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Rechercher : Tâchez de vous procurer cet écrit; il n'est pas orthodoxe, mais il est très bien raisonné

la Nouvelle Héloïse . On la regarde comme un mélange monstrueux de débauche et de lieux communs de morale, sans intrigue

... Ce foutu Jean-Jacques manque cruellement du sens du rythme et de la mesure, ce qui est un comble pour un musicien (moyen), et ne pardonne pas en littérature ; il serait parfaitement incapable d'écrire le moindre tweet, 140 signes seulement : horreur ! pensez-donc ! lui qui dilue à outrance, et en Suisse bon teint coupe les cheveux en quatre et s'écoute parler . 

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« A Pierre Rousseau

Au château de Ferney, pays de Gex

10è mars 1761

La personne en question a reçu le paquet du 4è mars . Il faut qu'on ait envoyé à Bouillon une copie défigurée . Voici ce que porte l'original que nous avons sous les yeux :

Au camp du roi ses prêtres le portèrent,

Et de leurs pleurs les chemins arrosèrent.

Paul Tirconel, homme en tout violent,

Prenait toujours son parti promptement.

Il détesta depuis cette aventure,

Et femme , et fille, et toute la nature .

Il monte un barbe, et courant sans valets,

L’œil morne et sombre, et ne parlant jamais,

Le cœur rongé, va dans son humeur noire,

Droit à Paris loin des rives de la Loire ;

En peu de jours il arrive à Calais.

etc 1 .

Le manuscrit que nous avons est de l'année 1740, et nous le croyons écrit de la propre main de l'auteur, quel qu'il soit .

On a vu une ode sur la guerre dans le recueil M, cette ode est quatre fois trop longue et pleine de fautes contre la langue ; elle est d'un étranger qui a beaucoup d'esprit .

On est ici entièrement de l'avis de l'auteur du Journal encyclopédique, sur la Nouvelle Héloïse . On la regarde comme un mélange monstrueux de débauche et de lieux communs de morale, sans intrigue, sans évènements, sans génie, sans intérêts ; apparemment que l'auteur du journal n'a parlé dans son extrait contre sa propre pensée, que pour mieux se donner le droit de faire sentir toute l'impertinence de ce roman .

On fait mille compliments à monsieur R[ousseau] et on lui est très dévoué . On le remercie du petit imprimé ; il n'était pas fait assurément pour souiller le Journal encyclopédique, cela n'est bon que pour Fréron . »

 

1 La Pucelle, XIX, 252-262 : http://www.monsieurdevoltaire.com/article-la-pucelle-d-orleans-chant-dix-neuvieme-86509140.html

ce livre de La Pucelle qui était alors le dix-huitième, venait de paraître dasn le Journal encyclopédique, Bouillon, 1er avril 1761, III, 1, 102-117 .

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01/03/2016 | Lien permanent

Les maux de la guerre influent sur tout . On parle de paix et on couvre la terre de soldats

... D'abord les soldats sur terre et les patates dessous, puis l'inverse ! mais enterrer des hommes n'est pas encore le bon moyen de les multiplier .

Semez des pommes de terre pour les soldats de la France.jpeg

 C'est pas d'la soupe, c'est du rata ;

 C'est pas la mort mais ça viendra !

 

 

« A Louise-Dorothée von Meiningen, duchesse de Saxe-Gotha

Aux Délices 29 avril 1759

Madame, j'userai donc de la permission de Votre Altesse Sérénissime veut bien me donner d'oser lui adresser une lettre pour Mme la comtesse de Bassevits, mais j'abuserai de cette permission et je vous supplie madame de pardonner le liberté que je prends . Je lui envoie des livres imprimés en échange de manuscrits que je devrai à vos bontés . Quelle autre protection que la vôtre puis-je choisir madame pour lui faire parvenir ce petit ballot . Les armées occupent tous les chemins ; la plupart des paquets qu'on m'envoyait de Pétersbourg se sont perdus ; les housards ont pillé les matériaux de l'histoire de Pierre le Grand . Les maux de la guerre influent sur tout . On parle de paix et on couvre la terre de soldats, et tandis qu'on va marier un archiduc 1, on célèbrera ses noces par l'effusion du sang humain . Je plains dans ces circonstances ceux qui demeurent dans le Mecklembourg, et sans les bontés de Votre altesse Sérénissime, j'aurais peur que ma lettre à Mme de Bassevits ne parvint pas à son adresse .

