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16/05/2023

Une assez longue maladie ne m'a pas permis encore de lire le nouveau livre dont vous me faites l'honneur de me parler ; mais j'en ai grande opinion, puisque vous l'approuvez

... Ainsi va le monde littéraire et sa cohorte de prix plus ou moins baroques . Bruno Le Maire et Eric Zemmour , grands gâcheurs de papier, comptent bien évidemment sur leurs cours à leur dévotion pour éviter le ridicule de la mise au pilon dès parution de leurs élucubrations . Nul besoin pour moi de connaître l'opinion de quiconque .

 

 

« Au prince Dimitri Mikhailovitch Golitsin

7è octobre 1767 à Ferney 1

Monsieur le prince,

Il y a quelques semaines que M. le comte de Voronzoff, ambassadeur à la Haye, me fit l'honneur de m'envoyer les lettres de M. le prince de Repnin 2. Je reçus, l'ordinaire suivant, par la poste de France, un gros paquet contre-signé Choiseul, contenant plusieurs mémoires imprimés et manuscrits concernant toutes les grandes choses que fait l'impératrice pour la gloire de la Russie et pour le bonheur de la Pologne. Je crois que ce paquet venait de la part de Votre Excellence, et j'eus l'honneur de vous en donner avis.

Le titre de mère de la patrie restera à l'impératrice malgré elle. Pour moi, si elle vient à bout d'inspirer la tolérance aux autres princes, je l'appellerai la bienfaitrice du genre humain. Le mérite des Français est qu'on célèbre ses louanges dans leur langue, qui est devenue, je ne sais comment, celle de l'Europe. Puissions-nous l'imiter comme nous la célébrons.

J'ai l'honneur d'être, avec bien du respect, monsieur le prince, de Votre Excellence le très humble et très obéissant serviteur.

L'Admirateur de Catherine II.

P. S. Une assez longue maladie ne m'a pas permis encore de lire le nouveau livre dont vous me faites l'honneur de me parler 3; mais j'en ai grande opinion, puisque vous l'approuvez . »

1 Original avec post-scriptum autographe ; édition baron Th. A. Bühler, « Lettres inédites de Voltaire » dans les Publications de l'Association historique impériale russe (en russe), 1875.

Voir : Collection de Documents, Mémoires et Correspondances relatifs à l'histoire de l'empire de Russie, tome XV, page 623.

3 Le livre de Le Mercier de La Rivière ; voir lettre du 8 août 1767 à Damilaville : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2023/03/29/je-vous-l-avais-bien-dit-qu-il-fallait-passer-sa-vie-a-comba-6435778.html

15/05/2023

La moitié de votre nation est composée de petits singes qui dansent, et l'autre de tigres qui déchirent

... Qui gagnera dans cette foire d'empoigne turque ?

https://www.ouest-france.fr/monde/turquie/elections-en-tu...

 

 

« A Jacques-Marie-Bertrand Gaillard d'Étallonde 1

6 octobre 1767

Celui à qui vous avez écrit, monsieur, du 23 septembre, prendra toujours un intérêt très vif à tout ce qui vous regarde. Le roi que vous servez l'honore quelquefois de ses lettres. Il prendra toujours la liberté de vous recommander à ses bontés, et il fera agir ses amis en votre faveur. Il vous supplie de penser qu'il n'y a d'opprobre que pour les Busiris 2 en robe noire, et pour ceux qui assassinent juridiquement l'innocence. Tous les hommes qui pensent sont indignés contre ces monstres et contre la détestable superstition qui les anime. La moitié de votre nation est composée de petits singes qui dansent, et l'autre de tigres qui déchirent. Il y a des philosophes ; le nombre en est petit mais à la longue leur voix se fait entendre. Il viendra un temps où votre procès sera revu par la raison, et où vos infâmes juges seront condamnés avec horreur à son tribunal.

Consolez-vous; attendez le temps de la lumière; elle viendra . On rougira à la fin de sa sottise et de sa barbarie. Si vous avez quelque ami à peu près dans le même cas que vous, ayez la bonté, monsieur, d'en donner avis par la même adresse. »

Je plante des noyers, des châtaigniers, sur lesquels je ne verrai jamais ni noix ni châtaignes mais la folie des gens de mon espèce est de travailler pour la postérité

...Petite dédicace à Greta Thunberg : tu n'es pas seule, jeune fille, à penser à l'avenir de la planète, et ses habitants , déjà bien avant toi notre Patriarche Voltaire joignait le geste à la parole en plantant des fruitiers dont lui n'aurait jamais l'occasion de goûter les fruits . Qui dit mieux ? ou au moins autant ?

