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Rechercher : Tâchez de vous procurer cet écrit; il n'est pas orthodoxe, mais il est très bien raisonné

Je suis bien étonné qu'on ait envoyé à Paris, un pousse-cul

... Non, je ne sais pas en cette heure qui est le remplaçant de Nicolas Hulot !

Et d'ailleurs un pousse-cul n'est pas ce qu'on croit de prime abord, c'est beaucoup moins amusant que le tire-cul de nos montagnes ou que le pousseur du métro japonais , sans oublier le pousse-au-cul piégeux du chasseur de geais .

Résultat de recherche d'images pour "pousse cul"

 

 

« A Etienne-Noël Damilaville

Mon cher frère , je reçois le paquet de M. Mariette, que vous avez la bonté de m'envoyer, je vous en rends mille grâces .

Je suis bien étonné qu'on ait envoyé à Paris, un pousse-cul 1 au sieur Bruysset 2; il me semble qu'il y a des pousse-cul à Lyon comme ailleurs, et que l'usage est qu'on envoie les ordres de Paris aux intendants ou aux juges des provinces, qui les font exécuter . Je vois qu'il y a des gens bien alertes dans le monde, mais mettre le nom d'un pauvre Français à la tête d'un ouvrage anglais contre le bon roi David, cela est bien pis que d'être alerte 3, c'est une scélératesse de libraire . Je ne sais , encore une fois ce que c'est que ce caloyer dont on parle . Je vous supplie, mon cher frère, de m’en donner des nouvelles .

10è septembre [1763] »

1 Un pousse-cul est un exempt chargé d'opérer les arrestations .

2 La famille des libraires Bruysset avait souvent maille à partir avec les autorités . Le mot est écrit Briset sur le manuscrit original . Voir : http://data.bnf.fr/16018904/freres_bruyset/

et page 32 et suiv. : https://dumas.ccsd.cnrs.fr/dumas-00707533/document

3 Conformément à l'étymologie, alerte signifie à l'époque classique « en éveil » , que ce soit pour se tenir en garde ou, fréquemment aussi, pour ne pas manquer une bonne prise ou une bonne affaire . Voir par exemple la lettre du 1er avril 1756 à d'Argental : « Vous me parlez d’une mademoiselle Guéant  ; voilà ce que c’est d’écrire trop tard ! Les Bonneau sont plus alertes. » ; http://www.monsieurdevoltaire.com/article-correspondance-annee-1756-partie-6-115508520.html

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04/09/2018 | Lien permanent

Si, à son défaut, vous pouviez m'envoyer quelque pauvre philosophe, il serait très bien reçu

... C'est quasiment ce qu'on peut dire à propos de l'aide humanitaire pour Gaza  toujours bloquée en Egypte : https://www.francetvinfo.fr/monde/proche-orient/israel-pa...

 

 

« Au marquis Francesco Albergati Capacelli, Senatore di Bologna

à Verone

Je n'ai pu trouver, monsieur, l'estampe que vous demandez, il n'y en a plus qu'à Paris, et on ne sait où les prendre. J'ai l'honneur de vous envoyer un petit portrait qu'on a fait d'après un buste 1 . Il n'est pas tout à fait mal. Il ressemble assez au vieillard qui vous écrit, et qui vous est véritablement attaché. Je touche au bout de ma carrière, ma faiblesse augmente tous les jours.

Si M. Melchior 2 voulait me venir voir avant que je meure, et passer quelque temps avec moi, je lui demanderais la permission de le rembourser de son voyage, et j'espère que je pourrais lui être utile. Si, à son défaut, vous pouviez m'envoyer quelque pauvre philosophe, il serait très bien reçu , mais il faudrait un vrai philosophe.

Le vieux philosophe des Alpes vous aimera, monsieur, jusqu'à son dernier moment.

V.

4è mars 1768 à Ferney.

Le portrait est dans une petite caisse couverte de toile cirée, à votre adresse. »

1 Chirol parle à Beccaria le 23 avril 1768 de ce « portrait en buste » qui est « parlant » mais dont « on veut avoir 6 à 7 louis d'or neufs ».

