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12/09/2010

C'est parce qu'on est frivole, que la plupart des gens ne se pendent pas

 Pendus à contrecoeur : http://www.youtube.com/watch?v=XQThin6haxo&feature=re...

 Pendus de bon coeur : http://www.deezer.com/listen-6255245

 

 

« A Marie de Vichy de Chamrond, marquise du Deffand

 

12 septembre 1760, aux Délices

 

Vous êtes un grand et aimable enfant, Madame. Comment n'avez-vous pas senti que je pense comme vous ? Mais songez que je suis d'un parti, et d'un parti persécuté, qui tout persécuté qu'il est, a pourtant obtenu à la fin le plus grand avantage qu'on puisse avoir sur ses ennemis, celui de les rendre à la fois ridicules et odieux. Vous sentez donc ce qu'on doit aux gens de son parti [i]. M. le duc d'Orléans disait qu'il fallait avoir la foi des bohèmes.

 

Je ne sais si vous avez vu une lettre de moi au roi de Pologne Stanislas. Elle court le monde. C'est pour le remercier d'un livre qu'il a fait de moitié avec le cher frère Menoux intitulé L'Incrédulité combattue par le simple ... bon sens [ii]. Si vous ne l'avez point je vous l'enverrai et je chercherai d'ailleurs, Madame, tout ce qui pourra vous amuser. Car c'est à l'amusement qu'il faut toujours revenir, et sans ce point-là l'existence serait à charge. C'est ce qui fait que les cartes emploient le loisir de la prétendue bonne compagnie d'un bout de l'Europe à l'autre, c'est ce qui fait vendre tant de romans. On ne peut guère rester sérieusement avec soi-même. Si la nature ne nous avait faits un peu frivoles, nous serions très malheureux. C'est parce qu'on est frivole, que la plupart des gens ne se pendent pas [iii].

 

Je vous adresserai dans quelque temps un exemplaire de l'Empire de toutes les Russies [iv]. Il y a une préface à faire pouffer de rire [v] qui vous consolera de l'ennui du livre. Adieu Madame. Je suis malade, portez vous bien, soyez aussi gaie que votre état le permet et ne boudez plus votre ancien ami qui vous est tendrement attaché pour toujours.

 

V. »

 

i Le 5 septembre, la marquise écrit à V* qu'elle trouve « fort ennuyeux et fort orgueilleux » « nombre d'auteurs qu'(il)honore de (sa) protection ». Les philosophes reprochaient à Mme du Deffand d'avoir été favorable à la pièce de Palissot Les Philosophes.

ii Cf. lettre du 8 septembre.

iii Dans les Nouveaux mélanges philosophiques, historiques, critiques etc. 1765, il y aura un article « De la frivolité »

iv Premier tome de l'Histoire de l'Empire de Russie.

v V* s'y moque en particulier de de Guignes ; cf. lettre à Mairan du 9 août.

 

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11/09/2010

ce temps n'est pas loin, où l'on n'en sera pas moins syndic, pour avoir dit qu'un prêtre est un fripon

http://www.deezer.com/listen-267812 : un fripon, qui, je vous l'assure va finir entouré d'olives et de fouchettes acérées !

http://www.deezer.com/listen-299883 : une friponnerie allègre !

 

 

 

 

« A Gabriel Cramer

 

[vers le 10 septembre 1760]

 

Caro Gabriele, quiconque a précautionné les Genevois ses compatriotes contre les friponneries d'un tartufe a très bien fait [i]. Quiconque a mis un V. à la tête de l'ouvrage a très mal fait ; je ne veux point être le chat dont on se sert pour tirer les marrons du feu, et quand je les tire je les veux manger . On nomme trois personnes [ii], et je n'en nomme aucune ; tout ce qui m'étonne, c'est que celle des trois qui a attaché le grelot au cou du fripon, ne lui dise pas en face ce qu'il a écrit de lui ; si j'avais fait cette petite brochure, j'en ferais un gantelet pour ma main droite, et j'irais en donner un soufflet à tour de bras au coquin de Coltord [iii]; il me semble qu'un Genevois qui a eu le courage d'écrire tout ce qui est dans cette brochure doit avoir le courage de l'avouer ; et je vous prédis qu'il viendra un temps, et ce temps n'est pas loin, où l'on n'en sera pas moins syndic, pour avoir dit qu'un prêtre est un fripon. Je vous embrasse de tout mon cœur.

