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Rechercher : Tâchez de vous procurer cet écrit; il n'est pas orthodoxe, mais il est très bien raisonné

Nous aurons bientôt la médiation et la comédie , ce qui raccommodera tout.

"C'est comme ça qu'on aime ! Exactement ! ... "

http://video.google.fr/videoplay?docid=914129657018377759...#

 

Cicero_Reading.jpg

 Volti dans un exercice qui lui plait, endosser une fausse identité pour informer un ami . Juste pour le fun comme on dirait de nos jours, car à première vue ses propos de doivent pas encourir les foudres de la censure . Enfin, je crois ...

 

 

« A Etienne-Noël Damilaville

 

         10 janvier 1766

 

                            Vous m’avez recommandé, monsieur, de vous envoyer les petites brochures innocentes qui paraissent à Neuchâtel et à Genève. En voici une que je vous dépêche [1]. Il serait à souhaiter que nous ne nous occupassions que de ces gaietés amusantes ; mais nos tracasseries toutes frivoles qu’elles sont nous attristent . M. de Voltaire, votre ami a fait longtemps tout ce qu’il a pu pour les apaiser ; mais il nous a dit qu’il ne lui convenait plus de s’en mêler quand nous avions un résident qui est aussi sage qu’aimable. Nous aurons bientôt la médiation et la comédie [2], ce qui raccommodera tout.

 

                            Le petit chapitre intitulé Du czar Pierre et de J.-J. Rousseau [3] est fait à l’occasion d’une impertinence de Jean-Jacques, qui a dit dans son Contrat insocial [4] que Pierre Ier n’avait point de génie, et que l’empire russe sera bientôt conquis infailliblement.

 

                            Le dialogue sur les Anciens et les Modernes [5] est une visite de Tullia, fille de Cicéron, à une marquise française. Tullia sort de la tragédie de Catilina [6] et est tout étonnée du rôle qu’on y fait jouer à son père. Elle est d’ailleurs fort contente de notre musique, de nos danses et de tous les arts de nouvelle invention et elle trouve que les Français ont beaucoup d’esprit, quoiqu’ils n’aient point de Cicéron.

 

                            J’ai écrit à M. Fauche [7]. Voilà, Monsieur, les seules choses dont je puisse vous rendre compte pour le présent. J’ai l’honneur d’être, Monsieur, votre très humble et très obéissant serviteur.

 

                            Boursier. »

 

 

         1- Le Sentiment des citoyens, attribué à Voltaire, publié le 27 décembre 1764

 

2-     Hennin ;  sur les « tracasseries de Genève », voir lettres des 3 et 10 janvier à Damilaville et aux d’Argental.

 

3-     Il sera inclus dans l’Opinion en alphabet sous le titre de « Pierre le Grand et J.-J. Rousseau ».

 

 

4-      Contrat social.

 

5-      Les Anciens et les Modernes ou la Toilette de Mme de Pompadour, paru dans les Nouveaux mélanges, 1765.

 

6-     Tragédie de Crébillon.

 

7-     Samuel Fauche, de Neuchâtel, qui semble avoir imprimé certaines des Questions sur les miracles de Voltaire.

Fi de la morosité !...

http://video.google.fr/videoplay?docid=914129657018377759...

 

 

 

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10/01/2010 | Lien permanent

un éclat auquel elle ne s’attendait pas ; vous faites parler un Nègre

Lyonnais(es), gones , bougez-vous !

Evènement à ne pas louper !

Allez vite ici : plein les yeux et le plein d'humour en plus.

 

expo kala.jpg

 

 

 

 

 

Vous ne verrez plus la ville comme avant (mais faites gaffe quand même avant de traverser ) !

 

Vous ne pourrez pas le regretter , sinon je vous rembourse (sur la base d'une photocopie du ticket de bus certifiée par votre commissariat ).

http://www.flickr.com/photos/kala69

 

 

 

 

Aux rétrécis du bulbe qui osent encore affirmer que Volti est raciste, -qu'il méprise les Noirs,- et qui le font en tronquant ses écrits (castrateurs castrés que vous êtes ! ), au hasard d'une lecture, cette lettre qui vous renvoie dans les coulisses.

