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Rechercher : Tâchez de vous procurer cet écrit; il n'est pas orthodoxe, mais il est très bien raisonné

je suis devenu laboureur, vigneron, et berger cela vaut cent fois mieux que d'être à Paris homme de lettres.

... L'une de ces professions étant en voie de disparition, je vous laisse le choix pour votre avenir ...

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« A Bernard-Joseph SAURIN. 1

rue Guénégaud, ou chez Prault-fils libraire quai de Conti

à Paris

Aux Délices, 27 décembre 1758

route de Genève

Ah! ah! vous êtes donc de notre tripot 2, et vous faites de beaux vers 3, monsieur le philosophe ? Je vous en félicite, et vous en remercie. Les prêtres d'Isis n'ont pas beau jeu avec vous; l'archevêque de Memphis vous lâchera un mandement, et les jésuites de Tanis vous demanderont une rétractation. Quelle est donc cette Adèle dont vous parlez ? Est-ce qu'il y a eu une Adéle 4 ? Dites-moi, je vous prie, ce que devient M. Helvétius 5. J'aurais un peu à me plaindre de son livre , si j'avais plus d'amour-propre que d'amitié. Je suis indigné de la persécution qu'il éprouve.

Non-seulement l'article 6 en question est imprimé dans la seconde édition des Cramer , mais il a excité la bile des vieux pasteurs de Lausanne. Un prêtre 7, plus prêtre que ceux de Memphis, a écrit un libelle à cette occasion. Les ministres se sont assemblés: ils ont censuré les trois bons et honnêtes 8 pasteurs que j'avais fait signer en votre faveur; je les ai tous fait taire 9. Les avoyers de Berne ont fait sentir leur indignation à l'auteur du libelle contre la mémoire de votre illustre père, et nous sommes demeurés, votre honneur et moi, maîtres du champ de bataille. Au reste, je suis devenu laboureur, vigneron, et berger cela vaut cent fois mieux que d'être à Paris homme de lettres.

Je vous embrasse du fond de mon tombeau et de mon bonheur . »

2 Le tripot tragique et comique, ou la Comédie française.

3 Aménophis, jouée le 11 décembre 1750 , ne fut imprimée qu'en 1758.Voir : http://cesar.org.uk/cesar2/titles/titles.php?fct=edit&script_UOID=110644

et : http://books.google.fr/books?id=MVdbAAAAQAAJ&pg=PA55&...

4 Dans la lettre du 18 mai 1757 à Cideville , Voltaire a fait mention de l'Adèle de Ponthieu de La Place, représentée le 28 avril 1757, dont Saurin parle dans sa préface d'Aménophis : page 4 : http://books.google.fr/books?id=MVdbAAAAQAAJ&pg=PA55&lpg=PA55&dq=am%C3%A9nophis+bernard+joseph+saurin&source=bl&ots=dZHrIJsGhv&sig=wu44a_X76r3xUKGWEzFTqK0qNYo&hl=fr&sa=X&ei=4JjWUtKIE4a-0QXmjIDYCw&ved=0CEsQ6AEwBA#v=onepage&q=adele&f=false

. Voir : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2012/10/30/titre-de-la-note.html

5 Helvétius faisait à Saurin une pension de 3,000 livres. Lors du mariage de Saurin, il lui en assura le capital (60,000).

6L'article « Saurin » du Siècle de Louis XIV dont il a été question à propos de la lettre du 20 novembre 1758 à Elie Bertrand : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2008/11/21/un-gessien-fache-de-plus.html

8 Signataires du certificat rapporté ici : http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k4113308/f152.image

page 135.

9 En publiant la Réfutation d'un écrit anonyme; voir lettre du même jour à Durand : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2014/01/14/voici-monsieur-une-petite-feuille-litteraire-qu-on-a-debitee-5271533.html

 

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15/01/2014 | Lien permanent

je vous conjure instamment d'avoir toujours du courage

 

 

 

 

« A Jean Le Rond d'Alembert

 

A Lausanne, 8 de janvier [1758]

 

