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Rechercher : Tâchez de vous procurer cet écrit; il n'est pas orthodoxe, mais il est très bien raisonné

je vous supplie de considérer qu'on ne peut se défaire tout d'un coup de ses mauvaises habitudes

... Conclut , en toute franchise le candidat Sarkozy , après son débat !

- Eh ! Réveille - toi , James , tu entends des voix et tu prends tes désirs pour des réalités , tu n'es pas au pays des Bisounours .

- Oui, c'est vrai, l'orgueil et la mauvaise foi ne permettront jamais à cet individu de se reconnaitre quelque défaut qui soit .

- Notre purgatoire touche sans doute à sa fin et ce combinard bien plus à l'aise pour parler du Mali et de l'Afghanistan que de sa capacité à réduire les inégalités sociales en France , va débarrasser le plancher élyséen .

- Celà est bien dit , mais il faut cultiver notre jardin !

-  Ah ! toujours aussi candide, mon pauvre James, n'as-tu pas entendu sa dernière tirade de lèche-cul vis à vis de l'électorat (respectable ! bien évidemment,  ô miracle de l'urgence ) de Marine et de Bayrou ?

- Malheureusement, si ! A vomir !! Je lui dédie ceci ...

... Grande gueule réunissant le bleu (marine) au (joli) vert par le centre (blanc neutre )

 

grandegueule marine centre droite4370.JPG


 

 

 

«  A madame la duchesse de SAXE-GOTHA
A Monrion, près de Lausanne, 1er janvier 1756.

Madame, j'allais souhaiter la bonne année à Votre Altesse sérénissime et à toute son auguste famille, avec la simplicité d'un bon Suisse, tel que j'ai l'honneur de l'être. Je reçois dans le moment la lettre dont Votre Altesse sérénissime daigne m'honorer. Elle me parle de Lisbonne, elle m'avait auparavant envoyé une Ode sur la Mort 1; je suis tenté, madame, de vous croire dévote, et cela m'encourage à vous envoyer un sermon 2. Votre Altesse sérénissime y trouvera peut-être encore un peu de philosophie; mais je vous supplie de considérer qu'on ne peut se défaire tout d'un coup de ses mauvaises habitudes. J'étais fâché contre les tremblements de terre quand je fis cette homélie.
Nous autres Suisses, nous n'avons pas été engloutis le 9 décembre 3, à quelques lieues de Lausanne. Je passe mon quartier d'hiver auprès de Lausanne, dans un petit ermitage tel que celui où je me suis retiré l'été, auprès de Genève. Je partage ainsi mes hommages entre deux républiques paisibles, dans le temps que les grands royaumes sont près de se couper la gorge et de se faire une guerre plus cruelle qu'un tremblement de terre ne peut l'être 4. Le roi de Prusse cependant m'a fait écrire, par l'abbé de Prades, qu'il travaillait pacifiquement à mettre en opéra ma tragédie de Mérope. De telles occupations me plaisent plus que ses procédés guerriers à Francfort 5. A propos de la guerre, madame, on s'est avisé d'imprimer sous mon nom une Histoire de la Guerre de 1741. Ce n'est pas là certainement mon ouvrage; il s'en faut beaucoup. Je suis en tout temps la victime des libraires et de La Beaumelle 6, mais les bontés dont Votre Altesse sérénissime m'honore me consolent de tout. Je la supplie de me les continuer. Je me mets aux pieds de toute son auguste famille, je présente à Son Altesse sérénissime mon profond respect et mon inviolable attachement. »

 

1 Rédigée « De main de maître » par Frédéric II ; voir lettre du 20 novembre 1755 à Elie Bertrand : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2012/04/20/si-j-etais-plus-jeune-et-si-j-aimais-encore-la-poesie-je-ser.html

2 Un manuscrit incomplet du Poëme sur la destruction de Lisbonne est joint à cette tettre. En marge on lit le mot secret. (A. F.)

4 La Guerre de Sept Ans .

5 Les fameuses « avanies » de Francfort , quand V* fut arrêté et retenu prisonnier avec sa nièce Mme Denis lorsqu'il quitta la Prusse en juin 1753 .

 

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02/05/2012 | Lien permanent

ne connaissant rien que je puisse préférer, ni même comparer à la liberté

... La liberté d'opinion se paye au prix le plus fort sur notre globe, l'assassinat est la réponse des faibles d'esprit pour les opposants .

Précisément, il n'est pas bon de s'opposer au clan Poutine, Boris Nemtsov (que j'avoue ne pas connaitre, et j'en ai appris assez peu sur Wiki qui a pourtant réagi en temps réel : http://fr.wikipedia.org/wiki/Boris_Nemtsov) n'en a désormais plus le loisir .

http://www.lesechos.fr/monde/europe/0204190674421-lopposant-russe-boris-nemtsov-abattu-a-moscou-1097531.php

Ces tueurs finiront bien par s'entretuer dès que le moindre profit sera en jeu, et ça ne sera que logique ; qu'ils commencent tout de suite ne me dérangerait pas plus que ça !

 

 Il est aussi Charlie !

boris nemtsov.jpg

 http://nemtsov.ru/

 

 

« A Louis-Gaspard Fabry

Monsieur,

Messieurs les fermiers généraux me mandent que l'affaire pour l'affranchissement du pays de Gex, est portée au conseil du roi . C'est apparemment M. l'intendant de Bourgogne qui l'y a portée ; en ce cas, l'affaire trainera longtemps , le conseil n'y ayant aucun intérêt, et les fermiers généraux persistant dans leur idée qu'il leur faut un dédommagement considérable ; peut-être si on offrait au roi, dans le pressant besoin où il est d'argent, une somme de cent mille écus , on forcerait les fermiers généraux à recevoir la loi que vous imposeriez ; cette loi deviendrait irrévocable, et le pays serait délivré pour jamais de la vexation insupportable sous laquelle il gémit et vous seriez regardé comme son bienfaiteur .

À l'égard de l'affaire très désagréable de mes blés, messieurs les fermiers généraux m'ont mandé qu'ils ont cassé le directeur et le contrôleur dont je me plaignais . Mais ils m'ont tous deux demandé pardon ; ils ont fait voir évidemment que toute la mauvaise manœuvre venait du brigadier , nommé Crêpet ; cet homme est en effet le plus coupable ; c'est lui qui a dressé le faux procès-verbal, et qui l'a fait signer au directeur . C'est lui, assurément qui doit être le plus puni ; il a pris quatre fois plus de bois dans mes forêts que je ne lui en avais accordé ; et il n'a arrêté illégalement les voitures de mes domestiques que pour se venger du frein que j'avais mis à ses déprédations . Mes gardes affirmeront par serment ce que j'ai l'honneur de vous dire .

Il est d'ailleurs public qu'il fait de la contrebande continuellement . Je serais bien étonné que M. l'intendant de Bourgogne en crût le procès-verbal d'un tel misérable, procès-verbal démontré faux, dressé le 25 et daté du 24, procès-verbal dans lequel il dit contre toute vérité que mes chevaux avaient passé de quatre pas le bureau, ce qui est démenti depuis par tous les témoins . J’étais certainement en règle, puisque le bureau n'a jamais été passé, c'est la loi établie par le conseil, il n'y en a pas d'autre .