 

Voir ceci , lu et approuvé par Volti :

 

[PDF]

Doigny Du Ponceau (1750-1830). Discours d'un nègre à un Européen ...

Format de fichier: PDF/Adobe Acrobat - Version HTML
D'UN NEGRE A UN EUROPÉEN.  Tu viens de m'acheter : mais je n'ai pu me vendre. Dans tes fers, de moi feul tu me verras dépendre. Tu trahis la nature, ...
www.congoforum.be/upldocs/1775%20discours.pdf -

 

 

 

 

 

 

« A René-François Chauvin Doigny du Ponceau

 

                            La ville du Mans, Monsieur, n’avait point passé jusqu’ici pour être la ville des bons vers. Vous allez lui donner un éclat auquel elle ne s’attendait pas ; vous faites parler un Nègre [Dans le Discours d’un Nègre à un Européen –Paris 1775- qui a concouru pour le prix de poésie à l’Académie.] comme j’aurais voulu faire parler Zamore [dans Alzire ou les Américains] ; vous m’adressez des vers charmants, et l’Académie a dû être très contente de ceux que vous lui avez envoyés. Je suis fâché seulement que les habitants de la Pennsylvanie après avoir longtemps mérité vos éloges, démentent aujourd’hui leurs principes en levant des troupes contre leur mère patrie [le congrès de Philadelphie vient de nommer Washington commandant en chef des insurgés]; mais vos vers n’en sont pas moins bons. Ils étaient faits apparemment avant que la Pennsylvanie se fût ouvertement déclarée contre le parlement d’Angleterre. Ils méritent toujours l’éloge que vous leurs donnez d’avoir rendu la liberté à la plupart des Nègres qui servaient chez eux. Vous pensez et vous écrivez avec autant d’humanité que de force.

 

                            Agréez, M[onsieur], tous les sentiments d’estime et de reconnaissance avec lesquels un malade de quatre-vingt-deux ans a l’’honneur d’être votre très humble et très obéissant serviteur.

 

 

                            Voltaire

                            12 octobre 1775, à Ferney. »

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la destruction de l'infâme. Je prendrai la liberté de recommander, en mourant, cette infâme à Sa Majesté, par mon testam

...

 

 

 

« A FRÉDÉRIC II, roi de PRUSSE.
[vers le 1er Août 1759] 1
Vous n'êtes pas ce fils d'un insensé,
Huilé dans Reims, et par l'Anglais pressé,
Que son Agnès, si fidèle et si sage,
Aima toujours, ayant tant caressé
Tantôt un moine et tantôt un beau page.

A Jeanne d'Arc vous n'avez point recours;
Son pucelage et son baudet profane,
Et saint Denis, sont de faibles secours;
Le vrai Denis,
le héros de nos jours,
Je le connais, et je sais quel est l'âne
2.

Pour la Pucelle, en vérité,
Il faut que vous alliez dans Vienne,
Au tribunal de chasteté.

Allez, que rien ne vous retienne;
Et retournez à Sans-Souci,
Quand, dans vos courses éternelles,
Vous aurez vu chez l'ennemi
Et des héros et des pucelles.

Vos vers sont charmants, et, si Votre Majesté a battu ses ennemis, ils sont encore meilleurs. Mais pour votre Akakia papal 3, je le trouve très-adroit ; il est fait de façon que les trois quarts des protestants le croiront véritable. Il y a là de quoi faire rire les gens qui ont le nez fin, et de quoi animer les sots de la confession in, mit, über 4. J'attends quelques pièces édifiantes 5 qu'un sage de mes amis doit m'envoyer d'Orient. Je les ferai parvenir à Votre Majesté; mais j'ai peur qu'elle ne soit pas de loisir cette fin de campagne, et qu'elle soit si occupée à donner sur les oreilles aux Abares, Bulgares, Roxelans, Scythes et Massagètes, qu'elle n'ait pas de temps à donner à la philosophie et à la destruction de l'infâme. Je prendrai la liberté de recommander, en mourant, cette infâme à Sa Majesté, par mon testament. Elle est plus son ennemie qu'elle ne croit. Sa pucelle 6 et son fanatique sont quelque chose ; mais cette pucelle et ce fanatique ne réformeront pas l'Occident, et Frédéric était fait pour l'éclairer. J'aurai l'honneur de lui en parler plus au long. »

