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Rechercher : Tâchez de vous procurer cet écrit; il n'est pas orthodoxe, mais il est très bien raisonné

comme je ne vois tout cela qu'avec une lunette de longue vue qui ne vaut rien , je ne peux guère faire que des conjectur

... Lesquelles conjectures inondent le Net en toute impunité, données par de francs imbéciles et malfaisants patentés, qui vous mènent directement au cimetière si jamais vous vous avisez de suivre leurs conseils de soins contre le Covid-19 , du niveau "la terre est plate" et Mohammed a voyagé sur un cheval ailé .

QU'EST-CE QUE LE FANATISME ? - la Franc Maçonnerie au Coeur

Ce n'est que trop vrai , on le voit chaque jour .

Merci Mam'zelle Wagnière : http://www.monsieurdevoltaire.com/2020/04/dictionnaire-ph...

 

 

« A Charles-Augustin Ferriol, comte d'Argental

28 janvier 1765 1

Mon cher ange, d’abord comment va la toux de madame d’Argental, et pourquoi tousse-t-elle ? Ensuite je remercie très humblement M. le duc de Praslin du passeport 2. Ensuite vous saurez que je bataille toujours avec le tyran du tripot ; mais vous sentez bien que je serai battu. Il y a de l’aigreur ; on ne m’en a jamais dit la raison. J'avais imaginé que cet étrange fou de Vergy qui avait été à Bordeaux, et qui est de Bordeaux, avait fait quelques tracasseries 3 ; mais comme je ne vois tout cela qu'avec une lunette de longue vue qui ne vaut rien , je ne peux guère faire que des conjectures ridicules .

Il me semble, au sujet des Roués, qu’il ne serait pas mal d’attendre Pâques. Peut-être l’acteur dont vous me parlez 4 aura déployé alors des talents qui encourageront le petit ex-jésuite.

Voulez-vous que je vous envoie un Portatif sous le couvert de M. le duc de Praslin ? Je ne m’aviserai pas de prendre ces libertés sans vos ordres précis. Les auteurs de cet ouvrage n’ont pas été assez loin ; ils n’ont fait qu’effleurer les premiers temps du christianisme ; vous savez bien que Paul était une tête chaude ; mais savez-vous qu’il était amoureux de la fille de Gamaliel ? Ce Gamaliel était fort sage ; il ne voulut point d’un fou pour son gendre. Il 5 avait à la vérité de larges épaules, mais il était chauve, et avait les jambes torses ; son grand vilain nez ne plaisait point du tout à mademoiselle Gamaliel. Il se tourna du côté de sainte Thècle, dont il fut directeur ; mais en voilà trop sur cet animal.

Mon cher ange, vivez gaiement, aimez le plus que borgne.

Permettez que je mette ici un petit billet pour l'ami Lekain .»

1 L'édition Cayrol ne comprend pas la phrase depuis « Il y a de l'aigreur […. ] conjectures ridicules. » ni la phrase finale biffée sur la copie .

2 Pour Moultou, père et fils .

4 Du Villiers ou Marsan, tous deux débutants.

5 Paul ; on a là l’essentiel de l'article « Paul » primitif du Dictionnaire philosophique .

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12/04/2020 | Lien permanent

Allons, courage,...mettez la philosophie, l'humanité à la mode

 

Tout d'abord un appel qui me tient à coeur : devenez donneurs de moëlle osseuse ; c'est vital ;

http://www.bonjour-docteur.com/actualite-sante-mobilisati...

Faites la démarche pour vous incrire auprès de l'Etablissement Français du Sang le plus proche de chez vous (qu'on appelait autrefois Centre de transfusion) . N'oubliez pas que vous avez plus de risque d'avoir besoin un jour de cettre tranfusion que de chance d'avoir à donner ce petit peu de vous-même . Le nombre de donneurs potentiels est encore trop faible en France.

"Allons, courage" comme le dit si bien Volti ...

 

 

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Ce choix d'illustration en pensant très très fort à B-H L (Bête Hableur Littéraire, vous voyez qui ! ), à qui je souhaite de rester le plus longtemps possible en Lybie . Il en a les moyens . Et questions mirages, il n'a pas besoin d'aller dans le désert pour nous en décrire . Il gâche régulièrement une page du Point, à mon grand dam .

