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Rechercher : Tâchez de vous procurer cet écrit; il n'est pas orthodoxe, mais il est très bien raisonné

ne rassemblez-vous pas quelques personnes dignes de vous entendre ? (si vous en trouvez, voilà le grand point )

... C'est là qu'est l'os pour le président qui doit choisir son gouvernement sans se charger de casseroles et vieux pots (de chambre ou à soupe, le contenu est finalement le même) .

Et vous êtes je l'espère assez armé pour n'avoir pas à dire "J’ai été bien attrapé" , et vous me semblez être suffisamment aguerri pour surmonter votre défiance  " quand j’ai vu que la terre est couverte de gens qui ne méritent pas qu’on leur parle.", et malgré tout faire en sorte que la France ait son mot à dire à qui que ce soit . Il va être terriblement éprouvant d'avoir à faire face à certains individus qui ne doivent pas leurs places à des pratiques démocratiques . La diplomatie est un sacré morceau difficile à avaler, il va falloir montrer les dents et s'en servir .

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« Au cardinal François-Joachim de Pierre de Bernis

Aux Délices 26 juin [1762] 1

Vivent les lettres , vivent les arts , vivent ceux qui ont un peu de goût pour eux, et même un peu de passion . Monseigneur, plus je vieillis, plus je crois, Dieu me le pardonne, que je deviens sage ; car je ne connais plus que littérature et agriculture. Cela donne de la santé au corps et à l’âme ; et Dieu sait alors comme on rit de ses folies passées, et de toutes celles de nos confrères les humains . Je vous crois à présent dans votre retraite que vous embellissez ; et je m’imagine que Votre Éminence y est très éminente en réflexions solides, en amusements agréables, en supériorité de raison et de goût, en toutes choses dignes de votre esprit. Ne bâtissez-vous point ? n’avez-vous pas une bibliothèque ? ne rassemblez-vous pas quelques personnes dignes de vous entendre ? (si vous en trouvez, voilà le grand point ) . Il est bien rare de trouver des penseurs en province, et surtout des gens de goût. Je croyais autrefois, en lisant nos bons auteurs, que toute la nation avait de l’esprit, car, disais-je, tout le monde les lit ; donc toute la nation est formée par eux. J’ai été bien attrapé, quand j’ai vu que la terre est couverte de gens qui ne méritent pas qu’on leur parle.

C’est un grand malheur pour moi de parler de loin à Votre Éminence. Ma consolation est de vous consulter. Je vous conjure de juger sévèrement l’ouvrage que vous permettez que je vous envoie. Je voudrais bien faire de cette pièce quelque chose de bon. Je suis déjà sûr qu’elle forme un très beau spectacle. Je l’ai fait exécuter trois fois sur mon théâtre à Ferney , en vérité, rien n’était plus auguste . Mais une tragédie ne doit pas plaire seulement aux yeux . Je m’adresse à votre cœur et à vos oreilles . Aurium superbissimum judicium 2. Voyez surtout si vous êtes touché ; amusez-vous, je vous en supplie, à me dire mes fautes. Si la pièce est froide, la faute est irréparable . Mais si elle ne manque que par des détails, je vous promets d’être bien docile.

Recevez, monsieur, mon très tendre respect.

V. »



1 V* répond à une lettre du 4 juin 1762 , où Bernis écrivait notamment : « Vous pouvez mon cher confrère, m'adresser à Soissons l'ouvrage des six jours . Je compte arriver à Vic-sur-Aisne vers le 25 . La santé de ma nièce est rétablie . Mon âme agitée et déchirée commence à se calmer […] Je suis très aise que le roi ait repris pour son gentilhomme le sujet qui fait le plus d'honneur à son règne . Votre crédit à la cour m'intéresse et me divertit . […] Puisque vous faites cas de mon amitié […] envoyez-moi vos ouvrages ; je vous dirai mon sentiment, sans crainte de vous blesser, parce que vous savez que je vous aime et que je ne vous compare à aucun auteur vivant […] Je ne crois pas que la destruction des jésuites soit utile à la France . Il me semble qu'on aurait pu les bien gouverner sans les détruire . »

2 Cicéron , De oratore, XLIV, 150 . Le jugement des oreilles est le plus sévère .

 