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21/10/2023 | Lien permanent

Les honnêtes gens éclairés savent bien à quoi s'en tenir sur ces sottises dont on est inondé et dont on est las

... Jusques et y compris les stupidités des déclarations et tweets d'un Donald Trump qui est tout à fait digne de voir le tombeau du ridicule Napoléon Bonaparte Ier, grande gueule et va-t-en guerre comme lui,  et parfaitement indigne de voir ceux des vrai(e)s grand(e)s hommes/femmes de notre histoire , touriste de la pire espèce qu'il nous faut pourtant ménager à contre-coeur .

 Petit exemple du "génie clairvoyant maître du monde et des environs " :Image associée

et celui-ci du plus cultivé président que possède notre globule :

 Image associée

Je plains Emmanuel Macron qui doit balader un tel boulet .

Heureusement le Tour de France nous offre quelques plaisirs .

 

 

« A Pierre Rousseau

Aux Délices , 20 auguste [1762] 1

Pour répondre, monsieur, à votre lettre du 14 août dont je vous suis très obligé, je vous dirai que M. le duc de Grafton qui était dans mon voisinage il y a quelque temps, me montra dans le St James'cronicle du 17 juillet, n° 211, une prétendue lettre de moi 2 tirée apparemment des archives de Grub-street 3, ou des Charniers Saints-Innocents4 . Il fallut tout mon respect et toute ma reconnaissance pour m'engager à désavouer dans les papiers anglais cette rapsodie impertinente . Les honnêtes gens éclairés savent bien à quoi s'en tenir sur ces sottises dont on est inondé et dont on est las .

Au reste, monsieur, vous ferez fort bien, et je vous remercierai de faire imprimer dans votre journal la critique allemande de l'Histoire de Pierre le Grand 5. Ce qu'il y aura de vrai et de judicieux dans cette critique servira pour le second volume . Je peux fort bien m'être trompé quoique j'aie suivi aussi exactement que j'ai pu les mémoires qu'on m'avait envoyés de Petersbourg .

Il y avait une lourde méprise dans le manuscrit concernant la religion . On avait pris le patriarche Nicolas pour le patriarche Photius qui vivait cent ans auparavant . Cette erreur a été corrigée dans un grand nombre d'exemplaires . On avait mis aussi en un autre endroit Apraxin pour Nariskin . D'ailleurs si on conteste les faits c'est aux archives de Petersbourg à répondre pour moi .

L'Histoire de Charles XII a essuyé plus de critiques . Ces critiques ont passé, et l'histoire est demeurée . J'ai l'honneur d'être, avec des sentiments d'estime inaltérables, monsieur, votre très humble et très obéissant [serviteur]

Voltaire .»

1 Sur le manuscrit, Rousseau a porté la note suivante : « Il est bon de savoir que quelqu'un de ces hommes qui déshonorèrent les lettres par leur peu de talent et par leurs mœurs a fait courir à Londres une lettre qu'on supposait écrite par M. de Voltaire à M. d'Alembert contre un homme estimable qui contribuait jadis au succès du Journal encyclopédique . Ce n'est pas la première platitude qu'on a l'audace de mettre sous des noms aussi célèbres . »

En face de l'allusion de Voltaire à l'Histoire de l'empire de Russie, Rousseau a noté : « M. Rousseau avait écrit à M. de Voltaire qu'il paraissait une très longue et très insipide critique en allemand de l'Histoire de Pierre le Grand, et qu'il se proposait de donner dans ce journal la traduction de ce qui méritait d’en être extrait . »