1 Réponse à la lettre du 2 juillet 1759 : page 135 : http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6514333b/f147.image.r=3882

3 Frédéric II avait écrit à V* qu'il lui envoyait « un Akakia contre Sa Sainteté » ; il s'agissait d'un prétendu « Bref de S.S. Le pape à M. le maréchal de Daun. » ; voir : http://friedrich.uni-trier.de/de/oeuvres/15/132/text/

4 Voltaire veut dire in, mit, unter (dans, avec, sous); allusion à la doctrine de Luther sur l'eucharistie .

6 Sur la « pucelle » voir lettre du 2 juillet 1759 de Frédéric II ; le roi ajoutait : « J'ai de plus un fanatique venu de je ne sais où, qui jure son Dieu et son grand diable que nos taillerons tout en pièces. »

 

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01/09/2014 | Lien permanent

mezzo inglese mezzo 'ollandese, e richissimo, dunque tre volte libero / moitié anglais moitié hollandais, d'ailleurs trè

... Mis en ligne le 8/8/2017 pour le 3/10/2015

 

« Au marquis Francesco Albergati Capacelli

senatore

à Bologna 1

Signor mio amabile, caro protettore di tutte le buone arti, vi ho seritto pel'mezzo d'un cavaliere chiamato M. Hope 2, mezzo inglese mezzo 'ollandese, e richissimo, dunque tre volte libero, egli va a vedere tutta l'Italia et la Grecia ancora . Vi ho dato notizia nella mia lettera, che il Shaftsburi fu trasmesso da Geneva alla casa de'signori Maggione Bianchi e Ballestreri 3 in Milano . Il signor Galois è quello che io mando, a quelli mercanti . Niente e più sicuro . Non so se la santa inquizizione si sia impadronita di questo libro maledetto . Ringrazio la sua cortezia per i primi versi della traduzione del Tancrède . Prego il gentile poeta che mi fa l'honore dabbellir mi 4 , di fermar si un poco, perche la tragedia di Tancrède si rappresenta in Parigi molto differente di quella che jo vi mandai troppo frettolosamente . Bisogna sempre ripulire le nostre opere, e male formatos incudi reddere versus 5.

Ecco dunque j nostri comici trastulli andati al'diavolo com' bel' tempo . Ho fatto sempre il vecchio sul' moi piccolo teatro, e l'ho rappresentato troppo naturalmente . La mia vecchiezza non mi concede la licenza d'andare a Bologna . Venite dunque ad poveras delicias meas 6. Adieu monsieur, je vous respecte, je vous aime de tout mon coeur .

V.

Aux Délices 3 octobre 1760.

Ne m'oubliez pas auprès de mon illustre Goldoni que j'aime plus que jamais .

Je joins à cette lettre le présent billet du sieur Galois qui me fait croire que messieurs de l'inquisition lisent à présent Shafstburi avec grande édification . O povera bella Italia ! 7»

1 La copie la par Albergati , suivie par les éditions, omet les passages suivants : Vi ho dato notizia […] libro maledetto , et Je joins à cette lettre […] bella Italia !

2 John Hope, de la famille des Hope d'Amsterdam, ou Olivier Hope, de la branche des Hope de Rotterdam ; voir Sandor Baumgarten , Le Crépuscule néo-classique : Thomas Hope, 1958 et David Watkin, Thomas Hope, 1968 .

3 Ou plutôt Ballestrani comme le porte la copie faite par Albergati .

4Agostino Paradisi .

5 Ces six derniers mots appartiennent à une citation d'Horace, Art poétique, v, 441 où l'on trouve tornatos au lieu de formatos .

