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Rechercher : Tâchez de vous procurer cet écrit; il n'est pas orthodoxe, mais il est très bien raisonné

Informez-vous, je vous prie, de cette folie anglaise, et punissons-la

... Non, non , non, je ne cite pas une déclaration de diverses fédérations sportives, comme l'aviron ou le cyclisme, qui entre autres, ont eu maille à partir avec les perfides Anglais qui ont exploité trop habilement les possibilités les moins fair play de leurs règlements .

Malheureusement, en vue d'un résultat qu'on veut doré, des sportifs sont prêts à ne l'être plus qu'à moitié, l'autre moitié étant dédiée à la combinazione . Dommage !

L'or ne vaut ainsi pas mieux que du fer blanc, les bidouilleurs sont perdus de réputation, leur valeur les met seulement au catalogue du best of des chacals du sport (que les chacals me pardonnent de les rabaisser ainsi, eux qui ne trichent pas ) .

 Le XVIIIè faisait fonctionner la "savonnette à vilain" pour, moyennant finance acquérir des quartiers de noblesse illico presto; nos tricheurs des JO 2012, sont eux aussi des vilains, qui malgré savon et gloire le resteront .

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« A M. Jean-Robert TRONCHIN, de Lyon

Des Délices, 21 août 1756.

On m'écrit de Paris qu'on parie à Londres, à bureau ouvert, vingt contre un que M. le maréchal de Richelieu sera mené prisonnier en Angleterre avant quatre mois, et celui qui me l'écrit a envoyé vingt guinées, à ce qu'il dit, pour en gagner quatre cents. Je parierais bien vingt contre un, mais il est encore plus doux de mettre un contre vingt. Si la chose est ainsi, faisons fortune aux dépens de l'Angleterre. Je veux bien parier cinquante louis pour M. de Richelieu, et compte ne rien hasarder. Je vous conseille d'en faire autant: cela vaut mieux que Cadix. Informez-vous, je vous prie, de cette folie anglaise, et punissons-la.
M. le docteur Tronchin continue ses miracles, mais il ne peut rien sur monsieur le conseiller votre frère 1. Ce n'est que dans sa famille qu'il ne fait point de prodiges, mais il y a des miracles impossibles. On dit des choses si extraordinaires du roi de Pologne et du roi de Suède; mais je ne les crois point. Il faut attendre le dénoûment de tout ceci.

 

Quand le dernier des Autrichiens aura tué le dernier des Prussiens, cela n'empêcherait pas qu'il fallût songer à ses petites affaires. Je n'ai besoin dans le moment présent que des secours de votre Esculape, paralytique d'une jambe, mordu à l'autre par mon singe 2, ne digérant point, et ayant souvent la fièvre, je suis un corps très-ridicule. Je vous écris comme je peux.3 »

1 François Tronchin , cousin de Théodore Tronchin , le médecin

2 Ce qui l'empêchera de recevoir ses visiteurs .Voir Revue suisse 1855, pages 404-405 : http://books.google.fr/books?id=UEwpAAAAYAAJ&printsec=frontcover&hl=fr#v=onepage&q&f=false

3 Ce dernier paragraphe figure aussi comme lettre estimée écrite le 14 octobre de cete même année . Voir : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2010/10/13/je-suis-un-corps-tres-ridicule.html

 

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10/08/2012 | Lien permanent

Cela me fait saigner le cœur, car je suis très bon Français

 Dédicace à M. Brise-Heurtafaux Tunoulé : http://www.deezer.com/listen-6621297

Chelon-Apollinaire et les peuples bohémiens ! qu'ajouter ?

 

 

 

« A Charles-Augustin Ferriol, comte d'Argental

 

A Bruxelles, ce 24 septembre [1742]

 

Mon cher ange de lumière a donc vu des maldisants qui prétendent avoir vu mon Mahomet imprimé à Meaux [i]. Il y des gens qui voient d'une étrange manière. Non, ne le croyez pas. Mahomet vous appartient et je ne dispose pas ainsi de votre bien. Je compte venir dans votre petit ciel les derniers jours d'octobre. Les poules au riz ne sont bonnes que là . Toute la Flandre ne vaut pas le nid de mes deux anges .

