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Rechercher : Tâchez de vous procurer cet écrit; il n'est pas orthodoxe, mais il est très bien raisonné

Vous ne direz plus qu'il est bon homme quand il a de l'argent . Qu'il tremble ! Il ne s'agit pas de le rendre ridicule,

... Jean-Marc Morandini, lâche profiteur, on te parle ! Je souhaite que justice se fasse au plus tôt , t'élimine du paysage audio-visuel sans rémission . Te déshonorer n'est plus au programme tu t'en es chargé toi-même .

 

 

 

« A Germain-Gilles-Richard de Ruffey

7 octobre [1761]

Mon cher président vous avez une belle âme, vous n'êtes point fétiche . Je suis pénétré de vos bontés,et je compte sur votre amitié pour le reste de ma vie . J'envoie à M. de Blancey 1 et à M. de Varenne 2 mes réponses à l’assignation du fétiche . Corneille me reproche de le quitter pour des fagots . Son ombre en murmure . Il est cruel de passer de Cinna et de Rodogune à une assignation, mais que faire ? Le misérable m'accable d'exploits, il faut répondre 3.

Je vous supplie de lire dans le mémoire envoyé à M. de Blancey un petit trait oublié dans le vôtre . Le fétiche demande de l'argent de ses moules et de ses fagots . Il dit dans son exploit que Baudy lui rend 12 livres du moule . Baudy dans son exploit me demande 12 livres du moule . Il est évident que si le fétiche avait vendu réellement à Baudy des bois à 12 livres le moule, le dit Baudy, marchand, les vendrait davantage . Il est clair qu'il compte avec le fétiche de clerc à maître , et que le fétiche lui donne quelque chose pour ses peines . Il est démontré comme je le dis, que le président a fait une vente simulée, qu'il m'a trompé grossièrement, dans le temps qu'il me vendait sa terre .

Et si je vous disais que je soupçonnai cette bassesse il y a trois ans, et que je déclarai que je ne laisserais point sortir ses bois, à moins qu'on me montrât un acte réel de vente, et que le président m'en fit présenter un faux par Baudy, que diriez-vous, vous homme vertueux ? Songez qu'il faisait cette infamie dans le temps qu'il recevait de moi 47 4 mille livres ! Vous ne direz plus qu'il est bon homme quand il a de l'argent .

Qu'il tremble ! Il ne s'agit pas de le rendre ridicule, il s'agit de le déshonorer .

Cela m'afflige . Mais il paiera cher la bassesse d'un procédé si coupable et si lâche .

Je vous embrasse . Vous me consolez . »

1 Qui était en relation avec le président De Brosses ; voir : https://archive.org/stream/leprsidentdebro03brosgoog/leprsidentdebro03brosgoog_djvu.txt

2 Jacques Varenne père et son fils ainé Varenne de Béost, tous deux secrétaires des États de Bourgogne . Varenne de Béost était correspondant de l'Académie des Sciences et frère du savant agronome Varenne de Fenille .

3 Le texte le plus significatif parmi ses « réponses » est un mémoire de 4 pages, olographe, reproduit par Besterman, App. D 209, t . XXIII, p. 493-496 . V* y déploie ses talents d’avocat et de juge d'instruction contre un adversaire digne de lui .

4 V* avait d'abord noté 95 .

 

 

 

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25/09/2016 | Lien permanent

A quoi tout ce fracas aboutira-t-il ? Les choses resteront dans le continent à peu près comme elles étaient

... Jusqu'à ce jour, les prévisions de Voltaire concernant le Brexit sont justes . Puissent-elles se vérifier dans le bon sens .

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Comme dans Star Wars, on  a une étoile noire ! mais la Manche n'est pas la Voie lactée .

 

 

 

«A Louise-Dorothée von Meiningen, duchesse de Saxe-Gotha

Au château de Ferney en Bourgogne

par Genève 31è juillet 1761

Madame, j’ai deux ressemblances avec la grande maîtresse des cœurs : celles des yeux et de l’âme. Mes yeux ne voient presque plus ; mais mon âme voit toujours, madame, et je suis en idée aux pieds de Votre Altesse sérénissime. Elle daigne donc s’intéresser à la race de notre grand Corneille ! Je n’en suis pas surpris, puisque ses ouvrages respirent la grandeur et la vertu, et que sa race est malheureuse.

