Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Rechercher : Tâchez de vous procurer cet écrit; il n'est pas orthodoxe, mais il est très bien raisonné

je n’ai cherché qu’à être utile, et pour l’être, il faut dire la vérité. Quiconque veut critiquer tout est un Zoïle ; qu

... Et à la vérité, combien d'entre nous savent ce qu'est un Zoïle ?

Je ne le sais que parce que je fréquente Voltaire depuis quelque temps maintenant .

Combien savent qu'il est plus utile d'avouer "je ne sais pas" que faire semblant ?

 Et après avoir vu l'émission documentaire sur les Reliques du Christ, quand l'Eglise et les fidèles admettront-ils la fausseté de ces choses prétendument sacrées, faisant oeuvre utile en admettant la vérité ? Je crois bien jamais, tant la superstition est ancrée dans ce monde qui maintient la croyance au Père Noël !

 Image associée

Où est la vérité dans la Bible ? et dans le Coran ? et dans la Torah ?

 

 

« A Pierre-Joseph Thoulier abbé d'Olivet, de

L'Académie française

dans l'impasse de Saint-Tomas du Louvre

à Paris

26è décembre 1763 à Ferney

Mon cher doyen , car M. le maréchal de Richelieu n’est que le doyen des agréments, et vous êtes le doyen de l’Académie, je vous souhaite des années heureuses depuis 1764 jusqu’en 1784. Pour moi, je n’espère que peu de jours ; vous savez qu’il a plu à Dieu de me faire d’une étoffe très faible et très peu durable. Je ne me suis jamais attendu à parvenir jusqu’aux soixante et dix ans, dont j’ai l’honneur d’être affublé. Je m’attendais encore moins à passer gaiement ma vie entre le mont Jura et les Alpes, entre la nièce de Corneille et un jésuite qui s’est avisé d’être mon aumônier. Je suis bien aise de vous dire que je mène dans mon petit château la plus jolie vie du monde, et que je n’ai été véritablement heureux que dans cette retraite. Mademoiselle Corneille a été très bien mariée ; toute sa famille est chez moi ; on y rit du matin au soir. Son oncle est tout commenté et tout imprimé. On criera contre moi, on me trouvera trop critique et je m’en moque ; je n’ai cherché qu’à être utile, et pour l’être, il faut dire la vérité. Quiconque veut critiquer tout est un Zoïle ; quiconque admire tout est un sot. J’ai tâché de garder le milieu entre ces deux extrémités, et je m’en rapporterai à vous.

Madame Denis, mon cher Doyen vous fait bien ses compliments ; et moi je vous fais mes condoléances . Je pense avec chagrin que nous ne nous reverrons plus. Je suis devenu si nécessaire à ma petite colonie que je ne puis plus la quitter, et probablement vous ne sortirez point de Paris. Soyez-y aussi heureux que la pauvre nature humaine le comporte. Consolez-moi par un peu de souvenir du chagrin d’être loin de vous ; c’est la seule peine d’esprit dont je puisse me plaindre. Je ne vous écris pas de ma main, attendu qu’une grosse fluxion me rend aveugle depuis six mois. Me voilà comme Tirésie ; mais je n’ai pas su les secrets des dieux comme lui, quoique je les aie cherchés longtemps. Adieu, mon très cher doyen.

V. »



 

 

 

Lire la suite

26/12/2018 | Lien permanent

Est-il possible que tout l'esprit des Italiens, nos maîtres dans les arts, n'ait servi qu'à les mettre sous le joug dont

... Mon cher Voltaire, ces propos sont d'une dangereuse actualité , et pas seulement en Italie . Le poison nationaliste et populiste est en vente libre , pire qu'Ebola .

 

 

« Au marquis Francesco Albergati Capacelli

Senatore di Bologna

à Bologna

A Ferney 27 septembre 1763 1

Vous êtes, monsieur, dans les plaisirs della villegiatura, et vous y joignez celui de prendre les eaux avec une très aimable dame. Ces eaux ne seront pas pour vous celles de la fontaine de l’enchanteur Merlin, qui rendaient le buveur amoureux et la buveuse indifférente, et elles seront de plus celles d’Hippocrène.