 

 

 

« A Marie-Elisabeth de Dompierre de Fontaine, marquise de Florian

 

Le 3 mars [1770]

 

Je vous prie, ma chère nièce, de me faire un très grand plaisir . J'implore surtout l'assistance de M. le grand écuyer de Cyrus i, qui est un homme ingambe et serviable .

 

J'ai le plus grand et le plus pressant besoin des livres dont vous trouverez la note sur un petit billet . Je ne sais pas où ils se vendent . M. de Florian en allant à la comédie peut aisément les acheter, et donner ordre qu'on me les envoie par les guimbardes de Lyon .

 

Croiriez-vous qu'un docteur de Sorbonne ii, ami et parent de l'abbé Morellet, professeur d'histoire à Toulouse, enseigne publiquement mon Histoire générale, que tout le parlement vient l'écouter, qu'il l'a fait imprimer pour l'usage des collèges en y retranchant seulement quelques petites libertés philosophiques, qu'un prêtre fanatique l'a brûlée devant sa porte pour faire amende honorable à la Sainte Église , que le premier président l'a fait prendre par deux huissiers et l'a menacé du cachot en pleine audience, que la fille du premier président iii m'a écrit d'assez jolis vers, que Sirven va demander la permission de prendre ses premiers juges à partie iv, que la philosophie expie v au bout de huit ans l'assassinat de Calas ?

 

Allons, courage, monsieur le Turc vi, monsieur du parlement de Paris vii, mettez la philosophie, l'humanité à la mode . Que fera-t-on pour Martin viii?

 

J'ai obtenu deux mille écus des créanciers de Durey ix par les bons offices de M. de Beaumont . J'ai marié Mlle Nollet qui l'avait suivi dans tous ses malheurs depuis douze ans, et que l'abbé Nollet, son oncle, reniait comme un beau diable . Durey dans le fond, n'est pas à beaucoup près aussi coupable qu'on le dit . C'est un bon homme très serviable, très faible, qui a fait de très mauvais marchés, et dont le plus grand crime est d'avoir demandé, par écrit, à sa femme, en grâce, de le faire cocu . Je vous jure d'ailleurs qu'il n'a jamais empoisonné personne x.

 

Avez-vous lu le dernier mémoire d'Elie xi? n'est-il pas bien fort, bien convaincant, bien utile ? La Harpe vous a-t-il récité sa Religieuse xii? avez-vous pleuré ? avez-vous vu l'opéra-comique de Marmontel xiii? Comment vous portez-vous tous tant que vous êtes ? J'ai une enflure à la gorge qui n'est point du tout plaisante au milieu de quarante ou cinquante lieues de neige . Sur ce je vous donne à tous ma bénédiction .

 

Fr. François, Capucin indigne . »

 

i Le marquis de Florian qui s'était intéressé au projet de char de guerre « assyrien » de V* en 1756 .

ii L'abbé Audra .

iii Mlle Calliope de Vaudeuil, à qui en réponse il a envoyé un huitain par l'intermédiaire de l'abbé Audra le 10 décembre 1769 .

Voir page 510 : http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k4113622/f513.image....

iv Voir lettre à l'avocat Christin du 11 décembre 1769 : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2009/12/11/1...

v = qui fait expier .

vi L'abbé Mignot qui travaille à une histoire de l'Empire ottoman .

vii Son neveu d'Hornoy .

viii Sur cette affaire d'erreur judiciaire, voir lettre du 28 octobre 1769 à d'Alembert : page 479 : http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k4113622/f482.image....

et du 11 décembre à Christin : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2009/12/11/1...

ix Joseph-marie Durey de Morsan, frère de Mme de Sauvigny, renié par sa famille . V* l'avait pris sous sa protection et provisoirement recueilli chez lui, ce qui avait déplu à Mme Denis .

Voir Durey dans : http://c18.net/dp/dp.php?no=175

x Il était accusé d'avoir empoisonné son père . Mme Denis écrivait de Paris au résident Hennin le 11 septembre 1769 qu'elle « craignait fort ses bouillons ».