 

Savez-vous que je suis tout au mieux avec

 

Le vieillard vénérable à qui les destinées

Ont de l'heureux Nestor accordé les années ?[ii]

 

Il m'écrit de grandes lettres ; dans lesquelles même il daigne avoir beaucoup d'esprit. On dit que nos affaires vont très bien par delà le Danube ; mais le grand point est qu'il y ait à Paris beaucoup de bonnes tragédies et de bons opéras. Le roi de Prusse donne un bel exemple à mes chers compatriotes ; il fait bâtir une salle d'opéra, dont les quatre faces seront sur le modèle des portiques du Panthéon, et à Paris vous savez qu'on entre dans une vilaine salle par un vilain égout [iii]. Cela me fait saigner le cœur, car je suis très bon Français.

 

Je vous ai écrit une grande lettre à Lyon, toute pleine de vieilles nouvelles. Elle était adressée à l'archevêché [iv]. Je soupçonne qu'elle ne vous est pas parvenue, et qu'une lettre de moi n'est pas faite pour arriver dans le lieu saint. Du moins M. de Pont-de Veyle n'en dit mot dans celle qu'il a écrite à Mme du Châtelet. Cette du Châtelet vous fait les plus tendres compliments . Mme d'Argental sait avec quel respectueux dévouement je lui suis attaché comme à vous pour toute ma vie.

 

V. »

i Éditions pirates de Mahomet (imprimées à Paris sous l'adresse de Bruxelles); cf. lettre à Missy du 20 octobre.

ii Le cardinal de Fleury, comme va le noter d'Argental dans la marge de la lettre. Les deux vers sont une adaptation des vers de l'Ode sur les affaires du temps faite le 3 juin de l'année 1742, envoyée par V* à César de Missy le 24 novembre 1742.

iii La Comédie-française était encore dans l'actuelle Rue de l'Ancienne Comédie ; le Panthéon est celui de Rome.

iv D'Argental est le neveu du cardinal de Tencin, archevêque de Lyon.

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24/09/2010 | Lien permanent

Par quelle fureur enragée, quand on veut être satirique, n’exerce-t-on pas ce talent contre les persécuteurs des gens de

... Je ne connais pas à ce jour la teneur de tous les articles du Canard de demain, aura-t-il un comportement conforme aux voeux de Voltaire ? et Charlie Hebdo ? A voir .

 

 

« A Etienne-Noël Damilaville

9è auguste 1764 1

Mon cher frère, vous fatiguerai-je encore du dépôt de mes lettres, que vous avez la bonté de faire parvenir à leur destination ? En voici une que je vous supplie de faire tenir à M. Blin de Sainmore, à qui vous avez donné un Corneille ; il a fait une petite brochure contre les préjugés de la littérature qui me paraît assez bien, quoiqu’elle ne soit pas assez approfondie. Vous savez qu’il faut encourager tous les ennemis des préjugés. S’il vous restait quelques exemplaires de Corneille, je vous supplierais d’en faire tenir un à M. le marquis Albergati, sénateur de Bologne . Mais comment envoyer à Bologne ? Je crois que tout va par les voitures publiques, et qu’en mettant le paquet à la diligence de Lyon, il arriverait à bon port . Mais je ne veux pas vous causer un tel embarras, et abuser à ce point de votre amitié et de votre activité, deux bonnes qualités que je souhaite à frère Thieriot. Figurez-vous qu'il n'y a pas un seul Corneille chez les Cramer . Il ne m'en reste qu'un seul exemplaire, encore est-il imparfait . Je sens tous les jours la faute que Gabriel a faite en ne rendant pas son édition assez nombreuse .

Il faut que je vous conte que Palissot ne s’éloigne pas de vouloir se raccommoder avec les philosophes. Il m’a écrit plusieurs fois 2. Je lui ai répondu que je ne pouvais lui pardonner d’avoir attaqué des gens de mérite qui, pour la plupart, ayant été persécutés, devraient être sacrés pour lui.

J’en reviens toujours à gémir avec vous de voir les philosophes attaqués après ceux mêmes qui devraient l’être ; par ceux qui pensent comme nous, et qui auraient combattu sous les mêmes étendards, s’ils n’avaient pas été possédés du démon de l’envie et de celui de la satire. Par quelle fureur enragée, quand on veut être satirique, n’exerce-t-on pas ce talent contre les persécuteurs des gens de bien, contre les ennemis de la raison, contre les fanatiques ?