Dans l'édition (« Libelle inséré dans le ST James chronicle, du 17 juillet 1762, et lettres de M. de Voltaire à M. Rousseau, auteur du Journal encyclopédique, Bouillon, 1er novembre 1762 ), dont le titre est trompeur (car elle ne contient, outre la présente lettre, que la lettre du 10 octobre 1762 à P. Rousseau), la seconde de ces notes a été supprimée, et la première est formulée ainsi : « Il est juste que les sots haïssent les talents ; il est tout aussi naturel que les envieux détestent les succès et la célébrité des grands hommes . Ce serait être trop sévère que de condamner dans les uns cette stupide aversion qu'ils ont pour la littérature et pour les gens de lettres : condamne-t-on l'instinct de de ces animaux tristes qui ne pouvant souffrir l'éclat de la lumière, fuient aux approches du jour, dans les creux des rochers ? Ne serait-ce pas être également trop susceptible que de ne voir qu'avec indignation les transports jaloux des autres , et les effets ridicules de la passion qui les anime ? Ils sont punis assez cruellement par les tourments et l'impuissance de la rage secrète qui déchire leur âme . Dans ce nombre prodigieux d'ennemis que l'ignorance, la bêtise et l'envie suscitent aux hommes éclairés, la plupart ne sont que méprisables . Ceux qui mériteraient d'être livrés à la rigueur des lois, ce sont les lâches détracteurs, qui hors d'état d'éclipser par des ouvrages de génie , la gloire et les écrits des auteurs respectables, s'efforcent de flétrir leurs mœurs par d'atroces calomnies , ou de les rendre odieux par l'infamie des libelles qu'ils publient sous leur nom . Quelqu’un de ces insectes de la littérature qui, pour vouloir déshonorer les lettres, se déshonorent eux-mêmes par leur peu de talent, et plus encore par leur effronterie, a fait courir à Londres une lettre qu'on supposait écrite par M. de Voltaire à M. d'Alembert , contre un homme estimable, qui contribuait jadis au succès du Journal encyclopédique . Ce n'est pas la première noirceur, la première platitude qu'on a l'audace de mettre sous des noms aussi célèbres . C'est au sujet de ce libelle que M. de Voltaire a écrit à M. Rousseau les deux lettre suivantes . »

2 La lettre du 29 mars 1762 à d'Alembert ( http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2017/03/06/m... ) . Cette lettre avait paru grossièrement falsifiée dans une version anglaise dans le St Jame's Chronicle le 15-17 juillet 1762 , texte sans aucun intérêt littéraire .

3 Dans une note de 1767 à l'Examen important de milord Bolingbroke (chap. IX) , V* écrit : « Grub-street est la rue où l'on imprime la plupart des mauvais pamphlets qu'on fait journellement à Londres . » ; voir : http://www.monsieurdevoltaire.com/2017/04/examen-important-de-milord-bolingbroke-partie-11.html

En fait , Grubsteet était plutôt le centre des mercenaires de la littérature, comme la rue de la Harpe à Paris .

4 Sur les Charniers Saints Innocents, voir allusion de V* dans sa lettre du 17 décembre 1757 à d'Argental ; c'était une fosse commune, près de l'église des Saints-Innocents, rue Saint-Denis .Voir : http://www.monsieurdevoltaire.com/article-correspondance-annee-1757-partie-21-116821906.html

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14/07/2017 | Lien permanent

Je sais bien qu'il mérite tous les jours les attentions de la justice divine et humaine

... Non, il ne s'agit pas ici de ce menteur de Benalla, mais de Buram Dah Abeid , homme autrement plus estimable , qui vient de retrouver la liberté toute relative , en Mauritanie , où la justice [sic] est encore loin de se préoccuper sérieusement de l'esclavage encore pratiqué sur son territoire et il n'est pas bon de s'y opposer

https://www.lemonde.fr/afrique/article/2019/01/01/maurita...

Sommes-nous bien en 2019 alors qu'on vit à côté de pays aux moeurs détestables et impunies ?

https://www.youtube.com/watch?v=yuDbjyEQUv0

 

 

 

« A Philibert-Charles-Marie Varenne de Fénille

30è décembre 1763 à Ferney

Je vous croyais à Orléans, monsieur ; vous êtes venu apparemment à Paris pour voir comment on débrouillera le chaos des finances . Mais il paraît que vous faites plus de cas d'Apollon que de Plutus . Vous m'envoyez de très jolis vers auxquels un vieux malade de soixante et dix ans , presque aveugle, ne peut répondre qu'en prose .

Je ne sais si l'anecdote du Fort-l'Evêque de cet honnête homme de Fréron 1 n'est pas ancienne . Je sais bien qu'il mérite tous les jours les attentions de la justice divine et humaine, mais je ne savais pas qu’en dernier lieu on lui avait rendu selon ses œuvres . En tout cas, l'épigramme est bonne, et elle servira pour la première occasion .