J’aurais bien voulu vous envoyer Olympie ; mais le paquet est trop gros pour la poste et trop petit pour la messagerie. J’espérais trouver quelque voyageur qui vous la rendrait en passant par Boulogne ; mais j’ai été trompé dans mes espérances. C’est une chose bien désagréable, dans votre belle Italie, que cette difficulté de faire entrer des livres. On prive chez vous l'âme de sa nourriture, autant qu'on le peut ; on craint que les hommes ne pensent . J'habite un petit pays bien inférieur au vôtre ; mais du moins, l'âme y est en pleine liberté . Les prêtres n'y peuvent empêcher les progrès rapides de la philosophie . Est-il possible que tout l'esprit des Italiens, nos maîtres dans les arts, n'ait servi qu'à les mettre sous le joug dont la raison humaine s'indigne ! Un homme qui écrirait aujourd'hui ce que Cicéron écrivait autrefois serait mis dans les prisons du Saint Office . Cette idée n'est-elle pas accablante ? Quel gouvernement que celui qui veut crever les yeux à ceux qu'il gouverne !

Je n’écris point à M. Goldoni ; mais je l’attends à son passage, quand il sera las de la vie de Paris. La mienne est uniforme et tranquille, partagée entre la lecture et les amusements de la campagne. J’espère qu’il viendra philosopher avec moi après avoir badiné avec le théâtre italien de Paris. Il me paraît, par ses ouvrages, qu’il a plus d’une sorte d’esprit, et qu’il peut instruire les hommes aussi bien que leur plaire. Quand je le verrai, je sentirai davantage le regret de ne vous point voir. Plus il me parlera de vous, plus il augmentera des désirs qui ne peuvent être satisfaits.

Adieu, monsieur ; ma misérable santé, mon âge et mon esprit de retraite ne dérobent rien aux sentiments qui m’attachent à vous pour jamais. 

V.»

1 Le manuscrit original porte la mention « f[ran]co Milano ». La date a toujours été lue 17 au lieu de 27 . Toute la fin du 2è paragraphe manque dans les éditions à parti de On prive chez vous […].

V* répond ici à une lettre du 3 août 1763 dans laquelle Albergati lui annonce qu'il se trouve aux eaux avec une dame jusqu'au 20 du mois . Il espère que pour la fin de l'année paraitra le recueil de huit tragédies traduites en italien . Il lui enverra quelques exemplaires des deux tomes . Si l'ouvrage plait, d'autres tomes suivront l'année d'après .

Lire la suite

20/09/2018 | Lien permanent

l'auteur est actuellement occupé à donner à ces notes une tournure moins dangereuse et à les présenter sous un aspect qu

... On croirait bien que Voltaire parle de Zemmour (avec un Z qui veut dire Zéro , ou de manière plus charitable Zinzin ).

 

 

« A Jacques Lacombe

[vers le 25 juin 1766] 1

Vous avez dû, monsieur, recevoir une collection d'assez mauvais ouvrages encore plus mal imprimés et remplis de fautes typographiques, sans compter celles de l'auteur ; je me flatte que vous m'en accuserez la réception .

J’ai été si charmé, monsieur, pour l’honneur des lettres, de voir un homme de votre mérite quitter la profession de Patru pour celle des Estiennes ; vos attentions pour moi m’ont tant flatté, que je voudrais n’avoir jamais eu que vous pour éditeur. Si jamais cette entreprise pouvait s’accorder avec celle des Cramer, ce serait peut-être rendre service à la littérature. J’ai corrigé tous mes ouvrages dans ma retraite avec beaucoup de soin, et surtout l’Histoire générale 2, qui est un fruit de trente ans de travail, conduit à sa maturité autant que mes forces l’ont permis.

