Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Rechercher : Tâchez de vous procurer cet écrit; il n'est pas orthodoxe, mais il est très bien raisonné

Je suis encore obligé de vous importuner

... Résistons !

lucie aubrac résister.jpg

Plier, tomber, se redresser, se relever sans cesse, c'est la vie .

 

 

 

 

« A Jean-François Joly de Fleury

Aux Délices 3 mai 1760

Je suis encore obligé de vous importuner 1 pour vous dire que je ne reçois que dans le moment la copie de la lettre à vous écrite par M. de Courteilles le 26 mars 2.

Je trouve qu'il s'est glissé une petite méprise dans cette lettre . Il est dit que le seigneur de Tournay observe que le délit a été commis au lieu de La Perrière qui relève bien de sa terre, mais il n'est point haut justicier . Il faut que cette méprise vienne de mon avocat au conseil . Il est de notoriété publique que je ne suis point seigneur de La Perrière . J'espère que cette petite inadvertance de mon avocat au conseil ne me nuira pas .

Le chapitre de Saint Victor auquel la seigneurie de Genève succéda affectait la souveraineté absolue sur tous ses fiefs, et ne relevait de personne du temps que le pays de Gex appartenait aux ducs de Savoie . Aussi lorsque les auteurs 3 de M. De Brosses achetèrent la juridiction de Tournay, sous les ducs de Savoie, il ne fût fait nulle mention de La Perrière qui ne dépendait pas des ducs de Savoie . Tout droit sur la Perrière comme sur les autres fiefs de Saint Victor a été cédé au roi, en 1749, et non au seigneur de Tournay . J'ai eu l'honneur monsieur de vous en administrer les preuves que j'ai pu avoir .

Le certificat en forme de la république ne peut être délivré que sur un ordre de vous, supposé qu'il en soit besoin . Si vous m'honorez de cet ordre, je requerrai de votre part la délivrance des actes qu'on ne peut donner à un particulier . Mais en attendant, monsieur, permettez-moi d'observer que si jamais les juges de Tournay avaient fait à La Perrière quelque acte de juridiction, quelque descente, quelque procédure (ce que je ne crois pas) ces actes seraient nuls de plein droit, soit avant , soit après 1749 .

Je suis avec beaucoup de respect

monsieur,

votre très humble et très obéissant serviteur

Voltaire »

2 C'est la lettre à laquelle répondra Joly de Fleury le 4 mai 1760 .

3 Ce terme d'ancienne jurisprudence désigne les personnes de qui l'on tient ses titres ou ses droits .

 

 

Lire la suite

03/05/2015 | Lien permanent

les Français parlent vite, et agissent lentement : leur vivacité est dans les propositions, et non dans l’action , témoi

... Sans vouloir être pessimiste, je dois reconnaître que l'ami Voltaire dirait encore la même chose de nos jours , si ce n'est pire tant la reculade semble être notre sport national dès que la moindre retouche aux sacro-saints avantages acquis est évoquée . Dites-moi si je me trompe !

Afficher l'image d'origine

On en a eu plus que pour notre argent avec les déclarations d'une mauvaise foi digne du Guiness book, hier, de la part des opposants au gouvernement , belle bande de chacals , plus forts en gueule  qu'en actions . Ces menteurs professionnels méritent des baffes, Jules Renard les a bien décrits .

 

 

 

« A Charles-Augustin Ferriol, comte d'Argental

et à

Jeanne-Grâce Bosc du Bouchet, comtesse d'Argental

Je reçois une lettre de mes anges, du 5è august, en revenant d’une représentation de Tancrède, que des comédiens de province nous ont donnée avec assez d’appareil. Je ne dis pas qu’ils aient tous joué comme mademoiselle Clairon ; mais nous avions un père qui faisait pleurer, et c’est ce que votre Brizard ne fera jamais. Ce père s'appelle Roqueville 1, et avec quelques coups de rabot, il serait fort supérieur à Sarrazin . Il faut pourtant qu’il y ait quelque chose de bon dans cette pièce ; car les hommes, les femmes, et les petits garçons fondaient en larmes. On l’a jouée, Dieu merci, comme je l’ai faite, et elle n’en a pas été plus mauvaise. Les Anglais mêmes pleuraient : nous ne devons plus songer qu’à les attendrir ; mais le petit  Bussy 2 n’est point du tout attendrissant.

Ô mes anges ! je vous prédis que Zulime fera pleurer aussi, malgré ce grand benêt de Ramire à qui je voudrais donner des nazardes.

Il faut que ce soit Fréron qui ait conservé ce vers, 

J’abjure un lâche amour qui me tient sous sa loi.

Madame Denis a toujours récité :

J’abjure un lâche amour qui vous ravit ma foi. 3

Pierre, que vous autres Français nommez le cruel 4, d’après les Italiens, n’était pas plus cruel qu’un autre. On lui donna ce sobriquet pour avoir fait pendre quelques prêtres qui le méritaient bien ; on l’accusa ensuite d’avoir empoisonné sa femme, qui était une grande catin. C’était un jeune homme fier, courageux, violent, passionné, actif, laborieux, un homme tel qu’il en faut au théâtre. Donnez-vous du temps, mes anges, pour cette pièce ; faites-moi vivre encore deux ans, et vous l’aurez.

Je vous remercie de tout mon cœur du Cid . Les comédiens sont des balourds de commencer la pièce par la querelle du comte et de don Diègue ; ils méritent le soufflet qu’on donne au vieux bonhomme, et il faut que ce soit à tour de bras. Comment ont-ils pu retrancher la première scène de Chimène et d’Elvire, sans laquelle il est impossible qu’on s’intéresse à un amour dont on n’aura

point entendu parler ?

