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03/05/2023

exactitude et diligence

... Est-ce trop demander à nos fonctionnaires ?

 

 

« A Etienne-Noël Damilaville

21 septembre 1767 1

Le malade demande comment se porte le malade. Il le supplie de faire coller sur la pièce cette dernière leçon, qui est la meilleure. Il demande à Merlin exactitude et diligence. Le Huron du sieur du Laurens est défendu à Paris; mais on espère que la Comtesse de Givry aura permission de paraître.

Dernière leçon du commencement de la dernière scène du troisième acte :

Madame Aubonne

J'ai mérité la mort.

La comtesse

C'est assez, levez-vous.

Je dois tout pardonner, puisque je suis heureuse :

Tu m'as rendu mon sang.

Charlot (dans l'enfoncement )

Ô destinée affreuse !

Où me conduisez-vous?

La comtesse (courant à lui)

Dans mes bras mon cher fils .

Charlot

Vous, ma mère !

Le duc

Oui, sans doute.

Julie

Ô destins inouïs !

La comtesse, (l'embrassant )

Oui, reconnais ta mère ; oui, c'est toi que j'embrasse. »



1 Copies contemporaines Darmstadt B. et B. H. , limitées au premier paragraphe, amputé de sa deuxième phrase .

02/05/2023

elles pourraient lire le testament expliqué par Ésope , et régler le différend entre elles comme elles l'entendraient

... Si jamais différend il y avait entre celles-ci, la presse people en ferait ses choux gras : https://www.msn.com/fr-fr/divertissement/actualite/la-des...

 

 

« A Marie-Madeleine Blouin Dubois

[vers le 20 septembre 1767] 1

[ Il l'informe qu'il a partagé les rôles féminins de sa pièce entre elle et Mlle Durancy . Cela doit être regardé comme sa dernière volonté et son testament . Si, après sa mort, elles n'étaient pas satisfaites de leur part respective, elles pourraient lire le testament expliqué par Ésope 2, et régler le différend entre elles comme elles l'entendraient .]

2 La Fontaine, Fables, II, 20 : Le Testament expliqué par Ésope : https://www.youtube.com/watch?v=roF5KKfd5Qk&ab_channel=MonLivreAudio

Je commence à croire que vous serez libres . Conservez bien ce trésor qu'on ne trouve que parmi les rochers et dans les marais

... Encouragement pour une bonne partie de la population mondiale , il serait bon que ce futur ne soit pas trop lointain .

 

 

« A Paul-Claude Moultou fils

à Genève

J'ai été malade, mon très cher philosophe, comme tout le monde l'a été dans notre ville sainte et damnée ; mais je ne suis pas mort comme le conseiller Mallet 1. J’écrirai au jeune avocat toulousain dès que j'existerai . Je commence à croire que vous serez libres . Conservez bien ce trésor qu'on ne trouve que parmi les rochers et dans les marais .

L'affaire des Sirven est toujours prête à être rapportée et ne se rapporte point . N'importe, je vous réponds que je ne me découragerai pas plus que vous . Je vous embrasse en Platon, en Aristide, et naturellement en Paul .

V.

20 [septembre 1767 ] au soir . »

1 Abraham Mallet est mort ce 20 septembre 1767 ; «  I.9.2.3.1.2 - Abraham MALLET est né en 1716. Il épouse Andrienne GUINAND et décède en 1767. » ; voir : https://www.genea-bdf.org/BasesDonnees/genealogies/mallet.html

et : https://gw.geneanet.org/felins11?lang=fr&m=N&v=MALLET

01/05/2023

Je vous prédis que vous serez malheureux si vous ne vous dérobez pas à l'envie et à la malignité; et je vous répète que vous n'avez d'autre parti à prendre que de vivre avec un petit nombre d'amis dont vous soyez sûr

... Je trouve ces paroles plus franches que celle de la politicarde Marine Le Pen qui fait son numéro grand-guignolesque ce jour : bête à pleurer, franche comme un âne qui recule .

 

 

« A Charles Michel, marquis du Plessis-Villette

Ferney, le 20 septembre 1766 [1767] 1

Je vous pardonne, mon cher marquis, d'avoir oublié un vieillard malade et inutile, longtemps pénétré, dans sa retraite, de l'affliction la plus profonde; mais je ne vous pardonne pas de vous livrer au public 2, qui cherche toujours une victime, et qui s'acharne impitoyablement sur elle ; on ne vous dit peut-être pas à quel point il enfonce le poignard dans les plaies qu'il a faites lui-même. Je vous prédis que vous serez malheureux si vous ne vous dérobez pas à l'envie et à la malignité; et je vous répète que vous n'avez d'autre parti à prendre que de vivre avec un petit nombre d'amis dont vous soyez sûr.