 

Jean-Louis [iv] ne compile, compile, compile [v] pas comme l'abbé Trublet, mais il demande, demande, demande toujours à Monsieur Cramer ; il craint enfin d'abuser de ses bontés, en lui demandant pour lui en propre un exemplaire du Czar [vi] qu'il lira dans sa chambre. »

iA la requête de V* lui-même l'ouvrage fut condamné au feu ; cf. lettre du 5 septembre sur ces Dialogues chrétiens... ou Préservatif contre l'Encyclopédie qui sont actuellement publiés dans ses Œuvres.  « ...un libraire, nommé Rigolet, a imprimé à Lyon une petite brochure dans laquelle l'auteur se moque également des prêtres de Juda et des prêtres de Baal ; c'est toujours bien fait... »

ii Le prêtre mis en scène dans les Dialogues a été supposé être un des rédacteurs du Journal chrétien : Trublet, Joannet ou Dinouart.

iii = Vernet ; cf. lettre du 8 janvier 1758 à Théodore Tronchin : « le col tors d'un tartufe », expression tirée de Pantagruel et de Gargantua.

iv Wagnière, son secrétaire.

vVoir Le Pauvre Diable : « Il compilait, compilait, compilait. » à propos de l'abbé Trublet exactement.

vi Histoire de l'Empire de Russie sous Pierre le Grand.

 

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10/09/2010

Monsieur Rousseau a dû recevoir de moi une lettre de remerciement

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Longue liste de remerciements sincères : http://www.deezer.com/listen-5184177

 

 

 

« A Jean-Jacques Rousseau

[à Monsieur Briasson Libraire pour rendre s'il lui plait à Monsieur J.-J. Rousseau rue Saint-Jacques à Paris / voyez ci-derrière remettre à Monsieur Pissot Libraire quai Conti vis-à-vis le Pont Neuf]

 

 

[vers le 10 septembre 1755]

 

Monsieur Rousseau a dû recevoir de moi une lettre de remerciement [i]. Je lui ai parlé dans cette lettre des dangers attachés à la littérature. Je suis dans le cas d'essuyer ces dangers ; on fait courir dans Paris des ouvrages sous mon nom, je dois saisir l'occasion la plus favorable pour les désavouer [ii]. On m'a conseillé de faire imprimer la lettre que j'ai écrite à Monsieur Rousseau [iii] et de m'étendre un peu sur l'injustice qu'on me fait et qui peut m'être très préjudiciable. Je lui en demande la permission. Je ne peux mieux m'adresser en parlant des injustices des hommes qu'à celui qui les connait si bien.

 

V. »

i Lettre du 30 août qui contient la célèbre phrase : « Il prend envie de marcher à quatre pattes quand on lit votre ouvrage », suite à l'envoi par Rousseau de son

 

Discours sur l'origine et les fondements de l'inégalité parmi les hommes.Cf. http://tecfa.unige.ch/proj/rousseau/voltaire.htm

 

ii Dans cette lettre, V*, en dénonçant encore les libelles de Desfontaines et l'édition annotée par La Beaumelle du Siècle de Louis XIV, désavoue l'édition Néaulme de l'Histoire universelle, les versions de La Pucelle qui « courent le monde » et l'édition qu'on veut faire de La Guerre de 1741.

 

iii Elle est imprimée à la suite de L'Orphelin de la Chine (1755).

