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Rechercher : Tâchez de vous procurer cet écrit; il n'est pas orthodoxe, mais il est très bien raisonné

Si on avait songé à rendre les jansénistes et les molinistes aussi ridicules qu'ils le sont en effet

... Sans compter les sunnites, chiites, salafistes, intégristes de tous bords et de tous rangs, toutes religions confondues dès lors qu'elles font naitre des fanatiques .

 

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Persiste et signe

 

 

« A M. le conseiller François TRONCHIN

Monrion, 15 janvier [1757].

Je suis bien sensible, mon très-cher ami, à votre intention et à celle de notre Esculape 1. Il n'y a qu'à lever les épaules de pitié quand un dévot croit assassiner un roi avec un canif à tailler des plumes mais il faut frémir d'horreur quand on voit cet exécrable fou animé de l'esprit des convulsionnaires de Saint-Médard, qui a passé dans sa machine atrabilaire. C'est un chien qui a pris la rage de quelques autres chiens, sans le savoir. Il faudra ajouter trois ou quatre lignes au chapitre du jansénisme. Si on avait songé à rendre les jansénistes et les molinistes aussi ridicules qu'ils le sont en effet, Pierre Damiens, petit bâtard de Ravaillac, ne se serait pas servi de son canif.
Le ministère a eu la bonté de m'envoyer les bulletins, et M. d'Argenson m'a écrit de sa main 2; mais je crains les bigots.

On me mande de Vienne que l'impératrice aura en Bohême cent soixante mille hommes, que les Russes viennent au nombre de cent mille. On attend les Francs. Jamais l'empire romain n'a mis tant de monde en campagne; et il s'agit d'une chétive province que l'empire romain ignorait, et un marquis de Brandebourg a une plus grande armée que Scipion, Pompée et César !
P. S. Vous ne me mandez rien du fanatisme des Pharisiens et des Parisiens il y a pourtant eu des placards on a arrêté beaucoup de monde. On a mené à la Conciergerie quatre chariots couverts, remplis d'assassins, de cuistres, de témoins vrais ou faux. »

1 Théodore Tronchin le médecin .

2 Voir lettre du 6 janvier du comte d'Argenson : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2012/09/18/o...

 

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19/09/2012 | Lien permanent

le montant de vos dépenses vous sera toujours payé chez M. de Laleu, notaire, très exactement

...

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« A Louis-François Prault 1

Monsieur de Voltaire, monsieur, est trop malade pour vous écrire lui-même ; il vous prie de lui envoyer les recueils : A, B, C, qu'il n'a point ; les œuvres de Piron, et ce que vous imprimerez ; le montant de vos dépenses vous sera toujours payé chez M. de Laleu, notaire, très exactement . Quand vous voudrez envoyer quelque chose à M. de Voltaire vous êtes prié de vous adresser toujours à M. Bouret qui a la bonté de lui faire passer ses paquets . M. de Voltaire fait bien ses compliments à monsieur votre père et à vous .

J'ai l'honneur d'être , monsieur, votre très humble et très obéissant serviteur

Wagnière, secrétaire

de la part de M. de Voltaire

1er mars 1760 aux Délices par Genève »

1 Prault avait écrit le 30 janvier 1760 à V* : « Je me suis brouillé d'abord avec les éditeurs [des] recueils […] j'avais appris que leur intention était, quoiqu'ils me l'eussent vendue de faire imprimer [la rapsodie contre Voltaire] dans un des recueils suivants […] Je fus trois fois chez M. d'Argental […] je me rendis chez M. de Malesherbes . Je lui expliquai tous les droits que j'avais sur cet ouvrage puisqu'il m'avait été vendu . Je lui dis les raisons qui m'avaient empêché d'en faire usage et je lui montrai l'espèce d'engagement que j'avais pris avec vous […] Il me chargea d'ordonner de sa part aux imprimeurs et libraires chargés des recueils suivants de ne pas l'imprimer […] de voir aussi le censeur et de lui recommander de ne pas approuver cette pièce si elle lui était présentée »

Voir le début de l'affaire dans la lettre du 7 janvier 1760 à Prault : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2015/01/17/s-il-se-presente-quelque-occasion-de-vous-marquer-l-envie-ex-5536020.html

 

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03/03/2015 | Lien permanent

Un membre va vite, les corps ont peine à se remuer.