Vous vous plaignez de quelques tours qu'on vous a joués . J'aimerais mieux qu'on vous eût volé deux cent mille francs que de vous voir déchirer par les harpies de la société, qui remplissent le monde. Il faut absolument que vous sachiez que cela a été poussé à un excès qui m'a fait une peine cruelle. On dit : « Voilà comme sont faits tous les petits philosophes de nos jours. » On clabaude à la cour, à la ville. Vous sentez combien mon amitié pour vous en a souffert. Vous êtes fait pour mener une vie très heureuse, et vous vous obstinez à gâter tout ce que la nature et la fortune ont fait en votre faveur.

Je vous dirai encore qu'il ne tient qu'à vous de faire tout oublier. Je vous demande en grâce que vous soyez heureux. Je ne veux pas qu'un beau diamant soit mal monté. Pardonnez ma franchise; c'est mon cœur qui vous parle; il ne vous déguise ni son affliction, ni ses sentiments pour vous, ni ses craintes . Je vous aime trop pour vous écrire autrement.

Je vous invite plus que jamais à vous livrer à l'étude. L'homme studieux se revêt à la longue d'une considération personnelle que ne donnent ni les titres, ni la fortune. Celui qui travaille n'a pas le temps de faire mal parler de soi. Je vous parle ainsi, parce que vous me devez compte de cette heureuse facilité, et de vos belles dispositions pour les lettres. Je vous pardonne si vous écrivez, et surtout si vous m'écrivez. Vous voilà quitte de ma morale; mais, si vous étiez ici, je vous avertis qu'elle serait beaucoup plus longue.

Mme Denis pense absolument de même ; quiconque s'intéressera à vous vous dira les mêmes choses.

Pardonnez, encore une fois, aux sentiments qui m'attachent à vous. »

1 Copie-Beaumarchais-Kehl qui dérive de l'édition ; édition Œuvres du marquis de Villette, 1782 quia été suivie, sauf la date , corrigée par Beuchot .

2 Le marquis de Villette venait de faire imprimer son Éloge historique de Charles V , 1767, in-4°. C'était le sujet du prix d'éloquence proposé l'année précédente par l'Académie française, et que remporta La Harpe . V* en possédera la seconde édition de 1770 .

Voir : https://books.google.fr/books?id=rPgUAAAAQAAJ&printsec=frontcover&hl=fr&source=gbs_ge_summary_r&cad=0#v=onepage&q&f=false

Tous les grands sont polis . Pourquoi? C'est qu'ils ont eu Cette éducation qui tient lieu de vertu.

... Il n'est plus de grands aujourd'hui .

 

« A Etienne-Noël Damilaville

19 septembre 1767 1

Je vous ai envoyé, mon cher ami, une petite galanterie pour Merlin ; je vous supplie de vouloir bien faire un petit changement au premier acte.

Madame la comtesse dit à son fils :

Tous les grands sont polis 2. Pourquoi? C'est qu'ils ont eu

Cette éducation qui tient lieu de vertu.

Si de la politesse un agréable usage

N'est pas la vertu même, il est sa noble image.

Il faut mettre

Leur âme en est empreinte; et si cet avantage

N'est pas la vertu même, il est sa noble image.

Je crois que Merlin peut tirer, sans rien risquer, sept cent cinquante exemplaires, qu'il vendra bien.

Je ne sais aucune nouvelle. Je suis entouré d'officiers et de soldats, fort affaibli de ma fièvre, et très inquiet de votre santé.

Je rouvre ma lettre pour vous supplier de mettre encore ce petit changement à la fin du troisième acte :

Je dois tout pardonner, puisque je suis heureuse.

Charlot ( dans l'enfoncement )

Qui peut changer ainsi ma destinée affreuse?

Où me conduisez-vous?

La comtesse.

Dans mes bras, mon cher fils.

Charlot.

Moi, votre fils !

Le duc.

Sans doute.

Charlot.

Ô destins inouïs !

La comtesse, l'embrassant.

Oui, reconnais ta mère; oui, c'est toi que j'embrasse, etc. »

1 Copie contemporaine Darmstadt B. limitée à la première phrase et aux troisième et quatrième paragraphes ; autre copie contemporaine suivie ici .

2 Le premier hémistiche n'est ni dans le texte, ni dans les variantes; voir tome VI, page 356 : https://fr.wikisource.org/wiki/Page:Voltaire_-_%C5%92uvres_compl%C3%A8tes_Garnier_tome6.djvu/366

La nouvelle version fut adoptée mais « Tous les grands sont polis » fut remplacé par « Vos pareils sont polis . »