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Rechercher : Tâchez de vous procurer cet écrit; il n'est pas orthodoxe, mais il est très bien raisonné

lorsque le ventre est libre, l'organe de l'ouïe l'est aussi, car tout se tient dans la nature, tout s'engrène

... Cependant, n'oublions pas que "ventre affamé n'a point d'oreilles" !...

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... un ventre plein non plus ?

 

 

« A Théodore Tronchin Professeur

à Genève

Ce n'est point le cérumen qui a causé fluxion et surdité . Il y a longtemps que le patient en question est préparé à cette faveur de la nature . Le conduit de l'oreille gauche est certainement desséché, osseux, et pierreux, et l'oreille droite souffre quand le nez se mouche . Des bourdonnements dans la tête incommodent le patient à son réveil depuis très longtemps, et continuent actuellement toute la journée .

La surdité est plus ou moins grande selon que ces bourdonnements sont plus ou moins forts .

Le patient estime que la sécheresse des membranes d'icelui entrent pour beaucoup dans son mal , et que des injections pourraient le soulager .

Il pense encore que l'habitude de dormir la tête trop basse peut avoir influé beaucoup sur son état .

Il s'aperçoit que lorsque le ventre est libre, l'organe de l'ouïe l'est aussi, car tout se tient dans la nature, tout s'engrène .

De plus ledit patient a vu plusieurs personnes attaquées du même mal, guéries, ou soulagées par des injections ; il ne s'agit plus que de savoir ce qu'il faut injecter , et c'est ce que je laisse à la considération de mon cher Esculape .

Mes deux oreilles ne valent pas tout ce verbiage mais chacun dans ce monde cherche à conserver ses oreilles, autant qu'il est en lui .

3è [septembre 1762] 1 »

1 L'édition Tronchin B. place la lettre en 1755-1756 . On la date ici par référence aux lettres du 1er septembre 1762 à Tronchin T. et de septembre-octobre 1762 au même, où V* parle à Tronchin de sa surdité . Le duc de Villars visita les alentours de Genève en 1760, 1761 et 1762 ; la duchesse d'Anville en 1762 (sera de retour à Paris fin novembre ou début décembre 1762) . D'autre part la datation par le seul jour, rare chez Wagnière, apparaît justement dans la lettre du 4 septembre 1762 à Debrus .

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30/07/2017 | Lien permanent

Chaque siècle produit tout au plus dix ou douze bons ouvrages, le reste est emporté par le torrent du fleuve de l'oubli

... Mis en ligne le 9/8/2017 pour le 13/10/2015

 

« [Destinataire inconnu]

[vers octobre 1760 ?] 1

S'il y a des esprits de travers parmi vous, comme il y en a dans toutes les communautés, il me semble que les bons ne doivent pas payer pour les méchants ; et qu'on n'en doit pas moins estimer un Bourdaloue parce qu'on méprise un Garasse .

Ce monde-ci est une guerre continuelle ; on a des ennemis et des alliés . Vous voilà alliés contre le gazetier janséniste, et je souhaite que le Journal de Trévoux ne me fasse pas d’infidélités . Il ne faut pas ressembler au bon David qui pillait également les Juifs et les Philistins .

Dans cette guerre interminable d'auteurs contre auteurs, de journaux contre journaux le public ne prend d'abord aucun parti que celui de rire . Ensuite il en prend un autre ; c'est celui d'oublier à jamais tous ces combats littéraires . Le gazetier ecclésiastique s'imagine que l'Europe s'occupera longtemps de ses feuilles, mais le temps vient bientôt où l'on nettoie la maison, et où l'on détruit les toiles des araignées . Chaque siècle produit tout au plus dix ou douze bons ouvrages, le reste est emporté par le torrent du fleuve de l'oubli . Qui se souvient aujourd'hui des querelles du père Bouhours et de Ménage ? et si Racine n'avait pas fait ses tragédies saurait-on qu'il écrivit contre Port-Royal ? Presque tout ce qui n'est que personnel est perdu pour le reste des hommes . »

1 Note autographe, édition de Kehl . Le manuscrit est un morceau de papier qui a l'air d'un fragment . Pourtant le texte qu'il contient recto-verso est complet . Le destinataire est certainement un jésuite . Kehl place la lettre à la fin de 1759 ; Clogenson entre le 20 et le 25 octobre 1760, ce qui paraît plausible .

