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17/03/2021

veiller sur l'affaire concernant le Genevois qui est venu chasser avec des chiens dans nos bois

...et piquer nos meurons !

VIGOUSSE - Le Petit Hebdomadaire Satirique Romand - Humour à la TSR - «La  vie de bourreau»

 

 

« A Joseph-Marie Balleidier

[20 ou 21 novembre 1765] 1

M. Balleidier est prié de veiller sur l'affaire concernant le Genevois qui est venu chasser avec des chiens dans nos bois ; et de poursuivre la femme de Gardet, cabaretier de Saconnex, qui est venu couper du bois dans les étoiles de Ferney. 

V.»

1 Sur le manuscrit Balleidier a noté : « De M. de Voltaire / sans date/ reçue le 21è novembre/1765. / Par laquelle il me charge / de poursuivre les/ rapports contre le sieur Lambotoz / et contre la f[emm]e Gardet » , et d'une autre main au crayon : « Marion Du Crez / femme de François Gardet ». Vézinet imprime quelques mots de cette lettre .

16/03/2021

vite le paquet aux anges . Il s'agit de grandes affaires

...Le vaccin Astra Zeneca n'est plus fait pour les humains "par précaution" . Wait and see !

André-Philippe Côté: puis arriva un certain virus... [VIDÉO] | Actualités |  Le Soleil - Québec

 

 

« A César-Gabriel de Choiseul, duc de Praslin

A Ferney 20 novembre [1765] au soir

En écrivant et en riant aux anges, je supplie monseigneur le duc de Praslin de jeter un coup d’œil sur le contenu ; mais s'il n'en a pas le temps, vite le paquet aux anges . Il s'agit de grandes affaires .

Je le supplie d'agréer l'attachement extrême et le respect de ce vieux Suisse .

V. »

Plus on vieillit, dit-on, plus on a le cœur dur : cela peut être vrai pour des ministres d’État, pour des évêques, et pour des moines

... Constat douloureux , la liste n'est pas exhaustive . Par pure grandeur d'âme, vaccinons-les quand même .

Les coups de cœurs du Challenge Bande Dessinée 2019 - Liste de 94 livres -  Babelio

 

 

« A Marie de Vichy de Chamrond, marquise Du Deffand

20è novembre 1765 à Ferney

Il faut que vous sachiez, madame, qu’il y a près d’un mois que madame la duchesse d’Anville voulut bien se charger d’un assez gros paquet pour vous. Ce paquet, qui en contenait d’autres, est adressé à Mme Florian, qui doit prendre ce qui est pour elle, et vous faire tenir ce qui est pour vous. Le départ de madame la duchesse d’Anville a été retardé de jour en jour ; mais enfin elle ne sera pas toujours à Genève.

Je ne sais si ce que je vous envoie vous amusera ; mais vous verrez, dans la lettre qui est jointe à ce paquet 1, que je vous ouvre entièrement mon cœur. Je m’y suis livré au plaisir de causer avec vous comme si j’étais au coin de votre feu. Je ne peux vous rien dire de plus que ce que je vous ai dit. Je pense sur le présent et sur l’avenir comme j’ai parlé dans ma lettre. Plus on vieillit, dit-on, plus on a le cœur dur : cela peut être vrai pour des ministres d’État, pour des évêques, et pour des moines ; mais cela est bien faux pour ceux qui ont mis leur bonheur dans les douceurs de la société et dans les devoirs de la vie . Je trouve que la vieillesse rend l’amitié bien nécessaire ; elle est la consolation de nos misères et l’appui de notre faiblesse, encore plus que la philosophie.

Heureux vos amis, madame, qui vous consolent, et que vous consolez ! Je vous ai toujours dit que vous vivriez fort longtemps, et je me flatte que M. le président Hénault poussera encore loin sa carrière. Le chagrin, qui use l’âme et le corps, n’approche point de lui.

On m’a mandé qu’on avait découvert un bâtard de Moncrif qui a soixante et quatorze ans. Si cela est, Moncrif est le doyen des beaux esprits de Paris ; mais il veut toujours paraître jeune, et dit qu’il n’a que soixante-dix-huit ans 2 ; c’est avoir un grand fond de coquetterie . Je m’occupe à bâtir et à planter comme si j’étais jeune ; chacun a ses illusions.