On ne peut donc juger ce procès qu'en interrogeant les témoins prêts à déposer que mes domestiques n'ont point passé le bureau . Il faut donc absolument commettre des juges à Gex qui interrogent ces témoins . Tout cela me parait plus clair que le jour ; et il ne me paraît pas moins clair que ces employés sont la ruine de la province .

Je m'en rapporte entièrement à vous, monsieur, sur ces deux objets . Si je n'ai pas une justice complète des employés cela ne m'invite pas à acheter la terre de Tournay ; j'affermerai plutôt celle de Ferney , et je resterai dans la retraite que j'ai choisie, ne connaissant rien que je puisse préférer, ni même comparer à la liberté .

Je me flatte que votre amitié contribuera à me faire jouir de mes terres avec les agréments que j'en espère .

J'ai l'honneur d'être avec bien de l'attachement et de la reconnaissance

monsieur

votre très humble et très obéissant serviteur

Voltaire

27è février 1760 aux Délices »

 

 

 

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28/02/2015 | Lien permanent

aujourd'hui je ne suis plus que citoyen d'un pays malheureux que j'ai pris en affection

... Et ce pays est le monde !

Je déteste les frontières , tirets sur des cartes, barrières entre les humains .

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 planis ss front.jpg

 

« A Louise-Florence-Pétronille de Tardieu d'Esclavelles d'ÉPINAY
Aux Délices, 30 janvier [1760]
Ce n'est point à ma chère et respectable philosophe que j'écris aujourd'hui, c'est à la femme d'un fermier général 1. Nous la supplions, Mme Denis et moi, de vouloir bien recommander le Mémoire ci-joint 2. Nous nous flattons d'obtenir au moins quelque satisfaction.

Nous souhaiterions que MM. les fermiers généraux eussent la bonté de nous faire communiquer le tarif des droits qu'on doit payer pour ce qu'on fait venir de Genève au pays de Gex, avec injonction aux commis de ne point molester nos équipages, et de laisser passer librement nos effets de Tournay, territoire de France, à Ferney, territoire aussi de France. Quant au nommé de Crose 3, préposé par intérim au bureau de Saconnex frontière, il ne paraît aucunement propre à cet emploi. La plupart des gardes sont des déserteurs ou gens de très-mauvaise conduite, qui font continuellement la contrebande. Ils ont dévasté nos forêts, et c'est là la véritable source de leurs vexations.
Il paraît convenable que messieurs les fermiers généraux changent cette brigade. Presque tous mes gens de campagne sont des Suisses qu'il serait impossible de retenir. Ils prendront infailliblement
querelle avec la brigade de Saconnex, et je crains de très-grands malheurs.
Ma chère philosophe, je vous supplie instamment d'engager M. d'Epinay à faire rendre ce service important à la province et à nous .

Il y a sans doute un plus important service à rendre, c'est de s’accommoder avec la province pour le sel et tous les autres menus droits .

Une compagnie offre de donner aux fermes générales environ cent mille écus . Il est constant que les fermes du roi ne tirent pas 2600 livres par ans tous frais faits, du pays de Gex . Ils ont 80 commis qui absorbent tout le profit . Ces commis supprimés il reste tous les bureaux sur le chemin de Lyon, de Franche-Comté et Bourgogne, dans des postes inaccessibles qu'on peut renforcer encore . Ce qu'on propose est le bien des fermes du roi encore plus que de la province .

Si M. d'Epinay veut se charger de venir traiter avec nous, il sera reçu comme un libérateur . Voilà ce que nous espérons de plus consolant , madame, en cas que vous vouliez bien être du voyage . Vous viendriez répandre les bienfaits comme vous êtes accoutumée à y répandre des agréments . Vous reverrez un pays où vous êtes adorée, tout notre bonheur viendra de vous .

Une autre fois je vous parlerai d'encyclopédie, mais aujourd'hui je ne suis plus que citoyen d'un pays malheureux que j'ai pris en affection et pour lequel je vous demande vos bontés .

V. »

3 Je ne sais si c'est le même personnage qui est appelé Rose dans la Requête Au Roi, de novembre 1776 (voyez les Mélanges), et dans les lettres à Mme de Saint- Julien, du 5 décembre 1776 ( http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2008/12/06/grain-de-sel-dans-les-rouages-a-ferney.html

) , et à M. de Trudaine, du 10 du même mois. (Beuchot.)

 

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03/02/2015 | Lien permanent

Lisez, je vous prie les questions proposées à qui pourra les résoudre

... Cette invitation voltairienne, je vous la transmet et recommande, elle doit faire du bien à tous ceux qui sont pétris de certitudes et imbus de leur maigre savoir .

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Et un bon Cabrel* : Un samedi soir sur terre : https://www.youtube.com/watch?v=bq--KDSLS90

*pléonasme .

 

 

« A Etienne-Noël Damilaville

12è octobre 1764 1

Voici, mon cher frère, un petit mot pour frère Protagoras 2. Je ne sais si je vous ai mandé que l’article Messie, du portatif, était du premier pasteur de l’Église de Lausanne. L’original est encore entre mes mains, et on en avait envoyé une copie, il y a cinq à six ans, aux libraires de l’Encyclopédie. Ce morceau me parut assez bien fait . Vous pouvez voir si on en a fait usage . Il me semble que le même ministre, qui se nomme Polier de Bottens, en avait envoyé plusieurs autres.

L’article Apocalypse est fait par un homme d’un très grand mérite, nommé M. Abauzit ; et l’article Enfer est traduit en grande partie de M. Warburton, évêque de Glocester.

Vous voyez que l’ouvrage est incontestablement de plusieurs mains, et qu’ainsi on a très grand tort de me l’attribuer. C'est une vérité dont vous pourrez vous convaincre, en vous informant 3 de ce qu'est devenu le Messie de Polier . Plus vous verrez la vérité de vos propres yeux plus vous serez en droit de la persuader aux autres . Vous verrez surtout par le détail que je vous fais , qu'il y a dans toute l'Europe d'honnêtes gens très instruits, qui pensent et qui écrivent librement . Chacun de son coté combat le monstre de la superstition fanatique . Les uns lui mordent les oreilles, d'autres le ventre, et quelques-uns aboient de loin . Je vous invite à la curée ; mais il ne faut pas que le tonnerre tombe sur les chasseurs .

Lisez, je vous prie les questions proposées à qui pourra les résoudre 4, page 117, dans le Journal encyclopédique du 15 septembre . L'auteur a mis partout , à la vérité, le mot de bête à la place de celui d'homme ; mais on voit assez qu'il entend toujours les bêtes à deux pieds sans plumes . Il n'y a rien de plus fort que ce petit morceau ; il ne sera remarqué que par les adeptes , mais la vérité n'est pas faite pour tout le monde . Le gros du genre humain en est indigne . Quelle pitié que les philosophes ne puissent pas vivre ensemble .

