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05/08/2016

J’attends tout de vous

...

 

 

« A Jean Le Rond d'Alembert

31 d'auguste [1761]

Messieurs de l'Académie françoise ou française, prenez bien à cœur mon entreprise , je vous en prie ; ne manquez pas les jours des assemblées, soyez bien assidus . Y a-t-il rien de plus amusant, s'il-vous-plait, que d'avoir un Corneille à la main, de se faire lire mes observations, mes anecdotes , mes rêveries, d'en dire son avis en deux mots, de me critiquer, de me faire faire un ouvrage utile , tout en badinant ? J’attends tout de vous, mon cher confrère .

Il me parait que M. Duclos s'intéresse à la chose . Je me flatte que vous vous en amuserez, et que je verrai quelquefois de vos notes sur mes marges . Encouragez-moi beaucoup, car je suis docile ; j'aime mieux Corneille que mes opinions ; j'écris vite, et je corrige de même ; secondez-moi, éclairez-moi et aimez-moi . »

 

04/08/2016

Il me semble que tout va de travers, hors ce qui dépend uniquement de moi ; cela n’est pas modeste, mais cela est vrai

...

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« A Charles-Augustin Ferriol, comte d'Argental

Mes anges verront que je ne suis pas paresseux ; ils s’amuseront de Polyeucte. Quand ils s’en seront amusés, ils pourront le donner à M. le secrétaire perpétuel, à condition que M. le secrétaire rendra à mes divins anges l’épître dédicatoire, le Cid, Horace et Cinna. Mais vous verrez que l’Académie mettra beaucoup plus de temps à éplucher mes remarques que je n’en ai mis à les faire.

Je crois malheureusement que l’entreprise ira à dix volumes ; cela me fait trembler : le temps devient tous les jours moins favorable, mais je n’en travaillerai pas moins. M. de Montmartel me mande que c’est une opération de finance fort difficile. Il ne veut pas même s’engager à donner des billets payables dans neuf mois. Voilà ce que c’est que d’être battu dans les quatre parties du monde ; cela serre les cœurs et les bourses. Le public fait trop de commentaires sur la perte du Canada et des Indes Orientales, et sur les trois vingtièmes, pour se soucier beaucoup des Commentaires sur Corneille. Il me semble que tout va de travers, hors ce qui dépend uniquement de moi ; cela n’est pas modeste, mais cela est vrai. Je commence même à croire qu’un certain drame ébauché 1 fera un assez passable effet au théâtre, si Dieu me prête vie.

Vous triomphez, vous m’avez remis tout entier au tripot que j’avais abandonné ; mais je suis toujours épouvanté qu’on ait le front de s’amuser à Paris, et d’aller au spectacle, comme si nous venions de faire la paix de Nimègue 2.

Est-il vrai qu’on va jouer une comédie moitié bouffonne, moitié intéressante, comme je les aime ? est-il vrai qu’elle est de M. le Gouz, auditeur des comptes de Dijon 3? est-il vrai qu’il y a un rôle d’Acanthe que vous aimez autant que Nanine ? Qui joue ce rôle d’Acanthe ? est-ce mademoiselle Gaussin ? est-ce mademoiselle Hus ?

Que devient votre humeur ? je vous connais une humeur fort douce ; mais celle qui attaque les yeux est fort aigre. Tâchez donc d’être assez malade pour venir vous faire guérir par Tronchin ; cela serait bien agréable. Je baise, en attendant, le bout des ailes de mes anges. »

1 Don Pèdre ; remarquer l'emploi du mot drame qui est notable, à cette époque, appliqué par V* à une de ses pièces .

2 La plus glorieuse des paix obtenues par Louis XIV en 1678-1679 ; voir : https://fr.wikipedia.org/wiki/Trait%C3%A9_de_Nim%C3%A8gue

 

assurer l'honneur de rendre notre langue, la langue des étrangers, et puisque c'est la seule gloire qui nous reste, il ne faut pas la négliger

... Parler français, j'espère qu'on l'entendra depuis Rio, et pas seulement dans les sports où c'est officiel .

http://franceolympique.com/art/831-le_francais,_langue_ol...

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Tchin tchin !