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13/05/2017 | Lien permanent

nos coutumes ne prévoient guère, et je ne sais s'il y a quelque chose dans le monde de plus imparfait que nos lois

... Que tous ceux qui tiennent la coutume pour règle juste et absolue marchent de concert avec ceux qui trouvent que nos lois sont toutes magnifiques et applicables absolument . Législateurs et traditionalistes ont parfois/souvent/toujours un esprit bancal , les uns tenant mordicus au passé , les autres  tenant le mors aux dents à ce qu'ils croient bien pour l'avenir , jusqu'à ce que la réalité les mette en face de leurs "coïonneries" . Et savez-vous bien ce qu'il advient ? ils persistent toujours/souvent/parfois .

Image associée

Big brother is watching you !

 

 

« A Claude-Philippe Fyot de La Marche

Aux Délices, 4 mai 1764

Mon illustre magistrat, digne d'un meilleur siècle, vous êtes digne aussi d'avoir des amis moins paresseux que moi, ou plutôt des amis moins privés de la douceur de la société . Il y a deux mois que je me trouve absolument incapable d'écrire et de me remuer . J’ai été obligé de me transporter aux Délices auprès de M. Tronchin, quoique je sache très bien que les voyages au temple d'Épidaure ne rendent pas la santé . Je ne parle à mon médecin que par condescendance pour ma famille . Il faudrait que je fusse fou pour imaginer qu'un homme peut guérir la vieillesse et la faiblesse d'un autre homme, et encore plus fou de ne pas me soumettre de bonne grâce à la destinée . Ma carrière finit, la vôtre sera plus longue, parce que vous êtes né avec de meilleures organes comme avec un meilleur esprit . Vous êtes un vigoureux Bourguignon, et moi un faible Parisien .

Je vous loue aussi de faire des chansons ; il est vrai qu'elles ne sont ni bachiques, ni grivoises ; mais elles sont pleines d'agrément, et je crois que Cicéron en aurait fait de pareilles en mariant son neveu, car quoi qu’en dise Juvénal 1, Cicéron votre devancier faisait fort bien les vers, et il était réellement le meilleur poète de son temps après Lucrèce ; c'est de tous les poètes romains celui que j'aime le mieux avec ses défauts .

S'il y avait quelqu'un parmi nous que j'osasse comparer, quoique de très loin, à ce grand homme, ce serait le chancelier de L'Hospital . On vient d'imprimer sa vie 2; je ne sais si en on fera autant pour notre chancelier d'aujourd'hui !3 Nous sommes bien médiocres en tout genre . Ne rougissez-vous pas quelquefois de la décadence où vous voyez notre nation ? Nous avons eu un bon moment sous Louis XIV ; mais nous n'avons aujourd'hui que l’opéra-comique et Mlle Duchapt .

On dit que M. d'Etiole le Normand fait un beau procès à la mémoire de madame sa femme 4, et prétend hériter d'elle en vertu d'une donation réciproque de tous leurs biens stipulée dans leur contrat de mariage . La plate éloquence de nos avocats aura là un beau champ de bataille ; on verra si une séparation l'emporte sur une donation ; c’est un cas que la coutume de Paris n'a point prévu, car nos coutumes ne prévoient guère, et je ne sais s'il y a quelque chose dans le monde de plus imparfait que nos lois .

Au reste savez-vous que Mme de Pompadour est morte en philosophe 5, sans aucun préjugé, sans aucun trouble, pendant que tant de vieux barbons meurent comme des sots .

Adieu, mon respectable magistrat, conservez-moi un peu d'amitié pour le peu de temps que j'ai à végéter dans ma petite retraite . Que ne puis-je être dans la vôtre ! Que ne puis-je vous entendre, raisonner avec vous, et vous renouveler mon tendre dévouement .

V. »

1 Juvénal, Satires, X, 114-124 . ce jugement de V* est assez étonnant même si l'on présume qu'il ait fait de Carulle un poète de la génération postérieure à celle de Cicéron ; voir pourtant la préface de Rome sauvée où V* vante l' « éloquence » de Cicéron .