J’apprends dans le moment une nouvelle que je ne veux pas croire, parce qu’elle m’afflige trop pour vous. On dit qu’on supprime tous les emplois concernant le vingtième 5. Je ne puis croire qu’on laisse inutile un homme de votre mérite. Mandez-moi, je vous prie, ce qui en est, et comptez, mon cher frère, que je m’intéresse plus encore à votre bien-être qu’à écr. l’inf »

1 L'édition de Kehl pour une fois imprime la lettre presque comme écrite par V*, avec une variante : note 3.

3 La copie Beaumarchais-Kehl et les éditions donnent, au lieu de ce début de phrase : On m'a véritablement alarmé sur cet ouvrage, ainsi ne soyez point étonné de la fréquence de mes lettres . Informez vous, ce qui rappelle la lettre du 3 octobre 1764 : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2019/11/23/je-suis-si-attache-a-cette-belle-entreprise-que-je-voudrais-que-tout-en-fut.html

 

4 Ces « Questions proposées à qui pourra les résoudre » sont une apologie du rationalisme, au nom de la difficulté qu'il y a à connaître l’inconnaissable . Voir : http://www.monsieurdevoltaire.com/2014/07/satire-questions-proposees.html

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30/11/2019 | Lien permanent

songez que la crainte de déplaire ne doit pas vous empêcher d'exposer respectueusement vos griefs

... Il est dit "respectueusement" et non pas en défilant dans les rues au mépris du risque de contagion, entendez-vous anti-vax (comme on vous nomme ) ? Vous défendez stupidement une prétendue liberté , vous passez du stade "sans intention de nuire" qui est le lot commun, à "coups et blessures volontaires" . Le seul côté positif est que vos rangs vont être singulièrement réduits par la maladie : sélection naturelle !

 

 

 

« A Georges Auzière

[22 ou 23 avril 1766]1

Le citoyen de …2 qui a voulu vous servir et qui vous servira, vous prie instamment, monsieur, que son nom ne soit jamais nommé . Ayez la bonté d'observer qu'il est essentiel que votre requête soit très courte, afin que vous ne paraissiez point vouloir fatiguer les plénipotentiaires qui ne sont déjà que trop las de toutes les minuties dont on les accab[l]e tous les jours .

Remarquez que vous finissez votre requête en disant que si nos seigneurs demandent quelques éclaircissements, vous êtes prêts à les donner .

Cela vous prépare les moyens de faire de nouvelles demandes lorsque les médiateurs auront été contents de la modestie de votre première démarche .

Ce n'est pas sans raison qu'on parle dans votre requête de remplir le nombre des quinze cents : quand on pourra vous parler, on vous expliquera ce mystère . Soyez sûr que cette démarche est essentielle .

Vous vous êtes plaint 3 dans vos mémoires qu'on vous empêche de vendre vos ouvrages à d'autres qu'aux citoyens mêmes , lorsque vous êtes passés maîtres . Vous insistez beaucoup sur cette plainte .

Si vous pouvez l'adoucir, ne vous servez point du terme de vexation ; mettez si vous voulez ces mots : Il est encore bien onéreux à ceux qui sont reçus maîtres de ne pouvoir vendre leurs ouvrages à l'étranger 4.

Je ne sais pas s'il vous est permis de vendre dans la ville à d'autres qu'aux bourgeois . C'est à vous à rédiger cet article conformément à vos droits et à vos sujets de plaintes, sans vous servir d'aucun terme qui puisse blesser personne . Mais songez que la crainte de déplaire ne doit pas vous empêcher d'exposer respectueusement vos griefs .

On ne s'est pas astreint dans le projet de requête à donner les titres convenables, c'est à vous à les insérer dans la pièce . Vous devez en faire trois copies, vous donnerez sans difficulté le titre d'Excellence à M. l'ambassadeur de France . Je ne sais si on donne ce titre aux plénipotentiaires de Zurich et de Berne . Je ne vois pas que vous deviez faire précéder votre requête d'aucun discours préliminaire qui ait rapport aux circonstances où se trouve la République 1° parce que votre requête doit contenir tout ce qui vous regarde 2° parce que les médiateurs plénipotentiaires sont très bien instruits de l'état de Genève, que vous [ne] leur apprendrez rien de nouveau, et qu'il ne faut pas fatiguer vos juges par des inutilités .

La requête dont vous avez le projet a été minutée sur des connaissances particulières que l'on a de la disposition de vos juges . Tenez-vous en, croyez-moi à présenter la substance de cette requête, et ayez la bonté de me renvoyer la lettre que je vous écris .

N.B. – Vous dites qu'il vous conviendrait d'être muni dudit mémoire en portant la requête . Je ne sais de quel mémoire vous parlez ; si c'est de ceux que vous m’avez communiqués et que j'ai encore entre les mains, il faut bien se donner garde de les présenter, je vous en dirai la raison . Encore une fois ne donnez que votre requête, et soyez tranquilles . »

1 Copie par Auzière , contresignée par Rilliet et Auzière .

2 On peut sans erreur avancer que le citoyen est V* .  Voir lettre du 30 avril 1766 à d'Argental : http://www.monsieurdevoltaire.com/2015/01/correspondance-annee-1766-partie-15.html

3 Dans une lettre datant approximativement du 10 avril 1766 .

4 On voit poindre ici le départ d'une idée qui germe dans l'esprit de V* , qui consistera à faire venir les natifs de Genève pour leur faire exercer l’horlogerie sur ses terres .

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20/07/2021 | Lien permanent

Je ne crois point ce que j'ai lu dans des gazettes

... Non la Seine n'est pas toxique, en tout cas pas suffisamment pour rendre malade en un seul bain : https://www.msn.com/fr-fr/sport/other/seine-contamin%C3%A...

 

 

 

« Au prince Dmitri Alexeïevitch Golitsin

Au château de Ferney par Genève 25 janvier 1769 1

Monsieur le prince,

Je suis pénétré du souvenir de Votre Excellence . Vous avez bien raison si vous me comptez dans le nombre des Français qui vous sont véritablement attachés 2...

L'inoculation dont l'impératrice a tâté en bonne fortune et sa générosité envers son médecin 3 ont retenti dans toute l’Europe . Il y a longtemps que j'admire son courage et son mépris pour les préjugés . Je ne crois pas que Moustapha soit un génie à lui résister . Jamais philosophe ne s'est appelé Moustapha . On ne dira peut-être qu'avant ce siècle il n'y avait point de philosophe nommé Catherine ; mais aussi je veux qu'elle s'appelle Thomiris et qu'elle donne bien fort sur les oreilles à celui qui possède aujourd'hui une partie des États de Cyrus . J'ai eu l'honneur de lui marquer 4 que si elle prend Constantinople, j'irai avec sa permission m'établir sur le Propontide, car il n'y a pas moyen qu'à soixante et quinze ans j'aille affronter les glaces de la mer Baltique .

Je crois qu'il y a un prince de votre nom 5 qui commandera une armée contre les musulmans . Le nom de Gallitzin est d'un bon augure pour la gloire de la Russie .

Je ne crois point ce que j'ai lu dans des gazettes que les canonniers français sont allés servir dans l'armée ottomane . Les Français ont tiré leur poudre aux moineaux dans la dernière guerre, oseront-ils tirer contre l'aigle de Catherine Thomiris ?