Vous parlez quelquefois de fondements, mes anges, et même, permettez-moi de vous le dire, de fondements dont on peut très bien se passer, et qui servent plus à refroidir qu’à préparer 5: mais qu’y a-t-il de plus 6 nécessaire que de préparer les regrets et les larmes par l’exposition du plus tendre amour et des plus douces espérances, qui sont détruites tout d’un coup par cette querelle des deux pères  .

Je viens aux souscriptions. Je reçois, dans ce moment, un billet d’un conseiller  du roi, contrôleur des rentes, ainsi couché par écrit : 

Je retiens deux exemplaires, et paierai le prix qui sera fixé. Signé Bazard, 8è  août 1761. 

Voilà ce qui s’appelle entendre une affaire. Tout le monde doit en agir comme le sieur Bazard. Les Cramer verront comment ils arrangeront l’édition : ce qui est très sûr, c’est qu’ils en useront avec noblesse. Ce n’est point ici une souscription, c’est un avis que chaque particulier donne aux Cramer qu’il retient un exemplaire, s’il en a envie. Mon lot à moi c’est de bien travailler pour la gloire de Corneille et de ma nation.

Les particuliers auront l’exemplaire, soit in-4°, soit in-8°, pour la moitié moins qu’ils le payeraient chez quelque libraire de l’Europe que ce pût être. Le bénéfice pour mademoiselle Corneille ne viendra que de la générosité du roi, des princes, et des premières personnes de l’État, qui voudront favoriser une si noble entreprise. Mademoiselle Corneille a l’obligation à madame de Pompadour et à M. le duc de Choiseul des quatre cents louis que le roi veut bien donner ; mais elle doit être fort mécontente de M. le contrôleur-général, à qui j’ai donné de fort bons dîners aux Délices, et qui ne m’a point fait de réponse sur les quatre cents louis d’or. Je ne demande pas qu’on les paie d’avance ; mais j’écris à M. de Montmartel 7 pour lui demander quatre billets de cent louis chacun, payables à la réception du premier volume . Je ne m’embarquerai pas sans cette assurance ; je donne mon temps, mon travail, et mon argent ; il est juste qu’on me seconde, sans quoi il n’y a rien de fait. Je veux accoutumer ma nation à être du moins aussi noble que la nation anglaise, si elle n’est pas aussi brillante dans les quatre parties du monde. Surtout, avant de rien entreprendre, il me faut la sanction de l’Académie ; je vous envoie donc Cinna, mes chers anges, et je vous prie de le recommander à M. Duclos. Quand on m’aura renvoyé l’épître dédicatoire et les observations sur Cinna et les Horaces,  j’enverrai le reste. Je souhaite qu’on aille aussi vite que moi ; mais les Français parlent vite, et agissent lentement : leur vivacité est dans les propositions, et non dans l’action , témoin cent projets que j’ai vus commencés avec chaleur, et abandonnés avec dégoût.

O mes anges ! vous ne me parlez point de l’arrêt contre les jésuites 8 . Je l’ai eu sur-le-champ cet arrêt, et sans vous. Vous me dites un mot du petit Hurtaud, et rien de Pondichéri. J’avoue que le tripot est la plus belle chose du monde ; mais Pondichéri et les jésuites sont quelque chose. Vous me parlez de l’Enfant prodigue, que les comédiens ont gâté absolument, et de Nanine, qu’ils n’ont pu gâter parce que j’y étais. Donnons vite bien des comédies nouvelles ; car lorsque les jansénistes seront les maîtres, ils feront fermer les théâtres. Nous allons tomber de Charybde en Scylla . Ô le pauvre royaume ! ô la pauvre nation ! J’écris trop, et je n’ai pas le temps d’écrire.

Mes anges, je baise le bout de vos ailes.

V.

15è august 1761. »

1 Cettte phrase manque dans l'édition Kehl . On sait très peu de choses sur ce Roqueville ; voir l'ouvrage de Fuchs sur les comédiens de province, p. 180 : La vie théatrale en province lexique des troupes de comédiens .

2 Envoyé extraordinaire en Angleterre, chargé de négocier la paix à Londres ; voir lettre du 1er juin 1761 à Chennevières : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2016/05/01/j-ai-ete-accable-de-mille-petites-affaires-qui-font-mourir-e-5795742.html

5 Voir extraits d'une lettre de d'Argental sur Zulime de juillet 1761 ; voir lettre du 8 juillet 1761 à d'Argental .

6 Plus est ajouté par V* au dessus de la ligne .

7 Lettre non connue .

8 Le 6 août, le parlement fit brûler vingt-quatre gros volumes de théologiens jésuites.

 

Lire la suite

16/07/2016 | Lien permanent

Un petit singe, ignorant indocile, Au sourcil noir, au long et noir habit, Plus noir encore et de cœur et d'esprit, R

... Disent , -in petto-, Juppé, -à haute voix-, NKM, -mezzo voce- , Fillon.

L'identité du petit singe ne laissant aucun doute, j'en partage volontiers l'attribution avec vous . Comment est-ce Dieu possible d'avoir publié un auteur [à ce qu'il dit !] aussi  nul et aussi approximatif dans la relation du passé qu'il est minable dans les projets d'avenir .

Afficher l'image d'origine

 http://www.dailymotion.com/video/xcexcm_le-politique-desc...

