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14/03/2021

qu'il soit long ou bref, tout cela n'y fait rien

... Un discours ministériel , au mieux, ne change pas la face du monde . Au pire :  Point point point Tiret tiret tiret Point point point https://www.youtube.com/watch?v=9A3tBINRdiE

Que signifie SOS ? - Ça m'intéresse

 

 

« A Gabriel Cramer

[novembre 1765]

Comment monsieur Gabriel se trouve-t-il de ce beau temps ? Jamais on ne pourra brûler les lettres de Covelle si cela continue . Le philosophe Damilaville prie monsieur Gabriel de lui envoyer encore cinquante exemplaires du révérend père en Dieu Alexis.

On a mis à la page 4, ligne 11, Lombarke au lieu de Lombarde . On a oublié aussi un chevron à la ligne 18, à pâpa transalpin, est long ; mais qu'il soit long ou bref, tout cela n'y fait rien ; ayez la bonté de nous envoyer 50 exemplaires .

Comment se porte Mme Cramer ? par ce temps-ci ? »

13/03/2021

On lui fournira tous les rogatons possibles

... A qui ? A Xi Jinping :  de plus  on lui rendra quelques rouleaux, non pas d'estampes agréables à l'oeil, mais de tendre papier, doux aux fesses présidentielles en manque d'attentions délicates ( la paille de riz, décidément ça grattait furieusement ). Voir :https://www.rtl.fr/actu/international/hong-kong-plus-de-trois-ans-de-prison-pour-vol-de-papier-toilette-a-main-armee-7900007389

Coronavirus et provisions pâtes, PQ, etc... - Ysope - dessin de presse -  dessin d'actualité- dessin d'humour

L'argent n'a pas (encore) d'odeur

 

 

« A Gabriel Cramer

à Tournay

[vers le 15 novembre 1765]

Je ne ferai pas attendre un moment monsieur Caro ; il aura les deux derniers actes d'Adélaïde, avant que le second soit imprimé . Il aura Mme Duru 1 qui ne vaut pas grand chose . On lui fournira tous les rogatons possibles pour achever son troisième tome 2. Il est triste d'imprimer tant de bagatelles . Ce ne sont pas là des ouvrages marqués au grand coin ; on lit un moment toutes ces futilités et elles retombent ensuite dans l'oubli .

L’Histoire de Charles XII 3 et l'Histoire générale méritent plus d'attention . Les petites additions à l'Histoire de Charles XII pour la grande édition, seront mieux placées à la fin qu'au commencement, et on les fournira sans délai .

On enverra aussi incessamment la préface de la grande édition .

Monsieur Cramer est prié de faire tenir trois exemplaires des petits chapitres du 3è volume des Mélanges , qui précèdent la tragédie d'Adélaïde du Guesclin .

Il paraît une histoire des troubles de Genève qui me paraît très bien faite et très intéressante . Elle est précédée d'une très mauvaise ode intitulée La Vérité, laquelle m'est adressée . Je conseille à monsieur Caro de lire cette histoire, mais non pas de lire l’ode .

On parle d'un autre libelle où il est fort question de M. Tronchin 4; je prie instamment monsieur Caro de faire l'impossible pour me procurer cet ouvrage, s'il existe .

N. B. que j'ai barbouillé le 1er volume du Czar qu'il m'a envoyé, et qu’il 'est tout prêt . S'il peut trouver un Grégoire de Tours ce sera un secours utile pour l'Histoire générale, qui est beaucoup corrigée et augmentée .