J'ai l'honneur, etc. »

1 Original ; édition Kehl ; baron Th. A Bühler , « Ne izlannyia pàsma Voltera », 1875.

2 Ici le texte cité dans l'édition Bühler, et ici commence le texte donné dans l'édition de Kehl.

3 Dimsdale . Voici d'ailleurs le texte de la lettre de Catherine à laquelle nous verrons bientôt la réponse directe de V* : https://fr.wikisource.org/wiki/Correspondance_de_Voltaire/1768/Lettre_7419

Cette lettre a un autre post scriptum dans l'édition Garnier . La version correcte est :  « Je prends une fois de plus la plume pour vous prier de vous servir de la fourrure jointe contre le vent de bise et la fraîcheur des Alpes, qu'on m'a dit vous incommoder quelquefois . Adieu, monsieur, lors de votre entrée à Constantinople j'aurai soin de faire porter un bel habit à la grecque doublé des plus riches dépouille de la Sibérie, cet habit est bien plus commode et plus sage que ces habits déchiquetés dont toute l'Europe fait usage et dont aucun sculpteur ne peut vêtir ses statues crainte de les faire paraître si ridicules et mesquines. 

Ce 17 [28 n[ouveau] s[tyle]] décembre 1768. »

V* répond le 26 février 1769 :

5 Alexandre Mikhaïlovitch Golitsin, frère du ministre Dimitri Golitsin : https://fr.wikipedia.org/wiki/Alexandre_Mikha%C3%AFlovitch_Golitzine

 

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05/08/2024 | Lien permanent

Nous autres drôles de Français, nous sommes plus expéditifs; notre affaire est faite en cinq minutes

  • ... - Euh !  faites excuse, m'sieur ! Parlez pour vous !

J'ose espérer que je ne suis pas aussi expéditif en "affaire" . On me l'aurait dit, non ?

  • ... ?!!
  • Ah ! vous vouliez parler de guerre, de batailles, de retraites expéditives ? Bon , j'en prends bonne note , je ne joue pas sur ce terrain là, mon service actif les armes à la main a atteint sa date de péremption , heureusement . Il est d'autres plaisirs plus estimables sur cette terre comme l'amour , pour n'en citer qu'un . Je vous laisse croire que les guerres sont justes et ne prennent qu'un instant dès lors que ce sont des Français qui les mènent . Portez-vous bien et regardez des deux côtés avant de traverser !

Tout feu tout flamme

 S0021733 toutfeu toutflamme.jpg

 

 

« A M. Jean Le Rond d'ALEMBERT.

Aux Délices, 6 décembre [1757].

Je reçois, mon très-cher et très-utile philosophe, votre lettre du 1er de décembre. Je ne sais si je vous ai assez remercié de l'excellent ouvrage 1 dont vous avez honoré la mémoire de Dumarsais, qui sans vous n'aurait point laissé de mémoire, mais je sais que je ne pourrai jamais vous remercier assez de m'avoir appuyé de votre éloquence et de vos raisons, comme on dit que vous l'avez fait à propos du meurtre infâme de Servet, et de la vertu de la tolérance, dans l'article Genève. J'attends ce volume avec impatience. Des misérables ont été assez du sixième siècle pour oser, dans celui-ci, justifier l'assassinat de Servet, ces misérables sont des prêtres 2. Je vous jure que je n'ai rien lu de ce qu'ils ont écrit; je me suis contenté de savoir qu'ils étaient l'opprobre de tous les honnêtes gens. L'un de ces coquins a demandé au conseil des Vingt-Cinq de Genève communication de ce procès qui rendra Calvin à jamais exécrable; le conseil a regardé cette demande comme un outrage. Des magistrats détestent le crime auquel le fanatisme entraîna leurs pères, et des prêtres veulent canoniser ce crime ! Vous pouvez compter que ce dernier trait les rend aussi odieux qu'ils doivent l'être. J'en ai reçu des compliments de tous les honnêtes gens du pays.
Quel est donc cet autre jeune prêtre qui veut vous faire passer pour usurier 3 ? Est-ce que vous auriez emprunté à usure à la bataille de Kollin 4, lorsque votre Prussien paraissait devoir mal payer les pensions? Mais vous m'avouerez qu'à la bataille du 5 5 tout le monde dut vous avancer de l'argent. Voici un nouveau rabat-joie pour les pensions, arrivé le 22 devant Breslau 6. Les Autrichiens nous vengent et nous humilient terriblement. Ils ont fait à la fois treize attaques aux retranchements prussiens, et ces attaques ont duré six heures; jamais victoire n'a été plus sanglante et plus horriblement belle. Nous autres drôles de Français, nous sommes plus expéditifs; notre affaire est faite en cinq minutes.
Le roi de Prusse m'écrit toujours des vers, tantôt en désespéré, tantôt en héros; et moi, je tâche d'être philosophe dans mon ermitage. Il a obtenu ce qu'il a toujours désiré, de battre les Français, de leur plaire, et de se moquer d'eux, mais les Autrichiens se moquent sérieusement de lui. Notre honte du 5 lui a donné de la gloire, mais il faudra qu'il se contente de cette gloire passagère trop aisément achetée. Il perdra ses États avec ceux qu'il a pris, à moins que les Français ne trouvent encore le secret de perdre toutes leurs armées, comme ils firent dans la guerre de 1741.
Vous me parlez d'écrire son histoire, c'est un soin dont il ne chargera personne; il prend ce soin lui-même. Oui, vous avez raison, c'est un homme rare. Je reviens à vous, homme aussi célèbre dans votre espèce que lui dans la sienne j'ignorais absolument la sottise dont vous me parlez, je vais m'en informer, et vous me ferez lire le Mercure 7.
Je fais comme Caton, je finis toujours ma harangue en disant Deleatur Carthago 8. Comptez qu'il y a des traits dans l'Éloge de Dumarsais qui font un grand bien. Il ne faut que cinq ou six philosophes qui s'entendent pour renverser le colosse. Il ne s'agit pas d'empêcher nos laquais d'aller à la messe ou au prêche; il s'agit d'arracher les pères de famille à la tyrannie des imposteurs, et d'inspirer l'esprit de tolérance. Cette grande mission a déjà d'heureux succès. La vigne de la vérité est bien cultivée par des d'Alembert, des Diderot, des Bolingbroke, des Hume, etc. Si votre roi de Prusse avait voulu se borner à ce saint œuvre, il eût vécu heureux, et toutes les académies de l'Europe l'auraient béni. La vérité gagne, au point que j'ai vu, dans ma retraite, des Espagnols et des Portugais détester l'Inquisition comme des Français.
Macte animo, generose puer; sic itur ad astra. 9
Autrefois on aurait dit Sic itur ad ignem. 10
Je suis fâché des simagrées de Dumarsais à sa mort.11 On a imprimé que ce provincial Deslandes, qui a écrit d'un style si provincial l'Histoire critique de la philosophie, avait recommandé, en mourant , qu'on brûlât son livre Des grands hommes morts en plaisantant. Et qui diable savait qu'il eût fait ce livre?12 Mme Denis vous fait mille compliments. Le bavard vous embrasse de tout son cœur. Voyez-vous quelquefois l'aveugle clairvoyante 13? Si vous la voyez, dites-lui que je lui suis toujours très-attaché. »

2 Jacob Vernet était du nombre de ces prêtres. (Clogenson.

3 Dans le Choix littéraire, (1755-60, vingt-quatre volumes in-8-), dont Vernes était l'éditeur, à l'occasion de l'article ARRÉRAGES (de l'Encyclopédie), on accusait d'Alembert de favoriser l'usure ..Vernes portait son accusation injustifiée dans une « Lettre sur la dissertation suivante [Sur l'amour de l'estime] » .Voyez la lettre de d'Alembert dans le Mercure de décembre 1757, page 97. (Beuchot.)