Dites-moi, je vous prie, si frère Platon est lié avec le secrétaire de notre Académie ? Je crois que ce secrétaire ne sera jamais l’ennemi de la philosophie ; mais je ne crois pas qu’il veuille se compromettre pour elle. Nous avons des compagnons, mais nous n’avons point de guerriers.

Vous souvenez-vous du petit ouvrage attribué à Saint-Evremond 3 ? On le réimprime en Hollande, revu et corrigé, avec plusieurs autres pièces dans ce goût. On m’en a promis quelques exemplaires, que je ne manquerai pas de faire passer à mon cher frère.

Bonsoir ; je ferme ma lettre, et je vous jure que ce n’est pas pour être oisif. 

Ecr. l’inf. »

1 L'édition de Kehl supprime les trois dernières phrases du premier paragraphe, biffées par l'éditeur sur la copie .

2 Il écrit ce même jour à V* .

3 Analyse de la religion chrétienne , attribué à Saint-Evremond ; voir : https://fr.wikipedia.org/wiki/Charles_de_Saint-%C3%89vremond

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08/10/2019 | Lien permanent

Il est détestable. Serait-on assez sot pour qu’il eût quelque vogue ?

... Tel est l'avis de chaque électeur pour qualifier tout autre candidat que son favori, car bien entendu, aucun de nous n'est sot, ça se saurait , non ?

 

 

« A Jacques Lacombe

Il y a une terrible faute, monsieur, ou je suis bien trompé, à la page 178. La voici :

Il n’y a eu aucun exemple de proscription, excepté chez les Juifs 1.

Il manque certainement là quelque chose . Il y a apparemment : dans la première antiquité connue. Je vous en avertis aussitôt que je reçois votre paquet, afin que vous ayez la bonté d’y apporter un prompt remède.

Je n’ai pu avoir encore un petit écrit sur Jean-Jacques 2 qu’on m’avait promis. Je vous prie, monsieur, de m’envoyer le poème de M. Dorat 3, sur la déclamation, dès qu’il paraîtra, et de me dire quel est l’auteur de l’Avis au prétendu sage 4.

Mon ami m’écrit que vous pourrez faire paraître, quand il vous plaira, votre pâté froid 5. Il dit que ses petits pâtés chauds, quoiqu’ils soient sortis du four il y a quinze jours, ne seront pas servis sitôt sur table 6.

S’il y a quelque chose de nouveau, vous me ferez plaisir de m’en faire part.

M. de La Harpe travaille chez moi à une tragédie qui pourra être prête à Pâques. J’espère qu’elle réussira, et que vous m’imprimerez.

Dites-moi, je vous prie, si vous avez entendu parler d’un livre en deux volumes, intitulé les Erreurs historiques et dogmatiques de Voltaire, par un faquin d’ex-jésuite nommé Nonotte. Est-il connu à Paris ? Il est détestable. Serait-on assez sot pour qu’il eût quelque vogue ?

Je vous embrasse de tout mon cœur, et je compte toujours sur votre amitié.

V.

5è décembre 1766. »

1 Cette correction est apportée à l'essai ajouté à Octave , voir : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k312278f/f196.item.texteImage

4 Avis aux sages du siècle, MM. Voltaire et Rousseau, pièce de vers par Dorat.

5 Octave .

6 C’est-à-dire que les Scythes ne seront pas sitôt représentés.

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06/03/2022 | Lien permanent

des laquais qui médisent de leurs maîtres dans l’antichambre

...

 

« Au marquis Francesco Albergati Capacelli

Senatore di Bologna

à Bologna

29 octobre 1764

Le Barlatti 1 dont vous me parlez, monsieur, m’a bien l’air d’être de la secte de ces flagellants qui, dans leurs processions, donnaient cent coups d’étrivières à ceux qui marchaient devant eux, et en recevaient de ceux qui étaient derrière. Si vous voulez m’envoyer une poignée de ses verges , on pourra le payer avec usure.

J’ai reçu la traduction de Tancrède par M. Claudio Zucchi 2, qui me paraît avoir la politesse d’un homme de qualité, et ne point ressembler du tout au sieur Baratti. Heureux ceux qui cultivent comme vous les lettres par goût et par grandeur d’âme ; les autres sont des laquais qui médisent de leurs maîtres dans l’antichambre.

Comptez-toujours, monsieur, sur mon très tendre respect.

