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Rechercher : Tâchez de vous procurer cet écrit; il n'est pas orthodoxe, mais il est très bien raisonné

pour perfectionner votre troupe, vous pourriez prendre, au lieu des chapons d’Italie, que vous n’aimez point, quelques-u

... C'est un conseil d'ami au pape François, ex-jésuite (si tant est qu'on puisse sortir de cette caste, jésuite un jour, jésuite toujours) .

 

 

« A Frédéric II, margrave de Hesse-Cassel

A Ferney , le 7 avril 1764

Monseigneur,

Si je suivais les mouvements de mon cœur, j’importunerais plus souvent de mes lettres Votre Altesse Sérénissime ; mais que peut un pauvre solitaire, malade, vieux et mourant, inutile au monde et à lui-même ? Votre Altesse Sérénissime me parle de tragédies ; donnez-moi de la jeunesse et de la santé, et je vous promets alors deux tragédies par an ; je viendrai moi-même les jouer à Cassel, car j’étais autrefois un assez bon acteur. Rajeunissez aussi mademoiselle Gaussin, qui n’a rien à faire, et qui sera fort aise de recevoir de vous cette petite faveur. Nous nous mettrons tous les deux à la tête de votre troupe, et nous tâcherons de vous amuser ; mais j’ai bien peur d’aller bientôt faire des tragédies dans l’autre monde ; pour peu que Belzébuth aime le théâtre, je serai son homme. Les dévots disent en effet que le théâtre est une œuvre du démon : si cela est, le démon est fort aimable, car de tous les plaisirs de l’âme, je tiens que le premier est une tragédie bien jouée.

J’envie le sort d’un Genevois 1 qui va faire sa cour à Votre Altesse Sérénissime. Il est bien heureux, mais il est digne de l’être ; c’est un homme plein d’esprit et de sagesse. La liberté genevoise est une belle chose, mais l’honneur de vous approcher vaut encore mieux.

Je songe, monseigneur, que, pour perfectionner votre troupe, vous pourriez prendre, au lieu des chapons d’Italie, que vous n’aimez point, quelques-uns de nos jésuites réformés ; ils passaient pour être les meilleurs comédiens du monde ; je crois qu’on les aurait actuellement à fort bon marché.

Pardonnez à un vieillard presque aveugle de ne vous pas écrire de sa main.

Je suis, etc.

Voltaire. »

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08/05/2019 | Lien permanent

Vous serez assurément le seul qui aurez dit la vérité

... M. Nicolas Hulot .

Ce serait bien que vous ne soyez pas le seul et qu'on en tire les conséquences comme vous le demandez aux parlementaires , qui, pour beaucoup, sont incapables de juger les conséquences réelles du texte  du CETA qu'ils doivent ratifier . Et si jamais ils approuvent les clauses proposées qui entrainent des risques sérieux sur la santé avec des normes canadiennes laxistes et dangereuses , au nom de la très sainte précaution, ils seront encore capables d'ergoter sur la taille des préservatifs et des serviettes périodiques et le nombre d'oeufs durs que peut consommer par semaine un enfant à la cantine . 400 000 normes rien qu'en France : un cauchemar psychédélique est une bluette à côté .

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https://www.francetvinfo.fr/economie/emploi/metiers/agric...

 

 

« A Paul-Claude Moultou

à Genève

[vers juin 1764] 1

Je pourrais bien, mon cher philosophe, dans les moments où ma mauvaise santé me donne quelque relâche, m’amuser un peu de l'histoire ancienne, c'est-à-dire des fables . Je n’ai ni Strabon, ni Hyde De vetere persarum religione 2. Si vous pouviez me prêter ces deux livres, ou les demander à la bibliothèque, je vous serais bien obligé . Songez combien Dieu vous bénira d’avoir le courage de lever le voile qui cache les trois premiers siècles de votre ère vulgaire . Vous serez assurément le seul qui aurez dit la vérité . »

1 La date est proposée d'après la lettre du 15 septembre 1764 au même , où V* annonce qu'il n'a pas encore renvoyé l'ouvrage de Hyde cité ici : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2010/09/15/c-est-la-honte-de-la-nature-humaine-que-des-gens-qui-se-sont.html