Il me semble que ce Corneille n’a jamais peint des désastres plus grands que ceux qu’on éprouve depuis Cassel jusqu’au fond de la Silésie. Cela finira quand il plaira à Dieu, et non pas quand il plaira aux hommes. On dit que le philosophe Pangloss va partir de Turquie, et qu’il fera un tour à Genève. Je l’interrogerai sur les causes secondes et sur la cause première. Mais surtout, madame, je voudrais l’amener à Gotha : c’est alors qu’il verrait le meilleur des châteaux possibles, et certainement la meilleure des princesses possibles ; mais je ne voudrais point passer au milieu de ces belles armées, qui ne sont point du tout de mon goût. Je n’aime les héros que dans l’histoire et dans la tragédie.

Je n’ai point encore achevé l’histoire de ce héros russe nommé Pierre-le-Grand, attendu que la cour de Pétersbourg me traite à peu près comme Pharaon traitait les Juifs : il leur demandait de la brique et ne leur donnait point de paille 1. On me demande une histoire, et l’on ne me donne point de matériaux.

Il me semble que monseigneur le prince de Brunswick tiendra son coin dans l’histoire ; il s’est couvert de gloire dans toutes ses campagnes. A quoi tout ce fracas aboutira-t-il ? Les choses resteront dans le continent à peu près comme elles étaient. La guerre de César et de Pompée coûta beaucoup moins de sang, mais il en résulta l’empire du monde. C’est peut-être une perfection de l’art militaire de ne faire presque rien avec les plus grandes armées, les forces étant toujours balancées . Il n’en résulte que la misère des peuples . Il y a seulement de part et d’autre, cinq ou six cents personnes qui font des fortunes immenses à fournir le nécessaire et le superflu aux meurtriers enrégimentés.

Je suis fâché, madame, de n’avoir plus de papier  il faut quitter les réflexions pour présenter mon profond respect et mon inviolable attachement à Votre Altesse sérénissime.

Le vieux Suisse V. »

 

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02/07/2016 | Lien permanent

l'escalade m'inspira

... Dit Macron, avec un grand sourire, et juste un reste de filet de voix, au sortir de son grand meeting . N'est pas la Callas qui veut, et le contre-ut est ravageur pour qui ne crie guère que quand on l'épile !

J'espère seulement qu'il ne conçoit pas l'escalade selon le principe des USA lors de la guerre du Viet Nam (pour résumer, 1 Américain est menacé, donc j'en envoie 2 pour le protéger, on a alors 3 US guys en danger, 6 vont en renfort, etc., etc... ) , on sait comment ça a fini . 

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En rangs par deux ! Marche !...

 

 

« A Gabriel Cramer

[13 décembre 1761] 1

Je commençai un nouveau chant hier matin , l'escalade m'inspira 2. J'ai fini aujourd'hui . Quand le sujet porte son homme on va vite . Saint Pierre, saint Georges et saint Denis m'ont aidé . C'est un miracle . Il ne s'agit plus que de polir la besogne .

L'exemplaire que j'ai finit à la page 256, c'est une partie du chant 14è qui finit par ce vers,

Elle se vit abattue et manquée .3

Le quinze doit être presque tout composé, et j'ai besoin qu'on me l'envoie .

Le nouveau chant sera le seizième . »

1 Pour la date voir voir la lettre du 13 décembre au même .

2 Fête de l'escalade à Genève : https://fr.wikipedia.org/wiki/Escalade_(Gen%C3%A8ve)

 

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13/12/2016 | Lien permanent

Il est bon d'ailleurs de conserver des officiers qui ne sont pas des petits-maîtres

... Emmanuel Macron applique cette recommandation à la lettre, et quelques hauts gradés se sont fait remonter les bretelles par le jeune chef des armées . Garde à vous ! repos ! rompez !

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Le képi ne fait pas le chef .