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« A François-Thomas Moreau, seigneur de La Rochette

Monsieur, voici le mois d'octobre ; il est dans nos cantons le vrai mois de décembre. J'ai fait tous les préparatifs nécessaires pour planter, et je plante même dès aujourd'hui quelques arbres qui me restaient en pépinière.

J'attendrai l'effet de vos bontés pour planter le reste. Je crois que la rigueur du climat ne permet guère de faire un essai aussi considérable, et qu'il ne faut hasarder que ce qui pourrait remplir une charrette . Si elle peut contenir plus de cent arbres, à la bonne heure; mais je crois que vingt-cinq tiniers 1, vingt-cinq ormes, autant de platanes, autant de peupliers d'Italie, suffiront pour cette année.

Je réclame donc, monsieur, les bontés que vous avez voulu me témoigner. J'enverrai une charrette à Lyon pour prendre ces arbres et si la gelée était trop forte chez moi lorsqu'ils arriveront à Lyon, je les ferais mettre en pépinière à Lyon même, chez un de mes amis. Il n'y aura pas de soin que je ne prenne pour ne pas rendre vos bontés inutiles.

Il est certain qu'on a trop négligé jusqu'ici les forêts en France, aussi bien que les haras. Je ne suis pas de ceux qui se plaignent à tort et à travers de la dépopulation; je crois au contraire la France très peuplée, mais je crains bien que ses habitants n'aient bientôt plus de quoi se chauffer. Personne n'est plus persuadé et plus touché que moi du service que vous rendez à l'État, en établissant des pépinières. Je voulus, il y a trois ans, avoir des ormes à Lyon de la pépinière royale; il n'y en avait plus. Je plante des noyers, des châtaigniers, sur lesquels je ne verrai jamais ni noix ni châtaignes mais la folie des gens de mon espèce est de travailler pour la postérité. Vous êtes heureux, monsieur, de voir déjà le fruit de vos travaux, c'est un bonheur auquel je ne puis aspirer mais je n'en suis pas moins sensible à la grâce que vous me faites.

J'ai l'honneur d'être, avec bien de la reconnaissance, monsieur, votre très humble et très obéissant serviteur

Voltaire.

Au château de Ferney, par Genève ,le 4 octobre 1767 2»

1 Nom vulgaire du pin cembro.

2 Copie du XIXè siècle faite d'après l'édition, Arsenal ; édition Nicolas-Louis-François de Neufchâteau : « Correspondance de Voltaire avec feu M. Moreau de La Rochette, inspecteur général des lapinières de France », Mémoires d'agriculture […] publiés par la Société d'agriculture du département de la Seine, an X (1801-1802) , qui a été suivie .

14/05/2023

Il lui sera plus aisé d'avoir des prix de l'Académie que des pensions

... Ce qui est l'exact inverse de Bruno Le Maire qui se permet d'éditer ses poétiques visions culières , le crâne "dilaté comme jamais", plus près d'avoir une retraite ministérielle dorée qu'un fauteuil avec les académiciens .Il faudra bien qu'il vive le reste de ses jours avec "dilaté comme jamais" , ce sera sa casserole garantie inusable : https://www.20minutes.fr/politique/4036648-20230512-refor...

Le passage érotique du dernier livre de Bruno Le Maire n'a pas échappé... |  TikTok

Ou "Comment devenir ridicule en une demi-ligne Pour les Nuls "

 

 

« A Charles Michel, marquis de Villette 1

Votre sage héros2, très peu terrible en guerre ,

Jamais dans les périls ne voulut s'engager

II ne ravagea point la terre,

Mais il la fit bien ravager. 3

Votre amitié, monsieur, pour M. de La Harpe vous a empêché de composer pour l'Académie mais vous avez travaillé pour le public, pour votre gloire, et pour mon plaisir. Je vous ai deux grandes obligations celle de m'avoir témoigné publiquement l'amitié dont vous m'honorez 4, et celle de m'avoir fait passer une heure délicieuse en vous lisant. Puissiez-vous être aussi heureux que vous êtes éloquent! Puissiez-vous mépriser et fuir ce même public pour lequel vous a[vez] écrit!

M. de La Harpe reviendra bientôt vous voir ; il a été un an chez moi . S'il avait autant de fortune que de talents et d'esprit, il serait plus riche que feu Montmartel 5. Il lui sera plus aisé d'avoir des prix de l'Académie que des pensions du roi. Lui et sa femme jouent ici la comédie parfaitement .M. de Chabanon aussi. Notre petit théâtre a mieux valu que celui du faubourg Saint-Germain 6. Vous nous avez bien manqué. Vous devez être un excellent acteur, car, sans rire, vous jouez tous vos contes à faire mourir de rire 7.