2 Historia religionis veterum Persarum eorumque magorum, 1700, de Thomas Hyde ; V* avait ou eut plus tard dans sa bibliothèque la seconde édition Veterum Persarum et Parthorum et Medorum religionis historia, 1760 . Voir : https://data.bnf.fr/fr/13009923/thomas_hyde/

et : https://fr.wikipedia.org/wiki/Thomas_Hyde

et : https://books.google.fr/books?id=sr1bAAAAQAAJ&printsec=frontcover&hl=fr&source=gbs_ge_summary_r&cad=0#v=onepage&q&f=false

et : https://books.google.fr/books?id=qp5BAAAAcAAJ&printsec=frontcover&hl=fr&source=gbs_ge_summary_r&cad=0#v=onepage&q&f=false

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22/07/2019 | Lien permanent

quoique la religieuse avoue que mademoiselle Calas sera damnée dans l’autre monde, elle avoue qu’elle et toute sa famill

... C'est bien ainsi que tous les religieux de toutes espèces devraient penser et agir, laisser le soin à un dieu hypothétique de faire ses jugements, et, de leur côté accorder un peu de soin aux humains qui nous entourent .

 En ce jour, Jean d'Ormesson a cessé de se poser la question de l'existence de Dieu et de la vie éternelle ; pour Dieu , je n'y crois pas / plus , pour la vie éternelle je crois que son oeuvre [celle de Jean d'O, bien sûr !] l'assurera .

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« A Charles-Augustin Ferriol, comte d'Argental

et à

Jeanne-Grâce Bosc du Bouchet, comtesse d'Argental

A Ferney 20 janvier 1763

J’envoie à mes anges la copie d’une lettre d’une grave et honnête religieuse de Toulouse 1. Cette lettre me paraît bien favorable pour nos pauvres Calas ; et quoique la religieuse avoue que mademoiselle Calas sera damnée dans l’autre monde, elle avoue qu’elle et toute sa famille méritent beaucoup de protection dans celui-ci.

Il y a longtemps que mes anges ne m’ont parlé de cette importante affaire ; j’ose espérer que la révision sera incessamment accordée. Si mes anges veulent avoir la bonté de m’envoyer les chansons du roi David, traduites par ce Laugeois, ci-devant directeur des fermes 2, je lirai avec componction les psaumes pénitentiaux, attendu que je suis malade.

Je ne sais point de nouvelles du tripot ; j’ignore s’il y a des tragédies, des comédies nouvelles : mes anges m’abandonnent. Peut-être aurai-je demain la consolation de recevoir une de leurs lettres. En attendant, je baise le bout de leurs ailes avec toute l’humilité possible, et j’ai toujours pour eux le culte de dulie 3. Savez-vous ce que c’est que le culte de dulie, mes anges ? »

1 Anne Julie Fraisse ; religieuse de la Visitation de Ste Marie de Toulouse  : Lettre écrite à un des principaux magistrats du Conseil d'Etat, le 24 décembre 1762 .Voir : https://books.google.fr/books?id=0nnxGEXYcR0C&pg=PA377&lpg=PA377&dq=Anne+Julie+Fraisse&source=bl&ots=KQNNznL26Q&sig=8EbirEU2sq9fWM6u-yd4kHU_gKk&hl=fr&sa=X&ved=0ahUKEwjtgtqR-fLXAhVHZVAKHU_8AQ4Q6AEITDAI#v=onepage&q=Anne%20Julie%20Fraisse&f=false

2 Traduction nouvelle des Pseaumes de David, faite sur l’hébreu & justifiée par le génie de la langue par Joseph-Michel Laugeois de Chastellier .

3 En termes de théologie, le culte de dulie peut être rendu aux anges et aux saints, le culte de lâtrie à Dieu seul .

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05/12/2017 | Lien permanent

les ministres n'aiment point que leurs démarches soient pressenties .

... Jean-Jacques Urvoas et Thierry Solère  sont bien la preuve, comme le dit ci-avant Voltaire,  qu'ils auraient  aimé que leurs manoeuvres répréhensibles soient passées à la trappe , le ministre se rendant complice d'un député fraudeur fiscal !

 http://www.liberation.fr/france/2017/12/13/l-ex-garde-des...

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L'opportunisme est une seconde nature chez certains politicards malhonnêtes .