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13/10/2015 | Lien permanent

Vous savez combien il serait flatteur pour moi d'avoir votre nom

... disent tous les candidats à la primaire en vue de l'élection présidentielle aux soutiens qu'ils doivent amadouer pour passer ce cap . Le rôle de courtisan est toujours d'actualité, la course au pouvoir et à tous ses bénéfices n'est pas près de s'arrêter . Ô combien de lèche-culs ( NDLR : de la même famille que les suspects ) entourent assidument les gagnants potentiels ! bon appétit messieurs !

Monsieur de La Fontaine comme vous avez raison : Tout flatteur vit aux dépens de celui qui l'écoute !

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« Au cardinal François-Joachim de Pierre de Bernis

A Ferney en Bourgogne par Genève

1er août 1761 1

Je suis affligé monseigneur de n'avoir point reçu de réponse de vous dans une occasion qui intéresse notre Académie . Je serais fâché aussi que ma lettre eût été perdue . Votre Éminence se joindra sans doute aux autres académiciens . Le roi notre protecteur a permis que son nom fût à la tête des souscripteurs pour deux cents exemplaires . Mgr le comte de Clermont me fait l'honneur de me mander qu'il souscrira pour un assez grand nombre . Vous savez combien il serait flatteur pour moi d'avoir votre nom . Si le cardinal de Richelieu persécuta Le Cid, M. le cardinal de Bernis protègera Polyeucte . J'aurais voulu faire sous vos yeux l'ouvrage que j'entreprends . Je ne peux être consolé qu’en sachant qu'au moins vous approuvez mon projet . Je vous demande en grâce de m'apprendre vos volontés et d'agréer les respects de votre vieux et attaché serviteur

Voltaire. »

1 Le même jour, Michault écrivait à Ruffey de Montrouge : « Ne souscrivez-vous pas , monsieur, pour la belle édition des œuvres de Pierre Corneille in-4° que Voltaire va publier au profit de Mlle Marie Corneille, son élève (nous dirons peut-être un jour sa femme) ? Pour moi je me contenterai, si je puis voir à Dijon cette édition, d’en tirer quelques anecdotes, quelques fragments du commentaire, car Voltaire ne veut rien changer au texte, il respecte trop ce grand homme pour y toucher ; je ne sais s'il porte cette respectueuse délicatesse jusqu'à la virginité de Marie-Corneille ».

 

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03/07/2016 | Lien permanent

Heureux qui vit chez soi et qui a du foin

... https://www.youtube.com/watch?v=lDuHFVUjvKY

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« A Jean-Robert Tronchin

16 mai [1761] 1

Il y a longtemps que notre correspondance languit mon cher monsieur . Voici un petit billet de vingt-quatre mille tournois pour la réveiller . Vous noterez que je la dois à peu près à mes marchands et à mes entrepreneurs ; il n'est pas possible d'être sage quand on a acheté des masures dont on veut faire un lieu de plaisance .

Vous vouliez rire apparemment quand vous me mandiez qu'il n'était pas possible qu'on eût indiqué un congrès sans être convenu des préliminaires . Vous voyez que les préliminaires sont le siège de Belle-Ile 2. Heureux qui vit chez soi et qui a du foin . Oncle et nièce vous embrassent tendrement . »

 

1 Année portée deux fois sur manuscrit . Un mot de Jean-Louis Wagnière est joint à cette lettre : « J'ai été si honteux d'avoir osé vous adresser mon paquet des lettres de monsieur de Ximenes, que je n'ai point encore osé vous témoigner combien j'ai été sensible à la lettre obligeante que vous avez daigné m'écrire […] faites-moi le plaisir de jeter le paquet au feu, et de me faire dire comment je puis vous en rembourser le port […] » ; sur cette affaire, voir lettre du 9 mars 1761 à JR Tronchin : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2016/02/28/mon-instinct-me-disait-que-les-effets-royaux-ne-valaient-rie-5766376.html

et lettre du 22 avril 1761 au même : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2016/04/01/les-canons-et-les-baionnettes-seront-les-vrais-negociateurs-5783017.html

 

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19/04/2016 | Lien permanent

Je laisserai beaucoup plus que je n'ai reçu, et de plus nous avons vécu gaiement et splendidement

... Sans Père Noël à la noix de coco .

J'adore ce Voltaire qui, contre vents et marées, efface les difficultés rencontrées et revers subits,  et ne retiens que le bon de sa vie . Exemplaire .

 - Alfred de Musset -:

Et moi, j'aime encore ...