3 V* pense-t-il à Lamoignon ou à Maupéou ? Voir lettre du 20 octobre 1763 à Manoël de Végobre : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2018/10/18/je-ne-ralentirai-pas-mes-soins-et-mes-demarches-je-continuer-6097949.html

4 Mme de Pompadour .

5 Elle mourut en effet avec courage et humour, mais non en « philosophe » si l'on entendait par là qu'elle ne mourut pas en chrétienne .

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02/06/2019 | Lien permanent

ce qui me paraissait froid auparavant me faisait une très grande impression. Le style m’en parut plus animé, plus pur, e

... Face à la "montée de l'illibéralisme", n'êtes-vous pas émerveillés par le discours de notre Macron national lors du sommet européen du 25 juin à Bruxelles ? Notre jeune dictionnaire sur pattes n'a pas fini d'user d'un langage emberlificoté sensé tancer les vilains sans fâcher directement le fautif, Orban en l'occurence . Appelons un chat "Miaou", et un homophobe "Enflure", et bottons-le en touche (Orban, pas le chat ! ).

EURO 2020 : le tacle d'Angela Merkel sur le nombre de supporters dans les  stades hongrois - Quotidien | TMC

 

 

 

« A Charles-Augustin Ferriol, comte d'Argental

et à

Jeanne-Grâce Bosc du Bouchet, comtesse d'Argental

19 mars [1766]

Il faut, pour réjouir mes anges, que je leur conte que le petit ex-jésuite vint hier chez moi le visage tout enflammé,

Et tout rempli du dieu qui l’agitait sans doute 1.

Il m’apporta son drame 2; je ne le reconnus pas. Tout était changé, tout était mieux annoncé, chaque chose me parut à sa place, et ce qui me paraissait froid auparavant me faisait une très grande impression. Le style m’en parut plus animé, plus pur, et plus vigoureux, les tableaux plus vrais ; enfin je crus voir un plus grand intérêt dans tout l’ouvrage. Sa pièce était un peu griffonnée, et faisait beaucoup de peine à mes faibles yeux . Je le priai de m’en lire deux actes. Ce pauvre garçon n’a pas de dents, et moi, je suis un peu aveugle . Nous nous aidions comme nous pouvions. Le pauvre ex-jésuite n’a point de dents, mais il a de l’âme ; et, ayant le cœur sur les lèvres, il arrive que ses lèvres font à peu près l’effet des dents, et qu’il prononce assez-bien. Mme Denis fut très-émue. Si on ne l’avait pas avertie, elle aurait cru entendre une pièce nouvelle.

« Prenez bien garde, disait-elle à ce petit drôle, que tous vos vers soient coulants. — Ah ! madame ! — Qu’ils soient forts sans être durs. — Eh, mais ! est-ce que vous en avez trouvé de raboteux ? — Je ne dis pas cela 3 ; mais je vous dis que je ne peux souffrir ni un vers disloqué, ni un vers faible, ni une pensée inutile, ni rien qui m’arrête à la lecture : il faut vite transcrire votre ouvrage, afin que j’en juge à tête reposée. — On le transcrira, madame ; mais le copiste est actuellement malade, il faudra attendre quelque temps. — Tant mieux, monsieur ; car, dans cette 4 intervalle, il vient toujours quelque idée. Je vous répète qu’il faut que la diction soit parfaite, sans quoi on ne plaît jamais aux connaisseurs. Quand votre pièce sera bien finie et bien copiée, vous l’enverrez à vos anges, qui l’éplucheront encore. — Je vous assure, madame, que je n’y manquerai pas. »

Pendant cette conversation, M. de Chabanon, de son côté, mettait son plan au net , et le pauvre La Harpe viendra bientôt faire aussi son plan. Nous attendons aujourd’hui M. de Beauteville avec un autre plan ; c’est celui de rendre sages les Genevois. Ce qui est bien sûr, c’est que la pièce finira comme M. le duc de Praslin voudra.

Vous ne me dites rien, mes divins anges, de la pièce 5 que le roi a jouée au parlement . Elle réussit beaucoup dans l’Europe.

Je baise le bout de vos ailes plus que jamais. 

V.»

2 Le « petit jésuite » est bien évidemment V*, la pièce est Octave .

3 Réminiscence du Misanthrope, I, 2, de Molière : https://www.youtube.com/watch?v=xYVtFypxLNA

4 Sic ; comme pour beaucoup de mots commençant par une voyelle et finissant par un e muet, le genre du mot intervalle est hésitant jusqu'au XIXè siècle .