 

 

« A Philippe Debrus

23 janvier 1763

Je vous remercie, monsieur, de la communication de la lettre de Mme Calas, du 18 janvier . J'en suis très content, mais je suis bien indigné que ce frère Bourges, et ce curé de Saint-Étienne 1 ne répondent pas à un avocat au Conseil . Dieu veuille que ce Bourges ne soit pas un fripon, et que ce curé ne soit pas un lâche !

Je tremble pour la santé de M. Gilbert de Voisin 2, il est vieux et infirme . Pour M. de Crosne, son mariage 3 ne fera que rendre son cœur plus tendre envers une mère et deux filles, dont le sort est entre ses mains . C'est proprement du rapporteur que tout dépend .

Je ne me console point que mon neveu qui est son ami et son allié soit à son abbaye, mais je peux vous répondre qu'il l'a laissé aussi bien disposé que nous pouvons le désirer .

Je vous prie de ne donner communication du petit mot touchant M . le duc de Praslin 4, qu'à des personnes très discrètes, les ministres n'aiment point que leurs démarches soient pressenties .

Je vous embrasse de tout mon cœur, vous et vos amis . »

1 St Etienne est l'église cathédrale de Toulouse et donc son « curé » est l'archevêque de Toulouse .

2 Il était membre du conseil du roi depuis 1740 . Voir : http://data.bnf.fr/15559852/pierre_gilbert_de_voisins/

3 Anne-Adélaïde , fille de La Michodière, le correspondant de V* était sur le point de devenir l'épouse de Louis Thiroux de Crosne ; le mariage a lieu le 24 janvier 1763 . Voir : https://fr.wikipedia.org/wiki/Louis_Thiroux_de_Crosne

et : https://fr.wikipedia.org/wiki/Jean-Baptiste-Fran%C3%A7ois_Delamichodi%C3%A8re

 

 

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14/12/2017 | Lien permanent

C’est à de vieux laboureurs comme moi qu’il faudrait des enfants ; un ambassadeur n’en a pas tant besoin . Ne pouvant en

... Emmanuel Macron en dira-t-il de même sur ses vieux jours ?

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 https://www.youtube.com/watch?v=9nWs_5988DQ

 

 

« A Bernard-Louis Chauvelin

A Ferney , 3è novembre 1763

J’avais donc bien deviné, et vos deux Excellences doivent être fort contentes. Je me réjouis d’un bonheur que je ne connais qu’en idée 1. C’est à de vieux laboureurs comme moi qu’il faudrait des enfants ; un ambassadeur n’en a pas tant besoin. Ne pouvant en avoir par moi-même, j’en fais faire par d’autres ; Mlle Corneille, que j’ai mariée, va me rendre ce petit service, et me fera grand-père dans quelques mois.

Je voudrais bien, monsieur, avoir quelque chose de prêt pour amuser madame l’ambassadrice, lorsqu’elle sera quitte de toutes les suites de couche, et surtout de visites, de compliments. Je ne vous ai envoyé que  de l’histoire. Un Anglais, qui doit passer par Turin, vous aura sans doute remis un petit paquet . On fit partir il y a six semaines, par les muletiers, quelques volumes ; mais comme vous ne m’en avez jamais accusé la réception, je commence à douter que les muletiers aient été fidèles. On dit même qu’il y a dans Turin des gens plus infidèles que les muletiers qui saisissent tous les livres, sans respecter l’adresse . Mais je suis bien éloigné de croire qu’on ose ainsi violer le droit des gens. A tout hasard, ma ressource est dans les Anglais. Il y en a un qui part dans quinze jours, et qui vous apportera encore de la prose.

Toujours de la prose ! me direz-vous . Oui sans doute, car nous ne sommes pas en 1764. Et pourquoi attendre l’année 1764 ? C’est que les vers ne se font pas si aisément qu’on pense ; c’est qu’il faut du temps pour les corriger ; c’est qu’on pense ; c’est qu’il faut du temps pour les corriger ; c’est qu’on ambitionne extrêmement de vous plaire, et que, pour y réussir, on lime autant qu’on le peut son ouvrage. Pardonnez la lenteur aux vieillards, c’est leur apanage. Ne croyez point qu’on fasse des vers comme vous faites des enfants. Vous avez choisi pour vos ouvrages le plus beau sujet du monde. Il n’en est pas de même de moi ; je lutte contre les difficultés ; j’ai plus tôt planté mille arbres que je n’ai fait mille vers. Voilà mon papier fini, mes yeux refusent le service.