Je vous supplie madame de vouloir bien qu'elle passe par vos respectables et très aimables mains . J'aurai l'honneur de l'envoyer, quand le paquet qui va lentement sera à moitié chemin . La cousine de M. Pertriset 2 est toujours bien fière, elle a de la beauté, de l'esprit et de l'argent . Je vous tiens madame bien plus heureuse qu'elle . Je me mets aux pieds de Votre Altesse Sérénissime avec le plus profond respect . »

1 Ferdinand, fils de Marie-Thérèse d'Autriche, était à marier et le choix de sa femme fut longtemps discuté dans les négociations en vue de la paix . Il épousa finalement Maria-Béatrix, princesse ( puis plus tard duchesse en titre) de Modène .Voir : http://en.wikipedia.org/wiki/Maria_Beatrice_d%27Este,_Duchess_of_Massa

2 M. Pertriset serait Frédéric II ; le 8 décembre « Mlle de Pestris ou Pertris » serait la duchesse elle-même . Le 18 décembre, la duchesse écrira à V* : « La demoiselle Pertriset n'est gurère aimable, mais son adresse est excellente » Il y a là évidemment une couverture pour les messages adressés à Frédéric .Voir aussi page 422 : http://fr.wikisource.org/wiki/Page:Revue_des_Deux_Mondes_-_1902_-_tome_7.djvu/428

 

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12/06/2014 | Lien permanent

ne pas souffrir que des pédants d'une communion osassent damner toutes les autres de leur autorité privée

... Ce n'est que justice  de réprimer tous ces "anti-" qui hurlent au nom d'une religion et/ou de préférences sexuelles .

 

 

« A Jean Gal-Pomaret 1

18 décembre 1767

Le solitaire à qui M. de Pomaret a écrit 2 a tenté en effet tout ce qu'il a pu pour servir des citoyens qu'il regarde comme ses frères, quoiqu'il ne pense ni comme eux ni comme leurs persécuteurs. On a déjà donné deux arrêts du Conseil, en vertu desquels tous les protestants, sans être nommés, peuvent exercer toutes les professions, et surtout celle de négociant. L'édit pour légitimer leurs mariages a été quatre fois sur le tapis au conseil privé du roi. A la fin il n'a point passé, pour ne pas choquer le clergé trop ouvertement ; mais on a écrit secrètement une lettre circulaire à tous les intendants du royaume; on leur recommande de traiter les protestants avec une grande indulgence. On a supprimé et saisi tous les exemplaires d'un décret de la Sorbonne, aussi insolent que ridicule, contre la tolérance. Le gouvernement a été assez sage pour ne pas souffrir que des pédants d'une communion osassent damner toutes les autres de leur autorité privée. Les hommes s'éclairent, et le contrains-les d'entrer 3 paraît aujourd'hui aussi absurde que tyrannique.

Monsieur de Pomaret peut compter sur la certitude de ces nouvelles, et sur les sentiments de celui qui a l'honneur de lui écrire. »

2 Pomaret qui se présentait comme un « ministre obscur des Cévennes, qui ne su[t] jamais parler qu'un fort mauvais patois », habitant « Ganges par Montpellier », avait écrit à V* le 2 décembre 1767 une longue lettre de louanges par laquelle il demandait son appui .

3 Ces paroles de saint Luc, xiv, 23, sont le sujet d'un ouvrage de Bayle : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k760287.texteImage

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10/07/2023 | Lien permanent

le misérable usage de passer une partie de son temps dans les rues, de sortir pour ne rien faire et de parler pour ne ri

... Il semble bien qu'en France actuelle ces pratiques ne sont insupportables pour personne, chacun étant bien plus à l'écoute d'un Séguéla affirmant qu'on a raté sa vie si on n'a pas une Rolex à cinquante ans .