... Nulle gaudriole ici, revoyons le contexte . Et philosophons :

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« A Charles-Augustin Ferriol, comte d'Argental

Ose-t-on parler encore de vers et de prose à Paris, mes divins anges ? les chaleurs et les malheurs ne font-ils par un tort horrible au 1 tripot ?

Je travaille le jour à Corneille, et la nuit à Don Pèdre.

Nos souscriptions pourraient bien se ralentir. Sans la prise de Pontichéri ou Pondicheri, je ferais tout à mes dépens.

Je vous ai envoyé les remarques sur les Horaces. Voici la préface en forme d’épître dédicatoire, à l’Académie. Je la mets sous vos ailes, et vous daignerez la recommander à Duclos, quand vous l’aurez lue. Il est bon que tout ait la sanction de quarante personnes ; mais j’aurai plus tôt achevé tout l’ouvrage, que l’Académie n’aura lu trente de mes remarques. Un membre va vite, les corps ont peine à se remuer. Dites-moi net, je vous prie, combien vos amis retiennent d’exemplaires. Tout Corneille commenté en 5 ou 6 volumes in-4°, c’est marché donné pour deux louis.

Sans le roi et quelques princes, on ne pourrait donner les exemplaires à ce prix.

J’ai un autre placet contre Lambert 2 à vous présenter. Je n’avais pas encore eu le temps de lire son Tancrède . Il s’est plu à me rendre ridicule : jugez-en par cet échantillon 3. Que faire ? cela est dur ; mais Pontichéry est pis ou pire.

Mes divins anges, que la campagne est belle ! vous ne connaissez pas ce plaisir-là. Et les yeux ? J’écris, moi ; et vous ? 

9 august , ou aoust [1761]»

 

1 V* a écrit par erreur sur le manuscrit et pour au .

2 V* veut dire Prault qui avait imprimé un Tancrède non autorisé ; voir lettre du 7 août 1761 à Mlle Clairon : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2010/08/07/introduire-dans-la-piece-de-sophocle-une-partie-carree-d-ama.html

3 Suivaient quelques citations du Tancrède (édité par Lambert selon Georges Avenel ).

 

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12/07/2016 | Lien permanent

Je ne sais mes chers anges si j'aurai le temps de vous dire un mot touchant la lettre ci-jointe

... Réflexion faite : non !

 

 

« A Charles-Augustin Ferriol, comte d'Argental

et à Jeanne-Grâce Bosc du Bouchet, comtesse d'Argental

18 juin [1764]

Je ne sais mes chers anges si j'aurai le temps de vous dire un mot touchant la lettre ci-jointe . La poste va partir . Je viens d'écrire à M. Damilaville qui m'a envoyé la lettre de M. de Hulin 1. J'écris à M. de Hulin en conformité ; et je vous supplie de permettre que je vous adresse la lettre .

Je supplie instamment les sages qui travaillent à la Gazette littéraire de me garder toujours le plus profond secret 2. »

1 Jacques Hulin (1681-1774) est le représentant de Stanislas à Paris de 1737 à 1766 . Voir : Lettres inédites du roi Stanislas, duc de Lorraine et de Bar à Jacques Hulin, son ministre en cour de France (1733-1766)

: https://data.bnf.fr/fr/12016941/stanislas_1/

2 Cette recommandation vise spécialement le compte rendu qu'avait fait V* de l'ouvrage de l'abbé Sade (voir lettre du 30 juin 1764 à d'Argental : http://www.monsieurdevoltaire.com/2014/08/correspondance-annee-1764-partie-22.html ) . Inutile de dire que le secret ne fut pas gardé, car, quelque temps après, un certain « abbé Berth …, chanoine de … à Paris » écrit à Sade : « J'ai vu aussi dans le temps M. l'abbé Arnaud, qui me communiqua la critique de l'Homère des Alpes . Je l'engageai à ne point la faire paraître, ou qu'il la modifiât s'il y était contraint par les ordres de la cour . C'est ce qu'il a fait comme vous avez dû voir dans la Gazette littéraire . Il faut avouer que cet habitant des Alpes est bien de mauvaise humeur . Il m'a toujours paru qu'il voudrait en mourant que tout le monde littéraire expirât avec lui . »