On se vante à Genève que vous êtes obligé de quitter l'Encyclopédie, non seulement à cause de l'article Genève, mais pour d'autres raisons que les prêtres n'expliquent pas à votre avantage i. Si vous avez quelque dégoût mon cher philosophe, mon cher ami, je vous conjure de le vaincre ; ne vous découragez pas dans une si belle carrière. Je voudrais que vous et M. Diderot, et tous vos associés, protestassent qu'en effet ils abandonneront l'ouvrage, s'ils ne sont libres, s'ils ne sont à l'abri de la calomnie, si on n'impose pas silence, par exemple, aux nouveaux Garasse qui vous appellent des Kakouacs ii; mais que vous seul renonciez à ce grand ouvrage, tandis que les autres le continueront, que vous fournissiez ce malheureux triomphe à vos indignes ennemis, que vous laissiez penser que vous avez été forcé de quitter, c'est ce que je ne souffrirai jamais ; et je vous conjure instamment d'avoir toujours du courage . Il eût fallu, je le sais, que ce grand ouvrage eût été fait et imprimé dans un pays libre, ou sous les yeux d'un prince philosophe iii; mais, tel qu'il est, il aura toujours des traits dont les gens qui pensent vous auront une éternelle obligation.

 

Que veulent dire ceux qui vous reprochent d'avoir trahi le secret de Genève iv? Est-ce en secret que Vernet, qui vient établir une commission de prêtres contre vous v, a imprimé que la révélation est utile ? est-ce en secret que le mot de Trinité ne se trouve pas une fois dans son catéchisme vi? est-ce en secret que les autres impertinents prêtres de Hollande ont voulu le condamner ? Vous n'avez dit que ce que savent toutes les communions protestantes ; votre livre est un registre public des opinions publiques. Ne vous rétractez jamais, et ne paraissez pas céder à ces misérables en renonçant à l'Encyclopédie. Vous ne pourriez faire une plus mauvaise démarche, et surement vous ne la ferez pas. On vous écrira une lettre emmiellée ; ne vous y laissez pas attraper, de quelque part qu'elle vienne. On écrira à M. de Malesherbes ; c'est à lui de vous soutenir, et vous n'avez besoin d'être soutenu de personne.

 

Enfin, au nom des lettres et de votre gloire, soyez ferme, et travaillez à l'Encyclopédie.

 

Voici Hémistiche et Heureux vii. J'ai tâché de rendre ces articles instructifs ; je déteste la déclamation. Bonsoir ; expliquez-moi, je vous en prie, toutes vos intentions, et comptez que vous n'avez ni de plus grand admirateur ni d'ami plus attaché que le vieux Suisse V. »

 

i Le 11, d'Alembert écrit à V* qu'il est « excédé » des « satires odieuses ... qu'on publie contre (les encyclopédiste), et qui sont autorisées ... commandées même par ceux qui ont l'autorité en main » et de « l'inquisition nouvelle et intolérable qu'on veut exercer ». Les ennemis de d'Alembert parlent de questions d'argent.

Page 93 : http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k80034x.r=11+janvier...

ii Le 27 décembre, Thieriot annonça à V* que les jésuites allaient publier un « écrit périodique intitulé La religion vengée » où ils devaient attaquer d'Alembert et Diderot et qu'ils faisaient « précéder ce grand ouvrage d'une satire allégorique ... dans laquelle ils les appellent des Kakouacs, d'après le mot grec kakos, méchant ». Ce mot kakouac est déjà utilisé dans le Mercure d'octobre 1757 où était inséré un premier mémoire sur les cacouacs sous le titre d'Avis utile ; cacouac alors désignait un monstre ayant sous la langue une poche de poison distillé à chaque mot. Jacob-Nicolas Moreau a publié en décembre 1757 un Nouveau Mémoire pour servir à l'histoire des cacouacs. François Garasse (1585-1631) fut un prédicateur jésuite pamphlétaire virulent.

iii Frédéric II de Prusse.

iv A Théodore Tronchin, le 15 janvier : « Tous vos ministres ... chez qui d'Alembert dînait tous les jours (Genève août 1756) se sont expliqués hautement avec lui ».

v Le 23 décembre la Vénérable Compagnie des pasteurs s'est réunie et a nommé des commissaires pour examiner l'article Genève de l'Encyclopédie. Elle a fait rédiger un mémoire à l'intention du Conseil de Genève . Théodore Tronchin, selon V*, est secrétaire du « comité des pères de l'Église ». le texte de la déclaration sera lu devant la Compagnie le 20 janvier 1758, adopté le 27 janvier et publié le 8 février à 1500 exemplaires.

 

vi Dans son Instruction chrétienne ou catéchisme familier pour les enfants. Dans l'édition 1754, Vernet intitule sa première section , Utilité de la révélation, alors qu'elle était nommée Nécessité de la révélation dans l'édition précédente

vii Ces articles paraitront dans le tome VIII en 1765.