Conservez vos bontés pour un vieillard dont elles feront la consolation, et qui vous sera véritablement attaché jusqu'au dernier moment de sa vie.

A Ferney ce 4è octobre 8 1767. »

1 Copie contemporaine B.H. ; édition «  A M. de V... sur son éloge de Charles V. », Nouveaux mélanges, 1768 limitée aux vers ; Œuvres du marquis de Villette, 1782 ; Kehl , XV . Tous ces textes sont sensiblement les mêmes ; on a suivi celui du manuscrit . Une autre édition Œuvres ud marquis de Villette, 1788 comporte des additions considérables qui sont probablement autant d'interpolations : Villette est en effet coutumier du fait . Ces additions seront indiquées en notes en négligeant=t des variantes de détail.

2 Charles V, voir lettre du 20 septembre 1767 : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2023/05/01/je-vous-predis-que-vous-serez-malheureux-si-vous-ne-vous-der-6440990.html

L'édition 1 et les éditions de V* donnent ensuite : si peu terrible [ ...]

3Addition de l'édition de 1788 : « Il doit tout à son Bertrand. Ce bon connétable, le meilleur des hommes, tailla en pièces nombre de ses ennemis. Il fut comparé, dans le temps, à Ituriel l'exterminateur, qui, de son épée flamboyante, chassa les anges rebelles.

Vous mettez sur la même ligne du Guesclin et Turenne. Mais quelle prodigieuse différence pour les mœurs Le premier recevait des balafres dans les tournois, et voyait jouer les Mystères; le second assistait aux carrousels de Louis XIV et aux représentations d'Athalie et de Cinna.

Pourquoi ne dites-vous pas que votre paisible monarque avait une fort belle marine royale sans sortir de chez lui? Il prit dans les mers de la Rochelle neuf mille Anglais, avec le comte de Pembrock leur amiral

Pourquoi ne dites-vous pas que le fastueux empereur des Germains, ce roi des rois, qui se faisait servir par sept souverains dans une cour plénière, vint abaisser son orgueil devant la sagesse de Charles? Il fit le pèlerinage de Prague à Paris, pour le visiter, comme la reine de Saba était venue voir Salomon. Vous pouviez aussi rappeler ce trait si touchant le jour de sa mort, il supprima la plupart des impôts et quelques heures avant d'expirer, comme un bon père de famille, il fit ouvrir les portes de sa chambre afin de voir encore une fois son peuple, et de le bénir. »

4 En lui dédiant l’Éloge de Charles V.

6 Addition de l'édition de 1788 :  « On a joué Zaïre avec une grande perfection. Pour moi, je vous avoue que j'aime mieux une scène de César ou de Cicéron que toute cette intrigue d'amour que je filais il y a trente-cinq ans. Mais le parterre de Paris et les loges sont plus galants que moi ils donnent la préférence à ma Quinauderie. »

7 Addition de l'édition de 1788 : « Me voilà bloqué par mon grand ennemi, qui est l'hiver. On me fait peur ici d'une fièvre qui court. On me tourmente pour aller passer six mois à Lyon toute la maisonnée en brûle d'envie. Mais je resterai où je suis bien calfeutré. J'ai plus de courage que de force. Je sens bien que cette expédition est impossible. Je ne suis pas, comme Frédéric, un héros de toutes les saisons. »

8 L'édition de 1788 donne novembre pour octobre, sans doute pour rendre la date plus cohérente avec l'addition relative à l'hiver.

13/05/2023

ces marauds-là ne valent pas la plaisanterie . Il ne faut point railler les scélérats, il faut les pendre

... Chacun a son pendu préféré, aussi je ne donne pas de nom ici , mais il suffit de savoir que ce sont des chefs d'Etats particulièrement révoltants qui ont du sang sur les mains et sont encore impunis . Il serait extraordinaire et consolant que la corde d'autour de leurs cous apporte la chance aux peuples brimés .

On braillera : Ah ! ça ira ! ça ira ! ça ira ! à la lanterne on les pendra !(air connu ) ; https://www.youtube.com/watch?v=OTh6LoKbATo&ab_channe...