5 Discours du roi au Parlement, du 3 mars 1766 .

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26/06/2021 | Lien permanent

on condamnera le Conseil à être fouetté avec des lanières tirées du cul des citoyens

... Vous voyez l'image ? Les citoyens s'endurcissent, du cuir leur pousse, quitte à ne plus pouvoir s'asseoir, ils vont s'en servir .

Voila ce que c'est que de vouloir faire payer des amendes qui valent la peau des fesses , ô ministres intègres , sénateurs et parlementaires  ! https://www.francetvinfo.fr/sante/maladie/coronavirus/pas...

 

 

« A Philippe-Antoine de Claris, marquis de Florian

Ferney le 1er mai 1766 1

Vous faites très-bien, monsieur, de n’aller qu’à la mi-mai à Hornoy. La nature est retardée partout, après le long et terrible hiver que nous avons essuyé. Les trois quarts de mes arbres sont sans feuilles, et je ne vois encore que de vastes déserts.

La grande place de l’homme 2 qui juge, sur le Panégyrique du Dauphin, que l’abbé Coyer est un athée, est apparemment une place aux Petites-Maisons, et je présume que votre ami le calculateur doit être de son conseil. Je réduis tout net ce calcul à zéro . M. de Beauteville me parait d’une autre pâte. Je ne sais s’il connaît bien encore les Genevois ; ils ne sont bons Français qu’à dix pour cent. Nous verrons comment la médiation finira le procès, et si on condamnera le Conseil à être fouetté avec des lanières tirées du cul des citoyens.

Il n’y a pas longtemps que messieurs du Conseil me présentèrent leur terrier, par lequel ils me demandent un hommage-lige pour un pré. Je leur ferai certainement manger tout le foin du pré avant de leur faire hommage-lige. Ces gens-là me paraissent avoir plus de perruques que de cervelle.

Avant que vous partiez pour Hornoy, mon cher monsieur, permettez que je vous fasse souvenir du factum de M. de Lally, que vous avez eu la bonté de me promettre. Je suis bien curieux de lire ce procès ; je connais beaucoup l’accusé, et je m’intéresse à tout ce qui se passe dans l’Inde, à cause des brames mes bons amis, qui sont les prêtres de la plus ancienne religion qui soit au monde, mais non pas de la plus raisonnable. Si je pouvais, par votre crédit, avoir le mémoire de Lally et celui des Sirven, vous feriez ma consolation.

Comme je suis extrêmement curieux, je voudrais bien aussi savoir quelque chose de M. de La Chalotais. Vous me paraissez toujours bien informé. J’ai recours à vous dans les derniers jours où vous serez à Paris. J'attends avec un peu d'impatience le mémoire sur les Sirven ; je suis plus languedochien 3 que jamais ; mais mon affection ne va pas jusqu’au parlement de Toulouse. Il se forme bien des philosophes dans vos provinces méridionales ; il y en a moins pourtant que de pénitents blancs, bleus, et gris. Le nombre des sots et des fous est toujours le plus grand.

Notre Ferney est devenu charmant tout d’un coup. Tous les alentours se sont embellis ; nous avons, comme dans toutes les églogues, des fleurs, de la verdure et de l’ombrage ; le château est devenu un bâtiment régulier de cent douze pieds de face ; nous avons acquis des bois, nous nageons dans l’utile et dans l’agréable ; il ne manque à cette terre que d’être en Picardie.

Allez donc à Hornoy, messieurs ; jouissez en paix d’une heureuse tranquillité, buvez quelquefois à ma santé, et puissé-je vous embrasser tous avant de mourir . »

1 L'édition de Kehl , suivie des autres éditions, fond les premier et avant dernier paragraphes ainsi que le passage Vous me paraissez …. à Paris du cinquième en une version abrégée , remaniée et datée du 2 mai 1766.

2 Un homme de la cour .(Beuchot)

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24/07/2021 | Lien permanent

Ce que je demande, madame, et qui ne tire à aucune conséquence est du ressort du ministre des Affaires étrangères

... Allez Fafa, du boulot (facile) pour toi .