 

 

 

« A Jean Pâris de Montmartel

Au château de Ferney, par Genève

27è august 1761

Monsieur, deux jours avant que je reçusse l'honneur de votre lettre du 20è auguste 1, j'en reçus une de monsieur le contrôleur général, dans laquelle il me disait que vu les difficulté des temps, il ne pouvait me donner que des billets royaux . Je n'ai que trop de ces effets, ayant mis malheureusement en billets de loterie, en annuités, etc., la plus grande partie du bien dont je pouvais disposer . On ne s’attendait pas alors aux revers funestes qui nous ont accablés . Je conçois quel est le fardeau de monsieur le contrôleur général, surtout quel est le vôtre . Je sens bien que mon entreprise serait plus convenable en temps de paix, quelque médiocre qu’elle soit, et s'il ne s'agissait que d'attendre quelques mois cette paix si nécessaire, je différerais l'exécution de mes engagements . Mais ma proposition a été reçue avec tant d'empressement dans toute l'Europe, que je ne peux différer longtemps .

L'entreprise est assez honorable pour la nation . Elle contribue à nous assurer l'honneur de rendre notre langue, la langue des étrangers, et puisque c'est la seule gloire qui nous reste, il ne faut pas la négliger .

Permettez-moi donc de vous importuner encore, pour savoir quels effets je pourrais prendre . Je supporterais volontiers la perte qu'on pourrait y faire ; et vous pourriez aisément avoir la bonté de faire cet arrangement . Ne pourrait-on pas, par exemple, me donner pour quatre cents louis d'effets, pour m'être délivrés dans six mois ? Ces effets demeureraient entre vos mains .

En ce cas, ne pourriez-vous pas avoir la bonté de fournir pour trois cents louis de billets, payables dans trois termes, cent louis dans trois mois, cent dans six mois, et cent dans neuf ? Je me rendrais même responsable de ces trois cents louis, et l'on tirerait des cent autres ce qu'on pourrait . C'est un objet bien médiocre .

Mais l'entreprise qu'on se propose, étant d'environ cinquante mille francs , et ayant résolu de ne pas recevoir un sou du public avant l'exécution, nous sommes obligés de nous assurer quelques secours . Je vous demande en grâce que la modicité de l'objet ne vous rebute pas, vous ferez une très belle action dont le public vous saura gré ; c'est une chose à laquelle vous êtes accoutumé .

Je suis bien aise de vous dire une petite anecdote ; c'est que le plus grand et le plus solide protecteur qu'ait eu Corneille de son vivant, était comme vous garde du trésor royal ; il s'appelait M. de Montauron 2. Je suis persuadé que vous pensez comme lui, et vous en avez donné des preuves . Vous me ferez un plaisir extrême de prendre cette bagatelle à cœur ; vous en aurez de la gloire, et il en coûtera peu d'argent , c'est faire un bon marché . Rien de vous est plus aisé que de voir quels effets royaux je peux prendre, et de vous arranger en conséquence .

Pardonnez-moi mon importunité, et la longueur de ma lettre, et comptez que je serai toute ma vie, avec la plus tendre reconnaissance, monsieur, votre très humble et très obéissant serviteur .

Voltaire . »

1 Cette lettre n'est pas connue .

2 C'est à Pierre-Puget de Montauron, trésorier de l'épargne, qui «  par une libéralité inouïe en ce siècle s'est rendu toutes le smuses redevables », que Corneille dédia Cinna .Voir page 123 : https://books.google.fr/books?id=KoMOAAAAQAAJ&pg=RA1-PA123&lpg=RA1-PA123&dq=montauron&source=bl&ots=AIwJhPIMtN&sig=LftFbV0zs8tw5XQ8AMZ2MPmiEqU&hl=fr&sa=X&ved=0ahUKEwiame6MpabOAhXE0RoKHeDyARsQ6AEIKzAB#v=onepage&q=montauron&f=false

et : http://www.valmorency.fr/72.html

 

03/08/2016

Ils préférèrent l’opprobre avec un peu d’argent à un honneur qui leur eût valu davantage.

...

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Je vous le dis, ça finira mal !