Je ne sais si vous exécutez le projet dont vous m’aviez parlé ; je souhaite que vous puissiez en venir à bout sans vous compromettre : en ce cas, on vous enverrait plusieurs chapitres nouveaux et quelques additions assez curieuses. Quant à la pièce d'un de mes amis, accompagnée de notes historiques, un ministre d’État qui a eu la bonté de la lire a craint que parmi ces notes il ne s'en trouvât de trop hasardées qui pourraient être préjudiciables à l'éditeur ; je sais que l'auteur est actuellement occupé à donner à ces notes une tournure moins dangereuse et à les présenter sous un aspect qui effarouche moins les hypocrites et leur donne moins de prise ; les fond subsistera, la forme seule sera changée . Je crois qu'il pourra bien se passer plus d'un mois avant que l'on vous porte ce manuscrit . Comptez, monsieur, que je m’intéresse véritablement à vous. Je vous prie de me mander si vous êtes content de votre nouvelle profession : je voudrais être à portée de vous marquer par des services l’estime que vous m’avez inspirée.

Vous devez voir par ma lettre qu'il n'est pas besoin que je signe mon nom . »

1 Copie contemporaine ; l'édition de Kehl suivant la copie Beaumarchais datée du 26 mai 1766, incomplète et augmentée de fragments des lettres du 29 mars et du 5 avril 1766 . la suppression des deux premières phrases, notamment, permet à ces éditeurs d'avancer la date . Voir : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2021/07/03/je-me-connais-trop-bien-pour-n-etre-pas-modeste-6325002.html

et : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2021/07/09/je-voudrais-vous-donner-bien-des-causes-a-soutenir-6326213.html

2 Louis Moland , dans l'édition Garnier, 1877, met «  Essai sur les Mœurs et l’Esprit des nations ».

Lire la suite

19/09/2021 | Lien permanent

je passe les jours à barbouiller, mais il faut que je revoie le barbouillage sortant de la presse car alors les yeux voi

... Comme Voltaire, confiné bon gré mal gré, je compile, je compile, et chaque page corrigée après la première frappe est, plus souvent que souhaité, source d'une ou plusieurs coquilles  que je repère au dernier moment , et je le crains, pas toujours . La chose imprimée n'est pas toujours parfaite .

Pour info : https://www.lemonde.fr/blog/correcteurs/2009/04/09/25-coq...

alphabet-rigolos-04.1239256198.gif

 

« A Gabriel Cramer

Mon cher Gabriel se souvient-il de moi ? Mme Gabrielle lui dira que je passe les jours à barbouiller, mais il faut que je revoie le barbouillage sortant de la presse car alors les yeux voient mieux, et l'esprit aussi . On raie un mot qui se retrouve ailleurs, on en substitue un plus convenable, on se corrige, l'auteur est moins vilipendé, le livre se vend mieux . Il y a mille choses à dire sur cela e viva. »

 

« Monsieur caro a dit un mot de la véritable gloire à la fin de sa lettre . Il est prié de relire la conversation avec un Chinois sur la gloire . Il est encore plus prié de vouloir bien passer à Ferney le plus tôt qu'il pourra pour arranger tous les chapitres . »

 

« Monsieur caro Gabriele a raison . Je ne pouvais pas dans mon trou deviner tout cela .

Je renvoie j corrigé, à lundi le reste . »

 

« Monsieur Caro se donne du bon temps pendant que je travaille comme un pauvre diable . Je le prie instamment de me faire envoyer le dernier imprimé d'après mon manuscrit, n'y eût-il qu'une demi-feuille d'imprimée, n'y eût-il que deux pages .

J'en ai besoin pour le confronter avec la manuscrit qui me reste . Cela ne retardera pas l'ouvrage d'un moment, et tout sera fait si on veut en moins de quatre jours . »

 

 

« Monsieur Caro veut-il avoir la bonté d'imprimer cette besogne que Chirol pourrait bien vendre ? La chose me parait intéressante pour tous les tribunaux de ce monde . J'en voudrais deux ou trois douzaines d'exemplaires pour être envoyés à Paris . Monsieur Caro peut s’amuser à cela en attendant qu'il s'amuse avec Ninon et le marguillier, et avec quelque autre chose qui vaut bien tous les marguilliers de paroisse .