4 La bataille de Kollin, à la suite de laquelle le roi de Prusse, battu par le maréchal Daun, et poursuivi par le prince Charles de Lorraine, recula sur la montagne des Géants, après avoir levé le siège de Prague, essaya vainement de défendre les défilés pour garder ses communications avec la Saxe et la Silésie, et fit sa retraite sur Bautzen et Gôrlitz .

5 La bataille de Rosbach, gagnée par Frédéric, le 5 novembre, sur les armées impériale et française.

6 Les Prussiens y avaient été battus, et s'étaient retirés; la ville se rendit le 24 aux Autrichiens.

7 On y avait imprimé la lettre du 26 mars 1757 à Thieriot : voir page 194 : http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k411355v/f197.image

8 Il faut détruire Carthage . Ici on peut voir en Carthage la superstition ou la religion . On sent venir l'Ecrasons l'infâme .

9 Virgile, Énéide, IX, 641 : courage généreux enfant, c'est ainsi qu'on va jusqu'aux astres .

10 C'est ainsi qu'on va au bucher .

11 Dans la biographie de Du Marsais dans l'Encyclopédie on lit : « Il tomba malade au mois de juin de l'année dernière . Il s'aperçut bientôt du danger où il était et demanda les sacrements, qu'il reçut avec beaucoup de présence d'esprit et de tranquillité : il vit approcher la mort en sage qui avait appris de ne la point craindre .»

12 André-François Boureau Deslandes, né à Pondichéry en 1690, mort à Paris le 11 avril 1757 : http://fr.wikipedia.org/wiki/Andr%C3%A9-Fran%C3%A7ois_Boureau-Deslandes

Il avait publié tous ses livres anonymement , comme son Histoire critique de la philosophie par M. D***, et le livre qui a pour titre Réflexions sur les grands hommes qui sont morts en plaisantant, par M. D***.

13 Mme du Deffand .

 

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12/02/2013 | Lien permanent

A qui doit-on être attaché ? pour qui doit –on faire des vœux ? qui doit-on aimer ?

Je suis encore sous, ou plutôt sur, le coup de l'émotion qui ce 27 juin 2009 m'a accordé un plaisir rare . Fête à Voltaire au château de Voltaire à Ferney-Voltaire et dans la ville. A peine ouvert le portail à 14 h , déjà de nombreux visiteurs passent par la petite boutique-accueil . Une belle dame s'enqiert d'un certain James auprès de moi. Mon coeur ne peut faire plus qu'un mini bond : "je suis James et vous êtes loveVoltaire !" -"Oui"... Bonheur de mon côté, je la vois et je lui parle en vrai, celle dont j'admire le blog depuis quelque temps, et je ne suis pas le seul.

http://www.monsieurdevoltaire.com/

Vous voyez, je ne vous mens pas !

Elle me remet un conte de Volti illustré de photos . Je ne vous en donne pas le titre ; ça reste entre nous deux (ou plutôt trois, je le crois) , bande de curieux !

Plaisir de la guider dans ce château qu'elle mérite plus que tout autre de visiter, je vous l'assure !

Tristesse de ne pouvoir que lui faire un petit signe de la main lors de son départ .

Fan de Volti, oui et c'est peu de le dire.

Je dois l'avouer -même sans être torturé !- moi je suis fan de loveVoltaire .

Admirez son travail et celui de son "photographe préféré", les deux me laissent émerveillé. Beauté et qualité .

...Pour autant ne quittez pas mon blogounet de voltairien qui a encore beaucoup à apprendre !

 

 

 

Notre Volti , toujours capable de prouesse littéraires et épistolaires, ne nous déçoit pas ce 29 juin 1759.

 

 

 

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"Je vous envoie la chose la plus détestable de mon royaume" : Frédéric à Volti, avant de lui envoyer ce portrait.
 
 
 
 
 

 

« A Frédéric II, roi de Prusse

 

 

Sire,

 

J’appelle de César à César, et de Salomon à Salomon. Il me traite comme François Ier traita Charles Quint, un démenti par la gorge, dans ses lettres patentes de Hennesdorf 8 juin [lettre publiée comme étant du 20 juin (?), de Frédéric : « Si j’étais du temps de l’ancienne chevalerie, je vous aurais dit que vous en aviez menti par la gorge en avançant en public que je vous avais écrit pour défendre mon histoire de Brandebourg contre les sottises qu’en dit un abbé en ic ou en ac… »]. Mais César se souviendra que je lui demandai il y a longtemps la permission de réfuter le livre de l’évêque du Puy [Jean-Georges Lefranc de Pompignan] et de l’abbé de Caveirac, intitulé Apologie de la révocation de l’édit de Nantes dans lequel il s’en faut de beaucoup qu’on ait rendu à Votre Majesté la justice qu’on lui doit. Elle daigna m’écrire de Breslau le 21 mars, ces propres mots [quasiment]: vous pourrez ajouter une lettre selon votre bon plaisir, quoique je sois très indifférent sur ce qu’on peut dire de moi en France. On ne me fâchera pas quand on dira que vous êtes l’auteur de mon histoire de Brandebourg.

 

 

C’est sur cette permission expresse de Votre Majesté que j’ai réfuté une partie des calomnies de ce livre [dans une note ajoutée à l’Ode sur la mort se S.A.S. la princesse de Bareith, avec la phrase suivante : « je suis en droit… »]. Je suis en droit, ai-je dit, sur une lettre du roi de réfuter quelques mensonges imprimés.

 

 

Vous m’avez donné ce droit. J’en ai usé pour confondre ceux qui en effet ont menti par leur gorge, et qui, ont osé parler de votre personne avec une malignité très outrageante. Si vous lisiez ce livre, vous verriez que j’ai bien fait d’infirmer le témoignage de l’auteur. Vous me sauriez quelque gré de mon zèle. Vous reconnaitriez celui qui vous a été longtemps si dévoué et qui le sera toujours, celui qui brave vos ennemis quand il s’agit de rendre justice à vos grandes qualités.