Je n'ai point perdu une maîtresse, j'ai perdu la moitié de moi-même

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 "Je vais revoir ma charmante maîtresse" extrait de Le Devin du village, oeuvre de celui qui allait devenir un adversaire réputé de Volti, JJ Rousseau (et j'en demande pardon à Mlle Wagnière ) : http://www.deezer.com/listen-4080435

 

 « A Marie-Louise Denis

rue du Bouloir à Paris.

 

A Lunéville ce 10 septembre [1749]

 

Ma chère enfant, je viens de perdre un ami [1] de vingt ans. Je ne regardais plus il y longtemps Mme du Châtelet comme une femme [2], vous le savez, et je me flatte que vous entrez dans ma cruelle douleur. L'avoir vue mourir, et dans quelles circonstances ! et par quelle cause ! cela est affreux. Je n'abandonne pas M. du Châtelet dans la douleur où nous sommes l'un et l'autre. Il faut aller à Cirey, il y a des papiers importants. De Cirey je reviens à Paris vous embrasser et retrouver en vous mon unique consolation et la seule espérance de ma vie.

 

V. »

1 A Mme du Deffand, le même jour : « Je viens de voir mourir ... une amie de vingt ans. » et à Frédéric le 15 octobre : « ... un ami de vingt-cinq années, un grand homme ... »

2 Le 23 à d'Argental : « Je n'ai point perdu une maîtresse, j'ai perdu la moitié de moi-même, ... une amie de vingt ans que j'avais vue naître. »

 

Pour rester fidèle à Volti qui faisait succéder le rire aux larmes :

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09/09/2010

Il s'agit des usurpations de notre saint-Père le pape

Iconoclaste ? Oh ! non , je n'oserais pas ! quoique ...  

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Et un coup de gueule de 1995, qui est encore d'actualité, tant la papauté est une fonction qui échappe aux lois de l'évolution, comme disait ce savant Darwin ! Pourtant Jean-Paul, tu m'as plu, mais trop de dogme tue la foi . La mienne y compris !

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Plus récent : http://www.deezer.com/listen-3504933 tout aussi ironique, moins mordant , et totalement absent des programmations radio et TV ! Dieu seul sait pourquoi !

 

 

 

« A Michel-Paul-Guy de Chabanon

 

9è septembre 1768

 

Mon cher ami, mon cher confrère, il y a tantôt deux mois que je n'ai écrit à personne. J'avais fait un travail forcé qui m'a rendu longtemps malade ; mais en ne vous écrivant point je ne vous ai pas oublié, et je ne vous oublierai jamais.

 

Vous avez eu tout le temps de coiffer Eudoxie [i], et je m'imagine qu'à présent c'est une dame des mieux mises que nous ayons. Pour Pandore, je ne vous en parle point. Notre Orphée [ii] a toujours son procès à soutenir, et son père mourant est à soigner [iii]. Il n'y a pas moyen de faire de la musique dans de telles circonstances. Est-il vrai que celle du Huron [iv] soit charmante ? Elle est d'un petit Liégeois que vous avez peut-être vu à Ferney . J'ai bien peur que l'opéra-comique ne mette un jour au tombeau le grand opéra tragique. Mais relevez donc la vraie tragédie qui est, dit-on, anéantie à Paris . On dit qu'il n'y a pas une seule actrice supportable. Je m'intéresse toujours à ce maudit Paris du bord de mon tombeau.

 

On dit que l'oraison funêbre de notre ami Jean-George [v] est un prodige de ridicule, et pendant qu'il la débitait on lui criait : « Finissez-donc. » C'est un terrible Welche que ce Jean-George ; on dit qu'il est pis que son frère ; les Pompignan ne sont pas heureux. Je n'ai point vu la pièce ; mais on m'en a envoyé de petits morceaux qui sont impayables.