CORDE DU PENDU (LA) ET AUTRES HISTOIRES : GOSCINNY, René, MORRIS:  Amazon.ca: Livres

 

 

 

« A Etienne-Noël Damilaville

4 octobre 1767 1

Mon cher ami, tandis que vous imprimez l'éloge de Henri IV sous le nom de Charlot, on l'a rejoué à Ferney mieux qu'on ne le jouera jamais à la Comédie . Mme Denis m'a donné en présence du régiment de Conti, et de toute la province, la plus agréable fête 2 que j'aie jamais vue . Les princes en peuvent donner de plus magnifique, mais il n'y a point de souverain qui en puisse donner de plus ingénieuse .

J'attends avec impatience le recueil qui achève d'écraser les pédants de collège . Savez-vous bien que l'impudent Coger a eu l'insolence et la bêtise de m'écrire 3? J'avais préparé une réponse qu'on trouvait assez plaisante 4 , mais je trouve que ces marauds-là ne valent pas la plaisanterie . Il ne faut point railler les scélérats, il faut les pendre . Voici donc la réponse que je juge à propos de faire à ce coquin 5 . Il m'est très important de détromper certaines personnes sur le Dictionnaire philosophique que Coger m'impute 6 .Vous ne savez pas ce qui se passe dans les bureaux des ministres, et même dans le conseil du roi, et je sais ce qui s'y est passé à mon égard .

Je pense que l’enchanteur Merlin peut bien me rendre le service d'imprimer la réponse à Coger, et vous pourrez la faire circuler pour achever d’anéantir ce misérable .

Je recommande toujours une faible édition de Charlot afin qu'on puisse corriger dans la seconde ce qui aura paru défectueux dans la première . Il se peut très bien faire que des Welches qui ont applaudi depuis trois ans à des pièces détestables se révoltent contre celle-ci . Il y a plus de goût actuellement en province qu'à Paris, et bientôt il y aura plus de talent . J'ai entre les mains un manuscrit admirable contre le fanatisme 7 , fait par un provincial . J'espère qu'il sera bientôt imprimé .

Je vous supplie mon cher ami, de donner à Thieriot les rogatons de vers 8 qui sont dans mon paquet . Cela peut servir à sa correspondance 9.

Je vous embrasse plus tendrement que jamais .

Je tiens qu'il est très bon qu'on envoie cette lettre à Coger, à ses écoliers, et aux pères des écoliers . Il ne s'agit pas ici de divertir le public, et de plaire, il s'agit d’humilier et de punir un maraud impudent. »

1 Copies contemporaines, Darmstadt B.; B.N. ; B. H. ; édition de Kehl ; Cayrol .Cette lettre a toujours été considérée comme adressée à Marmontel, mais rien ne l'indique, tandis que tous les détails renvoient à Damilaville .

2 Cette fête a été donnée le jour même à l'occasion de la St François, patron de Mme Denis et de V*.

3 Cette lettre est conservée . Elle fut imprimée en effet dans les Pièces relatives à l’examen de Bélisaire, 1768 , pages 46-48 : https://books.google.fr/books?id=bgZOAAAAcAAJ&printsec=frontcover&hl=fr&source=gbs_ge_summary_r&cad=0#v=onepage&q&f=false

4 Certainement La défense de mon maître qui parut datée du 15 décembre 1767 dans Correspondance littéraire du 15 janvier 1768, VIII, 29-30, mais qui dut être écrite bien auparavant, avant même la réception de la lettre de Coger . Voir : https://fr.wikisource.org/wiki/La_d%C3%A9fense_de_mon_ma%C3%AEtre/%C3%89dition_Garnier

6 Texte de l'édition : de faire à ce Coger qui m'impute le Dictionnaire philosophique ; il m'est important de détromper certaines personnes.

7 Les Lettres à S. A. Mgr le prince de *** sur Rabelais, 1767 . cet ouvrage fut connu à Paris au milieu de novembre ; voir les Mémoires secrets du 19 novembre 1767 . Voir : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6305006z.texteImage

8 Sans doute ceux qui avaient été déclamés lors de la fête de Ferney ; voir Correspondance littéraire, VII, 454-455 et 470, ainsi que Chabanon, Tableaux de quelques circonstances de ma vie, 1795, 142-143 : (à télécharger ) https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k108475x.texteImage

9 Ce paragraphe est omis dans les deux premiers manuscrits décrits plus haut .

12/05/2023

Voici un petit écrit sur les dissidents

... Russes, en particulier ...https://legrandcontinent.eu/fr/2023/03/13/en-russie-de-la...