 

 

« A Claire-Josèphe-Hippolyte Léris de La Tude Clairon

27 auguste [1761]

Je me hâte de vous répliquer, mademoiselle. Je m’intéresse autant que vous à l’honneur de votre art, et si quelque chose m’a fait haïr Paris et détester les fanatiques, c’est l’insolence de ceux qui veulent flétrir les talents. Lorsque le curé de Saint-Sulpice, Languet, le plus faux et le plus vain de tous les hommes, refusa la sépulture à mademoiselle Lecouvreur 1, qui avait légué mille francs à son église, je dis à tous vos camarades assemblés qu’ils n’avaient qu’à déclarer qu’ils n’exerceraient plus leur profession, jusqu’à ce qu’on eût traité les pensionnaires du roi comme les autres citoyens qui n’ont pas l’honneur d’appartenir au roi. Ils me le promirent, et n’en firent rien. Ils préférèrent l’opprobre avec un peu d’argent à un honneur qui leur eût valu davantage.

Ce pauvre Huerne 2 vous a porté un coup terrible en voulant vous servir ; mais il sera très aisé aux premiers gentilshommes de la chambre de guérir cette blessure. Il y a une ordonnance du roi, de 1641, concernant la police des spectacles, par laquelle il est dit expressément :  Nous voulons que l’exercice des comédiens, qui peut divertir innocemment nos peuples (c’est-à-dire détourner nos peuples de diverses occupations mauvaises), ne puisse leur être imputé à blâme, ni préjudicier à leur réputation dans le commerce public.

Et, dans un autre endroit de la déclaration, il est dit que, s’ils choquent les bonnes mœurs sur le théâtre, ils seront notés d’infamie.

Or, comme un prêtre serait noté d’infamie s’il choquait les bonnes mœurs dans l’église, et qu’un prêtre n’est point infâme en remplissant les fonctions de son état, il est évident que les comédiens ne sont point infâmes par leur état, mais qu’ils sont, comme les prêtres, des citoyens payés par les autres citoyens pour parler en public bien ou mal.Vous remarquerez que cette déclaration du roi fut enregistrée au parlement.

Il ne s’agit donc que de la faire renouveler. Le roi peut déclarer que, sur le compte à lui rendu par les quatre premiers gentilshommes de sa chambre, et sur sa propre expérience, que jamais ses comédiens n’ont contrevenu à la déclaration de 1641, il les maintient dans tous les droits de la société, et dans toutes les prérogatives des citoyens attachés particulièrement à son service , ordonnant à tous ses sujets, de quelque état et condition qu’ils soient, de les faire jouir de tous leurs droits naturels et acquis, en tant que besoin sera. Le roi peut aisément rendre cette ordonnance sans entrer dans aucun des détails qui seraient trop délicats.

Après cette déclaration, il serait fort aisé de donner ce qu’on appelle les honneurs de la sépulture, malgré la prétraille, au premier comédien qui décéderait. Au reste, je compte faire usage des décisions de monsignor Cerati 3, confesseur de Clément XII, dans mes notes sur Corneille .

Venons maintenant aux pièces que vous jouerez cet automne. Vous faites très bien de commencer par celle de M. Cordier 4 . Il ne faut pas lasser le public, en le bourrant continuellement des pièces du même homme. Ce public aime passionnément à siffler le même rimailleur qu’il a applaudi ; et tout l’art de mademoiselle Clairon n’ôtera jamais au parterre cette bonne volonté attachée à l’espèce humaine.

Pour le Tancrède de Prault, il est impertinent d’un bout à l’autre. Pour ce vers barbare,

Cher Tancrède, ô toi seul qui méritas ma foi ! 5

quel est l’ignorant qui a fait ce vers abominable ? quel est l’Allobroge qui a terminé un hémistiche par le terme seul suivi d’un qui ? Il faut ignorer les premières règles de la versification pour écrire ainsi. Les gens instruits remarquent ces sottises, et une bouche comme la vôtre ne doit pas les prononcer. Cela ressemble à ce vers,

La belle Philis, qui brûla pour Coridon.6

J’ai maintenant une grâce à vous demander : on m’écrit qu’on vous a lu une comédie intitulée l’Ecueil du Sage, et que quelques-uns de vos camarades font courir le bruit que cette pièce est de moi. Vous sentez bien qu’étant occupé à des ouvrages qui ont besoin de vos grands talents, je n’ai pas le temps de travailler pour d’autres. Je serais très mortifié que ce bruit s’accréditât, et je crois qu’il est de votre intérêt de le détruire. Votre comédie peut tomber ; et si la malice m’impute cet ouvrage, cela peut faire grand tort à la tragédie à laquelle je travaille. Parlez-en sérieusement, je vous en prie, à vos camarades ; je suis très résolu à ne leur donner jamais rien, si on m’impute ce que je n’ai pas fait. Ce qu’on peut hardiment m’attribuer, c’est la plus sincère admiration et le plus grand attachement pour vous.