 

J'ai lu une brochure assez curieuse, intitulée Les Droits des hommes et les Usurpations des autres [vi]. Il s'agit des usurpations de notre saint-Père le pape sur la suzeraineté du royaume de Naples, sur Ferrare, sur Castro et Ronciglione, etc., etc. Si vous êtes curieux de la lire, je vous l'enverrai pourvu que vous me donniez une adresse. Adieu mon cher ami, aimez toujours le vieux solitaire, qui vous aimera jusqu'au temps où l'on n'aime personne . »

 

i Tragédie de Chabanon.

ii La Borde qui composait la musique de la Pandore de V*.

iii Le fermier général.

iv La musique composée par Grétry pour Le Huron, opéra-comique de Marmontel, d'après L'ingénu de V*, représenté le 2 août 1768.

v Oraison funèbre de la reine, prononcée par Lefranc de Pompignan le 11 août 1768 et imprimée ; elle contient des protraits satiriques des philosophes.

vi De V*.

 

De tout temps, le pape ne laisse pas indifférent et inspire foi ou dérision ; je limite là mes illustrations musicales fortement orientées, me direz-vous . Eh ! alors ?

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Cela est tout à fait jésuitique ; c'est un tissu de sottises et d'injures : le tout pour la plus grande gloire de Dieu.

 En tout oecuménisme : http://www.deezer.com/listen-5804540 ; http://www.deezer.com/listen-5804540 .

Un tissu de sottises : http://www.deezer.com/listen-3026116 , bel exemple !  Je vous défie de tenir jusqu'au bout de ce chant sans rire, ou stopper cette couillonnade .Très cul-cul si l'on veut être indulgent ... A dieu vat ! Allez bêler sans moi ...

Et pour me faire pardonner, s'il en est besoin : http://www.deezer.com/listen-2752314 ; http://www.deezer.com/listen-2752310 ; http://www.deezer.com/listen-2752311 ; http://www.deezer.com/listen-2752313 ; http://www.deezer.com/listen-2752315

 

 

« A Etienne-Noël Damilaville

 

[9 septembre 1762]

 

Ah, ah, mon frère, on croit que je veux immoler Corneille sur l'autel que je lui dresse ! Il est vrai que je respecte la vérité beaucoup plus que Pierre, mais lisez et renvoyez-moi ces cahiers, après les avoir fait lire à frère Platon [i].

 

J'attends la prophétie d'Élie de Beaumont qui fera condamner les juges iniques comme l'autre Élie fit condamner les prêtres de Baal. Nous prions mon cher frère de dire au second Élie que cent mille hommes le loueront , le béniront, et le remercieront.

 

Nous envoyons au cher frère la belle lettre de J.-J. Rousseau au cuistre de Môtiers-Travers [ii] : on peut juger de la conduite noble et conséquente de ce J.-J. Ne trouvez-vous pas que voilà une belle fin ? Je mourrai avec le chagrin d'avoir vu la philosophie trahie par les philosophes et des hommes qui pouvaient éclairer le monde s'ils avaient été réunis. Mais mon cher frère, malgré la trahison de Judas les apôtres persévérèrent.

 

On cherche à connaître quel est l'auteur d'un libelle, intitulé : Les Erreurs de Voltaire, imprimé à Avignon [iii]. On prétend que c'est un jésuite ; son livre contient en effet beaucoup d'erreurs, mais ce sont les siennes . Cela est tout à fait jésuitique ; c'est un tissu de sottises et d'injures : le tout pour la plus grande gloire de Dieu. Il est bon de lui donner sur les oreilles . M. Diderot est prié de savoir le nom du porteur d'oreilles.

 

Les farceurs de Paris joueront Le Droit du seigneur quand ils voudront, mais ils n'auront Cassandre que quand ils auront satisfait à ce devoir.