Je vous ai mandé que je commençais mon quartier de quinze-vingts, qui arrive tous les ans avec les neiges. Voilà la saison, madame, où nous devons nous aimer tous deux à la folie . C’est dans mon cœur un sentiment de toute l’année.

Je ne sais s’il est vrai que M. le dauphin ait vomi un abcès de la poitrine, et si cette crise pourra le rendre aux vœux de la France. Je voudrais que les mauvaises humeurs, qu’on dit être dans les parlements et dans les évêques, eussent aussi une évacuation favorable ; mais l’esprit de parti est plus envenimé qu’un ulcère aux poumons.

Portez-vous bien, madame, et agréez mon tendre respect ; daignez ne me pas oublier auprès de votre ancien ami. »

2 Ce qui est exact .

15/03/2021

Détruisez les plates déclamations, les misérables sophismes, les faussetés historiques, les contradictions, les absurdités sans nombre ; empêchez que les gens de bon sens ne soient les esclaves de ceux qui n’en ont point

... Adresse aux académiciens et tous pratiquants de la langue française qui sont révulsés par le délire de l'écriture inclusive .

On n'a pas plus de respect pour les femmes en mettant au féminin ce qui est d'origine masculin ; on est en réalité condamnés à une hypocrisie à visée commerciale, une stupide récupération politicarde . Les discours amphigouriques , déjà trop nombreux, vont fleurir, et je l'espère faire baisser l'usage exagéré, en France, des somnifères ( avec avantages reconnus par la Faculté : pas d'accoutumance, pas d'effets secondaires ! ) . Molière a connu les Précieuses ridicules, elles renaissent au XXIè siècle mais n'ont même pas la qualité d'être drôles .

https://www.redacteur.com/blog/comment-pourquoi-utiliser-ecriture-inclusive/

Salut m'sieurs-dames ! L'inclusif, je m'en beurre la biscotte !

Je vous conseille https://www.mots-surannes.fr/?p=11575&

 

 

 

« A Etienne-Noël Damilaville

19è novembre 1765 1

Mon cher frère, voici des guenilles 2 qui ne sont pas miraculeuses, mais dans lesquelles un honnête impie se moque prodigieusement des miracles. Le prophète Grimm en demande quelques exemplaires ; je vous en envoie cinq. Ce ne sont là que des troupes légères qui escarmouchent . Vous m’avez promis un corps d’armée considérable. J’attends ce livre de Fréret 3, qui doit être rempli de recherches savantes et curieuses . Envoyez-moi une bonne provision . La victoire se déclare pour nous de tous côtés. Je vous assure que dans peu il n’y aura que la canaille sous les étendards de nos ennemis, et nous ne voulons de cette canaille ni pour partisans ni pour adversaires. Nous sommes un corps de braves chevaliers défenseurs de la vérité, qui n’admettons parmi nous que des gens bien élevés. Allons, brave Diderot, intrépide d’Alembert, joignez-vous à mon cher Damilaville, courez sus aux fanatiques et aux fripons ; plaignez Blaise Pascal, méprisez Houtteville et Abadie autant que s’ils étaient Pères de l’Église . Détruisez les plates déclamations, les misérables sophismes, les faussetés historiques, les contradictions, les absurdités sans nombre ; empêchez que les gens de bon sens ne soient les esclaves de ceux qui n’en ont point . La génération naissante vous devra sa raison et sa liberté.