 

 

« A Jean-Robert Tronchin

à Lyon

23 décembre [1761] 1

Vous allez mon cher correspondant recevoir de moi de violentes attaques . Je vous demande d'abord deux cents louis d'or indépendamment des lettres de change que je tirerai sur vous . Il faut payer toutes mes dettes et j'en ai beaucoup à Genève . Que dis-je ! ce n'est pas moi qui les ai faites ces dettes terribles . Figurez-vous que M. Coladon présente un mémoire de trois mille livres et que je n'ai pas pris chez lui pour dix écus de drogue ! Il en est de même de vingt autres marchands . M. le cardinal de Bernis, et M. l'archevêque de Lyon ne dépensent pas par année autant que j'ai dépensé depuis que j'ai choisi ce riche pays de Gex pour ma retraite . Il est vrai qu'on ne bâtit des châteaux, des églises et des théâtres pour rien . Je prévois que je resterai avec mes rentes et environ cent mille francs entre vos mains . Mais aussi quand je serai réduit là, je ne toucherai certainement point au magot . Il ne faut pas mourir tout juste ; et laisser quelque chose aux siens .

Il y aura du moins terres, meubles et le magot . Je laisserai beaucoup plus que je n'ai reçu, et de plus nous avons vécu gaiement et splendidement . Je vais faire un arrangement de finances avec Mme Denis, au moyen duquel tout sera en règle, et je saurai à quoi m'en tenir par année . Je prends la liberté mon cher monsieur d'entrer avec vous dans ce petit détail . J'y suis autorisé par l'intérêt que vous daignez prendre à notre petite colonie . Je vous embrasse de tout mon cœur et vous souhaite la bonne année .

V. »

1 L'édition Cayrol qui isole l'extrait donné par Gaulleur, imprime un autre passage sous la date du 23 novembre 1761 ; Tronchin a mentionné sur le manuscrit : « 27 décembre ».

 

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22/12/2016 | Lien permanent

Je suis le martyr de mon zèle et de ma piété : une bonne âme trouve ses consolations dans sa conscience

...

Et quelques martyrs auto-proclamés pour faire bon poids ...

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... totalement dénués de quelque conscience que ce soit , bons pour la trappe et les oubliettes .

 

 

 

« A Jean-Marie Arnoult

Le 9 juin 1761

J'ai fait usage sur-le-champ, monsieur, de vos bons avis et de votre modèle de sommation auprès du pauvre promoteur savoyard et du malin procureur du roi de la caverne de Gex . Je n'ai pu parler de ma nef qui n'étant point encore abattue quand je vous envoyai mes paperasses, rendait mon église très idoine à dire et entendre messe . Car selon Ducasse et selon le droit ecclésiastique on peut dire messe quand la majeure partie de l'église n'est point entamée . Mais ayant depuis fait jeter la nef par terre avec partie du chœur, et ayant rebâti à mesure il n'y avait plus moyen de se plaindre qu'on allât célébrer ailleurs . Je ne prétends point toucher à l'encensoir, mais quand j’aurai achevé mon église, ce sera à l'évêque d'Annecy à voir s'il la veut rebénir ou non, et m'excommunier comme je le mérite pour m'être ruiné à faire des pilastres d'une pierre aussi chère et aussi belle que le marbre . Je suis le martyr de mon zèle et de ma piété : une bonne âme trouve ses consolations dans sa conscience .

En qualité de possesseur de terres et de bâtisseur d'églises, j'ai des procès sacrés et profanes : les prêtres et les huguenots sont conjurés contre moi . Un Mallet vous a consulté, monsieur, pour avoir un chemin à travers mes jardins ; je vous supplie de ne point aider ce mécréant contre moi , et d'être l'avocat des fidèles . Je me fais votre client, et je crois que je vais finir ma vie comme M. Chicaneau, à cela près que je voudrais me loger auprès de mon avocat, comme il se logeait près de son juge,1 et que je n'en peux venir à bout étant obligé de faire ici mon métier de maçon et de laboureur qui va devant celui de plaideur .

J'ai l'honneur d'être, etc. »

 

1 Voir Les Plaideurs, I, 5, de Racine .

 

 

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06/05/2016 | Lien permanent

I have in my old age a sort of conformity with you . T'is not in point of wit, but in point of ears . Mine are much bard

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« A Philip Dormer Stanhope, 4è comte de Chesterfield

A Ferney par Genève 5 august 1761

Mylord,

Give me leave to apply from the foot of the Alps to the english noble man whose wit is the most adapted to the taste of every nation . I have in my old age a sort of conformity with you . T'is not in point of wit, but in point of ears . Mine are much bard too . The consolation of deaf people is to read , and some times to scribe . I have as 1 a scriber, made a prety curious commentary on many tragedies of Corneille . T'is my duty since the gran daughter of Corneille is in my house .