 

xi Le mémoire d'Elie de Beaumont en faveur de Mme Perra , de Lyon accusée injustement d'avoir tué la fille d'une de ses voisines et contre qui on faisait déposer son propre fils de cinq ans et demi .

 

xii Mélanie, drame publié à Amsterdam en 1770, qui ne sera représenté qu'en 1791 .

http://books.google.fr/books?id=iPo_AAAAcAAJ&printsec...

xiii Sylvain, représenté la première fois le 19 février 1770.

http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k54738470.r=.langFR et suivants .

 

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09/03/2011 | Lien permanent

Il faudrait que je fusse un monstre pour parler mal du ministère dans de telles circonstances

... où MM. Martinez et Mélenchon jouent à savoir qui a la plus grosse [NDLR : manifestation, bande de malotrous !] en prétendant défendre des droits que personne ne connait vraiment totalement dans cette foule de piétons à banderoles (qui les paye ?) et grévistes routiers . Les soi-disant Insoumis sont en fait diablement soumis à leur gourou Jean-Luc Ier , tous derrière et lui devant, rêvant d'un pouvoir de président de république bananière .

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Rappel : "S'aimer ce n'est pas se regarder l'un l'autre, c'est regarder tous deux dans la même direction "

 http://www.huffingtonpost.fr/2017/09/06/jean-luc-melencho...

 

 

« A Jean Le Rond d'Alembert

Aux Délices 1er novembre [1762]

Mon très digne philosophe, n'est-ce pas Mécène qui disait , non omnibus dormio 1? Et moi chétif je vous dis non omnibus argroto 2. J'étais au moins fort aise que M. le duc de Choiseul sût à quel point il m'avait chagriné . Il avait pu me soupçonner d'être ingrat . Je lui ai les plus grandes obligations, c'est à lui seul que je dois les privilèges de ma terre . Toutes les grâces que je lui ai demandées pour mes amis , il me les a accordées sur-le-champ . Je suis d'ailleurs attaché depuis vingt ans à M. le comte de Choiseul . Il faudrait que je fusse un monstre pour parler mal du ministère dans de telles circonstances . Vous avez parfaitement senti combien cette infâme accusation retombait sur vous . On voulait nous faire regarder nous et nos amis comme de mauvais citoyens et rendre notre correspondance criminelle . Cette abominable manœuvre a dû m'être infiniment sensible . Mon cœur en a été d'autant plus pénétré que dans le temps même que M. le duc de Choiseul me faisait des reproches , il daignait accorder à ma recommandation le grade de lieutenant-colonel à un de mes amis 3. C'était Auguste qui comblait Cinna de faveurs . J'en ai eu le cœur percé, et je ne lui pardonne pas encore de nous avoir pris pour des conjurés . Je ne conçois pas comment il a pu imaginer un moment que cette infâme et sotte lettre fût de moi . Je lui ai envoyé la véritable avec votre petit billet 4. Il verra à qui il a à faire, et que nous sommes dignes de son estime et de ses bontés .

Je persiste à croire que le parlement de Toulouse doit réparation à la famille des Calas, qu'Omer doit faire amende honorable à la philosophie et que ce n'est pas assez d'abolir les jésuites quand on a tant d'autres moines .

Nous sommes au sixième tome de Corneille le sublime et le rabâcheur . Sa nièce joue la comédie très joliment et me fait plus de plaisir que son oncle . Nous avons à Ferney des spectacles toutes les semaines, et en vérité d'excellents acteurs . Il y a beaucoup à travailler à Olympie . L'ouvrage des six jours était fait pour que l'auteur se repentit . Il m'a fallu mettre un an à polir ce qu'une semaine avait ébauché . Les difficultés ont été grandes . Nous verrons si j'en serai venu à bout . Au bout du compte il est assez plaisant de faire les pièces, le théâtre, les acteurs, les spectateurs . Les déserts du pays de Gex sont fort étonnés . L'infâme commence à y être fort bafouée . Rendez-lui toujours le petit service de la montrer dans tout son ridicule et dans sa laideur . Le curé d'Étrepigny fait de merveilleux efforts en Allemagne . J'ai lu le Dictionnaire des hérésies 5. Je connais quelque chose d'un peu plus fort 6.