Mille tendres respects. »

 

 

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24/10/2018 | Lien permanent

Tout est cabale à la cour, tout est quelquefois passion dans de grandes compagnies qui ne devraient point avoir de passi

... Les petites histoires de la grande histoire en passent par là, inexorablement alimentées par l'orgueil et l'envie .

 

 

« A Etienne-Noël Damilaville

A Genève 22è mai 1765

Mon cher et vertueux ami, je vous ai envoyé le portrait du petit Calas peint à l’huile . Sa mère aidera à rectifier les traits . Ils sont mieux peints dans le cœur de cette digne mère que par le pinceau de M. Hubert 1. On fait actuellement un recueil de toutes les pièces de cette triste aventure, dont la fin fera tant d’honneur aux maîtres des requêtes, à la nation, et surtout au roi, qui a si bien réparé la malheureuse injustice de  Toulouse. S’il était mieux instruit, je suis bien sûr que la bonté de son cœur réparerait sur la fin de ma vie  toutes les injustices que j’ai essuyées. Vous savez qu’on m’impute tous les jours des ouvrages auxquels je n’ai pas eu la moindre part. Ce ne devait pas être la récompense d’avoir fait la Henriade, le Siècle de Louis XIV, et quelques autres ouvrages qui n’ont déplu ni au roi ni à la nation ; mais c’est le sort attaché à la profession d’hommes de lettres. Peut-être est-il dur, à l’âge de soixante-douze ans, d’être continuellement en butte à la calomnie ; mais j’ai appris, dans la saine philosophie que nous cultivons tous deux, qu’il faut savoir se résigner. Tout ce que je souhaite, c’est que le roi et le ministère puissent un jour savoir que les gens de lettres sont les meilleurs citoyens et les meilleurs sujets. Tout est cabale à la cour, tout est quelquefois passion dans de grandes compagnies qui ne devraient point avoir de passions . Il n’y a que les vrais gens de lettres qui n’aient point d’intrigues, et qui aiment sincèrement l’ordre et la paix.

Adieu, mon digne ami ; je suis bien malade, et, en vérité, on ne devrait pas troubler mes derniers jours. Votre amitié vertueuse fait toute ma consolation. 

Voltaire.»

 

 

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17/09/2020 | Lien permanent

Je ne sais si vous m'avez rendu encore meilleur Français que je n'étais

... A la réflexion : si,  mon cher Voltaire . Et je pense que je ne suis pas le seul .

 

Mis en ligne le 16/11/2020 pour le 15/8/2015

 

 

« A César-Gabriel de Choiseul, comte de Choiseul

A Ferney , par Genève

15 août 1760

Pangloss avait assurément grand tort avec son Tout est bien . Votre Excellence doit penser au moins comme Martin après notre désastre, et il faut avoir la patience de Socrate pour voir de sang froid tout ce qui arrive . Cette fausse aventure n'ôtera rien à la considération personnelle que vous avez dans la cour où vous êtes, mais elle vous sera aussi sensible qu'elle est cruelle . Je ne sais si vous m'avez rendu encore meilleur Français que je n'étais, et si vos bontés et celles de M. le duc de Choiseul ont échauffé mon patriotisme au milieu des Alpes, mais la défaite de notre armée me pénètre de douleur . Si les Russes sont battus par le roi de Prusse, je fais jeter dans le feu toute l'Histoire de Pierre le Grand .

Vous voici dans un moment de crise bien violent ; peut-être a-t-on donné une bataille vers l'Oder . Si le roi de Prusse la gagne, je connais des gens qui diront :

Dieux, qui le connaissez,

Est-ce donc sa vertu que vous récompensez ?1

Et s'il la perd, j'assure Votre Excellence qu'une certaine nièce, très sensible à l'honneur de votre souvenir, se consolera, et moi peut-être aussi . Je vous soupçonne fort de savoir certaines choses très étranges et uniques dans leur espèce qui seront de bonnes anecdotes pour la postérité . Pourquoi suis-je vieux, malingre et suisse ? Il me semble que j'irais passer huit jours dans un faubourg de Vienne pour vous faire ma cour . J'espère au moins avoir l'honneur de vous envoyer un des premiers exemplaires de l'Histoire de Pierre le Grand pour vous délasser pendant quelques heures de vos importantes et épineuses occupations . J'ai bien peur qu'elles ne prennent sur votre santé . On m'a parlé d'un mal au pied, d'un érésypèle .