Hémistiche : page 206 : http://books.google.be/books?id=hlg_AAAAcAAJ&pg=PA208...

Heureux : page 407, et : http://www.monsieurdevoltaire.com/article-dictionnaire-ph...

 

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08/01/2011 | Lien permanent

Il a mis le trouble partout où il a été . C'est un chien basset qui aboie et qui mord ... Il faut être aussi léger qu'on

... Rien mieux que cette description ne convient pour ce qui concerne notre politique face au chien Poutine . Il serait temps de le mettre en laisse et muselière .

 

 

« A Marie de Vichy de Chamrond, marquise Du Deffand

21è novembre 1766

La lettre au docteur Pansophe, madame, est de l’abbé Coyer. J’en suis très certain, non seulement parce que ceux qui en sont certains me l’ont assuré, mais parce que, ayant été au commencement de l’année en Angleterre, il n’y a que lui qui puisse connaître les noms anglais qui sont cités dans cette lettre. Je connais d’ailleurs son style ; en un mot, je suis sûr de mon fait. Il est fort mal à lui, qui se dit mon ami, de s’être servi de mon nom, et de feindre que j’écris une lettre à Jean-Jacques, quand je dis 1 qu’il y a sept ans que je ne lui ai écrit. Je me ferais sans doute honneur de cette lettre an docteur Pansophe, si elle était de moi. Il y a des choses  charmantes et de la meilleure plaisanterie ; il y a pourtant des longueurs, des répétitions, et quelques endroits un peu louches.

Il faut avouer en général que le ton de la plaisanterie est, de toutes les clefs de la musique française, celle qui se chante le plus aisément. On doit être sûr du succès, quand on se moque gaiement de son prochain ; et je m’étonne qu’il y ait à présent si peu de bons plaisants dans un pays où l’on tourne tout en raillerie. Pour moi, je vous assure, madame, que je n’ai point du tout songé à railler, quand j’ai écrit à David Hume : c’est une lettre que je lui ai réellement envoyée ; elle a été écrite au courant de la plume. Je n’avais que des faits et des dates à lui apprendre ; il fallait absolument me justifier des calomnies dont ce fou de Jean-Jacques m’avait chargé. C’est un méchant fou que Jean-Jacques ; il est un peu calomniateur de son métier . Il ment avec des distinctions de jésuite, et avec l’impudence d’un janséniste. Il a mis le trouble partout où il a été . C'est un chien basset qui aboie et qui mord . Je le crois descendu en droite ligne d'un accouplement du chien de Diogène avec une des couleuvres de la discorde . Il faut être aussi léger qu'on l'est en France pour avoir été quelque temps la dupe de ce misérable 2.

Connaissez-vous, madame, un petit Abrégé de l’Histoire de l’Église 3, orné d’une préface du roi de Prusse ? Il parle en homme qui est à la tête de cent quarante mille vainqueurs, et s’exprime avec plus de fierté et de mépris que l’empereur Julien. Quoiqu’il verse le sang humain dans les batailles, il a été cruellement indigné de celui qu’on a répandu dans Abbeville. L’assassinat juridique des Calas, et le meurtre du chevalier de La Barre, n’ont pas fait honneur aux Velches dans les pays étrangers. Votre nation est partagée en deux espèces : l’une, de singes oisifs qui se moquent de tout ; et l’autre, de tigres qui déchirent. Plus la raison fait de progrès d’un côté, et plus de l’autre le fanatisme grince des dents. Je suis quelquefois profondément attristé, et puis je me console en faisant mes tours de singe sur la corde . Pour vous, madame, qui n’êtes ni de l’espèce des tigres ni de celle des singes, et qui vous consolez au coin de votre feu, avec des amis dignes de vous, de toutes les horreurs et de toutes les folies de ce monde, prolongez en paix votre carrière. Je fais mille vœux pour vous et pour M. le président Hénault. Mille tendres respects.

V. »

2 Les quatre phrases qui précèdent sont omises dans l'édition de Kehl et suivantes ; voir lettre du 20 novembre 1766 à d'Argental : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2022/02/20/o-anges-je-n-ai-jamais-tant-ete-au-bout-de-vos-ailes.html

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24/02/2022 | Lien permanent

Je vois que dorénavant il faudra se servir des occasions qui pourront se présenter

... Face à un avenir incertain, que dire d'autre ?

AU FRONT] André-Philippe Côté, caricaturiste: «Les gens ont besoin ...