Dieu nous aidera . Adieu, je vous embrasse tendrement .

V. »

1Je ne dors pas pour tout le monde ; ces mots sont attribués à l'hôte de Mécène ; ce dernier faisait une cour pressante à la femme de son hôte, lequel feignait d'être endormi . Un esclave tenta de dérober une coupe d'or, et c'est alors que son maître prononça les paroles en question .

2 Je ne suis pas malade pour tout le monde .

4 Le 26 octobre 1762 d'Alembert a écrit à V* : « Je crois, mon cher et illustre confrère, avoir fait encore mieux que vous ne me paraissez désirer, vous me demandiez il y a huit jours copie de la lettre que vous m'avez écrite le 29 mars, et je vous ai envoyé l'original même ; vous me priez aujourd’hui d’envoyer l'original à M. le duc de Choiseul, vous êtes à portée de le lui faire parvenir, si vous le jugez à propos (…) . Nous sommes fort heureux, vous et moi, que l'imbécile et impudent faussaire ait conservé quelques phrases de votre lettre du 29 mars ; il vous a fourni les moyens, en produisant l'original, de mettre l'imposture à découvert . Il est certain, mon cher confrère, qu'il a couru des copies de ce véritable original ; j'en ai vu une il y a trois ou quatre mois entre les mains de l'abbé Trublet . On les vendait manuscrites, à ce qu'il m'a dit lui-même, à la porte des Tuileries, où il avait acheté la sienne ; de vous dire comment ces copies ont couru, c'est ce que j'ignore, ce qu’il y a de certain c'est que je n'en ai donné ni laissé prendre à personne (…) . Il me paraît bien difficile, pour ne pas dire impossible, de remonter jusqu'au fabricateur de la lettre en question ; on pourrait savoir de l'auteur du journal anglais où elle a été imprimée, de qui il l'a reçue ; pour moi, j'imagine que c'est l'ouvrage de quelque maraud de Français réfugié à Londres (…) . Adieu mon cher et illustre philosophe, vous ne mériteriez pas ce dernier nom, si une plate calomnie, facile à confondre, avait pu vous rendre malade (…) . Quand aurons-nous Corneille, la suite du Czar, Olympie, etc., etc. ? Voilà ce qui mérite de vous occuper, et non pas des atrocités absurdes . »

Choiseul écrira à V* , de Fontainebleau, le 12 novembre : « Je n'ai pas eu le temps de vous répondre, ma chère marmotte ; j’ai été occupé tout ce mois-ci à finir une petite tracasserie dont mon maître était occupé et qui effectivement commençait à devenir fastidieuse à tout le monde, hors à votre héros qui me paraît n'en être pas las ; je suis son serviteur, mais à présent le jeu ne vaudra pas la chandelle . Vous avez raison, vous n'avez point écrit la lettre supposée ; personne n'en parle, ni ne songe actuellement à vous l'imputer . Paix ou guerre, ma chère marmotte, je vous aimerai toujours de tout mon cœur . »

6 Le Dictionnaire philosophique, comme on le verra ensuite .

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26/09/2017 | Lien permanent

On parle à Paris, et on ne pense guère . La journée se passe en futilités , on ne vit point pour soi, on y meurt oublié,

... Vrai à ...% ! c'est vous qui voyez .

A par ça la France c'est aussi ça : http://aumilieuduvillage.eklablog.com/c-est-ca-aussi-la-f...

65 meilleures images du tableau LE CHAT. Philippe Geluck ...