N’oubliez pas de presser Briasson de tenir sa promesse 4. Je peux mourir cet hiver, et je ne veux point mourir sans avoir eu entre mes mains tout le Dictionnaire encyclopédique. Je commencerai par lire l’article Vingtième 5. »

1 La copie Beaumarchais fond cette lettre avec celle du 15 novembre 1765 .

3 Sur ce prétendu livre de Fréret, voir lettre du 16 octobre 1765 à Damilaville : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2021/02/13/y-a-t-il-rien-de-plus-tyrannique-par-exemple-que-d-oter-la-l-6297342.html

4 De lui envoyer les volumes VIII et suivants de l’Encyclopédie.

5 Article, bien entendu, de Damilaville .

comme bon voisin, je voudrais, s’il était possible, tout concilier. Il y a de part et d’autre des gens de mérite, mais ce sont des mérites incompatibles

... 

https://www.youtube.com/watch?v=k8HTMNOdPOc

Le Renard et la Cigogne, Benjamin Rabier | Fables de la fontaine, Fables  d'esope, Illustrations

 

 

« A Philippe-Antoine de Claris, marquis de Florian

À Ferney [ vers le 16 novembre 1765 ].1

Je suis très-fâché, monsieur, que vous soyez arrivé si tôt à Paris ; j’aurais bien voulu tenir encore chez moi longtemps M. et Mme de Florian, et M. de Florianet 2. M. Tronchin est parti pour Paris ; nous verrons si on le consultera. Mme d’Harcourt le suit dans un lit dont elle ne sortira point sur la route. On la déposera de cabaret en cabaret sous une remise ou un hangar, comme un ballot . Elle est, ainsi que Daumart, un terrible exemple du pouvoir de la médecine.

Je crois que vous ne vous intéressez guère aux affaires de messieurs de Genève. Une grande partie des citoyens est toujours fort aigrie contre les grandes perruques 3. On s’est assemblé aujourd’hui pour faire des élections 4; je n’en sais point encore le résultat. Mon devoir et mon goût sont, ce me semble, de jouer un rôle directement contraire à celui de Jean-Jacques. J.-J. voulait tout brouiller ; et moi, comme bon voisin, je voudrais, s’il était possible, tout concilier. Il y a de part et d’autre des gens de mérite, mais ce sont des mérites incompatibles. Je reçois les uns et les autres de mon mieux ; c’est à quoi je me borne. Il faut tâcher de ne pas ressembler au voisin Robert, qui se trouvait fort mal d’avoir voulu raccommoder Sganarelle et sa femme5.

Je me flatte que Mme de Florian est en bonne santé. J’ai beau faire des allées et des étoiles 6 pour sa sœur, elle ne s’y promène point ; elle a le malheur d’être à la campagne, et de n’en pas jouir . Je fais continuellement avec elle le repas du renard et de la cigogne 7.

Mes compliments, je vous prie, à votre beau-frère 8 et à votre votre beau-fils . Si vous rencontrez quelque évêque dites-lui qu'il ne m'excommunie point ; si vous rencontrez quelque conseiller du Parlement, dites-lui qu'il ne me brûle point au pied du grand escalier ( comme la lettre circulaire de l'évêque de Reims 9) en présence de maître Dagobert Isabeau .

Adieu, monsieur ; je vous embrasse, vous et madame votre femme, sans cérémonie et de tout mon cœur .

V. »

1 La copie Beaumarchais-Kehl date « novembre 1765 » à quoi est ajouté d'une autre main « 1er », ce qui est à peu près correct . L'édition de Kehl suivant la copie et suivie des autres éditions met en tête du 1er paragraphe le troisième de la lettre du 22 novembre 1765 . La dernière phrase ne figure pas sur la copie .

2 Le fabuliste, Jean-Pierre Claris de Florian, auteur d’Estelle, etc., né le 6 mars 1755, mort à Sceaux le 13 septembre 1794. Son buste figure dans le parc du château de Ferney . Voir : http://www.chateau-ferney-voltaire.fr/Explorer/Le-chateau...#

et : https://www.ferney-voltaire.fr/wp-content/uploads/ferneymag-3T-2019-juillet-aout-septembre.pdf

3 Sur ces différends, voir lettre du 14 octobre 1765 à d'Argental : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2021/02/10/toute-la-fortune-de-geneve-consiste-dans-l-argent-qu-elle-a-6296712.html

Une lettre de Du Peyrou à Rousseau du 18 novembre 1765 donne quelques lueurs sur les positions de V* : « La bourgeoisie de Genève a fait par ses chefs des avances à Voltaire qui s'y est prêté, piqué de ce que le Conseil avait fait brûler son Dictionnaire philosophique. »

4 Elles auront lieu le 15 et le 17 novembre 1765, ce qui rend compte de la date proposée pour la lettre .

5 Dans Le Médecin malgré lui, Ac. I, sc. 2, de Molière : http://www.toutmoliere.net/acte-1,405458.html#scene_ii

6 Ronds-points dans les parcs et les forêts ; à Paris, la place de l’Étoile était originairement un rond-point de cet ordre .