J'en profite avant le remaniement possible/probable/espéré du gouvernement français qui bat de l'aile et de ce fait tourne en rond . Tu ne touches, apparemment, pas à notre portefeuille ce qui te vaux une belle cote de popularité, profites-en bien (mais je sais au fond que tu n'as pas besoin d'encouragement pour jouir de ta situation dans les grandes largeurs, le luxe, tu connais bien !)

 

fafa fabius.png

 

 

 

«Marie-Louise Denis et Voltaire

à Jeanne-Antoinette Poisson le Normant d'Etioles, marquise de Pompadour

Madame, vos anciennes bontés pour moi me sont toujours présentes . Le respect que vos occupations m'inspirent m'a privé souvent de l'honneur de vous renouveler les sentiments que la distance et le temps ne peuvent effacer . Daignez, madame, vous rappeler deux solitaires qui du milieu de leurs montagnes vous admirent et vous offrent des vœux .

Je vous supplie de vouloir bien protéger la requête que j'ai l'honneur de vous présenter . C'est la première grâce que j'aie jamais oser vous demander pour moi . Elle me sera précieuse puisque je la tiendrai de vous .

Mon oncle dont chaque jour je reçois de nouvelles preuves d'amitié m'achète une terre dans le pays de Gex qui relève de Mgr le comte de La Marche . Je supplie le roi de me conserver les privilèges dont cette terre a toujours joui . Ce que je demande, madame, et qui ne tire à aucune conséquence est du ressort du ministre des Affaires étrangères parce que la terre est en pays de frontières . Si vous daignez, madame, donner ma requête à M. le duc de Choiseul appuyée d'un mot de protection, la terre et nos cœurs vous devront leur bonheur .

Je suis avec un profond respect

madame

votre très humble et très obéissante servante

Denis

Permettez , madame, qu'un vieux Suisse, un vieil habitant des Alpes et du mont Jura vous renouvelle son respect et sa reconnaissance . Le plaisir de m’entretenir de vos anciennes bontés est la consolation de ma vieillesse, et je me flatte pour mon bonheur que vous serez toujours aussi heureuse que vous méritez de l'être . Agréez, madame, le respect et l'attachement du Suisse

V.

Aux Délices route de Genève 11 février 1759 »

 

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08/03/2014 | Lien permanent

Il n'y a pas apparence qu'il ne fasse payer beaucoup d'ordonnances

... Nous voilà prévenus, depuis 1759, tout ministre des finances n'apporte rien de neuf, si ce ne sont de nouvelles taxes . Sous le ciel fiscal, il faut bien nourrir ceux qui ont la prétention de mener l'Etat, non seulement les nourrir, mais trop souvent les enrichir .

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« A François de Chennevières

Des Délices du [11 mars 1759 ?]

Mon antique bouche prend la liberté de baiser le bras que le roi de Pologne a orné d'un bracelet 1 et je crois que le contenu est plus précieux que le contenant . Je vous remercie de toutes vos nouvelles . M. Silhouette a très bien traduit Pope 2 et Warburton 3 . Il peut être contrôleur général tant qu'il voudra . Il n'y a pas apparence qu'il ne fasse payer beaucoup d'ordonnances . Je ne connais pas de Boston aux Grandes Indes, mais bien Boston dans la nouvelle Angleterre en Amérique . Souvenez-vous mon ami des marmottes des Alpes . »

1 La copie du manuscrit porte la mention : « Le roi de Pologne avait donné un bracelet à Mme de Chennevières. »

3 Dissertations sur l'union de la religion, de la morale et de la politique, tirées de Warburton par [Étienne] de Silhouette ; 1742 .Voir ; http://books.google.fr/books?id=6rmECWc_cpsC&printsec=frontcover&hl=fr&source=gbs_ge_summary_r&cad=0#v=onepage&q&f=false

 

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21/04/2014 | Lien permanent

L’Espagne ne convient ni à un gourmand ni à un huguenot

... Ollé !

Hélas !

Je ne parle que par ouï-dire voltairien, autant dire que depuis le XVIIIè siècle rien n'a changé en Espagne . Ou alors ça se saurait !