Monsieur Caro voit que je ne perds pas mon temps à la campagne, et que je suis son fidèle prot[e]. »

2 Troisième tome des Nouveaux mélanges dans lequel la tragédie d'Adélaïde du Guesclin figure aux pages 215-294, précédée de pièces diverses . Voir : https://fr.wikisource.org/wiki/Ad%C3%A9la%C3%AFde_du_Guesclin

et https://archive.org/stream/voltairebibliog01benggoog/voltairebibliog01benggoog_djvu.txt

3 Cramer est en train d'en procurer une nouvelle édition qui paraitra sous sa marque en 1766 .

4 Tronchin Boissier : voir lettre de novembre-décembre 1765 à Cramer : « Je me flatte qu'il [Cramer] ne laissera pas ignorer à M. Tronchin Boissier que j'ai marqué la plus vive indignation contre la lettre du citoyen Jean-Jacques, dans laquelle un homme de son mérite est si indignement outragé . » [l' « homme de mérite » est bien entendu Tronchin-Boissier : https://hls-dhs-dss.ch/fr/articles/016286/2012-12-06/]

12/03/2021

il ne faut se brouiller avec les rois que quand on peut se passer d'eux

... Ainsi font Harry et Meghan, millionnaires à l'insu de leur plein gré, fats et ridicules, insignifiants .

https://i.dailymail.co.uk/1s/2020/01/18/01/23546948-7901241-image-a-1_1579311594702.jpg

Sarko is going to be green when he finds out how much we are being paid!

 

 

« Au baron Frédéric Melchior von Grimm

Ferney , 15 novembre 1765 1

Je n'ai nul accès, mon cher frère, dans la Cour d'aucune Princesse de Saxe, excepté Saxe Gotha qui me tient lieu de toutes les autres.

Il est vrai que je ne suis pas mal dans la Cour de M. Covelle 2. Je ne manquerai certainement pas de vous envoyer quelques pâtés d'anguilles 3, mais il me faut trouver un voyageur; et comme je suis à deux lieues de la sainte ville de ce maroufle de Jean Calvin, je ne suis pas toujours à portée de [perdre 4] mon temps avec ceux qui partent, attendu que je ne sors jamais de chez moi.

Vous ne me mandez point si vous avez parlé au ministre de l’Électeur Palatin, et s'il a souscrit pour l'estampe.

Ne plaignez point tant Jean Jaques. Il est vrai qu'il a été lapidé 5; mais Dieu n'a pas permis que les coups de pierre portassent. Il n'est que confesseur et n'a pas la gloire d'être martyr. Le voilà à l'abri des prêtres chez le Roi de Prusse où il peut faire des paradoxes et des contradictions tout à son aise, sans que les cuistres à rabat osent lui dire un seul mot. S'il est sage, il se rendra là 6 : car il ne faut se brouiller avec les rois que quand on peut se passer d'eux.

Mon cher frère, en cultivant la vigne des Calas, n'oubliez pas celle du Seigneur. Marchez toujours dans la voie étroite. Prêchez la sagesse aux infidèles. Ne laissez pas la chandelle sous le boisseau, comme dit noblement l’Écriture 7. Quand les Sages ont soupé ensemble, et que chacun a dit son mot, ils croient avoir tout fait. Cela ne suffit pas; il faut guérir les fous. Vous avez été prophète en Bohême; soyez le partout.

Mille respects à ma philosophe 8. Je m'attriste quand je songe que je ne la verrai plus.

Adieu, mon cher prophète. Si j'étais Élie, ce serait à vous que je laisserais mon manteau. »



1 Edition Émile Lizé : « Lettres inédites de Voltaire », 1974 . Cette lettre figure dans les suppléments de l'édition Besterman. Voir : https://www.persee.fr/doc/dhs_0070-6760_1974_num_6_1_2781#dhs_0070-6760_1974_num_6_1_T1_0255_0000

2 . Un des noms auxquels Voltaire attribue certaines des Questions sur les miracles à Monsieur le Professeur Cl. par un Proposant, Genève, 1765 (Nos 7, 10, 13, 19). Voir : https://fr.wikisource.org/wiki/Questions_sur_les_miracles/%C3%89dition_Garnier

3 . Allusion à Jean Tuberville de Needham, dont les observations microscopiques furent ridiculisées par Voltaire, notamment dans la cinquième des Questions sur les miracles, Moland, XXV, p. 393-394, (voir note 2, Best. D 12931, XXIX, p. 339).

4 . L'amenuisement des marges de fonds, sur les microfilms utilisés, ne permet pas de lire les caractères manquants à l'intérieur de ces mots.