 

« A Charles-Augustin Ferriol, comte d'Argental

et à

Jeanne-Grâce Bosc du Bouchet, comtesse d'Argental

Au château de Ferney en Bourgogne

par Genève 30è janvier 1761 1

Adorables anges, je demande grâce pour ce beau mot : s'il y sert Dieu c'est qu'il est exilé 2, car vous savez que d'ordinaire disgrâce engendre dévotion . Oui mort-D[...] je sers Dieu, car j'ai en horreur les jésuites et les jansénistes , car j'aime ma patrie, car je vais à la messe tous les dimanches, car j'établis des écoles, car je bâtis des églises, car je vais établir un hôpital, car il n'y a plus de pauvres chez moi, en dépit des commis des gabelles . Oui, je sers Dieu, je crois en Dieu et je veux qu'on le sache .

Vous n'êtes pas content du portrait du petit singe ? Eh bien en voici un autre :

 

Un petit singe, ignorant indocile,

Au sourcil noir, au long et noir habit,

Plus noir encore et de cœur et d'esprit,

Répand sur moi ses phrases et sa bile.

En grimaçant le monstre s'applaudit

D'être à la fois et Tersite et Zoïle.

Mais grâce au ciel il est un roi puissant,

Sage , éclairé etc.3

 

Le singe se reconnaitra s'il veut, je ne peux faire mieux pour quant à présent ; je n'ai que trois gardes ; si j'en avais davantage, je vous réponds que tous ces drôles s'en trouveraient mal . Il faut verser son sang pour servir ses amis, et pour se venger de ses ennemis, sans quoi on n'est pas digne d'être homme . Je mourrai en bravant tous ces ennemis du sens commun . S'ils ont le pouvoir (ce que je ne crois pas ) de me persécuter dans l'enceinte de quatre-vingt lieues de montagnes qui touchent au ciel, j'ai , Dieu merci, quarante-cinq mille livres de rente dans les pays étrangers ; et j'abandonnerai volontiers ce qui me reste en France pour aller mépriser ailleurs à mon aise, d'un souverain mépris, des bourgeois insolents 4, dont le roi est aussi mécontent que moi .

Pardonnez, mes divins anges à cet enthousiasme ; il est d'un cœur né sensible, et qui ne sait point haïr ne sait point aimer .

Venons à présent au tripot, et changeons de style .

Vous vous plaignez de n'avoir point Fanime . Quoi ! vous voulez donner tout de suite deux vieillards radoteurs qui grondent leurs filles ? N'avez-vous pas de honte ? Ne sentez-vous pas quelle prodigieuse différence il y a entre la fin de Tancrède et la fin de Fanime ? Attendez, vous dis-je, attendez Pâques fleuries . Je vous remercie bien humblement, bien tendrement, de toutes vos bontés charmantes, et de votre tasse pour la muse limonadière 5, et de la feuille de ce coquin de Fréron 6. Savez-vous bien que c'est là un libelle diffamatoire, personnel, et punissable ? Quoi ! il dira impunément que Mlle Corneille est élevée par un danseur de corde dans un bordel ! Quoi ! il empêchera une jeune personne qui a deux cents ans de noblesse, et qui porte le nom de Corneille, de se marier ! Quoi ! il outragera ma nièce qui seule prend soin de l'éducation de cette demoiselle ! Quoi ! il insultera le sieur L’Écluse, bourgeois de Paris, chirurgien-dentiste très estimé, qui, à la vérité, a fait une faute il y a trente ans, mais qui a une conduite très estimable, qui connait à peine Mlle Corneille, et qui depuis plus de quatre mois n'a mis le pied chez nous ! Il est à Genève où il exerce sa profession avec honneur, en attendant qu'il retourne en France où il est seigneur de paroisse . Mme Denis en écrit à monsieur le chancelier 7. Je vous prie d'en parler à M. le duc de Choiseul, à qui nous écrirons aussi . Il faut que mon procureur le poursuive criminellement au nom du père de Mlle Corneille ; c'est ce que je mande à M. Le Brun ; je vous supplie d'envoyer chercher le bonhomme, il a de l'honneur, il n'a qu'à signer un ordre au procureur . Je paierai bien volontiers tous les frais . Ce n'est pas vengeance ceci, ce n'est pas mauvaise humeur, c'est justice . Je ne veux point finir ma lettre par des idées tristes . Je vois d'ici Mlle Clairon enchanter tous les cœurs, et si les sifflets sont pour moi, les battements de mains sont pour elle . Je m'appelle Pancrace 8 mais je ne veux de ma vie gratter la porte d'aucun cabinet ; j'aimerais mieux gratter la terre . Mon seul malheur dans ce monde c'est de n'être pas dans votre cabinet pour manger avec vous du parmesan, pour boire, car j'aime à boire (comme vous savez) . Puissent les yeux de monsieur d'Argental ne pleurer qu'aux tragédies . Les miens pleurent d'une absence qu'un parti si triste, mais sagement pris, rend éternelle .

Une autre fois je vous parlerai du Droit du Seigneur, je ne peux vous parler aujourd'hui que des justes droits que vous avez sur mon âme .

Je suis malingre, j'ai dicté et peut-être avec mauvaise humeur . Excusez un vieillard vert .

V. »

 

1 L'édition de Kehl déforme cette lettre en y mêlant des fragments de la lettre du 28 janvier aux mêmes et en supprimant le passage sur Fréron et Mlle Corneille .