 

 

 

« A Pierre-Robert Le Cornier de Cideville

4è février [1765] 1

J’ai été quelque temps aveugle, mon cher et ancien ami, et à présent j’ai le quart de mes deux yeux. C’est avec ce quart que mon cœur tout entier vous écrit. Vous faites un bel éloge du jour de l’an 2, mais je vous aime toute l’année, et tous les jours sont pour moi les calendes de janvier. Il est très vrai que le gâteau des rois est une cérémonie païenne ; mais quel usage ne l’est pas ? Processions, images, encens, cierges, mystères, tout, jusqu’à la confession, est pris dans l’antiquité. Les Welches n’ont rien à eux en propre, pas même Le Cid, qui est tout entier de deux auteurs espagnols 3; pas même le Soyons amis, Cinna 4, qui est de Sénèque. Je ne connais guère que le Qu’il mourût 5 et le cinquième acte de Rodogune qui soient de l’invention du grand Corneille. Ni les Fables, ni les Contes de La Fontaine, ni l’Art poétique, ne sont nés chez nous ; presque toutes nos beautés et nos sottises sont d’après l’antique. Nous sommes venus trop tard en tout. A peine commençons-nous à ouvrir les yeux en physique, en finance, en jurisprudence, et même dans la discipline militaire . Aussi avons-nous été battus et ruinés ; mais l’opéra-comique console de tout.

Vous renoncez donc à Paris pour cet hiver, mon cher ami , et moi j’y ai renoncé depuis quinze ans pour le reste de ma vie, et je compte n’avoir véritablement vécu que dans la retraite. On parle à Paris, et on ne pense guère . La journée se passe en futilités , on ne vit point pour soi, on y meurt oublié, sans avoir vécu. Peut-être, du temps d’Andromaque, d’Iphigénie, de Phèdre, des belles fêtes de Louis XIV, d’Armide et du passage du Rhin, Paris méritait la curiosité d’un honnête homme. Mais les temps sont un peu changés . Les billets de confession, le Serrurier 6, le Maréchal 7, les deux vingtièmes, le réquisitoire sur l’inoculation, ne méritent pas le voyage. D’Alembert a fait un petit livre sur la destruction des jésuites . C’est presque le seul ouvrage marqué au bon coin depuis trente ans. Il est plus philosophe que les Provinciales, et peut-être aussi ingénieux. Ce d’Alembert n’est pas welche, c’est un vrai Français.

Vivez, mon cher ami, et comptez que vous n’êtes pas plus aimé vers la rivière de Seine que vers les Alpes.

V



1 Date complétée par Cideville sur l'original .

3 Guillen de Castro et Juan Bautista Diamante . Naturellement V* exagère : l'originalité de Corneille n'est pas moindre parce que, comme tous les auteurs dramatiques il a emprunté des situations, voire des mots à certains devanciers .

Voir : https://fr.wikipedia.org/wiki/Guill%C3%A9n_de_Castro

et : https://fr.wikipedia.org/wiki/Juan_Bautista_Diamante

4 Cinna, ac. V, sc. 3 ; V* cite le passage de Sénèque qu'il met en rapport avec celui-ci dans son commentaire sur Cinna .

6 La pièce Le Serrurier, d'Antoine-François Quétant, musique de Kohaut a été représentée au Théâtre-Italien le 20 décembre 1764 ; voir : https://www.loc.gov/item/2011477055/

et : https://data.bnf.fr/fr/12006128/francois-antoine_quetant/

et : https://fr.wikipedia.org/wiki/Fran%C3%A7ois-Antoine_Qu%C3%A9tant

7 Allusion au Maréchal-Ferrant ; voir lettre du 4 avril 1762 à d'Argental : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2017/03/09/mes-anges-mes-anges-rit-on-encore-a-paris-5919689.html

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26/04/2020 | Lien permanent

malgré le dégoût qu'on a tout naturellement à notre âge pour toutes les sottises humaines, on ne laisse pas de s'en amus

...