 

 

A l’égard du prince votre frère, j’ai rapporté mot à mot à Votre Majesté la réponse de Tronchin sans y rien changer. Il ne sort plus de Genève. Il donne ses consultations, il en use précisément comme Borave [Boerhaave]. On va chez lui comme on allait à Épidaure ; les princes malades y viennent. Il n’approuve point du tout les eaux pour les maladies de poitrine, mais il exige le changement d’air, et il est très vrai qu’on n’en peut changer d’une manière plus utile qu’en venant auprès de lui. Devrais-je donc faire autre chose que vous dire exactement ce qu’il m’a répondu en vous envoyant son avis ? [Frédéric, écrivit sèchement le 10 juin à V*, très piqué de la réponse négative de Théodore Tronchin qui refuse d’aller soigner le prince Ferdinand et transmise par V*] et en quoi ai-je mérité vos reproches lorsque je me suis occupé de vous servir ? et quel rapport, je vous prie, de cette exactitude fidèle, avec roi mon maître et avec le ridicule des vieux ambassadeurs ? [V* a rappelé à Fréderic le 19 mai qu’il avait « été le dépositaire de toutes les tentatives faites pour parvenir à la paix » en particulier de celle qu’avait faite en 57-58 le cardinal de Tencin et la margravine de Bayreuth] et avec mes pauvres terres contribuables du Bien-Aimé ? Mes petites terres, je l’avouerai à Votre Majesté, ne sont point contribuables, elles sont sur la frontière de la France, mais elles ne payent rien du tout à la France. Elles en ressortissent et c’est ce qui causa les frayeurs de ma malheureuse nièce quand nous reçûmes à Ferney en France à une lieue des Délices votre gros paquet qui paraissait avoir été ouvert. Vous savez, Sire, qu’il contenait des choses que vous seul êtes en droit de dire [entre autre ces vers de Frédéric : « Je vois leur vil assemblage / Aussi vaillant au pillage / Que lâche dans les combats /…. Quoi votre faible monarque, / Jouet de la Pompadour, / Flétri par plus d’une marque / Des opprobres de l’amour … / Au hasard remet les rênes / De son empire aux abois … »], et qui auraient pu nous perdre. On ne m’appelle à la cour de France que le Prussien [Mme de Pompadour lui avait écrit le 14 juin : « …je n’ai pensé qu’à Voltaire français, et j’ai oublié qu’il avait été prussien, je l’oublie encore dans ce moment… »]. C’est un surnom dont je me glorifie. Mais vous entrez sans doute dans la situation d’une femme accoutumée à tout craindre. Elle n’a pas voulu qu’un monument si funeste subsistât. Je vous assure que ma vie n’eût pas été en sureté s’il eût été trouvé chez moi [bien qu’ayant affirmé à Frédéric que sa nièce avait brûlé cet écrit, il avait envoyé ce paquet au duc de Choiseul]. Que la générosité naturelle de votre cœur, que votre compassion épargne donc une femme qui n’a été que trop maltraitée [allusion au traitement et sévices de Francfort en juin 1753]. Pour moi, je ne désire dans ma douce retraite que la consolation de finir ma carrière avec l’idée d’être toujours dans les bonnes grâces du grand Fédéric [le roi signe : Fédéric]. Il sait que mon cœur ne peut perdre les sentiments de respect et d’admiration que j’ai pour lui.

 

 

V.

 

 

Encore un petit mot, soit que Votre Majesté ait donné bataille ou non, daignez résoudre le problème suivant. A qui doit-on être attaché ? pour qui doit –on faire des vœux ? qui doit-on aimer ?

 

Est-ce un roi philosophe, qui cultive nos arts, qui fait honneur à l’esprit humain, qui ne persécutera jamais personne pour sa religion, qui empêchera que les jésuites ne gouvernent la terre ? ou les puissances gouvernées par le révérend père Poignardini, et par le révérend père Aconiti ?

 

Ah ! héros à faire enrager qui voulez toujours avoir raison, si votre cœur !…

 

Mais je suis si vieux, et j’ai si mal aux yeux, que je ne me soucie plus de rien. Pas même de votre cœur, si pourtant… mais non… vous n’êtes qu’un grand homme pour tout potage, un génie universel, sans indulgence,

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J’écris en français, ne dois-je pas me conformer à la douceur de la prononciation française ?

... Ach ! les pétits soizeaux kasouillent dans lé pranches !

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« A Ivan Ivanovitch Schouvalov

A Ferney, 11 Juin 1761 1

Monsieur, vous vous êtes imposé vous-même le fardeau de l’importunité que mes lettres, peut-être trop fréquentes, doivent vous faire éprouver ; voilà ce que c’est que de m’avoir inspiré de la passion pour Pierre-le-Grand et pour vous : les passions sont un peu babillardes. 

Votre Excellence a dû recevoir plusieurs cahiers qui ne sont que de très faibles esquisses ; j’attendrai que vous fassiez mettre en marge quelques mots qui me serviront à faire un vrai tableau ; ils ont été écrits à la hâte. Vous distinguerez aisément les fautes du copiste et celles de l’auteur, et tout  sera ensuite exactement rectifié : j’ai voulu seulement pressentir votre goût pour m'y conformer. 

Dès que j’ai pu avoir un moment de loisir, j’ai lu les remarques sur le Ier tome 2, envoyées par duplicata, desquelles je n’ai reçu qu’un seul exemplaire, l’autre ayant été perdu, apparemment avec les autres papiers confiés à M. Puschkin.  

Je vous prierai en général, vous, monsieur, et ceux qui ont fait ces remarques, de vouloir bien considérer que votre secrétaire des Délices écrit pour les peuples du Midi, qui ne prononcent point les noms propres comme les peuples du Nord. J’ai déjà eu l’honneur de remarquer avec vous qu’il n’y eut jamais de roi de Perse appelé Darius, ni de roi des Indes appelé Porus ; que l’Euphrate, le Tigre, l’Inde, et le Gange, ne furent jamais nommés ainsi par les nationaux, et que les Grecs ont tout grécisé.

Graiis dedit ore rotundo

Musa loqui .3

Pierre-le-Grand ne s’appelle point Pierre chez vous ; permettez cependant que l’on continue à l’appeler Pierre ; à nommer Moscow, Moscou ; et la Moskowa, la Moska 4, etc.

J’ai dit que les caravanes pourraient, en prenant un détour par la Tartarie indépendante, rencontrer à peine une montagne de Pétersbourg à Pékin, et cela est très vrai ; en passant par les terres des Eluths, par les déserts des Kalmouks-Kottkots, et par le pays des Tartares de Kokonor, il y a des montagnes à droite et à gauche ; mais on pourrait certainement aller à la Chine sans en franchir presque aucune ; de même qu’on pourrait aller par terre, et très aisément, de Pétersbourg au fond de la France, presque toujours par des plaines. C’est une observation physique assez importante, et qui sert de réponse au système, aussi faux que célèbre, que le courant des mers a produit les montagnes de Pétersbourg à la Chine ; mais je dis qu’on pourrait les éviter en prenant des détours. 

Je ne conçois pas comment on peut me dire qu’on ne connaît point la Russie noire. Qu’on ouvre seulement le dictionnaire de Moreri 5 au mot Russie, et presque tous les géographes, on trouvera ces mots : Russie noire, entre la Volhinie et la Podolie, etc. 

Je suis encore très étonné qu’on me dise que la ville que vous appelez Kiow ou Kioff ne s’appelait point autrefois Kisovie. La Martinière est de mon avis : et si on a détruit les inscriptions grecques, cela n’empêche pas qu’elles n’aient existé. 