Je vous prie de faire mes très tendres compliments à M. et Mme de Chennevières ; je ne peux écrire de ma main, mais mon état ne diminue rien des sentiments qui m'attachent à vous .

V. »

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02/01/2019 | Lien permanent

C’était bien là le cas au moins de faire des représentations à ceux qui en font tous les jours de si violentes pour des

... Poutou vs Darmanin ? Mélenchon vs tous ceux qui ne disent pas comme lui ? Chaque candidat LR contre tout concurrent du même parti ? Etc., etc., etc. Inintéressants, ça oui .

 

 

« A Philippe-Charles-François-Joseph de Pavée, marquis de Villevielle

18è juillet 1766

En vérité, monsieur, vous avez adouci mes maux et prolongé ma vie en me gratifiant de ces dix paquets de la poudre des chartreux 1. Je n’ai qu’une seule prise de la poudre des pilules de Prusse 2.

Oui, sans doute, il faut faire une seconde édition de cet ouvrage, et il y en aura plus d’une. L’avant-propos est violent : cet avant-propos est du roi : il n’y a qu’une seule faute, mais elle est grave, et sera relevée par les ennemis de la raison. Il y parle d’une falsification d’un passage dans l’évangile de Jean. L’on prétend que ce n’est point ce passage de l’évangile qui a été falsifié, mais bien deux endroits d’une épître 3. Le corps de l’histoire est de l’abbé de Prades ; il a besoin de beaucoup de corrections et d’additions. On m’a parlé de quelques autres ouvrages qui paraissent. Je remercie ceux qui nous éclairent ; mais je tremble pour eux, à moins qu’ils ne soient des rois de Prusse. La relation 4 que je vous envoie vous fera frémir comme moi : l’inquisition aurait été moins barbare.

La postérité ne concevra pas comment les gentilshommes d’une province ont laissé immoler d’autres gentilshommes par des bourreaux, sur un arrêt de vingt-cinq bourreaux en robe, à la pluralité de quinze voix contre dix. C’était bien là le cas au moins de faire des représentations à ceux qui en font tous les jours de si violentes pour des sujets bien moins intéressants.

Je souhaite passionnément, monsieur, d’avoir l’honneur de vous revoir. Je crois avoir retrouvé en vous un autre marquis de Vauvenargues. Vous me consolerez de sa perte, et des atrocités religieuses qu’on commet encore dans un siècle qui n’était pas digne 5 de lui. Je vous attends, monsieur, avec l’attachement le plus tendre et le plus respectueux. »

2 Les pilules de Prusse sont l’Abrégé de l’Histoire ecclésiastique (voir lettre du 1er février 1766 à Frédéric II : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2021/05/18/sans-justesse-il-n-y-a-ni-esprit-ni-talent-6316581.html).

Quant à la poudre des chartreux (dont il est déjà parlé dans la lettre du 2 juin 1766), je ne sais ce que ce peut être. (Beuchot )

5 Mot manquant dans la copie et ajouté par l'édition .

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15/10/2021 | Lien permanent

Je vous l'avais bien dit qu'il fallait passer sa vie à combattre

... Y compris en retraite .

 

 

« A Etienne-Noël Damilaville

8 auguste 1767 1

Je vous ai obligation, mon cher ami, de m'avoir fait connaître jusqu'où un Coger pouvait porter l'insolence. M. Capperonnier vient de m'écrire une lettre dans laquelle il donne un démenti formel à ce maraud. Il est bon de répandre parmi les sages et les gens de bien la turpitude des méchants. Cette turpitude est bien punissable. Il n'est pas permis de prendre le nom de Dieu en vain 2. Je vous l'avais bien dit qu'il fallait passer sa vie à combattre. Un homme de lettres, pour peu qu'il ait de réputation, est un Hercule qui combat des hydres. Prêtez-moi votre massue, j'ai plus de courage que de force. Si j'avais de la santé, tous ces drôles-là verraient beau jeu.