6 Mon aimable monsieur, cher protecteur de tous les beaux arts, je vous ai écrit par le moyen d'un cavaler nommé M. Hope, moitié anglais moitié hollandais, d'ailleurs très riche, et par conséquent trois fois libre, qui va visiter toute l'Italie , sans compter la Grèce . Je vous ai donné avis dans ma lettre que le Shaftesbury a été expédié de Genève chez les sieurs Maggione Binachi et Ballestreri à Milan . Le sieur Galois est celui que j'ai dépêché à ces marchands . Il n'y a rien de plus sûr . Je ne sais si la sainte inquisition s'est emparée de ce livre maudit . Je vous rends grâce pour les premiers vers de la traduction de Tancrède . Je prie le gentil poète qui me fait l'honneur de m'embellir de s'arrêter un peu, car la tragédie qui se joue à Paris est fort différente de celle que je vous ai envoyée trop à la hâte . Il faut sans cesse repolir nos œuvres, et remettre sur l'enclume les vers mal forgés . Voici donc nos divertissements comiques envoyés au diable avec le beau temps . Je fais toujours le vieillard sur mon petit théâtre, et je ne le joue que trop au naturel . Ma vieillesse ne me permet pas d'aller à Bologne . Venez donc à mes pauvres Délices .

7 Ô pauvre belle Italie !

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03/10/2015 | Lien permanent

il n'y a rien de si dur qu'un corps politique et financier

...

 

 

 

« A Charles de BROSSES, baron de Montfalcon
5 mars 1760.
Je prends votre lettre à rebours,1 monsieur; je commence par avoir l'honneur de vous dire que les négligents Cramer ne m'ont envoyé aucun in-12, ni sur les mœurs antiques, ni sur les mœurs modernes 2. Vos ordres pour M. Jalabert vont être exécutés.
On a mis dans un caveau de Pierre-Encise un certain Bonneville,3 confident du poète roi, lequel apportait de Berlin en France de la prose un peu plus désagréable que ses vers.
La compagnie de la rédemption des captifs de Gex est toujours prête. Nous aurons sur la fin de la semaine un député des Soixante 4, avec lequel on pourra traiter. Je traite, moi, pendant ce temps-
là, directement avec monseigneur le comte de La Marche, pour une somme fixe, des lods et ventes de votre Tournay, afin que son conseil ne me persécute pas, comme il me persécute encore pour Ferney. Je lui dis respectueusement : En voulez-vous, n'en voulez-vous pas ?
Je me propose de faire écrire par la province à M. d'Annecy,5 pour qu'il lui plaise ne point damner ceux qui ont soin de leurs affaires le jour de Simon et de Jude, attendu qu'il vaut beaucoup mieux cultiver une mauvaise terre après la sainte messe que d'aller boire de mauvais vin à ce maudit cabaret de la Perrière. Nos restes de barbarie me déplaisent souverainement; c'est ce qui fait que je me tiens aux Délices, parce qu'ailleurs je jure contre tout ce qui se passe.
En remontant article par article, je vous remercie du procureur Finot, et j'en profite ; je crierai comme un diable jusqu'à ce que j'aie quelque preuve de ma prétendue haute-justice de bordel; je ne veux point être le haut-justicier malgré lui.
L'affaire des brigands du bureau de Saconnex est finie, grâce au ciel et à monsieur l'intendant ; j'en ai remercié beaucoup ce dernier. Les fermiers généraux ont destitué le receveur et le contrôleur, et ils m'ont écrit que c'était par amitié pour moi; je n'en crois rien du tout. On dispute en physique s'il y a des corps durs ; moi, je tiens qu'il n'y a rien de si dur qu'un corps politique et financier. Si le corps des financiers ne casse pas le corps de la brigade de Saconnex, je lui ferai un petit procès criminel comme à des faussaires qui ont antidaté leur grimoire-verbal, et j'aurai l'honneur de vous les donner à pendre pour vous amuser. J'étais dans la plus grande règle du monde avec ces coquins-là ; mes voitures s'étaient arrêtées au bureau, selon mes ordres; tout était dans la meilleure forme du monde. Tout est prouvé; le crime de faux est prouvé aussi, et vous aurez sûrement la charité de les faire pendre pour l'édification publique.
Je suis de votre avis, monsieur : ubicumque calculum ponas, ibi naufragiurn inverties 6; mais je vous avertis que, si je ne suis pas parfaitement libre, je me jetterai la tête la première dans le lac.
Puisqu'il y a encore place dans ce chiffon, sachez que l'armée du poète roi est plus brillante que jamais. Celle du prince Ferdinand attend 15000 Anglais pour négocier à coups de canon la retraite des Francs en deçà du Rhin.
Mille respects, reconnaissance et attachement.