 

Je désire chrétiennement que le testament du curé [iv] se multiplie comme les cinq pains [v], et nourrisse les âmes de quatre à cinq mille hommes ; car j'ai plus que jamais l'Infâme en horreur, et j'aime plus que jamais mon frère. »

 

i= Diderot, à propos des Commentaires sur Corneille.

ii Lettre du 24 août adressée à Frédéric-Guillaume de Montmolin, ministre à Môtiers.

iii Les Erreurs de M. de Voltaire sur les faits historiques, dogmatiques ... , 1762, par le jésuite Nonnotte qui en signait pas. V* a déjà répondu à l'imprimeur (qui lui avait offert le 30 avril de lui vendre son édition) par une lettre ironique datée du 17 mai 1762 et publiée dans le Journal encyclopédique du 15 juin 1762 sous le titre « Réponse de M. de Voltaire au sieur Fez, libraire d'Avignon ».

iv Extrait des sentiments de Jean Meslier ...; cf. lettre du 10 février à d'Alembert.

v Les cinq pains des Évangiles.

08/09/2010

soyez très persuadés qu'on écrit toujours très mal ce qu'on écrit à contrecœur.

Une diva  qui sut et sait vivre de bon coeur :  http://www.deezer.com/listen-2599151

 

 

 

« A Charles-Augustin Ferriol, comte d'Argental

 

5è septembre 1777

 

Messieurs du comité de Syracuse [i], vous me prenez trop à votre avantage . Je ne suis guère en état dans le chaos de mes affaires, dans la multiplicité de mes années et de mes maladies, et dans l'affaiblissement total de mes fibres pensantes, [de] remplir sitôt la tâche très difficile que vous me donnez. Vous avez le commandement, mais pour que j'exécute vos ordres, il faut que vous ayez la bonté de m'ôter une trentaine d'années, et de me donner de nouveaux talents. Vous devez sentir qu'il n'est pas aisé de bien dire ce qu'on ne voulait pas dire, et de changer tout d'un coup la figure et l'attitude d'une statue qu'on a jetée en moule. J'avais voulu peindre un stoïcien, et vous me proposez de la changer contre un sybarite, ou du moins contre un Grec élevé à la française, et accoutumé sur le théâtre de Paris à parler de son amour à son inutile confident, et à lui marquer la tendre crainte qu'il a de déplaire à sa chère maîtresse en lui faisant sa déclaration amoureuse. Ces fadeurs n'ont pu jamais être embellies que par Racine . Il est le seul qui ait pu faire passer des églogues sur le théâtre à la faveur de son style enchanteur. Mais j'ai bien peur que ce qui devient chez lui une beauté ne fût insupportable chez quiconque n'aurait pas l'avantage de s'exprimer comme lui.

 

Voudriez-vous qu'un héros sauvage et philosophe combattit son amour, comme Titus combat le sien ? voudriez-vous même qu'il songeât s'il est amoureux ? ou bien voudriez-vous que ce philosophe fils d'un potier devenu roi craignît de déroger en aimant la fille d'un vieux capitaine de dragons ? ou bien craindrait-il de donner un mauvais exemple à son frère ? Quels scrupules aurait-il à combattre ? Il est beau de voir un homme lutter contre sa passion quand cette passion est criminelle et funeste, mais hors de là le combat est ridicule, il est d'un froid insoutenable.

 

Quand on a jeté sa statue en moule, il faut l'embellir, la polir avec le burin, mais il ne faut pas vouloir faire d'un Satyre un Apollon. Chaque chose doit rester dans son caractère, sans quoi tout est perdu. De plus, soyez très persuadés qu'on écrit toujours très mal ce qu'on écrit à contrecœur.

 

L'ouvrage n'a pas sans doute le mérite continu dont il a besoin pour obtenir un jour un succès véritable, succès si rare, et qui dépend de mille circonstances étrangères. Il faut beaucoup de travail et de loisir ; il faut surtout de la santé et des moments heureux ; mais dans l'état où je suis je n'ai que l'envie de vous plaire.

 

En vérité je me meurs. J'ai bien peur de ne pouvoir pas achever la petite besogne que vous commenciez à favoriser.

 

Je me meurs, mon cher ange.

 

V. »

 

i C. à d. , vous qui discutez des mérites d'

 

Contrecoeur musical, cool, planant : http://www.deezer.com/listen-3548909



Agathocle, qui se passe à Syracuse.