V. »

 

3 Cerati, à qui il demanda le 6 avril 1746 s'il était vrai que les artistes n'étaient pas excommuniés à Rome et Florence. Cerati n'était pas le confesseur du pape, mais celui du conclave qui avait élu le pape. V* reconnaitra son erreur le 27 novembre 1761 auprès de Richelieu. Voir : https://fr.wikisource.org/wiki/Correspondance_de_Voltaire/1746/Lettre_1801

4 Zarukma, pièce jouée effectivement le 17 mars 1762, par l’abbé Edmond Cordier de Saint-Firmin. Voir : http://data.bnf.fr/12161036/edmond_cordier_de_saint-firmin/

5 Le passage contenant ce vers à l'acte II, sc. 7, fut finalement supprimé .

6 Où la césure n'est pas respectée . Voir : https://fr.wikipedia.org/wiki/C%C3%A9sure

 

02/08/2016

Il y a bien des gens qui n’achètent point de livres, parce qu’ils n’ont point de quoi acheter un habit

... Triste vérité .

Alors, félicitations aux médiathèques pour tous !Afficher l'image d'origine

Avec ou sans habits ...

... vive les vacances !

 

 

 

 

« A Octavie Belot etc.

cloître Saint Thomas-du-Louvre

à Paris

Au château de Ferney, par Genève,

27 auguste 1761. 1

Je suis fâché, madame, de m’intéresser si inutilement à vous ; mais je crois qu'on fait fort bien de prendre le parti qu’on vous conseille. Les typographes de Paris sont bien plus en état de faire un bon parti que les typographes de Genève, attendu que les frais sont moins considérables à Paris, et que ceux du transport sont immenses.

D’ailleurs, vous jouirez bien plus tôt de votre réputation et du petit avantage qui peut la suivre en faisant travailler à Paris. Votre ouvrage 2 paraîtra deux jours après l’impression ; et dans votre premier plan, il paraîtrait six mois après. Ainsi, à marché égal, vous y gagneriez encore beaucoup. Je pense qu’il n’y a pas à balancer.

Je suis très flatté que M. de Valori veuille bien se souvenir de moi. Si vous le voyez, madame, je vous serai très obligé de lui présenter mes très humbles obéissances.

Il me semble que les nouvelles sont de jour en jour plus affligeantes. Ce temps-ci n’est guère favorable aux lettres, et je doute qu’il en vienne un plus heureux. Il y a bien des gens qui n’achètent point de livres, parce qu’ils n’ont point de quoi acheter un habit. Ce n’est plus le temps où l’on avait vingt aunes de drap sur un billet signé Germanicus 3. Je plains le siècle ; il est aussi infortuné que ridicule.

Vous me parlez, madame, de M. Fourbonay 4 . Il ne sait pas les obligations que je lui ai , c’est l’homme du monde avec lequel je me suis le p[lus] instruit etc., etc., etc. ».

 

 

1 Manuscrit original abimé .

2 L'édition du Droit du seigneur que V* avait offerte à Mme Belot . Voir lettre du 29 mars 1761 à la même : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2016/03/16/ce-que-vous-refuserez-si-la-proposition-offense-votre-honneu-5774879.html

 

01/08/2016

Je ne rebute rien, dans l’espérance de trouver quelque chose d’utile dans le fatras des plus grandes inutilités ; je suis trompé quelquefois dans mon calcul

... Que ce soit au XVIIIè siècle et ses imprimés et manuscrits ou le XXIè avec le Web et Internet, le fatras est une constante ; elle n'a fait qu'enfler démesurément en 3 siècles, et ce n'est pas fini, hélas .

Twitter, Face de bouc, et tous les réseaux (liens ?) dits sociaux ne sont la plupart du temps que des pourvoyeurs de scènes d'exposition pour voyeurs/voyous, rarement des sources d'informations utiles . Pour autant je suis contre la censure de ce moyen de communication, je suis pour l'éducation des jeunes à savoir s'en servir sans risque et sans polluer encore  plus le Big Data ambiant .  

