15/08/2016
Je ne date mon existence que du jour de ma charmante retraite sur le bord de mon lac, et je n'ai jamais tant travaillé
... Dira , s'il est capable un jour de dire quelque vérité, Philippe Martinez à la retraite qu'il aura la chance d'avoir jeune, et rémunératrice bien au delà de son mérite . Il rejoindra la cohorte des soi-disant défenseurs des travailleurs qui bénéficient d'avantages superflus . En avant pour une retraite plus longue que la vie de travail, et au diable ceux qui bossent jusqu'à ce que mort s'ensuive !
« Au cardinal François-Joachim de Pierre de Bernis
A Ferney par Genève 8 septembre [1761]
Monseigneur,
Vous avez dû recevoir l'esquisse d'une dédicace dans laquelle Votre Éminence entre pour un quarantième, mais dans le fond vous y avez une plus grande part . Nous sommes quarante il est vrai, mais nous ne sommes pas quarante connaisseurs, ni même quarante amateurs . Pauci quos aequus amavit Jupiter 1. Vous êtes un des plus grands protecteurs de notre entreprise, mais aussi qui est plus capable que vous de juger, et de mettre le prix aux vers de Corneille, de distinguer d'un coup d'oeil le bon , l’excellent, le médiocre, le mauvais ?? Permettriez-vous que je vous envoyasse mes notes sur les principales pièces ? Votre Éminence contresigne . Ce petit commerce serait aisé . Il ne s'agirait que de faire transcrire . Omitte mirari beatae fumum et opes strepitumque Paris 2.
Les lettres ont fait le charme de votre jeunesse, vous les aimerez toujours . Oserais-je vous demander si vous comptez rester longtemps dans vos terres, si vous vous y amusez, si vous avez une bibliothèque, si vous êtes heureux ? Est Ulubris est hic 3. Je ne date mon existence que du jour de ma charmante retraite sur le bord de mon lac, et je n'ai jamais tant travaillé . Quel sort charmant que le vôtre avec la philosophie ! Les plus grands honneurs de ce bas monde, gratia fama valetudo contingit abunde et mundus victus non deficiente Crumena 4. Et vous avez tout cela dans la force de l'âge . En vérité vous ne pouvez jeter un coup d’œil sur ce qui se passe ailleurs que pour sentir des mouvements de compassion . Conservez-moi vos bontés . Je voudrais avoir l'honneur de vous revoir avant de tomber dans la décrépitude, et vous renouveler les assurances de mon attachement et de mon respect .
V. »
1 Il en est peu qu'aima Jupiter favorable . Virgile, L'Enéide, VI, 129-130 ; le texte ici comporte aequus au lieu de aequos donné par d'autres versions .
2 Cesse d'admirer les fumées, les richesses et le bruit de l'opulent Paris . D'après Horace, Odes, III, xxix, 11-12 .
3 Ulubre est ici . D'après Horace, Épîtres, I, xi, 30-31 .
4 La faveur, la renommée, la santé lui ont été imparties en abondance, et une subsistance délicate, avec tout l'argent nécessaire . D'après Horace, Épîtres, I, iv, 11-12 .
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14/08/2016
On n'a rien à dire cette fois-ci
... Je confirme . Motus ... muets comme des carpes devraient être nos nageurs et fédération de natation française à Rio .
Bravo quand même à ceux qui ont décroché des médailles , ils les ont méritées .
En exclusivité, je vous présente le nouveau coach de l'équipe de France
« A Etienne-Noël Damilaville
7 septembre [1761]
On n'a rien à dire cette fois-ci sur Le Droit du seigneur ; mais on prie instamment notre frère de mettre un dessus à l'incluse ; cette incluse est d'un procureur, et le dessus doit être à un avocat . On ignore le nom de cet avocat, mais notre frère le saura aisément . C'est celui qui a plaidé avec tant de succès la cause de M. Cazot contre les jésuites . Notre frère fera un grand plaisir à toute la fraternité, de vouloir bien faire parvenir cette lettre par la petite poste . »
09:24 | Lien permanent | Commentaires (0)
je me ruine, mais Mme Denis le veut bien
... Mais il y a de la marge, ce qui reste lui suffira largement pour une confortable retraite . Ah ! Mme Denis, quelle chance d'avoir un tel oncle .
Donald Trump peut il dire "Je me ruine, mais Mélania le veut bien" ? ça m'étonnerait diantrement qu'elle ait le droit à la parole , cette grande perche avec un tel époux(vantail) .
Tenez vous le pour dit !
NDLR - Oui, ami(e)s lecteurs/lectrices, ceci est bien un préservatif !
