris le parti de m’en tenir au rôle de confesseur, après avoir été singulièrement confessé.

 

                            Or, voyez, je vous en prie, ce que c’est que les fraudes pieuses. Je reçois dans mon lit le saint viatique que m’apporte mon curé devant tous les coqs de ma paroisse ; je déclare, ayant Dieu dans ma bouche, que l’évêque d’Annecy est un calomniateur, et j’en passe acte par devant notaire : voilà mon maçon d’Annecy furieux, désespéré comme un damné, menaçant mon bon curé, mon pieux confesseur et mon notaire. Que font-ils ? Ils s’assemblent secrètement au bout de quinze jours, et ils dressent un acte dans lequel ils assurent par serment qu’ils m’ont entendu faire une profession de foi, non pas celle du vicaire savoyard, mais celle de tous les curés de Savoie (elle est en effet du style d’un ramoneur). Ils envoient cet acte au maçon sans m’en rien dire, et viennent ensuite me conjurer de ne les  point désavouer. Ils conviennent qu’ils ont fait un faux serment pour tirer leur épingle du jeu. Je leur remontre qu’ils se damnent, je leur donne pour boire, et ils sont contents.

 

 

                            Cependant ce polisson d’évêque, à qui je n’ai pas donné pour boire, jure toujours comme un diable qu’il me fera brûler dans ce monde –ci et dans l’autre. Je mets tout cela aux pieds de mon crucifix ; et pour n’être point brûlé, je fais provision d’eau bénite. Il prétend m’accuser juridiquement d’avoir écrit deux livres brûlables, l’un qui est publiquement reconnu en Angleterre pour être de milord Bolingbroke [l’Examen important de milord Bolingbroke, publié par V* en 1767]; l’autre la Théologie portative [du baron d’Holbach] que vous connaissez, ouvrage à mon gré très plaisant, auquel je n’ai assurément nulle part , ouvrage que je serais très fâché d’avoir fait, et que je voudrais bien avoir été capable de faire .

 

                            Quoique cet énergumène soit Savoyard et moi Français, cependant il peut me nuire beaucoup, et je ne puis  que le rendre odieux et ridicule : ce n’est pas jouer à un jeu égal. Toutefois je ne perdrai pas la partie ; car heureusement nous sommes au XVIIIème siècle et le maroufle croit encore être au XIVème. Vous avez encore à Paris des gens de ce temps là ; c’est sur quoi nous gémissons. Il est dur d’être borné aux gémissements ; mais il faut au moins qu’ils se fassent entendre, et que les bœufs-tigres [comme Pasquier qui obtient des condamnations au parlement] frémissent. On ne peut élever trop haut sa voix en faveur de l’innocence opprimée.

 

                            On dit que nous aurons bientôt des choses très curieuses qui pourront faire beaucoup de bien, et auxquelles il faudra que les gens de lettres s’intéressent ; j’entends les gens de lettres qui méritent ce nom. Vous qui êtes à leur tête, mon cher ami, priez Dieu que le diable soit écrasé, et mettez, autant que la prudence le permet, votre main à ce très puissant saint œuvre.

 

                            Je vous embrasse bien tendrement et ne me console point de finir ma vie sans vous revoir.

 

 

                            Voltaire

                            24 de mai 1769. »

 

 

PS.-

Un petit salut très personnel à celle qui a eu la faiblesse gentillesse de prendre l'adresse de mon blog ! J'espère qu'il ne vous lassera point .... (à la ligne !).

Sinon dites-le moi . J'ose penser que tout n'est pas perdu et que je peux encore m'améliorer.

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C’est un malheur attaché au dangereux avantage d’une célébrité que je maudis. Quand on est un homme public, il faut être

... No comment . Valable pour vous aussi mesdames .

Que pensent les enfants des célébrités françaises ? - La Maison des  Maternelles - Extrait La maison des maternelles en streaming | France tv

https://www.francetvinfo.fr/culture/arts-expos/trombinosc...

 

 

« A Louis-François-Armand du Plessis, duc de Richelieu

28 octobre [1766] 1

En vérité, monseigneur, vous m’avez écrit une lettre admirable. Vous avez raison en tout. Votre esprit est digne de votre cœur. Vous voyez les choses précisément comme elles sont, ce qui est bien rare. Pourquoi n’êtes-vous pas du Conseil ? vous y opineriez comme vous avez combattu. C’est la seule chose qui manque à votre brillante carrière.