V. »

1 Giuseppe Baretti né en 1716, mort en 1789, il publie le Fouet littéraire, La Frusta letteraria di Aristarco Scannabue , journal où il attaque Goldoni et les philosophes français ; .Voir : https://archive.org/stream/bub_gb_sQLy-j2XNyEC/bub_gb_sQLy-j2XNyEC_djvu.txt

et : http://boowiki.info/art/magazines-litteraires-italiens/fouet-litteraire.html

et : http://boowiki.info/art/les-critiques-litteraires-italiens/giuseppe-baretti.html

2 Il n'est pas encore possible de retrouver cet ouvrage qui est peut-être resté manuscrit, non plus que d'identifier cet auteur .

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18/12/2019 | Lien permanent

Je ne hais pas d'avoir des doubles de tous les livres d'usage

... Et je vous en félicite mon cher Voltaire ! Mais n'ayant pas vos moyens, ni vos logements, un seul exemplaire de chaque livre me suffit amplement, y compris ceux que vous avez écrit .

En revanche, je ne suis pas contre un double whisky sans glace et un chat truqué

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J'y crois pas , comme dit St Thomas : http://www.youtube.com/watch?v=v4DTR0I7xhA

 

 

« A Gabriel Cramer

[vers le 5 novembre 1757]1

Avant d'aller voir des autodafés 2, mon cher éditeur, il faut régler nos comptes . Vous m'avez fourni quelques livres que je vous dois . Je ne hais pas d'avoir des doubles de tous les livres d'usage . J'ai un Shakespeare à Lausanne, un Pope, Warburton, Bolingbroke . Si vous les avez je les prendrai pour mon petit cabinet de livres des Délices . Un nouvel atlas me viendrait encore fort bien . Si vous avez un Lactance 3, un Arnobe 4 et jusqu'à un saint Thomas 5 je m'en accommoderai encore . En un mot je prendrai les livres que vous aurez pour les 291 livres tournois que me doit Mme Dubuisson et pour les 200 livres tournois que me doit M. Jacquier . Cet arrangement peut vous être commode . Je vous embrasse de tout mon cœur .

V. »

1 Sur le manuscrit de cette lettre, Cramer écrit «  J'ai envoyé le 7 9bre 1757, 234 livres de France pour solde ayant rabattu ce que devait Mme Denis, en tout 237 livres de France comme il appert an petit brouillard . »

2 Voir note de la lettre du 1er novembre 1757 : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2013/01/20/je-vous-aurai-une-tres-grande-obligation.html

La mention des autodafés semble indiquer que Candide est en gestation .

 

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24/01/2013 | Lien permanent

il est désagréable qu'on m'impute continuellement des sottises que je n'ai pas seulement lues, et que je méprise autant

... Voila ce qu'aurait pu dire le monde musulman s'il avait été un tant soit peu civilisé et  tolérant .

On a vu  plutôt  des bas-de-plafond faire parler les balles et les machettes . C'est trop leur demander que d'épargner des vies , ce sont des impuissants qui croient dominer le monde par la terreur ; je leur dit : "vos jours sont comptés", et tout comme il est écrit :

Dn 5,24. C'est pourquoi Il a envoyé l'extrémité de cette main, qui a écrit ce qui est marqué sur la muraille.

Dn 5,25. Or voici l'écriture qui a été tracée: Mané, Thécel, Pharès.

Dn 5,26. Et voici l'interprétation de ces mots. Mané: Dieu a compté ton règne et y a mis fin.

Dn 5,27. Thécel: tu as été pesé dans la balance, et tu as été trouvé trop léger.

Dn 5,28. Pharès: ton royaume a été divisé, et donné aux Mèdes et aux Perses.

Et j'ajouterai que ce n'est pas LE prophète barbu qui est prétexte à guerre prétendue sainte , qui pourra y changer quoi que ce soit : vous périrez, vous pourrirez .

 mane thecel phares.gif

 

 

 

 

 

 

 

« A Michel Lambert 1

Libraire

proche la Comédie française

à Paris

[vers le 15 janvier 1760]2

Je suis obligé , monsieur, de me plaindre à vous, de ce que vous avez imprimé sous mon nom une comédie intitulée La Femme qui a raison, sans me consulter . Elle n'est certainement pas de moi dans l'état pitoyable où je l'ai vue ; et je n'ai pas mérité que vous me fissiez cet outrage , qui choque également les bienséances et les lois ; il n'est certainement pas permis de se servir du nom de qui que ce soit sans son aveu . On me mande aussi de Paris que vous imprimez souvent des injures contre moi dans un ouvrage périodique, intitulé l'Année littéraire . Comme je ne me suis attiré, monsieur, ni aucun de ces procédés, ni aucun de ces outrages, je crois que vous devez vous les reprocher . Je suis très loin d'y faire une attention sérieuse, mais il est désagréable qu'on m'impute continuellement des sottises que je n'ai pas seulement lues, et que je méprise autant que la plupart des brochures de Paris sont méprisables, vous pouvez gagner de l'argent par des voies plus dignes de vous et de votre profession.