 

 

« A Charles-Augustin Ferriol, comte d'Argental

et à

Jeanne-Grâce Bosc du Bouchet , comtesse d'ArgentaI

13è décembre 1762 , Ferney 1

Ô mes anges, l'épouseur est arrivé, c'est un demi philosophe 2. Il n'a rien pour le présent, mais il y a quelque apparence qu'il aura Mlle Corneille, et que Mlle Corneille aura plus que je ne vous avais dit . La terre qui doit revenir au philosophe est dans la Bresse, dans mon voisinage . Tout cadre à merveille . Le père ne donnera probablement à son fils que son approbation et un peu d'argent . On suppléera comme on pourra . Il est assez plaisant que je marie une nièce de Corneille, c'est une plaisanterie que j'aime beaucoup .

Le demi-philosophe n'est point effarouché que la future ait fait peu de progrès dans la musique, dans la danse, et autres beaux-arts . Il ne danse ni ne chante ni ne joue . Il est pour la conversation, et il veut penser .

Je pense qu'il conviendrait que M. le duc de Choiseul ne réformât pas la compagnie du futur . Il ne faut pas donner ce dégoût à Cinna, ce serait un triste présent de noces . Il est bon d'ailleurs de conserver des officiers qui ne sont pas des petits-maîtres .

À propos de Cinna, on dit que cette Éponime que Lekain m'avait vantée avec tant d'enthousiasme est un fort mauvais ouvrage . On m'assure que l'auteur est un ivrogne qui n'a pas le vin poétique . Mlle Clairon trouvait la pièce admirable . Gardons-nous des décisions du tripot .

Ma famille suisse dont je vous avais parlé 3 va partir pour la Floride . C'est le plus beau des climats . L'inquisition va en être bannie . Si je n'étais pas à Ferney il me semble que j'irais à la Floride .

Je vous salue mes anges . Que les comédiens négligent Mariamne et Le Droit du seigneur et qu'ils donnent des Éponime, ils sont les maîtres . Conservez vos bontés à qui vous adore .

V. »

1 L'édition de Kehl supprime le 4è paragraphe, et le dernier jusqu'à Conservez vos bontés .. .

3 Voir lettre du 21 novembre 1762 aux mêmes .

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22/10/2017 | Lien permanent

Dites-lui du moins comment il faut s’y prendre pour obtenir l’honneur de brailler en allemand pour de l’argent

...

 

« A Cosimo Alessandro Collini 1

Mon cher confrère en historiographerie 2, je crois que vous avez [été 3] très content de notre confrère M. Mallet, qui s’en va historiographer le landgraviat 4 . Je vous présente toujours quelque étranger . En voici un 5 qui a une autre sorte de mérite ; mais vraiment il n’est point étranger à Manheim . C’est un Palatin . Il est vrai qu’il est luthérien et qu’il demande une cure luthérienne 6 Vous ne vous mêlez pas de ces œuvres pies ou impies, ni moi non plus. Il m’est fortement recommandé, et je vous le recommande autant que je peux. Dites-lui du moins comment il faut s’y prendre pour obtenir l’honneur de brailler en allemand pour de l’argent . Indiquez-lui la route qu’en vérité je ne connais pas. Je vous écris de ma main ; mais c’est avec une difficulté extrême . Ma fluxion s’est jetée sur la gorge, et m’empêche de dicter. Je ne sais pas comment je suis en vie avec tous les maux qui m’assiègent . Ils n’ont point encore pris sur l’âme, et ils laissent surtout des sentiments à un cœur qui est à vous.

V. 

Délices 28 mai [1764]»

1 L'édition Collini présente la lettre par ces mots : « Il m'adressait un jeune candidat de la communion réformée, qui se nommait Hilspach. »

3 Mot ajouté par Collini sur le manuscrit .

4 Suivi dans les éditions par de Hesse, selon l'habitude de Collini d'introduire des gloses dans le texte même .

5 Sur la recommandation de Voltaire, Hilspach fut fait ministre réformé à Beaumenthal. (Note de Colini.)

6 Collini a corrigé sur le manuscrit luthérien et luthérienne en réformé et réformée que l'on retrouve dans les éditions ; voir : http://www.monsieurdevoltaire.com/2014/07/correspondance-annee-1764-partie-18.html

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04/07/2019 | Lien permanent

Autrefois, monsieur, on jugeait comme on pouvait, à présent on juge comme on veut

... et comme on doit !... dans le meilleur des cas .