Je n’ai point voulu écrire à mon héros avant de connaître un peu son protégé 2. Il a très peu de goût pour le christianisme. Je ne sais si vous lui en ferez un crime. Quant à moi, je lui ai fortement représenté la nécessité de reconnaître un dieu vengeur du vice, et rémunérateur de la vertu. Je l’ai heureusement trouvé convaincu de ces vérités, repentant de ses fautes, pénétré de vos bontés passées et à venir. Il a infiniment d’esprit, une grande lecture, une imagination toute de feu, une mémoire qui tient du prodige, une pétulance et une étourderie bien plus grandes. Mais il n’est question que de cultiver et corriger. Laissez-moi faire. Vous étiez très bon physionomiste il y a quinze ans, lorsque vous prédites qu’il serait un grand sujet en bien ou en mal , car son cœur est aussi susceptible de l’un que de l’autre. J’espère le déterminer au premier.

Il y a quelque temps qu’il alla voir Mme la générale de Donop, veuve du premier ministre de Hesse, dont le château est à deux lieues de chez moi. Son esprit et sa figure lui donnèrent un accès facile auprès de cette dame, avec qui il soupe souvent. S’il n’y couche pas, c’est que cette jeune veuve a plus de soixante-dix ans, et que ses femmes de chambre en ont autant. Il y est fêté, et cette bonne dame a la complaisance de l’appeler Monsieur le marquis tout comme le petit Villette. Je n’ai pu, aussitôt son arrivée, le faire manger à ma table, parce que j’avais alors à la maison des personnes à qui je devais du respect ; et je vous dirai que depuis plus de quinze jours ma déplorable santé me condamne à la solitude, quand mes moines sont au réfectoire ; et je crains fort qu’après avoir mangé et soupé tête à tête avec des générales, il ne dédaigne la table d’un pauvre citadin, dont la maison n’est pas celle d’un gouverneur de province. Au reste, mon secrétaire et sa femme, avec qui Galien mange, sont de très bonne famille. Enfin vous ne m’aviez pas ordonné de le faire manger à la table de Mme Denis. Il a bien envie de mettre en œuvre les recherches qu’il a faites sur la province de Dauphiné, et d’en donner une petite histoire dans le goût du président Hénault : mais je ne sais rien ou pas grand’chose dans ma bibliothèque qui puisse seconder son envie, et il n’a apporté de Paris que les Amours du père La Chaise 3, pour commencer son ouvrage, qui, étant fait sous mes yeux, et vous étant dédié par votre petit élève, pourrait l’annoncer avantageusement dans le monde. Ses parents sont auprès de Grenoble, où il peut les voir, et acheter à peu de frais le peu de livres qui lui sont nécessaires. Il m’a dit qu’il vous en écrivait ; j’attends vos ordres là-dessus avant de rien faire. Cet enfant aurait besoin de quelques petits secours pour son entretien. J’ai cru voir par votre lettre que votre intention était que je les lui donnasse. Faites-moi connaître vos ordres là-dessus, je les suivrai ponctuellement. Il faut avouer que ce que vous avez fait pour lui depuis quinze ans est une des belles actions de votre vie. Vous devez le regarder comme un dépôt confié à mes soins, comme votre futur secrétaire. Il est très en état d’en devenir un du premier ordre. L’esprit est une grande ressource. Comme je vous instruirai exactement de la manière dont il tournera, vous ne lui ferez pas sentir que vous êtes instruit de rien par mon canal. Il n’aurait plus de confiance en moi, et il en a beaucoup, car il me dit tout ce qu’il pense. Mais, avant de penser à ses fautes, qui ne sont encore qu’idéales, je vais vous parler des miennes, qui sont réelles, et qui seraient bien plus grandes encore si je tenais en effet école de raison. Mais on m’impute tous les jours des livres auxquels je n’ai pas la moindre part, et que même je n’ai pas lus. L’indiscrétion de ceux qui me viennent voir relève toutes mes paroles. C’est un malheur attaché au dangereux avantage d’une célébrité que je maudis. Quand on est un homme public, il faut être un homme puissant, ou l’on est écrasé de tous les cotés. J’ai des protecteurs dans toute l’Europe, à commencer par le roi de Prusse, qui est revenu à moi entièrement ; mais je me flatte que je n’aurai aucun besoin de ces appuis . Je crois avoir pris mes mesures pour mourir tranquille.