Ah ! Monsieur, les affaires du monde entier, les honneurs, ne valent pas la santé . Conservez la vôtre pour jouir de tout le reste . Je fais mille vœux pour votre bonheur du fond de ma douce retraite, et je vis pénétré de la plus respectueuse et de la plus tendre reconnaissance pour toutes vos bontés .

La Marmotte des Alpes

V. »

 

1D'après Racine , Phèdre, II, sc. 6 .

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15/08/2015 | Lien permanent

Il est important qu'on rabote la bosse de Polichinelle

... Punch, buffoon, king of open secret : Boris Johnson, docteur es "faisons peur pour faire avaler des contraintes pénibles", clame : "cette nouvelle variante du virus se transmet « bien plus facilement »"! Ah ! qu'elle découverte que celle d'un variant viral, sachant que les Chinois en ont dénombré des milliers et qu'il n'y a rien de plus banal que des mutations chez les virus . Ce Boris ne mute pas, il est toujours aussi faux jeton, les accords [sic] pour le Brexit le prouvent .

Qu'est-ce qu'une transmission plus facile pour un virus : la 5G Covid-19 ? avec le soutien de hackers pour traverser les masques ? Me trompè-je ?

NJ cartoon 16.12.20

https://www.theguardian.com/commentisfree/picture/2020/no...

 

 

 

« A Gabriel Cramer

[24 août 1765]1

Je prie monsieur Caro de me faire envoyer l'épreuve de la Claironade . Je le prie de vouloir bien faire corriger ce vers :

Et pour un sot Itis très sottement éprise ;

et de mettre :

Pour le galant Itis si galamment éprise .

Je lui recommande la lettre de M. le marquis d'Argence 2 et le petit billet joint à cette lettre 3. J'espère que ma mauvaise santé et ma fluxion sur les yeux ne m'empêcheront pas de venir ce soir un moment à Tournay . »

1 Datée du 24 août car le 16 V* parle aux d'Argental d'exemplaires sortant « tout mouillés de la presse »

2 Voir cette lettre du 20 août 1765 en note de la lettre du 24 août 1765 à d'Argence : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2020/12/15/vous-avez-tire-de-l-or-de-son-fumier-en-confondant-ses-ca-6284451.html

3 La lettre du 24 août 1765 à d'Argence .

 

 

« A Gabriel Cramer

[25 août 1765 ?]

Monsieur Caro est supplié d'envoyer l'épreuve de Polichinelle 1, et celle de la lettre de M. le marquis d'Argence si elle est faite . On lui sera très obligé . Il est important qu'on rabote la bosse de Polichinelle 2, et monsieur Caro me fera grand plaisir de faire tirer une douzaine d'exemplaires de la lettre de M. d'Argence, et de me renvoyer l'original si ses presses sont trop occupées .

Je le prie aussi de vouloir bien m'envoyer le compte de ce qu'il lui en a coûté pour les Scheurler qu'il m'a fait l’amabilité de faire venir pour moi . Mille tendres compliments . »

1 Sans doute le Pot pourri .

2 S'agit-il de supprimer le chapitre relatif à Rousseau, restitué dans l'édition Miger (de 1918 ) ?

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21/12/2020 | Lien permanent

Plus je me flatte monsieur d'être une de vos plus anciennes connaissances, moins j'espère le bonheur de vous revoir

... Ce qui fait deux personnes fragiles, ou dites "à risque", qui de toute façon ne peuvent plus se voir avant la saint Glinglin, confinement Covid 19 oblige .

 

Mis en ligne le 13/11/2020 pour le 29/7/2015

 

 

« A Charles-Guillaume Le Normant d'Etioles

Au château de Tournay pays de Gex

par Genève 28 juillet 1760

Mme de Winterfeld 1, monsieur, m'apprend avec quelle bonté vous voulez bien vous souvenir de moi . J'en suis pénétré jusqu'au fond du cœur . Vous savez combien j'ai toujours été attaché à toute votre famille, et surtout à M. de Tournehem 2. Plus je me flatte monsieur d'être une de vos plus anciennes connaissances, moins j'espère le bonheur de vous revoir . Mon âge avancé et le parti de la retraite que j'ai pris depuis longtemps m'interdisent la consolation de me rapprocher de vous . C'en est une pour moi bien grande et bien sensible, de savoir que vous daignez vous intéresser à moi, et je goûte un plaisir infini à vous en remercier . Mme de Winterfeld m'assure que vous permettrez que je vous adresse un paquet pour elle et un autre pour M. Thieriot 3 . Je ne prendrais pas cette liberté si je n'y étais autorisé par la lettre de Mme de Winterfeld , par l'amitié qu'elle m'a conservée et par celle qu'elle a pour vous .