Voltaire

gentilhomme ordinaire du roi

l'un des 40 de l'Académie »

2 Pour la suite des relations avec Michel Lambert, citons un extrait d'une lettre de Gabriel Cramer à Grimm, du 4 février 1760 : « Si M. Lambert nous eût fait il y a trois ou quatre ans, l'ouverture qu'il nous fait aujourd'hui par votre canal , il aurait et nous aussi beaucoup d'argent qui a passé en d’assez mauvaises mains ; car à vous en parler vrai , nos relations avec Robin ne m'ont jamais plu ; je ne sais comment diable tout cela s'est enfilé, car je n'ai jamais compris la nécessité de faire à mes dépens, la fortune d'un homme à qui elle ne va pas du tout . Si donc M. Lambert est de bonne foi dans l'intention de se lier avec nous, et de ne rien contrefaire de ce que je lui enverrai, je consens de tout mon cœur à rompre avec Robin, avec lequel je puis terminer dans quinze jours . Nous pourrions commencer M. Lambert et moi sous des auspices assez passables : le czar, l'infâme ,,,[La Pucelle] , et des petits chapitres . Le czar (je parle du premier volume) est en magasin depuis plusieurs mois ; les cartes de M. Danville sont arrivées ici, l'exemplaire envoyé à Pétersbourg n'est point parvenu, on en renvoiera un autre, et l'on n'attend qu'une approbation du grand chambellan pour achever l'ouvrage ; lequel sera mis sous presse sur-le-champ, puis expédié à Paris en tel nombre que l'on jugera convenable . Il y aura une édition en 8° et une édition 12° . la chère infâme est toute prête à paraître au grand jour, sa parure est la plus élégante du monde ; nous attendons des gravures délicieuses (quoiqu'honnêtes) que nous avons fait faire pour rendre la chose plus touchante . Quant au volume de mélanges je compte qu'au premier jour je le mettrai sous presse ; mais il me semble que pour celui-là je serais embarrassé à refuser à Robin un nombre d'exemplaires pour compléter ce qui peut lui rester des œuvres . L'analyse de l'Esprit est partie depuis quinze jours ; j'ai donné ordre à Robin de vous remettre tous les exemplaires que vous aurez la bonté de lui demander . […] vous ne connaissez pas encore le Voyage de frère Garassise à Lisbonne ; il est sous presse à la suite de la Bertiade ; si nous nous arrangeons avec M. Lambert, ce sera la dernière chose que recevra Robin . »

Le 27 avril 1760, dans sa lettre à d'Argental, V* écrit : «  Faudra-t-il qu'un libraire, tel que Michel Lambert, qui a l'insolence d'imprimer toutes les pauvretés que Fréron débite contre moi, gagne cent louis d'or à imprimer malgré moi mon ouvrage? Cela est-il juste ? »

 

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20/01/2015 | Lien permanent

Voilà tout ce que je sais de cette petite affaire, qui ne mérite pas de dérober un moment aux occupations d’un ministre

... Même un ex- ministre d'ailleurs ! https://www.lepoint.fr/politique/deputes-lrem-aurore-berg...

Bien . Circulons, il n'y a plus rien d'intéressant à voir !

 

 

« A César-Gabriel de Choiseul, duc de Praslin

Il y a deux mois, ou environ, qu’on envoya de Paris aux frères Cramer à Genève un manuscrit contenant la justification de la Gazette littéraire. On leur assura qu’ils feraient plaisir à monseigneur le duc de Praslin d’imprimer cet ouvrage, et on leur recommanda de lui envoyer les premiers exemplaires.

MM. Cramer me firent lire le manuscrit. Je le trouvai aussi spirituel que raisonnable, et je fus surpris qu’on ne l’imprimât  point à Paris. On me pria de presser l’imprimeur, et on m’écrivit plusieurs lettres. En conséquence je crus qu’on avait commencé par pressentir les volontés de monseigneur le duc de Praslin.