« A Jean-Robert Tronchin
7 septembre [1761]
Avant d'avoir reçu mon compte mon cher correspondant, vous saurez 1° que j'ai tiré sur vous lettre de change de 1800 livres pour payer une Mme Mathieu .
2° que l'ancien premier président de Bourgogne est chez moi ; qu'il a besoin de 20 mille livres et que j'ai la vanité de les lui prêter ,
3° que je dois environ 20 mille livres que je payerai petit à petit en lettres sur vous ,
4° que mon église et mon théâtre sont chers,
5° que je me ruine, mais Mme Denis le veut bien .
Mais pour l'article de M. le premier président de La Marche voici le cas . Il ira incessamment à Lyon . Pourriez-vous avoir la bonté de lui donner de ma part l'argent comptant dont il aura besoin ? et vous lui complèterez ses 20 mille livres en lettres sur Paris . Il vous fera simplement ses billets, et ensuite il s'arrangerait avec moi pour les paiements .
Il y a bien autre chose . Il faudra que je fasse les avances de l'édition de Corneille . Cela ira à 40 000 livres . Les vers sont un objet de commerce plus gros qu'on ne pense . Il n'y a rien à perdre à ces avances ; et ces 40 000 livres se paieront à plusieurs termes .
Si Dieu nous donnait la paix l'édition de Corneille serait une fortune pour Mlle Corneille, mais cette paix me paraît bien éloignée .
Je vous embrasse bien tendrement et vous remercie de même .
V. »
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13/08/2016
rien n’arrive de ce qui est vraisemblable
... Alors, là, tout est à craindre pour les prochaines élections, tant aux USA qu'en France .
Fanfoué contre Nicolas, Hillary contre Donald, au fond, histoire de gros sous !
« A Louise-Dorothée von Meiningen, duchesse de Saxe-Gotha
A Ferney 7 septembre 1761 1
Madame, j’ai aujourd’hui deux yeux. Je m’en suis servi bien heureusement pour lire la lettre dont Votre Altesse sérénissime m’honore, et ils conduisent ma main, que mon cœur conduit toujours quand j’ai l’honneur de vous écrire. Je me hâte de profiter de la grâce que me fait la nature de me rendre des yeux, car peut-être me les ôtera-t-elle demain.
On ne s’attendait pas, ce me semble, madame, que le roi d’Angleterre envoyât chercher si loin une femme 2 . Il en aurait trouvé de bien aimables et de bien élevées sur la route ; rien n’arrive de ce qui est vraisemblable. La plus belle chose qu’on ait jamais vue contre la vraisemblance, c’est un prince de l’Empire qui s’est défendu seul pendant six ans contre les trois quarts de l’Europe ; mais ce que tout le monde devait bien prévoir, c’est le rôle pitoyable que nous avons joué sur mer, la perte de nos colonies et la perte de notre argent. Je me console avec Corneille de nos désastres : nous commencerons incessamment l’impression des tragédies et du commentaire . Tout est examiné auparavant par l’Académie française. Il faut que cet ouvrage serve à fixer la langue, et qu’il ait une authenticité qui serve à jamais d’instruction et de règle. L’Académie seule pouvait donner une telle autorité à mes doutes, et c’est elle qui décide. Votre protection, madame, est mon plus grand encouragement. L’ouvrage sera donné tome à tome, et en contiendra plus de dix.
Le papier me manque pour dire à Votre Altesse sérénissime combien je suis pénétré de ses bontés, et pour me mettre à ses pieds.
V.»
1 L'édition Voltaire à Ferney place la lettre en 1760, repris par Moland . La lettre à laquelle répond V* n'est pas connue .
2 George III devait épouser Charlotte de Mecklembourg-Strelitz le 8 septembre 1761 . Voir : https://fr.wikipedia.org/wiki/Charlotte_de_Mecklembourg-Strelitz#Mariage_avec_George_III
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12/08/2016
Les détails me pillent, comme dit Montagne /« Je voy nonchalamment la mort, quand je la voy universellement, comme fin de la vie. Je la gourmande en bloc : par le menu, elle me pille. »
... Maître Yoda -universellement connu- n'est pas sans me rappeler le phrasé de Montaigne, homme de bien, pas assez mis en lumière au lycée, dans l'étude des auteurs du XVIè siècle noyé, de Voltaire aimé témoigner ici je fais , jeunes Jedis .
Tempête sous un crâne, que la lumière [Voltaire] soit !
« A Charles-Augustin Ferriol, comte d'Argental
7 septembre [1741] 1
Mes divins anges, la nouvelle du ministère de M. le comte de Choiseul n’est donc pas vraie, puisque vous ne m’en parlez pas dans votre lettre terrible du 21 août ? Je lui ai fait mon compliment sur la foi des gazettes. Si la nouvelle est fausse, mon compliment subsiste toujours, comme dit Dacier . Ma remarque, dit-il, peut être trouvée mauvaise, mais elle restera.