5 . Le 1er septembre 1765 et de nouveau dans la nuit du 5 ou 6 septembre 1765 . Voir lettre du 13 novembre à d'Argental : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2021/03/07/o-welches-vous-n-avez-pas-le-sens-d-une-oie-6301969.html

6 Le 25 octobre 1765, J.-J. Rousseau quittait Vienne pour Berlin. L'accueil reçu à Strasbourg le décida à partir en Angleterre au début novembre.

7 Matthieu , V, 15.

8 Mme d'Epinay .

11/03/2021

j’aurais bien trouvé le moyen de placer quelques-uns de vos enfants

...  Hélas ! hélas , pourquoi ont-ils choisi de faire de longues études dans un temps où l'on a plus besoin d'ouvriers et artisans que de commerciaux et bureaucrates ?

https://www.pole-emploi.org/statistiques-analyses/

Campagne "Les enfants dessinent l'avenir - Plus d'investissements dans  l'encouragement et l'accueil des enfants

 

 

 

« A Sébastien Dupont

À Ferney, 15 novembre 1765

Mon cher Cicéron d’Alsace, que ne puis-je être utile à votre famille ! Si le pays que vous habitez eût pu me convenir, j’aurais acheté le château d’Horbourg au lieu de celui de Ferney, et j’aurais bien trouvé le moyen de placer quelques-uns de vos enfants. Me voici depuis onze ans au pied des Alpes. La mort m’a privé de presque tous mes amis, les autres m’ont oublié ; il ne me reste que le regret de n’avoir pu servir un homme de votre mérite. Je me console par l’espérance que plusieurs princes d’Allemagne, dont vous serez le conseil, prendront soin de votre fortune.

Je suis actuellement un peu embarrassé. J’ai entrepris des bâtiments et des jardins, sur la parole positive que M. Jeanmaire m’avait donnée qu’il me payerait avec la plus grande exactitude. Les rentes viagères exigent qu’on ne manque jamais l’échéance ; il me fait un peu languir, et je suis obligé de renvoyer mes ouvriers, au hasard de voir l’hiver, qui est bien rude dans nos quartiers, détruire les ouvrages commencés pendant l’été. Je vous prie d’écrire un petit mot à M. Jeanmaire pour l’engager à ne pas m’oublier. Je suppose qu’il n’a pas d’argent actuellement, mais il peut me fournir des lettres de change, en me faisant bon de l’escompte. Je lui ai proposé tous les tempéraments possibles ; ayez la bonté de le faire souvenir sérieusement de ses engagements, et de lui faire sentir que l’accumulation des arrérages deviendrait pour lui aussi désagréable que l’est pour moi la privation de ce qui m’est dû.

Adieu, mon cher ami ; on ne peut vous être attaché plus tendrement que je le suis.

Voltaire. »

 

10/03/2021

À quoi tient donc le succès ! Des gens médiocres font des pièces qu'on joue pendant vingt ans

... Il est vrai qu'un public qui se soucie des confidences d'un Harry et de son épouse Meghan, est prêt à gober n'importe quoi du niveau Les Marseillais etc., Les Chtis etc., les Princes de l'amour , etc., etc., et à en redemander jusqu'à plus soif .

I – les débuts et les enjeux de la télé-réalité sur les écrans

 

 

 

« A Etienne-Noël Damilaville

15è novembre 1765 1

Voici mon cher ami, ce que j'ai retrouvé des facéties de Covelle . À mesure qu'il m'en tombera entre les mains, je vous les enverrai . Je m'occupe plus de Protagoras . Si mon idée réussit je vous en ferai part au plus vite .