 

 

« A Etienne-Noël Damilaville

4è mai 1765

J'ai bien peur, mon cher frère, que vous n'ayez point reçu le Bazin de Hollande, et que la voie de M. Gaudet n'ait pas été meilleure que celle de M. de Raimond . Je vois que dorénavant il faudra se servir des occasions qui pourront se présenter .

La résolution de Pierre Calas de partir pour Genève m'effraie . Le gouvernement n'en serait-il pas indigné ? Calas a-t-il d'autre patrie que celle où Cicéron Beaumont l'a si bien défendu ? où le public l'a si bien soutenu ? où les maîtres des requêtes l'ont si bien jugé ? où le roi a comblé sa famille de bienfaits ? Car vous savez qu'outre les trente-six mille livres, il y a encore six mille livres pour les frais de procédure . Je me flatte qu'au moins vous l'empêcherez de partir sans une permission expresse , et je crains bien encore que la demande de cette permission ne déplaise à la cour, et ne lui fasse perdre les mille écus que le roi lui a donnés. Je soumets mon avis au vôtre .

Mandez-moi, je vous prie, ce qui est arrivé du grand procès de la Comédie . Ce procès me paraît furieusement welche .

Je m'unis toujours à vous dans la communion des fidèles .

Écr l'inf. »

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21/08/2020 | Lien permanent

On ne peut rien ajouter à la promptitude et à la bonne grâce qu'on a mises dans cette affaire

... La vaccination anti-Covid , en France,  évidemment ! Réputé et auto-proclamé pays de la raison cartésienne ? Bordélique , oui !

Gaston Lagaffe GLDP-7021 Carte double avec enveloppe Diplôme de  l'incorrigible Bordélique - Bazar organisé: Amazon.fr: Fournitures de bureau 

Je ne sais pas si l'imprimeur aura assez de papier pour fournir tous les diplômes mérités par nos instances politiques et administratives .

 

 

« A Jean Le Rond d'Alembert

18 de septembre [1765]

Mon cher et digne philosophe, vous avez donc enfin votre pension . Vous avez sans doute bien remercié de la manière galante dont on vous l'a donnée . On ne peut rien ajouter à la promptitude et à la bonne grâce qu'on a mises dans cette affaire .

M. le marquis d'Argence d’Angoulême m'a envoyé une lettre que vous lui aviez écrite ; c'est un homme plein de zèle pour la bonne cause, et qui a pris avec zèle le parti des Calas contre Fréron . J'ai bien de la peine à décider quel est le plus misérable d'Aliboron ou de Jean-Jacques ; je crois seulement Jean-Jacques plus fou et non moins coquin . Promettre d'écrire contre Helvétius pour être reçu à la communion, est d'un bassesse incroyable .

Je crois que vous aurez Mlle Clairon au mois d'octobre, mais je ne crois pas qu'elle reparaisse sur le théâtre des Welches . J'aime tous les jours de plus en plus mon philosophe Damilaville ; Tronchin lui a donné la fièvre pour le guérir . Je souhaite qu'il soit longtemps entre ses mains , et je voudrais bien vous tenir avec lui . Vous trouveriez Genève bien changée ; la raison y a fait des progrès dont on ne se doutait pas . Calvin n'y sera bientôt regardé que comme un cuistre intolérant .

Conservez bien votre santé ; jouissez de l'étonnante révolution qui se fait partout dans les esprits, et vivez pour éclairer les hommes . »

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15/01/2021 | Lien permanent

Le monde est composé de mensonges, ou proférés ou manuscrits ou imprimés

 ... Aussi n'en ajouterai-je pas, dans toute la mesure du possible .

 A l'heure qu'il est, je peux en toute honnêteté vous dire que le château de Voltaire prend ses quartiers d'hiver et qu'il me manque , tout autant qu'il manque à Mam'zelle Wagnière . Je compte bien que sa restauration et mise aux normes avance sans encombres et qu'il sera encore plus accueillant .

 

chateau 5réduc.png

 

« A Pierre-Michel HENNIN.

Aux Délices, 25 septembre [1758].

partira quand pourra.