If there was a gran daughter of Shakespeare, I would subscribe for her . I hope those who take Ponticheri will take subscription too 2.

The work is prodigiously cheap, and no money is to be given but at the reception of the book .

Nurse 3 receives the names of the subsribers . Your name will be the most honourable and the dearest to me .

I wish your lordship longlife, good eyes and good stomak .4

Mylord souvenez-vous de votre ancien serviteur Voltaire qui vous est attaché comme s'il était né à Londres . »

1 V* a fait un lapsus sur le manuscrit : a pour as .

2 Chesterfield ne souscrivit que pour un exemplaire .

3 Le libraire Nourse, de Londres . Voir : http://data.bnf.fr/13605346/john_nourse/

et par curiosité : http://data.bnf.fr/15520207/jean_nourse/

4 Mylord, Donnez-moi la permission de m'adresser du pied des Alpes au noble seigneur anglais dont l'esprit est le plus adapté au goût de toutes les nations . J'ai dans mon âge avancé quelque sorte de conformité avec vous . Je ne parle pas de l'esprit, mais des oreilles . Les miennes sont aussi dures . La consolation des sourds est de lire, et quelquefois de griffonner . Comme griffonneur, j'ai fait un assez curieux commentaire de plusieurs tragédies de Corneille . C'est mon devoir puisque la petite-fille du grand Corneille est dans ma maison . S'il existait une petite-fille du grand Shakespeare, je souscrirais en sa faveur . J'espère que ceux qui prennent Pondichery souscriront aussi . L'ouvrage est étonnamment bon marché , et l'argent n'est à verser qu'à la réception du livre . Nourse reçoit le nom des souscripteurs . Votre nom sera le plus honorable et pour moi le plus cher . Je souhaite à votre seigneurie longue vie, bons yeux et bon estomac . »

 

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06/07/2016 | Lien permanent

Il vaut mieux tard que mal, et cela en tout genre.

... Y compris pour mettre en ligne l'oeuvre/correspondance de Voltaire !

A moins que ce soit le retard lui-même qui est le mal , exception qui confirme la règle .

 

 

« A Cosimo Alessandro Collini

7 octobre [1762] 1

Voici ce qui m’est arrivé, mon cher secrétaire de la famille d’Alexandre et de Son Altesse Électorale palatine. On a représenté Olympie chez moi. Madame Denis y a joué comme mademoiselle Clairon, et mademoiselle Corneille s’est surpassée. Mais la mort de Statira, son évanouissement sur le théâtre, m’ont glacé, et l’amour d’Olympie ne m’a pas paru assez développé. Je deviens très difficile quand il faut plaire à Leurs Altesses électorales. J’ai tout changé ; et la nouvelle leçon que je vous envoie me paraît infiniment mieux ou infiniment moins mal. Si la pièce n’est pas encore jouée à Schwessingen, je demande en grâce qu’on diffère jusqu’à ce que les acteurs sachent les trois derniers actes tels que je les ai corrigés. Il s’agit de mériter le suffrage de Mgr l’électeur . Il ne serait certainement pas content de l’évanouissement de Statira. Il vaut mieux tard que mal, et cela en tout genre.

Je vous supplie instamment de présenter mes très humbles obéissances au chambellan 2 qui dirige les spectacles , et à son ami 3, dont j’ignore le nom , mais dont je connais le mérite par des lettres qu’il a écrites à M. de Chennevières, premier commis de la guerre à Versailles. Vous trouverez aisément à débrouiller tout cela 4. En vérité, je n’ai pas un moment à moi . Je suis surchargé de tous côtés. Aimez-moi toujours un peu.

V. »

1 Manuscrit olographe sur lequel Collini a mentionné la date et résumé le contenu .

2 Le baron d'Erbestein , selon G. d'Avenel ( voir : http://www.monsieurdevoltaire.com/2014/05/correspondance-annee-1762-partie-28.html ), ou Collini lui-même selon d'autres .

3 Note de Collini sur le manuscrit : « M. le comte de Couturelles, chambellan de Mgr l’Électeur palatin . »

4 Le manuscrit porte ici une ligne et demie fortement biffée par Collini .

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04/09/2017 | Lien permanent

ma jo voglio fare un buon' baratto, e guadagnare un poco in questo negozio / je veux faire un échange fructueux, et gagn

... Ce qui a le mérite de la franchise ! ça me rappelle, en me faisant grincer des dents, la nomination houleuse de Moscovici en commission européenne .