 

 

« A Jean-Baptiste-Jacques Élie de Beaumont

26è juillet 1764

Autrefois, monsieur, on jugeait comme on pouvait, à présent on juge comme on veut . Il est plaisant qu’un homme ne soit pas le fils de son père . Il viendra peut-être un temps où il y aura des lois . Nous n'avons guère jusqu'ici que des recueils d'arrêts qui se contredisent . M. le prince de Conti a fait une belle action, mais il est triste qu'il l'ai faite tout seul . Vous allez en Angleterre 1, ce pays est digne d'être vu par vous . Si vous pouvez jamais venir à Ferney avec l'abbé Mignot, nous philosopherons ensemble . Il n'y a qu'un pas de Paris à Lyon, et c'est depuis Lyon chez moi le plus beau râclé 2 du monde . Je serais trop heureux d'entretenir un homme de votre mérite , vous n'avez pas assurément de clients qui vous soit plus attaché que moi . Mille très humbles respects à votre aimable moitié . »

1 Élie de Beaumont part en effet pour l'Angleterre le 12 septembre 1764 . Le journal de son voyage est publié par le vicomte Emmanuel-Henri de Grouchy sous le titre  « Voyages anciens, mœurs pittoresques . Un voyageur français en Angleterre en 1764. » Voir : https://data.bnf.fr/fr/12459455/emmanuel-henri_de_grouchy/

et : https://fr.wikipedia.org/wiki/Jean-Baptiste-Jacques_%C3%89lie_de_Beaumont

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19/09/2019 | Lien permanent

Voilà les éclaircissements que je peux vous donner

... ou pas " dit Emmanuel Macron à nos partenaires Danois, avant de conclure par un trait d'humour grinçant et un constat où malheureusement il a raison à propos du " Gaulois réfractaire au changement" .

Nous verrons bientôt comment le ministre de l'Education peut faire changer la vie des professeurs, et s'il le peut, ce genre de Gaulois ayant le changement en horreur pratiquement, même s'il le prône théoriquement ; à suivre : https://www.parismatch.com/Actu/Politique/Jean-Michel-Bla...

 Image associée

[Au ministère], [le changement de direction] [est d'actualité .]

-"Where is the predicat ?"

-"The predicat is dans la tête d'enseignants qui  compliquent le vie à nous "

http://www.charivarialecole.fr/archives/277

 

 

« A Marc-Antoine-Jean-Baptiste Bordeaux de Belmont

à Bordeaux

Aux Délices par Genève

4è septembre [1763] 1

Vous pardonnerez, monsieur, à un vieillard malade s'il n'a pas répondu plus tôt à votre lettre du 6è august. Je suppose que vous avez l'édition d'Olympie faite par les frères Cramer 2. Il y en a une donnée à Manheim par M. Collini, secrétaire intime de l’Électeur ; on y trouve un détail assez instructif de la manière dont le 5è acte doit s'exécuter . L'actrice qui jouait Olympie sur le théâtre de Manheim se précipitait du haut d'une estrade sur un matelas, entre deux rangs de flammes, et on jetait de l'orcanson 3 qui augmentait encore le feu 4.

Voilà les éclaircissements que je peux vous donner . Je crois que les Cramer auront achevé dans deux mois l'édition de Corneille .

J'ai l'honneur d'être, monsieur, avec tous les sentiments que je vous dois, votre très humble et très obéissant serviteur

Voltaire. »

1 Belmont est le nom de théâtre de l'acteur Bordeaux, dont la lettre n'est pas connue .

2 A ce propos voir : Genève, Paris ou Rouen? Quel modèle pour les contrefaçons liégeoises du Caffé et d’Olympie de Voltaire? par Daniel Droixhe  : http://www.swedhs.org/ebibliotheque/articles/caffeolympie.html

4 Olympie , V, 7 .

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30/08/2018 | Lien permanent

C'est tout ce que nous ambitionnons, et ce que notre partie adverse décline

 ... Ambitionner une critique libre du gouvernement semble être le pire des crimes, passible de la peine de mort dans ce magnifique pays respectueux des droits de l'homme, j'ai nommé l'Arabie Saoudite .