Je voudrais voir le factum de l'adverse partie de Beaumont . J'ai lu le plaidoyer de Loiseau contre Berne 3 par-devant l'Europe . Le cas est singulier . Ce Loiseau veut se faire de la réputation à quelque prix que ce soit ; mais je crois qu'on s'intéressera fort peu à cette affaire dans Paris .

M.le prince Galitzin 4 me mande que le livre intitulé L'Ordre essentiel et naturel des sociétés politiques 5 est fort au-dessus de Montesquieu. N'est-ce pas le livre que vous m'avez dit ne rien valoir du tout ? Le titre m'en déplaît fort. Il y a longtemps qu'on ne m'a envoyé de bons livres de Paris.

Que ne puis-je causer avec vous ? »

 

3 Alexandre-Jérôme Loiseau de Mauléon : Défense apologétique du comte de Portes […] adressée à Leurs Excellences du conseil souverain de la république de Berne, 1767 : https://books.google.com.sv/books?id=1g1bAAAAQAAJ&pg=PA2&focus=viewport&hl=fr&output=html_text

4 Cette lettre n'est pas connue mais on a la réponse qu'y fit V* :

5 Cet ouvrage que V* a reçu par l'intermédiaire de Wargemont est le suivant : L'Ordre naturel et essentiel des sociétés politiques, 1767, de Pierre Paul François Joachim Henri Le Mercier de La Rivière . Voir : https://data.bnf.fr/fr/11911703/paul-pierre_lemercier_de_la_riviere/

et : https://www.kapandji-morhange.com/en/lot/84319/7486779

Cet ouvrage parut en 1767, deux volumes in-12 ou un volume in-4. La Rivière, invité à venir en Russie, arriva à Pétersbourg pendant une absence de l'impératrice, et, croyant qu'il allait être premier ministre, se pressa de louer trois maisons contiguës, où il fit toutes les dispositions ou distributions des appartements dans cette idée. Il commençait déjà l'organisation des bureaux , l'arrivée de l'impératrice le tira de ces rêves. Toutefois l'impératrice de Russie le dédommagea convenablement de ses dépenses. « Nous nous séparâmes contents, » dit l'impératrice à M. de Ségur; voyez Mémoires ou Souvenirs de Ségur, 1826, in-8°, III, 40.

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18/03/2023 | Lien permanent

puisque ces magots chinois ont trouvé grâce devant vos yeux, il fallait bien qu'ils réussissent en France

Réussir en France  ...

... Selon Plantuplantu_16.jpg

 

 

 

 

« A MADAME LA DUCHESSE DE SAXE-GOTHA
Aux Délices, 12 septembre 1755.

Madame, ce n'est pas Jeanne que je mets cette fois-ci à vos pieds, c'est cet Orphelin de la Chine. Votre approbation m'a donné la hardiesse de le faire jouer à Paris et puisque ces magots chinois ont trouvé grâce devant vos yeux, il fallait bien qu'ils réussissent en France. Les Français qui ont du goût, madame, sont faits pour penser comme Votre Altesse sérénissime. J'ignore si elle a reçu la lettre que j'eus l'honneur de lui écrire, il y a plus d'un mois, en faveur de Jeanne. Je lui demandais ses ordres; je lui disais, dans ma lettre, que j'avais donné à cette grosse et singulière héroïne un habit décent, pour qu'elle pût faire la révérence à la petite-fille des héros, à celle qui est l'honneur de son sexe.

Je suis toujours, madame, dans cette maison que monseigneur le prince votre fils a honorée de son séjour. Plus je l'embellis, plus je regrette de n'être pas à vos pieds. Il n'y a rien à mes yeux de beau que votre cour; je n'aurais jamais dû la quitter. Daignez, madame, me conserver des bontés si chères et si consolantes. Puissiez-vous jouir aussi longtemps que je le désire, vous et toute votre famille, et la grande maltresse des cœurs, d'un bonheur que vous méritez si bien

 


Je renouvelle à Votre Altesse sérénissime mon inviolable attachement et mon très-profond respect. »


 

 



 

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28/03/2012 | Lien permanent

comme dit fort bien Arlequin, le lavement trop chaud rejaillit au nez de celui qui le donne

... Nico, souviens-toi de ce que tu disais aux magistrats il y a dix ans : 

"Quand on laisse sortir de prison un individu comme le présumé coupable sans s’assurer qu’il sera suivi par un conseiller d’insertion, c’est une faute", a déclaré jeudi à Orléans le chef de l’État, promettant des sanctions."