J’ignore si celui qui transcrivit les mémoires à moi envoyés par vous, monsieur, est un Allemand : il écrit Iwan Wassiliewitsch, et moi  j’écris Ivan Basilovis ; cela donne lieu à quelques méprises dans les remarques.

Il y en a une bien étrange à propos du quartier de Moscou appelé la Ville chinoise. L’observateur dit , que ce quartier portait ce nom avant qu’on eût la moindre connaissance des Chinois et de leurs marchandises.  J’en appelle à Votre Excellence : comment peut-on appeler quelque chose chinois, sans savoir que la Chine existe ? dirait-on la valeur russe, s’il n’y avait pas une Russie ?

Est-il possible qu’on ait pu faire de telles observations ? Je serais bien heureux, monsieur, si vos importantes occupations vous avaient permis de jeter les yeux sur ces manuscrits que vous daignez me faire parvenir. L’écrivain prodigue les s, c, k, h, allemands. La rivière que nous appelons Veronise, nom très doux à prononcer, est appelée, dans les mémoires Woronestsch , et dans les observations, on me dit que vous prononcez Voronege : comment voulez-vous que je me reconnaisse au milieu de toutes ces contrariétés ? J’écris en français, ne dois-je pas me conformer à la douceur de la prononciation française ?

Pourquoi, lorsqu’en suivant exactement vos mémoires, ayant distingué les serfs des évêques et les serfs des couvents, et ayant mis pour les serfs des couvents le nombre de 721 500, ne daigne-t-on pas s’apercevoir qu’on a oublié un zéro en répétant ce nombre à la page 59 6, et que cette erreur vient uniquement du libraire, qui a mal mis le chiffre en toutes lettres ?

Pourquoi s’obstine-t-on à renouveler la fable honteuse et barbare du czar Ivan Basilovis, qui voulut faire, dit-on, clouer le chapeau d’un prétendu ambassadeur d’Angleterre, nommé Bèze, sur la tête de ce pauvre ambassadeur ? Par quelle rage ce czar voulait-il que les ambassadeurs orientaux lui parlassent nu-tête ? L’observateur ignore-t-il que dans tout l’Orient, c’est un manque de respect que de se découvrir la tête ? Interrogez, monsieur, le ministre d’Angleterre, et il vous certifiera qu’il n’y a jamais eu de Bèze ambassadeur ; le premier ambassadeur fut M. de Carlile 7.

Pourquoi me dit-on qu’au VIè siècle on écrivait à Kiovie sur du papier, lequel n’a été inventé qu’au XIIè siècle ?8

L’observation la plus juste que j’aie trouvée est celle qui concerne le patriarche Photius. Il est certain que Photius était mort longtemps avant la princesse Olha ; on devait écrire Polyeucte au lieu de Photius : Polyeucte était patriarche de Constantinople au temps de la princesse Olha. C’est une erreur de copiste que j’aurais dû corriger en relisant les feuilles imprimées 9; je suis coupable de cette inadvertance, que tout homme qui sera de bonne foi rectifiera aisément.

Est-il possible, monsieur, qu’on me dise, dans les observations, que le patriarchat de Constantinople était le plus ancien ? c’était celui d’Alexandrie ; et il y avait eu vingt évêques de Jérusalem avant qu’il y en eût un à Byzance.

Il importe bien vraiment qu’un médecin hollandais se nomme Vangad ou Vangardt ! vos mémoires, monsieur, l’appellent Vangad, et votre observateur me reproche de n’avoir pas bien appelé le nom de ce grand personnage. Il semble qu’on ait cherché à me mortifier, à me dégoûter, et à trouver, dans l’ouvrage fait sous vos auspices, des fautes qui n’y sont pas. 

J’ai reçu aussi, monsieur, un mémoire intitulé : Abrégé des recherches de l’antiquité des Russes, tiré de l’Histoire étendue à laquelle on travaille.10

On commence par dire, dans cet étrange mémoire, que l’antiquité des Slaves s’étend jusqu’à la guerre de Troie, et que leur roi Pilimène alla avec Anténor au bout de la mer Adriatique, etc. C’est ainsi que nous écrivions l’histoire il y a mille ans  c’est ainsi qu’on nous faisait descendre de Francus par Hector, et c’est apparemment pour cela qu’on veut s’élever contre ma préface, dans laquelle je remarque ce qu’on doit penser de ces misérables fables. Vous avez, monsieur, trop de goût, trop d’esprit, trop de lumières, pour souffrir qu’on étale un tel ridicule dans un siècle aussi éclairé.

Je soupçonne le même Allemand d’être l’auteur de ce mémoire , car je vois Ivanovis, Basilovis, orthographiés ainsi Ivanowistsch Waciliewistsch. Je souhaite à cet homme plus d’esprit et moins de consonnes.

Croyez-moi, monsieur, tenez-vous en à Pierre-le-Grand ; je vous abandonne nos Chilpéric, Childéric, Sigebert, Caribert, et je m’en tiens à Louis XIV.

Si Votre Excellence pense comme moi, je la supplie de m'en instruire. J’attends l’honneur de votre réponse, avec le zèle et l’envie de vous plaire que vous me connaissez ; et je croirai toujours avoir très bien employé mon temps, si je vous ai convaincu des sentiments pleins de vénération et d’attachement avec lesquels je serai toute ma vie,

monsieur,

de Votre Excellence,

le très humble et très obéissant serviteur

Voltaire

Au château de Ferney en Bourgogne

par Genève 11è juin 1761. »





 

1 C'est une minute partiellement autographe qui a servi de « copie » pour Kehl ; elle porte la mention de V* « Lettre écrite à M. de Schouvalou le 11 juin 1761, envoyée à M. de Soltikoff » ; la citation latine qui n'y figure pas a été ajoutée par V* sur le manuscrit original .

2 Ces remarques sont sans doute celles de Gerhard Friedrich Müller dans son anonyme « Beurtheilung des Geschichte des Russischen Reiches, unter der Regierung Peter des Grossen, vom Herrn Voltaire, in einem Schreiben an den Herausgeber des gemeinnützigen Magazins », 1761 ; l'auteur relève cinq cents fautes de l'ouvrage .

3 La muse a donné aux Grecs la faculté de parler d'une bouche harmonieuse ; Horace, Art poétique, 323-324 .

4 Voir lettre du 1er août 1758 à Schouvalov où V*traite ce problème de la transcription des mots russes  : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2013/09/27/s-enrichir-par-l-agriculture-il-a-fallu-que-le-gouvernement.html

5 Dans le Grand dictionnaire historique, édition de Bâle, 1740 .

6 Dans la première édition du volume 1 .

7 Ce premier ambassadeur fut Charles Howard, premier comte de Carlisle en 1663-1664 .

8 On fabriqua du papier en Europe au Xè siècle ; la bibliothèque de l'université de Leyde conserve un manuscrit arabe sur papier du IXè siècle, et il faut ajouter que le papier fut d'usage en Chine encore auparavant .

9 Voir la Préface, III .

10 Sans doute de Mikhaïl Vasilievitch Lomonossov dont un ouvrage a été récemment publié et dont un autre devait l'être en 1766 .