 Comment ceci va-t-il finir ?

 CROCODILE-GRENOUILLE.jpg

 La grenouille/France est en mauvaise posture, mais comme on nous le chante, jusqu'ici on tient le bon bout et le pire n'est pas sûr !

 

« Au marquis Francesco Albergati Capacelli

Au château de Tournay près de Gex route de Genève

24 septembre [1759]

Monsieur, ella mi commanda di mandar le presto presto una tragedia nuova . Sara ubbidita : mi diletto sommamente n'ell' essera abellito da la vostra dotta penna, e da j vostri pregiatissimi virtuosi, ma jo voglio fare un buon' baratto, e guadagnare un poco in questo negozio, voglio tenere dalla sua begninita la traduzzione che s'e degnata di fare delle mia Semiramide, e vi prometto di mander vi quanto prima la nuova tragedia . M'avete dato animo, compongo un dramma, oedifico un teatro e raduno una compagnia di bravi attori, cosi jo comforto la mia vecchiaia . Se io fassi giovane, vorrei andar a Bologna per riverire la sua persona e'l suo teatro . Bisognera indirizare le nostre poetiche mercanzie a qualque valente mercante o banchiere di Milano o di Torino che abbia qualque corrispondenza colla citta di Genevra .1

J'ai l'honneur d'être, monsieur,avec tous les sentiments que je vous dois, votre très humble et très obéissant serviteur

Voltaire

gentilhomme de la chambre du roi très chrétien . »

1 Vous me demandez d'envoyer vite vite une tragédie nouvelle . Vous serez obéi : je me réjouis infiniment de me voir embelli par votre docte plume et par vos virtuoses si estimés, mais je veux faire un échange fructueux, et gagner un peu dans cette affaire, je veux obtenir de votre bénignité la traduction que vous avez daigné faire de ma Sémiramis, et je vous promets de vous envoyer aussitôt la tragédie nouvelle . Vous m'avez encouragé, je compose un drame, j’édifie un théâtre, et je réunis une compagnie de bons acteurs : ainsi je console ma vieillesse . Si j'étais jeune, je voudrais aller à Bologne pour honorer votre personne et votre théâtre . Il faudrait adresser nos marchandises poétiques à quelque honnête marchand ou banquier de Milan ou de Turin qui ait quelque correspondance avec ma ville de Genève .

 

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11/10/2014 | Lien permanent

j'ai reçu tant d'âneries de votre bonne ville de Paris qu’il faut que vous me pardonniez de ne vous avoir pas répondu pl

... Mis en ligne le 12/11/2020 pour le 18/7/2015

 

 

« A Jean de Linant

18 juillet 1760

Il y a longtemps, monsieur, que je vous dois une réponse . Je me suis fort intéressé à Mlle Martin 1; mais il y a tant de gens à la foire qui s'appellent Martin, et j'ai reçu tant d'âneries de votre bonne ville de Paris qu’il faut que vous me pardonniez de ne vous avoir pas répondu plus tôt .

On m'a envoyé les vers du Russe . Ils ne m'ont point paru mauvais pour un homme natif d'Arcangel ; mais il me parait qu'il ne connait pas encore assez Paris . Il n'a pas dit la centième partie de ce qu'un homme un peu au fait aurait pu dire ; d'ailleurs je crois qu'il se trompe sur des choses essentielles ; il appelle M. l'abbé Trublet diacre, et tout le monde prétend qu'il n'est que dans les moindres 2. J'ai remarqué quelques bévues dans ce goût là, mais il faut être poli avec les étrangers .

On dit que M. Joly de Fleury , avocat général, portant la parole, fera un beau réquisitoire contre les Russes, attendu que M. Aléthof est mort dans le sein de l'église grecque ; mais on prétend que la chose n'aura pas de suites parce qu'il ne faut pas déplaire à l'impératrice de toutes les Russies . Je vous prie de dire à votre pupille 3 de ma part qu'il deviendra un homme très aimable et qu'il aura une bonne tête .

Je me jette à la tête de madame sa mère pour qui j'ai le plus respectueux et le plus tendre attachement . J'ai l'honneur d'être, monsieur, de tout mon cœur, etc .

Le Suisse V. »

2 Le clergé catholique comprend sept ordres, quatre mineurs et trois majeurs ; le diaconat est le second des ordres mineurs .

3 Le fils de Mme d'Epinay .

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18/07/2015 | Lien permanent

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