2 C'était à l'origine le dernier vers de l’Épître à Daphné .

3 Le texte finalement adopté pour le portrait de Omer Joly de Fleury dans l’Épître à Daphné est sensiblement différent de celui-ci : « Un petit singe, à face de Thersite,/ Au sourcil noir, à l’œil noir, au teint gris, / Bel esprit faux qui hait les bons esprits, / Fou sérieux que le bon sens irrite, / Écho des sots, trompette des pervers, / En prose dure insulte les beaux vers, / Poursuit le sage, et noircit le mérite. » ; http://www.theatre-classique.fr/pages/theorie/VOLTAIRE_EPITREDAPHNE.htm

4 Voir lettre du 16 décembre 1760 aux d'Argental .

6 Voir encore lettre du 14 janvier 1761 .

7 Lettre à Lamoignon, qui a certainement été rédigée par V* : « Ferney , 30 janvier [1761] / Monseigneur, je me joins au cri de la nation contre un homme qui la déshonore . Un nommé Fréron insulte toutes les familles ; il m'outrage personnellement, moi, Mlle Corneille, alliée de tout ce qu'il y a de plus grand en France, et portant un nom plus respectable que ses alliances . Je suis la veuve d'un gentilhomme mort au service du roi ; je prends soin de la vieillesse de mon oncle, qui a l'honneur d'être connu de vous . J'ai recueilli chez moi la petite-nièce du grand Corneille, et je me suis fait un honneur de présider à son éducation . Ce n'est pas au nommé Fréron, dont on tolère les impertinentes feuilles , sur des points de littérature, à oser entrer dans le secret des familles, à insulter la noblesse, et à noircir publiquement , de couleurs abominables, une bonne action qu'il est fait pour ignorer . Sa page 164 est un libelle diffamatoire ; nous en demandons justice, moi, Mlle Corneille, mon oncle, et un autre citoyen, tous également outragés . Si cette insolence n'était pas réprimée, il n'y aurait plus de familles en sûreté . J'ai l'honneur »   etc.

8 Ce mot est pris ici au sens de chicaneur, querelleur ; V* l'utilise encore plus péjorativement dans l’Épître à Daphné, 47 .

Lire la suite

30/01/2016 | Lien permanent

Que faut-il de mieux ?

... Vous ne direz pas le contraire, ô femmes de France ! votre ministre de la Santé a une géniale idée pour vous sauver et protéger le fruit de vos entrailles , à condition que vous soyez attentives avant d'acheter tout flacon tant soit peu alcoolisé .

https://www.francetvinfo.fr/sante/grossesse/video-zero-al...

 Résultat de recherche d'images pour "logo pour femmes enceintes sur bouteilles d'alcool"

Ce profil n'est pas sans me rappeler quelques piliers de comptoir masculins hors d'état de lire une quelconque étiquette

 

 

« A Charles Manoël de Végobre, avocat

à Genève

12è septembre 1763

Eh bien, monsieur, douterons-nous à présent que messieurs de Toulouse admettent des quarts de vérité ? Plût à Dieu qu'ils n'eussent fait qu'un quart d'injustice !

J'ai écrit à M. le maréchal de Richelieu, le plus fortement que j'ai pu, en faveur de M. Carbon 1. Je puis vous répondre de la protection de monsieur le maréchal . Que faut-il de mieux ? Je lui fais bien des compliments .

Comptez que je vous suis attaché pour ma vie avec les plus respectueux sentiments .

Voltaire. »

1 Deux Carbon, père et fils étaient tous deux membres du parlement de Toulouse .

Lire la suite

10/09/2018 | Lien permanent

bâtard du bâtard de Zoïle

... Zoïle envers les femmes , est-ce ainsi qu'on doit voir Gérard Depardieu ? Oui ! Sans circonstances atténuantes .

https://www.francetvinfo.fr/culture/cinema/depardieu/gera...

depardieu-mis-en-examen-pour-viol.jpg

 

 

 

« A Charles-Georges Fenouillot de Falbaire de Quingey

Au château de Ferney par Genève , 11 Avril 1768 1

Il ne vous manque plus rien, monsieur ; vous avez pour vous le public, et il n’y a contre vous que

Ce lourd Fréron diffamé par la ville,

Comme un bâtard du bâtard de Zoïle.

Je ne suis point du tout étonné que cet imbécile maroufle, l’opprobre des supérieurs qui le tolèrent, n’ait pas senti l’intérêt prodigieux qui règne dans votre ouvrage.

Les Frérons sont-ils faits pour sentir la nature 2 ?

Vous avez très bien fait d’ajouter à l’histoire du jeune Favre tout ce qui peut la rendre plus touchante. Le fait n’est pas précisément comme on le débite. S’il était tel, on n’aurait pas défendu à ce jeune homme, en le tirant des galères, d’approcher de Nîmes de plus de dix lieues. Je suis très instruit de toute cette affaire 3, puisqu’il y a longtemps que Fabre m’a fait prier d’écrire en sa faveur au commandant de la province 4, et j’ai pris cette liberté. Il vous devra beaucoup plus qu’à moi, puisque vous avez intéressé pour lui toute la nation . Je suis charmé que vous soyez lié avec M. de Marmontel . Il est mon ami depuis plus de vingt ans : c’est un des hommes qui méritent le plus l’estime du public et les aboiements des Frérons.

J’ai l’honneur d’être avec tous les sentiments que je vous dois, monsieur, votre, etc.