Mes chers anges ; il est vrai qu’il y a un Legouz à Dijon, parent de M. de La Marche. Faisons donc comme Nollet, qui avait imaginé une madame Truchot, avec laquelle il couchait régulièrement ; quand il l’eut vue, il lui dit, pour s’excuser, qu’il n’y coucherait plus. J’ai demandé à M. de La Marche le nom de quelques académiciens de Dijon 2, mes confrères ; il m’a nommé un Picardet 3. Picardet me paraît mon affaire. Je veux que Picardet soit l’auteur du Droit du Seigneur. Picardet est mon homme. Voici donc la préface de Picardet ; puisse-t-elle amuser mes anges !
Je vous dis, moi, qu’il y a plus de trente fautes dans l’édition de Prault, que Prault fils est un franc fieux 4, et s’il vous plaît, pourquoi prenez-vous son parti ? Que vous importe ? en quoi, mes anges, les négligences de Prault peuvent-elles retomber sur vous ? qu’à de commun Prault avec mes chers anges ? C’est, ce me semble, mademoiselle Quinault qui me retrancha de L’Enfant prodigue des vers que madame de Pompadour voulut absolument dire quand elle joua, et que tout le monde comique veut réciter. Qu’est-ce que cela vous fait ? pour Dieu, laissez-moi crier sur mes vers . Paris est au roi / mes vers sont à moi / je veux m’en réjouir / selon mon plaisir 5.
Vous me mandez douze, Parme dit trente . Voici le nœud , c’est à ce que je présume, qu’on avait d’abord dit douze, et qu’ensuite on a eu la noble vanité des trente. Puisse mon commentaire ne pas aller à trente volumes , mais je vois qu’il sera prolixe. Les Cramer feront tout comme ils voudront . Les détails me pillent, comme dit Montagne 6. Quand j'aurai envoyé à l'Académie un nombre honnête, alors il y aura programme 7. Songez que j’ai trente-deux 8 pièces à commenter, dont dix-huit inlisibles . Plaignez-moi, encouragez-moi, ne me grondez pas, et aimez votre créature, qui baise le bout de vos ailes.
V.
Le président Hénault est bien à plaindre de ne pas voir l'impératrice de la Chine 9. »
1 Date complétée par d'Argental .
2 De Dijon est ajouté au-dessus de la ligne .
3 Henri-Claude Picardet avait publié un Prospectus d'un ouvrage intitulé La Religion donnée en spectacle à l'esprit humain, 1754 ; voir Au temps de l'Encyclopédie : l'Académie de Dijon de 1740 à 1793 ,de Roger Tisserand, 1936 .
4 Sur cette expression voir lettre du 28 décembre 1760 aux d'Argental : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2015/12/28/afin-que-les-sots-et-les-mechants-dont-il-est-grande-annee-n-5737478.html
5 Ces quatre vers parodient une chanson populaire, sur l'air de la Camargo .
6 Essais, III, 4 . Montaigne le dit sur l'idée de la mort .Voir : http://www.bribes.org/trismegiste/es3ch04.htm
: « Je voy nonchalamment la mort, quand je la voy universellement, comme fin de la vie. Je la gourmande en bloc : par le menu, elle me pille. »
7 Phrase rayée sur la copie Beaumarchais-Kehl et omise par les édition suivantes .
8 Nombre exact si l'on ne compte pas Psyché, pièce écrite en collaboration avec Molière .
9 L'édition de Kehl supprime ce post-scriptum rayé sur la copie Beaumarchais-Kehl .
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11/08/2016
Je suis encore à concevoir les raisons pour lesquelles on l'a fait voyager quelque temps . Il faut que j'aie l'esprit bien bouché .
... Pour me poser encore la question et ne pas trouver de réponse à : "Est-il vraiment nécessaire que notre président Fanfoué, - comme avant lui, Nicolas Bling Bling-, fasse autant de voyages pour inaugurer des chrysanthèmes (expression consacrée), se faire voir, à défaut de se faire comprendre ?"
Nos élus locaux sont friands de ces visites, c'est vrai, même s'ils sont d'un parti d'opposition ça flatte leur ego, de vrais gosses qui croient au père Noël et à la poupée qui tousse . Alors je ne crois pas que ce petit manège cesse bientôt , ni que je ne reste invinciblement bouché .
« A Etienne-Noël Damilaville
Le 7 septembre [1761] 1
Comment, morbleu ! frère Damilaville, qui est à la tête de trente bureaux, se donne de la peine pour les frères, se trémousse, écrit, et frère Thieriot, qui n’a rien à faire, ne nous donne pas la moindre nouvelle ! … il écrit une fois en un mois ! Quel paresseux nous avons là ! Vive frère Damilaville !