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27/07/2019 | Lien permanent

le peu qu'on en lit excite l'indignation

... Tel est l'avis de la gauche politicienne et de quelques autres donneurs de leçons bienheureux de n'avoir rien à décider et de laisser quelqu'un d'autre s'exposer, à savoir le président Macron qui dit tout haut ce que pense en réalité le monde des Tartuffe : https://www.valeursactuelles.com/politique/il-fait-honte-...

Combien de ces inquisiteurs indignés sont prêts à ouvrir leurs portes aux migrants ?

 

 

« A Paul-Claude Moultou le fils

à Genève

26è mai 1766

Mon cher philosophe, il faudrait être aussi sot que Vernet pour lire tout son livre 1. Mais le peu qu'on en lit excite l'indignation . Il mériterait d'être puni publiquement de ce qu'il a écrit très obscurément, et tout vieux que je suis je pourrais bien faire un exemple 2.

Je vous demande en grâce de n'avoir point à vous reprocher d'avoir acheté cet indigne fatras . Je vous supplie très instamment de me mander ce qu'il coûte ; ce sera sûrement plus qu'il ne vaut .

Quand nous ferez-vous l'honneur et le plaisir de venir dans notre retraite ? Vous savez que vous y êtes aimé et estimé autant que nous méprisons les Vernet . Je vous embrasse du meilleur de mon cœur .

V. »

1 Jacob Vernet : Lettres critiques d'un voyageur anglais sur l'article du Dictionnaire encyclopédique, 1766 ; https://books.google.ch/books?id=ffUOAAAAQAAJ&printsec=frontcover&hl=fr&source=gbs_ge_summary_r&cad=0#v=onepage&q&f=false

2 V* se met immédiatement à la rédaction vengeresse paraissant sous le titre de Lettre curieuse de M. Robert Covelle […] à la louange de M. le professeur Vernet , 1766 : https://fr.wikisource.org/wiki/Page:Voltaire_-_%C5%92uvres_compl%C3%A8tes_Garnier_tome25.djvu/501

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18/08/2021 | Lien permanent

je souhaite qu'il se repente, et qu'il se corrige

... disent l'un de l'autre , en choeur,  Benzema et Darmanin ! Encore une fois leurs paroles dépassent leurs capacités de penser, ce qui n'étonne pas de la part d'un footeux , et qui agace sérieusement de la part d'un ministre qui reste indéfiniment imbu de lui-même et se prend ici les pieds dans le tapis (de prières ). Les avocats se frottent les mains, les affaires continuent .

https://www.lefigaro.fr/sports/football/accuse-de-lien-no...

 

 

 

« A Etienne-Noël Damilaville

2 mars 1768

Mon cher ami, vraiment vous ne doutez pas de ma discrétion sur l'affaire de La Harpe ni même de mon indulgence ; mais il est d'une nécessité indispensable que vous parliez à M. d'Alembert avant que La Harpe ait embouché cet Antoine . Il est nécessaire que vous vouliez bien vous joindre à moi pour engager M. d'Alembert à faire à ce jeune homme une exhortation paternelle ; car en vérité La Harpe a de furieux torts et il a cruellement blessé mon amitié . Encore une fois je lui pardonne tout, mais je souhaite qu'il se repente, et qu'il se corrige . Parlez à M. d'Alembert, je vous prie .

Qu'est-ce qu'une lettre de l'archevêque de Cantoberi à votre archevêque ? Qu'est-ce qu'un mandement d'un évêque suffragant de Strasbourg pour manger gras le carême ? On parle aussi d'une relation de l'expulsion des jésuites de la Chine . La presse hollandaise fournit tous les huit jours de ces plaisanteries . Cela amuse les gens naïfs .