V. »

1 Cette lettre ne nous est pas parvenue .

2 Le traité du Culte des dieux fétiches venait de paraître à Genève, et de Brosses avait chargé les Cramer d'en envoyer un exemplaire aux Délices. Les Cramer ont également imprimé les Discours […] sur Salluste […] de Thomas Gordon traduits par Daudé , voir lettre du 14 décembre 1759 à de Brosses : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2014/12/21/et-parcus-victus-cum-deficiente-crumena-et-une-vie-frugale-e-5517378.html

4 Les soixante fermiers généraux.

5 L'évêque d'Annecy, Deschamps de Chaumont .

6 Pétrone, Satyricon, CXV, 16, citation inexacte . Pour la traduction voir la lettre du 23 septembre 1759 à de Brosses :http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2013/11/03/mon-grand-plaisir-serait-de-n-avoir-affaire-de-ma-vie-ni-a-u.html

 

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05/03/2015 | Lien permanent

Ne pourriez-vous pas nommer des commissaires pour examiner chacun de mes commentaires ?

... Non ? je ne le mérite pas ? je ne suis pas assez subversif ? M. Cazeneuve, merci, vous me rassurez, j'ai eu peur un instant de m'être radicalisé à l'insu de mon plein gré .

Eh ! Mme Sandra Bertin , je n'ai qu'une crainte, c'est que vous témoigniez en ma faveur . Comme toujours, qui n'entend qu'une cloche n'entend qu'un son , et gare aux fêlées qui sonnent faux .

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On vous a à l'oeil !

 

 

« A Charles Pinot Duclos

21 auguste 1761

J'ai eu l'honneur, monsieur, de vous adresser l’Épître dédicatoire à la compagnie, la préface sur Le Cid, le commentaire perpétuel sur Cinna et les Horaces ; voici le commentaire sur Le Cid . M. l'abbé d'Olivet en a un qui est un peu plus ample, mais il sera aisé de rendre les deux exemplaires conformes, quand on aura eu la bonté de me les renvoyer . MM. Cramer n'attendent plus que la sanction de l'Académie pour commencer l'impression . Mon parti est pris de commenter toutes les tragédies . Il y aura six ou sept gros volumes, ou huit in-quarto . Comme j'ai fixé le prix à deux louis d'or, il y aurait beaucoup de perte au lieu de bénéfice pour Mlle Corneille, sans le secours que le roi nous donne et sans la générosité des premiers de la nation .

Je ne me mêlerai en aucune façon de ce qu'on appelle improprement souscriptions 1. Quiconque voudra avoir le livre n'aura qu'à envoyer son nom au libraire de l'Académie ou au portier de l'Académie, ou écrire directement à MM. Cramer . Je donnerai mon temps, mon travail, et mon argent, pour cette entreprise et dès que les Cramer auront commencé, le public aura un volume tous les trois mois . Je vous demande en grâce de seconder mon zèle .

Ne pourriez-vous pas nommer des commissaires pour examiner chacun de mes commentaires ? Il me semble que M. Saurin pourrait nous rendre de grands services . Mais il n'y a pas un moment à perdre . Songez que j'ai soixante et huit ans , que je n'ai qu'un souffle de vie et que si je mourais inter opus 2, l'ouvrage irait comme moi à tous les diables .