 

 

 

« A Etienne-Noël Damilaville

2 octobre 1767 1

Fondez donc cette maudite glande, mon cher et digne ami 2. Que l'exemple de M. Dubois vous rende bien attentif et bien vigilant . Vous n'avez pas, comme lui, cent mille écus de rente à perdre mais vous avez à conserver cette âme philosophique et vertueuse, si nécessaire dans un temps où le fanatisme ose combattre encore la raison et la probité. Si par hasard son édition a quelque succès dans ce siècle ridicule, je lui prépare un petit morceau sur Henri IV 3 qu'il pourra mettre à la tête de la deuxième édition, et je vous réponds que vous y retrouverez vos sentiments . Je finis ma carrière littéraire par ce grand homme, comme je l'ai commencée, et je finis comme lui. Je suis assassiné par des gueux, Coger est mon Ravaillac. Adieu, mon cher ami je suis trop malade pour dicter longtemps mais ne jugez point de mes sentiments par la brièveté de mes lettres.

Je vous demande en grâce que Merlin ne tire pas plus de 350 exemplaires et surtout qu'il ne fourre point là mon nom, et qu'il ne demande point de privilège 4 .

Faudra-t-il que je meure sans vous revoir? 

Voici un petit écrit sur les dissidents 5 qui m'a été envoyé de Hollande 6

1 Copie contemporaine Darmstadt B. ; B.H ; édition de Kehl . Ces trois textes présentent quelques variantes . Voir : http://www.monsieurdevoltaire.com/2015/06/correspondance-annee-1767-partie-50.html

2 Cette phrase n'est pas dans les manuscrits .

3 Ce morceau n'est pas connu .

4Ms 2 et les éditions donnent à la place de ce paragraphe le texte suivant : « Vous êtes dans la force de l'âge vous serez utile aux gens de bien qui pensent comme il faut, et moi, je ne suis plus bon à rien. Je suis actuellement obligé de me coucher à sept heures du soir. Je ne peux plus travailler. Que Merlin ne fourre pas mon nom à la bagatelle que je lui ai donnée. »

Voir le début de la lettre du 23 septembre 1767 : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2023/05/08/m-6442020.html

6 Le dernier paragraphe manque dans le manuscrit 1 et les éditions .

La facétie, dont vous avez vu une faible répétition, a été jouée bien supérieurement.

... Bravo Recep Tayyip Erdogan , doubler le salaire des fonctionnaires pour se faire élire ressemble comme deux gouttes d'eau à une corruption de fonctionnaire, ce qui laisse froid ta "justice" [sic] ( à géométrie variable : https://www.arte.tv/fr/videos/113761-000-A/en-turquie-cor... ), le mieux payant ayant toujours raison, c'est bien connu ( voir Trump ! ) : https://www.lefigaro.fr/international/election-presidenti...

Corruption scandal poses threat to Turkey's leader Recep Tayyip Erdogan |  South China Morning Post

 

 

 

« A François-Gabriel Le Fournier, chevalier de Wargemont

A Ferney, 1er octobre 1767

Je venais, monsieur, d'écrire à Mme la comtesse de Beauharnais, lorsque je reçois la lettre dont vous m'honorez, du 24è septembre. Je vous confirme ce que je dis à Mme de Beauharnais, que je suis à vos ordres jusqu'au dernier moment de ma vie.

La facétie, dont vous avez vu une faible répétition, a été jouée bien supérieurement. Tous les acteurs vous regrettaient, car c'est à vous qu'on veut plaire. On regrettait bien aussi les officiers de la légion de Soubise ; il n'y a point de corps mieux composé. Tel maître, telle légion.

Je suis bien honteux, monsieur, des peines que je vous ai données ; je vous en demande pardon, autant que je vous en remercie. Je ne sais pas trop où demeure Thieriot ; tout ce que je sais, c'est qu'il est correspondant du roi de Prusse . C'est une fonction qui ne lui produira pas des pensions de la cour. Si vous vouliez avoir la bonté d'ordonner à votre secrétaire de mettre le paquet pour Thieriot dans celui de Damilaville 1, et de l'envoyer sur le quai Saint-Bernard, au bureau du vingtième, il serait sûrement rendu. Damilaville n'est que le premier commis du vingtième mais c'est un homme d'un mérite rare, et d'une philosophie intrépide. Il a servi, il s'est distingué par son courage . Il se distingue aujourd'hui par un zèle éclairé pour la philosophie et pour la vertu . C'est un homme qui mérite votre protection.

Tout ce qui habite mes déserts vous présente ses hommages. Recevez, monsieur, avec la bonté à laquelle vous m'avez accoutumé, mes très sincères et très tendres respects.

V. »