Ou alors , triste vérité, je ne connais rien à cette nation qui sait si bien ouvrir ses abattoirs à ciel ouvert au public qu'on ne risque pas de lui refiler du cheval  pour du boeuf/toro , le tueur, lui, n'ayant droit dans le meilleur des cas qu'à la portion in-congrue de deux oreilles et la queue . Amis du folklore et de la gastronomie, bonjour .

D'autre part, comment se fier à une nation qui fut la rampe de lancement de notre DJ doré sur tanche David Guetta , sympathique (?)  dispensateur d'une musique d'accompagnement style "buvez-éliminez" pour fêtards alcoolisés ; à partir de 100 décibels et de 2g d'alcool par litre de sang, n'importe quel zim-boum-boumm te décolle la pulpe et te décolle de ton siège en compagnie de centaines de gogos qui ont comme toi payé le prix fort pour pouvoir dire "j'y étais ! c'était génial " (traduire :" pauvre tache, tu n'y étais pas ! JE suis génial !" ) .

 

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« A Gabriel Cramer

magnifique seigneur des deux cents

en Espagne ou en Portugal

12 mars [1758]

Je vous fais mon compliment sur votre nouvelle dignité que vous partagez avec cent-quatre-vingt- dix-neuf braves citoyens 1 . Mon cher voyageur revenez le plus tôt que vous pourrez dans un pays où il y a des broches . L’Espagne ne convient ni à un gourmand ni à un huguenot . Luc 2 ajoute de terribles chapitres à notre histoire . On pourra dans quelques mois commencer tout doucement et nous finirons à la paix . Car il faudra bien que la paix se fasse quand on sera las de s'égorger .

Nous avons eu à Lausanne madame votre femme un mois et nous aurions bien voulu y tenir aussi son mari . Mme Denis vous fait mille compliments .

V. »

1 Gabriel Cramer a été élu membre du conseil des Deux Cents à Genève , le 9 mars 1758 . Voir page 26 : http://books.google.fr/books?id=bp0DOrSvtd8C&printsec=frontcover&hl=fr&source=gbs_ge_summary_r&cad=0#v=onepage&q&f=false

2 Surnom de Frédéric II attribué par moquerie par V* .

 

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11/07/2013 | Lien permanent

quand on vendait l'ode à Lausanne pour un cruche tout le monde disait qu'elle était de vous

 ... De même que lorsqu'on vendait du pétrole irakien , on disait qu'il était à vous, cher, très très cher Charles Pasqua . Ne me remerciez pas, il n'y a pas de quoi . Vous voila blanchi dans une sombre affaire d'or noir, et vous auriez pu être noirci dans une affaire de blanchiment d'argent, ce qui auarit été très en accord avec vous , paradoxale grande gueule que je déteste !

Heureusement un autre Pasqua, Philippe, est doué d'un talent que je préfère

 philippe-pasqua_peinture.png

http://www.ozartsetc.com/2011/12/17/philippe-pasqua-galerie-laurent-strouk/

 

 

 

« A Jacob Vernes

ministre

chez monsieur son père

Genève

[9 mars 1758]

Je ne sais comment cela s'est fait mon cher monsieur mais quand on vendait l'ode à Lausanne pour un cruche 1 tout le monde disait qu'elle était de vous et tout le monde avait cette ode hors moi qui n'ai jamais montré à personne le manuscrit que vous m'avez envoyé et qui n'en ai jamais parlé . On l'a imprimée sous mon nom à Ratisbonne 2, le fiscal de l'empire n'en a pas été édifié . Il pourrait bien instrumenter contre moi ainsi que contre le roi de Prusse . Il est très permis de louer un grand prince après tout le bien qu'il a fait mais il ne l'est pas trop d'attaquer la Russie, l'Autriche et la France à moins qu'on n'ait une armée . Je suis très affligé de cette affaire . Elle ne fera aucun bien au roi de Prusse et peut faire beaucoup de mal . Si vous ne vouliez pas qu'on sût que l'ode était de vous pourquoi la faire imprimer ? enfin la chose est faite . Je ne vous en aime pas moins et j'ai grande envie de vous revoir . Nous jouons aujourd'hui jeudi et samedi . Bonsoir .

V. »

1 Pour un kreuzer .

2 Aucune trace de cette édition n'a été trouvée .

 

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08/07/2013 | Lien permanent

j'ai été mordu par mon singe

 ... Et désormais c'est moi qui fait la grimace !