N'est pas Napoléon qui veut .

Qu'en dis-tu ô politicard retors de ce retour de clystère ?

 

 

« A Etienne-Noël Damilaville 1

À Ferney, 9 novembre.

Vous avez dû recevoir la lettre où je vous parlais de la souscription des Calas ; on m’a envoyé de plusieurs endroits le discours prétendu de M. de Castillon. Je ne peux croire qu’un magistrat ait prononcé un discours si peu mesuré. Il y a des choses vraies  et aura sans doute brodé le fond. Trop de véhémence nuit quelquefois à la meilleure cause ; et, comme dit fort bien Arlequin, le lavement trop chaud rejaillit au nez de celui qui le donne.

M. Tronchin n’a point reçu de courrier de Fontainebleau, comme on le disait, et je vois toujours qu’on fait monsieur le Dauphin plus malade qu’il ne l’est. Le public est exagérateur, et ne voit jamais en aucun genre les choses comme elles sont. Il est vrai que les médecins en usent de même, ainsi que les théologiens. La plupart de ces messieurs ne voient la vérité, ni ne la disent.

Si vous voyez M. Thomas, je vous prie de l’assurer que je lui ai dit la vérité quand je lui ai écrit 2. Mme la duchesse d’Anville m’a fait l’honneur de me parler de la lettre d’un évêque grec 3; je ne l’ai point encore vue ; c’est apparemment quelque plaisanterie, car tout est à la grecque à présent. L’impératrice de Russie m’a envoyé une belle boîte d’or tout à la grecque.

Adieu, mon cher ami : je suis accablé de lettres cette poste. »

 

1 L'édition Garnier donne à tort d'Alembert comme destinataire .

3 Mandement du révérendissime Père en Dieu Alexis ; voir lettre du 25 septembre 1765 à Cramer : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2021/01/22/aussi-bien-dans-le-comique-que-dans-le-tragique-6292671.html

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03/03/2021 | Lien permanent

Je souhaite passionnément qu’il se porte bien, et qu’il demeure en place

... Ce sont les voeux de  Voltaire , M. Joe  Biden , bon mandat, pour votre bien et celui du   monde . Pourvu que ça marche !

Pourtant dommage que vous en soyez encore à prêter serment sur la bible , comme si un kilo de papier imprimé sous la main pouvait assurer une conduite digne et une sincérité inaltérable de l'impétrant * :

https://www.france24.com/fr/am%C3%A9riques/20210119-investiture-de-joe-biden-mode-d-emploi-d-une-c%C3%A9r%C3%A9monie-ancr%C3%A9e-dans-la-tradition

Je rêve du jour où le serment se résumera, comme au temps de mon catéchisme , à "Croix de bois, croix de fer, si je mens, je vais en enfer !", et vogue la galère !

* On a vu le résultat avec le Donald Trump !

George Washington lors de la première cérémonie d'investiture, à New York, le 30 avril 1789.

La superstition va encore bon train , duck, you sucker ! "Patrie des courageux" ;-))

Lady Gaga , à vous : https://www.youtube.com/watch?v=0mHOC0aDHcg

 

 

 

« A Charles-Augustin Ferriol, comte d'Argental

et à

Jeanne-Grâce Bosc du Bouchet, comtesse d'Argental

[vers le 20] [septembre 1765]1

Je crois à présent l’un de mes anges gardiens quitte de tous les tristes devoirs que la perte de l’Infant 2 a exigés de lui. Je le supplie de vouloir bien faire donner cette lettre à Lekain . En la lisant, vous me trouverez bien curieux.

On m’a dit que la santé de M. le duc de Praslin n’était pas bonne et qu’il parlait de se retirer. Je souhaite passionnément qu’il se porte bien, et qu’il demeure en place , et je le souhaite très indépendamment des dîmes que la sainte Église dispute à Genève et à moi. Quand il aura nommé un résident à Genève, je vous prie d’avoir la bonté de m’en instruire.