M. de Montpéroux s’est rencontré aujourd’hui chez moi avec M. Cramer l’aîné, qui n’a pas manqué d’envoyer deux exemplaires, comme on le lui avait recommandé.

Nous avons jugé que la lettre de monseigneur le Duc à M. de Montpéroux 1 avait précédé la réception de ces deux exemplaires . 

Nous avons présumé aussi que les auteurs de la justification de la Gazette littéraire n’avaient pas consulté le protecteur de cette Gazette, et n’avaient pas eu son agrément.

Sans approfondir les raisons de supprimer ce petit livre, M. Cramer s’est engagé à le supprimer, uniquement pour montrer sa déférence aux désirs de monseigneur le duc de Praslin ; et il m’a même promis, en présence de M. de Montpéroux, d’envoyer le manuscrit, ou du moins les feuilles qu’il pourra retrouver. Voilà l’état des choses.

S’il est vrai (ce qu’on m’a mandé) que le détracteur qui avait écrit contre MM. d'Arnaud et Suard leur ait demandé pardon, et que la paix soit faite, je conçois qu’il ne faut pas faire d’hostilités. Si on a pris seulement des alarmes sur ce que cet écrit s’imprimait à Genève, ces alarmes peuvent être apaisées par la lecture de l’ouvrage, qui est certainement d’un homme supérieur, et digne d’être protégé par monseigneur le duc de Praslin.

Voilà tout ce que je sais de cette petite affaire, qui ne mérite pas de dérober un moment aux occupations d’un ministre, et que je suppose entièrement finie.

Je supplie monseigneur le duc de Praslin de vouloir bien agréer mon attachement et mon respect.

V.

A Genève 30 mai [1765]2 »

2 En marge de l'original, V* a noté : « Mémoire pour Mgr le duc de Praslin en main propre. »

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30/09/2020 | Lien permanent

Puissent les fanatiques et les hypocrites être écrasés ! Mais, quand on ne peut les exterminer, il faut vivre loin d'eux

... Soit en les fuyant, soit en les faisant fuir ; cette seconde option me convenant davantage, évidemment , de même qu'elle serait volontiers adoptée par tous ces malheureux migrants chassés par les guerres civiles .

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Combien de couleuvres à avaler avant la paix ?  ou alors négociateurs parler avec langues fourchues ? Uhgh !              

 

« A Ponce-Denis Ecouchard Le Brun

Au château de Ferney, 15 février [1761]

Il y a longtemps, monsieur, que je ne suis surpris de rien, mais je suis affligé qu'on traite si légèrement l'honneur d'une famille respectable . Si un gentilhomme en ac, arrivé de Gascogne, voyait sa fille insultée dans les feuilles de Fréron ; si on disait d'elle qu'elle est élevée par un bateleur de l'Opéra, il en demanderait vengeance, et l'obtiendrait . L'honneur d'une famille n'a rien de commun avec de mauvaises critiques littéraires . Le déni de justice dont on nous menace en cette occasion n’est qu'une suite de l'indigne mépris que la nation a toujours fait des belles-lettres qui font sa gloire . Que Fréron dise que la fille d'un conseiller au Châtelet ce qu'il a dit de Mlle Corneille, il sera mis au cachot, sur ma parole ; mais il aura outragé la descendante du grand Corneille impunément, parce que l'impertinence française ne considère ici que la parente d’un auteur élevée par un auteur . Telle est, monsieur, la manière de penser, orgueilleuse et basse à la fois, des légers citoyens de Paris .

C'est une chose honteuse que M. de Malesherbes soutienne ce monstre de Fréron, et que le Journal des savants ne soit payé que du produit des feuilles scandaleuses d'un homme couvert d'opprobre . Mais vous m'ouvrez une voie que je crois qu'il faut tenter, c'est celle de M. le comte de Saint-Florentin 1; il hait Fréron, il protège beaucoup L’Écluse . Vous avez en main, monsieur, le certificat de Mme Denis, celui du résident de France à Genève, la procuration de L’Écluse même ; ne pourriez-vous pas faire adresser toutes ces pièces à M. de Saint-Florentin, avec une lettre de M. Corneille, qui lui représenterait l'outrage fait à lui et à sa fille, les mots : de belle éducation au sortir du couvent ! etc . , mots qui seuls sont capables d'empêcher cette demoiselle de se marier ?