Sauf quand je suis mordu de Voltaire et de Mam'zelle Wagnière .

 

médaille volti domard.jpg


 

 

 

« A Madame de KLINGLIN, comtesse de LUTZELBOURG.

Aux Délices, 25 octobre [1756].

J'ai toujours mon rhumatisme, madame, et, de plus, j'ai été mordu par mon singe 1 le jour de la nouvelle, vraie ou fausse, de la défaite de votre armée. Je suis au lit comme un des blessés.
Pardonnez-moi de ne vous pas écrire de ma main. Je me porterai certainement mieux quand vous m'apprendrez que vos amis les serviteurs de Marie 2 ont fait un petit tour vers Berlin. Nous nous flattons au moins que le roi de Pologne est hors de danger et hors de chez lui. Il est bien triste que ce qui pût lui arriver de mieux fût de sortir de ses États. Il y a des gens qui prétendent qu'il va en Pologne armer la Pospolite 3 en sa faveur; mais la Pospolite fait rarement des efforts pour ses souverains, et leur fournit aussi peu de troupes que d'argent. Si vous avez quelques nouvelles, madame, daignez en faire part aux solitaires des Délices. Vous savez que les bords du Rhin sont plus près du théâtre des événements que les paisibles bords de notre lac, nous ne sommes encore bien informés d'aucun détail. Cela est triste pour ceux qui s'intéressent à Marie, et assurément, personne ne lui est plus attaché que moi depuis trois ans 4. Mais je vous le suis bien davantage, madame, et depuis plus longtemps. Mille tendres respects aux deux dignes amies 5. »

1 Singe que V* avait nommé Luc, -surnom donné à Frédéric II,- et dont je vous laisse trouver l'anagramme peu flatteuse .

2 Marie-Thérèse d'Autriche . Voir lettre du même jour à Jean-Robert Tronchin : http://voltaireathome.hautetfort.com/

3 Réunion générale de la noblesse polonaise pour aller à la guerre; mais son service n'était pas obligatoire plus de six semaines, ni à plus de quatre lieues hors des frontières. (Beuchot.)

4 C'est-à-dire depuis le mois de juin 1753, époque où Voltaire, opprimé à Francfort, n'avait pas inutilement imploré la protection de la cour de Vienne. (CL.)

5 Mme de Klinglin et Mme de Brumath .

 

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27/08/2012 | Lien permanent

On vient chez moi, on se promène, on boit, on lit, on est en liberté, et moi aussi

... on écoute de la musique :  http://www.youtube.com/watch?v=cL5NI7fxdRA&feature=related

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Comment on lit.jpg

Libre ...

chat libre.JPG

 

 

« A M. DUPONT 1

Avocat à Colmar

Aux Délices, près de Genève, 6 juin [1755]

Mon cher ami, est-il bien vrai que vous pourrez venir, pendant vos vacances, dans ce pays de la liberté, où vous trouverez plus de philosophes que dans le vôtre? Vous y verrez du moins deux solitaires qui vous aiment de tout leur cœur. Soit que nous vous recevions dans la cabane de Monrion, soit que nous jouissions de votre charmant commerce dans notre habitation des Délices, vous contribuerez également à notre bonheur ; on s'accoutume bien vite à une belle vue, à une galerie, à des jardins. Ce sont des plaisirs muets qui deviennent bientôt insipides. Il n'y a que la société d'un ami, et d'un ami philosophe, qui donne des plaisirs toujours nouveaux. Je mène à peu près la même vie aux Délices qu'à Colmar. Point de visites, point de devoirs, nulle gêne, de quelque espèce qu'elle puisse être. On vient chez moi, on se promène, on boit, on lit, on est en liberté, et moi aussi, on s'est accoutumé tout d'un coup à la vie que je mène. Plût à Dieu que vous pussiez la partager quelque temps, et que madame votre femme pût vous accompagner! Vos enfants, votre fortune, vous fixent à Colmar, et nous en sommes bien fâchés.
V. et D.2 »

2 Voltaire et Mme Denis Marie-Louise, sa nièce et compagne .

 

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01/02/2012 | Lien permanent

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