Un de nos frères m’a régalé d’un gros paquet qui contient un gros poème en cinq gros chants, intitulé La Religion d’accord avec la raison 2. Je ne doute en aucune manière de cet accord ; mais les frères me condamnent-ils à lire tant de vers sur une chose dont je suis si persuadé ? Je n’ai pas un moment à moi, et ma faible santé ne me permet pas une correspondance bien étendue. L’auteur, nommé M. Duplessis de La Hauterive, est sans doute connu de mes frères. Je les supplie de me plaindre et de m’excuser auprès de M. de La Hauterive ; je mets cela sur leur conscience.
Frère Thieriot ne me mande point comment on a distribué les rôles de la pièce de M. Legouz. Ce n’est pas que je m’en soucie ; mais ce M. Legouz est un homme très vif et très impatient. J’ai souvent des disputes avec lui. Il veut bien qu’une comédie intéresse, mais il prétend qu’il doit toujours y avoir du plaisant. Il m’a presque converti sur cet article, et je commence à croire qu’on a besoin de rire.
Je m’unis toujours aux prières des frères, et je salue avec eux l’Être des êtres.
Voici une petite lettre d'un M. de Montlebert lequel veut absolument que je lui réponde ; cela est désespérant 3. J'ai chez moi l'abbé Coyer . Je suis encore à concevoir les raisons pour lesquelles on l'a fait voyager quelque temps 4. Il faut que j'aie l'esprit bien bouché .
C'est pitié que la vieillesse ; Crébillon est devenu tout à fait fou . Je tremble pour moi 5.»
1 L'édition de Kehl suivie des autres incorpore dans cette lettre celle d'août 1761 :http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2016/07/17/je-serai-plus-inflexible-pour-les-ouvrages-de-mes-amis-que-j-5827291.html
La présente lettre doit avoir été écrite avant la lettre du même jour à d'Argental dans laquelle V* se dispose à abandonner Legouz pour Picardet : « Je veux que Picardet soit l'auteur du Droit du seigneur . Picardet est mon homme . Voici donc la préface de Picardet . »
2 Cet ouvrage ne paraît pas avoir été imprimé .
3 Cette phrase est omise dans l'édition de Kehl .
4 Voir lettre du 1er avril 1761 à d'Argental : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2011/04/07/c-est-quelque-chose-d-avoir-fait-cinq-actes-sans-amour-quand.html
5 Ce paragraphe est biffé sur la copie Beaumarchais-Kehl et manque dans toutes les éditions .
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10/08/2016
ils peuvent aussi faire des remontrances, et ce n'est pas toujours un bien ; car elles servent à décourager la nation, et encourager nos ennemis
... Dit la majorité actuelle . Et pourtant ...
No comment ...
« A Anne-Robert-Jacques Turgot, maître des
requêtes, Intendant de Limoges
En son hôtel
à Paris
Au château de Ferney par Genève
2è septembre 1761 1
Je vous grondais, monsieur, et je vous remercie . Vous allez donc gagner les bourses et les cœurs des Limousins, et faire payer le troisième vingtième à toute la famille de M. Pourceaugnac ? Le frère de M. Omer, me mandait il y a quelques années , qu'un intendant n'était bon qu'à faire du mal . Révérence parler, il en a menti, et vous le prouverez bien . Je crois même qu'il n'y a qu'un intendant qui puisse être utile . Ne peut-il pas faire réparer les chemins de traverse qui sont absolument abandonnés dans le royaume ? ne peut-il pas faire défricher des terres, dessécher des marais, encourager des manufactures ; les parlements ne peuvent que faire rendre la justice, et la justice est souvent un grand mal ; ils peuvent aussi faire des remontrances, et ce n'est pas toujours un bien ; car elles servent à décourager la nation, et encourager nos ennemis , il n'y a que celles du parlement de Douai qui me plaisent . Vous serez peut-être un jour contrôleur général, mais alors je serai mort .
Le malingre n'a pas l'honneur de vous écrire de sa main, mais il ne vous en est pas moins attaché avec une très respectueuse tendresse . »
1 Turgot avait annoncé à V* sa nomination à Limoges par une lettre du 24 août 1761, précisant : « J'aurais beaucoup mieux aimé Grenoble, qui m'aurait mis à portée de faire de petits pèlerinages à la chapelle de Confucius, et de m'instruire avec le grand prêtre . Mais votre ami M. de Choiseul, a jugé que, pour remplir une place aussi importante, j'avais encore besoin de quelques années d'école : ainsi je n'espère plus vous voir de longtemps [ …]. »
Voir : https://fr.wikipedia.org/wiki/Anne_Robert_Jacques_Turgot
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