Voltaire. »

1 Copie par Fenouillot de Falbaire ; édition de Kehl.

Le manuscrit était envoyé aux éditeurs de Kehl avec une lettre de Fenouillot de Falbaire à Beaumarchais , datée « ce lundi 10 », dans laquelle il lui demandait de publier la note jointe en même temps que la lettre. Voici cette note que Beaumarchais ne publia pas :

«  M. de Voltaire avait été mal informé, et se trompe dans tout ce qu'il dit ici . L'histoire du héros de L’Honnête criminel est exactement telle qu'elle fut imprimée à la tête de la seconde édition que M. de Falbaire donna de cette pièce en mars 1768 . Tous les faits qu'on y rapporte sont consignés dans un mémoire que le premier consul de Nîmes venait de certifier véritable , d'après le témoignage de trois témoins oculaires entendus par lui-même, en présence de plusieurs magistrats ; et M. le maréchal prince de Beauvau, alors commandant en Languedoc, a entre les mains le certificat du sergent qui permit l'échange et reçut le fils à la place du père.

C’est lorsque l'ouvrage de M. de Falbaire eut donné de la célébrité à cette belle action et qu’elle fut bien constatée, que le roi réhabilita Fabre le 24 du même mois d'avril 1768 ; car cette jeune victime de l’amour filial et de l'intolérance religieuse ayant passé sept ans aux galères, n'en était sortie en 1762 qu'en vertu d'un simple brevet de congé, obtenu par l'entremise d'un jardinier de Mme la marquise de Pompadour ; et ce n'est point de Nîmes, mais de Paris et de tous les lieux où le Roi a fait son séjour, qu'il lui était selon l'usage, défendu d'approcher de plus de dix lieues . Les pièces originales, relatives à cette affaire, doivent être déposées à la bibliothèque du roi. »

Voir aussi la Correspondance littéraire, VII, 481-488

et : https://data.bnf.fr/fr/11902530/charles-georges_fenouillot_de_falbaire/

2 Adapté de Mérope, ac. IV, sc. 2 : « Ce n’est pas aux tyrans à sentir la nature. »

3 Voir note 1 ci-dessus.

4 Lettre non connue.

Lire la suite

11/12/2023 | Lien permanent

Il n'y a guère que maître Aliboron, dit Fréron, dont on ne parle pas

... Quelqu'un peut-il me dire pourquoi cet individu ne vient pas se faire voir comme tous les autres guignols politicards au Salon de l'Agriculture ?

Voire ! si quelque journaliste avait pour/contre eux autant de verve que Voltaire ; petit exemple , vous remplacez Fréron par tel gugusse qui vous déplait : https://www.poetica.fr/poeme-510/voltaire-les-freron/

aliborons-et-demagogues.jpg

 

 

 

« A Charles-Joseph Panckoucke

27 juillet 1768 1

[Lui demande de publier une nouvelle édition du Siècle de Louis XIV et de Louis XV  ] Il y a une notice raisonnée de tous les savants et de tous les artistes célèbres, qui fera plaisir aux intéressés . J'ai tâché de rendre justice à tous ceux qui ont honoré les lettres . Il n'y a guère que maître Aliboron, dit Fréron, dont on ne parle pas […]. »

1 Le manuscrit olographe de trois pages est passé à la vente Reynart, le 28 mai 1879 .

Lire la suite

29/02/2024 | Lien permanent

ma colonie vient de faire partir encore une énorme caisse de montres. J’ai extrêmement grondé ces pauvres artistes ; ils

 

montre- dufour et ceret.jpg

http://www.youtube.com/watch?v=cVI9xLHL17Q&feature=re...

http://www.youtube.com/watch?v=Q-LEReK3YDY&feature=re...

montre larchevesque ferney.jpg

Voir :

http://www.worldtempus.com/fr/encyclopedie/index-encyclop...

 

 

 

« A Catherine II, impératrice de Russie

 

A Ferney 19è juin 1771

 

Madame,

 

Sur la nouvelle d’une paix prochaine entre Votre Majesté impériale et sa hautesse Moustapha, j’ai renoncé à tous mes projets de guerre et de destruction, et je me suis mis à relire votre Instruction pour le code de vos lois 1. Cette lecture m’a fait encore plus d’effet que les premières. Je regarde cet écrit comme le plus beau monument du siècle. Il vous donnera plus de gloire que dix batailles sur les bords du Danube, car enfin c’est votre ouvrage . Votre génie l’a conçu, votre belle main l’a écrit ; et ce n’est pas votre main qui a tué des Turcs. Je supplie Votre Majesté, si elle fait la paix, de garder Taganrock 2, que vous dites être un si beau climat, afin que je puisse m’y aller établir pour y achever ma vie, sans voir toujours des neiges comme au mont Jura. Pourvu qu’on soit à l’abri du vent du nord à Taganrock, je suis content.

 

J’apprends dans ce moment que ma colonie vient de faire partir encore une énorme caisse de montres. J’ai extrêmement grondé ces pauvres artistes ; ils ont trop abusé de vos bontés ; l’émulation les a fait aller trop loin. Au lieu d’envoyer des montres pour trois ou quatre milliers de roubles tout au plus, comme je le leur avais expressément recommandé, ils en ont envoyé pour environ huit mille : cela est très indiscret. Je ne crois pas que Votre Majesté ait intention de donner tant de montres aux Turcs, quoiqu’ils les aiment beaucoup : mais voici, Madame, ce que vous pouvez faire. Il y en a de très belles avec votre portrait, et aucune n’est chère. Vous pouvez en prendre pour trois à quatre mille roubles, qui serviront à faire vos présents, composés de montres depuis environ quinze roubles jusqu’à quarante ou cinquante ; le reste pourrait être abandonné à vos marchands, qui pourraient y trouver un très grand profit.