Je vous embrasse de tout mon cœur . »

1 Improprement en effet, car le mot de souscription implique proprement une donation ; V* écrit lui-même à la fin des Instructions à Antoine-Jacques Rustan : « Vous vantez avec justice des exemples de bienfaisance que les Anglais ont donnés, et des souscriptions qu'ils ont ouvertes en faveur de leurs ennemis mêmes. » . Voir page 181  : https://books.google.fr/books?id=JQ8-AAAAYAAJ&pg=PA171&lpg=PA171&dq=Instructions+%C3%A0+Antoine-Jacques+Rustan&source=bl&ots=SOUmhlLfFI&sig=UO5vDUAB_uf96ErMxlmYbkN75ZI&hl=fr&sa=X&ved=0ahUKEwjUqJaBxI_OAhXBAxoKHZgbA1oQ6AEIJzAA#v=onepage&q=Instructions%20%C3%A0%20Antoine-Jacques%20Rustan&f=false

2 En pleine tâche .

 

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26/07/2016 | Lien permanent

Il est honteux que cette affaire traîne au conseil si longtemps ; des juges ne doivent pas aller à la campagne quand il

... Emmanuel Macron doit avoir ce même sentiment pour être allé à la Cour européenne des Droits de l'Homme , sans pourtant l'exprimer ouvertement ; son rôle ne consistant pas à démolir une institution par de vaines critiques, il en reconnait l'utilité  particulièrement importante dans cette ère de terrorisme qui impose des mesures draconiennes .

http://www.lemonde.fr/societe/article/2017/10/31/le-plaid...

 

 

« A Marie-Elisabeth de Dompierre de Fontaine, marquise de Florian

29 décembre 1762

J’ai tort, ma chère nièce ; je n’ai pas rempli mon devoir : mais si vous saviez tout ce qui m’est arrivé, vous me pardonneriez. Je vous souhaite à vous et au grand écuyer de Cyrus toute la félicité que vous méritez tous deux. On dit que d’Hornoy a le ventre d’un président, et qu’il ne sera pourtant pas conseiller au grand-conseil 1. L’abbé 2 est donc en retraite, dans son abbaye, avec une fille et des livres . Je suis fort content de son Irène, et je le trouve très avisé, étant sous-diacre, de n’avoir pas donné au concile de Nicée tous les ridicules qu’il mérite. Pour moi, qui n’ai pas l’honneur d’être dans les ordres sacrés, je n’épargne pas les impertinences de l’Église quand je les rencontre dans mon chemin. Je me suis fait un petit tribunal assez libre, où je fais comparaître la superstition, le fanatisme, l’extravagance, et la tyrannie. Je vous enverrai quelque jour Olympie, qui est dans un autre goût. Vous la verrez à peu près telle que nous l’avons jouée devant notre premier gentilhomme de la chambre, M. le maréchal de Richelieu.

Je m’occupe à présent de la tragédie des Calas, et je crois que le dénouement en sera heureux. Le ministère a déjà élargi ses filles. Ce mot d’élargir ne convient guère, mais cela veut dire qu’on les a tirées de la prison appelée couvent où on les avait renfermées. C’est un gage infaillible du gain du procès : car si le ministère ne croyait pas Calas innocent, il n’aurait pas rendu les filles à la mère. Il est honteux que cette affaire traîne au conseil si longtemps ; des juges ne doivent pas aller à la campagne quand il s’agit d’une cause qui intéresse le genre humain.

Je vous pardonne de tout mon cœur, ma chère nièce, de ne m’avoir point écrit quand vous étiez dans vos terres, car il faut que les lettres aient un objet ; et quand on a mandé qu’on a achevé son salon et meublé un appartement, on a tout dit. Mais à Paris, les nouvelles publiques, les pièces nouvelles, les nouvelles folies, les sottises nouvelles, sont un champ assez vaste, et vous peignez tout cela très joliment.

Il n’y a pas d’apparence que je puisse aller dans votre bruyante ville ; ni ma mauvaise santé, ni l’édition de P. Corneille, ni mes bâtiments, ni un parc d’une lieue de circuit, que je m’avise de faire, ne me permettent de me transplanter sitôt. Il faut au moins remettre ce voyage à une année, si la nature m’accorde une année de vie. Soyez sûre que toutes celles qui me pourront être réservées seront employées à vous aimer. Votre sœur vous embrasse aussi de tout son cœur. »



1Le fils de Mme de Florian Alexandre de Dompierre deviendra président plus tard : voir : https://gw.geneanet.org/pierfit?lang=fr&n=de+dompierr...