Voici, mon cher ami, ma réponse à M. Debret . Les gazettes disent qu'il n'y aura plus de directeurs particuliers des vingtièmes : que deviendrez-vous ? Parlez donc de vous à votre ami . Écr l'inf.

À propos vous ai-je dit qu'il n'y a pas un mot de vrai dans l'aventure prétendue de l'honnête criminel et qu'il me l'a écrit lui-même ? On ne peut jouer de Gabriel Cramer. »

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19/10/2023 | Lien permanent

La paix vaut encore mieux que la vengeance

... Voilà qui est sage .

 Et évite bien des heures perdues et des aigreurs d'estomac . Mais tout de même, ça ne serait pas mal si ce "bon M. Freytag est pendu", au fond, la paix serait encore mieux assurée , non ?

Voici ce que je viens de découvrir par Canal + , et qui est bon pour le moral :

http://thekindnessoffensive.com/

kindness offensive.jpg

 

« A M. le comte d'ARGENTAL.

Aux Délices, 13 septembre [1756].

Mon cher ange, vous vous êtes tiré d'affaire très-courageusement avec notre conseiller d'État 1. Cet Apollon.-Tronchin n'aurait pas réussi à Paris comme l'Esculape-Tronchin. Notre Esculape nous gouverne à présent, il y a un mois que la pauvre Mme de Fontaine est entre ses mains. Je ne sais qui est le plus malade d'elle ou de moi nous avons besoin l'un et l'autre de patience et de courage. Mme Denis espère que vingt-quatre mille Français passeront bientôt par Francfort; elle leur recommandera un certain M. Freytag, agent du Salomon du Nord, lequel s'avise quelquefois de faire mettre des soldats, avec la baïonnette au bout du fusil, dans la chambre des dames 2. Je voudrais que M. le maréchal de Richelieu commandât cette armée. Puisque les Français ont battu les Anglais, ils pourront bien déranger les rangs des Vandales. Avez-vous vu le vainqueur de Mahon dans sa gloire? S'est-il montré aux spectacles? A-t-il été claqué comme Mlle Clairon ? On dit que Mme de Graffigny va donner une comédie grecque,3 où l'on pleurera beaucoup plus qu'à Cénie. Je m'intéresse de tout mon cœur à son succès; mais des tragédies bourgeoises, en prose, annoncent un peu le complément de la décadence.
On dit que Marie-Thérèse est actuellement l'idole de Paris, et que toute la jeunesse veut actuellement s'aller battre pour elle en Bohême. Il peut résulter de là quelque sujet de tragédie. Je ne me soucie pas que la scène soit bien ensanglantée, pourvu que le bon M. Freytag soit pendu. On attend, dans peu de jours, la décision de cette grande affaire. On ne sait encore s'il y aura paix ou guerre. Le Salomon du Nord a couru si vite que la reine de Saba pourrait bien s'arrêter. La paix vaut encore mieux que la vengeance. Adieu, mon cher et respectable ami portez-vous mieux que moi, et aimez-moi. »
 

1 François Tronchin qui a écrit Les Comnènes.

2 Ce qu'il a fait lors de l'arrestation musclée de V* du 31 mai au 7 juillet 1753, et de Mme Denis à Francfort, lors du retour de V* en France , ce que l'on nomme les « avanies de Francfort » . Voir :http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2010/06/21/nous-avons-douze-soldats-aux-portes-de-nos-chambres.html

et http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2009/07/08/b69f85f3f4bb3d0eb001b2c5347a626a.html

 

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17/08/2012 | Lien permanent

Vous n'êtes point calvinistes, vous êtes hommes

Ah ! quand pourra-t-on dire, en mettant n'importe quel épithète religieux à la place de "calvinistes" : "vous êtes hommes" . Par exemple : "musulman intégriste" ? ou "juif intégriste" ? ou "catho intégriste" ?