Je conviens de tout ce que vous me dites sur ces plats huguenots et sur leurs impertinentes assemblées. Savez-vous bien qu’ils m’aiment à la folie, et que, si j’étais parmi eux, j’en ferais ce que je voudrais ? Cela paraît ridicule, mais je ne désespérerais pas de les empêcher d’aller au désert. À l’égard de cette pauvre famille d’Espinas 4, voyez ce que vous pouvez faire sans compromettre votre crédit. Il me semble que quand on délivre un homme des galères, il ne faut pas le condamner à mourir de faim. On doit faire grâce entière. Il faut lui rendre son bien. J’ose encore vous conjurer de dire un mot à M. de Saint-Florentin. Vous ne lui direz pas sans doute que c’est moi qui vous en ai supplié.

Me permettez-vous de mettre dans votre paquet, qui est déjà bien long, un petit mot pour Mme de Saint-Julien ?5

Agréez mon profond respect et mon attachement inviolable.

V. »

1 Edition Supplément au recueil, II, 49-52.

3 L'édition Garnier dit : C’est le second volume de l’Histoire du Père La Chaise, 1696, deux vol. in-12 .

Voir  l'édition Imprimeurs imaginaires et libraires supposés : étude bibliographique ; suivie de recherches sur quelques ouvrages imprimés avec des indications fictives de lieux ou avec des dates singulières / par Gustave Brunet   qui indique : «  Histoire secrète des amours du Père La Chaise. C'est un roman. La partie politique de la vie du célèbre confesseur de Louis XIV, publiée peu de temps avant, est tout aussi dénuée de vérité historique. Le tout, réimprimé sous le titre d'Histoire du Père la Chaise, forme les deux premiers volumes du recueil connu sous le titre bizarre de Jean danse mieux que Pierre; Pierre danse mieux que Jean. Cologne, 1719. »

Cet écrit n'a pas été identifié à coup sûr, quoique plusieurs suggestions soient présentées par Georges R . Havens « Voltaire's L'Ingénu », Romanic review, 1972 . Les satires contre le P. La Chaise ne sont pas en petit nombre : voir https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k1133908/texteBrut

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27/01/2022 | Lien permanent

toutes les querelles de cette espèce ont commencé par des gens oisifs et qui étaient à leur aise ; quand la populace se

Note rédigée et mise en ligne le 12 juin 2011 .

 

 

populace.jpg

« A Etienne-Noël Damilaville

 

1 avril 1766

 

Le Philosophe sans le savoir 1, mon cher ami , n'est pas à la vérité une pièce faite pour être relue, mais bien pour être rejouée . Jamais pièce, à mon gré, n'a dû favoriser davantage le jeu des acteurs, et il faut que l'auteur ait une parfaite connaissance de ce qui doit plaire sur le théâtre, mais on ne relit que les ouvrages remplis de belles tirades, de sentences ingénieuses et vraies, en un mot que des choses éloquentes et intéressantes .

 

Je crois que nous ne nous entendons pas sur l'article du peuple que vous croyez digne d'être instruit 2. J'entends par peuple la populace qui n'a que ses bras pour vivre . Je doute que cet ordre de citoyens ait jamais le temps ou la capacité de s'instruire, ils mourraient de faim avant de devenir philosophes, il me parait important qu’il y ait des gueux ignorants . Si vous faisiez valoir comme moi une terre, et si vous aviez des charrues vous seriez bien de mon avis, ce n'est pas le manœuvre qu'il faut instruire, c'est le bon bourgeois, c'est l'habitant des villes, cette entreprise est assez forte et assez grande . Il est vrai que Confucius a dit qu'il avait connu des gens incapables de sciences, mais aucun incapable de vertu ; mais il ne doit pas perdre son temps à examiner qui avait raison de Nestorius ou de Cyrille, d'Eusèbe ou d'Athanase, de Jansénius ou de Molina, de Zwingle ou Œcolampade, et plût à Dieu qu'il n'y eût jamais eu de guerre de religion, nous n'aurions jamais eu de St Barthélémy, toutes les querelles de cette espèce ont commencé par des gens oisifs et qui étaient à leur aise ; quand la populace se mêle de raisonner, tout est perdu . Je suis de l'avis de ceux qui veulent faire de bons laboureurs des enfants trouvés 3, au lieu d'en faire des théologiens ; au reste, il faudrait un livre pour approfondir cette question, et j'ai à peine le temps, mon cher ami, de vous écrire une petite lettre .

 

Je vous prie de vouloir bien me faire un plaisir, c'est d'envoyer l'édition complète de Cramer à M. de La Harpe ; ce n'est pas qu'assurément je prétende lui donner des modèles de tragédies ; mais je suis bien aise de lui montrer quelques petites attentions dans son malheur 4 en cas que je ne lui aie pas déjà fait ce présent, car il me vient un scrupule en vous écrivant . Gardez donc l'exemplaire, mon cher ami, jusqu'à ce que je sois instruit s'il en a eu de ma part .