2 L'abbé Vincent Mignot a publié sous anonymat Histoire de l'impératrice Irène, 1662 [sic] . L'année précédente il avait publié une Histoire des Rois catholiques Ferdinand et Isabelle, 1761 . Voir : http://data.bnf.fr/14572485/vincent_mignot/

 

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04/11/2017 | Lien permanent

j'admire son établissement mais je n'ai pas osé lui demander d'en être

... Être de l'Académie ? Académie française ? Oui, dans une autre vie, peut-être . Fréquenter quotidiennement Voltaire, ex-occupant du fauteuil 33, suffit à mon plaisir qui ne dépend de personne , et je m'y tiens .

Quant à l'Académie française du Chocolat et de la Confiserie, mes talents de confiturier, réels, et ceux de chocolatier, absents, m'autorisent encore moins d'y postuler . Je me contente donc d'être client de ces  aimables académiciens flatteurs de papilles .

180221 quadriLogoAcadémie avecencadrement

http://urbain.alain.free.fr/AcademieChocolat/index.html

 Qu'il me soit permis, au passage, de faire savoir que Patrick Roger, chocolatier passionnant et sculpteur passionné-génial, recrute ; jeunes gens, gentes dames je pense que ça vaut le coup : https://www.patrickroger.com/fr/recrutement

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Admirable !

 

 

« A Cosimo Alessandro Collini, Secrétaire intime

et historiographe de S.A. E.

à Manheim

7è novembre 1763 à Ferney

Mon cher ami, je suis actuellement très affligé des yeux . On n'a pas soixante et dix ans impunément dans un pays de montagnes . L’honneur dont vous me dites que Son Altesse pourrait me gratifier 1, serait une grande consolation pour moi dans ma chétive vieillesse ; je serais plus flatté du titre de votre confrère que d'aucun autre . Je vous supplie de présenter mon profond respect et ma reconnaissance à Mgr l’Électeur . Je lui ai écrit pour lui dire combien j'admire son établissement mais je n'ai pas osé lui demander d'en être .

L'édition de Pierre Corneille, dont j'ai été obligé de corriger toutes les épreuves pendant deux années, m'a retenu indispensablement à Ferney et aux Délices . Ce travail assidu, qui n'a pas été le seul, n'a pas peu contribué à la fluxion horrible que j'ai sur les yeux . Mon cher ami, quoi qu'en dise Cicéron De senectute 2, la fin de la vie est toujours un peu triste . Je vous embrasse de tout mon cœur .

V. »

2 Le traité ainsi nommé, De la vieillesse : http://remacle.org/bloodwolf/philosophes/Ciceron/senectute.htm

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31/10/2018 | Lien permanent

Il est bon d’écraser deux fois le fanatisme ; c’est un monstre qui lève toujours la tête

...Le monstre actuel est le nationalisme, il est à deux-trois  têtes en Israël et Palestine . Qui donc a armé le Hamas et le Djihad islamique ? pour Israël, pas de souci, ils sont de la bonne école US . Détestables ! tous .

Le Pen-Dieudonné-Soral, un monstre à trois têtes contre les travailleurs -  AgoraVox le média citoyen

 

 

 

« A Charles-Augustin Ferriol , comte d'Argental

et à

Jeanne-Grâce Bosc du Bouchet, comtesse d'Argental

4 février 1766

Je renvoie à mes divins anges le mémoire de M. de La Voute 1 pour les comédiens. Je les supplie très-humblement de trouver que j’ai raison, parce que je crois avoir raison , mais, s’ils me condamnent, je croirai que j’ai tort. La tournure que vous avez prise est très habile. La déclaration du roi sera un bouclier contre la prêtraille. Elle sera enregistrée ; et quand les cuistres refuseront la sépulture à un citoyen pensionnaire du roi, on leur lâchera le parlement. Ne vous ai-je pas mandé que ma Catherine vient de chasser les capucins 2, pour n’avoir pas voulu enterrer un violon français ?