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Je n'en dis pas plus , ni mieux .

 

 

« A Philippe-Antoine de Claris, marquis de Florian

29 novembre [1764]

Vraiment vous serez très bien reçu, monsieur, vous et les vôtres, dans le petit château de Ferney ; et je vous réponds que, si j’étais jeune, je viendrais prendre madame de Florian à Hornoy pour la conduire chez nous . Mais je ne lui conseille pas d’aller en litière : le chemin de Lyon à Genève est actuellement un des plus beaux du royaume ; et il faut toujours choisir les routes les plus fréquentées et les plus longues, parce qu’on y trouve toujours plus de ressources et plus de secours dans les accidents.

Nous ne nous flattons pas de vous donner la comédie ; il est trop difficile de trouver des acteurs. Pour moi, j’ai fait comme Sarrazin 1 : j’ai demandé mon congé dès que j’ai eu soixante et dix ans.

Si mes fluxions sur les yeux continuent, je deviendrai bientôt aveugle, et je ne pourrai jouer que le rôle de Tirésie. Nous avons un jésuite qui peut fort bien jouer le rôle de grand-prêtre dans l’occasion ; mais cela composerait, ce me semble, une troupe assez lugubre.

Il faudra, je crois, se réduire aux plaisirs simples de la société. Genève n’en fournit guère ; nous les trouverons dans nous-mêmes. Vous serez contents de M. Dupuits et de sa petite femme. Il a très bien fait de l’épouser. S’il avait eu le malheur de n’être pas réformé, il était ruiné sans ressource ; ses tuteurs avaient bouleversé toute sa petite fortune.

Si vous comptez aller en Languedoc, vous abrégerez beaucoup votre chemin en passant par Lyon, et nous irons au-devant de Mme de Florian. J’espère que je serai en état de la mieux recevoir qu’à son premier voyage. Mes affaires ont été un peu dérangées depuis quelque temps ; mais je me flatte qu’elles seront incessamment rétablies avec des avantages nouveaux.

Je vois avec grand plaisir que vous avez embelli Hornoy. Je répète toujours qu’on n’est véritablement bien que chez soi, et que, quand on sait se préserver un peu du poison mortel de l’ennui, on se trouve bien plus à son aise dans son château que dans le tumulte de Paris et dans le misérable usage de passer une partie de son temps dans les rues, de sortir pour ne rien faire et de parler pour ne rien dire. Cette vie doit être insupportable pour quiconque a quarante ans passés.

Tout Ferney fait mille tendres compliments à tout Hornoy. Autrefois, les seigneurs châtelains de Picardie n’allaient guère voir les seigneurs châtelains du pays des Allobroges ; mais à présent que la société est perfectionnée, on peut sans risque faire de ces longs voyages. Vous serez attendus avec impatience et reçus avec transports. »



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26/01/2020 | Lien permanent

je vous remercie de votre fumier dont je fais plus de cas que des cours

... du rouble" pourrait être ma réponse au csar de tragi-comédie Poutine après son offre de bons offices .  Une certaine odeur de fumier en effet se dégage , et toute désagréable qu'elle puisse être pour des nez inexperts, elle est diantrement préférable à celle des gaz tueurs de Bachar al Assad .

Ce Jean-Foutre de Poutine est tout à fait/parfaitement/dégueulassement capable de planquer les armes chimiques de Brute armée Assassine pour mieux le fournir en armes "réglementaires" , j'y parierais jusqu'à mon dernier zloty .

Mais, si jamais, -et je crains bien que ça soit vrai,- les gaz ont été employés par les rebelles au régime, que toute aide à leur mouvement guerrier leur soit refusée , qu'ils disparaissent, à l'égal d'Assad, dans le  feu même qu'ils ont allumé . Mektoub !

 

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« A François Tronchin

conseiller d’État

[juin/juillet 1758]1

Eh bien Luc est donc battu ? Mais que nous importe ? Vivons heureux loin des rois . Mon cher ami je vous remercie de votre fumier dont je fais plus de cas que des cours .