 

 

« A Marie de Vichy de Chamrond, marquise du Deffand

A Ferney 2 avril 1762

Pour peu que vous soyez curieuse, madame, des affaires de la marine et des jésuites voici deux relations qui sont parvenues dans l'enceinte de mes montagnes . J'ai considéré que malgré le dégoût qu'on a tout naturellement à notre âge pour toutes les sottises humaines, on ne laisse pas de s'en amuser un moment quand on a bien digéré . Vous me demandez si je suis toujours bien content de Mlle Corneille . Comment ne le serais-je pas puisqu'elle déclame des vers, comme son oncle en faisait ? Elle est très nécessaire à notre théâtre, car, madame, n'est-il pas juste que j'aie un théâtre chez moi ? J'ai eu l'insolence de le faire assez beau, et nous venons d'y jouer une tragédie nouvelle 1 où il y a un prêtre qui donne l'absolution . La scène est dans un couvent, la principale héroïne est une religieuse ; et cette religieuse est la veuve d'Alexandre . Mon prêtre est le seul honnête homme de prêtre qu'on ait encore vu . Il ne s'en fait point accroire ; et il déteste les billets de confession . Une jeune princesse se brûle comme Malagrida à la fin de la pièce . Nous avions un très joli bûcher . Je ne sais si je me trompe mais nos tragédies à longues conversations sont bien froides en comparaison , et je crois qu'avec beaucoup de sentiment on pourrait enfin parvenir à avoir de vraies tragédies dont nous n'avons peut-être que l'ombre .

Je vous demande pardon , madame, de vous entretenir de mes plaisirs mais si vous êtes triste, je vous dirai si vous voulez des choses tristes . Un de nos huguenots de Genève a été accusé d'avoir pendu un de ses enfants à Toulouse, de crainte que cet enfant ne se fit papiste . Le parlement lui a soutenu à la pluralité de huit voix contre cinq qu'il était parricide . Il a juré que son fils s'était pendu par mélancolie . On l'a roué . Il a cité ses juges sur la roue au jugement de Dieu . Il y a le plus horrible fanatisme d'un ou d'autre côté . Ce huguenot nommé Calas était un vieux père de famille, et fort bon homme .

Voyez si cela peut vous occuper un moment . Nous avons encore la Martinique qui peut amuser . Agréez mon tendre respects .

V. »

1 Nouvelle est ajouté au dessus de la ligne .

 

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09/03/2017 | Lien permanent

j'abhorre plus que jamais les ennemis de la raison

... Et s'il est une chose qui ne souffre pas d'exception, c'est bien celle-ci . Vous me direz "il n'y a que les imbéciles qui ne changent jamais d'avis", et bien je préfère rejoindre le camp des idiots , sans plaisir, mais sans honte , avec même un peu de fierté légitime .

http://ekladata.com/yvXdRBW2jkVEPGyVMqKCX7XoH7I@550x550.jpg

 

 

 

« A Etienne-Noël Damilaville

et à

Nicolas-Claude Thieriot

Le 15 d'auguste [1761] 1

Que les frères m'accusent de paresse, s'ils l'osent . J'ai tout Corneille sur les bras, l'Histoire générale des mœurs, le Czar, Jeanne, etc., etc. et vingt lettres par jour à répondre : et il faut écrire à M. de Lafargue, et je ne sais où le prendre . Il me semble que frère Thieriot sait sa demeure ; il s'agit de ses vers, cela est important . Comment va l'Encyclopédie ? cela est un peu plus important .

Oui, volontiers, que les Sadducéens périssent, mais que les Pharisiens ne soient pas épargnés . On nous défait des chats, mais on nous laisse dévorer par des chiens .

On a eu grande peine à trouver le Grizel que demandent les frères : c'est grand dommage que pour notre édification nous ne puissions pas recouvrer cet ouvrage rare, d'autant plus utile à la bonne cause qu'il rend la mauvaise extrêmement ridicule .

Frère Thieriot est devenu bien paresseux . Un véritable frère ne devrait-il pas avoir déjà envoyé les Recherches sur le théâtre ? Il faut le mettre en pénitence . Il n'est pas permis d'être tiède sur les ouvrages et sur le sang du grand Corneille .