Pourquoi en est-on encore , pourquoi en suis-je encore, à parler de celà au futur ?

Pourquoi faut-il que le pouvoir de nocivité de la religion l'emporte sur le bon côté ? Le "côté obscur de la force", connu et reconnu, fait encore les choux gras de trop de profiteurs . Et encore Dark Vador fait figure de débutant devant ces chacals de notre monde réel (que les chacals me pardonnent cette discourtoise comparaison). 

Grattez la religion et vous trouvez le pognon , ni plus ni moins . Religion = bon filon qui rapporte bien plus que le paradis hypothétique promis aux crédules ; bon filon qui rapporte à coup sûr, sans pelleteuse, sans se salir les mains ; juste se saloper un peu l'esprit , si tant est que ces prêcheurs-menteurs en aient un . Ce sont des hommes de main, des assassins patentés . Je vous éxècre .

 

 

 

« A Monsieur le ministre Jacob Vernes

chez Monsieur son père à Genève

 

A Montriond, 13 janvier 1757.

 

 

C'est une chose bien honorable pour Genève, mon cher et aimable ministre, qu'on imprime dans cette ville que Servet était un sot et Calvin un barbare i. Vous n'êtes point calvinistes, vous êtes hommes. En France on est fou, et vous voyez qu'il y a des fous furieux. Ravaillac a laissé des bâtards ii. J'ai bien peur que celui-ci ne soit un prêtre janséniste . Les jésuites ont à se plaindre qu'il ait été sur leur marché. Je ne sais encore aucun détail sur cette horrible aventure. Si vous apprenez quelque chose dans votre ville où l'on apprend tout, faites-en part aux solitaires de Montriond. Je suis bien fâché que v[ous ne] soyez venu dans cet ermitage q[ue quand] je n'y étais pas . Mme Denis [et moi] nous vous faisons les plus sincèr[es et les] plus tendres compliments.

 

V. »

 

i C'est le résumé brut de ce que V* a écrit dans le chapitre 134 de l'édition de 1756 de l'Essai sur les Mœurs. On a effectivement imprimé le chapitre à Genève, il y aura une vive réaction ;

cf. lettres du 20 mai à Thieriot et 6 septembre 1757 à Le Fort.

page 435 : http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k80033k/f439.image.p...

lettre à Thieriot datée du 26 marsen réalité du 20 mai, publiée en mai .

 

http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2010/09/06/q... : lettre à Isaac Le Fort

 

ii Il s'agit de l'attentat de Damiens contre Louis XV qui eut lieu le 5 janvier et dont V* vient d'apprendre la nouvelle.

http://fr.wikipedia.org/wiki/Robert_Fran%C3%A7ois_Damiens...

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09/01/2011 | Lien permanent

Il est juste qu'un pareil maraud soit à Paris, et que j'en sois absent .

... A chacun le maraud qu'il préfère/déteste , vous avez tous l'embarras du choix, je le parie .

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« A Charles-Augustin Ferriol, comte d'Argental

et à

Jeanne-Grâce Bosc du Bouchet, comtesse d'Argental

23 novembre [1761]

O anges !

1°/ L’incluse est pour votre tribunal aussi bien que pour M. de Thibouville.

2°/ Que voulez-vous que je rapetasse encore au Droit du Seigneur ? qu’importe qu’on marie Dorimène demain ou aujourd’hui ?

3°/ Voulez-vous me renvoyer Cassandre, et vous l’aurez avec des cartons huit jours après ?

4°/ Faites-vous montrer, je vous prie, la 1 lettre que j’ai eu l’honneur d’écrire à M. de Courteilles, au sujet de M. le président de Brosses . Quoique vous soyez conseiller d’honneur, vous trouverez le procédé de M. de Brosses comique.

5°/ Quand on jouera Cassandre, mon avis est que Clairon ou Dumesnil soit Statira, et que quelque jeune actrice bien montrée 2 soit Olympie.

6°/ Quelles nouvelles de Zulime ?

7°/ On dit que votre traité avec l’Espagne est signé (1)3.