Quand aurons-nous l'honneur de vous voir ?

Rendez-moi donc ma Femme qui a raison . Mille respects à votre respectable femme .

V. »

1 Pour fixer la date le facteur décisif est la référence à La Femme qui a raison, cette pièce n'étant publiée qu'en 1759, si elle l'avait déjà été V* n' aurait pas demandé qu'on lui renvoie le texte . On sait par ailleurs que cette pièce fut représentée à Carouge en juin-juillet 1758 et on peut penser que cette lettre a été écrite à cette occasion . En revanche la « défaite de Luc » fait partie des rumeurs et commentaires fréquents pendant la Guerre de Sept ans .

C'est vers cette époque que Charlotte de Constant écrit à son mari à Genève : « Tout est fort tranquille ici […] Il n'en est pas tout à fait de même aux Délices, il y a du grabuge entre les sœurs, n'en dites rien à personne, je ne voudrais pas que cela vint de moi d'autant plus que je ne sais rien de particulier. »

 

 

 

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09/09/2013 | Lien permanent

moi je cherche à faire diversion en vous écrivant

...A vous tous qui venez, volontairement ou par hasard, jeter un oeil attentif ou distrait sur ce blogounet qui n'a d'autre ambition que de vous faire côtoyer le génial Voltaire et, accessoirement, votre très humble et très obéissant serviteur  .

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Allez ! je me lance ! let's go !

 

 

« A Pierre-Robert Le Cornier de Cideville ancien

conseiller au parlement de Rouen

rue Saint-Pierre

à Paris

et s'il n'y est pas

renvoyer à Rouen

à sa terre de

Launay

Mon cher et ancien ami nous sommes tous malades . Nous avons quitté Ferney pour revenir aux Délices à portée des Tronchin . Mme Denis se fait saigner ; et moi je cherche à faire diversion en vous écrivant . Si on saigne aussi la petite-nièce du grand Corneille je demanderai qu'on en mette quelques gouttes dans mes veines si faire se peut pour la première tragédie que je ferai . M. de Chimène est le seul de la maison qui ait résisté à l'épidémie . Il s'était purgé par les lettres sur Jean-Jacques . Voici un Rescrit de l'empereur de la Chine sur la paix éternelle que ce Jean-Jacques va nous procurer . Amusez-vous de cela en attendant la diette europaine 1 . Ce petit rogaton n'enflera pas beaucoup le paquet . Je voudrais vous envoyer une grande diable d'épître en vers à Mme Denis sur l'agriculture 2 que nous aimons tous deux ; si vous en êtes curieux demandez-la à M. d'Argental ou à M. Thieriot, elle ne vaut pas le port .

Je vous suppose à Paris, sanum et hilarem 3. Je suis hilaris, mais non sanus . Si j'avais de la santé on verrait beau jeu . Adieu, je vous embrasse tendrement .

V.

Aux Délices 26 mars [1761]4. »

3 Bien portant et hilare .

4 Le second chiffre indiquant le jour dans la date est incertain, V* l'ayant modifié à deux reprises .

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12/03/2016 | Lien permanent

Je soupçonne que vous êtes dans vos belles terres et que vous y avez un temps plus favorable que celui qui nous persécut

... Happy birthday, mister François Hollande, futur ex-président de la république françoise ! Ne forcez pas trop sur les sucreries et le champagne, vous allez nous revenir cher en nouveaux costumes .

 

 

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« A monsieur le président Germain-Gilles-Richard de Ruffey

à Dijon

Aux Délices 29 juin [1759]

Il y a longtemps mon cher confrère en Apollon et mon président en foi et hommage, que je n'ai eu de vos nouvelles . Je vous ai envoyé plus d'un paquet, et une belle procuration légalisée, et tout ce que vos bontés prescrivent, à l'adresse du secrétaire des États de Bourgogne 1. Je soupçonne que vous êtes dans vos belles terres et que vous y avez un temps plus favorable que celui qui nous persécute dans nos montagnes . Vous savez sans doute que Grasset a menacé le public dans une lettre de ne jamais écrire pour le théâtre, et vous connaissez la jolie épigramme par laquelle Piron l'a remercié au nom du public 2. On dit qu'on a brûlé trois jésuites à Lisbonne, mais jusqu'à présent on ne tient cette nouvelle que des jansénistes .