J’attends toujours vos instructions et votre paquet pour le communiquer au petit ex-jésuite, et je me mets au bout des ailes de mes anges.

V. » 

 

1 Date complétée par d'Argental, sauf le jour . A cette époque, Garcin écrit à Moultou de Neuchâtel : « On débite une étrange nouvelle . C'est que Voltaire a obtenu votre place de résident à Genève ; elle est si extraordinaire que je n'y puis ajouter foi . Je n'ai vu ni ses Contes, ni sa Tolérance, ni le livre de Roustan qui n'est pas imprimé : je voudrais fort que tu pusses m'envoyer les deux premiers ouvrages [,,,]. » Le « livre de Roustan » ne peut être que les Lettres sur l'état présent du christianisme, et la conduite des incrédules, 1768 : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k722144/f1.item.texteImage

et voir : https://data.bnf.fr/fr/13014673/antoine-jacques_roustan/

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20/01/2021 | Lien permanent

Je serais bien fâché qu'on perdît du monde à Cassel pour la religion , cette mode devrait être passée

... "Devrait", c'est bien le mot adéquat . Devrait, mais "cette mode" n'est pas passée, on tue encore au nom de la religion, Dieu a bon dos !

Puisqu'il est question de Cassel (Allemagne), une petite pensée pour François et Angela . Je ne pense pas que cette dernière attteigne le faîte de la gloire pour quelques négociations à propos de gros sous, mais il vaut mieux l'avoir avec nous que contre, malgré tout .

kassel fridericianum.jpg

 Fridericianum

 

 

« A M. DE GAUFFECOURT 1

A GENÈVE.

A Monrion, près de Lausanne, 1er février 1756.

Dans le temps, mon cher monsieur, que vous m'envoyiez un reçu fort inutile 2, je vous en préparais un qui n'est pas plus nécessaire. Ces bagatelles se trouvent dans la grande Bible de M. Grand à Lausanne, et de M. Cathala, à Genève.3 cependant prenez toujours ce chiffon de commentaire.

Il se pourrait bien faire que le traité du roi de Prusse 4 le conduisît au comble de la gloire, et le rendit médiateur nécessaire entre l'Angleterre et la France. Je serais bien fâché qu'on perdît du monde à Cassel pour la religion , cette mode devrait être passée. M. Liébaut 5 m'a écrit; il a chargé sa mémoire d'un ouvrage fort incorrect, et fort différent de celui que vous avez eu. Il court à Paris une petite pièce d'environ trente vers sur le désastre de Lisbonne 6; on la dit un peu vive; on me l'attribue; je suis accoutumé à être calomnié.

Bonsoir, mon cher philosophe; je vous remercie d'avoir présenté mes respects à Mme d'Épinay,7 puisqu'elle est philosophe aussi.

V. »

3 M. Cathala, à Genève : négociant de Genève, en faveur duquel Voltaire écrivit à La Chalotais le 21 juillet 1762.Voir lettre du 2 août 1755 au Syndic du Conseil de Genève : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2012/03/10/j-informerai-les-magistrats-de-son-entreprise-qui-outrage-eg.html

4 Alliances préparant la Guerre de Sept ans : http://www.thecanadianencyclopedia.com/articles/fr/guerre-de-sept-ans

6 Une pièce en trente-six vers, que Grimm transcrit dans sa Correspondance, en janvier 1756, était attribuée à Voltaire, mais parait être de Ximenès. Voir page 422 : http://books.google.fr/books?id=JVEHAAAAQAAJ&pg=PA410&lpg=PA410&dq=grimm+correspondance+janvier+1756&source=bl&ots=0PMHj6OBpb&sig=vWoHDmxzmNl3nHBmRvPUCBLTDqk&hl=fr&sa=X&ei=3TWwT5CAEuG_0QWZhYCPCQ&sqi=2&ved=0CEsQ6AEwAQ#v=onepage&q&f=false

Le poème de Voltaire sur le même sujet est un peu plus étendu il a deux cent trente-quatre vers .

 

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14/05/2012 | Lien permanent

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