8°/ J’oubliais ma pancarte pour Marie Corneille. Je crois que tout privilège de Corneille étant expiré, c’est un bien de famille qui doit revenir à Marie.

9°/ Je viens de faire une allée de quinze cents toises ; mais j’aime encore mieux Cassandre.

10° 4 Avez-vous lu le testament politique du maréchal de Belle-Isle ?5 C'est un ex-capucin , de Rouen, nommé jadis Maubert, fripon, espion, excroc 6, menteur et ivrogne, ayant tous les talents de moinerie, qui a composé cet impertinent ouvrage .

Il est juste qu'un pareil maraud soit à Paris, et que j'en sois absent .

11° Je vous adore .

V. » 

2 C'est-à-dire à qui l'on aura bien expliqué son rôle .

3 Il était encore secret (Georges Avenel) .

4 La fin à partir du 10° manque dans les éditions modernes .

6 nommé jadis Maubert, est ajouté au-dessus de la ligne par V* ; d'autre part , sur la forme excroc, voir lettre du 13 novembre 1761 à JR. Tronchin : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2016/11/20/n-y-a-t-il-aucun-debouche-aucune-composition-a-faire-tout-es-5876504.html

 

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29/11/2016 | Lien permanent

réduit à la mendicité avec un revenu considérable

... C'est l'Etat français passé, présent et à venir ... Merci les casseurs !

 

 

« A Alexandre-Marie-François de Paule de Dompierre d'Hornoy, Conseiller au

Parlement

rue d'Anjou au Marais

à Paris

A Ferney 17 auguste 1767

N. B. – Aoust est bien welche.

La tante et le vieil oncle sont bien sensibles au souvenir amplissimi conciliarii in parlamento 1. Nous le prions instamment de nous tirer par son éloquence d'un étrange embarras . Nous subsistons par la bonté de M. de La Borde qui nous avance de quoi payer le boucher de Genève et les violons de Condé 2 , au 1er de chaque mois . M. de Laleu qui avait remboursé exactement M. de La Borde, est en arrière de quatre mois entiers . Nous ne pouvons plus abuser des bontés de M. de La Borde . Cette détresse , jointe à l'oubli de M. le duc de Virtemberg, nous réduit à la mendicité avec un revenu considérable . Maman donne des fêtes et le vieux malade n'a pas de quoi les payer . Si M. de Laleu ne paye pas M. de La Borde, il faut que je m'enfuie ou que je me jette dans le lac . Il faut bien accepter l'arrangement de M. de Lézeau 3, et cet arrangement même est encore une nouvelle gène . Dans cette extrémité, nous avons recours à notre cher conseiller . Nous le prions, Mme Denis et moi, de vouloir bien parler au Laleu, de l'engager à payer le banquier du roi et de ne pas nous faire perdre le seul crédit qui nous fait subsister . Je vous demande en grâce que je sache par vous sur quoi je peux compter . Laleu n'écrit jamais . Il me laisse dans l’ignorance et dans l'inquiétude . S'il ne paye pas le banquier du roi il faudra que j'emprunte à Genève, car je ne veux pas me brouiller avec le premier homme de la cour . Adieu, mon très cher neveu, je me recommande à votre très bon cœur .

V. »

1 Latin de cuisine : du très éminent conseiller au parlement .

2 Payer les violons signifie régler les dépenses relatives aux distractions d'autrui ; de Condé fait référence aux grandes dépenses que Condé fit pour traiter magnifiquement Louis XIV à Chantilly .

3 Sur ce personnage, voir lettre du 11 mai 1767 à l'abbé Moussinot : https://fr.m.wikisource.org/wiki/Correspondance_de_Voltaire/1737/Lettre_746

et lettre du 12 janvier 1759 à  Cideville : https://fr.wikisource.org/wiki/Correspondance_de_Voltaire/1759/Lettre_3748

et du 10 mai 1764 à Cideville : https://fr.wikisource.org/wiki/Correspondance_de_Voltaire/1764/Lettre_5643

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06/04/2023 | Lien permanent

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