Comment va la goutte de monsieur Caro ? »

 

« Monsieur Cramer aura lundi le onzième volume, dûment corrigé et même augmenté . Monsieur Cramer aura le douzième le plus tôt qu'il sera possible . »

 

« Monsieur Cramer

à Tournay.

Monsieur Cramer est instamment prié de faire faire ces deux cartons qui sont d'une nécessité absolue. »

 

« Monsieur Cramer est instamment prié de renvoyer les trois derniers volumes auxquels il faut un autre titre . Il avait de ces autres titres il y a deux ans, il doit en rester encore entre les mains de MM. Cramer . M. de Voltaire veut faire des présents de ces trois collections, et ne peut les faire avec le titre ancien . Il sera très obligé à monsieur Cramer s'il veut bien ne le pas faire attendre plus longtemps .

M. Cramer est aussi prié de mander s'il a des nouvelles de Paris touchant les prospectus . A-t-il quelque feuille à envoyer ? »

Lire la suite

31/10/2020 | Lien permanent

Je plante des noyers, des châtaigniers, sur lesquels je ne verrai jamais ni noix ni châtaignes mais la folie des gens de

...Petite dédicace à Greta Thunberg : tu n'es pas seule, jeune fille, à penser à l'avenir de la planète, et ses habitants , déjà bien avant toi notre Patriarche Voltaire joignait le geste à la parole en plantant des fruitiers dont lui n'aurait jamais l'occasion de goûter les fruits . Qui dit mieux ? ou au moins autant ?

Poster « Greta Thunberg Hero - Je veux que tu paniques - House On Fire -  Comment osez-vous - Agissez maintenant - Changement climatique - Klimat »,  par happygiftideas | Redbubble

 

 

.

« A François-Thomas Moreau, seigneur de La Rochette

Monsieur, voici le mois d'octobre ; il est dans nos cantons le vrai mois de décembre. J'ai fait tous les préparatifs nécessaires pour planter, et je plante même dès aujourd'hui quelques arbres qui me restaient en pépinière.

J'attendrai l'effet de vos bontés pour planter le reste. Je crois que la rigueur du climat ne permet guère de faire un essai aussi considérable, et qu'il ne faut hasarder que ce qui pourrait remplir une charrette . Si elle peut contenir plus de cent arbres, à la bonne heure; mais je crois que vingt-cinq tiniers 1, vingt-cinq ormes, autant de platanes, autant de peupliers d'Italie, suffiront pour cette année.

Je réclame donc, monsieur, les bontés que vous avez voulu me témoigner. J'enverrai une charrette à Lyon pour prendre ces arbres et si la gelée était trop forte chez moi lorsqu'ils arriveront à Lyon, je les ferais mettre en pépinière à Lyon même, chez un de mes amis. Il n'y aura pas de soin que je ne prenne pour ne pas rendre vos bontés inutiles.

Il est certain qu'on a trop négligé jusqu'ici les forêts en France, aussi bien que les haras. Je ne suis pas de ceux qui se plaignent à tort et à travers de la dépopulation; je crois au contraire la France très peuplée, mais je crains bien que ses habitants n'aient bientôt plus de quoi se chauffer. Personne n'est plus persuadé et plus touché que moi du service que vous rendez à l'État, en établissant des pépinières. Je voulus, il y a trois ans, avoir des ormes à Lyon de la pépinière royale; il n'y en avait plus. Je plante des noyers, des châtaigniers, sur lesquels je ne verrai jamais ni noix ni châtaignes mais la folie des gens de mon espèce est de travailler pour la postérité. Vous êtes heureux, monsieur, de voir déjà le fruit de vos travaux, c'est un bonheur auquel je ne puis aspirer mais je n'en suis pas moins sensible à la grâce que vous me faites.

J'ai l'honneur d'être, avec bien de la reconnaissance, monsieur, votre très humble et très obéissant serviteur

Voltaire.