 

Je suis beaucoup plus inquiet du mémoire pour les Sirven 5, je vous supplie de m'en dire des nouvelles . Je vais faire retirer les lettres pour M. d'Alembert 6, qui probablement ne pourront partir que vendredi prochain 4 avril . J'ai été si malade que je n'ai pu vous écrire la poste dernière .

 

Je n'ai point reçu le panégyrique fait par M. Thomas 7. Surement on fait examiner secrètement le Dictionnaire des sciences 8, puisqu'il n'est pas encore délivré aux souscripteurs . Mais qui sont les examinateurs en état d'en rendre un compte fidèle ? Faudrait-il qu'un scrupule mal fondé ou la malignité d'un pédant fit perdre aux souscripteurs leur argent, et aux libraires leurs avances ? J’aimerais autant refuser le paiement d'une lettre de change, sous prétexte qu'on en pourrait abuser .

 

J'attends toujours quelque chose de Fréret 9. on dit que ma nièce de Florian passera son temps bien agréablement à Hornoy ; vous irez la voir, elle est bien heureuse . Adieu, mon très cher ami .

 

Je vous prie de me dire s'il y a eu en effet une troisième remontrance du parlement de Paris sur les affaires du parlement de Bretagne 10; je ne le crois pas, cela serait bien peu convenable . »


2 V* reviendra sur cette question le 13 avril : « Le bas peuple en vaudra certainement mieux quand les principaux citoyens cultiveront la sagesse et le vertu... » ; voir page 392 : http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k80037z/f397.image.r...

 

3 Idée du physiocrate François-Thomas Moreau de La Rochette, auquel V* écrira le 1er juin : « Il est vrai que j'avais fort applaudi à l'idée de rendre les enfants trouvés et ceux des pauvres utiles à l’État et à eux-mêmes . J'avais dessein d'en faire venir quelques uns chez moi pour les élever. » Moreau de La Rochette , inspecteur des pépinières royales, fit planter près de Melun une grande pépinière modèle où travaillaient des enfants trouvés.

http://fr.wikipedia.org/wiki/Fran%C3%A7ois-Thomas_Moreau_...

http://www.inrp.fr/edition-electronique/lodel/dictionnair...

4 La tragédie de La Harpe, Gustave Vasa, jouée le 3 mars 1766, fut un échec. Le 12 mars, à Damilaville : « Je plains ce pauvre La Harpe ... » ; page 378 : http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k80037z/f383.image.r...

Le 12 mai, à d'Argental : « La Harpe n'a pas pu trouver cinquante (écus d'un libraire ) pour son beau Gustave Vasa » ; page 405 : http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k80037z/f410.image.r...

5 Le mémoire d'Elie de Beaumont .

6Cette phrase est éclairée par la lettre du 5 à d'Alembert : « J'avais ordonné ... qu'on retirât toutes (les lettres) qui vous seraient adressées d'Italie . Je n'ai trouvé que celle-là dans mon paquet ( qu'il a décachetée par erreur et qu'il lui envoie ) »

7 Éloge de feu mgr le dauphin de France, 1766 . V* l'a reçu le 4 avril et il écrira le Petit commentaire sur l'éloge du dauphin de France par M. Thomas, ce qui n'est pas une critique ; voir page 237 : http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k800238/f242.tableDe...

8 L’Encyclopédie .

9 Examen critique des apologistes de la religion chrétienne, 1766 : http://www.archive.org/stream/examencritiquede00fruoft#pa...

Sur l'exemplaire que possédait V*, il a écrit : « Je ne crois pas que ce livre soit de M. Fréret, il est très dangereux pour la foi. » La copie de la lettre qui a été conservée porte « quelques choses ».

10 Dans son lit de justice du 3 mars, Louis XV avait affirmé l'autorité royale ; son discours fut publié sous le titre Réponse faite par le roi, tenant son parlement de paris, le 3 mars 1766, aux remontrances de ladite cour suprême sur ce qui s'est passé à Pau et en Bretagne, et V* en fit l'éloge à ses correspondants . Le parlement de Paris soutenait contre le duc d'Aiguillon, représentant du roi, (et contre le roi) le parlement de Bretagne et son procureur général La Chalotais, alors emprisonné . Voir lettre aux d'Argental du 27 novembre 1765 : page 306 : http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k80037z/f311.image.r...

Après le lit de justice le parlement de Paris ne dit mot .

 

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18/04/2011 | Lien permanent

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