Mes terres qui sont situées sur la frontière m'ont valu quelquefois un peu de correspondance avec messieurs vos confrères . Je n'ai éprouvé de leur part que des procédés nobles et de bons offices dont je suis extrêmement reconnaissant . Quand je me trouverais dans votre département, je n’aurais pas été traité avec des attentions plus polies .

Comptez, monsieur, que je vous conserve les mêmes sentiments que j'avais pour monsieur votre oncle, et que j'ai l'honneur d'être avec la sensibilité la plus vive et un dévouement entier

monsieur

votre très humble et très obéissant serviteur

Voltaire

gentilhomme ordinaire du roi . »

1 Mme de Winterfeld est l'ancienne Olympe du Noyer  (Pimpette ); elle était apparentée avec Le Normant d'Etioles, mari de Mme de Pompadour (voir lettre du 5 février 1754 à Mme Denis : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2011/02/05/j... )

2 Charles-François-Paul Le Normant d'Etioles, seigneur de Tournehem, oncle du destinataire de cette lettre .

3 Le Normant d'Etioles s'était vu attribuer une haute fonction dans l'administration des postes ; la lettre à Thieriot est celle du même jour : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2020/11/13/c-est-dommage-a-la-verite-de-passer-une-partie-de-sa-vie-a-d-6276868.html

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29/07/2015 | Lien permanent

Je mets ma tête dans un sac et j'attends les évènements

... C'est du Trump tout craché !

Là, je vais vous dévoiler un avenir inattendu : Donald Trump, président US non réélu, vit actuellement la tête dans son sac de golf et boude comme un imbécile , ne reconnaissant pas la victoire de son adversaire Joseph Robinette Biden et de la future vice-présidente Kamala Harris . Les USA ont eu le président qu'ils méritaient, le pays où l'hypocrisie est reine a été logiquement menée par le roi des menteurs . The end !

 

Mis en ligne le 13/11/2020 pour le 2/8/2015

 

 

« A Charlotte-Sophie von Altenburg, comtesse Bentinck

2 août 1760

Votre zèle vous inspire trop de crainte, madame. Pour moi j'espère beaucoup . On a brûlé moins de monde qu'on ne vous l'a dit . Dieu d'ailleurs ne protège point les gens qui brûlent, fût-ce les inquisiteurs . Il est vrai que tout ce qu'on voit est bien étrange, et qu'il est assez difficile de prévoir comment on finira . Je mets ma tête dans un sac et j'attends les évènements .

Je ne suis pas si indifférent sur vos affaires, madame . Rattraperez-vous vos terres de Kniphausen ? Il est juste qu'on rentre dans le bien de ses pères . Votre avocat M. du Triangle 1 ne souffrira jamais l'injustice qu'on fait aux dames . Je n'ai pour vous que le mérite de faire des vœux, mérite bien faible, et trop inutile . Il me semble que je mourrais content si j'avais pu contribuer au gain de votre procès . Je vous supplie madame de daigner me mander où vous en êtes .

À l'égard des affaires publiques, nous sommes très régulièrement informés des évènements principaux, mais il y a toujours des détails qui nous échappent . Voici un moment de crise, daignez continuer à satisfaire ma curiosité . Dites-moi par exemple pourquoi les Russes ne sont pas encore signalés . Dites-moi si l'on croit que le roi de Prusse ait effectivement plus de cent vingt mille hommes dans ses différents corps d'armée . Dites-moi tout ce que vous savez . Songez que vous écrivez à un solitaire qui ne peut, et qui assurément ne veut pas faire un mauvais usage de vos bontés . Vous connaissez tous mes sentiments, et surtout celui du respect et du sincère attachement que je vous ai voué .

V. »

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02/08/2015 | Lien permanent

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