Ô merveille ! les femmes ont acquis le droit de conduire leur voitures .

Ô merveille ! elles ont aussi toujours le droit d'être mises à mort !

Comme dit Shakespeare version XXIè siècle : "Il y a quelque chose de pourri dans le royaume d'Arabie !", et le prince ( mon esprit républicain a du mal à lui reconnaitre ce titre ) Mohamed ben Salmane, un réformateur servi par des ministres sanguinaires moyenâgeux, nous montre ses limites, il n'est pas prêt à payer de sa personne pour que la liberté règne enfin . L'esprit violent de l'an 1923, -prise de pouvoir par le poignard- de cette famille est toujours d'actualité .

http://www.leparisien.fr/international/arabie-saoudite-pe...

 http://www.atlantico.fr/rdv/geopolitico-scanner/menaces-m...

 

Israa al-Ghomgham et quatre autres militants des droits de l’homme étaient accusés d’avoir encouragé la contestation dans une région chiite d’Arabie saoudite.

 

 

« Marie-Louise Denis et Voltaire

à César-Gabriel De Choiseul

duc de Praslin

Aux Délices près de Genève

28è auguste 1763

Monseigneur,

Nous vous supplions de daigner être notre juge . Le sieur Mariette notre avocat, vous présentera une requête plus détaillée 1. Il fera voir que l'arrêt obtenu contre nous par défaut, l'a été sur un faux exposé, et contre la femme du sieur Pictet, morte depuis longtemps .

Nous ajoutons seulement ici, que le curé contre lequel nous plaidons, nous a toujours, et publiquement assurés qu'il ne plaidait point, et que pendant ce temps-là même, il faisait avec nous un échange très avantageux, que le roi a revêtu de ses lettres patentes du mois de juin 1763 . Ainsi, ce curé a trompé le Conseil, ainsi que nous .

Les traités et les déclarations de nos rois, nous font espérer que notre sort dépendra de vous . C'est tout ce que nous ambitionnons, et ce que notre partie adverse décline .

Nous sommes avec le plus profond respect

monseigneur

vos très humbles , très obéissants serviteur et servante

Denis

Voltaire . »

1 A savoir le « Mémoire succinct, sur la terre de Ferney et les dîmes » . Les suppliants Voltaire et Mme Denis y demandent « l'honneur et l'avantage de plaider devant nos seigneurs [du Conseil de Berne] » pour « prouver que les dîmes en question leurs appartiennent entièrement » . Voir aussi lettre du 27 septembre 1763 à d'Argental : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2009/09/27/vous-m-empechez-de-dormir-et-je-n-en-peux-plus.html

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23/08/2018 | Lien permanent

ne sont-ils occupés que de l’histoire du jour, et n’ont-ils fait aucune attention à l’histoire ancienne ?

... Ça ressemble à une déclaration de Stéphane Bern qui prêche pour son Loto du Patrimoine : https://news.google.com/stories/CAAqOQgKIjNDQklTSURvSmMzUnZjbmt0TXpZd1NoTUtFUWlBdzlIYW1ZQU1FZDliSFZmakpfQnVLQUFQAQ?hl=fr&gl=FR&ceid=FR%3Afr

Loto patrimoine" de Stéphane Bern : mode d'emploi

https://news.google.com/stories/CAAqOQgKIjNDQklTSURvSmMzUnZjbmt0TXpZd1NoTUtFUWlBdzlIYW1ZQU1FZDliSFZmakpfQnVLQUFQAQ?hl=fr&gl=FR&ceid=FR%3Afr

 

 

« A Charles-Augustin Ferriol, comte d'Argental

et à

Jeanne-Grâce Bosc du Bouchet, comtesse d'Argental

13è mai 1765

Mes divins anges ne sont-ils occupés que de l’histoire du jour, et n’ont-ils fait aucune attention à l’histoire ancienne ? Je ne reçois point de nouvelles d’eux, ce qui est une histoire du jour fort triste pour moi. J’ignore s’ils ont reçu le dernier paquet ; je ne me souviens pas si je l’ai envoyé sous le couvert de M. le duc de Praslin ou sous un autre. Je ne demande point de nouvelles de Mlle Clairon, madame d’Argental s’en remet à Mme de Florian ; mais je persiste toujours dans l’idée que les comédiens doivent proposer un dilemme dont on ne peut pas se tirer : « Si nous ne jouons pas, on nous met au fort ou au four de l’Evêque ; et si nous jouons, l’évêque nous excommunie, et nous sommes enterrés comme des chiens. » Qu’on se tire de cette difficulté si on peut.