Permettez-moi pour toute nouvelle sûre de vous dire que le roi m'a accordé tous les privilèges attachés à Ferney autrefois et qui étaient perdus pour moi . Me voilà entièrement libre .

Vous aviez eu la bonté de vouloir bien me faire inscrire au nombre de ceux qui reçoivent le petit bulletin de Dijon . Je n'en ai pas entendu parler .

Mille respects à madame de Ruffey .

Mme Denis et moi nous sommes pénétrés pour vous de la plus vive reconnaissance . »

1 Jacques Varenne de Beost qui mènera plus tard la lutte, au nom du roi, contre le parlement de Dijon . Voir : http://orlabs.oclc.org/identities/viaf-14913936/

 

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12/08/2014 | Lien permanent

les faquins à monologue sont si jaloux des gens de dialogue qu'ils veulent avoir le privilège exclusif d'ennuyer le mon

... Suivez mon regard , de droite à gauche et de gauche à droite, politiquement, on ne manque pas d'exemples de coqs au perchoir médiatique .

 

« A Bernard-Louis

et à

Agnès-Thérèse Chauvelin

Aux Délices, le 21 janvier 1761

Voici pour Votre Excellence la négociation la plus importante que vous ayez jamais fait réussir . Le porteur, avec son baragouin, est à la tête d'une troupe d'histrions ; il a le privilège du gouverneur de Bourgogne 1, il veut nous donner du plaisir ; c'est donc un homme nécessaire à la société . Une autre troupe d'histrions, nommés prédicants calvinistes, a eu l'insolence de trouver mauvais que les Genevois jouassent Alzire en France au château de Tournay . Cette ville d’usuriers corromprait sans doute en France la pureté des mœurs . De plus les faquins à monologue sont si jaloux des gens de dialogue 2 qu'ils veulent avoir le privilège exclusif d'ennuyer le monde . Le porteur a une troupe catholique . Il peut donner du plaisir sur terre de France . Mais les terres de Savoie sont plus à portée ; s'il peut s'établir à Carrouge 3, petit village aux portes de Genève, il croit nos plaisirs assurés, et sa fortune faite . Il demande donc votre protection . Ô belle ambassadrice, actrice charmante, portez nos prières à monsieur de Chauvelin, favorisez un art dans lequel vous daignez exceller ; confondez les hérétiques qui prêchent contre la divinité de Jésus-Christ, et contre Athalie et Polyeucte . La descendante du grand Corneille qui est aux Délices, vous conjure par les mânes de Cinna et de Chimène de procurer une église dans Carrouge au sacristain que nous vous dépêchons .
Monsieur l'ambassadeur, regardez cette affaire comme la plus importante de votre vie, ou du moins de la nôtre . Les Délices seront-elles assez heureuses pour vous reposséder au mois de mai ?

Respect et attachement éternel . Comment se portent le fils et la mère ?

V. »

 

1 Le gouverneur de Bourgogne est alors Louis-Joseph de Bourbon, prince de Condé .

2 On a ici un écho d'un passage de l'Appel aux nations .(Moland, XXIV, 215 ) .

3 Sur la troupe de Carouge, voir lettre du 9 août 1757 au seigneur d'Hermenches : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2012/11/30/quand-on-a-debauche-quelqu-un-monsieur-il-est-bien-juste-d-a.html

 

 

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21/01/2016 | Lien permanent

vous recevrez à la fin votre exemplaire

... du programme des partis candidats aux législatives, et si vous n'y comprenez rien, ne paniquez pas, c'est normal, c'est même voulu, les rédacteurs ne sachant pas eux-mêmes ce qu'ils veulent, hors qu'ils sont définitivement contre Macron et veulent sa peau : c'est plus que léger comme projet de gouvernement . Mais il est vrai que, à leurs yeux, tous les coups bas sont permis, des mariages de la carpe et du lapin nous offrent des chimères toutes plus dégoutantes les unes que les autres tel le RN-LRCiotti et le Nouveau Front populaire ; le mur est en face , accélérons !