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« A Ivan Ivanovitch Schouvalov

25è august 1761 au château de Ferney

par Genève

Monsieur, j'ai reçu les deux lettres du 28è juin et du 3è juillet 1, dont Votre Excellence m'a honoré, par la voie de M. de Soltikoff . Vous savez qu'en attendant que je me dévoue entièrement à Pierre le Grand, je m'amuse avec Pierre Corneille, et que cet ouvrage étant fait de concert avec l'Académie française, pourra être très utile à tous ceux qui veulent bien nous faire l'honneur de parler notre langue .

Ce sera pour moi un honneur infini, un grand encouragement pour les arts, que vous protégez, et pour la jeune héritière du nom de Corneille, qu’on puisse voir à la tête des souscriptions le nom de votre auguste souveraine et le vôtre , avec ceux de deux ou trois de vos amis .

Je crois avoir déjà mandé à Vôtre Excellence que le roi de France souscrit pour la valeur de deux cents exemplaires, et plusieurs princes à proportion. Je dois aussi vous avoir dit, monsieur, que nous ne voulons que des noms, et que les paiements ne se feront qu'après l'impression du premier volume . Je me fais une joie extrême de voir cette entreprise honorable secondée par le Mécène de la Russie.

Ce travail ne m’empêchera pas d’amasser toujours des matériaux pour votre monument. Je ne rebute rien, dans l’espérance de trouver quelque chose d’utile dans le fatras des plus grandes inutilités ; je suis trompé quelquefois dans mon calcul . J’acquiers quelquefois de gros paquets de manuscrits où je ne trouve rien du tout, d’autres qui ne sont remplis que de satires et d’anecdotes scandaleuses que je ne manque pas de jeter au feu, de peur qu’après moi quelque libraire n’en fasse usage 2. Heureusement toutes ces satires sont très mal écrites ; et s’il en reste quelques-unes qui aient échappé à mes recherches, elles ne feront pas fortune.

Ma santé ne me permet presque plus de sortir de chez moi . La consolation de mes dernières années sera uniquement de travailler pour vous ; car je compte que Corneille ne me coûtera pas plus de quatre à cinq mois . Disposez de tout le reste de mes moments. Nous ne tarissons point sur le compte de Votre Excellence, M. de Soltikof et moi ; nous ne parlons de vous qu’avec enthousiasme. Le cardinal Passionei était le seul homme en Europe qui vous ressemblât , nous venons de le perdre. Il ne reste que vous dans l'Europe qui donniez aux arts une protection distinguée, constante, et éclairée ; et je vous regarde, après Pierre-le-Grand, comme l’homme qui fait le plus de bien à votre nation.

J’ai l’honneur d’être, avec les plus tendres sentiments , et le respect le plus sincère

monsieur

de Votre Excellence

le très humble et très obéissant serviteur

Voltaire . »  3

 

1 Ces lettres ne nous sont pas parvenues .

2 Les historiens ne sont pas d'accord avec cette conception qui va à l'encontre de la préservation des sources historiques .

3 On trouve aussi cette lettre incomplète datée du 26 dans l'édition de Kehl et suivantes ; voir : http://www.monsieurdevoltaire.com/article-correspondance-annee-1761-partie-36-122312059.html

 

 

Pas de texte disponible

... Pas mieux !

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« A La Roncière

24 août 1761

[Pas de texte disponible]1

1 Le manuscrit olographe de deux pages est passé à la vente Libri le 7 février 1839 . Le destinataire peut être le Roncières à qui V* avait déjà écrit . On n'en sait pas davantage sur lui . Voir : lettre du 4 août 1735 : http://www.monsieurdevoltaire.com/article-correspondance-annee-1735-partie-4-111793070.html

ou alors s'agit-il de l'auteur de pamphlet contre V* en 1742 : voir page 159 : https://books.google.fr/books?id=qhVgAAAAcAAJ&pg=PA159&lpg=PA159&dq=la+ronci%C3%A8re+voltaire&source=bl&ots=Dneh8gYON8&sig=3pXCApYeJeCg7_TvuuIIQ_lf-Ms&hl=fr&sa=X&ved=0ahUKEwjB1eCt2p7OAhUGWRoKHYnEBg0Q6AEIQzAF#v=onepage&q=la%20ronci%C3%A8re%20voltaire&f=false