Je prends la liberté surtout de vous prier, Madame, de ne point faire payer sur-le-champ la somme de trente-neuf mille deux cent trente-huit livres de France, à quoi se monte le total des deux envois. Vous devez d’ailleurs faire des dépenses si énormes, qu’il faut absolument mettre un frein à votre générosité. Quand on ferait attendre un an mes colons pour la moitié de ce qu’ils ont fourni, je les tiendrais trop heureux, et je me chargerais bien de leur faire prendre patience.

 

Au reste ils m’assurent, et plusieurs connaisseurs m’ont dit que tous ces ouvrages sont à beaucoup meilleur marché qu’à Genève, et à plus d’un grand tiers au-dessous du prix de Londres et de Paris. On dit même qu’ils seraient vendus à Pétersbourg le double de la facture qu’on trouvera dans les caisses, ce qui est aisé à faire examiner par des hommes intelligents.

 

Si Votre Majesté était contente de ces envois et des prix, mes fabricants disent qu’ils exécuteraient tout ce que vous leur feriez commander. Ce serait un détachement de la colonie de Saratof établi à Ferney, en attendant que je le menasse à Taganrock 3. J’aurais mieux aimé qu’ils vous eussent envoyé quelques carillons pour Sainte-Sophie, ou pour la mosquée d’Achmet ; mais, puisque vous n’avez pas voulu cette fois-ci vous emparer du Bosphore, le grand-Turc et son grand-vizir seront trop honorés de recevoir de vous des montres avec votre portrait, et d’apprendre à vous respecter toutes les heures de la journée.

 

Pour moi, Madame, je consacre à Votre Majesté impériale toutes les heures qui me restent à vivre. Je me mets à vos pieds avec le plus profond respect et l’attachement le plus inviolable.

 

Le vieux malade du mont Jura. »

 

1 Instruction de Sa Majesté Impériale Catherine II pour la commission chargée de dresser le projet d'un nouveau code de lois, que Catherine avait envoyée en russe à V* en juillet 1766, lui en traduisant un paragraphe (voir lettre du 26 février 1769 : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2011/02/26/je-ne-sais-pas-ce-qui-est-arrive-a-notre-nation-qui-donnait.html)

Elle fut imprimée en Hollande en 1771, mais son entrée en France fut interdite, comme le raconte avec indignation V* à Catherine le 10 juillet : voir lettre 85 : http://www.monsieurdevoltaire.com/article-correspondance---catherine-ii-et-voltaire-partie-12-40464036.html

http://www.siefar.org/dictionnaire/fr/Catherine_II_de_Russie

2 Taganrog sur la mer d'Azov . Les Russes avaient pris la Crimée . Des pourparlers de paix étaient engagés à Focsiani .

3 V* se montre un remarquable représentant de commerce .

dufour ceret chatelaine.jpg

Lire la suite

21/06/2011 | Lien permanent

que mon goût ne soit jamais émoussé par l’étude

16_04_2010 cap west.JPG

 

Sol y sombra !

 

 

http://www.youtube.com/watch?v=DJILLGS264k

Dédicace :

"C’est toujours l’amour ou l’amitié qui vous inspire."

C'est ce que je pense de LoveVoltaire qui va son petit bonhomme de chemin et, jour après jour, fait connaitre les écrits et la pensée de Volti. Longue et heureuse vie à vous LoveV.

 

 

 

« A Pierre-Robert Le Cornier de Cideville

 

Ce [16 avril 1735]

 

             Vraiment, mon cher ami, je ne vous ai point encore remercié de cet aimable recueil que vous m’avez donné [Cideville a envoyé ses écrits avec une Epître en vers le 28 mars]. Je viens de le relire avec un nouveau plaisir. Que j’aime la naïveté de vos peintures ! que votre imagination est riante et féconde ! et ce qui répand sur tout cela un charme inexprimable, c’est que tout est conduit par le cœur. C’est toujours l’amour ou l’amitié qui vous inspire. C’est une espèce de profanation à moi de ne vous écrire que de la prose après les beaux exemples que vous me donnez. Mais, mon cher ami, carmina secessum scribentis et otia quarunt[= Les vers requièrent pour le poète la retraite et les loisirs]. Je n’ai point de recueillement dans l’esprit. Je vis de dissipation depuis que je suis à Paris, tendunt extorquere poemata,[= on est en train de m’arracher la composition poétique] mes  idées poétiques s’enfuient de moi. Les affaires et les devoirs m’ont appesanti l’imagination. Il faudra que je fasse un tour à Rouen pour me ranimer. Les vers ne sont plus guère à la mode à Paris. Tout le monde commence à faire le géomètre et le physicien. On se mêle de raisonner. Le sentiment, l’imagination et les grâces sont bannis. Un homme qui aurait vécu sous Louis XIV et qui reviendrait au monde ne reconnaitrait plus les Français. Il croirait que les Allemands ont conquis ce pays-ci. Les belles-lettres périssent à vue d’œil. Ce n’est pas que je sois fâché que la philosophie soit cultivée, mais je ne voudrais pas qu’elle devint un tyran qui exclût tout le reste. Elle n’est en France qu’une mode qui succède à d’autres et qui passera à son tour, mais aucun art, aucune science ne doit être de mode. Il faut qu’ils se tiennent tous par la main, il faut qu’on les cultive en tout temps. Je ne veux point payer de tribut à la mode, je veux passer d’une expérience physique à un opéra ou à une comédie, et que mon goût ne soit jamais émoussé par l’étude. C’est votre goût, mon cher Cideville, qui soutiendra toujours le mien, mais il  faudrait vous voir, il faudrait passer avec vous quelques mois, et notre destinée nous sépare quand tout devrait nous réunir.