Vous êtes 3 donc de très bons politiques , vous auriez donc arrangé les Genevois en vous jouant ? On dit M. le chevalier de Beauteville malade . Il peut se donner tout le temps de raffermir sa santé . Rien ne presse ; il n’y a pas eu une patte de froissée dans la guerre des rats et des grenouilles 4. M. Crommelin est un peu ardent . On aurait dit que le feu était aux quatre coins de Genève. Comptez que les médiateurs se mettront à pouffer de rire quand ils verront de quoi il s’agit. On a trompé monsieur le duc, on l’a engagé à précipiter ses démarches. Les Zurikois, qui n’aiment pas à dépenser leur argent inutilement, commencent à murmurer qu’on les envoie chercher pour une querelle d’auteur , car c’est là l’unique fond de la noise. Si je ne m’occupais pas tout entier de l’affaire des Sirven, qui est plus sérieuse, je ferais un petit lutrin de la querelle de Genève 5. J’ai vu l’esquisse du mémoire d’Élie de Beaumont. Je me flatte qu’il fera un très grand effet, et que nous obtiendrons un arrêt d’attribution. Vous nous protégerez, mes chers anges. Il est bon d’écraser deux fois le fanatisme ; c’est un monstre qui lève toujours la tête. J’ai dans la mienne de soulever l’Europe pour les Sirven . Vous m’aiderez.

Respect et tendresse. »

1 Pierre Jabineau de La Voute, né à Étampes en 1721, avocat en 1746, mort le 1er mars 1787. Voir : https://data.bnf.fr/fr/16142968/pierre_jabineau_de_la_voute/

et https://www.persee.fr/doc/rde_0769-0886_1986_num_1_1_871

2Voir lettre de Catherine II du 2 septembre 1765 , citée dans la lettre du 5 novembre 1765 : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2021/02/27/nous-sommes-tres-etonnes-d-un-cote-de-lire-des-productions-q-6300322.html

3 V* a d'abord écrit avez .

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23/05/2021 | Lien permanent

Je vais me recueillir aujourd'hui pour voir s'il faut une préface longue ou courte ... Je suis pour le court, et peut-êt

... Pour l'oraison funèbre de Bernard Tapie , celui que tout le monde déifie, de la droite à la gauche, et qui sans doute va avoir droit à sa statue, son biopic et sa rue, je ne vois que : "il s'est fait plaisir, à tout prix, à n'importe quel prix, et accessoirement a été un peu utile ".

VIDEO Bernard Tapie réagit avec humour à l'annonce de sa mort par Le Monde  - Voici

Il y a deux ans : https://www.voici.fr/news-people/actu-people/video-bernard-tapie-reagit-a-lannonce-de-sa-mort-par-le-monde-668195

 

 

« A Gabriel Cramer

[7 juillet 1766 ?]

Je crois avoir envoyé à M. Gabriel un petit extrait des plagiats du révérend père Barre, moine de Sainte-Geneviève ; cela était joint ou je suis fort trompé aux préfaces de Charles XII 1 . Je vais me recueillir aujourd'hui pour voir s'il faut une préface longue ou courte à l'in-4°. Je suis pour le court, et peut-être même très court .

On m'a écrit de Paris pour une belle édition in-4° qu'on veut faire de la Henriade ; j'ai mandé qu'on n'en fît rien, que la vôtre était achevée, et que l’entrepreneur se ferait grand tort à lui-même .

Mes compliments à M. Needham quand vous le verrez .

Vous allez donc avoir la médiation ? Cela sera fort agréable . »

1 En tête de l'édition de 1766 de l'Histoire de Charles XII on trouve un avis de V* dans lequel il démontre que l'Histoire générale de l'Allemagne de Joseph Barre, 1748,, composée après son propre ouvrage, le plagie en divers passages : voir https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k371335d/f26.image.r=joseph%20barre

Dans les notes du même ouvrage, V* fait d'autres allusions à ces plagiats . Voir aussi l'article « plagiat » du Dictionnaire philosophique, les Remarques pour servir de supplément à l'Essai sur les mœurs, chap. XII , et enfin Les Honnêtetés littéraires .

Voir : https://fr.wikisource.org/wiki/Dictionnaire_philosophique/Garnier_(1878)/Plagiat

et : page 584 : https://books.google.fr/books?id=Pju9WJRVHoMC&pg=PA59...

et : http://www.monsieurdevoltaire.com/2015/03/les-honnetetes-litteraires-partie-1.html

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03/10/2021 | Lien permanent

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