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https://www.midilibre.fr/2024/06/18/legislatives-2024-can...

 

 

 

« A Maigrot

12 décembre 1768 à Ferney

Je vous demande pardon, monsieur, pour la chambre syndicale de Lyon , qui  est plus vétillarde 1 que celle de Paris, et qui a retenu pendant près de deux mois deux ballots du Siècle de Louis XIV , dans l'idée que l’éloge de ce siècle des grands talents était une satire maligne de celui-ci . J'espère que malgré cette louable délicatesse vous recevrez à la fin votre exemplaire .

Vous trouverez à l'article du quiétisme combien on a profité de vos bontés .

Je vous supplie monsieur, de vouloir bien présenter à Mgr le duc de Bouillon les assurances de mon respect, et du vif intérêt que je prends à sa santé et à sa conservation .

Agréez mes remerciements, et tous les sentiments avec lesquels, etc. »

1 Le mot vétillard a déjà été rencontré dans la lettre du 1er avril 1766 à d'Argental et employé aussi dans le début de Micromégas ; voir ; http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2021/07/05/beaucoup-d-artistes-et-d-ouvriers-des-fils-de-marchands-d-av-6325470.html

et : https://www.gutenberg.org/files/30123/30123-h/30123-h.htm

On le trouve dans le Dictionnaire de l'Académie de 1718, mais les dictionnaires du XVIIè siècle ne donnent que vétilleux .

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19/06/2024 | Lien permanent

J’apprends dans mes retraites Qu’on a dans Paris maintenant Moins de bons médecins que de mauvais poètes

... Vu depuis les "déserts médicaux" !

 

 

« A Mme Anne-René Bichon de Pommereul

À Ferney, 29è décembre 1768 1

Madame,

Si je n’avais pas été très malade sur la fin de cette courte vie, je vous aurais sans doute remercié sur-le-champ de la longue vie que vous voulez bien me procurer 2. Il faut que vous descendiez d’Apollon en droite ligne, vous et Mme d’Antremont.

Vous ne démentez pas votre illustre origine ;
Il est le dieu des vers et de la médecine,
Il prolonge nos jours, il en fait l’agrément.
Ce dieu vous a donné l’un et l’autre talent :
Ils sont rares tous deux. J’apprends dans mes retraites
Qu’on a dans Paris maintenant
Moins de bons médecins que de mauvais poètes.

Grand merci, madame, de votre recette de longue vie. Je me doute que vous en avez pour rendre la vie très agréable : mais j’ai peur que vous ne soyez très avare de cette recette-là. Le cardinal de Fleury prenait tous les matins d’un baume qui ressemblait fort à votre élixir . Il avait beaucoup usé, dans son temps, de cette autre recette que vous ne donnez pas. Je crois que c’est ce qui l’a fait vivre quatre-vingt-dix ans assez joyeusement. Ce bonheur n’appartient qu’à des gens d’Église . Dieu ne bénit pas ainsi les pauvres profanes.

Quoi qu’il en soit, daignez agréer le respect et la reconnaissance avec lesquels j’ai l’honneur d’être,

madame,

votre, etc. »

1 Copie par Wagnière ; copie par Bigex ; édition Kehl . L'original semble avoir été adressé à Fougères chez Louis François POMMEREUL (1711-1751), sieur de LA GAUMERAIS, procureur du roi dans la sénéchaussée de Fougères ; voir : https://gw.geneanet.org/jrussell2?lang=fr&pz=julie+myriam+jacqueline&nz=series&p=anne+renee&n=bichon

2 Mme de Pommereul avait adressé à l’auteur la recette de l’élixir de longue vie, avec une lettre mêlée de prose et de vers. (Kehl.)

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07/07/2024 | Lien permanent

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