 

             J’ai vu Jore à votre semonce [le 12 avril : « Je sais que Jore est à Paris … Il faudrait engager sa famille à lui mander de venir me trouver. Peut-être qu’un quart d’heure de conversation avec lui pourrait servir à éclaircir M. le garde des Sceaux, me raccommoder entièrement avec lui, et rendre à Jore sa maîtrise… »]. C’est un grand écervelé. Il a causé tout le mal pour s’être conduit ridiculement.[à propos de la diffusion des Lettres philosophiques en avril 1734]

 

             Il n’y a rien à faire pour Linant ni auprès de la présidente [Cideville , le 12 avril : « La présidente (Mme de Bernières) m’a paru aussi peu disposée à recevoir sa personne que les comédiens le seraient à recevoir sa pièce.], ni au théâtre. Il faut qu’il songe à être précepteur [le 12 avril à Cideville : « La seule ressource de Linant, c’est de se faire précepteur, ce qui est encore assez difficile, attendu son bégaiement et sa vue basse, et même le peu d’usage qu’il a de la langue latine. J’espère cependant le mettre auprès du fils de Mme du Châtelet. » Linant sera « mis » mais renvoyé (surtout à cause de sa sœur)]. Je lui fais apprendre à écrire, après quoi il faudra qu’il apprenne le latin, s’il veut le montrer. Ne le gâtez point si vous l’aimez.

 

             Vale.

 

                 V. »

 

 

 

 

 

Volti recommande Linant !

 

Un mien cousin, trompettiste, me conseille d'écouter et voir ceci (bien qu'il soit fan de Maurice André !):

 

http://www.youtube.com/watch?v=ASB6hFUat4g&feature=re...

 

Faible femme ?!

            

 

Lire la suite

16/04/2010 | Lien permanent

la notoriété publique ne suffit pas pour constater un droit de haute justice

... Et une interprètation abrutissante de l'islam , -et toute autre déviance religieuse,-  ne donnent pas le droit de vie et de mort sur le reste des humains .

Tolérance, quand seras-tu une vertu respectée ?

je suis charlie voltaire a ferney.png

 http://blog.voltaire-a-ferney.org/

 

 

« A Charles de BROSSES, baron de Montfalcon.
Aux Délices 2 janvier 1760.
J'ai l'honneur, monsieur, de présenter mes respects à toute votre famille, et à vous surtout, du meilleur de mon cœur au commencement de cette année. J'attends vos ordres pour la conclusion de l'affaire de Tournay 1. Je me flatte que quand vous serez débarrassé des premiers soins qu'exige votre séjour à Dijon, vous voudrez bien instruire le sieur Girod 2 de vos volontés et l'honorer de vos pleins pouvoirs.
Permettez aussi, monsieur, que je vous supplie de me faire communiquer les pièces concernant les droits de la terre. La petite affaire de Panchaud 3 me rend surtout cette communication nécessaire. Vous savez bien, monsieur, que la notoriété publique ne suffit pas pour constater un droit de haute justice. Il faut quelque acte, quelque exemple. Le lieu nommé la Perrière est situé sur un fief de Genève. Il est à présumer dès lors que le seigneur de Tournay n'a pas droit de juridiction dans cet endroit. On dit que, quand il y a eu des catholiques dans ce terrain, ils ont été à la messe à Chambésy. Mais, monsieur, une messe n'établit point une haute justice. Quant à la justice qu'on a rendue au nommé Panchaud, il n'est pas croyable que cet homme ait été condamné à un bannissement perpétuel uniquement pour avoir défendu ses noix. On assure qu'il a été condamné pour des délits commis longtemps auparavant; il est donc de votre équité et de votre intérêt, monsieur, vous qui jouissiez alors de la terre, que les frais ne soient pas exorbitants, et que la haute justice sur la Perrière soit bien constatée. En ce cas, j'y ferai mettre quatre poteaux.
Je suis honteux de vous importuner de ces minuties. Votre Salluste 4 m'intéresse bien davantage, et la lenteur des Cramer m'étonne. J'imagine, monsieur, que vous vous êtes étendu sur de la république, sur le gouvernement de la Mauritanie, sur les changements arrivés dans l'Afrique, sur l'extrême différence des peuples qui l'habitaient alors avec ceux qui la désolent de nos jours, et qui la rendent si barbare. Quelque parti que vous ayez pris, on ne peut attendre de vous que du plaisir et des instructions. Je voudrais pouvoir me rendre digne de votre confiance et de vos ordres ; vous verriez au moins par mon zèle avec quelle estime et quelle amitié respectueuse je vous suis attaché.