J'embrasse les frères, et j'abhorre plus que jamais les ennemis de la raison et des lettres . »

1 Le manuscrit copie Beaumarchais-Kehl inclut des extraits de la lettre du 20 août 1761 aux mêmes, et on y a aussi incorporé un passage de la lettre suivante : « A Damilaville et à Thieriot [vers août 1761] / […] Je ne sais pas trop comment ira cette entreprise . Pur moi, je ne réponds que de mon travail et de mon zèle tant que je respirerai . J'ai déjà commenté six tragédies . Je m'instruit par ce travail ; j'espère que j'en instruirai d'autres, et que le théâtre y gagnera . Si, comme auteur, je n'ai pu servir ma nation, je la servirai du moins comme commentateur […]. »

 

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17/07/2016 | Lien permanent

il faut secourir hardiment l'innocence et ne rien craindre

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« A Louise-Dorothée von Meiningen, duchesse de Saxe-Gotha

A Ferney 18 octobre [1762] 1

Madame,

Ce n'est pas ma faute si le curé Jean Meslier et le prédicateur des Cinquante 2 ont été de même avis à deux cents lieues l'un de l'autre . Il faut que la vérité soit bien forte pour se faire sentir avec tant d'uniformité à deux personnes si différentes . Plût à Dieu que le genre humain eût toujours pensé de même , le sang humain n'aurait pas coulé depuis le concile de Nicée jusqu'à nos jours pour des absurdités qui font frémir le sens commun . C'est cet abominable fanatisme qui a fait rouer en dernier lieu à Toulouse un père de famille innocent , qui a mis toute la famille à la mendicité, et qui a été tout prêt à faire périr cette famille vertueuse dans les supplices . S'il n'y avait point eu de confrérie de pénitents blancs à Toulouse cette catastrophe affreuse ne serait pas arrivée . La guerre est bien funeste mais le fanatisme l'est encore bien davantage . Le conseil d’État du roi est à présent saisi de l'affaire . Cela n'a pas été sans peine que je suis parvenu à faire porter des plaintes contre un parlement, mais il faut secourir hardiment l'innocence et ne rien craindre . Il va paraître un mémoire pour les Calas signé de quinze avocats de Paris . Il va paraître aussi un plaidoyer d'un avocat au conseil . Ce sont des ouvrages assez longs . Comment pourrai-je les envoyer à Votre Altesse ? J'attendrai ses ordres . Je m'attendais que d'aussi belles âmes que la sienne, et celle de la grande maîtresse des cœurs seraient touchées de cette horrible aventure . Je me mets aux pieds de Votre Altesse Sérénissime et de toute votre auguste famille avec le plus profond respects .

Grande maîtresse des cœurs conservez-moi vos bontés .

V. »

1L'édition Voltaire à Ferney date cette lettre du 8 octobre 1760, Moland corrige seulement l'année .

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18/09/2017 | Lien permanent

Les grands artistes doivent être tous frères, et si la famille de ces frères est unie, la famille des sots sera confondu

... L'argent, je le crains bien, divise cette famille et du coup, celle des sots prospère . Il n'est qu'à voir , entendre et lire ce que de fumeux critiques veulent nous faire admirer/gober, pour devenir de parfaits béotiens comme eux .

 

 

« A Michel-Paul-Gui de Chabanon

9è décembre 1764

Si on était sûr, monsieur, d'avoir après sa mort des panégyristes tels que vous, il y aurait bien du plaisir à mourir . Vous faites de toute façon honneur aux beaux-arts . Je vois une belle âme dans tout ce que vous faites . Si tous les gens de lettres pensaient comme vous, leur état deviendrait le premier du royaume, et leurs persécuteurs seraient dans la fange . Continuez à rendre honorable un mérite personnel que l'insolence des pédants, et la fureur des fanatiques voudront enfin avilir . Les grands artistes doivent être tous frères, et si la famille de ces frères est unie, la famille des sots sera confondue . Nos pères ignorants, légers et barbares, ne connaissaient avant Lully que les vingt-quatre violons du roi, et avant Corneille le cardinal de Richelieu avait à ses gages quatre poètes du Pont-neuf , dignes de travailler sous ses ordres . Il n'y a que les coeurs sensibles et les esprits philosophes qui rendent justice aux vrais talents . Puisse cet esprit philosophique germer dans la nation . Après l'éloge que vous avez fait de Rameau 1 je ferai toujours le vôtre ; vous m’inspirez un sentiment d'estime qui approche bien de l'amitié ; j’ose vous demander la vôtre, les sentiments que j'ai pour vous la méritent . Comptez que c'est du meilleur de mon cœur et sans compliments que j'ai l'honneur d'être, monsieur, votre très humble et très obéissant serviteur.