La lettre 1 dont vous m'honorez, monsieur, marque bien la bonté de votre cœur. Vous voulez bien vous souvenir d'un homme qui n'a d'autre mérite que d'avoir été infiniment sensible au vôtre, et vous avez rempli pour feu notre pauvre Patu des devoirs dont les amitiés ordinaires se dispensent. J'ignore si mes remerciements vous trouveront encore à Turin je présume que vous laissez partout votre adresse, et qu'on peut vous écrire en toute sûreté. Je vous demanderai en grâce de revoir mon ermitage, au retour de vos voyages mais c'est une chose que je désire plus que je ne l'espère. Vous me retrouverez aussi tranquille que vous m'avez laissé, et probablement je ne sortirai pas de chez moi pendant que vous courrez le monde. Vous reviendrez spoliis Orientis onustus 2. Personne n'a jamais mis plus à profit ses voyages, vous vous instruisez de tout, en attendant que vous soyez fixé par quelque poste agréable. I1 n'en est point dont vous ne soyez digne. Vous avez devant vous l'avenir le plus flatteur, vous joindrez toujours l'étude aux affaires, et par là votre vie sera continuellement et solidement occupée. Je ne connais point d'état préférable au vôtre. Il est d'autant plus agréable qu'il est de votre choix, et que le roi vous paye pour satisfaire votre goût.

Quid voveat dulci nutricula majus alumno?3

Vous aurez sans doute entendu dire, comme nous, de bien fausses nouvelles que les Russes ont battu le roi de Prusse, dans un second combat qui ne s'est point donné, et que les Anglais ont levé le siège de Louisbourg, dont ils sont en pleine possession. Le monde est composé de mensonges, ou proférés ou manuscrits ou imprimés. Mais une vérité sur laquelle vous pouvez compter, monsieur, c'est que vous êtes regretté partout où vous avez paru, et particulièrement dans l'ermitage de votre très-humble et obéissant serviteur.

Le vieux Suisse V. »

2 Chargé des dépouilles de l'Orient , Virgile , L'Enéïde , I , 289.

3 Que souhaiterait de plus une nourrice pour son cher nourisson ? Horace, Epîtres, I, iv, 8 .

 

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Suivant les rites de Constantinople à cela près que

... Erdogan est un calife détestable, élu tricheur , menace pour la paix, etc., en résumé : un sale type .

Turquie : victoire écrasante pour Erdogan - Cartooning for Peace

 

 

« A Gabriel Cramer

[vers le 3 juin 1766]

Caro, je vous prie de me renvoyer la seconde épreuve, vous aurez demain le reste du manuscrit . Vous m'aviez promis que vous me feriez tenir le dernier tome de l'Histoire de d'Aubigné .

Voudriez-vous bien m'envoyer chez Pascal un recueil complet de mes œuvres que je veux faire relier . Je vous en tiendrai compte .

Suivant les rites de Constantinople à cela près que .

Id est qu'on observait toutes les cérémonies en usage à Constantinople, excepté que . »

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29/08/2021 | Lien permanent

Tenez-moi lieu je vous prie de bibliothèque

... Dis-je à Gallica, Wikipedia, et cetera, et cetera .

 bibliothèque numérique.jpg

 

 

« A Dom Augustin FANGÉ 1
abbé de Sénones

en Lorraine.

Aux Délices 1er décembre [1757].
Il serait difficile, monsieur, de faire une inscription digne de l'oncle 2 et du neveu; à défaut de talent, je vous offre ce que me dicte mon zèle
Des oracles sacrés que Dieu daigna nous rendre,
Son travail assidu perça l'obscurité;
Il fit plus il les crut avec simplicité,
Et fut, par ses vertus, digne de les entendre.

Il me semble, au moins, que je rends justice à la science, à la foi, à la modestie, à la vertu de feu dom Calmet mais je ne pourrai jamais célébrer, ainsi que je le voudrais, sa mémoire, qui me sera infiniment chère . Vous partagez , monsieur, ses travaux et son mérite . Je vous prie de me dire où vous en êtes de votre Histoire universelle .

Je n'ai point ici de livres ; si j'en avais seulement autant que d'ouvriers je ne me plaindrais pas . Tenez-moi lieu je vous prie de bibliothèque . Dites-moi quand l'église grecque a eu comme nous sept sacrements car elle n'en a eu longtemps que cinq . Il me semble que la confirmation et la confession auriculaire n'étaient pas connues chez les Grecs avant la prise de Constantinople par les Turcs ? Croyez-vous que Claude de Turin ait regardé la confession des laïcs comme un sacrement nécessaire ? Il me semble que cet évêque pensait à peu près comme ceux qu'on appelle réformés et que son opiniâtreté à rejeter les nouveaux usages fut l'origine de la plupart des schismes qui ont divisé les chrétiens occidentaux : un petit mot de votre main m'instruirait plus que tous les livres .