 

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08/05/2016 | Lien permanent

J’ai souffert quarante ans les outrages des bigots et des polissons. J’ai vu qu’il n’y avait rien à gagner à être modéré

... Coffe Jean-Pierre , tu l'as compris toi aussi ! on regrette ton départ et on ne t'oubliera pas de sitôt .

http://www.jeanpierrecoffe.com/

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Allez, on se téléphone et on se fait une bonne bouffe !

 

 

« A Jean Le Rond d'Alembert

20 avril [1761] à Ferney

Je me hâte de vous répondre ( mon grand calculateur de petite-vérole )1, plein d’esprit et de génie, et antipode des calculateurs, que diligo adhuc Ciceronianum-Olivetum quia optimus grammaticus, quia 2 il fut mon maître, et qu’il me donnait des claques sur le cul quand j’avais quatorze ans. Je ne dirai pas qu’il en a menti, mais il a dit la chose qui n’est pas. Qu’il vous montre ma lettre, s’il l’ose 3. Certainement votre nom n’y est pas. Il peut avoir quelque finesse, ayant été jésuite. Il a voulu se jouer de votre vivacité parisienne, et vous arracher votre secret. Vous avez peut-être donné dans le panneau. Soyez très sûr que je ne vous compromettrai jamais, et que vous pouvez donner l’essor avec moi à votre très plaisante imagination en toute sûreté.

Vous me paraissez bien honnête de dire qu’un homme de trente ans peut en espérer trente autres. La vie commune ne s’étend qu’à vingt-deux ans sur la masse totale 4. Je n’ai pas encore bien examiné votre compte ; je vais vous relire . À Paris on ne relit point. Vive la campagne, où le temps est à nous ! En général, je vois que vous en savez plus que notre sourdaud 5.

Je vous remercie de votre bon mari 6. Il faut avouer que la reine est bien bonne, et que si elle était la maîtresse, nous aurions un siècle bien éclairé.

Je vous donne mon blanc-seing pour ma place à l’Académie, à la première fantaisie que vous aurez de résigner ; cela sera assez plaisant, et c’est une facétie qu’il ne faut pas manquer. Faites la lettre de remerciement, et je vous réponds de la signer.

A l’égard de Jean-Jacques, s’il n’était qu’un inconséquent, un petit bout d’homme pétri de vanité, il n’y aurait pas grand mal ; mais qu’il ait ajouté à l’impertinence de sa lettre l’infamie de cabaler, du fond de son village, avec des pédants sociniens, pour m’empêcher d’avoir un théâtre à Tournay, ou du moins pour empêcher ses concitoyens, qu’il ne connaît pas, de jouer avec moi ; qu’il ait voulu, par cette indigne manœuvre, se préparer un retour triomphant dans ses rues basses  ; c’est l’action d’un coquin, et je ne lui pardonnerai jamais. J’aurais tâché de me venger de Platon s’il m’avait joué un pareil tour ; à plus forte raison du laquais de Diogène. Je n’aime ni ses ouvrages ni sa personne, et son procédé est haïssable. L’auteur de la Nouvelle Aloïsia n’est qu’un polisson malfaisant. Que les philosophes véritables fassent une confrérie, et alors je me fais brûler pour eux. Cette académie secrète vaudrait mieux que l’académie d’Athènes et toutes celles de Paris ; mais chacun ne songe qu’à soi, et on oublie le premier des devoirs, qui est d’anéantir l’infâme . 

Je vous prie, mon grand philosophe, de dire à madame du Deffand combien je lui suis attaché ; je lui écrirai quelque jour une énorme lettre. J’aime à penser avec elle ; je voudrais y souper : je l’aime d’autant plus que j’ai les sots en horreur. Mes compliments à l’abbé Trublet ; j’attends sa harangue avec l’impatience du parterre qui a des sifflets en poche, et qui ne voit pas lever la toile.

A propos, haïssez-vous toujours M. de Chimène, ou Ximenès ? Il vient d’acheter une maison, des prés, des vignes et des champs dans le pays de Gex. Voilà le fruit apparemment de l’Épître sur l’Agriculture.

Je suis devenu un malin vieillard. Il y a longtemps que j’ai fait la Capilotade . C’est un chant qui entre dans la Pucelle 7. Il y aura toujours place pour les personnes que vous me recommanderez. J’ai souffert quarante ans les outrages des bigots et des polissons. J’ai vu qu’il n’y avait rien à gagner à être modéré, et que c’est une duperie. Il faut faire la guerre et mourir noblement

  sur un tas de bigots immolés à mes pieds. 

riez et aimez-moi ; confondez l’infâme le plus que vous pourrez.

 

N.B. -  J’ai lu le mémoire contre les jésuites banqueroutiers 8. L’avocat a raison : aucun jésuite ne peut traiter sans engager ses supérieurs. Quand je les ai chassés d’un domaine qu’ils avaient usurpé, il a fallu que le provincial signât le désistement ; mais je les ai chassés sans bruit, je n’ai eu que la moitié du plaisir.

V.»

1D'Alembert écrivait le 9 avril 1761 : http://www.monsieurdevoltaire.com/article-correspondance-...

Le 2 septembre 1760, il annonçait à V* qu'un « grand diable d'ouvrage de géométrie » était sous presse ; il s'agissait des Opuscules mathématiques ou Mémoires sur différents sujets de géométrie, de mécanique, d'optique, d'astronomie [etc], 1761 ; d'Alembert y discutait notamment les avantages de l'inoculation sur la base du calcul des probabilités . Voir : http://www.monsieurdevoltaire.com/article-correspondance-...

2 J'aime encore d'Olivet cicéronien, parce qu'il est le meilleur grammairien, parce que [...]

3 D'Alembert avait conté comment, dans une séance à l'Académie, d'Olivet l'avait accusé d'être un « fripon » et d'avoir « écrit à Genève [qu'il avait] molli dans l'affaire de Trublet » . Comme d'Alembert avait nié le fait, « à la vérité assez faiblement », d'Olivet avait répondu qu'il « en avait la preuve dans sa poche » . D'Alembert de peur d'être confondu , n'avait pas osé demandé à la voir .

4 C'est un chiffre sur lequel V* reviendra dans L'Homme aux quarante écus . mais si l'on tient compte de la forte mortalité infantile, le calcul de d'Alembert peut n'avoir pas été éloigné de la vérité .

5 Sur ce sourdaud, il doit s'agir de La Condamine comme il appert de la lettre du 6 août 1760 à Mme du Deffand : http://www.monsieurdevoltaire.com/article-correspondance-...

Mais aussi V* se dit lui-même sourdaud vers cette époque .

6 Toujours dans la même lettre du 9 avril 1761, d'Alembert rend compte d'une lecture de l’Épître sur l'agriculture faite devant la reine, dans laquelle pour ne pas « off en[ser] les oreilles pieuses » il a remplacé le sot mari par le bon mari d'Eve et manger la moitié de sa pomme par goûter de la fatale pomme .

7 Chant XVIII : http://www.monsieurdevoltaire.com/article-la-pucelle-d-or...

8 Voir lettre du 17 avril 1761 à d'Argental : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2016/03/30/u...

Voir aussi le chapitre LXVIII de l’Histoire du Parlement de Paris. (Georges Avenel.)

 

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30/03/2016 | Lien permanent

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