Une lettre forte et touchante, telle que vous savez les écrire, ferait peut-être quelque effet . Il est certain que si cette démarche est sans succès, elle n'est pas dangereuse ; il est donc clair qu'on doit la faire .

Le pis-aller, après cela, monsieur, serait de livrer ce coquin à l'indignation du public, en démontrant sa calomnie . L'Écluse est un homme de cinquante ans, très raisonnable, et qui a de l'esprit ; mais nous sommes éloignés de lui confier l'éducation de Mlle Corneille . Je vous répète, monsieur, que nous avons pour elle les soins et les égards que nous aurions pour une Montmorency, que nous y mettons notre gloire . Non seulement Mlle Corneille est devenue notre fille, mais nous la respectons ; et une preuve de nos attentions, c'est qu'elle ne sait rien de l'indigne outrage que le dernier des hommes a osé lui faire .

Je ne vous écris point de ma main, parce que j'ai un peu de goutte .

J'aoute seulement, monsieur, que si M. de Saint-Florentin ne punit pas le coquin, si vous dédaignez de lui donner cent coups de bâton en présence de M. Corneille père, ce sera toujours au moins une petite consolation de démontrer dans tous les journaux qu'il n'est qu'un lâche calomniateur .

Je vois bien qui sont les gens dont vous me parlez, qui se donnent le petit plaisir de faire aboyer ce misérable ; mais les jésuites ont très grand tort avec moi . Il ne tenait qu'à eux de faire taire leur frère Berthier ; les rieurs ne sont pas pour eux, et je fais pis que de me moquer d'eux, puisque je viens de les chasser d'un domaine qu'ils avaient usurpé sur des orphelins ; c'est toujours quelque chose d'avoir fait une telle blessure à une des têtes de l’hydre . Puissent les fanatiques et les hypocrites être écrasés ! Mais, quand on ne peut les exterminer, il faut vivre loin d'eux . Cependant il est dur d'être en même temps loin de vous .

Votre très humble et très obéissant serviteur .

Voltaire . »

1 Le comte de Saint-Florentin avait dans son département l'essentiel des affaires intérieures : https://fr.wikipedia.org/wiki/Louis_Ph%C3%A9lypeaux_de_Saint-Florentin

 

 

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14/02/2016 | Lien permanent

je l'exhorte à vivre en cas qu’il soit absolument malheureux

 ... Ce qui ne s'adresse pas au pape qui par définition est "heureux comme un pape" .

B(i)en Oi(n)t xvi s'adresse à ses ouailles via Tweeter, ô merveille . Je me suis laissé dire qu'il a une technique bien à lui, il tape avec un seul doigt, l'index recouvert d'un préservatif pour éviter les virus informatiques et les fuites .

Son choix -si tant est qu'il soit en capacité de le faire- de nom de tweetos me fait diablement rire car il évoque irrésistiblement une éponge bien connue, avec ou sans gratounet, Spontex, car pour effacer toutes taches, du sol au plafond, gommer les péchés véniels, rendre vivables les péchés mortels  suivez et lisez @pontifex ! 

@pontifex : je crois bien que c'est le seul pontife classé x (bien que l'histoire de la sainte religion catholique apostolique et romaine soit riche en gougnafiers papaux débauchés )

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« A Jean-Robert TRONCHIN

Nous voilà dans notre nouvelle maison à Lausanne, mon cher correspondant . Mais nous n'y pouvons rien faire sans les bontés de M. Camp 1 . Mme Denis le supplie d'avoir la bonté de presser les envois qu’il a bien voulu promettre .

Je ne sais rien de nouveau sinon que je suis occupé à consoler le roi de Prusse et Mme de Bareith sa sœur . Le roi de Prusse m'a écrit qu'il lui restait de vendre cher sa vie 2 et je l'exhorte à vivre en cas qu’il soit absolument malheureux. Pour les autres rois je ne m'en mêle pas . Je vous embrasse du meilleur de mon cœur .

V.

A Lausanne 1er septembre [1757]

M. Camp voudrait-il ajouter à ses soins obligeants du drap couleur d'ardoise pour un justaucorps, la doublure de peluche de soie couleur de feu et des boutonnières brodées en brandebourg qu’on applique comme on veut ensuite sur l'habit ? S'il veut ordonner ces guenilles je lui serai bien obligé . Je lui demande pardon .

V. »

 

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15/12/2012 | Lien permanent

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