J'ai l'honneur d'être avec l'estime la plus respectueuse

Monsieur

votre très humble et très obéissant serviteur

Voltaire. ». »

1 La date de la présente lettre est sujette à discussion .

Voir aussi lettre du 14 juin 1757 à dom Fangé : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2012/11/08/vous-souvenez-vous-du-temps-ou-vous-montiez-si-agilement-a-l.html

 

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07/02/2013 | Lien permanent

Je me faisais d'autant plus de plaisir de célébrer votre nation et votre ministère dans l'Histoire de Pierre le Grand qu

... Voila ce qu'on ne peut absolument pas dire à (Rase-)Poutine sans être pris illico et justement pour le dernier des lèche-culs, et, à ce propos notre François Hollande national ne s'est pas abaissé à ça . Poutine , tout comme Pierre le Grand, me semble lui aussi tout à fait capable de faire assassiner le fils qui s'oppose à lui , et ce fils malheureux  est l'Ukraine . Nul Voltaire, si tant est qu'il en puisse exister encore un, ne viendra glorifier Poutine ni la Russie expansionniste .

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« A Ivan Ivanovitch SCHOUVALOV
Aux Délices, 5 février 1760. 1
Monsieur, c'est pour dire à Votre Excellence les mêmes choses que je lui disais dans ma dernière lettre, écrite il y a huit jours, et adressée par Vienne, sous l'enveloppe de M. le comte de Kaiserling 2, conseiller aulique ; c'est pour vous renouveler mon étonnement et mon affliction de n'avoir aucune nouvelle des paquets envoyés depuis plus de quatre mois 3. L'un était un ballot à votre adresse dépêché par M. de Soltikof, actuellement à Genève , l'autre un paquet qui contenait le premier volume de l'Histoire de Pierre le Grand 4. Je vous ai confié mes craintes sur ces deux paquets dans ma lettre adressée à M. de Kaiserling . Je ne peux cependant imaginer que les paquets aient été interceptés 5. Il me semble que les chemins sont libres par la voie de Vienne, et que vos troupes victorieuses assurent la liberté des courriers par la Pologne. Mon plus grand chagrin est que ce retardement de l'arrivée des deux paquets envoyés à M. de Kaiserling, pour Votre Excellence, retarde les travaux que j'avais entrepris pour vous plaire.
Je me faisais d'autant plus de plaisir de célébrer votre nation et votre ministère dans l'Histoire de Pierre le Grand que l'un et l'autre sont cruellement outragés dans le nouveau livre dont j'ai eu l'honneur de vous parler en ma dernière lettre envoyée par la voie de Vienne.
Quoi qu'il arrive, j'attendrai vos ordres avec le plus grand empressement de leur obéir.

J'ai l'honneur d'être avec les sentiments les plus respectueux

Monsieur

de Votre Excellence

le très humble et très obéissant serviteur

Voltaire. »

1 Sur l'original, Schouvalov a porté : « Reçu le 14/25 mars 1760 »

2 Cette lettre écrite vers le 28 janvier ne nous est pas parvenue .

5 Voir lettre du 1er avril 1760 à Schouvalov : page 341 : http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6514333b/f355.image.r=3940

 

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07/02/2015 | Lien permanent

n'espérez-vous pas la paix , de cette inaction de quatre cent mille hommes en Allemagne ?

... Ne vous y trompez pas, il ne s'agit pas ici de fonctionnaires teutons.

Si l'inaction rapportée était en France, on serait bien en dessous des derniers relevés du chômage et l'on aurait ici un pléonasme concernant nos dirigeants . Dans ces deux cas, point d'espoir de paix .

 

 

 

« A François de Chennevières

20è juin 1760

Mon cher correspondant n'espérez-vous pas la paix , de cette inaction de quatre cent mille hommes en Allemagne ? J'attends des succès de M. le duc de Broglie et la paix de M. de Choiseul .

Voulez-vous bien avoir la bonté de favoriser les incluses d'un beau cachet ? Est-il vrai que nous soyons assez heureux pour que M. le duc de Bourgogne soit hors de danger ? Nous avons eu ici M. Marmontel qui m'a paru bien philosophe après la perte de 12000 livres de rente, moins il méritait de les perdre, mieux il supporte sa mauvaise fortune . Je vous embrasse tendrement .

V. »

 

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20/06/2015 | Lien permanent

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