8 L'abbé Mignot .

Vous avez regardé ma liberté, ma foi, Comme un bien de conquête, et qui n'est plus à moi .

... Erreur ! Ce qui est mien le restera .

Ma liberté d'expression est plus grosse que la tienne – François De Smet

https://francoisdesmet.blog/2012/09/25/ma-liberte-dexpression-est-plus-grosse-que-la-tienne/

 

 

« A Henri-Louis Lekain

Je vous prie , mon cher grand acteur, de ne point rendre ridicule un pauvre auteur votre ami ; je ne conçois pas comment l'éditeur a pu répéter environ quatre vers 1 dans deux scènes différentes . Les vers qu'il fallait retrancher sont, autant qu'il m'en souvient, dans le 3è acte, si je ne me trompe . Il y en a deux qui sont ainsi,

Vous avez regardé ma liberté, ma foi,

Comme un bien de conquête, et qui n'est plus à moi .

Il fallait retrancher ces deux vers et les deux précédents : je n'ai plus la pièce sous les yeux, je ne puis me souvenir précisément si ces vers sont du trois ou du quatre, mais je vous ai prié de les ôter en quelque endroit qu'ils fussent . Si la chose est impossible, je vous demande en grâce de faire mettre à la fin de la pièce l'avertissement ci-joint

On avertit qu'on a inséré par mégarde dans la scène … à l'acte … ces quatre vers-ci qui ne devaient pas y être .

Ici les quatre vers .

L'imprimeur prie l'auteur de lui pardonner cette négligence . Il ne s'est pas aperçu de la marque mise à ces quatre vers pour être rayés .

M. de La Harpe vous a-t-il lu sa comédie espagnole et maure ?2 Je souhaite passionnément qu'elle vous dédommage de l'absence de Mlle Clairon .

Je vous embrasse de tout mon cœur .

V.

16è novembre 1765 à Ferney . »

2 Problème : la pièce que La Harpe a lue est Gustave Vasa, effectivement jouée le 3 mars 1766 ; quant à la comédie « espagnole et maure », il peut s'agir de Dom Pèdre que la comédiens ont entre les mains et qui ne sera pas jouée ; elle est de Voltaire, non de La Harpe et on ne voit pas pourquoi V* chercherait à la lui attribuer .

14/03/2021

je sais qu'il a bien du monde à consoler, mais il sait que nous sommes ses plus anciens malades

... Témoignage et appel à M. Castex, entendu sur Radio-EHPAD ! Des vaccins, des vaccins ! ça urge !

L'actu en patates – Les dessins d'actualité et d'humeur de Martin Vidberg

 

 

 

« A Théodore Tronchin

[vers novembre 1765] 1

Mon cher Esculape va donc nous quitter ? Je me flatte qu'il n'aura pas la cruauté de partir sans venir consoler les ermites de Ferney ; je sais qu'il a bien du monde à consoler, mais il sait que nous sommes ses plus anciens malades, et parmi les étrangers ses plus anciens amis .

Personne de s'intéressera jamais plus que nous à sa gloire, à son bonheur, l'idée de tous les avantages dont il va jouir peut seule nous dédommager de sa perte . »

 

1 L'édition Cayrol place ce billet en 1757 , Moland, plus justement, entre le 12 et le 16 octobre 1765 en se basant sur la lettre du 11 octobre 1765 à d'Argental ( http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2021/02/07/il-me-semble-qu-il-est-encore-trop-jeune-pour-desirer-ce-repos-qui-doit-etr.html ) où V* fait pour la première fois allusion au départ de Tronchin . Comme cette allusion au départ est plusieurs fois annoncée comme imminente ( elle sera effective le 22 janvier 1766 ), il faut se contenter d'une estimation pour la datation . Tronchin sera effectivement médecin personnel du duc d'Orléans .