Je vous ai toujours dit que M. le duc de Choiseul a une âme noble et sensible . C'est un grand malheur qu'il soit mécontent de Protagoras . Est-il possible qu'un homme d'un esprit si supérieur que Saurin, fasse toujours des pièces qui ne réussissent guère 2? À quoi tient donc le succès ! Des gens médiocres font des pièces qu'on joue pendant vingt ans . On représente encore la Didon de Pompignan 3. Grâce au ciel, je n'ai point fait Le Siège de Paris . Il y a pourtant là un certain évêque Gosselin 4 qui faisait une belle figure . Il n’exigeait point de billet de confession, mais il se battait comme un diable sur la brèche, et tuait des Normands tant qu'il pouvait . Si jamais on met des évêques sur le théâtre, comme je l'espère, je retiens place pour celui-là . Nous vous embrassons tous . Écrasez l'infâme . »

1 L'édition de Kehl fond cette lettre avec celle du 19 novembre 1765 ; voir http://www.monsieurdevoltaire.com/2014/10/correspondance-...

2 Le 5 novembre 1765 L’Orpheline léguée, comédie en trois actes et vers libres de Saurin , vient d'être représentée à Fontainebleau et le 6 à la Comédie-Française . Voir : https://books.google.fr/books?id=SADjvew-KkIC&printsec=frontcover&hl=fr&source=gbs_ge_summary_r&cad=0#v=onepage&q&f=false

3 Tragédie représentée pour la dernière fois le 2 mai 1754 et reprise le 11 juin 1766 . Voir : https://fr.wikipedia.org/wiki/Jean-Jacques_Lefranc_de_Pompignan

et : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k57716749

09/03/2021

Je dois être neutre, tranquille, impartial, bien recevoir tous ceux qui me font l’honneur de venir chez moi, ne leur parler que de concorde : c’est ainsi que j’en use

... En un mot comme en cent , je suis un parfait ambassadeur !

Qu'on se le dise .

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« A Etienne-Noël Damilaville

13 novembre 1765

Mon cher ami, plus je réfléchis sur la honteuse injustice qu’on fait à M. d’Alembert, plus je crois que le coup part des ennemis de la raison : c’est cette raison qu’on craint et qu’on hait, et non pas sa personne. Je sais bien qu’un homme puissant 1 a cru, l’année passée, avoir lieu de se plaindre de lui ; mais cet homme puissant est noble et généreux, et serait beaucoup plus capable de servir un homme de mérite que de lui nuire. Il a fait du bien à des gens qui ne le méritaient guère. Je m’imagine qu’il expierait son péché en procurant à un homme comme M. d’Alembert, non-seulement l’étroite justice qui lui est due, mais les récompenses dont il est si digne.

Je ne connais point d’exemple de pension accordée aux académiciens de Pétersbourg qui ne résident pas, mais il mérite d’être le premier exemple, et assurément cela ne tirerait pas à conséquence. Il faudrait que je fusse sûr qu’il n’ira point présider à l’Académie de Berlin, pour que j’osasse en écrire en Russie. Rousseau doit être actuellement à Potsdam 2 ; il reste à savoir si M. d’Alembert doit fuir ou rechercher sa société, et s’il est bien déterminé dans le parti qu’il aura pris. J’agirai sur les instructions et les assurances positives que vous me donnerez.

L’impératrice de Russie m’a écrit une lettre à la Sévigné 3: elle dit qu’elle a fait deux miracles ; elle a chassé de son empire tous les capucins, et elle a rendu Abraham Chaumeix tolérant. Elle ajoute qu’il y a un troisième miracle qu’elle ne peut faire, c’est de donner de l’esprit à Abraham Chaumeix.

Auriez-vous trouvé Bigex 4 à Paris ? Pour moi, j’ai toujours mon capucin. Je fais mieux que l’impératrice ; elle les chasse, et je les défroque.

Il paraît à Genève un livre qui m’est en quelque sorte dédié : c’est une histoire courte, vive, et nette des troubles passés et des présents 5. Les citoyens y exposent de très-bonnes raisons ; il semble que l’auteur veuille me forcer par des louanges, et même par d’assez mauvais vers, à prendre le parti des citoyens contre le petit conseil ; mais c’est de quoi je me garderai bien. Il serait ridicule à un étranger, et surtout à moi, de prendre un parti. Je dois être neutre, tranquille, impartial, bien recevoir tous ceux qui me font l’honneur de venir chez moi, ne leur parler que de concorde : c’est ainsi que j’en use ; et s’il était possible que je leur fusse de quelque utilité, je ne pourrais y parvenir que par l’impartialité la plus exacte.