Au château de Ferney, par Genève ,le 4 octobre 1767 2»

1 Nom vulgaire du pin cembro.

2 Copie du XIXè siècle faite d'après l'édition, Arsenal ; édition Nicolas-Louis-François de Neufchâteau : « Correspondance de Voltaire avec feu M. Moreau de La Rochette, inspecteur général des lapinières de France », Mémoires d'agriculture […] publiés par la Société d'agriculture du département de la Seine, an X (1801-1802) , qui a été suivie .

Lire la suite

15/05/2023 | Lien permanent

quand ils seraient tous contre moi, je ne céderais pas

 

je ne cederai pas.gif

 

 

« A M. LE COMTE D'ARGENTAL.

Aux Délices, 30 juillet [1755]

Mon très-divin ange,

 

1° celui qui a écrit les animaux sauvages est un animal, il doit y avoir assassins sauvages 1.
2° Je crois avoir prévenu vos ordres dans le quatrième acte. Vous devez avoir reçu mes chiffons.
3° Je vous demande avec la plus vive instance qu'on ne retranche rien au couplet de Mlle Clairon, au troisième, qui commence par ces mots :

 


Eh bien ! mon fils l'emporte; et si, dans mon malheur, etc. (Acte III, scène 3, vers 723)

 


Mme Denis, qui joue Idamé sur notre petit théâtre, serait bien fâchée que cette tirade fût plus courte.
4° M. de Paulmy, qui est un peu du métier, et M. l'intendant de Dijon 2, qui a bien de l'esprit et du goût, trouvent que la pièce finit par un beau mot Vos vertus. Ils disent que tout serait froid après ce mot ; c'est le sentiment de Mme Denis, et, quand ils seraient tous contre moi, je ne céderais pas, il m'est impossible de finir plus heureusement. Lekain aura assez d'esprit pour ne pas dire ce mot comme un compliment. Il le dira après un temps, il le dira avec un enthousiasme d'attendrissement, et il fera cent fois plus d'effet qu'avec une péroraison inutile. Mon cher ange, il est bien important que mes magots soient montrés à Fontainebleau 3. Il en court d'autres qui sont bien vilains 4. Votre Grasset, dont vous aviez eu la bonté de me parler, est venu ces jours-ci à Genève. Il m'a apporté une feuille manuscrite de la Pucelle d'Orléans qu'on m'attribue, et il m'a offert de me vendre le manuscrit pour cinquante louis, après m'avoir dit qu'il en connaissait six autres copies. J'ai envoyé sur-le-champ sa feuille au résident de France ; le Conseil 5 s'est assemblé. On a mis en prison mon Grasset, et on vient de le chasser de la ville. Il se vante de la protection de M. Berryer 6 et il m'en a montré des lettres. Je vous ai déjà dit un petit mot de cette aventure, dans une lettre 7 que mon secrétaire 8 doit vous apporter.
Je compte avoir l'honneur d'envoyer, dans quelques jours, l'Orphelin de la Chine à Mme de Pompadour. Je vous prie que ce soit là son titre. C'est sous ce nom qu'il y a déjà une tragédie chinoise . Le public y sera tout accoutumé. Mon cher ange, je ne m'accoutume guère à vivre loin de vous. Je me crois à la Chine. Adieu, homme adorable.

V.


P. S. Il faut vous dire que les copistes qui sont ici n'écrivent pas trop bien, mon secrétaire Colini écrit très-lisiblement, son écriture est agréable. Il connaît la pièce; il doit être las de l'avoir copiée mais si vous voulez avoir la bonté de la lui faire copier chez vous, il prendra volontiers cette peine, quoiqu'il soit fort occupé auprès d'une jolie Italienne 9 avec laquelle il fait le voyage de Paris. Alors nous enverrons cette copie bien musquée à Mme de Pompadour, avec de la jolie nonpareille 10; et j'aurai l'honneur de lui écrire un petit mot dans le temps que vous choisirez pour lui envoyer la pièce.
Votre amitié ne se rebute point de toutes les peines que je lui donne, et de toutes les libertés que je prends. Elle est constante et courageuse. Mille tendres respects à tous les anges.