Le Siège de Calais a perdu à cette belle affaire ; il n’est pas même traîné actuellement en blocus. On l’a abandonné jusqu’en province ; je n’ai jamais vu une révolution si subite. On l’avait imprimé partout sur la foi du Mercure et de l’enthousiasme de Paris ; à peine a-t-on pu le lire. Cette aventure est un peu welche.

M. de Villette, qui a passé trois mois chez moi, doit être actuellement à Paris. Il y recevra le paquet dont vous avez eu la bonté de vous charger.

M. de Fontette m’a fait l’honneur de m’écrire, mais ne m’a pas donné de grandes espérances. Si malheureusement j’étais obligé de plaider au parlement contre mon prêtre, je jure Dieu que je mourrais avant que le procès fût jugé.

Je crois que je suis aussi dans la disgrâce du tyran du tripot, mais je me console très aisément ; et tant que mes anges daigneront m’aimer, je défie le reste des humains de troubler mon repos. Je les supplie de me mettre aux pieds de M. le duc de Praslin, très indépendamment de mon curé.

Respect et tendresse.

V. »

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03/09/2020 | Lien permanent

lorsque je vois à la fois finesse, gaieté, naturel, grâces et légèreté, je dis que ...

... ce n'est certainement pas de vous, ô gens politiques . Que vous êtes loin de Voltaire et son esprit !

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A défaut, on peut sourire avec Astérix

 

« A Charles-Simon Favart 1

17 décembre 1765 au château de Ferney, par Genève

Je croyais, monsieur, être guéri de la vanité à mon âge ; mais je sens que j’en ai beaucoup avec vous : non-seulement vous avez flatté mon amour-propre en parlant de la bonne Gertrude2, mais j’en ai encore davantage en lisant votre fée Urgelle3, car je crois avoir deviné tous les endroits qui sont de vous. Tout ce que vous faites me semble aisé à reconnaître ; et lorsque je vois à la fois finesse, gaieté, naturel, grâces et légèreté, je dis que c’est vous, et je ne me trompe point. Vous êtes inventeur d’un genre infiniment agréable ; l’opéra aura en vous son Molière, comme il a eu son Racine dans Quinault. Si quelque chose pouvait me faire regretter Paris, ce serait de ne pas voir vos jolis spectacles, qui ragaillardiraient ma vieillesse ; mais j’ai renoncé au monde et à ses pompes. Vous n’avez pas besoin du suffrage d’un Allobroge enterré dans les neiges du mont Jura. Quand il y aura quelque chose de votre façon, ayez pitié de moi.

J’ai l’honneur d’être, avec tous les sentiments que je vous dois, monsieur,

votre très humble et très obéissant serviteur

Voltaire

gentilhomme ordinaire du roi . »

1 Voir : https://www.artlyriquefr.fr/personnages/Favart%20Charles%20Simon.html

Le manuscrit original est passé à la vente chez Maggs à Londres en novembre-décembre 1915 .

2 Voir lettre du 1er novembre 1765 à Lekain : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2021/02/23/je-ne-peux-m-imaginer-que-monsieur-le-dauphin-soit-en-danger-6299599.html

Isabelle et Gertrude, ou, Les sylphes supposés : comédie en un acte, meslée d'ariettes : voir : https://www.loc.gov/item/2010664712/

et : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b525021582.image

3 La Fée Urgèle : tirée de Ce qui plaît aux dames de V* ; voir : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b90674186.image

et : https://data.bnf.fr/fr/14781975/egidio_duni_la_fee_urgele/

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11/04/2021 | Lien permanent

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