Je vais faire rassembler ce que je pourrai des anguilles de M. Needham pour vous les faire parvenir ; ce ne sont que des plaisanteries 6. Les choses auxquelles Bigex peut travailler sont plus dignes de l’attention des sages.

On m’a dit qu’on allait faire une nouvelle édition de l’ouvrage attribué à Saint-Évremont7, et de quelques autres pièces relatives au même objet. J’ai cherché en vain à Genève une lettre d’un évêque grec ; il n’y en a qu’un seul exemplaire, qui est, je crois, entre les mains de Mme la duchesse d’Anville. On prétend que c’est un morceau assez instructif sur l’abus des deux puissances. L’auteur prouve, dit-on, que la seule véritable puissance est celle du souverain, et que l’Église n’a d’autre pouvoir que les prérogatives accordées par les rois et par les lois. Si cela est, l’ouvrage est très-raisonnable. J’espère l’avoir incessamment.

Adieu, mon cher ami ; tout notre ermitage vous fait les plus tendres compliments.

V. »

1 Le duc de Choiseul .

2 Non, à Strasbourg, puis en Angleterre .

7 C’est l’Analyse de la religion chrétienne, dont il a été question si souvent .

08/03/2021

Il règne, dans presque tous les ouvrages de ce temps-ci, une abondance d’idées incohérentes qui étouffent le sujet

... Ce n'est que trop vrai, et encore davantage si on ajoute aux livres , revues et journaux, tous les écrits et productions sur le Net .

Fake news et complotisme : ce sont poisons et virus qui n'ont d'antidote que la vérité, mais celui-ci n'est pas accepté par ceux qui en ont justement le plus besoin .

 

 

« A Michel-Paul-Guy de Chabanon

13è novembre 1765 au château de Ferney

Je fais passer ma réponse, monsieur, par madame votre sœur1, que j’ai eu l’honneur de voir quelquefois dans mes masures helvétiques. Vous m’avez envoyé l’épître de M. Delille 2, mais souvenez-vous que c’est en attendant votre Virginie 3.

Nardi parvus onyx eliciet cadum 4.

On fait de beaux vers à présent, on a de l’esprit et des connaissances : mais il est bien rare de faire des vers qui se retiennent et qui restent dans la mémoire, malgré qu’on en ait. Il règne, dans presque tous les ouvrages de ce temps-ci, une abondance d’idées incohérentes qui étouffent le sujet ; et quand on les a lus, il semble qu’on ait fait un rêve : on se souvient seulement que l’auteur a de l’esprit, et on oublie son ouvrage.

M. Delille n’est pas dans ce cas ; il pense d’ailleurs en philosophe, et il écrit en poète . Je vous prie de le remercier de la double bonté qu’il a eue de m’envoyer son ouvrage, et de me l’envoyer par vous. Je lui sais bon gré d’avoir loué Catherine. Elle m’a fait l’honneur de me mander 5 qu’elle venait de chasser tous les capucins de la Russie ; elle dit qu’Abraham Chaumeix est devenu tolérant, mais qu’il ne deviendra jamais un homme d’esprit. Elle en a beaucoup, et elle perfectionne tout ce que cet illustre barbare Pierre Ier a créé. Je suis persuadé que dans six mois on ira des bouts de l’Europe voir son carrousel : les arts et les plaisirs nobles sont bien étonnés de se trouver à l’embouchure du lac Ladoga.

Adieu, monsieur ; vivez gaiement sur les bords de la Seine, et faites-y applaudir Virginie. Je soupçonne son histoire d’être fort romanesque : elle n’en sera pas moins intéressante ; personne ne prendra plus de part à vos succès que votre très-humble, très-obéissant serviteur et confrère.

V. »

1 Mme de La Chabalerie .

4 Horace., Odes lib. IV, od. xii, v. 17 : Un petit onyx de nard fera sortir une jarre de vin .