V. »

2 Jean-François de Joly de Fleury de La Valette, intendant de Bourgogne depuis 1749. http://fr.wikipedia.org/wiki/Famille_Joly_de_Fleury

http://fr.wikipedia.org/wiki/Intendant_de_Bourgogne

3 Où séjourne la cour .

4 La version frelatée de La Pucelle .

5 De Genève .

6 Lieutenant-général de police : http://fr.wikipedia.org/wiki/Ministres_de_Louis_XV

8 Collini , envoyé à Paris .

9 Collini ne l'a pas nommée dans Mon Séjour auprès de Voltaire, ouvrage publié en 1807, in-8° : http://books.google.fr/books?id=Fi8HAAAAQAAJ&printsec=frontcover&hl=fr#v=onepage&q&f=false

10 En imprimerie : les plus petits caractères, que l’on appelle plus habituellement aujourd’hui corps de six points ou Corps six. .

 

Lire la suite

05/03/2012 | Lien permanent

Il cherche de l'argent dans Genève

... Cahuzac ? Si oui, il est à la bonne place, ou plus exactement, pour actualiser les faits, il était in the right place . Combien d'autres sont du même acabit, -- des fraudeurs ?

 Plus respectables sont les frontaliers, cheville ouvrière de la "parvulissime république de Genève", qui sans eux ne serait guère plus vivante que du temps de Voltaire  .

De l'argent à Genève, oui, il y en a à foison, argent propre (si on peut dire), argent sale (mais sans odeur par tradition), dur à gagner pour beaucoup, facile à dépenser sans compter pour d'autres , qui circule à l'image du Rhône qui remplit le lac et continue sa course éternellement .

 

chercher argent.png

 

 

« A Gabriel et à Philibert Cramer

Ce fils de prêtre, ce Grasset minor a bien l'air d'avoir fait beaucoup de souscriptions pour Corneille, et d'en avoir destiné les deniers à des usages plus pressés . Son aventure avec Mme d'Albertas 1 n'est pas la première . Il cherche de l'argent dans Genève . Je crois qu'il est à propos que Messieurs Cramer aient l’œil à tout cela 2, qu'ils empêchent leurs amis d'être dupes , et qu'ils ne le soient pas eux-mêmes . Je leur écris en hâte ce petit billet .

Il sera bon surtout que messieurs Cramer recommandent à leurs correspondants de Paris de ne point livrer l'argent des souscriptions à ce monsieur . Y a-t-il quelque chose de nouveau ?

Samedi matin [31 octobre 1761] »

2 Suivi de et rayé sur le manuscrit .

 

Lire la suite

31/10/2016 | Lien permanent

L’absence a de terribles inconvénients

... En particulier l'absence de réponses cohérentes de nos ministres .

 

« A Charles-Augustin Ferriol, comte d'Argental

et à

Jeanne-Grâce Bosc du Bouchet, comtesse d'Argental

20 juin [1768]

Il faut toujours que j’amuse ou que j’ennuie mes anges . C’est ma destinée. Comment veulent-ils que je passe sous silence mon cher La Bletterie ? On m’assure qu’il m’a donné quelques coups de patte dans sa préface 1. Je les lui rends tout chauds 2. Rien n’est plus honnête. Dupuits avait déjà envoyé ce rogaton à madame la duchesse de Choiseul 3.

A l’égard de mon vaisseau, c’est un navire qu’une compagnie de Nantes a baptisé de mon nom . Apparemment qu’il est chargé de papier, de plumes, et d’encre.

Oui, mes anges, j’enverrai à ce souffleur une édition ; mais cela ne servira de rien, tant la troupe m’a mutilé. L’absence a de terribles inconvénients. Mon cœur pourrait, depuis environ vingt ans, vous en dire des nouvelles. »

1 On avait rapporté à Voltaire que dans la préface de la traduction de Tacite, La Bletterie disait que le philosophe avait oublié de se faire enterrer. (G.Avenel.)