V. »

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08/02/2020 | Lien permanent

Il faut laisser passer l'orage jésuitique qui grossit tous les jours, après quoi le calme reviendra, et avec le calme la

... François, le pape jésuite qui se conduit comme un pharisien, est bien peu digne de sa fonction qui est de vouloir le bien et éradiquer le mal, protecteur de ses prêtres mal à propos . Le brouillard qu'il répand ne fait pas oublier l'orage qui gronde encore sur le monde catholique .

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« A Gabriel Cramer

[février-mars 1764]

Il faut laisser passer l'orage jésuitique qui grossit tous les jours, après quoi le calme reviendra, et avec le calme la liberté . J'adoucirai avec grand plaisir tous les traits de M. Clocpitre qui paraîtront un peu trop forts 1.

À l'égard de ces petits sommaires des pièces de Molière 2, cet ouvrage qui n'est rien par lui-même, n'était convenable qu'à la tête d'une édition de Molière ; il ne fut composé en effet que pour l'édition in-4° que M. de Chauvelin faisait faire, mais on préféra l'ouvrage de M. de Lasserre, si bien connu de vous et de toute la terre . Cependant , mon cher Caro, si vous avez la rage d'imprimer cette bagatelle pédantesque envoyez-la-moi , nous verrons si on peut la rendre intéressante ; il faudra nécessairement une petite préface . La conversation du menu et de l'abbé Brisel a été très corrigée, très adoucie, et on a retranché les dernières pages qui sentaient un peu le fagot .

J'attends les épreuves qu'on doit me renvoyer et qu'on ne renvoie point .

J'embrasse tendrement monsieur Cramer . »

1 Lettre de M. Clocpitre à M. Eratou sur la question « si les juifs ont mangé de la chair humaine et comment ils l’apprêtaient » parut dans les Contes de Guillaume Vadé . Voir : http://www.monsieurdevoltaire.com/article-satire-lettre-de-m-clocpitre-a-m-eratou-120133109.html

2 Ces Petits sommaires des pièces de Molière sont aussi insérés dans les Contes de Guillaume Vadé à la suite d'une « Vie de Molière » ; voir : https://fr.wikisource.org/wiki/Vie_de_Moli%C3%A8re

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21/03/2019 | Lien permanent

me dire s'il est vrai qu'on soit assez absurde au parlement de Toulouse pour reconnaître des quarts de preuve, des huiti

...Ce genre de folie défiant  la vérité au dix-huitième siècle semble être encore en vigueur à l'Assemblée nationale et au Sénat aujourd'hui, dès lors que dans l'affaire Benalla on cherche stupidement des commencements de preuves de la culpabilité du président de la république et de ses ministres . A ce train là, peut-on dire que les millions d'électeurs d'Emmanuel Macron détiennent chacun un millionième de responsabilité et doivent en répondre eux aussi  ? Et eux-aussi devront-ils démissionner ? et comment ?

Nous avons bien en France l'opposition la plus ridicule du monde, elle me semble aussi passionnante  que les tabloïds de tous bords . Allez ! je repars en vacances à Groland -plage .

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« A Charles Manoël de Végobre

à Genève

A Ferney 6è auguste [1763]

Je présente mes très humbles obéissances à monsieur de Végobre . Je le supplie de me dire s'il est vrai qu'on soit assez absurde au parlement de Toulouse pour reconnaître des quarts de preuve, des huitièmes de preuve 1, de façon que quatre ouï-dire d'un côté, et huit bruits populaires de l'autre fassent deux preuves complètes, et tiennent lieu de deux témoins oculaires ?

On m'assure qu'on est assez barbare en Septimanie pour admettre cette jurisprudence, et que c'est l'excuse du parlement de Toulouse .

Si monsieur de Végobre n'est pas instruit de cette horreur, je le supplie de s'en informer à Toulouse, et de vouloir bien me faire part de ce qu'on lui aura répondu .

V. »

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24/07/2018 | Lien permanent

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