 

V. »


 

1 V* répond à une lettre envoyée vers le 20 décembre : « Votre première proposition est, je vous offre 140000 livres . La mienne est : j'en demande 155000 livres . Votre seconde proposition est, partageons le différend . Eh bien soit, partageons . Le différend est de 15000 livres . Le partage est 7500 livres chacun . Or donc reste de votre part 147500 livres . Sur quoi vous en avez payé 35000 livres . Reste 112500 livres . Tous les Bernouilli du monde ne feraient pas une équation plus juste . »

 

 

 

4 De Brosses disait de son livre : « C'est un bâtiment immense dont j'ai recherché les pierres tout l'hiver et que j'ai réédifié de nouveau . Quant à l'autre écrit dont vous parlez, motus : je n'ai point de part à cela ; il ne paraitra jamais de ma façon . Eh que dirait le pieux abbé de La Blétherie ? Que disait le savant comte de Caylus ? Ils brûleraient l'ouvrage en holocauste devant une image du diacre Pâris à califourchon sur un sphinx. » Voir aussi la lettre du 23 septembre 1758 à De Brosses : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2013/11/03/mon-grand-plaisir-serait-de-n-avoir-affaire-de-ma-vie-ni-a-u.html

Voir : http://fr.wikipedia.org/wiki/Jean-Philippe-Ren%C3%A9_de_La_Bl%C3%A9terie

et : http://fr.wikipedia.org/wiki/Charles_de_Brosses#.C5.92uvres

 

Lire la suite

09/01/2015 | Lien permanent

Ce brigandage est intolérable, et peut avoir des suites funestes

... C'est assez Mme Le Pen Marine et vos sbires ; vous êtes des escrocs, indubitablement : https://www.francetvinfo.fr/politique/front-national/affa...

Et ça voudrait gouverner la France !

 

 

« A Daniel-Marc-Antoine Chardon, Maître

des requêtes

rue Sainte-Apolline

à Paris

11è Avril 1768 à Ferney

Il faut, monsieur, que je vous parle avec la plus grande confiance, et très ouvertement, quoique par la poste. Je n’ai pas assurément la moindre part à la plaisanterie au gros sel intitulée le Catéchumène 1. Il y a des choses assez joliment tournées ; mais je serais fâché de l’avoir faite, soit pour le fond, soit pour la forme. Ce Catéchumène est tout étonné de voir un temple : il demande pourquoi ce temple a des portes, et pourquoi ces portes ont des serrures. D’où vient-il donc ? quelle est la nation policée sur la terre qui n’ait pas de temple, et quel temple est sans porte ? Je me flatte que vous ne me croirez pas capable d’une pareille ineptie.

La Hollande est infectée, depuis quelques années, de plusieurs moines défroqués, capucins, cordeliers, mathurins, que Marc-Michel Rey, d’Amsterdam, fait travailler à tant la feuille, et qui écrivent tant qu’ils peuvent contre la religion romaine, pour avoir du pain. Il y a surtout un nommé Maubert 2 qui a inondé l’Europe de brochures dans ce goût. C’est lui qui a fait le petit livre des Trois Imposteurs 3, ouvrage assez insipide, que Marc-Michel Rey donne impudemment pour une traduction du prétendu livre de l’empereur Frédéric second .

Il y a un théatin 4 qui a conservé son nom de Laurent, qui est assez facétieux, et qui d’ailleurs est fort instruit ; il est auteur du Compère Matthieu 5, ouvrage dans le goût de Rabelais, dont le commencement est assez plaisant et la fin détestable.

Les libraires qui débitent tous ces livres me font l’honneur de me les attribuer pour les mieux vendre. Je paie bien cher les intérêts de ma petite réputation. Non seulement on m’impute ces ouvrages, mais quelques gazettes même les annoncent sous mon nom. Ce brigandage est intolérable, et peut avoir des suites funestes. Vous savez qu’il y a des gens à la cour qui ont plus de mauvaise volonté que de goût ; vous savez combien il est aisé de nuire . Il n’est pas juste qu’à l’âge de soixante-quatorze ans ma vieillesse, accablée de maladies, le soit encore par des calomnies si cruelles.

Je compte assez sur l’amitié dont vous m’honorez pour être sûr que vous détruirez, autant qu’il est en vous, ces bruits odieux.

M. Damilaville, mon ami, pour qui vous avez de la bienveillance, vous certifiera que le Catéchumène n’est point de moi ; et quand vous serez parfaitement instruit de l’injustice qu’on me fait, vous en aurez plus de courage pour la réfuter.

Je ne perds point de vue les commissions que vous avez bien voulu me donner : elles seront faites avec tout l’empressement que j’ai de vous plaire . Ma mauvaise santé ne m’a pas encore permis de sortir ; mais, dès que j’aurai un peu plus de forces, mon premier devoir sera de vous obéir.

J’ai l’honneur d’être avec une parfaite estime, et les sentiments les plus respectueux,monsieur, votre tr-s humble et très obéissant serviteur

Voltaire. » »

1 Sur le Catéchumène, voir lettre du 1er mars 1768 à d'Argental : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2023/10/11/je-ne-veux-pas-payer-pour-lui-6465393.html

2 Sur Jean Maubert de Gouvest, voir lettre du 29 juillet 1755 à Clavel de Brenles :

http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2012/03/03/je-n-ai-jamais-rien-vu-de-plus-plat-et-de-plus-horrible-cela.html

3 L'histoire des Trois imposteurs n'a pas encore été faite . Il vient d'en paraître une édition (Yverdon, 1768), mais la première édition connue est de 1719 . Sur son exemplaire, V* a écrit « livre dangereux » . Cet ouvrage violent, mais sans chaleur, n'est certainement pas de Robert Challe, quoique G. Lanson ait pensé qu'il pût être annoncé à la fin des Difficultés sur la religion ; voir son article « Questions diverses sur l'esprit philosophique en France avant 1750 », Revue d'Histoire littéraire de la France, 1912 , t. XIX , p. 25-29.

Voir : https://biblioweb.hypotheses.org/16070

Voir : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k56870299/f5.item.langFR.zoom

4 En fait c'est un mathurin et non un théatin .

Lire la suite

09/12/2023 | Lien permanent

Page : 135 136 137 138 139 140 141 142 143 144 145