De Tibère, ou les six premiers livres des Annales de Tacite, par l’abbé de La Bletterie, 1768, trois volumes in-12. Il n’y a rien contre Voltaire personnellement dans cette préface ; mais on avait rapporté à Voltaire que La Bletterie avait imprimé que Voltaire avait oublié de se faire enterrer (voir notes 3 et 4 : https://fr.wikisource.org/wiki/Page:Voltaire_-_%C5%92uvres_compl%C3%A8tes_Garnier_tome10.djvu/415 ) (Garnier )

Non pas dans la préface , mais dans une des notes du second volume comme l'a signalé Diderot à V* ; voir lettre du 27 avril 1768 à d'Alembert : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2023/12/28/je-pourrais-bien-meme-faire-du-theatre-une-ecole-pour-les-pe-6477688.html

2 L'épigramme figurant dans la lettre à d'Alembert du 27 avril .

3 Par l'intermédiaire de Mme Du Deffand ; voir la Correspondance littéraire, VIII, 177-179 .

Lire la suite

04/02/2024 | Lien permanent

Je conjure cette veuve infortunée de ne pas désespérer, et je supplie tous ses amis de ne se pas effrayer des lenteurs i

... Combien de fois , à l'instar de Voltaire, peut-on encore dire cela à toutes ces veuves du fait de ces attentats qui ensanglantent notre globule, et plus particulièrement notre France ?

 Résultat de recherche d'images pour "lenteurs administratives humour"

http://seteici.eu/2013/02/

A la tristesse invincible du veuvage , est-il bien nécessaire que notre administration ajoute l'angoisse du lendemain par ses pinailleries paperassières ?

 

 

« A Henri Cathala

26 juillet [1762]

Monsieur Héron, premier commis du grand conseil, me mande qu'il est très instruit de l'horrible arrêt de T[oulouse] . Il est d'avis qu'on porte à M. de Saint-Florentin la requête au roi signée de la veuve Calas, afin que l'affaire soit portée au conseil des dépêches . J'avais toujours été de cet avis, cette voie m'a paru comme à M. Héron la plus sûre et la plus prompte . Je crois que Mme Calas ou quelqu’un de ses amis bien instruits doit aller sur-le-champ chez M. Héron lui parler avec l'attendrissement le plus touchant et la plus entière confiance . C'est l'homme du monde le plus capable de donner les meilleurs conseils, et de rendre les plus grands services . Il demeure rue Taranne, faubourg Saint-Germain 1 .

J'insiste toujours pour que cette affaire qui doit intéresser le genre humain soit suivie avec une chaleur que rien ne ralentisse .

Je suis d'avis qu'on fasse venir de T[oulouse] une attestation du chirurgien qui soit favorable . Il sera aisé de l'avoir, et ce sera une pièce sur laquelle on pourra commencer le procès .

Depuis cette lettre écrite j'ai vu celle de M. Lavaysse père, et les lettres de Mme C[alas] du 21è juillet .

Je conjure cette veuve infortunée de ne pas désespérer, et je supplie tous ses amis de ne se pas effrayer des lenteurs inévitables dans une telle affaire .

Si M. Mariette est occupé d'autres procès M. d'Argental pourra choisir un autre avocat au conseil .

Mme la m[arquise] de P[ompadour] est très touchée , et on en verra les effets avant qu'il soit un mois . L'Europe entière aura le jugement et les juges en horreur, et cet arrêt de tout le public vaut bien un arrêt du conseil . Il faudra bien que le conseil rende enfin justice quand le public l'aura rendue .

Encore une fois qu'on voie M. Chaban et M. Héron . »

 

Lire la suite

17/06/2017 | Lien permanent

Il ne faut donc pas à ce mensonge funeste en ajouter un nouveau

... "Aung San Suu Kyi a deux visages" ! Je serais curieux de vous voir à sa place, vous qui la vilipendez d'entrée de jeu . Un peu de réflexion, que diable ! Est-ce trop demander ? Il est une fois de plus question de violences à base religieuse ; quand donc finirons-nous de nous battre au nom d'un dieu hypothétique et de prêtres qui veulent aussi gagner leur croûte sur le dos de fidèles imbéciles prêts à tout . Ô les belles religions au service des beaux militaires, et réciproquement .

http://www.leparisien.fr/international/persecution-des-ro...

 Image associée

Triste réalité .

 

 

« A Philippe Debrus

[vers le 20 octobre 1762] 1

Il est heureux que M. Mariette n'ait pas encore imprimé sa requête au conseil . C'est sur cette requête qu'on jugera . Les erreurs où M. de Beaumont peut être tombé seront rectifiées dans le mémoire juridique de M. Mariette .

La plus importante de ces erreurs, et peut-être la seule importante, est celle où M. de Beaumont, page 11, dit qu'à l'Hôtel de ville il n'y eût point de serment prêté 2. Il ne faut pas sans doute donner lieu aux juges de Toulouse de demander raison d'une fausse imputation, et de faire voir que les accusés ayant prêté serment, se sont parjurés, et surtout de dire que ce parjure est une des choses qui peuvent justifier leur arrêt rigoureux .

Il faut avouer que ce concert, cette unanimité des Calas à dire sous serment que Marc-Antoine a été trouvé étendu sur le plancher, tandis qu'en effet Marc-Antoine a été étranglé, est l'unique prétexte qui puisse en quelque sorte excuser l’arrêt du parlement de Toulouse . C'est ce mensonge qui a fait croire que Marc-Antoine avait été étranglé par sa famille ; c'est ce mensonge qui a fait passer le mort pour un martyr, et qui lui a fait décerner trois pompes funèbres . Voilà ce qui a mené Jean Calas au supplice . Il ne faut donc pas à ce mensonge funeste en ajouter un nouveau qui pourrait faire succomber l'innocence dans la révision du procès .

M. Mariette est prié de consulter le mémoire de Donat Calas, et la déclaration de Pierre Calas, page 23 : Mon père, dans l'excès de sa douleur, me dit : Ne va pas répandre le bruit que ton frère s'est défait lui-même ; sauve au moins l'honneur de ta misérable famille 3.

Il est essentiel de rapporter ces paroles ; il l'est de faire voir que le mensonge en ce cas est une piété paternelle , que nul homme n'est obligé de s'accuser soi-même, ni d'accuser son fils, que l'on n'est point censé faire un faux serment, quand après avoir prêté serment en justice, on n'avoue pas d'abord ce qu'on avoue ensuite ; que jamais on n'a fait un crime à un accusé de ne pas faire au premier moment les aveux nécessaires ; qu'enfin les Calas n'ont fait que ce qu'ils ont dû faire . Ils ont commencé par vouloir défendre la mémoire du mort, et ils ont fini par se défendre eux-mêmes . Il n'y a dans ce procédé rien que de naturel et d’équitable . Les autres erreurs sont peu de chose . Mais il est toujours bon que M. Mariette en soit instruit, afin qu'il n'y ait rien dans sa requête juridique qui ne soit dans l'exacte vérité .

Au reste il est fort étrange que Mme Calas et M. Lavaysse aient laissé subsister dans le factum de M. de Beaumont une méprise si préjudiciable .

Je prie monsieur Bruce 4 d'envoyer ce petit papier à M. Damilaville, quai Saint-Bernard, pour être communiqué sur-le-champ à M. Mariette, avocat au conseil .

V. »

1 Éditions et manuscrits attribuent la lettre à Damilaville, ce qui semble contredit par le dernier paragraphe . D'ailleurs, cette lettre a tous les caractères des lettres à Debrus et suit manifestement la lettre du 17 octobre 1762 : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2017/09/16/toutes-les-lettres-et-toutes-les-vaines-sollicitations-dont-5980314.html

2 Cette affirmation n'apparait pas dans le Mémoire publié, et il n'y a pas de carton ; V* doit parler d'après les épreuves qu'il a reçues .

4 Debrus ; V* écrit ainsi son nom par exemple dans l'adresse de la lettre du 26 juillet 1762 : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2017/06/18/nous-ne-pouvons-d-ici-conduire-des-gens-qui-sont-a-paris-con-5955273.html

Lire la suite

19/09/2017 | Lien permanent

Page : 343 344 345 346 347 348 349 350 351 352 353